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  • 02/06/2025
Reda Belhadj : «Ce qui dérange aujourd’hui c’est qu’il s’est passé à Paris ce qu’il se passe dans les banlieues», sur les casseurs après le match PSG-Inter Milan, dans 100% Politique.

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Transcription
00:00Écoutez, moi j'ai eu la chance, quand je suis rentré dans la police, il y avait très peu, très peu de personnes comme moi qui étaient originaires du Maghreb.
00:07Et je trouve dommage aujourd'hui que certains jeunes, par manque, je pense un gros manque d'éducation,
00:13je pense qu'aussi les politiques ont leur part de responsabilité parce que, oui, ils ont abandonné les quartiers au niveau sécuritaire
00:20quand ils ont abandonné la police de proximité, et oui, au niveau social, je pense aussi qu'il y a des jeunes, parce que je l'ai vécu,
00:25il y a des jeunes dans ces quartiers-là qui veulent s'en sortir. Et malheureusement, moi j'ai plus de respect pour un gars qui est chauffeur-livreur
00:31et qui vit dans un quartier comme ça et qui se fait 1500 balles, plutôt que le gamin de 11 ans, parce que vous avez dit 18 ans, 20 ans,
00:38mais ça démarre avant 10 ans.
00:40Oui, plus tôt, bien sûr, bien sûr.
00:41Voilà, donc nous on connaissait les jeunes à 5-6 ans, 5-6 ans même, à maternelle, qui traînaient dans le quartier du Bois-la-Bé où je travaillais à Champigny,
00:50et on les attrapait, ils venaient au commissariat en pleurs, et c'est leur frère de 9 ans qui venait les chercher.
00:57Voilà, et je me souviens d'un maire adjoint qui est venu me mettre la pression, j'étais chef de poste,
01:01pour donner à un mineur, sous la pression, j'ai appelé mon chef de service, elle m'a dit « non, tu le donnes ».
01:05Et normalement, je n'avais pas le droit, mais je l'ai fait parce que, voilà, mon chef de service me l'a dit.
01:09Et sa mère, vous savez où est-ce qu'elle était ? Elle était en train de se faire du tissage de cheveux à château d'eau.
01:14Donc c'est-à-dire que vous avez des gens qui mélangent, qui imposent leur culture, qui imposent leur religion,
01:21alors que moi, en tout cas, j'ai été éduqué pour partager, faire découvrir ma culture et faire découvrir ma religion.
01:27Et à aucun moment, à aucun moment, je l'ai imposée.
01:30Et je me suis, oui, alors c'est malheureux, parce qu'à cause de ces galas, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
01:34bah oui, oui, on prend pour eux à chaque fois.
01:37Et c'est à ça qui est terrible.
01:38Et je pense que les gens comme nous, entre guillemets, ça ne plaira pas à certains,
01:42mais les gens comme nous, je pense qu'ils disent que, non, il ne faut pas faire de généralité.
01:46Il y a des gens, il y a des bons musulmans, il y a des gens qui ont une culture qui est développée,
01:51qui essayent de s'insérer et qui essayent d'avancer.
01:54Une fois, Pascal Praud m'a dit, vous êtes un symbole d'intégration.
01:59Je ne sais pas s'il nous regarde ce soir, sans lui manquer de respect, je lui dis, je ne suis pas d'accord avec vous.
02:03Je suis né en France, à aucun moment je ne dois intégrer.
02:05Jamais, jamais.
02:06Et en fait, moi, je les ai côtoyés dans les cités, ces individus.
02:11Vous êtes tout seul, vous êtes flic, vous êtes femme, vous êtes toute seule,
02:15ils vont vous démonter la gueule, ils n'en ont rien à faire.
02:18Seulement, aujourd'hui, ce qui dérange, c'est que ce qui se passe dans les quartiers, ça s'est passé à Paris.
02:23C'est tout. C'est ça la différence.
02:24Et que les gens commencent à s'en rendre compte.
02:27Et je pense que, j'ai du mal à laisser dire que c'est à cause de l'immigration, je ne peux pas accepter ça,
02:33parce que je me suis battu justement pour éviter ça, en fait.
02:37Et parce que moi, j'avais une image négative de la police.
02:39Mais une fois que j'étais dedans, en fait, c'est juste des gars qui, oui, malheureusement,
02:44à chaque fois qu'ils se font attaquer, ils se font attaquer par les mêmes personnes.
02:46Et à force, ils font peut-être une généralité.
02:48Nous, on a essayé de changer les choses.
02:50Enfin, les gens, en tout cas, issus de la diversité, à mon sens, ils ont essayé de changer les choses.
02:55Et malheureusement, je constate que c'est un échec aujourd'hui,
02:57parce qu'on voit des jeunes issus de l'immigration qui, c'est malheureux, c'est une réalité,
03:02je suis désolé, qui ont foutu le feu aux voitures, qui sont sortis de leur banlieue,
03:06ou même de Paris, de quartiers difficiles de Paris,
03:09parce qu'il ne faut pas oublier qu'on est aussi à Paris,
03:11et qui ont donné vraiment une image hyper négative des fils de l'immigration.

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