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  • 06/06/2025
Il est à l'origine de l'article 40 qui avait révélé l'affaire de harcèlement moral à la mairie de Saint-Paul. Tristan Floriant témoigne en exclusivité pour Zinfos974.

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Transcription
00:00Le harcèlement, ce n'est pas un problème banal, donc s'il appelle ça une coquille vide, c'est très bien que le procès arrive.
00:12Alors vous avez fait un signalement au parquet de Saint-Denis en août 2022, en qualité de premier adjoint au maire pour dénoncer l'effet de harcèlement moral au sein de la Direction des ressources humaines de la mairie de Saint-Paul.
00:24Racontez-nous ce qui se passait alors au sein du service à l'époque.
00:28On est venu me signaler qu'il y avait ce problème de harcèlement, donc je suis allé voir le maire directement pour lui en parler, qui m'a dit qu'il régrait le problème et en dix jours ça va être réglé.
00:45Donc moi j'étais opposé à ça, puisque les personnes que j'ai rencontrées étaient vraiment mal, donc j'ai demandé à ce que le signalement soit fait le plus rapidement possible.
00:54Quelques jours après, plusieurs fois je posais la question, on me répondait toujours la même chose, ça va se régler.
01:01Et j'ai décidé de déposer mon article carrément auprès du procureur pour signaler le problème, puisque ces personnes étaient mal et je voulais que les choses aillent plus rapidement.
01:12Donc lui il n'a pas réagi. Emmanuel Séraphin, après la révélation de l'affaire à l'époque, parle d'une coquille vide concernant votre signalement.
01:21Qu'est-ce que vous en pensez aujourd'hui, alors qu'un procès va se tenir prochainement dans le tribunal judiciaire ?
01:27Justement, j'aimerais lui poser la question. Il a toujours dit que c'était une coquille vide, je me rappellerai toujours de ce jour-là.
01:34C'était le matin même, il a été entendu par les gendarmes. L'après-midi, il y avait le conseil municipal.
01:39En plein conseil municipal dont j'étais présent, il a bien signalé devant l'Assemblée que cette affaire ne mènerait à rien et qu'il y a vraiment une coquille vide.
01:49À la sortie du conseil municipal, il a fait une petite conférence de presse disant que c'était une coquille vide.
01:54Bon, aujourd'hui, j'aimerais lui poser, lorsque la coquille est pleine, c'est quoi comme problème vraiment sérieux qu'il y a, puisque le harcèlement, ce n'est pas un problème banal.
02:06Donc, s'il appelle ça une coquille vide, c'est très bien que le procès arrive.
02:10Bien sûr, il n'y a pas encore de jugement, mais s'il y a un procès, c'est que quand même, il y a eu une affaire.
02:16Alors, le troisième adjoint, à l'époque, il était troisième adjoint, Sébastien Guillon, il était en charge, il est toujours en charge d'ailleurs du personnel communal.
02:24Il l'a renvoyé devant le tribunal judiciaire. Que savez-vous de son implication présumée dans cette affaire ?
02:30Eh bien, comme toute gestion de personnel communal, il y a d'abord le maire qui est responsable du personnel et ensuite, il y a son élu à qui on délègue la gestion du personnel.
02:43Donc, juste avant, lorsque Mme Bellot était élue, c'était moi qui m'occupais du personnel.
02:48Donc, je sais très bien comment fonctionne la gestion du personnel.
02:51Donc, toute chose aussi importante, il assiste et il est au courant de tous les problèmes qui se passent.
02:57Donc, je pense qu'il savait, d'ailleurs les personnes me disent, ils ont été aussi harcelés par M. Guillon.
03:11Donc, je pense qu'il a dû intervenir. Mais bon, ces interventions ne se font pas tout seuls.
03:20Vous avez, comme on dit dans l'armée, vous avez le général et les soldats.
03:23Aujourd'hui, le général est sauvé, mais c'est les soldats qui sont en train de se mouler, qui partent à la guerre.
03:31Enfin, qui partent sur le front. Et aujourd'hui, je pense que M. Guillon, les paroles qu'il avait, ainsi que son directeur de cabinet, ça ne vient pas que d'eux.
03:43Pourquoi avoir démissionné de votre poste de premier adjoint de maire après avoir fait cet article 40 ?
03:49C'est très simple. C'est parce que je n'ai pas arrêté de relancer cette affaire.
03:58Et lorsque l'article 40 a été déclenché, je crois bien que c'était le lundi.
04:07J'ai fait l'article 40 le vendredi. Le lundi, le parquet m'a signalé que mon article 40 a été pris en considération.
04:15Et le lundi, à une heure et demie, le maire convoque le conseil municipal le soir, sans donner aucune raison.
04:22Donc, on se réunit tous le soir au conseil municipal.
04:25Et là, Mme Valérie Picard arrive, annonce sa démission.
04:30Chose qui, jusqu'à maintenant, on n'en parlait pas et il était hors de question qu'elle démissionne.
04:35Donc là, elle annonce sa démission en disant qu'il y a des choses qui se passent en mairie et qu'il vaut mieux s'écarter de ça.
04:42Donc, elle démissionne.
04:43Donc, j'attendais plus d'explications. Je me suis levé, je suis parti.
04:49Le maire, ma paix, me dit « T'as vu comment j'ai assuré ? Tout va être réglé. »
04:56Je n'ai rien. On ne règle pas un problème avec une démission de DGS.
05:00Donc, il faut que les choses se décantent et qu'il y ait quand même une plainte parce que c'est facile de démissionner
05:06et que les choses s'arrêtent à l'âge. Je veux dire, les victimes ne sont pas…
05:11Ils souffrent toujours. Donc, il faut qu'il y ait une justice, quoi.
05:15Et il m'a dit « Non, mais c'est bon, il faut laisser comme ça. »
05:17Je me suis dit « Tu sais, en fait, l'article 40, c'est moi qui l'ai fait. »
05:19Et là, lui ainsi que d'autres personnes, ils étaient complètement révoltés.
05:26En fait, l'article 40, à la base, n'accusait personne.
05:29C'est juste qu'on dénonce pour une enquête.
05:31Donc, je n'accusais pas le maire, je n'accusais pas Guillon, je n'accusais pas Moustapha Romarchi.
05:37C'est juste une dénonciation.
05:39Et là, j'ai bien compris que là, ça ne va pas du tout.
05:43Donc, moi, je ne reste pas en place pour toucher des indemnités.
05:49J'étais venu pour essayer de faire quelque chose pour Saint-Paul.
05:52Maintenant, si on n'est pas sur la même longueur d'onde,
05:55ce n'était pas la peine de rester pour toucher des indemnités comme d'autres le font généralement en politique.
06:00Et moi, j'ai démissionné et j'ai continué à mener mon action pour que justice soit faite.
06:06Et j'espère qu'on arrivera au bout aujourd'hui.

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