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Steven Daubioul, aussi appelé « le tueur du 20 juin », a assassiné trois de ses voisines à plusieurs années d’écart mais toujours à la même période de l’année. Il aura aussi commis des actes de p*dophilie sur un enfant qu’il considérait pourtant « comme (son) fils ». Steven, un voisin qui portait les courses des personnes âgées et gardait l’enfant qu’une amie lui confiait. Un garçon poli, qui passait sa vie sur sa console de jeux, sans jamais que sa mère, ou ses amis n’entrevoient les démons qui le rongeaient. Un homme d’apparence tranquille, qui ne savait pas contrôler ses pulsions.

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00:30Le tueur du 20 juin, une affaire qui a ému toute la Belgique
00:00:38parce que l'homme a tué trois fois trois femmes,
00:00:42toujours à la même période de l'année
00:00:43et parce qu'il s'en est pris aussi à des enfants.
00:00:47Steven Dobioul, un petit gars bien tranquille
00:00:50dans une cité bien tranquille de Charleroi.
00:00:55Une cité qu'il ne quittait jamais.
00:00:57Il n'a pas cherché bien loin ses victimes
00:00:59c'était ses voisines.
00:01:02Pourquoi Madame Tarabella ?
00:01:04Parce qu'elle habite seule en dessous de chez moi.
00:01:09Cette histoire, c'est celle de la naissance d'un tueur en série,
00:01:12un homme à l'enfance fracassé
00:01:13qui ne savait pas contre les sépulsions.
00:01:16Cela fait trois jours que le téléphone sonne dans le vide
00:01:34au rez-de-chaussée d'une cité de l'eau de Linsard
00:01:37dans la banlieue de Charleroi en Belgique.
00:01:39Giuseppe tente désespérément de joindre sa belle-sœur,
00:01:47Conchita Tarabella.
00:01:51Elle ne répond pas.
00:01:52La famille, tout le monde essaie de téléphoner.
00:01:55Personne qui répond.
00:01:56Et puis voilà, au bout de quelques jours,
00:01:58on s'enquête.
00:01:58Le 20 juin 2005, Giuseppe arrive chez Conchita à 16h.
00:02:10Pas de signe de vie, pas de nouvelles.
00:02:15Et puis voilà, monsieur et une dame,
00:02:16il descend dans l'ascenseur,
00:02:18on lui pose la question.
00:02:22Alors au moins, il dit, je promène mon chien
00:02:23toujours à l'arrière, il y a un parc.
00:02:25Il dit maintenant, j'ai vu que pendant deux jours,
00:02:29deux, trois jours, il dit qu'il y a la fenêtre
00:02:31de la cuisine ouverte, grande ouverte,
00:02:33avec les rideaux au vent.
00:02:35Et il y a une autre chambre à côté,
00:02:37il dit qu'il y a les rideaux aussi au vent.
00:02:39Je pense, il dit que ce n'est pas d'elle.
00:02:43Ce n'est pas d'elle,
00:02:44parce que c'était une femme qui était assez
00:02:45peureuse, assez craintive.
00:02:49Il dit, si vous voulez,
00:02:49je peux vous prêter une escabelle.
00:02:52Vous montez et vous voyez,
00:02:53vous ne savez jamais s'il a eu un malaise.
00:02:55et puis j'ai réussi à ouvrir la fenêtre.
00:03:00J'ai appelé un autre fois,
00:03:01Conchetta, Conchetta.
00:03:03Et il y a un peu de réponse.
00:03:06Je me suis adressé vers le living
00:03:09et j'ai vu un canapé.
00:03:11Il y avait ces pantoufles
00:03:11qui étaient au pied du canapé.
00:03:14Donc j'ai fait demi-tour
00:03:15et il y avait un petit couloir
00:03:18qui n'avait plus de portes.
00:03:19J'ai appelé,
00:03:21Conchetta, Conchetta.
00:03:27J'ai ouvert et je vois un lit
00:03:29qui était,
00:03:30les couvertures étaient tous
00:03:31tombées au pied du lit.
00:03:34Mais en n'ayant pas encore
00:03:35ma visualité assez claire,
00:03:37j'ai appelé
00:03:38et puis,
00:03:39quelques dizaines de secondes après,
00:03:40j'ai vu un mollet
00:03:41qui sortait
00:03:42en-dessous des couvertures.
00:03:4440 minutes plus tard,
00:03:50la police fédérale
00:03:51arrive chez Conchetta Tarabella.
00:03:57On remarque que l'habitation
00:03:59n'a pas été fouillée,
00:04:01que les lieux sont impeccables
00:04:03et on va directement
00:04:04dans la chambre
00:04:06où a été retrouvée la victime.
00:04:10On voit une dame
00:04:11qui est à moitié dévêtue
00:04:13et elle n'a plus qu'un t-shirt
00:04:15et un soutien-gorge
00:04:16dégrafé
00:04:17et tout le bas
00:04:18est dévêtu.
00:04:21Donc,
00:04:21elle est couchée
00:04:22sur le ventre,
00:04:23elle a un oreiller
00:04:24qui est sur son visage
00:04:26et il y avait
00:04:28un foulard
00:04:28qui entourait le coussin
00:04:30et qui maintenait
00:04:31ce coussin
00:04:31sur le visage
00:04:32de la victime
00:04:32mais il y avait
00:04:33un second foulard
00:04:35qui avait été utilisé
00:04:36pour étrangler la victime.
00:04:39Il y avait
00:04:39deux doubles nœuds,
00:04:40un nœud
00:04:41qui servait un peu
00:04:42de garrot
00:04:42et qui permettait
00:04:43donc au suspect
00:04:44de tirer
00:04:45et d'étrangler
00:04:46la victime
00:04:46en même temps.
00:04:50On soulève
00:04:51à ce moment-là
00:04:51l'oreiller
00:04:52et constate directement
00:04:54que la victime
00:04:55a reçu des coups
00:04:57au niveau du visage.
00:05:01Pas de vol,
00:05:01donc ce n'était pas
00:05:02le motif du tout
00:05:03parce que les portefeuilles,
00:05:05tout a été retrouvé,
00:05:05rien n'a été fouillé,
00:05:07pas de traces d'effraction,
00:05:09donc on reste avec,
00:05:11pour nous,
00:05:11à ce moment-là,
00:05:12une agression
00:05:13ou une relation sexuelle
00:05:15qui a mal tourné
00:05:15avec un agresseur
00:05:17qui a pris la fuite
00:05:17par la fenêtre
00:05:19de la chambre
00:05:21de la victime.
00:05:24La nouvelle
00:05:25de l'assassinat
00:05:26de Conchetta Tarabella
00:05:27fait le tour
00:05:28de la cité
00:05:29en quelques minutes.
00:05:32J'ai appris
00:05:32par les voisines
00:05:33de derrière
00:05:34qu'on avait retrouvé
00:05:36la dame du rez-de-chaussée
00:05:37assassinée.
00:05:38Il y avait des gens
00:05:42qui étaient dehors,
00:05:44je ne saurais plus dire
00:05:45exactement qui,
00:05:46même derrière,
00:05:47et on n'a rien vu,
00:05:48rien entendu,
00:05:49rien, rien, rien.
00:05:50On s'est demandé
00:05:51comment ça se pouvait,
00:05:54comment il avait fait,
00:05:55quoi,
00:05:56et la personne
00:05:57avait fait.
00:06:00Un crime de rôdeur,
00:06:03l'inquiétude monte
00:06:04dans la cité.
00:06:05plutôt de la panique,
00:06:09étant donné que moi
00:06:10je vis au rez-de-chaussée
00:06:11et aussi,
00:06:12voilà,
00:06:13et puis on ne sait pas
00:06:15trop qui c'est.
00:06:16Parce que rien n'entend,
00:06:18c'est dans l'état
00:06:18qu'on l'a retrouvé,
00:06:20je ne sais pas,
00:06:20moi j'aurais gueulé,
00:06:22j'aurais fait
00:06:23tout ce que je pouvais,
00:06:24quoi.
00:06:24Mais là, rien, rien,
00:06:25rien, rien, rien,
00:06:26rien du tout.
00:06:27Enrico Anzalone,
00:06:38vous êtes le fils unique
00:06:39de Cancetta.
00:06:41Au moment du drame,
00:06:42vous viviez en Italie,
00:06:43qui vous a prévenu ?
00:06:45Un de mes oncles
00:06:46m'a appelé
00:06:47en me disant
00:06:49qu'il s'était passé
00:06:50quelque chose
00:06:50de très grave
00:06:51en maman.
00:06:53J'ai pris
00:06:53aussitôt l'avion,
00:06:55je suis arrivé
00:06:55à l'aéroport,
00:06:57il est venu
00:06:57me prendre
00:06:58et il m'a directement
00:07:01conduit
00:07:01à l'apologie judiciaire.
00:07:03Vous lui connaissiez
00:07:04des ennemis
00:07:04à votre mère ?
00:07:05Elle avait des ennuis ?
00:07:07Non.
00:07:09Non.
00:07:10Parce que maman
00:07:10était une dame
00:07:11très pudique,
00:07:12très méfiante,
00:07:14très secrète comme ça.
00:07:17Elle avait juste
00:07:18la visite
00:07:19de sa soeur,
00:07:20de ma tante.
00:07:21Non, on n'était pas...
00:07:22Parce qu'elle se méfiait
00:07:23de beaucoup de personnes.
00:07:24Et non,
00:07:25pour rien.
00:07:26Pour rien du tout.
00:07:28Elle habitait là
00:07:28depuis longtemps,
00:07:29votre maman,
00:07:30dans cette cité ?
00:07:30Non,
00:07:31depuis quelques années,
00:07:31vu que ma maman,
00:07:33elle vivait à Couvins,
00:07:34en campagne.
00:07:35Et après,
00:07:37elle a décidé
00:07:38de se rendre
00:07:39là où elle habitait.
00:07:41Et ça faisait longtemps
00:07:42qu'elle habitait en Belgique ?
00:07:44Où ils sont arrivés
00:07:45avec mes grands-parents,
00:07:47qui étaient Siciliens
00:07:48et expatriés
00:07:49pour travailler
00:07:50dans les mines.
00:07:51Ma maman,
00:07:51elle est arrivée,
00:07:53elle avait 2-3 ans,
00:07:54elle était très jeune.
00:07:55Lorsqu'elle est arrivée
00:07:56en Belgique,
00:07:57elle se sentait belge.
00:07:59Elle avait quel âge,
00:08:00votre maman ?
00:08:01Et lorsqu'elle est décédée,
00:08:01elle avait 57 ans,
00:08:03j'espère ne pas
00:08:04dire des erreurs.
00:08:05parce que les dates
00:08:06sont un peu comme ça.
00:08:07Oui.
00:08:07Elle travaillait ?
00:08:09Elle était couturière
00:08:10à Charleroi
00:08:12dans un très gros magasin.
00:08:14Et après,
00:08:14ça fermait
00:08:15et elle est restée
00:08:17à la maison.
00:08:18Vous l'aviez vue
00:08:19récemment ?
00:08:21Oui,
00:08:21un mois auparavant,
00:08:22au mois de mai,
00:08:22j'avais été la voir.
00:08:24J'allais assez souvent
00:08:25pendant l'année.
00:08:26Ce qui m'a fait très mal,
00:08:27c'est que je lui avais proposé
00:08:28de revenir avec mon Italie.
00:08:29Elle me dit
00:08:29« Non, tant que je m'en sors
00:08:30toute seule,
00:08:30je suis bien,
00:08:31je suis fils unique.
00:08:32Elle ne voulait pas
00:08:33me donner du poids.
00:08:33Elle voulait montrer
00:08:35qu'elle s'en sortait
00:08:35toute seule,
00:08:36que tout allait bien.
00:08:38Alors,
00:08:38je ne voulais pas
00:08:38non plus rentrer
00:08:39dans sa vie privée.
00:08:41Je voulais aussi
00:08:41lui donner
00:08:42le droit
00:08:44à faire sa vie tranquille.
00:08:45Dominique,
00:08:53quelles sont les causes
00:08:54de la mort
00:08:54de Conchetta Tarabella ?
00:08:57Elle est morte
00:08:57étranglée,
00:08:58elle est morte
00:08:59étouffée
00:08:59par ce foulard à motifs
00:09:01qu'on a retrouvé
00:09:02noué autour de son cou,
00:09:04noué tellement fort
00:09:05qu'au moment
00:09:05où on va l'enlever
00:09:06à l'autopsie,
00:09:07il va laisser un sillon
00:09:08sur la peau
00:09:09de son cou.
00:09:11Alors,
00:09:11derrière ce sillon,
00:09:13quand on va l'enlever,
00:09:14on va retrouver
00:09:14des traces de griffures.
00:09:16Soit ces griffures
00:09:17ont été provoquées
00:09:17par la personne
00:09:18qui lui a tenu le coup,
00:09:19par son agresseur,
00:09:21soit par elle,
00:09:21on pense qu'elle a essayé
00:09:22de desserrer ce foulard,
00:09:24donc de glisser ses doigts
00:09:25entre le foulard
00:09:26et la peau de son cou
00:09:27et de tirer
00:09:28pour pouvoir respirer.
00:09:30Donc,
00:09:31la strangulation
00:09:31est confirmée
00:09:32par l'examen des poumons.
00:09:34On parle d'asphyxie
00:09:35de type mécanique.
00:09:36Elle a reçu des coups,
00:09:37de nombreux coups.
00:09:38Elle a reçu des coups
00:09:40au visage,
00:09:41la région du front,
00:09:42temporale gauche,
00:09:43temporale droit,
00:09:44les yeux,
00:09:44les orbites sont tuméfiées.
00:09:46Elle a fait un œdème cérébral.
00:09:49Elle s'est défendue.
00:09:50Donc,
00:09:50elle a tenté
00:09:50de mettre ses mains
00:09:51pour se protéger
00:09:52de son agresseur.
00:09:53Donc,
00:09:53elle a des traces de défense
00:09:54sur les mains,
00:09:55des choses caractéristiques
00:09:56qu'on connaît bien,
00:09:57sur les avant-bras aussi
00:09:58et elle a été violée.
00:10:00Est-ce qu'on peut déterminer
00:10:01la date de sa mort ?
00:10:02Non,
00:10:02on a seulement une estimation
00:10:04entre 24 et 48 heures
00:10:07avant la découverte du corps.
00:10:10Ça veut dire
00:10:10le vendredi 17 juin
00:10:12ou le samedi 18 juin 2005.
00:10:15Et on a réussi
00:10:16à faire des expertises ADN ?
00:10:17Alors,
00:10:18on va trouver
00:10:18deux ADN sur la scène de crime,
00:10:20deux ADN masculins.
00:10:22Un premier ADN
00:10:22sous les ongles de Conchetta
00:10:24et le même ADN
00:10:27dans du sperme.
00:10:27Ce qui veut dire
00:10:28que c'est vraisemblablement
00:10:29l'ADN de son agresseur
00:10:30qu'elle a griffé
00:10:31pour se défendre.
00:10:32Et on retrouve
00:10:32un deuxième ADN masculin
00:10:34sur du sperme aussi,
00:10:36sur une couverture.
00:10:37Donc ces deux ADN
00:10:39vont être versés
00:10:40au fichier automatisé
00:10:41des empreintes génétiques belges
00:10:43et ça ne donnera rien.
00:10:44C'est-à-dire qu'on a
00:10:45deux ADN masculins X.
00:10:52Les premières pistes
00:10:53s'imposent
00:10:53dès que les policiers
00:10:55commencent l'enquête
00:10:55de voisinage
00:10:56dans la cité Chauster.
00:10:57Les bruits qui courent
00:11:20sont arrivés
00:11:21jusqu'aux oreilles
00:11:22de Patricia,
00:11:23la voisine du rez-de-chaussée.
00:11:24Moi, j'ai entendu se parler
00:11:27à ce moment-là
00:11:28d'un monsieur
00:11:29avec qui elle avait
00:11:30une relation.
00:11:33Un monsieur âgé
00:11:34qui garait sa voiture grise
00:11:37sur le parking
00:11:38de la cité.
00:11:40Madame Tarabella
00:11:40avait des relations
00:11:41avec une personne
00:11:43des cheveux gris
00:11:45qui, cette personne,
00:11:47venait assez régulièrement
00:11:48lui rendre visite.
00:11:51Elle a pu être identifiée.
00:11:54L'ami de Conchetta
00:11:56s'appelle Jean-Marie.
00:12:00Le 22 juin,
00:12:02deux jours après
00:12:02la découverte du cadavre,
00:12:05les policiers
00:12:05débarquent chez lui.
00:12:07Je vois des gens arriver.
00:12:09Je ne savais pas.
00:12:11Je vois, disons,
00:12:12un gars avec une vidéo,
00:12:14un petit nerveux à côté.
00:12:17et j'ai dit,
00:12:20« Ben, rentrez, monsieur.
00:12:22Ben, si vous n'aviez pas
00:12:24été ouverts,
00:12:24on enfonçait la porte,
00:12:25» dit le gars.
00:12:27« Mais je demande
00:12:29pourquoi ils sont là. »
00:12:31Et il arrive, il dit,
00:12:32« Ben, vous êtes un meurtrier. »
00:12:35On va au commissariat
00:12:39de Charleroi.
00:12:40Et là,
00:12:41« Oh, fantastique. »
00:12:44On prend en photo.
00:12:48Jean-Marie déclare
00:12:49qu'il n'a pas vu
00:12:49Conchetta le week-end
00:12:51qui a précédé
00:12:51la découverte de son corps
00:12:53le lundi 20 juin.
00:12:56Il était passé chez elle
00:12:57le vendredi vers 11h,
00:12:59mais elle n'était pas
00:13:00à la maison.
00:13:02Puis,
00:13:03en analysant son téléphone,
00:13:05les policiers découvrent
00:13:06que Jean-Marie lui a passé
00:13:07un coup de fil
00:13:08le dimanche soir
00:13:09à 18h44.
00:13:12Mais l'appel
00:13:12est resté sans réponse.
00:13:15Conchetta était déjà morte
00:13:16à ce moment-là.
00:13:17Mais Jean-Marie le savait-il.
00:13:20Les policiers
00:13:20lui mettent la pression.
00:13:22« C'était difficile de parler
00:13:23puisque l'officier de police
00:13:25qui était là
00:13:26m'accusait constamment.
00:13:28Il me dit,
00:13:28« Vous avez tué Conchetta,
00:13:30et pourquoi ? »
00:13:32« Pour quel mobile ? »
00:13:33« Par jalousie, »
00:13:35il me dit.
00:13:35« Et voilà,
00:13:37mais tout ça,
00:13:38et puis ça continue. »
00:13:41Son ADN va être identifié
00:13:43sur la couverture brune.
00:13:47C'est un des deux ADN
00:13:49que les policiers
00:13:50avaient trouvé
00:13:50sur la scène de crime.
00:13:52Une tache de sperme
00:13:53que Jean-Marie reconnaît
00:13:54avoir faite
00:13:55lors d'une relation sexuelle
00:13:56qui a eu lieu
00:13:57bien avant la mort
00:13:58de Conchetta.
00:14:00Il le jure,
00:14:02ce n'est pas lui
00:14:03qui l'a tué.
00:14:03En fonction de tous
00:14:05les éléments
00:14:06et de ce qu'il a pu
00:14:06apporter comme réponse,
00:14:08on a écarté le fait
00:14:09que c'est lui,
00:14:11le responsable
00:14:12de la mort de Tarabella,
00:14:13étant donné
00:14:14que ce n'était pas
00:14:14son ADN
00:14:15sur le corps
00:14:16de la victime.
00:14:18Jean-Marie est remis
00:14:19en liberté
00:14:20et son audition
00:14:22a permis aux policiers
00:14:23d'ouvrir
00:14:23une nouvelle piste.
00:14:24C'est peut-être
00:14:40une de ces rencontres
00:14:41qui a mal tourné.
00:14:43Dans les papiers
00:14:44de Conchetta,
00:14:45les policiers
00:14:46découvrent
00:14:46qu'elle était inscrite
00:14:47dans plusieurs agences
00:14:48de rencontres.
00:14:50Elle cherchait
00:14:51un homme sociable,
00:14:52d'allure propre
00:14:53et pas aventurier,
00:14:55un homme qui ne fume pas,
00:14:56ne boit pas
00:14:56et n'a pas de chien,
00:14:58un compagnon
00:14:59compréhensif
00:15:00et gentil.
00:15:02Dans la cité,
00:15:04les voisines
00:15:04avaient bien remarqué
00:15:05quelques allées venues.
00:15:06Je sais bien
00:15:08qu'elle était inscrite
00:15:08sur un site de rencontres.
00:15:14Oui, on dit
00:15:15que ça pourrait être
00:15:16quelqu'un sur Internet,
00:15:17un homme qu'elle aurait rencontré,
00:15:19qu'elle rencontrait
00:15:19beaucoup d'hommes
00:15:20comme ça,
00:15:21sur des sites
00:15:21parce qu'elle se sentait seule.
00:15:24Enfin, voilà,
00:15:24c'est ce qu'on racontait.
00:15:28J'ai entendu parler
00:15:29d'un monsieur,
00:15:30d'un taximen,
00:15:33d'une personne
00:15:35avec une camionnette blanche.
00:15:37Mais voilà.
00:15:40Moi, je me rappelle
00:15:41d'avoir vu
00:15:42Mme Tarabella rentrer
00:15:43en taxi.
00:15:47Mais c'est ce que j'ai découvert
00:15:49quand j'étais sous l'hypnose
00:15:50parce qu'autrement,
00:15:51je ne me souvenais de rien.
00:15:53L'hypnose est une technique
00:15:54que la police belge
00:15:56a utilisée
00:15:57dans le cadre
00:15:57de cette enquête.
00:15:59Un hypnothérapeute
00:16:00expert judiciaire
00:16:01conduit des auditions
00:16:03qui permettent
00:16:04aux témoins
00:16:04de faire ressurgir
00:16:05des souvenirs imprimés
00:16:07dans leur subconscient.
00:16:09Mireille a dû se replonger
00:16:11dans son emploi du temps
00:16:12le week-end du crime.
00:16:16Je tâche de lui faire
00:16:18revivre exactement,
00:16:20minute par minute,
00:16:22presque seconde par seconde,
00:16:25tout ce qu'elle a vécu
00:16:25durant les événements
00:16:28en question.
00:16:29Mireille a vu
00:16:31Mme Tarabella
00:16:32revenir à l'immeuble
00:16:34justement pendant
00:16:35l'émission de télévision
00:16:38Les Fous d'amour
00:16:39qui passe, je crois,
00:16:40de 12h à 12h40,
00:16:43ce qui permet évidemment
00:16:44de dater
00:16:44avec pas mal de précision
00:16:46les différents événements.
00:16:49Le vendredi 17 juin
00:16:50à 12h40,
00:16:52Concheta Tarabella
00:16:53était donc encore en vie.
00:16:55Mireille se rappelle
00:16:56du fait que
00:16:57Mme Tarabella
00:16:58est revenue en taxi,
00:17:00ce qui était,
00:17:01semble-t-il,
00:17:01tout à fait inhabituel.
00:17:03Elle avait l'habitude
00:17:03de partir,
00:17:05de revenir à pied.
00:17:06Et Mireille se souvient
00:17:08notamment
00:17:08que Mme Tarabella
00:17:10portait un foulard.
00:17:12Elle se souvient même
00:17:13qu'elle avait noué
00:17:15ce foulard autour du cou.
00:17:17Elle se rappelle clairement
00:17:18que le nœud était bien présent.
00:17:21C'est exact.
00:17:23Le foulard
00:17:24avec lequel Concheta Tarabella
00:17:26a été étranglée.
00:17:29Les policiers retrouvent
00:17:30le chauffeur de taxi.
00:17:32Son test ADN est négatif.
00:17:34Il est mis hors de cause.
00:17:38Ils examinent alors
00:17:40les communications téléphoniques
00:17:42de la victime
00:17:43pour identifier tous les hommes
00:17:45qu'elle a rencontrés.
00:17:47Ils ont misé
00:17:48sur toutes les personnes
00:17:49sur base de la téléphonie
00:17:50et autres témoignages
00:17:51de retrouver tout homme
00:17:54qu'elle aurait pu rencontrer.
00:17:56Et au fur et à mesure,
00:17:57pour chacun de ces personnes,
00:17:59des prélèvements ADN
00:18:00ont été réalisés
00:18:01et comparés
00:18:02avec nos ADN non identifiés.
00:18:06Une trentaine de tests
00:18:07pour rien.
00:18:09L'ADN retrouvé
00:18:10sur le corps de la victime
00:18:11ne correspond à aucun
00:18:13de ces hommes.
00:18:15Les rêves de mariage
00:18:16de Concheta Tarabella
00:18:17ne cachaient pas
00:18:19la clé du crime.
00:18:22Ironie du sort,
00:18:23en fouillant sa boîte aux lettres,
00:18:25les policiers ont trouvé
00:18:26un courrier
00:18:26de l'agence matrimoniale
00:18:28daté du 22 juin,
00:18:30deux jours après sa mort.
00:18:32La lettre lui confirme
00:18:34son inscription gratuite
00:18:35et l'assure
00:18:36que le bonheur
00:18:38n'est plus très loin.
00:18:39Jacqueline Demolle,
00:18:49vous êtes la juge
00:18:50qui a instruit ce dossier.
00:18:52Vous faites souvent appel
00:18:53à des hypnotiseurs
00:18:54en Belgique ?
00:18:55En fait,
00:18:55il faut savoir
00:18:56que l'audition
00:18:57sous hypnose
00:18:57a été introduite
00:18:58en Belgique
00:18:59dans les années 90.
00:19:00Ces auditions
00:19:01sous hypnose
00:19:01étaient réalisées
00:19:02par des experts extérieurs
00:19:03au service de police,
00:19:05généralement des psychologues
00:19:06qui avaient une activité
00:19:07professionnelle
00:19:07à part entière.
00:19:08Et ça a valeur de preuve
00:19:10devant la justice ?
00:19:11Lorsque des témoins capitaux
00:19:13n'ont pas une mémoire précise
00:19:15sur des détails
00:19:16qui pourraient être importants
00:19:17pour identifier une piste,
00:19:19c'est en général
00:19:19dans ces hypothèses
00:19:20que l'hypnose est réalisée
00:19:22pour uniquement relancer
00:19:23une enquête.
00:19:25Ces témoignages
00:19:25qui doivent être corroborés.
00:19:27C'est ça.
00:19:27Les éléments recueillis
00:19:28à l'occasion
00:19:29d'audition sous hypnose
00:19:30doivent être corroborés
00:19:31par des éléments
00:19:32d'enquête objectifs
00:19:33recueillis par la suite
00:19:34dans les cadres de l'enquête.
00:19:36La piste du dernier
00:19:37des compagnons n'a rien donné,
00:19:38celle des agences de rencontre
00:19:40non plus.
00:19:41Quelles sont les investigations
00:19:42que vous avez menées
00:19:43par ailleurs ?
00:19:44Il y a d'abord
00:19:45la piste
00:19:45d'un exhibitionniste
00:19:47qui sévissait
00:19:49dans le parc
00:19:49à l'arrière de l'immeuble
00:19:50où vivait
00:19:51Madame Tarabella.
00:19:53Cet exhibitionniste
00:19:53a été rapidement identifié
00:19:55et d'ailleurs
00:19:56mis hors cause
00:19:57puisque son ADN
00:19:58ne correspondait pas
00:19:59à l'ADN
00:20:00qui était apparu
00:20:01dans le dossier.
00:20:02Il y a aussi
00:20:02cette histoire
00:20:03de camionnette blanche
00:20:04que des témoins
00:20:05disent avoir vu.
00:20:06Certains voisins
00:20:07disent avoir vu
00:20:09Madame Tarabella
00:20:10en compagnie
00:20:11du chauffeur
00:20:11de cette camionnette
00:20:12et d'ailleurs
00:20:12monté à bord
00:20:13de cette camionnette.
00:20:14Alors,
00:20:15il donne une description
00:20:16précise de cette camionnette
00:20:17et cette description
00:20:18va être diffusée
00:20:19largement
00:20:20auprès des agents
00:20:21de quartier,
00:20:21auprès des stations essence.
00:20:23Mais ces diffusions
00:20:24n'ont pas permis
00:20:25de retrouver cette camionnette.
00:20:26Les années passent,
00:20:28l'empreinte
00:20:28ne match toujours pas.
00:20:30Je transmets le dossier
00:20:32au parquet
00:20:32afin qu'il saisisse
00:20:33la chambre du conseil
00:20:34qui est la juridiction
00:20:35habilité pour mettre fin
00:20:37à une instruction
00:20:38et en l'occurrence
00:20:40la chambre du conseil
00:20:41de Charleroi
00:20:41va rendre une ordonnance
00:20:42de non-lieu
00:20:43auteur inconnu
00:20:44en décembre 2011.
00:20:46Ça veut dire
00:20:46que le dossier
00:20:47est définitivement clos ?
00:20:48Oui et non.
00:20:49En fait,
00:20:49elle est définitivement terminée
00:20:51si aucun autre élément
00:20:52d'enquête
00:20:53par la suite
00:20:53ne justifie
00:20:55qu'elle soit réouverte.
00:20:56mais elle peut être réouverte
00:20:57si un élément d'enquête
00:20:59peut être exploité
00:21:00dans les limites
00:21:01bien évidemment
00:21:02des règles relatives
00:21:03à la prescription.
00:21:13Avec le temps,
00:21:15le souvenir de la mort
00:21:16de Concheta Tarabella
00:21:17s'efface
00:21:18dans la cité chausteur.
00:21:20Les voisins
00:21:21reprennent leurs habitudes.
00:21:23Les gens se connaissent.
00:21:24nous étions
00:21:26un petit groupe
00:21:28de femmes
00:21:28qui se réunissions
00:21:30quand ils faisaient bon
00:21:31soit ici
00:21:31en dessous de la fenêtre
00:21:32ou dans la pelouse
00:21:33sur le côté.
00:21:39Il y avait
00:21:40beaucoup d'enfants.
00:21:41Donc tout allait bien,
00:21:42les gens s'entendaient bien,
00:21:44tout,
00:21:44il n'y avait pas de soucis.
00:21:45quoi.
00:21:47On était tous
00:21:48une bande d'amis
00:21:49comme ça.
00:21:49On était toujours ensemble.
00:21:51On faisait
00:21:52des jeux dehors
00:21:53à l'intérieur.
00:21:54Chacun allait
00:21:55chez les autres.
00:21:58Une bonne ambiance
00:21:59dans cette cité
00:22:00où de nombreux habitants
00:22:02vivent
00:22:02grâce aux aides sociales.
00:22:05Dans cet ancien
00:22:06bassin minier,
00:22:07les usines ferment
00:22:08les unes après les autres.
00:22:09reste la fumée
00:22:12qui a noirci
00:22:12les murs de briques.
00:22:17Et puis tous les ans
00:22:18à Mardi Gras,
00:22:19il y a carnaval
00:22:20pour oublier
00:22:21ses soucis
00:22:21pendant deux jours
00:22:22et repartir
00:22:24avec un peu d'espoir.
00:22:25Et les années passent.
00:22:44Le 20 juin 2013,
00:22:46on annonce
00:22:46du gros temps
00:22:47sur Charleroi.
00:22:49Huit temps,
00:22:50jour pour jour,
00:22:51se sont écoulés
00:22:52depuis le meurtre
00:22:53de Concheta Tarabella.
00:22:55Dans la cité Chausteur,
00:23:01les voisines papotent
00:23:02sur le banc
00:23:02où elles ont l'habitude
00:23:03de se retrouver.
00:23:06Je suis assise
00:23:07en dessous de l'arpe
00:23:08et il y a Emilia
00:23:10qui est venue
00:23:11s'asseoir près de moi.
00:23:13On a commencé
00:23:13à parler toutes les deux.
00:23:16Après,
00:23:16elle m'a dit
00:23:17écoute,
00:23:17moi je vais remonter
00:23:18parce qu'à 7h
00:23:19je dois téléphoner
00:23:20pour les résultats
00:23:21de mon petit-fils.
00:23:22Je lui ai dit
00:23:22moi je vais remonter
00:23:23pour m'occuper
00:23:24de ma maman.
00:23:25Quelques minutes plus tard,
00:23:31Jacques,
00:23:31le voisin du quatrième,
00:23:32se prépare
00:23:33à sortir son chien.
00:23:35Ce fameux 20 juin,
00:23:37là j'ai des souvenirs
00:23:38très précis.
00:23:42J'étais sur le palier
00:23:43avec,
00:23:45dans la main droite,
00:23:47si mes souvenirs sont bons,
00:23:48un sac poubelle
00:23:49et mon chien en laisse
00:23:50dans l'autre main.
00:23:52J'avais appelé
00:23:52l'ascenseur
00:23:53et j'attendais.
00:23:55Il est 19h20.
00:23:57Le téléphone sonne
00:23:58dans l'appartement
00:23:58de Jacques
00:23:59et de sa femme.
00:24:00C'est Emilia,
00:24:01la voisine du deuxième
00:24:02qui les appelle.
00:24:03De l'intérieur,
00:24:05j'ai entendu mon épouse
00:24:06crier
00:24:06« Jacques, Jacques,
00:24:07attends,
00:24:08Emilia a été attaquée. »
00:24:14J'ai descendu
00:24:14les escaliers
00:24:15du mieux,
00:24:15du plus vite que je pouvais.
00:24:18Quand je suis arrivé
00:24:19devant la porte
00:24:20de l'appartement
00:24:22d'Emilia
00:24:22qui est deux étages plus loin,
00:24:24la porte était fermée
00:24:26mais pas acclée.
00:24:28Donc,
00:24:28j'ai ouvert
00:24:29directement.
00:24:31Je suis rentré.
00:24:33Ce qui m'a frappé
00:24:34dans le hall,
00:24:35il y avait déjà
00:24:35une mare de sang.
00:24:38J'ai dû enjamber
00:24:39de la mare de sang.
00:24:41Donc, je suis rentré
00:24:41dans le living.
00:24:44Et là,
00:24:45j'ai vu Emilia
00:24:46au milieu
00:24:47d'une mare de sang.
00:24:49Jacques appelle
00:24:50tout de suite
00:24:50les secours.
00:24:52Ils me disent toujours
00:24:53« Faites-la parler,
00:24:53faites-la parler. »
00:24:55Et c'est à ce moment-là
00:24:56que j'ai dit
00:24:58« Mais enfin,
00:24:58Emilia,
00:25:00qui t'a fait ça ?
00:25:02Tu connais la personne ? »
00:25:04Elle m'a répondu
00:25:05« Oui,
00:25:06c'est un jeune. »
00:25:09« Oui, un jeune. »
00:25:10Mais d'où ? »
00:25:12Alors,
00:25:12elle m'a dit
00:25:12« D'à côté,
00:25:13ou à côté
00:25:14de l'immeuble,
00:25:15à côté ou à côté. »
00:25:18Elle ne m'a plus rien dit
00:25:21après, quoi.
00:25:28Je me dis « Qu'est-ce qui se passe ? »
00:25:31On a attaqué Emilia.
00:25:33Quand on sort la civière,
00:25:35j'apprends que
00:25:36c'est Emilia.
00:25:39Emilia,
00:25:40c'était une dame
00:25:40qui était très,
00:25:42très, très gentille.
00:25:44Elle était,
00:25:45je veux dire,
00:25:46avec les enfants,
00:25:47c'était une crème.
00:25:49On n'engueulait jamais personne.
00:25:51C'était...
00:25:52Je ne sais pas,
00:25:53on n'avait rien à dire
00:25:54et c'était une personne âgée,
00:25:56mais très élégante.
00:25:59Enfin,
00:26:00on n'a pas compris, là.
00:26:01Là, vraiment,
00:26:02ça a été le...
00:26:05On est vraiment resté baba.
00:26:10Emilia Lietard a perdu trop de sang.
00:26:13Elle est morte à son arrivée à l'hôpital.
00:26:15Elle avait 67 ans.
00:26:20Madame Lietard
00:26:21a reçu
00:26:24un ou deux coups de couteau.
00:26:33La scène de couteau
00:26:35s'est passée dans le hall d'entrée
00:26:38et les autres traces de sang
00:26:40sont dues certainement
00:26:42au déplacement
00:26:43de Madame Lietard.
00:26:46Sur la scène de crime,
00:26:47il y a le GSM,
00:26:48il y a le portefeuille,
00:26:49il y a des bijoux.
00:26:50Tout est en place.
00:26:51Rien n'a été manipulé.
00:26:53Rien n'a été fouillé.
00:26:55Donc, ça s'est fait très vite.
00:26:58On se pose la question
00:26:58de savoir
00:26:59quel est le mobile réel.
00:27:01Est-ce un voleur
00:27:01qui a été surpris ?
00:27:04C'est l'hypothèse
00:27:05la plus vraisemblable au départ.
00:27:07Les policiers entendent alors Jacques,
00:27:09le voisin du quatrième
00:27:11qui a recueilli
00:27:11les derniers mots d'Emilia.
00:27:13J'ai raconté au policier
00:27:15ce qu'il lui avait demandé
00:27:17et qui vous a fait ça
00:27:19et qu'elle m'a répondu
00:27:20que c'était un jeune,
00:27:21quand je lui ai dit
00:27:22quelqu'un que tu connais,
00:27:23c'était un jeune
00:27:24de l'immeuble,
00:27:25d'à côté,
00:27:27ou à côté,
00:27:28ça, je n'ai pas bien compris.
00:27:30Tous les voisins le savent,
00:27:33il n'y a que trois jeunes
00:27:34d'une vingtaine d'années
00:27:35dans l'immeuble d'à côté.
00:27:37Steven, au premier,
00:27:41Cédric, au deuxième
00:27:42et Andy, au quatrième.
00:27:45Mon réflexe a été de monter
00:27:48et j'ai monté chez Steven
00:27:50et je lui ai fait semblant de rien.
00:27:53J'ai dit,
00:27:53ta maman n'est pas là.
00:27:54Je savais qu'elle n'était pas là,
00:27:55mais je lui ai demandé.
00:27:57Il m'a dit non,
00:27:57je l'ai inspecté,
00:27:58je n'ai rien vu.
00:27:59Puis j'ai monté chez Cédric,
00:28:00mais il n'était pas là.
00:28:02Et je lui ai dit,
00:28:03il était là,
00:28:04mais cool, quoi.
00:28:07Il était sur ses jeux et tout ça.
00:28:09Donc je me dis,
00:28:10c'est pas eux.
00:28:10Et quand les policiers
00:28:11m'ont questionné,
00:28:12j'ai dit, écoutez,
00:28:12j'ai fait ça,
00:28:13donc ça ne peut pas être eux.
00:28:15Viens voir chez moi,
00:28:16viens m'interroger,
00:28:17interroger Steven.
00:28:19Interroge tout le monde.
00:28:22C'est une interprétation, un jeune.
00:28:24Cette dame a plus de 60 ans,
00:28:26donc pour elle, un jeune,
00:28:28ça peut être quelqu'un de 40, 45 ans.
00:28:31Pour fermer toutes les portes,
00:28:33les policiers décident
00:28:33de faire passer des tests ADN
00:28:35à tous les hommes de la cité.
00:28:38Pour les comparer,
00:28:39à l'ADN retrouvé
00:28:40sur les vêtements d'Emilia Liétard.
00:28:42L'ADN du suspect
00:28:44sera relevé
00:28:45sur le gilet
00:28:47de la victime
00:28:49à hauteur
00:28:51de l'épaule
00:28:52et sur la joue.
00:28:55Donc nous avons là
00:28:56un élément primordial
00:28:58qui nous permet
00:28:58d'aller plus loin.
00:29:01Pendant des mois,
00:29:02un à un,
00:29:04les hommes de la cité
00:29:04passent le test.
00:29:08Les voisins
00:29:08ne se regardent plus
00:29:09comme avant
00:29:10et la nuit,
00:29:12l'ambiance
00:29:12s'étendue rue Chauster.
00:29:14Ne sachant pas
00:29:15qui c'est,
00:29:16je ne me sens pas bien
00:29:17non plus
00:29:17étant donné que je suis
00:29:18une femme seule aussi,
00:29:20que j'habite au rez-de-chaussée,
00:29:22que je vais dire
00:29:23que c'est facile
00:29:24de rentrer chez moi
00:29:25et comme je vis toujours
00:29:27avec les fenêtres ouvertes,
00:29:29ben voilà,
00:29:31je panique un petit peu.
00:29:33Donc tout un temps,
00:29:35je ne vous le cache pas,
00:29:36j'ai dormi
00:29:36avec un couteau comme ça
00:29:37en dessous de mon oreiller.
00:29:38Les résultats du test ADN
00:29:43arrivent quatre mois plus tard,
00:29:45le 15 octobre 2013.
00:29:49Nous allons avoir un hit,
00:29:51ce qui veut dire
00:29:52une réaction positive,
00:29:53une comparaison positive,
00:29:55qui va être
00:29:57celle de Stephen Dobio.
00:30:00Stephen,
00:30:01le fils de Mireille,
00:30:03la voisine du premier étage.
00:30:04Non, je n'y croyais pas.
00:30:09Je dis,
00:30:09ce n'est pas possible.
00:30:12Je dis,
00:30:12ce n'est pas possible,
00:30:13je n'ai pas mis des monstres.
00:30:16Stephen n'est pas un monstre.
00:30:18je le connais.
00:30:27On se fréquentait à la cité
00:30:28quand je vivais chez ma maman.
00:30:32On a joué au foot,
00:30:34je disais,
00:30:34mais ce n'est pas possible.
00:30:37Un peu la tête à claque de la cité,
00:30:39ce n'est pas le genre de meneur.
00:30:42Jamais,
00:30:43on n'aurait jamais pensé ça de lui.
00:30:44Jamais.
00:30:44Il aidait ma maman
00:30:46quand elle avait besoin
00:30:47pour des courses
00:30:48ou moi,
00:30:49quand j'avais besoin de lui parler,
00:30:50il avait toujours sa porte ouverte,
00:30:53toujours là pour les autres.
00:30:55Je me dis,
00:30:55ce n'est pas possible,
00:30:56je vais me réveiller à un instant
00:30:58et ce ne sera qu'un cauchemar,
00:30:59tout ça,
00:31:00parce que,
00:31:01non,
00:31:02encore une fois,
00:31:02ce n'était pas le Stephen
00:31:03que je connaissais.
00:31:04Tous,
00:31:05on est tombés de haut,
00:31:06que ce soit Ambre,
00:31:07Andy,
00:31:07Cédric.
00:31:08On s'est tous demandé
00:31:09qu'est-ce qui se passait,
00:31:11pourquoi.
00:31:11Ambre,
00:31:14la voisine du rez-de-chaussée,
00:31:16se souvient
00:31:16qu'elle était passée
00:31:17chez Stephen
00:31:18le 20 juin,
00:31:19le soir de l'assassinat d'Emilia.
00:31:22Je me suis aperçu
00:31:23qu'il avait une griffe
00:31:23sur l'avant-bras.
00:31:25Je me suis demandé
00:31:26ce qu'il avait fait
00:31:26et il m'a répondu
00:31:28que c'était Nesquik,
00:31:29son chat.
00:31:31Je l'ai cru
00:31:32sans vraiment croire
00:31:33parce que ça me paraissait
00:31:34quand même bizarre
00:31:36l'épaisseur
00:31:37de la griffe
00:31:38pour un chat.
00:31:38Je n'ai pas cherché
00:31:41plus loin non plus.
00:31:47Pierre Hustin,
00:31:48vous avez instruit
00:31:49ce dossier.
00:31:50Quatre mois
00:31:51après la mort
00:31:52de Madame Miettard,
00:31:53l'ADN match.
00:31:55Elle donne le nom
00:31:56de Stephen Dubuul.
00:31:57C'est donc bien
00:31:58un jeune de la cité.
00:31:59C'est un jeune ordinaire.
00:32:01À quoi il ressemble ?
00:32:02Il a un peu plus de 20 ans.
00:32:04Il ne fait pas grand-chose
00:32:06de ses journées.
00:32:07Il n'a pas une grosse formation.
00:32:10Il a un petit peu travaillé
00:32:12dans le domaine de la vente
00:32:13mais il a fait des stages.
00:32:14Il n'a pas satisfait
00:32:15à son employeur.
00:32:16Il fume un petit peu d'herbe.
00:32:18Il joue beaucoup
00:32:19à la PlayStation
00:32:19avec des amis.
00:32:20Voilà.
00:32:21Et sa famille ?
00:32:22Et sa famille.
00:32:23Il est le cadet
00:32:24de cinq enfants.
00:32:27Deux frères,
00:32:27deux sœurs
00:32:27plus âgés que lui.
00:32:29Les deux aînés
00:32:29viennent d'un premier lit.
00:32:32Il y a eu
00:32:32deux ou trois hommes
00:32:33dans la vie
00:32:34de la maman
00:32:34de M. Dobuul.
00:32:35La vie n'a pas
00:32:38toujours été rose.
00:32:39On parle toujours
00:32:39de fonds d'alcool
00:32:40dans les compagnons
00:32:41de la maman.
00:32:42Parfois de violence.
00:32:44Et lui,
00:32:44il a toujours vécu là ?
00:32:45Il a vécu là
00:32:46depuis une vingtaine d'années.
00:32:48Donc la plus grosse partie
00:32:49de sa jeunesse,
00:32:49il l'a passée là-bas.
00:32:50Il a un casier judiciaire ?
00:32:52Tout petit
00:32:53pour un défaut d'assurance
00:32:54en matière de roulage.
00:32:55Donc une condamnation
00:32:56du tribunal de police.
00:32:57Et il est connu
00:32:59des services
00:32:59du procureur du roi
00:33:00de Charleroi,
00:33:01section jeunesse.
00:33:02Il aurait été complice
00:33:03de quelqu'un
00:33:04qui a arraché un sac.
00:33:05Il n'a pas vraiment
00:33:06le profil donc ?
00:33:07Il n'a pas vraiment
00:33:07le profil.
00:33:08Il n'est pas connu
00:33:09spécialement
00:33:10des services de police.
00:33:11Et donc maintenant
00:33:12que vous avez son ADN ?
00:33:14Il faut l'interpeller.
00:33:15On a un petit peu peur
00:33:15de ce qui pourrait se passer
00:33:16dans un délai trop long.
00:33:18Donc il faut aller très vite.
00:33:24Nous lui demandons
00:33:25de s'expliquer
00:33:26un petit peu
00:33:26et il va nous balader.
00:33:29Les policiers
00:33:30lui affirment alors
00:33:31qu'ils ont trouvé
00:33:32son ADN
00:33:33sur le gilet
00:33:34d'Emilia Liétard.
00:33:37Il va expliquer
00:33:37qu'il la connaît,
00:33:39que le soir même
00:33:40il l'a rencontrée.
00:33:43Elle prenait l'air dehors
00:33:45et des amis.
00:33:46Et comme à mon habitude,
00:33:48je les connais
00:33:48donc je vais les saluer.
00:33:50Donc j'ai certainement
00:33:51dû déposer mon ADN
00:33:53quand je l'ai embrassée
00:33:54et qu'elle se trouvait dehors.
00:33:57Un détail
00:33:58que Patricia confirme
00:33:59aux policiers.
00:34:01Moi ce que je me rappelle
00:34:03c'est que le jour
00:34:04où Emilia est assassinée
00:34:05que j'étais près d'elle
00:34:08et à un moment donné
00:34:09il est sorti de l'immeuble
00:34:11il nous a dit bonjour
00:34:12et sur Emilia
00:34:13il a mis sa main
00:34:14sur son épaule
00:34:15et il lui a fait un bisou.
00:34:19Et après il est rentré chez lui.
00:34:21Il a donné un alibi
00:34:23il jouait à la console
00:34:24et il leur a montré
00:34:25au collègue
00:34:26les heures d'activation
00:34:29de sa console.
00:34:32Les policiers vont vérifier tout ça.
00:34:35Mais en attendant
00:34:35ils continuent d'interroger
00:34:37d'aubioul.
00:34:39L'homme a réponse à tout.
00:34:41Les policiers
00:34:42tournent en rond
00:34:43toute la nuit
00:34:44sans aveu
00:34:45sans preuve supplémentaire
00:34:46le dossier risque
00:34:47de ne pas tenir.
00:34:49Mais le lendemain
00:34:49à 12h10
00:34:50leur fax
00:34:52se met à crépiter.
00:34:53c'est l'Institut national
00:34:55de criminalistique.
00:34:57Il a passé l'ADN de Dubioul
00:34:58dans la base de données
00:34:59des crimes non résolus
00:35:00et ça a fait mouche.
00:35:02Nous allons avoir
00:35:03un deuxième hit.
00:35:06C'est-à-dire
00:35:07qu'on va nous dire
00:35:07qu'un autre meurtre
00:35:10qui était commis en 2005
00:35:12dans l'immeuble
00:35:13juste à côté
00:35:14riche aussi
00:35:15Madame Tarabella Conchetta
00:35:17c'est le même
00:35:18ADN d'auteur.
00:35:20Le sperme retrouvé
00:35:22sur le corps
00:35:22de Conchetta Tarabella
00:35:24est celui
00:35:25de Stephen Dubioul.
00:35:27C'est lui
00:35:28qui l'aurait violé
00:35:29et vraisemblablement
00:35:31assassiné.
00:35:32A l'époque
00:35:32il n'avait que 18 ans.
00:35:35Il aurait commis
00:35:36deux meurtres
00:35:36à 8 ans d'intervalle
00:35:38dans le même immeuble.
00:35:39C'est là que j'ai appris
00:35:43que Stephen
00:35:44avait commis
00:35:48les deux
00:35:49assassinats.
00:35:57Les policiers
00:35:58interrogent Dubioul
00:35:59sur le meurtre
00:36:00de sa voisine
00:36:01du rez-de-chaussée.
00:36:03Madame Tarabella
00:36:04il va dire
00:36:04oui j'ai eu
00:36:05des relations
00:36:06avec elle
00:36:06mais j'étais consenti.
00:36:08C'était
00:36:09quelqu'un
00:36:12qui aimait
00:36:12attirer les jeunes.
00:36:14Elle avait des relations
00:36:14avec pas mal de personnes.
00:36:16Il aurait été
00:36:17passé pour une femme
00:36:17cougain.
00:36:19Il va dire
00:36:20que les relations
00:36:21elles voulaient
00:36:23être attachées
00:36:24qu'elles voulaient
00:36:25recevoir des coups.
00:36:29Il va même préciser
00:36:30qu'il pouvait avoir
00:36:31ces relations
00:36:31un petit peu
00:36:32partout dans la maison.
00:36:33Il va faire
00:36:34un croquis des lieux
00:36:34et va nous montrer
00:36:36si tu es
00:36:36la petite chambre
00:36:37la grande chambre
00:36:38pour nous montrer
00:36:38ah bah oui
00:36:39j'ai eu une relation
00:36:40à tel endroit
00:36:41à tel autre endroit
00:36:42dans la cuisine
00:36:44parce qu'elle m'offrait
00:36:46un café
00:36:46et puis on faisait
00:36:47des petits câlins
00:36:48avant d'avoir
00:36:48les relations.
00:36:50Il a eu des relations
00:36:50mais consenties.
00:36:52Pour le reste
00:36:52il n'y
00:36:53je n'ai rien à voir
00:36:53je n'ai fait
00:36:54aucune violence
00:36:55ou aucune de ces deux-là.
00:36:57Les policiers
00:36:58réentendent Jean-Marie
00:36:59l'homme que
00:37:00Conchetta fréquentait.
00:37:03Non c'est pas possible
00:37:04il n'y a pas eu de...
00:37:06Elle était pudique
00:37:07oui
00:37:07comme une femme
00:37:09normale
00:37:09je sais qu'elle n'aurait pas
00:37:13été avec un gars comme ça.
00:37:17C'est vraiment tuer
00:37:18une seconde fois la victime.
00:37:20Madame Tarabella
00:37:20n'a plus l'occasion
00:37:21de s'expliquer.
00:37:23Madame Tarabella
00:37:23qui est décrite
00:37:24par tout le monde
00:37:25comme étant
00:37:25une dame très prude
00:37:27on pense que M. Dobioul
00:37:29va perdre pied
00:37:30mais non
00:37:30il maintient
00:37:32il maintient
00:37:32il persiste
00:37:33et plus on le met
00:37:35devant l'évidence
00:37:35plus il salit la victime.
00:37:39Steven Dobioul
00:37:40est placé en détention.
00:37:42Depuis sa cellule
00:37:43il répète
00:37:44encore et encore
00:37:45qu'il est innocent.
00:37:48Je vais le voir
00:37:48en prison au début
00:37:49avec sa maman
00:37:50et là
00:37:51il me regarde
00:37:52en pleurant
00:37:52droit dans les yeux
00:37:53il me dit
00:37:54bobo je te jure
00:37:55c'est pas moi
00:37:55je n'ai rien fait
00:37:56et j'y crois
00:37:57dans son regard
00:37:59pour moi
00:37:59il dit la vérité
00:38:01oui j'y crois
00:38:03vraiment
00:38:03à ce qu'il dit
00:38:04et je me dis
00:38:05c'est pas possible
00:38:06ils se sont trompés
00:38:07il y a une erreur.
00:38:22Deux crimes
00:38:22dans le même immeuble
00:38:24l'affaire prend
00:38:25maintenant
00:38:26une ampleur
00:38:26qui alerte la presse
00:38:28les titres
00:38:29sont tout trouvés
00:38:30la cité
00:38:31devient
00:38:31la cité maudite
00:38:33et Steven Dobioul
00:38:34le tueur du 20 juin
00:38:36c'est ici
00:38:38dans ce corridor sombre
00:38:40que la dame
00:38:40de 67 ans
00:38:41était retrouvée
00:38:42les enquêteux
00:38:43avant alors
00:38:43prendre l'ADN
00:38:44de tous les hommes
00:38:45des 4 immeubles voisins
00:38:46et une correspondance
00:38:47est trouvée
00:38:48avec Steven
00:38:4926 ans
00:38:50à partir du moment
00:38:51à partir du moment
00:38:51où on apprend
00:38:53que le meurtre
00:38:55de Gonceta Tarabella
00:38:56en 2005
00:38:56et le meurtre
00:38:57d'Emilia Lietta
00:38:58en 2013
00:38:59ont eu lieu
00:38:59approximativement
00:39:01à la même date
00:39:01à savoir le 20 juin
00:39:02immédiatement
00:39:04il y a un titre de presse
00:39:05le tueur du 20 juin
00:39:07Steven Dobioul
00:39:08a désormais un surnom
00:39:09comme un tueur
00:39:11en série américain
00:39:12c'est son surnom
00:39:13c'est le tueur du 20 juin
00:39:14Julie Deneyer
00:39:17journaliste
00:39:18pour une émission
00:39:19de fait divers
00:39:19sur RTL
00:39:20a enquêté
00:39:21dans la cité
00:39:22deux semaines
00:39:23après l'arrestation
00:39:24de Dobioul
00:39:24j'ai vraiment fait
00:39:26chaque bâtiment
00:39:27en frappant
00:39:27à chacune des portes
00:39:29et je pense
00:39:29qu'il y a peut-être
00:39:30au total
00:39:30trois portes
00:39:31qui se sont
00:39:32ouvertes
00:39:33donc les gens
00:39:33étaient quand même
00:39:34très méfiants
00:39:35une des portes
00:39:36qui s'est ouverte
00:39:37c'est celle de Mireille
00:39:38la mère
00:39:39de Steven Dobioul
00:39:40elle était persuadée
00:39:42de l'innocence
00:39:43de son garçon
00:39:43donc elle ne comprenait
00:39:45pas pourquoi
00:39:45il était arrêté
00:39:46et donc forcément
00:39:47elle était prête
00:39:48à le défendre
00:39:50aux yeux de tous
00:39:51Mireille veut étayer
00:39:53l'alibi de son fils
00:39:55Steven a affirmé
00:39:56au policier
00:39:57qu'au moment du meurtre
00:39:58d'Emilia Lietard
00:39:59il était en ligne
00:40:01sur sa console
00:40:01sa mère veut démontrer
00:40:03devant les caméras
00:40:04que Steven
00:40:05ne pouvait pas
00:40:06commettre ce meurtre
00:40:07alors qu'il était
00:40:08en train de jouer
00:40:09voilà je vais vous montrer
00:40:11le chemin
00:40:12que Steven aurait dû faire
00:40:13tout en tenant
00:40:14sa TV
00:40:15sa console de jeu
00:40:16sa manette
00:40:17son micro
00:40:19pour aller
00:40:21soi-disant
00:40:23tuer
00:40:25madame
00:40:25Lietard
00:40:27donc nous passons
00:40:30par la cave
00:40:30c'était assez particulier
00:40:32comme moment
00:40:33parce qu'effectivement
00:40:34on se doutait bien
00:40:34que c'était impossible
00:40:35qu'il fasse tout ça
00:40:36avec sa télévision
00:40:36en train de jouer
00:40:37en même temps
00:40:39à la console
00:40:39mais elle voulait quand même
00:40:40faire la démonstration
00:40:40que son alibi tenait la route
00:40:42et que c'était impossible
00:40:43qu'il puisse être
00:40:44le meurtrier
00:40:45pourquoi est-ce que
00:40:46l'agresseur
00:40:46madame Lietard
00:40:47doit passer par derrière
00:40:48parce que comme c'est en été
00:40:50il y a des gens dehors
00:40:52et s'il ne veut pas
00:40:53être vu
00:40:54il doit absolument
00:40:55passer par ici
00:40:56il devient capital
00:41:00de vérifier
00:41:02l'alibi de Steven
00:41:03il nous avait dit
00:41:05donc au moment des faits
00:41:07donc les faits
00:41:07c'est entre 19h
00:41:08et 19h20
00:41:10qu'il était connecté
00:41:12nous allons saisir
00:41:17cette console
00:41:18c'est son alibi
00:41:20Dominique les policiers
00:41:28vérifient donc
00:41:29l'alibi de Steven Dobule
00:41:30les policiers vont demander
00:41:32à Sony Computer Europe
00:41:34confirmation
00:41:34qu'il a joué
00:41:36au moment du meurtre
00:41:38avec sa PS3
00:41:39sa console de jeu
00:41:40à un jeu de football
00:41:42en ligne
00:41:42donc la société va
00:41:44avec l'adresse et les codes
00:41:45de la PS3
00:41:46de Steven Dobule
00:41:47confirmer
00:41:48qu'il était connecté
00:41:49mais les policiers
00:41:51vont affiner un peu
00:41:53leurs recherches
00:41:53ils vont demander
00:41:54l'historique
00:41:55des connexions
00:41:56de la PS3
00:41:56ce jour-là
00:41:57on va découvrir
00:41:58que cette console
00:41:59elle a tenté
00:42:00plusieurs fois
00:42:01d'être connectée
00:42:02jusqu'à un moment
00:42:03où la connexion
00:42:04a réussi
00:42:04et elle est restée connectée
00:42:06pendant trois heures
00:42:07de façon ininterrompue
00:42:09de 17h20
00:42:10à 20h24
00:42:11son alibi
00:42:13est donc confirmé
00:42:13puisque c'est exactement
00:42:14pendant ce laps de temps
00:42:15qu'Emilia Lietard
00:42:17a été assassinée
00:42:18on pourrait le penser
00:42:19Frédéric
00:42:19mais non
00:42:20parce que l'heure
00:42:21dont on parle ici
00:42:22ce n'est pas l'heure belge
00:42:23c'est l'heure GMT
00:42:25l'heure du méridien
00:42:26de Greenwich
00:42:27c'est l'heure de référence
00:42:28et la Belgique
00:42:28en fait
00:42:29on est à plus 2
00:42:31c'est-à-dire que
00:42:31quand il est 17h
00:42:32GMT
00:42:33il est 19h
00:42:35belge
00:42:3519h
00:42:36à Charleroi
00:42:37et
00:42:38si on corrige
00:42:39l'heure de connexion
00:42:40de la PS3
00:42:41de Steven
00:42:42d'Obioul
00:42:42il y a
00:42:4320 minutes
00:42:44exactement
00:42:45entre
00:42:46la dernière tentative
00:42:48de connexion
00:42:49et le moment
00:42:50où la PS3
00:42:52je vous l'ai dit
00:42:52va se connecter
00:42:53de façon ininterrompue
00:42:55pendant 3 heures
00:42:56et
00:42:57ces 20 minutes
00:42:57c'est entre
00:42:5819h
00:42:59et 19h20
00:43:00exactement
00:43:00à l'heure
00:43:02du meurtre
00:43:03d'Emilia
00:43:04donc ça laisse
00:43:05largement le temps
00:43:05à Steven
00:43:06de monter un étage
00:43:07de lui donner
00:43:08un coup de couteau
00:43:09et de redescendre
00:43:10reprendre sa Playstation
00:43:12et continuer à jouer
00:43:13donc son alibi
00:43:15ne tient plus
00:43:16et c'est ce que
00:43:16les policiers belges
00:43:17vont venir lui annoncer
00:43:19il sent qu'il est coincé
00:43:25parce qu'on a tous les éléments
00:43:26et là
00:43:28il va
00:43:29alors
00:43:30passer aux aveux
00:43:31il s'est décidé
00:43:32après avoir pleuré
00:43:34un petit peu
00:43:34en disant
00:43:35je pense que je suis malade
00:43:37j'ai besoin de soin
00:43:39j'ai un problème de pulsion
00:43:41et c'est là
00:43:41qu'il va nous expliquer
00:43:42justement
00:43:43que son problème de pulsion
00:43:44soit il arrive
00:43:45à le calmer
00:43:46mais quand il ne sait pas
00:43:48il prend une victime
00:43:51il savait que Mme Lietta
00:43:52elle vivait seule
00:43:53juste à côté de son immeuble
00:43:56donc il a pensé
00:43:57à elle directement
00:43:58il a pris un couteau
00:44:01il a quitté son appartement
00:44:03il s'est rendu chez elle
00:44:04il a sonné
00:44:06sous prétexte
00:44:07de demander à sa poubelle
00:44:08elle lui a ouvert la porte
00:44:09et s'est ruée sur elle
00:44:12avec l'intention
00:44:13de la violer
00:44:14il la trappe par l'arrière
00:44:16et Mme Lietta
00:44:19a comme bon réflexe
00:44:21de crier
00:44:21mais malheureusement
00:44:23suite à ça
00:44:24il va lui donner
00:44:25les deux coups de couteau
00:44:26il va nous dire
00:44:28qu'il va voir Mme Lietta
00:44:29tomber au sol
00:44:31dans le couloir
00:44:32et que lui
00:44:33va repartir
00:44:34par le même chemin
00:44:35pour ne pas être vu
00:44:39Steven est passé
00:44:41par la cave
00:44:42a regagné sa chambre
00:44:44et s'est mis à jouer
00:44:45en ligne
00:44:46avec son ami
00:44:47le couteau
00:44:49on ne l'a pas retrouvé
00:44:50sur la scène
00:44:51le couteau
00:44:52je l'ai ramené
00:44:53je l'ai nettoyé
00:44:54et je l'ai planqué
00:44:55derrière la plainte
00:44:57qui se trouve
00:44:58derrière la garde-robe
00:44:59dans ma chambre
00:45:00les collaborateurs
00:45:01vont aller sur place
00:45:02et effectivement
00:45:02ils vont trouver ce couteau
00:45:04à la tombée de la nuit
00:45:09après deux heures d'aveu
00:45:11dans l'affaire Lietta
00:45:12Stephen Dobbyul
00:45:13se met à parler
00:45:14de Conchetta Tarabella
00:45:16il va partir
00:45:21dans un récit
00:45:21mais
00:45:24c'est une histoire
00:45:27qu'il va nous raconter
00:45:28dans un récit
00:45:29on ne lui pose plus de questions
00:45:30et il va avoir
00:45:33une expression
00:45:34de jouissance
00:45:36il revit l'événement
00:45:37et il en a encore
00:45:39une certaine jouissance
00:45:41c'était
00:45:44énorme
00:45:46de constater ça
00:45:48qu'on puisse
00:45:49non pas avoir
00:45:50d'hermaux
00:45:51mais avoir encore
00:45:52de la jouissance
00:45:53pour un fait
00:45:54commis des années avant
00:45:55il va nous dire
00:46:03donc là également
00:46:04qu'il est pris de pulsion
00:46:05et qu'il a pensé
00:46:08à madame Tarabella Conchetta
00:46:09parce qu'elle vivait seule
00:46:10juste en dessous
00:46:11encore plus facile
00:46:13de son appartement
00:46:14et qu'il va se rendre
00:46:16chez elle
00:46:16en prétextant
00:46:18qu'il est le facteur
00:46:19elle va ouvrir la porte
00:46:22et directement
00:46:23il va s'en prendre à elle
00:46:24il va la frapper
00:46:25et il va nous dire
00:46:27qu'elle était tellement
00:46:28tétanisée
00:46:29qu'elle n'a pas crié
00:46:31donc il a traîné
00:46:36jusque dans la petite chambre
00:46:38et là
00:46:39il va la déshabiller
00:46:41madame Tarabella Conchetta
00:46:43va demander pour garder le haut
00:46:44donc il va enlever uniquement le bas
00:46:46il va la violer
00:46:48et que suite à ça
00:46:52il n'y a plus qu'une seule solution
00:46:54c'est de tuer madame Tarabella
00:46:56et donc il va prendre un premier foulard
00:47:01il va se reprendre à plusieurs reprises
00:47:03pour pouvoir étrangler
00:47:04madame Tarabella
00:47:06il n'y arrive pas tout de suite
00:47:07il va tenter de l'étouffer
00:47:11avec l'oreiller
00:47:11ça ne marchera pas
00:47:15il prend un deuxième foulard
00:47:16il va l'étrangler
00:47:20et ensuite
00:47:21il va dissimuler le corps
00:47:23sous un lit
00:47:24pour préciser ses aveux
00:47:27les policiers organisent
00:47:29une reconstitution de chaque crime
00:47:31en matérialisant les lieux
00:47:33avec des panneaux
00:47:34je vais jouer le rôle
00:47:37de madame Lietard
00:47:38Emilien
00:47:38et je vais me positionner
00:47:40comme lui se souvient
00:47:41il n'explique qu'une scène
00:47:47il n'explique les gestes
00:47:50sans émettre aucune émotion
00:47:56comme si c'était naturel
00:47:57Steven va accomplir
00:48:03ce qu'il lui a demandé
00:48:04avec une facilité un peu déconcertante
00:48:07il n'a aucun mal
00:48:08à reproduire les gestes
00:48:10qu'il a posés
00:48:11lors des faits
00:48:12il répète ses actes
00:48:18avec
00:48:18ah non
00:48:19la corde
00:48:20le nœud
00:48:20ce n'était pas comme ça
00:48:21ah non
00:48:22c'était comme ça
00:48:23avec
00:48:23une docilité
00:48:25je dirais
00:48:25étonnante
00:48:26et on retrouve
00:48:28quelque part
00:48:28le petit garçon
00:48:31bien poli
00:48:31mais
00:48:32qui effectivement
00:48:33fait
00:48:35non pas ce qu'on lui dit
00:48:37de faire
00:48:37mais ce qu'il a fait
00:48:38et ce à quoi il a été confronté
00:48:42avec la même froideur
00:48:44ne pas manifester
00:48:46de
00:48:47ne pas de signes extérieurs
00:48:49de remords
00:48:50ou d'avoir conscience
00:48:51qu'il a
00:48:53tué
00:48:54deux femmes
00:48:55ça n'est rien
00:48:58ça n'agit pas
00:49:01sur son mental
00:49:03Enrico Anzalone
00:49:17vous avez pu
00:49:18assister
00:49:19à la reconstitution
00:49:19comment ça s'est passé
00:49:21il y avait
00:49:22plus d'une vingtaine
00:49:23de personnes
00:49:24et à un certain
00:49:25moment
00:49:25je l'ai aperçu
00:49:26au loin
00:49:27que la salle
00:49:27était très grande
00:49:28près d'un
00:49:31ou deux policiers
00:49:32Vous le connaissiez
00:49:33Steven Dobule ?
00:49:35Non
00:49:35pas du tout
00:49:36jamais vu
00:49:37et j'ai commencé
00:49:38à
00:49:39à dire bonjour
00:49:40à tout le monde
00:49:41gentiment
00:49:42et je suis arrivé
00:49:44à lui
00:49:45je lui ai dit
00:49:46bonjour
00:49:47et c'était plus fort
00:49:49que moi
00:49:49je lui ai demandé
00:49:50j'espère que
00:49:50pendant
00:49:51la reconstitution
00:49:55tu vas dire la vérité
00:49:56parce que pendant
00:49:56dix ans
00:49:57pour moi
00:49:58et ma famille
00:49:59a été très dure
00:50:00de vivre ça
00:50:01avec des points
00:50:01d'interrogation
00:50:02et
00:50:04il m'a dit
00:50:05oui
00:50:06il a demandé
00:50:07s'il pouvait
00:50:09ne pas
00:50:10faire les gestes
00:50:12pour
00:50:13en respect
00:50:15envers moi
00:50:16ils l'ont accepté
00:50:18ils l'ont juste demandé
00:50:19le premier acte
00:50:21donc
00:50:21c'est parti
00:50:22la reconstitution
00:50:23je lui ai dit
00:50:25mais
00:50:25pourquoi est-ce que
00:50:26tu l'as caché
00:50:27au-dessous du lit
00:50:27parce que
00:50:29je me gênais
00:50:31de ce que j'ai fait
00:50:32alors
00:50:32je lui ai dit
00:50:33alors
00:50:33tu t'es rendu compte
00:50:34de ce que tu as fait
00:50:35il m'a dit oui
00:50:36et là
00:50:37il est passé à côté de moi
00:50:39il s'est fermé
00:50:40je lui ai dit
00:50:41bonne chance
00:50:42voilà c'est tout
00:50:45c'était très très dur
00:50:46monsieur le juge
00:50:55les deux affaires
00:50:56liétard
00:50:57et tarabella
00:50:58sont jointes
00:50:59dobioul
00:51:00a avoué
00:51:01les deux faits
00:51:02est-ce que
00:51:03devant vous
00:51:03il parle aussi
00:51:04de ses pulsions sexuelles
00:51:06des pulsions
00:51:06qu'il prenne apparemment
00:51:07aux alentours du 20 juin
00:51:09il invoque des pulsions
00:51:11mais il ne les explique jamais
00:51:12il s'exprime bien
00:51:14il arrive à parler de lui
00:51:15de ses sentiments
00:51:16c'est un garçon
00:51:18qui a une intelligence moyenne
00:51:20quant à parler
00:51:21de ses sentiments
00:51:22et de son vécu
00:51:23très peu
00:51:24très peu
00:51:25non
00:51:25il ne se livre pas vraiment
00:51:26il garde un peu le contrôle
00:51:28de ce qu'il raconte
00:51:29huit années
00:51:30séparent les deux crimes
00:51:32on peut supposer
00:51:33que pendant ce laps de temps
00:51:34il a eu d'autres pulsions sexuelles
00:51:37est-ce que vous cherchez
00:51:38s'il a pu agresser
00:51:39d'autres femmes
00:51:40pendant cette période
00:51:41toutes les recherches
00:51:42dans cette direction là
00:51:44ont été effectuées
00:51:44les banques de données policières
00:51:46ont été consultées
00:51:47et tous les cas
00:51:48de décès suspect
00:51:48ont été examinés
00:51:49pour voir s'il pouvait y avoir
00:51:51des similitudes
00:51:51de temps
00:51:52de lieu
00:51:53de modus operandi
00:51:54et la réponse a été négative
00:51:56rien d'autre ne peut lui être attribué
00:51:58il y a une voisine
00:51:59qui va évoquer
00:52:00non pas une mort suspecte
00:52:01mais le décès d'une personne
00:52:03entre 50 et 60 ans
00:52:05dans la cité également
00:52:06madame Vindepute
00:52:07le corps est retrouvé
00:52:09dans le courant du mois de juillet
00:52:10de l'année 2010
00:52:11ce décès d'une femme
00:52:14au troisième étage
00:52:15Patricia s'en souvient très bien
00:52:17à l'époque
00:52:19c'est elle
00:52:20qui avait alerté
00:52:21l'un de ses voisins
00:52:22ça sent mauvais
00:52:24dans notre bloc
00:52:25je dis ça sent mauvais
00:52:27il me dit oui
00:52:28qui dit
00:52:28je sais pas
00:52:30ça sent le pourri
00:52:31je le regarde
00:52:35et je lui fais la réflexion
00:52:36en lui disant
00:52:37ben tiens
00:52:37c'est bizarre
00:52:38je dis
00:52:38Martine
00:52:40il y a déjà un petit temps
00:52:41je ne l'ai plus vue sortir
00:52:42parce que quand elle partait
00:52:43faire ses courses
00:52:44ou qu'elle allait
00:52:45Dieu sais où
00:52:46je la voyais encore bien
00:52:48et je me dis
00:52:50est-ce qu'elle n'aurait pas oublié
00:52:51un sac poubelle
00:52:52et voilà
00:52:53parce qu'il me dit aussi
00:52:54qu'il voit des asticots
00:52:56les policiers arrivent
00:53:00mais Butte sur la porte
00:53:03fermée à clé
00:53:04ils ont dressé l'échelle
00:53:07et là ils sont rentrés
00:53:08par la chambre
00:53:09effectivement
00:53:10elle était sur le lit
00:53:12en état de décomposition
00:53:13elle avait des chats
00:53:21et les chats
00:53:21je l'avais mangé
00:53:22elle était liquéfiée
00:53:24dans son lit
00:53:25il paraît que
00:53:27c'était horrible
00:53:28on s'est dit
00:53:33qu'elle était morte
00:53:34soit en prenant
00:53:36les médicaments
00:53:37parce que
00:53:37le cocktail de médicaments
00:53:39qu'elle pouvait prendre
00:53:40ou alors
00:53:41qu'elle s'était suicidée
00:53:42la mort remonte
00:53:43à environ trois semaines
00:53:45les policiers appellent
00:53:46Adrien
00:53:47le fils de
00:53:48Martin Van Putt
00:53:49je suis arrivé dans la cité
00:53:51je suis monté directement
00:53:53à son appartement
00:53:54j'ouvre la porte
00:53:55déjà c'était
00:53:56un vivable
00:53:58déjà rien qu'en rentrer
00:53:59dans l'immeuble
00:54:00parce qu'on sentait
00:54:01tout de suite
00:54:02une odeur très forte
00:54:03et là j'ai la police
00:54:05qui vient
00:54:05à ma rencontre
00:54:06je sors du couloir
00:54:07j'arrive dans le salon
00:54:08et là il me dit
00:54:09non non sortez
00:54:10il vaut mieux pas
00:54:10sortir
00:54:11et ça a été latent
00:54:12jusqu'au moment
00:54:13où j'ai le médecin généraliste
00:54:15qui est descendu
00:54:16le médecin de famille
00:54:19conclut que
00:54:20Martine Van Putt
00:54:21est décédée
00:54:22de mort naturelle
00:54:23elle n'avait que 52 ans
00:54:26ma mère n'avait pas une vie
00:54:29super riche
00:54:31on va dire
00:54:32elle était au chômage
00:54:33ou à mutuelle
00:54:34parce qu'elle avait aussi
00:54:35des problèmes de santé
00:54:35juste moi
00:54:39qui n'allait pas très bien
00:54:40qui ne faisait pas forcément
00:54:42ce qu'il fallait
00:54:42bon ben
00:54:44c'était pas toujours rose
00:54:45je crois
00:54:46trois ans plus tard
00:54:53en 2013
00:54:54quand le commissaire Zicotte
00:54:56enquête sur Steven de Biul
00:54:58il ressort le dossier
00:54:59de Martine Van Putt
00:55:01un dossier bien mince
00:55:03nous avons
00:55:04les trois photos
00:55:06uniquement trois photos
00:55:07prises par les collègues
00:55:09mais
00:55:11à première vue déjà
00:55:13ces photos
00:55:14pour nous elles sont choquantes
00:55:16ça ne correspond pas
00:55:17à un décès
00:55:20naturel
00:55:22cette dame
00:55:24est nue
00:55:26sur son lit
00:55:27très peu de personnes
00:55:31de plus de 50 ans
00:55:35se promènent nue
00:55:36même quand il fait chaud
00:55:37en plus de ça
00:55:40la position du corps
00:55:41sur le lit
00:55:41elle a une jambe pendante
00:55:43le lait dredon
00:55:44le couvre-lit
00:55:45on dit
00:55:46est simplement
00:55:47entrouvert
00:55:48et elle est posée
00:55:49sur le dos
00:55:50pour nous
00:55:51ça ne va pas
00:55:53les policiers pensent
00:55:57que Martine Van Putt
00:55:59pourrait être une victime
00:56:01de Steven de Biul
00:56:02elle a le même profil
00:56:04que les deux autres femmes
00:56:05elle vit seule
00:56:06dans la même cité
00:56:08elle est morte
00:56:09à la même époque
00:56:11de l'année
00:56:11pour aller plus loin
00:56:14il faudrait faire
00:56:15une autopsie
00:56:16ils aimeraient bien
00:56:20faire une enquête
00:56:20pour moi
00:56:21et donc forcément
00:56:23me demander
00:56:24pour l'exhumer
00:56:25l'exhumation a lieu
00:56:34en janvier 2014
00:56:354 ans
00:56:36après la mort
00:56:38de Martine Van Putt
00:56:39après l'exhumation
00:56:44ça a été une attente horrible
00:56:45je demandais quoi
00:56:47de se dire
00:56:48qu'est-ce qui s'est passé
00:56:48est-ce qu'elle a été tuée
00:56:50vraiment
00:56:50est-ce que non
00:56:51est-ce que
00:56:51ça a été
00:56:54une attente
00:56:55un enfer
00:56:56un enfer
00:56:57vous pouvez pas vivre
00:57:01avec ça toute votre vie
00:57:02mais j'aime à ma mère
00:57:04quand même
00:57:04je reconnais
00:57:06toute personne
00:57:09a le droit
00:57:10de savoir
00:57:10malgré l'état du corps
00:57:14le médecin légiste
00:57:16fait une découverte
00:57:17au niveau du larynx
00:57:18on arrive à l'autopsie
00:57:21directement
00:57:22sur un fracas
00:57:24de la région laryngée
00:57:26les cartilages
00:57:27sont
00:57:27fragmentés
00:57:30de manière
00:57:31importante
00:57:32une fois
00:57:34devant le microscope
00:57:35on se rend compte
00:57:36qu'effectivement
00:57:37une des fractures
00:57:38que nous avions repérées
00:57:39à l'autopsie
00:57:41apparaît
00:57:42antémortelle
00:57:43ça veut dire quoi
00:57:43ça veut dire que
00:57:44la fracture a saigné
00:57:45et a laissé
00:57:46des traces
00:57:47de globules rouges
00:57:48visibles au niveau
00:57:49du microscope
00:57:50ce qui nous permet
00:57:51de dire que
00:57:51cette fracture
00:57:52est survenue
00:57:53alors que la personne
00:57:54était encore vivante
00:57:55donc c'est ce qui a provoqué
00:58:00la mort
00:58:00la strangulation
00:58:03là je savais
00:58:07qu'on l'avait assassinée
00:58:08qu'elle n'est pas morte
00:58:11naturellement
00:58:12avec cette nouvelle preuve
00:58:16les policiers reprennent
00:58:18d'obules en audition
00:58:19première réaction
00:58:23de sa part
00:58:24c'est je sais
00:58:25je sais
00:58:26j'ai entendu parler
00:58:27que vous cherchiez
00:58:28un accès à son dossier
00:58:30il savait ce qu'on faisait
00:58:32donc je le sais
00:58:34mais j'ai rien à voir là-dedans
00:58:35moi je suis totalement étranger
00:58:38à cette affaire
00:58:39vous ne saurez pas
00:58:40me le mettre sur le dos
00:58:41mais les policiers
00:58:48ont encore des billes
00:58:49ils ont découvert
00:58:51qu'en juillet 2013
00:58:52Steven Dobiol
00:58:54a utilisé un téléphone volé
00:58:56pour envoyer des SMS
00:58:57anonymes à Christine
00:58:59la mère de son meilleur ami Andy
00:59:01il la convoque au commissariat
00:59:04et après un certain moment
00:59:06il y a une des policières
00:59:08qui me fait
00:59:08j'ai envie de toi
00:59:09j'ai dit pardon
00:59:12je me suis retrouvée
00:59:14l'arme bête
00:59:15elle me dit
00:59:17ça ne vous rappelle rien
00:59:18je dis
00:59:20ça me dit quelque chose
00:59:22des messages
00:59:22qui commençaient comme ça
00:59:23elle me dit
00:59:25ben oui
00:59:25qu'elle dit
00:59:25alors qu'on commence
00:59:26à me énumérer le message
00:59:28je dis oui
00:59:29elle dit
00:59:29ben on l'a retrouvée
00:59:30dans le téléphone de Steven
00:59:32on a toute une série
00:59:34de messages
00:59:35envoyés le même jour
00:59:37le premier message
00:59:39c'est
00:59:39j'ai envie de toi
00:59:40et puis il continue
00:59:42t'as plus l'air trop ouverte
00:59:44il va toujours continuer
00:59:46en disant
00:59:47ben j'ai toujours fantasmé
00:59:49sur toi
00:59:49mais je suis trop jeune
00:59:52c'était dégueulasse
00:59:55ce message
00:59:55j'essaie de savoir
00:59:57donc j'essaie de le menacer
00:59:59et de lui demander
01:00:01qui c'est
01:00:02non il veut pas
01:00:03du coup
01:00:04je lui ai dit
01:00:05que j'avais un ami policier
01:00:06qui pourrait le retrouver
01:00:07par rapport
01:00:08à son GSM
01:00:10il m'a dit
01:00:11ben non
01:00:11ça va
01:00:12laisse moi tranquille
01:00:12j'ai pas envie
01:00:13d'avoir des ennuis
01:00:14les policiers
01:00:18interrogent
01:00:18d'o'bioul
01:00:19sur ses messages anonymes
01:00:21s'il a utilisé un GSM
01:00:23où il ne pouvait pas
01:00:24être identifié
01:00:25c'est parce qu'il voulait
01:00:26voir d'abord
01:00:27comment elle allait réagir
01:00:28et qu'en fonction
01:00:29de la manière
01:00:30dont elle allait réagir
01:00:31il se serait manifesté
01:00:33en disant
01:00:33que c'était bien lui
01:00:34ça c'est son explication
01:00:36qu'il nous donne
01:00:36naturellement
01:00:37mais
01:00:38pour moi
01:00:39c'est un psychopathe
01:00:40c'est pas possible
01:00:40autrement
01:00:41quoi
01:00:41j'en ai déjà vu
01:00:43des serial killers
01:00:44mais lui
01:00:44il a fait le pompon
01:00:46ça
01:00:46il n'y a rien à faire
01:00:47parce que
01:00:49s'il ne se faisait pas arrêter
01:00:50qui était la prochaine
01:00:51moi
01:00:51si on ne l'aurait pas
01:00:53arrêté à temps
01:00:54ça aurait pu être
01:00:55ma grand-mère
01:00:55ou ma mère
01:00:56de toute façon
01:00:59que ce soit n'importe qui
01:01:01c'est toujours
01:01:02la maman de quelqu'un
01:01:03on n'enlève pas
01:01:05la maman
01:01:06de quelqu'un
01:01:08non
01:01:08monsieur Hustin
01:01:22matériellement
01:01:22vous n'avez rien
01:01:23pour relier
01:01:24Steven Dubioul
01:01:25à la mort
01:01:26de Martin Van de Putt
01:01:27pourtant
01:01:28vous l'inculpez
01:01:29quand même
01:01:29dans ce troisième dossier
01:01:30oui
01:01:31j'ai vu des similitudes
01:01:34dans le modus operandi
01:01:35le corps est retrouvé
01:01:36en état
01:01:37de putréfaction
01:01:38dans le début
01:01:39du mois de juillet 2010
01:01:40ce qui signifie
01:01:41que le décès remonte
01:01:42à deux ou trois semaines
01:01:43nous nous retrouvons donc
01:01:44dans une même période de temps
01:01:45on est dans la même zone géographique
01:01:48une personne
01:01:49qui est de la même catégorie
01:01:50socio-professionnelle
01:01:51que madame Lietard
01:01:52et Tarabella
01:01:52une dame
01:01:54que monsieur Dubioul connaît
01:01:55tous des éléments
01:01:56qui nous amènent à penser
01:01:57qu'effectivement
01:01:58monsieur Dubioul
01:01:58pourrait avoir quelque chose
01:02:00avec ce décès
01:02:00d'autre part
01:02:02une de ses amies
01:02:03va expliquer
01:02:04que postérieurement
01:02:06au décès de madame Lietard
01:02:07monsieur Dubioul
01:02:09va lui dire
01:02:09cette cité est maudite
01:02:10la troisième mort violente
01:02:13or
01:02:14qui sait que madame
01:02:15Van de Put
01:02:16est décédée de mort violente
01:02:17personne
01:02:18sauf celui
01:02:19qui pourrait avoir
01:02:20quelque chose
01:02:20avec son décès
01:02:22pourquoi
01:02:23a-t-il commis
01:02:24ces crimes
01:02:25toujours dans la même cité
01:02:26je n'ai aucune explication
01:02:29à vous donner
01:02:29la zone de confort
01:02:31l'endroit qu'il connaît le mieux
01:02:34l'affaire Dubioul
01:02:35ne s'arrête pas là
01:02:37car l'étude
01:02:38de ses téléphones
01:02:38montre
01:02:40d'autres facettes
01:02:41du personnage
01:02:41oui
01:02:42les textos
01:02:43dans son téléphone
01:02:44ou la mémoire
01:02:45de ses téléphones
01:02:45démontrent
01:02:46qu'il y a des relations
01:02:47homosexuelles
01:02:48parfois tarifées
01:02:49on va également retrouver
01:02:50une vidéo de lui
01:02:50nu
01:02:52dans des bois
01:02:53ou un bosquet
01:02:54un pétard en bouche
01:02:57est en train
01:02:59de se masturber
01:02:59et il profère
01:03:01certaines paroles
01:03:02dont une qui fait froid
01:03:03dans le dos
01:03:04j'ai envie de violer
01:03:06et la police
01:03:09n'est pas au bout
01:03:10de ses surprises
01:03:11sur les GSM
01:03:14on va découvrir
01:03:15une vidéo
01:03:16avec une scène
01:03:18qui est filmée
01:03:19où on le voit
01:03:20et on voit
01:03:23également la présence
01:03:24d'un petit garçon
01:03:25d'un jeune garçon
01:03:26difficile à cibler
01:03:27son âge
01:03:28mais jeune
01:03:29moins de 5 ans
01:03:30les policiers
01:03:32identifient
01:03:33le petit garçon
01:03:34c'est le filleul
01:03:35de Steven Dobjoul
01:03:36il convoque
01:03:39ses parents
01:03:39et leur montre
01:03:40la vidéo
01:03:41filmée dans
01:03:42la chambre
01:03:42de Steven
01:03:43et on voit
01:03:46bien clairement
01:03:47que mon fils
01:03:49jouait à la PSP
01:03:50et on le voit
01:03:53tout le bas
01:03:54nu
01:03:55dans le lit
01:03:57dans la chambre
01:03:57de Steven
01:03:58et on voit
01:03:59que Steven
01:04:00commence à le masturber
01:04:01et à lui faire
01:04:03une fellation
01:04:04donc
01:04:06choqué quand même
01:04:08moi je me dis
01:04:11comment on peut
01:04:12faire ça
01:04:12un enfant
01:04:12on entend nettement
01:04:18la conversation
01:04:19et on entend
01:04:21nettement
01:04:21ce qui se fait
01:04:22c'est carrément
01:04:25de la pédophilie
01:04:27le gamin
01:04:29est attiré
01:04:29par lui
01:04:30parce qu'il lui
01:04:31donne des jeux
01:04:31et le garçon
01:04:33joue avec
01:04:34cette console
01:04:35pendant que lui
01:04:36le chipote
01:04:38et il se plaint
01:04:41le garçon
01:04:41il dit
01:04:41arrête
01:04:42arrête
01:04:42c'est chacun pari
01:04:43à l'époque
01:04:48le père
01:04:48du petit garçon
01:04:49vivait avec
01:04:50Ambre
01:04:50une voisine
01:04:52et une amie
01:04:52de Steven
01:04:53c'est elle
01:04:54qui lui confiait
01:04:56parfois l'enfant
01:04:57je me suis sentie
01:05:01trahi
01:05:01parce qu'on a
01:05:05sachant très bien
01:05:06qu'il vivait
01:05:06avec le papa
01:05:07et qu'il était
01:05:09mon ami
01:05:09ce qu'il a fait
01:05:11pour moi
01:05:15c'était une trahison
01:05:16Debiol retourne
01:05:20en prison
01:05:20c'est à ce moment là
01:05:22que sa mère apprend
01:05:22qu'il a tout avoué
01:05:24je lui demande
01:05:25mais pourquoi
01:05:26tu as fait ça
01:05:26il éclate
01:05:28en sanglots
01:05:29et il me dit
01:05:29maman
01:05:30je ne fais que répéter
01:05:31ce qu'on m'a fait
01:05:32je lui dis
01:05:38c'est papa
01:05:40non
01:05:41je lui dis
01:05:43c'est Frédéric
01:05:44son frère
01:05:46mon deuxième
01:05:49oui
01:05:51je suis tombé
01:05:56je me suis sentie coupable
01:06:01et je me sens coupable
01:06:02je dis que j'ai fait
01:06:05des erreurs
01:06:06quelque part
01:06:06mais lesquelles
01:06:08je ne sais pas
01:06:09je n'ai pas su protéger
01:06:11ça c'est certain
01:06:13et ça je crois
01:06:16que je me le reprocherai
01:06:17toute ma vie
01:06:17Steven dit
01:06:22qu'il a été abusé
01:06:23quand il avait 8 ans
01:06:24son frère
01:06:26en avait 3 de plus
01:06:27la différence d'âge
01:06:32entre les deux enfants
01:06:34nous fait plus penser
01:06:35à des jeux
01:06:37d'enfants
01:06:38qu'à un réel
01:06:41abus
01:06:41les enfants traumatisés
01:06:47qui deviennent des traumatiseurs
01:06:49ou en tout cas des abuseurs
01:06:51ben nécessairement vrai
01:06:52du tout
01:06:52les deux issues existent
01:06:58quand ses amis de la cité
01:07:03découvrent ce qu'il a fait
01:07:04ils lui tournent tous le dos
01:07:06je dis toujours
01:07:13c'est pas parce qu'on te fait du mal
01:07:14que tu dois reproduire
01:07:15le mal qu'on t'a fait
01:07:16ce n'est pas une excuse
01:07:20c'est pas parce qu'on te fait
01:07:23les choses
01:07:23que justement
01:07:24tu sais ce que c'est
01:07:25pourquoi tu le fais aux autres
01:07:27tu dis aimer les gens
01:07:29mais tu leur fais du mal
01:07:30non
01:07:34depuis sa prison
01:07:37Dobiole continue
01:07:39de leur envoyer des lettres
01:07:40des appels au secours
01:07:42il dit qu'il a besoin de nous
01:07:45pour s'en sortir
01:07:47qu'il a besoin d'être aidé
01:07:50qu'il faut qu'on continue
01:07:53qui sait ce qu'il a fait
01:07:54c'est mal
01:07:54mais
01:07:55qu'il faut qu'on oublie
01:07:57et qu'on le pardonne
01:07:58et ça c'est pas possible
01:08:04Monsieur le juge
01:08:08qu'est-ce qui ressort
01:08:09des expertises psychiatriques ?
01:08:12L'expert utilise
01:08:13le qualificatif de pervers
01:08:14le psychiatre
01:08:16que j'ai désigné
01:08:17va estimer que
01:08:19son impulsivité
01:08:22est bouillonnante
01:08:23que tout est pulsionnel
01:08:26chez lui
01:08:27mais des pulsions
01:08:27qui sont archaïques
01:08:28et qui sont
01:08:29qui ne parvient pas
01:08:31à canaliser
01:08:32qui ne présentent pas
01:08:33d'empathie
01:08:34l'autre n'existe
01:08:35que pour satisfaire
01:08:36ses objectifs
01:08:37et ses envies à lui
01:08:38Lui-même
01:08:39il ne cherche pas
01:08:40à savoir
01:08:41qu'est-ce qu'il anime ?
01:08:43Il le cherche
01:08:44mais l'expert psychiatre
01:08:46estime qu'il s'agit là
01:08:47d'une interrogation
01:08:49purement opportuniste
01:08:50pour se présenter
01:08:51sous un meilleur visage
01:08:52pour expliquer
01:08:54que ces pulsions
01:08:56ce n'est pas son moi profond
01:08:57ce n'est pas lui
01:08:58ce n'est pas comme ça
01:08:58qu'il a été élevé
01:08:59ce n'est pas comme ça
01:09:00qu'il a fonctionné
01:09:00pendant plus de 20 ans
01:09:01ce sont ces pulsions
01:09:03ce sont des accidents
01:09:04de parcours
01:09:04que Dubuil pourrait
01:09:05mettre en avant
01:09:06comme cela
01:09:07Pourquoi choisissait-il
01:09:08des femmes
01:09:09de l'âge de sa mère ?
01:09:11Il ne donne pas
01:09:11d'explication
01:09:12mais nous avons
01:09:13la trace
01:09:14d'une annonce
01:09:16qu'il poste
01:09:17sur un site
01:09:18de rencontre
01:09:18où il indique
01:09:20qu'il cherche
01:09:21des expériences
01:09:21avec des femmes mûres
01:09:22A la fin de l'instruction
01:09:24Steven Dubuil est renvoyé
01:09:26pour ?
01:09:27Trois assassinats
01:09:27Madame Tarabella
01:09:29Madame Lietta
01:09:29Madame Van de Pute
01:09:30et des faits de mœurs
01:09:33donc de pédophilie
01:09:34à l'égard du jeune garçon
01:09:35sur la vidéo
01:09:36Et il encourt ?
01:09:38La perpétuité
01:09:39Le procès de Steven Dubuil
01:09:49s'ouvre le 12 octobre 2015
01:09:52devant la cour d'assises
01:09:53du Hainaut
01:09:54à Mons
01:09:54Un procès
01:09:56très suivi en Belgique
01:09:57où la presse veut comprendre
01:09:59comment ce jeune homme
01:09:59tranquille
01:10:00né dans une cité tranquille
01:10:02a pu devenir
01:10:03le tueur du 20 juin
01:10:05Voilà, asseyez-vous
01:10:12je vous en prie
01:10:13Faites-en prie l'accusé
01:10:16Dès la première minute
01:10:23du procès
01:10:24on voit arriver
01:10:25Steven Dubuil
01:10:26et la salle
01:10:27l'intégralité de la salle
01:10:29y compris des avocats
01:10:30qui sont présents
01:10:30se disent
01:10:31c'est ça
01:10:32le tueur en série
01:10:34le prédateur
01:10:36le tueur sanguinaire
01:10:37il y a un problème
01:10:39Je découvre
01:10:41un gros patapouf
01:10:42qui n'a pas d'allure
01:10:44qui regarde
01:10:47qui regarde
01:10:48par terre
01:10:49Ma consternation
01:10:54c'est de le voir
01:10:55avec 30 kilos en plus
01:10:56Je me dis
01:10:57oui l'ancien Steven
01:10:58est parti
01:10:59et en fait
01:11:00oui c'est vraiment
01:11:00le Steven
01:11:01qu'on me décrit là maintenant
01:11:02est là
01:11:02devant moi
01:11:03toute la salle
01:11:05attend maintenant
01:11:06les premiers mots
01:11:07du tueur du 20 juin
01:11:08Alors expliquez-nous
01:11:11comment on en arrive
01:11:13à ce qui se produit
01:11:15avec madame Lietter
01:11:18Le salle se porte
01:11:19donc elle m'ouvre
01:11:21donc je lui demande
01:11:22si elle n'a pas
01:11:23un sac poubelle
01:11:23quoi
01:11:23Alors elle vous ouvre
01:11:25tout de suite ?
01:11:26Elle me laisse entrer
01:11:27puis je l'attrape
01:11:28par derrière
01:11:29et puis ?
01:11:30Puis elle commence
01:11:31à hurler
01:11:31et là j'ai perdu
01:11:33tout contrôle
01:11:33et là j'ai pris de panique
01:11:35c'est là que j'ai sorti
01:11:36le couteau
01:11:36que je l'ai planté
01:11:39et que vous l'avez
01:11:41poignardé
01:11:43et là on se rend compte
01:11:46qu'il y a eu
01:11:47une scène de crime
01:11:48d'une violence extrême
01:11:49et c'est raconté
01:11:51de manière
01:11:52totalement distanciée
01:11:53totalement froide
01:11:54j'ai fait ça
01:11:56j'ai fait ça
01:11:57j'ai fait ça
01:11:58le président lui dit
01:11:59et qu'avez-vous fait ensuite
01:12:00et je suis rentré chez moi
01:12:02j'ai joué aux jeux vidéo
01:12:03voilà
01:12:05ça glace le sang
01:12:06de l'ensemble
01:12:07de la salle d'audience
01:12:08à ce moment là
01:12:09le récit continue
01:12:14sur le même ton
01:12:14quand le président
01:12:16interroge Dobioul
01:12:17sur le meurtre
01:12:18de Concetta Tarabella
01:12:19et donc vous allez voir
01:12:21madame Tarabella
01:12:22pourquoi ?
01:12:24pour la même chose
01:12:26que madame Dieter
01:12:27pour la violer
01:12:28pour la violer
01:12:29pourquoi madame Tarabella ?
01:12:32parce qu'elle habite seule
01:12:32en dessous de chez moi
01:12:33c'était une dame très gentille
01:12:34et serviable dans la cité
01:12:35c'était sans doute
01:12:36la dame la plus gentille
01:12:37de la cité
01:12:38ok alors rappelez-nous
01:12:39ce dont vous vous rappelez
01:12:41je me rappelais
01:12:42que je me suis rendu
01:12:43chez elle
01:12:43je me suis fait passer
01:12:46pour le facteur
01:12:47vous vous êtes fait passer
01:12:48pour le facteur
01:12:49pour qu'elle ouvre
01:12:49parce que c'était
01:12:50une personne assez craintive
01:12:51je crois
01:12:51oui
01:12:51oui alors
01:12:53elle vous ouvre
01:12:57elle ouvre
01:12:57oui
01:12:58puis là je l'attrape
01:13:00vous l'attrapez
01:13:00et puis ?
01:13:02puis je l'emmène dans la chambre
01:13:04je lui demande de se déshabiller
01:13:07puis là je la viole
01:13:09et puis après ça
01:13:13je ne sais pas ce qui m'a pris
01:13:14c'est comme si
01:13:17je n'avais pas le choix
01:13:18il fallait que je la tue
01:13:19c'est comme si
01:13:20c'était quelqu'un d'autre
01:13:22en fait
01:13:23je ne savais pas
01:13:23ce que je faisais
01:13:24vous dites
01:13:25seule issue
01:13:26la tuer
01:13:28ouais
01:13:29Steven Nobuul
01:13:31il fait très peur
01:13:33quand on l'entend
01:13:34décrire ses meurtres
01:13:36qu'on se dit
01:13:36que cette personne
01:13:37qui passe totalement inaperçue
01:13:40est capable
01:13:40d'une telle violence
01:13:42on a peur
01:13:45que cette personne
01:13:46marche dans la rue
01:13:47croise
01:13:48quelqu'un
01:13:49de d'autres familles
01:13:50quelqu'un de fragile
01:13:51on sait que
01:13:52ces victimes
01:13:53ce sont uniquement
01:13:54des personnes fragiles
01:13:55c'est de la lâcheté
01:13:57de Steven Nobuul
01:13:57c'est de s'attaquer
01:13:58aux personnes fragiles
01:13:59le magistrat me pose
01:14:02la question
01:14:03de savoir si
01:14:03monsieur Nobuul
01:14:04présente un danger social
01:14:06la réponse
01:14:06effectivement
01:14:07et oui
01:14:09j'ai répondu
01:14:10par l'affirmative
01:14:11une façade
01:14:13qui est
01:14:15qui tient la route
01:14:16qui en fait
01:14:17le monsieur gentil
01:14:19à qui
01:14:20on confie
01:14:21son enfant
01:14:23pour faire
01:14:24du babysitting
01:14:25qui aide
01:14:27et
01:14:28derrière cela
01:14:30une capacité
01:14:32pulsionnelle
01:14:33une capacité
01:14:34donc de passage
01:14:35à l'acte
01:14:35qui n'est pas négligeable
01:14:36mais peut-être planifiée
01:14:37et donc
01:14:38cela fait
01:14:39effectivement
01:14:40une excellente
01:14:42marmite
01:14:43de danger social
01:14:44vient ensuite
01:14:48le seul enjeu
01:14:49du procès
01:14:49la mort
01:14:50de Martin Van Putt
01:14:51Steven Nobuul
01:14:53l'a-t-il tué
01:14:54ou non
01:14:54c'est le seul meurtre
01:14:56qu'il n'a pas avoué
01:14:57et dans lequel
01:14:58les policiers
01:14:59n'ont pas trouvé
01:14:59son ADN
01:15:00le fils de la victime
01:15:04veut enfin
01:15:05des réponses
01:15:06moi j'avais vraiment
01:15:10dans l'idée
01:15:10d'arriver là-bas
01:15:11et
01:15:12qu'à un moment donné
01:15:13quand il a eu droit
01:15:14la parole
01:15:14qu'il me regarde
01:15:15droit dans les yeux
01:15:16et qu'il me dise
01:15:17j'ai fait ça
01:15:18j'ai fait ça
01:15:18j'ai fait ça
01:15:19vous connaissez bien
01:15:24Mme Van de Putt
01:15:24je la connaissais
01:15:26elle venait parler
01:15:27avec ma mère
01:15:28et moi je parlais pas
01:15:28avec
01:15:28je n'étais pas
01:15:29je ne sais pas
01:15:29c'est la maman
01:15:31d'un
01:15:31de vos amis
01:15:33ou copains
01:15:34ou une connaissance
01:15:34c'était un ami
01:15:37c'est le seul
01:15:40parent de victime
01:15:42qui connaît
01:15:43très bien
01:15:43Steven Dobule
01:15:45Adrien Verwak
01:15:48dans la salle
01:15:49s'assied
01:15:50fixe
01:15:51Steven Dobule
01:15:52et ne le quitte
01:15:53pas du regard
01:15:54Mme Van de Putt
01:15:56elle ne vous a jamais
01:15:57attiré ?
01:15:57Non
01:15:57Jamais ?
01:15:59Non
01:15:59Vous n'avez pas eu
01:16:00de pulsion
01:16:01comme ça
01:16:01vis-à-vis d'elle
01:16:02un jour
01:16:02en vous disant
01:16:03tiens
01:16:03elle vient souvent
01:16:04chez maman
01:16:04j'ai besoin
01:16:06j'ai une pulsion
01:16:07sexuelle
01:16:08non
01:16:08Non
01:16:09Moi je n'ai vraiment
01:16:10absolument rien à voir
01:16:11dans cette histoire
01:16:12
01:16:13Et je n'ai jamais vu
01:16:18à un moment donné
01:16:18dans son regard
01:16:19que quand il disait
01:16:21que ce n'était pas lui
01:16:22je n'ai jamais vu
01:16:23un moment dans son regard
01:16:24que ce n'était pas lui
01:16:25jamais
01:16:26Donc
01:16:27La cour a attendu
01:16:31les derniers jours
01:16:32du procès
01:16:33pour aborder
01:16:34le volet pédophile
01:16:35les attouchements
01:16:37sur le petit garçon
01:16:38M. dobioul
01:16:42comment considérez-vous
01:16:44cet enfant ?
01:16:45Comme mon fils
01:16:46comme un fils
01:16:46Comme un fils
01:16:48c'est ce que vous avez déclaré
01:16:49déjà dans vos auditions
01:16:50comme un fils
01:16:51A huis clos
01:16:54la cour projette
01:16:56la vidéo tournée
01:16:57par dobioul
01:16:57On n'a pas visionné tout
01:17:00Tellement c'était épouvantable
01:17:03Parce que là
01:17:04nous avions
01:17:05du concret
01:17:06des bandes-sons
01:17:07de la vidéo
01:17:07Les cris
01:17:09de ce petit garçon
01:17:10qu'on entendait
01:17:11Ça a été un moment
01:17:13de grande émotion
01:17:14au point
01:17:15qu'un des jurés
01:17:15a craqué
01:17:16Les gens qui étaient
01:17:17à l'intérieur
01:17:18se sont bien rendus compte
01:17:20qu'on avait en face
01:17:21de nous
01:17:22une personnalité
01:17:23à juger
01:17:24qui était une personnalité
01:17:25double
01:17:25un monstre d'un côté
01:17:28et d'un autre côté
01:17:30un homme
01:17:30Alors
01:17:32et ça c'est une question
01:17:34qu'on s'est toujours posée
01:17:35et moi je suis toujours
01:17:36en questionnement
01:17:37par rapport à ça
01:17:38Comment est-ce que
01:17:40quelqu'un
01:17:41comme lui
01:17:42peut devenir un monstre
01:17:44pendant quelques fractions
01:17:45de secondes ?
01:17:47A la reprise d'audience
01:17:48dobioul
01:17:49tente de s'expliquer
01:17:50Pour moi tout la base
01:17:52est ce que j'ai cibli
01:17:54quand j'étais petit
01:17:54J'ai l'impression
01:17:56d'avoir fait
01:17:59ce que j'ai cibli
01:18:00Qui ?
01:18:02Votre grand frère
01:18:03Votre grand frère
01:18:04Le frère de Steven dobioul
01:18:08est appelé à la barre
01:18:10Le frère de Steven dobioul
01:18:12rentre dans la salle
01:18:13la tête haute
01:18:14On sent que c'est un moment
01:18:16extrêmement difficile pour lui
01:18:18Il vient dire devant du public
01:18:20devant des avocats
01:18:22mais du public
01:18:23il y a des écoles
01:18:23qui sont là
01:18:24enfin voilà
01:18:25c'est une cour d'assises
01:18:25Il vient dire
01:18:27qu'il a abusé
01:18:27de son frère
01:18:28et de sa soeur
01:18:28J'ai fait des grosses bêtises
01:18:33avec ma soeur
01:18:34et mon frère
01:18:35Alors
01:18:36qu'est-ce que vous avez fait
01:18:37comme grosses bêtises
01:18:38vis-à-vis de votre frère ?
01:18:40On n'est pas là
01:18:40pour vous juger monsieur
01:18:41mais c'est important
01:18:43mais c'est important
01:18:43que ça puisse être dit
01:18:44J'ai abusé d'eux
01:18:46quand ils étaient petits
01:18:47Ma soeur et mon frère
01:18:51Steven ?
01:18:53Oui
01:18:53Est-ce qu'il y a eu
01:18:55des actes de pénétration ?
01:18:57Non
01:18:57Non
01:18:59Des fellations ?
01:19:00Des fellations ?
01:19:01Oui
01:19:01Il avait quel âge
01:19:02plus ou moins ?
01:19:04A peu près 10 ans
01:19:09voire un peu moins
01:19:10Je vous remercie
01:19:11Ingrid Goddard
01:19:19Vous êtes avocat général
01:19:20à ce procès
01:19:21L'accusé s'exprime volontiers
01:19:23Pourquoi il parle comme ça
01:19:25sans réserve ?
01:19:26Je n'ai pas trouvé
01:19:27qu'il s'était exprimé
01:19:28volontiers
01:19:30sans réserve
01:19:31Au cours de l'enquête
01:19:33Steven Dobbyul
01:19:34lâche ses éléments
01:19:36ses explications
01:19:37ses arguments
01:19:37qu'au compte-goutte
01:19:38C'est vraiment
01:19:39lorsqu'il est complètement
01:19:41confronté à ces éléments
01:19:42de preuve
01:19:43qu'il se sent quelque part
01:19:43pris au piège
01:19:44qu'il accepte
01:19:46de livrer tel ou tel
01:19:47élément
01:19:48et cette attitude
01:19:49qui était déjà
01:19:50tout à fait caractéristique
01:19:51durant l'enquête
01:19:53durant l'instruction
01:19:54le procès d'assise
01:19:57n'a fait que
01:19:58que la confirmer
01:19:59Il vous donne l'impression
01:20:00de se chercher
01:20:01des excuses ?
01:20:02Oui
01:20:02Il a sollicité
01:20:03dans le cadre
01:20:04des débats sur la peine
01:20:05de pouvoir bénéficier
01:20:06de circonstances
01:20:08atténuantes
01:20:09notamment
01:20:10et principalement
01:20:11liées à son enfance
01:20:13difficile
01:20:14avec un père absent
01:20:15une mère un peu
01:20:17démissionnaire
01:20:18et une enfance
01:20:20un peu déstructurée
01:20:22Frédéric
01:20:23le grand frère
01:20:24de Steven
01:20:24a reconnu
01:20:25très honnêtement
01:20:27des faits
01:20:28d'inceste
01:20:28à l'égard
01:20:29de son petit frère
01:20:30et de sa petite soeur
01:20:30est-ce qu'il peut être
01:20:32poursuivi pour ça ?
01:20:34Non
01:20:34il ne peut pas être
01:20:35poursuivi
01:20:36pour ces faits-là
01:20:37pour deux raisons
01:20:38en raison de la prescription
01:20:39des faits
01:20:40et ensuite
01:20:40parce que lui-même
01:20:42lorsqu'il a commis
01:20:44ces différents faits
01:20:46de mœurs
01:20:47était mineur d'âge
01:20:48âgé de moins de 16 ans
01:20:50Et pensez-vous
01:20:51que ces actes
01:20:52puissent expliquer
01:20:53le caractère pervers
01:20:54de Steven Dobioul ?
01:20:56Le psychiatre
01:20:57s'est effectivement
01:20:57penché
01:20:58sur cette question
01:21:01et il n'y a pas
01:21:02vu de lien
01:21:03de causalité
01:21:04disons évident
01:21:05et manifeste
01:21:06à aucun moment
01:21:07Que demandez-vous
01:21:08dans vos réquisitions ?
01:21:10Je ne voyais pas
01:21:11de circonstances
01:21:11atténuantes
01:21:12à lui reconnaître
01:21:13et dès lors
01:21:13et bien logiquement
01:21:14j'ai sollicité
01:21:15que la peine maximale
01:21:17soit prononcée
01:21:18à savoir
01:21:18la réclusion
01:21:19à perpétuité
01:21:20J'ai clairement
01:21:21mis en évidence
01:21:22et développé
01:21:23l'extrême dangerosité sociale
01:21:25de Steven Dobioul
01:21:27et le risque
01:21:28donc
01:21:29pas tant
01:21:30de nouveaux passages
01:21:31à l'acte
01:21:31qui m'apparaissaient
01:21:33très très important
01:21:34La tâche de la défense
01:21:38n'est pas facile
01:21:39elle doit réhumaniser
01:21:41Steven Dobioul
01:21:42Tout au long
01:21:44de ce procès
01:21:45je vais dire
01:21:45jusqu'à la fin
01:21:46pour reprendre
01:21:48une phrase
01:21:48de Jean-Claude Van Damme
01:21:49il est aware
01:21:50il est ailleurs
01:21:52il est ailleurs
01:21:53il n'ose pas regarder
01:21:54les jurés
01:21:55il n'ose pas regarder
01:21:57le public
01:21:58ça je peux comprendre
01:21:58il n'ose pas regarder
01:21:59la cour
01:22:00il n'ose pas regarder
01:22:01les avocats
01:22:02c'est quelqu'un
01:22:02qui a la tête baissée
01:22:04j'ai demandé
01:22:05à Steven Dobioul
01:22:06avant de plaider
01:22:06de regarder les gens
01:22:07en face
01:22:08pour la première fois
01:22:09Monsieur Dobioul
01:22:10c'est à vous
01:22:11que je m'adresse
01:22:11pour une fois
01:22:13s'il vous plaît
01:22:13je dis bien
01:22:14pour une fois
01:22:15et moi je peux le faire
01:22:17je vous demande
01:22:18de relever la tête
01:22:19s'il vous plaît
01:22:20et de regarder
01:22:21dans le blanc des yeux
01:22:22pour une fois
01:22:22les personnes
01:22:23qui vont devoir
01:22:24vous juger
01:22:24je vais être juger
01:22:26par des gens
01:22:27et il fallait quand même
01:22:28avoir le courage
01:22:28de regarder dans le blanc
01:22:29des yeux
01:22:29les gens
01:22:30et de dire
01:22:31voilà maintenant
01:22:31vous allez me juger
01:22:32aussi
01:22:32parce que je suis un homme
01:22:34à la fin des débats
01:22:37le dernier mot
01:22:38est à l'accusé
01:22:39moi je veux simplement dire
01:22:41que je suis conscient
01:22:42que je suis malade
01:22:43que j'ai vraiment
01:22:44un gros problème
01:22:45et que je dois me faire soigner
01:22:46voilà
01:22:47j'espère que dans la prochaine prison
01:22:48je serai
01:22:49je serai suivi
01:22:50dans toutes les années
01:22:52qu'on va me mettre
01:22:54je ne vous remercie
01:22:58rien d'autre
01:22:58je n'ai pas grand
01:23:02confiant mes excuses
01:23:02aux familles
01:23:03ceux qui n'accepteront
01:23:06pas mes excuses
01:23:07mais voilà
01:23:07je suis vraiment désolé
01:23:08je suis vraiment sincère
01:23:09quand je le dis
01:23:10même si je m'exprime mal
01:23:11je suis vraiment sincère
01:23:13je vous remercie
01:23:16asseyez-vous
01:23:17les débats sont clos
01:23:20la cour se retire
01:23:23pour délibérer
01:23:24à peine deux petites heures
01:23:27attendu que l'effet
01:23:31dont l'accusé
01:23:32Steven Dubulet
01:23:33constitue les crimes
01:23:33et délits d'avoir
01:23:341
01:23:34achat le roi
01:23:35de l'insard
01:23:36une date indéterminée
01:23:37entre le 15 juin 2005
01:23:38et le 18 juin 2005
01:23:39j'étais tellement stressé
01:23:42du verdict
01:23:43parce que pour moi
01:23:44dans ma tête
01:23:44ils allaient dire
01:23:46qu'il n'était pas coupable
01:23:47et que je n'ai pas
01:23:50bien entendu
01:23:512
01:23:52achat le roi
01:23:53l'eau de l'insard
01:23:53une date indéterminée
01:23:54entre le 1er juin 2010
01:23:55et le 20 juillet 2010
01:23:56volontairement
01:23:57avec une intention
01:23:57de donner la mort
01:23:58et avec préméditation
01:23:59commis un homicide
01:24:00sur la personne
01:24:00de Martine Van de Putt
01:24:01pour dire que c'est oui
01:24:02là je suis parti en pleurs
01:24:04je suis parti en pleurs
01:24:05la cour
01:24:06après en avoir délibéré
01:24:07que le jury
01:24:08condamne
01:24:09Steven Dubulet
01:24:10à la réclusion
01:24:11en perpétuité
01:24:12prononce
01:24:13la mise à disposition
01:24:14du tribunal
01:24:14d'application des peines
01:24:15de l'accusé
01:24:16Steven Dubulet
01:24:16pour une durée
01:24:17de 15 ans
01:24:18Steven Dubulet
01:24:20est déclaré coupable
01:24:21des 3 assassinats
01:24:22et des actes
01:24:23de pédophilie
01:24:24mais pour Adrien
01:24:26le fils de Martine Van de Putt
01:24:28cette vérité judiciaire
01:24:30a un goût amer
01:24:31ce sera toujours
01:24:34à mon avis
01:24:35un gros point d'interrogation
01:24:36qu'est-ce qu'il a fait
01:24:40c'est sur des
01:24:43allez
01:24:45sur des similitudes
01:24:46qu'on l'a condamné
01:24:47donc j'ai toujours
01:24:49un point d'interrogation
01:24:50oui j'ai
01:24:52il a eu ce que je voulais
01:24:54d'être condamné
01:24:55mais il m'a pas regardé
01:24:59en me disant la vérité
01:25:00madame Godard
01:25:08Steven Dubulet
01:25:09a été condamné
01:25:10à la peine
01:25:11la plus lourde
01:25:12du code pénal belge
01:25:14les arrêts
01:25:15de cour d'assises
01:25:16sont motivés
01:25:18en Belgique
01:25:19et dans le cadre
01:25:20de la motivation
01:25:22particulièrement
01:25:22fouillée
01:25:23et circonstanciée
01:25:24que les jurés
01:25:26ont rédigé
01:25:26il est clairement
01:25:28fait état
01:25:29de son caractère
01:25:30de dangerosité sociale
01:25:31de son profil
01:25:32psychologique inquiétant
01:25:33ils ne lui ont reconnu
01:25:34aucune circonstance
01:25:36atténuante
01:25:36ils ont donc
01:25:37prononcé
01:25:38la peine maximale
01:25:39prévue par le code pénal
01:25:41et en outre
01:25:42ils ont prévu
01:25:43la mise à disposition
01:25:45du tribunal
01:25:45de l'application
01:25:46de l'application
01:25:46des peines
01:25:46ça veut dire quoi ça ?
01:25:48c'est une peine
01:25:49complémentaire
01:25:53qui ne trouve à s'appliquer
01:25:53que dans les cas
01:25:54les plus graves
01:25:55qui s'appliquera
01:25:55au moment
01:25:56où la peine
01:25:57principale
01:25:58a été exécutée
01:26:01à ce moment-là
01:26:02cette seconde peine
01:26:03s'applique
01:26:05est exécutée
01:26:06et prend le relais
01:26:07sur la première sanction
01:26:08si vous voulez
01:26:09il n'y a pas d'appel
01:26:18en Belgique
01:26:19la condamnation
01:26:20de Steven Dobioul
01:26:21est donc définitive
01:26:36à ce moment-là
01:27:06Sous-titrage Société Radio-Canada

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