- 04/06/2025
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00:00Idès, il est 11h05.
00:01Europe 1.
00:05Europe 1.
00:0611h, 13h.
00:08Pascal Praud et vous.
00:10Avec Géraldine ce matin.
00:12Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:14Avec Laurent Tessier, bonjour.
00:15Avec Fabrice Laffitte à la réalisation.
00:18Bonjour Olivier Guenegg, bien évidemment.
00:21Bonjour à tous.
00:22Bonjour Olivier et Alexandre Omar.
00:24Bonjour.
00:24Bonjour et je crois que nous sommes déjà avec William Lémergie
00:27parce que nous avons appris ce matin la mort de Philippe Labreau
00:30et Philippe Labreau, dans notre métier,
00:33je dirais que c'est une légende
00:35parce que c'est peut-être le plus beau palmarès de tout le métier.
00:39Pourquoi ?
00:40Parce que journaliste, parce qu'écrivain,
00:42parce qu'écrivain de romans, écrivain de chansons,
00:45écrivain de milliers d'articles,
00:47également parce qu'il a dirigé un média, en l'occurrence RTL,
00:51mais c'est plus à l'ami, l'homme intime
00:53que je voulais m'adresser avec William Lémergie.
00:56Bonjour cher William.
00:57Bonjour Pascal.
00:59Et merci d'être avec nous parce que c'était votre ami,
01:03c'était votre ami et vous étiez voisin en Normandie.
01:07Oui, c'était la moindre des choses que je viens de vous parler de cet homme.
01:12Vous savez, vous parliez de son talent,
01:14il était pluridisciplinaire et vous l'avez très bien dit ce matin
01:17sur CNews et sur Europe 1.
01:20Je voudrais signaler que c'était un homme, un magicien des mots
01:25parce que quand il écrivait une chanson,
01:27il n'utilisait pas les mêmes mots que quand il faisait un reportage
01:30sur l'assassinat de Kennedy,
01:32ni même quand il faisait un livre comme l'étudiant étranger.
01:39Donc ça, c'était respect et puis deux avions en commun
01:43d'avoir fait le journal de 13h tous les deux à Antenne 2.
01:47Et ça, ça nous avait reliés.
01:49Et on s'est aperçu un jour qu'on habitait à côté du même village
01:55et j'étais à cinq minutes à pied de sa maison.
01:58Donc ce qui explique le fait que je le voyais de temps en temps.
02:01J'avais été me présenter en lui disant que j'étais son voisin
02:06et on avait évidemment sympathisé, voilà.
02:09Au cœur de sa vie, il y a l'écriture.
02:11Mais c'est vrai que c'est une génération qui est incroyablement inspirante, William.
02:14Lorsque j'avais 18 ans, que je regardais précisément Antenne 2
02:17et à l'époque, Antenne 2 était très moderne
02:20parce qu'il y avait Pivot, à l'époque c'était Marcel Julien.
02:23Il y avait un fleurilège de talents
02:26où on croirait qu'ils avaient été attirés par je ne sais quoi
02:29et probablement par Julien, le patron d'Antenne 2
02:35et par Chancel qui était son bras droit.
02:38Donc le talent attire le talent.
02:39Et c'est pour ça qu'il y avait des gens comme Philippe.
02:42Et ils ne se sont pas trompés.
02:43Et il y avait à cette époque-là Pierre Lescure, Antoine de Cône.
02:47C'était une année, j'étais jeune, moi je me souviens très bien
02:51qu'Antenne 2 c'était à cette époque-là
02:53la télévision des jeunes avant Canal.
02:58Il y avait une émission par exemple qui s'appelait
02:59Moi Je avec Pascal Brognaud, c'était très moderne.
03:02Il y avait Patrice Laffont qui faisait Mi Fug, Mi Raison.
03:05C'était très novateur d'une certaine manière.
03:07Et vous, vous étiez dans cette bande-là
03:09de jeunes et talentueux.
03:12Oui, oui.
03:13Alors je suis un tout petit peu moins jeune que vous
03:16mais j'étais déjà là.
03:19Je produisais des émissions d'ailleurs pour la jeunesse.
03:21C'était formidable parce qu'avec Jacqueline Joubert
03:24qui était la patronne de ce département
03:27on avait inventé plein de choses
03:28plein de choses avec une jeune fille qui débutait
03:32qui avait un talent fou et qui l'a prouvé
03:33prouvé au fil des années.
03:35C'était la petite Dorothée.
03:37Vous vous rendez compte ?
03:38Oulia, vous avez un point commun je trouve
03:41vous avez un point commun avec Philippe Labreau
03:43c'est l'éclectisme parce que vous avez été comédien
03:45parfois chez Lelouch
03:46vous avez fait des choses très différentes
03:48et ce n'est pas si fréquent dans notre beau métier
03:51de faire des choses assez différentes.
03:54Oui, c'est vrai.
03:55Et puis on avait ce goût pour les cravates en tricot.
03:59Oui, alors et comme Jean-Dormeçon
04:01non mais ça c'est la grande classe.
04:03Ça c'est la grande classe.
04:05Mais vous avez raison de parler chez Philippe
04:09combien c'est important le costume, la cravate
04:11comme chez vous bien sûr.
04:13Il n'était pas question d'arriver pour Philippe
04:15mal habillé à l'antenne.
04:17Ah non, non, non, non, non, c'était absolument
04:20vous étiez hors jeu
04:21et quand on portait nos chemises en Vichy
04:25et parfois Vichy violet
04:27c'était un peu extravagant
04:29mais c'est comme ça qu'on se reconnaissait aussi.
04:32C'était une sorte de petit club.
04:34Mais vous savez, je voyais
04:36je me souviens d'un truc
04:38puisque ça, ça va vous intéresser.
04:40Vous parliez de son goût pour la littérature.
04:42Je me souviens, c'est au milieu des années 80
04:45avant qu'il sorte l'étudiant étranger.
04:52Philippe m'avait dit au cours d'une promenade
04:53tu sais que je n'écris pas à la maison
04:56dans la maison où l'on vient de boire un pot
04:59je n'écris pas là.
05:00J'écris à côté dans la maison commune
05:02du domaine dans lequel nous habitions
05:04une sorte de, on va dire, un petit club
05:08où on mettait les enfants pour qu'ils jouent ensemble
05:11quand il pleuvait exceptionnellement en Normandie.
05:13et bien il me disait, on m'a prêté
05:15une bibliothèque, une petite bibliothèque
05:18au dernier étage de cette maison
05:20pour que j'écrive.
05:23Et je lui dis, ah bon, viens me voir
05:25un jour, tu verras, c'est sympa comme tout
05:27il y a un bureau, une grande fenêtre
05:29et puis un fauteuil confortable.
05:31Et je vais le voir.
05:32Je vais le voir, c'est trop mon Philippe là
05:34je lui dis, je ne te dérange pas, pas du tout, pas du tout.
05:36Alors où en es-tu ?
05:37Tu vois, ça avance un peu.
05:38Ici, je suis tranquille.
05:40On ne me dérange pas.
05:41Et je vois sur la table des allumettes
05:43bien rangées, les unes à côté des autres.
05:47Il y en avait une bonne dizaine.
05:49Et je lui dis, disons, qu'est-ce que tu fumes ?
05:51C'est incroyable, je ne savais pas ça.
05:53Il me dit, non, je ne fume pas.
05:55Ce sont des chapitres.
05:56Chaque fois que j'ai fini un chapitre,
05:58je mets une allumette.
06:00Et à la fin de la journée,
06:02je vois le travail accompli.
06:04Je suis content.
06:04Où je regrette de ne pas avoir été assez vide.
06:08Et ça, ça m'avait bluffé.
06:11Mais c'est une manière de ranger les choses.
06:14C'était donc très soigneux à tout point de vue.
06:17Y compris pour ces chapitres
06:19qui étaient symbolisés par des petites allumettes.
06:21Et des anecdotes comme ça,
06:23j'en ai des dizaines.
06:25Avec mon voisin.
06:27Merci beaucoup, William Lébergi.
06:29Il est 11h12, vous êtes sur Europe 1.
06:31On rend hommage à Philippe Labreau.
06:32Je sais que Renaud Capuçon est avec nous.
06:34Renaud, je sais que vous devez prendre un train,
06:36cher Renaud.
06:37Est-ce que vous pouvez passer ?
06:38Oui, mais pour le moment, je me suis trompé de gare.
06:40Donc, je m'arrache en vous parlant.
06:43Alors, l'important, cher Renaud,
06:44c'est que vous ne vous trompiez pas de violon.
06:47C'est ça qui est important.
06:48Non, ça va.
06:48Mais ça, je sais que vous ne vous tromperez pas de violon.
06:50Restez avec nous, cher Renaud.
06:52On marque une pause.
06:53Et puis, vous êtes très...
06:55... dans la relation que vous entretenez avec Philippe Labreau,
07:08qui était un dingue de musique.
07:11Et peut-être, sans doute même, vous enviait-il,
07:13vous admirez-il du talent qui est le vôtre ?
07:1611h12, on revient dans une seconde.
07:18Et pour rendre hommage à Philippe Labreau,
07:20n'hésitez pas, chers auditeurs,
07:22appelez-nous dès maintenant au 01-80-20-39-21.
07:26A tout de suite avec Pascal Praud sur Europe 1.
07:29Et Renaud Capuçon est avec nous.
07:39Renaud, que vous connaissez,
07:41et vous avez un lien particulier avec Philippe Labreau.
07:45Quand et comment est né ce lien Renaud Capuçon ?
07:49On s'est rencontrés, en fait,
07:52quand j'étais venu dans ce l'eau de l'orchestre de Samalheur,
07:53dirigé par Claudio Labreau.
07:54Il était avec son épouse Françoise à un concert à Salzbourg.
07:58Et c'est après ce concert qu'il m'a contacté
08:00pour faire l'émission Ombre et Lumière.
08:02À partir de là, c'était une émission absolument géniale.
08:04À partir de ce moment-là,
08:05on est devenus absolument plus qu'amis, proches.
08:08Et c'est une amitié qui ne s'est jamais démentie,
08:12qui a toujours été lumineuse.
08:14Philippe m'a porté beaucoup.
08:17Et je suis très ému ce matin.
08:19Je suis bouleversé parce que c'est aussi
08:21tout un pan de notre société qui s'en va.
08:24C'était un homme de culture, comme Chancel, comme Pivot,
08:27qui ont été des gens qui ont énormément compté pour moi.
08:30Et Philippe avait cette lumière dans les yeux,
08:33cette curiosité sur les autres.
08:34Il aimait la musique, mais pas que.
08:35Il aimait tout.
08:36Et on a même fait de la scène ensemble.
08:38On a partagé de la scène.
08:39On a fait cette parole du Christ de Hayden,
08:41où il était récitant.
08:42Et je suis très ému.
08:45Et quand vous dites qu'il aimait la musique,
08:47il la connaissait.
08:48C'est ça qui est incroyable chez Labro.
08:49C'est sa capacité à connaître tous les arts.
08:52À pouvoir parler évidemment de littérature,
08:54d'Hemingway, qui était son maître,
08:55mais de Tom Wolfe, de la littérature américaine.
08:58De pouvoir parler de l'actualité.
09:00Et comment, sur l'affaire Kennedy,
09:02mais sur de nombreux dossiers,
09:03d'avoir été un témoin,
09:04de pouvoir parler cinéma,
09:06ami avec Delon,
09:07ami avec Belmondo,
09:08et puis une connaissance intime
09:10du cinéma en profondeur,
09:12et aussi de la musique.
09:14Parce que c'était,
09:15Laurence le disait tout à l'heure,
09:16un très grand connaisseur de musique classique,
09:19et un amoureux de Claudio Abado.
09:21Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs,
09:22cet amour précisément pour ce chef d'orchestre.
09:26Tout simplement parce que Philippe avait,
09:28comme vous l'avez dit, la classe,
09:29et qu'il avait reconnu en Abado,
09:31la classe de cet immense musicien italien,
09:33avec cette gestique incroyable.
09:35Et avec son épouse Françoise,
09:36ils sont allés jusqu'au dernier concert d'Abado,
09:38à Lucerne chaque année,
09:39et aussi dans l'endroit où Abado se retirait l'été,
09:42à Sylph Maria.
09:44Mais au-delà de ça,
09:45il y avait cette quête d'absolu chez Philippe.
09:49Il travaillait tout le temps comme un fou,
09:51vous le savez,
09:51il était en permanence en quête de perfection,
09:54jamais satisfait de lui-même.
09:56Et il y avait quelque chose
09:57qui nous unissait,
09:59qui était très fort.
10:00Et je suis désolé,
10:01parce que je parle en marchant
10:03pour ne pas rater mon train.
10:05Donc j'ai un peu de bruit extérieur.
10:07Mais en tout cas,
10:08l'émotion que tous les gens
10:09qui ont connu Philippe ont aujourd'hui,
10:12je la partage.
10:13Et c'est quelqu'un qui va nous manquer énormément,
10:15et qui manquera
10:15à tous les Français,
10:17par sa culture,
10:19et par son être rayonnant.
10:22Vraiment.
10:22Renaud Capuçon est avec nous,
10:24il est 11h20,
10:25vous êtes sur Europe 1,
10:26et puis il y a quelque chose
10:27que j'aime beaucoup
10:27chez Philippe plus grand nombre,
10:29quelque chose de populaire.
10:31La clarté, par exemple,
10:32de son écriture,
10:33fait qu'elle est accessible
10:34à tout le monde.
10:36Le rapport,
10:37un journaliste,
10:38il est né sous le signe de la Vierge.
10:39La Vierge,
10:40elle est là pour passer,
10:41le signe de la Vierge,
10:42un passeur.
10:43Et moi,
10:44j'aime cette idée,
10:45vous avez parlé de chancel,
10:47de pivot,
10:47tout à l'heure,
10:48c'était cette tradition-là,
10:51d'avoir des gens d'exception,
10:53mais qui sont aussi
10:54des gens très populaires,
10:55qui aiment le Tour de France,
10:56qui aiment le football,
10:57et qui transmettent,
10:59qui font passer
11:00de la culture
11:01au plus grand nombre.
11:04Oui, c'est essentiel,
11:05et c'est là où on s'est retrouvés
11:06vraiment avec Philippe.
11:08Ça a été vraiment
11:09quelqu'un
11:10qui m'a transmis
11:12sur tous les sujets,
11:14qui m'a donné des conseils,
11:16qui m'a donné des conseils
11:16sur la vie.
11:17Il était aussi
11:18notre témoin de mariage
11:19avec Laurence et moi,
11:19donc c'est quelqu'un
11:20qui était très très proche.
11:21Mais au-delà de ça,
11:22des conseils de lecture,
11:23des conseils sur le sport,
11:24des conseils sur...
11:25Et je pense que
11:26ces figures
11:28dont vous avez parlé,
11:29lui,
11:29chancel,
11:30pivot et quelques autres,
11:31transmettaient au plus grand nombre
11:33des choses nobles et belles.
11:35Et ils vont nous manquer
11:36tous beaucoup,
11:37ils nous manquent tous beaucoup,
11:39parce que je trouve que
11:40c'est comme si on était orphelins
11:42de cette espèce
11:42de conseils éclairés.
11:45Vous voyez ce que je veux dire ?
11:46Et j'espère que se lèveront
11:48bientôt des gens
11:50de cette stature
11:50pour nous montrer
11:52le droit chemin
11:53d'une certaine façon culturelle.
11:54Merci, Gauthier.
11:56Je sais que vous êtes toujours,
11:57forcément,
11:58j'imagine que vous jouez ce soir.
12:01Renaud, peut-être ?
12:02Oui.
12:02J'ai dit Gauthier.
12:03Oui.
12:03Là, je suis...
12:05Ne t'inquiétez pas.
12:06On est habitués,
12:07c'est dans les deux sens.
12:08C'est mon Gauthier Capuçon,
12:10Renaud Capuçon.
12:11Merci, Renaud,
12:12et pardonnez-moi,
12:13je sais que vous êtes toujours
12:14par mon épargne.
12:15Je crois que la dernière fois
12:17que vous étiez venu sur CNews,
12:19vous m'aviez dit
12:19que votre calendrier,
12:23jusqu'en 2027 ou 2028,
12:25tout est déjà rempli, je crois.
12:26Oui, 27,
12:27mais c'est normal,
12:28c'est inhérent aux programmations
12:29de conseils.
12:30Parfois, j'aimerais
12:30qu'on puisse programmer
12:31simplement deux semaines à l'avance,
12:32mais c'est malheureusement pas possible.
12:34Bah, écoutez, merci.
12:35En tout cas, merci
12:36pour cet hommage
12:37que vous avez rendu
12:37à Philippe Labreau,
12:39votre ami.
12:39Il est 11h22.
12:4211h13 sur Europe 1.
12:43Pascal Praud.
12:44Alors, on ne l'a pas encore entendu,
12:46Philippe Labreau,
12:46il est venu plusieurs fois
12:47sur cette émission
12:49depuis que nous sommes ensemble
12:51sur Europe 1.
12:52Il avait d'ailleurs commencé
12:53sur Europe 1.
12:54Donc là, on a une archive
12:55de Philippe Labreau
12:56sur Europe 1.
12:57On est le 22 novembre 1963
13:00et il travaille pour Europe 1
13:01et il raconte
13:03l'assassinat du président
13:04John Kennedy.
13:05Je me trouve en ce moment même
13:07à Hartford,
13:08dans le Connecticut,
13:09qui est une ville
13:10de 140 000 habitants,
13:12ce qui, pour les Etats-Unis,
13:13est une assez petite ville.
13:15C'est une ville
13:15de la Nouvelle-Angleterre
13:16qui est,
13:17comme vous le savez peut-être,
13:18le perso
13:19de John F. Kennedy.
13:20C'est là que Kennedy
13:21était né,
13:22c'est ici qu'il avait fait
13:23ses études,
13:24c'est ici qu'il avait passé
13:25une grande partie
13:26de sa jeunesse.
13:26J'ai appris,
13:27comme tous les Américains,
13:29par la radio,
13:30l'annonce de l'assassinat
13:31du président.
13:32J'étais à ce moment-là
13:33sur la pelouse
13:34d'une grande université américaine
13:36en train de bavarder
13:36avec des étudiants.
13:38L'un d'eux est arrivé,
13:39il tenait un transistor
13:40à la main,
13:41il pleurait,
13:41il sanglotait,
13:42il m'a dit,
13:43vous avez entendu,
13:44il est mort.
13:45Je ne savais pas
13:45de quoi il parlait,
13:46mais j'ai vite compris.
13:48Au même moment,
13:49des employés
13:50de l'université
13:51se sont mis à courir
13:52sur le campus,
13:53sur la pelouse,
13:54pour descendre
13:55tous les drapeaux
13:56qui sont déployés
13:57tout autour de l'université.
13:59Soudain donc,
13:59tout s'est arrêté.
14:01Ces étudiants
14:01qui sont tous des gosses,
14:02tous ces gosses,
14:03car je ne peux pas
14:04les appeler autrement,
14:05pleuraient.
14:06Certains se sont agenouillés
14:07dans l'herbe
14:07et se sont mis à prier.
14:08Des petites filles
14:09qui rentraient de l'école
14:10hurlaient.
14:11Elles avaient compris
14:12plus ou moins
14:13qu'il se passait
14:13quelque chose de tragique
14:14et elles couraient
14:15très vite
14:16pour aller rejoindre
14:17leurs parents
14:17qui leur expliqueraient
14:18peut-être
14:19s'ils arrivaient à expliquer.
14:20J'ai quitté l'université,
14:22je suis remonté en voiture
14:23pour rentrer dans Hartford,
14:25cette petite ville
14:25d'où je vous parle
14:26en ce moment
14:26et sur l'autoroute,
14:28j'ai traversé
14:29plusieurs petites villes
14:30américaines.
14:31Les drugstores fermaient,
14:32les jukebox,
14:33dans les boîtes à musique,
14:35dans les garages,
14:36dans les cafés,
14:37dans les grands magasins,
14:38s'étaient arrêtés
14:38soudainement.
14:39Partout,
14:40on baissait les drapeaux.
14:41Dans les voitures,
14:42dans la rue,
14:42les gens arrêtaient,
14:44les visages penchés
14:45sur leur radio,
14:46écoutaient,
14:47écoutaient les voix
14:47qui d'habitude
14:48sont toujours solennelles
14:49et un peu grandiloquentes
14:50des speakers américains
14:52et qui cette fois
14:53avaient perdu
14:54leur assurance.
14:55Tout s'est arrêté,
14:56donc tous les bureaux,
14:57tous les magasins
14:58ont fermé
14:59unanimement.
15:00Philippe Labroix,
15:01à 27 ans,
15:03et ce que vous venez d'entendre,
15:04c'est un cours de journalisme.
15:06Vous devriez le faire entendre
15:07à tous les jeunes journalistes.
15:08D'abord dans la forme.
15:10Il ne parle pas trop vite,
15:11les phrases sont courtes.
15:13Il y a une autorité
15:14dans la voix
15:15alors qu'il est jeune journaliste.
15:16Il est servi effectivement
15:17par une bonne voix
15:18et par un bon rythme
15:20de voix.
15:21Il donne évidemment
15:22toutes les informations
15:23mais elles sont vivantes
15:25ces informations.
15:26Elles sont visuelles.
15:28Les gens pleurent.
15:29Il raconte
15:30ce qui se passe
15:31sur le campus,
15:32le transistor,
15:34le détail.
15:35Et c'est une écriture
15:36quasiment cinématographique,
15:38télévisuelle,
15:39visuelle,
15:40vraiment pour celui
15:41qui entend.
15:42Donc il y a une clarté,
15:43très grande clarté,
15:44une très grande proximité.
15:46C'est pour ça que
15:46c'est un immense journaliste
15:48parce que bien sûr
15:50il y a une technique
15:51qui s'apprend
15:51dans le journalisme
15:52mais il y a aussi
15:53un état d'esprit
15:54et cet état d'esprit
15:55il pense
15:56dans ces minutes 53
15:58que je viens d'entendre
15:59il ne pense au fond
16:00qu'à l'auditeur.
16:02Que l'auditeur
16:03ne soit pas perdu,
16:04que l'auditeur
16:04comprenne tout.
16:06Et vraiment
16:06Labro
16:07c'est un maître
16:08pour des gens
16:09comme moi.
16:10C'est un maître,
16:11maître en écriture,
16:12maître en journalisme,
16:13maître en pédagogie,
16:14maître en clarté.
16:15Donc évidemment
16:17ce matin
16:17on lui rendra hommage
16:18mais cette séquence
16:19dit tout de lui.
16:21A tout de suite.
16:22Et vous pouvez rendre hommage
16:23à Philippe Labro
16:23au 01 80 20 39 21
16:26vous écoutez Pascal Praud
16:27sur Europe 1.
16:2911h-13h
16:30Pascal Praud
16:31sur Europe 1.
16:33On rend hommage
16:33à Philippe Labro
16:35ce matin
16:36et comment mieux
16:37lui rendre hommage
16:38sinon en l'écoutant.
16:39On a
16:40cette archive extraordinaire
16:42j'ai trouvé
16:42lorsqu'il raconte
16:44la mort
16:45de John Kennedy.
16:46Écoutez-le
16:46avec Edith Piaf.
16:48À Orly
16:49un avion arrive
16:50cet avion
16:51arrive de New York
16:52et dans l'avion
16:53il y a
16:54Edith Piaf.
16:55Edith Piaf
16:56descend.
16:58Edith Piaf
16:59vous arrivez
16:59des Etats-Unis
17:00vous y êtes resté
17:00combien de temps ?
17:01Eh bien
17:01ça fait 11 mois
17:02exactement.
17:03Pourquoi vouliez-vous
17:04arriver incognito
17:05à Paris ?
17:06Parce que j'aime pas
17:07me faire voir
17:07après un voyage.
17:08On a sa coquetterie.
17:12Est-ce que vous avez
17:13ramené de nouvelles
17:14chansons des Etats-Unis ?
17:15Ah maintenant
17:15ça je compte
17:16sur les français
17:16pour ça.
17:17Vous ne vous êtes pas
17:18adapté au rock'n'roll ?
17:19Eh bien
17:20j'ai essayé
17:20mais on m'a déconseillé
17:22fortement de le faire.
17:24Edith Piaf
17:25au micro
17:25de Philippe Labro
17:27alors je vous l'ai dit
17:28talent multiple
17:29il a écrit
17:30des milliers d'articles
17:31des romans
17:32l'étudiant étranger
17:33est souvent cité
17:35moi j'aime beaucoup
17:36un début à Paris
17:38je trouve que c'est
17:39son meilleur roman
17:40qui raconte
17:41un jeune journaliste
17:43précisément
17:43qui commence à Paris
17:44c'est sa propre histoire
17:45il avait été repéré
17:46par Pierre Lazareff
17:47il avait écrit à François
17:48il faut bien comprendre
17:49ce qu'était François
17:50à l'époque
17:50c'était 2 millions
17:512 millions de numéros
17:53chaque jour
17:54il y avait plusieurs éditions
17:55un peu comme une sorte
17:56de chaîne info
17:56il y avait une édition
17:57à 8h
17:58une édition à midi
17:59et puis une édition
18:00à 17h
18:01et puis il y a
18:01Le Parolier
18:02c'est ça qui est
18:03tout à fait étonnant
18:03alors on va écouter
18:05pour Johnny
18:06il avait écrit
18:07un texte
18:08que Johnny
18:09ne chante pas
18:10mais qui est un texte
18:12incroyablement moderne
18:13sur l'écologie
18:14où Johnny
18:16regrette
18:17que la planète
18:18puisse être mise
18:19à mal
18:19écoutez les paroles
18:21qui a marché
18:23qui a marché dans ce chemin
18:24vous dites qu'il menait
18:26à une maison
18:26et qu'il y avait
18:27des enfants
18:28qui jouaient autour
18:29vous êtes sûr
18:30que la photo
18:31n'est pas cliquée
18:31vous pouvez m'assurer
18:34que cela
18:34a vraiment existé
18:36dites-moi
18:37allons ne me raconter
18:39plus d'histoire
18:40j'ai besoin
18:42de toucher
18:42de voir
18:43pour y croire
18:44vraiment c'est vrai
18:46le sable était blanc
18:48vraiment c'est vrai
18:49il y avait des enfants
18:51vous voyez
18:52le sable était blanc
18:54dites-moi
18:54c'est vrai
18:55en fait
18:55c'est un homme
18:55qui revient
18:56sur une terre
18:57qui a été massacrée
18:58et on est en 1970
19:00ça s'appelle
19:01Poème
19:01sur la 7ème
19:03c'est écrit pour Johnny
19:04moi il m'avait raconté
19:05comment il avait écrit
19:06Philippe Labrosa
19:07il s'était mis
19:09dans un hôtel
19:10à Londres
19:11avec Johnny
19:12et ses musiciens
19:12il avait pris de la distance
19:13avec Johnny
19:14parce que Labrosa
19:16et Johnny
19:16ce n'est pas le même monde
19:17Labrosa
19:18c'est plutôt couché tôt
19:19ce n'est pas de drogue
19:20ce n'est pas d'alcool
19:21ce n'est pas la vie
19:22dans la vie d'artiste
19:24telle qu'elle pouvait exister
19:25dans les années 70
19:26parfois
19:27avec Johnny
19:28et d'autres
19:28donc il était très rigoureux
19:30il avait écrit ce texte
19:31superbe
19:31il a écrit également
19:32Ma jolie Sarah
19:33qui est un titre
19:33qu'il avait chanté
19:34d'ailleurs pour ses 50 ans
19:35au Parc des Princes
19:36en 71
19:37et puis il y a une autre chanson
19:55moi souvent
19:56j'ai changé avec lui
19:58sur cette chanson
19:59parce que je trouve
20:01qu'elle est très très bien écrite
20:02c'est la balade du bon et des méchants
20:04pour un film précisément
20:05Les bons et les méchants
20:06de Claude Lelouch
20:07en 76 je crois
20:09écoutez
20:10je ne suis pas sûr
20:10que vous connaissiez cette chanson
20:11moi j'adore cette chanson
20:12vous connaissez Géraldine ?
20:39non j'ai des paroles
20:40non j'ai des paroles devant moi
20:40voilà
20:41très joli
20:42alors ça doit être une musique de Francis Lé
20:47j'imagine
20:48la mélodie est superbe
20:50alors c'est la voix de Butron
20:53qui est en chanteresse
20:55et on m'a trahi
20:57et je t'ai trahi
21:00sur un air de slow
21:02au balageau
21:03ça c'est du labros
21:06sur un air de slow
21:07au balageau
21:08car c'était la guerre
21:11parfum de naguère
21:13de mystère
21:15avec dans la bouche
21:18de sang
21:20une écriture simple
21:23puis vient
21:23l'après-guerre
21:25aux couleurs
21:27de sa mère
21:28c'est fini le temps
21:31des innocents
21:34dis
21:37est-ce que tu m'aimes ?
21:40bien sûr
21:40est-ce que je t'aime ?
21:42achetez cette chanson
21:43est-ce que nous nous aimons
21:46comme avant
21:47quand nous partions ensemble
21:51et en Amérique
21:52mon Amérique à moi
21:53en 1982
21:54mon Amérique à moi
21:59et mon Amérique à moi
22:07je crois que nous sommes avec
22:14Christopher Baldelli
22:15qui a dirigé RTL
22:17et Philippe Labroux
22:17a dirigé RTL aussi
22:19bonjour cher Christopher Baldelli
22:21bonjour Pascal
22:23et puis merci
22:24c'est beaucoup de tristesse
22:24Mastin
22:25mais merci
22:26de nous faire revivre
22:27ces très bons moments
22:29quel talent
22:30ce Philippe Labroux
22:31quel talent
22:31y compris
22:32en parolier de chanson
22:34incroyable
22:34lorsque vous avez dirigé
22:36précisément RTL
22:36j'imagine que vous êtes allé
22:38vers lui
22:39et qu'il vous a donné
22:40quelques conseils
22:41sur cette grande station
22:43que vous pilotiez
22:44oui absolument
22:46j'ai eu le bonheur
22:48de diriger RTL
22:4810 ans
22:49et c'est à ce moment là
22:50vraiment dès le début
22:51où une des premières choses
22:52que j'ai fait
22:52c'est d'appeler Philippe Labroux
22:54parce qu'il est une légende
22:54à RTL
22:55il a lui aussi dirigé
22:57avec beaucoup de réussite RTL
22:58à la fin des années
22:59si je ne me trompe pas
23:0190
23:02dans les années 90
23:03et c'était
23:04derrière
23:05enfin vous l'avez dit
23:07l'artiste
23:08le parolier
23:09le réalisateur
23:10c'était aussi un grand homme
23:11de médias
23:12que ce soit
23:12à l'antenne
23:13ou que ce soit
23:14derrière l'antenne
23:15cette partie
23:16qui est moins connue
23:17mais il a été
23:17un grand dirigeant
23:18de médias
23:19notamment RTL
23:20et vous l'avez rappelé
23:21il a été
23:22avec Vincent Bollory
23:23celui qui a lancé
23:25Direct 8
23:25une nouvelle chaîne
23:26de télévision
23:27c'est pas rien
23:27c'est pas rien
23:28Christopher Baldelli
23:29est avec nous
23:30et évidemment
23:32vous êtes sur l'antenne
23:33d'Europe 1
23:34même si
23:35la maison rouge
23:36est concurrente
23:37de la maison bleue
23:39ce qui est intéressant
23:39dans le profil
23:40de Philippe Labreau
23:41c'est la génération
23:43à laquelle il appartient
23:44Christopher Baldelli
23:45quand j'avais 18 ans
23:46je l'ai dit plusieurs fois
23:47et on a le même âge
23:48tous les deux
23:49Jacques Chancel
23:50Bernard Pivot
23:51Marcel Julien
23:52tous ces gens
23:53c'était très inspirant
23:54pour nous
23:54parce que c'était des gens
23:56qui avaient beaucoup de talent
23:58c'est une génération exceptionnelle
23:59les Elkabach
24:00les Moujott
24:00tous ces gens là
24:01il y a beaucoup de talent
24:02et tout repose quand même
24:03sur la culture
24:04et l'écriture
24:05Pivot
24:06Chancel
24:07Julien
24:07Labreau
24:09il y a cette filiation
24:10de l'écriture
24:11qui est moins présente
24:12disons-le aujourd'hui
24:14alors c'est très exact
24:15mais ce qui me frappe
24:16et c'était le cas
24:17chez Philippe Labreau
24:17mais chez tous ceux
24:18que vous avez mentionné
24:20d'abord on perd un peu
24:21des phares et des repères
24:22mais la vie est ainsi faite
24:23mais c'est triste
24:24et on ne sait plus
24:24quels sont nos phares
24:25et nos repères aujourd'hui
24:26si je veux dire
24:27mais la chose
24:28que j'ai adoré
24:29chez Philippe Labreau
24:30c'est qu'un homme aussi cultivé
24:32qui était lui-même
24:33un artiste
24:34ait toujours eu le sens
24:36quand il a dirigé
24:36des médias
24:37du grand public
24:38c'est quelque chose
24:40qu'on partageait
24:40tous les deux
24:41c'est-à-dire la volonté
24:42de permettre
24:43au plus grand nombre
24:44d'avoir accès
24:45à la culture
24:46pas un élitisme
24:47pas un parisianisme
24:48même si lui
24:49il pouvait être
24:50très pointu
24:51en matière culturelle
24:52mais cette volonté
24:54de donner
24:55d'être généreux
24:57qu'ils avaient du public
24:58et pour moi
24:59c'est une de mes règles de vie
25:00en tant qu'homme de médias
25:02mais c'est vraiment
25:03ce que j'ai toujours trouvé
25:04et aimé
25:05chez Philippe Labreau
25:06au-delà de l'homme lui-même
25:07et bien merci beaucoup
25:09Christopher Baldelli
25:10et puis vous savez
25:11ce qu'on dit
25:11à quelques jours
25:12pour vous
25:13d'un lancement de chaîne
25:14c'est pas si fréquent
25:15de chanter
25:15de lancer une chaîne
25:17c'est l'aventure
25:18qui vous arrive
25:19je sais que c'est
25:20ce 6 juin
25:22vous serez concurrent
25:23sur la TNT
25:24notamment de CNews
25:26à 19h45
25:28je crois que c'est
25:28Laurent Ruquier
25:29qui va
25:30lancer votre chaîne
25:31T18
25:32donc on vous souhaite
25:33le meilleur
25:34pas trop quand même
25:35bien sûr
25:35parce que nous sommes
25:36en concurrence
25:37bien évidemment
25:39merci pour votre élégance
25:40c'est l'avis des médias
25:42je sais que c'est
25:43une chaîne généraliste
25:44avec des documentaires
25:46culture et documentaires
25:48c'est le cahier des charges
25:49de cette nouvelle chaîne
25:50que vous pourrez suivre
25:51sur les antennes
25:53de la TNT
25:54à partir donc de
25:56vendredi 6 juin
25:57c'est le changement
25:58de canal aussi
25:59pour vous
26:00pour CNews
26:00alors c'est le changement
26:01effectivement de numérotation
26:02nous nous allons devenir
26:03la chaîne 14
26:04CNews
26:05mais j'aime bien
26:06le numéro 14
26:07c'est joli
26:07moi aussi j'adore
26:08avec Léon 14
26:09il était à la mode
26:10avec Johan Cruyff
26:12qui portait le numéro 14
26:13avec Louis 14
26:14également donc
26:15il y a beaucoup de
26:15c'est un chiffre
26:16porte-bonheur
26:17je le sens comme cela
26:18ça va vous réussir
26:18je le sens comme cela
26:19merci en tout cas
26:20Christopher Baldelli
26:21il est 11h42
26:23alors peut-être
26:24que les uns et les autres
26:24vont vouloir réagir
26:25les auditeurs
26:29les lecteurs
26:29peut-être
26:30les amoureux
26:31de Philippe Labreau
26:31mais je voudrais
26:32que nous l'écoutions
26:33lorsqu'il est venu
26:35notamment sur l'antenne
26:36d'Europe 1
26:37à tout de suite
26:38et vous pouvez rendre
26:39hommage bien sûr
26:40à Philippe Labreau
26:40vous nous appelez
26:41dès maintenant
26:42chers auditeurs
26:43d'Europe 1
26:4301-82-39-21
26:46on vous attend
26:47au standard
26:48à tout de suite
26:48Europe 1
26:51Pascal Praud
26:52nous on aura 13h sur Europe 1
26:53et nous continuons notre hommage
26:55Pascal à Philippe Labreau
26:56écoutons Philippe Labreau
26:58c'était le 23 mai 2024
26:59dans notre émission
27:00sur Europe 1
27:01sur la culture
27:02il ne faut jamais
27:03sous-estimer le public
27:04on ne sait pas
27:05le public a peut-être
27:06très envie
27:07d'avoir plus de culture
27:08on ne lui a pas demandé
27:09non je pense
27:10ce sont les directeurs d'antenne
27:11oui
27:12qui pensent
27:12au revenu publicitaire
27:14au score
27:16nous devons
27:16et nous devons
27:17proposer
27:18aux hommes et aux femmes
27:20de quoi rêver
27:21écouter
27:22il a raison
27:23il parle également
27:24de ce qu'il qualifie
27:25sans doute le mieux
27:28et beaucoup ont insisté
27:29là dessus
27:29le mot curiosité
27:31je suis ému
27:32par la curiosité des autres
27:33la curiosité du monde
27:35et par une énergie
27:36qui est là en moi
27:37que je suis de mes parents
27:38certainement
27:38oui mais vous aimez ça
27:40vous aimez écrire
27:40par exemple
27:41quand vous écriviez
27:42je me souviens
27:43une chronique
27:45je ne sais plus
27:47si c'était pour le Figaro
27:48ou pour un autre hebdomadaire
27:51je crois que vous l'écriviez
27:52le mercredi ou le jeudi
27:53et vous preniez toute la journée
27:55quasiment pour l'écrire
27:56et quand je vous appelais
27:57vous me disiez
27:57ah je suis en écriture
27:59et vous n'aimiez pas
28:00d'abord vous n'aimiez pas
28:01être dérangé
28:01parce que je vous connais
28:02aussi un peu
28:03mais vous aviez plaisir
28:05comme un artisan
28:07à écrire
28:08et à savoir
28:09qu'il faut changer
28:10qu'il faut modifier
28:11il y a un plaisir
28:13presque charnel
28:14il faut sarcler le jardin
28:15il faut éliminer
28:16les adjectifs
28:17et les adverbes inutiles
28:18j'écris à la main
28:19je fais taper
28:21une fois qu'il est tapé
28:22je commence à corriger
28:23un petit peu
28:24remettre les choses en place
28:26couper les branches inutiles
28:27je renvoie le papier
28:28une deuxième fois
28:29on me le renvoie
28:30je fais au moins
28:30trois réécritures
28:32de quelques articles
28:33que j'ai pu écrire
28:34mais ce qui compte
28:35c'est l'insatisfaction
28:36il ne faut jamais
28:37être satisfait
28:38ce qui compte
28:39c'est l'insatisfaction
28:41c'est une jolie formule
28:42de Philippe Labreau
28:44toujours le 23 mai 2024
28:47dans notre émission
28:48sur Europe 1
28:48la maladie française
28:49disait-il
28:50le drame français
28:51la maladie française
28:53c'est la critique
28:54la dérision
28:55l'ironie
28:56la jalousie
28:56oublions ça
28:57bien sûr
28:58les choses ont changé
28:59les films ne sont plus les mêmes
29:00les romans ne sont pas écrits
29:01de la même manière
29:02on n'écrit pas
29:03de la même manière
29:04néanmoins
29:04on a de la chance
29:06on est un pays
29:06qui le lit encore
29:07les librairies qui s'ouvrent
29:09ce qui est quand même
29:10assez surprenant
29:10en Europe
29:11vous avez un cinéma
29:12qui marche plutôt très bien
29:14vous avez des très bons acteurs
29:16des très bons chanteurs
29:16arrêtons de nous plaindre
29:18intéressant
29:19cette émission
29:20qu'on avait fait avec lui
29:21c'est aussi
29:22un cours de journalisme
29:24pour la jeune génération
29:25lorsqu'il dit
29:26s'arcler
29:27le jardin
29:29l'écriture s'est enlevée
29:31il faut passer son temps
29:32à enlever
29:32les adjectifs
29:33à chaque fois
29:35que vous mettez
29:36un adjectif
29:37dans une phrase
29:37interrogez-vous
29:39est-ce qu'il modifie
29:40ou pas
29:40le sens de la phrase
29:41s'il ne le modifie pas
29:43enlevez-le
29:44il ne sert à rien
29:45si vraiment
29:46il ajoute quelque chose
29:47gardez-le
29:48mais
29:49Victor Hugo disait
29:51l'adjectif
29:53est la graisse
29:54du style
29:55et c'est vrai
29:56que Labro
29:56il aimait une écriture
29:58claire
29:58concise
29:59efficace
30:01épurée
30:02bien sûr
30:02donc les adverbes
30:04ne servent à rien
30:04les adjectifs
30:06souvent
30:07sont inutiles
30:08commencez vos phrases
30:09par un sujet
30:10parce que comme ça
30:11c'est compréhensible
30:12tout de suite
30:13enlevez les qui
30:14les quoi
30:14les que
30:15les phrases courtes
30:16sont les plus efficaces
30:16bien sûr
30:17enlevez
30:18toutes
30:19ces mots
30:20de transition
30:21qui souvent
30:23ne servent à rien
30:24les car
30:24les pourquoi
30:25les parce que
30:27mettez un point
30:29mettez un point
30:30et repartez
30:31à la ligne
30:32pour
30:33avec un nouveau sujet
30:34écrivez à la voix active
30:36plus qu'à la voix passive
30:37pourquoi
30:37parce qu'elle est active
30:38et que l'autre
30:39elle est passive
30:40c'est aussi simple que ça
30:41et puis donner de la couleur
30:43à votre écriture
30:44donner du regard
30:46qu'on voit les choses
30:47c'est une écriture très visuelle
30:48alors là
30:49je parle d'une écriture
30:50journalistique
30:51c'est un genre
30:52l'écriture journalistique
30:53l'écriture
30:54elle est d'ailleurs
30:55elle peut être d'ailleurs
30:57littéraire
30:58son maître
30:58c'était Hemingway
30:59Tom Wolfe
31:00les dialogues d'Hemingway
31:01c'est absolument formidable
31:02c'est très visuel
31:03bien sûr
31:04donc c'est un cours
31:06il est inspirant
31:07comme on dit
31:08Philippe
31:08écoutez ce qu'il disait
31:09sur la fermeture de C8
31:11comme vous savez peut-être
31:12une instance de régulation
31:14l'ARCOM
31:15a décidé il y a déjà longtemps
31:16d'interrompre
31:18la chaîne C8
31:19pour parvenir sur les polémiques
31:21les discussions
31:21c'est pas le but de cette soirée
31:24notre but à nous
31:25c'est de vous faire comprendre
31:26à quel point
31:27nous aimons cette émission
31:28nous l'aimons parce que vous l'aimez
31:30parce que depuis 3 ans
31:32plus de 400 invités
31:34réalisateurs
31:35cinéastes
31:36chanteurs
31:36musiciens
31:37comédiens
31:38personnalités de tout genre
31:39sont venus
31:40pendant plus de 50 minutes
31:42pour parler de la culture
31:44qu'est-ce qui était
31:45c'était
32:14c'était
32:15pour parler de la culture
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