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  • 31/05/2025
Reda Belhaj, porte-parole UN1TE IDF : «Aujourd'hui, on nous demande de tout faire, avec très peu de moyens».

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Transcription
00:00pendant qu'on s'exprime sur ce sujet.
00:02Je comprends, évidemment,
00:04vous pouvez être
00:05supporter de foot, Reda Bellage,
00:07mais vous êtes avant tout membre des forces de l'ordre,
00:10policier, et ce soir, vous êtes un homme inquiet ?
00:13Alors oui, je suis inquiet
00:13parce que je reçois des appels de mes collègues,
00:16des textos,
00:17des collègues qui sont au bout du rouleau
00:20parce qu'on a des ordres,
00:22on a des contre-ordres,
00:23notamment et surtout
00:26sur la direction de sécurité
00:27de proximité de l'agglomération parisienne,
00:29donc tous les collègues qui gèrent les commissariats en banlieue
00:31à Paris, en fait, ils ne comprennent pas.
00:33C'est-à-dire qu'il y a trois jours,
00:35on apprend déjà qu'on va avoir une parade,
00:37on l'apprend par les médias,
00:39on l'apprend par CNIS, on l'apprend sur ce plateau-là.
00:42Donc déjà,
00:43le dialogue social, je ne sais pas où est-ce qu'il est.
00:45Bien sûr. Alors, il y a un directeur, un jour,
00:47il m'a dit, il se reconnaîtra peut-être,
00:49il m'a dit une fois
00:51le syndicat n'a pas intervenu
00:53dans l'opérationnel. Vous savez ce que je lui ai répondu ?
00:55Je lui ai dit qu'il se trompe complètement, en fait.
00:57Parce que quand l'opérationnel touche
00:59les conditions de travail de mes collègues,
01:01je dois intervenir.
01:02Aujourd'hui, on a des collègues, même si c'est une minorité,
01:06certains ont demandé des casques depuis des mois,
01:07ils n'ont toujours pas de casque de maintien de l'ordre.
01:09Donc ces collègues, ils sont rappelés.
01:11Et le pire du pire, j'ai appris encore tout à l'heure,
01:13que mes collègues, on les avisera à une heure du matin
01:15que s'ils viennent ou pas
01:18sur les champs dimanche.
01:19C'est-à-dire qu'on a été voir des fonctionnaires de police,
01:21on leur dit, vous mettez de côté votre famille,
01:22Juste pour qu'on comprenne, parce que c'est conditionné
01:25à la façon dont ça va se passer ce soir.
01:28Si tout est nickel, entre guillemets, ce soir,
01:30la parade aura lieu.
01:31Par contre, si ça part dans tous les sens
01:33et que le phénomène n'est pas maîtrisé,
01:35la parade sera annulée.
01:36C'est ça.
01:36Et ça, vous aurez la réponse à une heure du matin.
01:38Voilà.
01:39Donc les collègues seront avisés par texto.
01:40Voilà.
01:41Donc c'est ça, aujourd'hui, la police sur la direction
01:42de sécurité de proximité de l'agglomération parisienne.
01:45C'est comme ça qu'on traite les collègues.
01:46On n'est devenu officiellement que des matricules.
01:48Et donc c'est pour ça que je suis un peu en colère,
01:49vous voyez, pour un supporter parisien.
01:51Donc je trouve ça navrant.
01:53Donc à la limite d'espérer qu'il n'y ait pas une victoire.
01:56Vous imaginez ?
01:57Parce que vous dites quand même qu'on arrive dans un...
01:59Après, si je me fais l'avocat...
02:00Je vais essayer de me faire l'avocat du diable.
02:01Est-ce que ce n'est pas inhérent à la situation ?
02:03En effet, la situation est mouvante.
02:06Et en fonction de la façon dont elle se passe,
02:08vous êtes appelé à intervenir plus ou moins.
02:10Oui, à ce moment-là, vous utilisez la réglementation
02:13qui existe dans l'administration.
02:14À savoir ?
02:14Alors à la limite, vous pouvez mettre, par exemple,
02:16les collègues en astreinte.
02:17Vous leur dites, on vous met en astreinte.
02:18Oui, mais ça, par contre, le problème,
02:19c'est que ça va coûter un peu cher.
02:21Voilà, c'est là où ça me pose ce problème.
02:24On en parlait l'autre jour.
02:25Aujourd'hui, on nous demande de tout faire
02:27avec peu de moyens.
02:28Et quand je vous dis peu de moyens,
02:29c'est qu'on ne sait même pas
02:30quand les véhicules de 2025 vont être livrés,
02:32comment ils vont être livrés
02:32et sous quelle forme.
02:34Voilà.
02:34Donc en fait, on en est arrivé là.
02:36Par contre, quand ça va bien se passer,
02:37on va nous taper sur l'épaule
02:39et nous dire, bravo,
02:40les Français aiment leur police.
02:41Et je les remercie.
02:42Ils ont super bien bossé.
02:44Tout le monde est fier de vous.
02:45Par contre, les légions d'honneur
02:47pour le Bataclan, vous ne les aurez pas.
02:50Les médailles de sécurité intérieure
02:52pour les dix jours d'émeute
02:54où on a tenu la France,
02:55où on a été à la limite de dire,
02:56on envoie l'armée.
02:57Mais c'est la police,
02:58c'est la gendarmerie,
02:59les BRI, les services spécialisés,
03:00les collègues de police secours
03:01qui ont tenu la France.
03:02Et au final, qu'est-ce qu'on a eu ?
03:03Rien.
03:03Sous-titrage Société Radio-Canada

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