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  • 03/06/2025
Dans son édito du 03/06/2025, Paul Sugy revient sur le laxisme de la justice après les verdicts pour les accusés des émeutes à la suite du sacre du PSG. 

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Transcription
00:00Les auteurs de violences contre les policiers en marge de la victoire du PSG ce week-end ont été jugés en comparution immédiate.
00:06Hier, ils n'ont pris que quelques mois avec sursis, ils sont tous ressortis libres.
00:11Le message envoyé est catastrophique en matière de laxisme, Paul Sujit.
00:15Oui, c'était tous des jeunes hommes, Romain, ils ont tous reconnu les faits, c'est-à-dire des violences sur des policiers ou des gendarmes.
00:21Ils ont couru jusqu'à trois ans de prison, ils sont tous donc rentrés dormir chez eux ou enfin chez leurs parents,
00:25parce que la plupart du temps, ces jeunes hommes vivaient chez leurs parents.
00:28Il ne s'agissait pas pour les juges d'en faire des exemples, seulement de leur faire la morale.
00:32À un moment, la présidente, par exemple, de la salle d'audience dit à l'un d'entre eux,
00:37vous ne recommencerez pas, il y a France-Espagne jeudi soir, je crois, vous ne recommencerez pas.
00:41Évidemment, l'intéressé a promis sur l'honneur qu'il ne le ferait plus et ça a semblé suffire pour le tribunal.
00:46C'est ça qui nous a, je pense, marqué, on s'en est parlé avec Amoribuco,
00:49c'est que parfois on avait vraiment l'impression qu'on était dans un conseil de discipline
00:52où un élève récassiltrant, mais avec des résultats prometteurs, se voyait donc opposer une leçon de morale.
00:57On oubliait complètement les scènes de guérilla urbaine que pourtant tout le monde avait vu passer sur les réseaux sociaux
01:02et qui avaient mis en scène donc des policiers, des gendarmes, c'est-à-dire les forces de l'ordre,
01:06les représentants de l'autorité dans ce pays, être prises à partie de façon extrêmement violente par des émeutiers.
01:13Et là, on avait l'impression qu'on leur pinçait les joues à ces émeutiers, qu'on leur disait
01:16ce que vous avez fait est très méchant, ça m'a marqué vraiment, il fallait rappeler la gravité des faits,
01:20comme si on imaginait que quelqu'un qui a tiré au mortier d'artifice sur un policier
01:24ignorait la gravité de ce qu'il avait fait.
01:26La justice ne fait donc peur à personne, pourtant Emmanuel Macron avait déclaré
01:30dimanche nous poursuivrons, nous punirons, on sera implacable.
01:34Daïda avait réglé le cas du macronisme une bonne fois pour toutes en chantant encore des mots,
01:38toujours les mêmes mots, des mots faciles, des mots fragiles.
01:41C'était trop beau, bah oui c'était un peu trop beau d'entendre Emmanuel Macron promettre ça,
01:44d'abord parce qu'il n'est évidemment pas juge et que dans ce pays les pouvoirs sont séparés.
01:47En revanche, la loi, le code pénal ne permettait pas à ces juges en réalité d'être véritablement
01:52sévères puisque ça ne fonctionne pas comme ça, la peine aujourd'hui est individualisée.
01:56C'est tout le processus du code pénal qu'il faudrait revoir pour permettre de faire évoluer ceci.
02:02Mais en tout cas, le résultat c'est qu'il y a eu une triple défaite de l'État.
02:04La première c'est lorsque les autorités disent aux commerçants « barricadez-vous » parce que de toute façon
02:08il y aura des pillages et on ne pourra rien y faire.
02:10Ensuite Laurent Nunez, le préfet de police de Paris qui rechigne à parler d'échec
02:14ou qui ne fait que murmurer du bout des lèvres le mot « surlendemain des émeutes ».
02:18Et puis ensuite donc, enfin, une sévérité judiciaire qui a été promise au plus haut de l'État
02:21et qui n'arrive pas.
02:22C'est le drame de cette histoire, la police s'est dépassée, les tribunaux sont empêchés.
02:26Alors on pourrait avoir au moins le courage de dire « écoutez c'est comme ça et on n'y arrive pas ».
02:30Mais on continue de mentir aux gens en disant « mais si si, regardez, encore une fois on va en faire des exemples ».
02:35C'est encore pire parce que le résultat c'est qu'on perd à chaque fois sur tous les tableaux.
02:38Voilà, politiquement on ne peut pas dire qu'on ne peut rien faire face aux émeutes.
02:42Dans ces cas-là on fait, c'est-à-dire qu'on se retrousse les manches et on s'y met.
02:44On parle de justice, ce qui est au cœur du laxisme d'hier, des verdicts qui ont été rendus hier,
02:49c'est l'individualisation de la peine.
02:51Vous êtes jugé pour ce que vous avez fait mais vous êtes condamné pour ce que vous êtes.
02:54Si vous êtes intégré, si vous avez un emploi, si vous êtes en étude, si vous n'avez pas de casier,
02:58eh bien de toute manière il n'est pas envisageable de vous envoyer en prison
03:00quand bien même vous auriez tenté d'attenter à la vie des forces de l'ordre.
03:04Alors Gérald Darmanin ce matin parle du rétablissement des peines minimales et de la suppression du sursis.
03:10Il serait temps de s'y mettre, il l'avait promis au magistrat dans un courrier dès le 11 mai.
03:13Et vous voyez par exemple Gérald Darmanin est le successeur de Didier Migaud, l'ancien garde des Sceaux,
03:16qui disait que lui, les peines planchées, il n'y croyait pas, ça ne marchait pas.
03:19Emmanuel Macron a nommé l'un, puis l'autre.
03:21Comment est-ce qu'on s'y retrouve ? On a du mal à comprendre.
03:22Sous-titrage Société Radio-Canada

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