Reda Belhadj : «Ce qui dérange aujourd’hui c’est qu’il s’est passé à Paris ce qu’il se passe dans les banlieues», sur les casseurs après le match PSG-Inter Milan, dans 100% Politique.
00:00Écoutez, moi j'ai eu la chance, quand je suis rentré dans la police, il y avait très peu, très peu de personnes comme moi qui étaient originaires du Maghreb.
00:07Et je trouve dommage aujourd'hui que certains jeunes, par manque, je pense un gros manque d'éducation,
00:13je pense qu'aussi les politiques ont leur part de responsabilité parce que, oui, ils ont abandonné les quartiers au niveau sécuritaire
00:20quand ils ont abandonné la police de proximité, et oui, au niveau social, je pense aussi qu'il y a des jeunes, parce que je l'ai vécu,
00:25il y a des jeunes dans ces quartiers-là qui veulent s'en sortir. Et malheureusement, moi j'ai plus de respect pour un gars qui est chauffeur-livreur
00:31et qui vit dans un quartier comme ça et qui se fait 1500 balles, plutôt que le gamin de 11 ans, parce que vous avez dit 18 ans, 20 ans,
00:38mais ça démarre avant 10 ans.
00:40Oui, plus tôt, bien sûr, bien sûr.
00:41Voilà, donc nous on connaissait les jeunes à 5-6 ans, 5-6 ans même, à maternelle, qui traînaient dans le quartier du Bois-la-Bé où je travaillais à Champigny,
00:50et on les attrapait, ils venaient au commissariat en pleurs, et c'est leur frère de 9 ans qui venait les chercher.
00:57Voilà, et je me souviens d'un maire adjoint qui est venu me mettre la pression, j'étais chef de poste,
01:01pour donner à un mineur, sous la pression, j'ai appelé mon chef de service, elle m'a dit « non, tu le donnes ».
01:05Et normalement, je n'avais pas le droit, mais je l'ai fait parce que, voilà, mon chef de service me l'a dit.
01:09Et sa mère, vous savez où est-ce qu'elle était ? Elle était en train de se faire du tissage de cheveux à château d'eau.
01:14Donc c'est-à-dire que vous avez des gens qui mélangent, qui imposent leur culture, qui imposent leur religion,
01:21alors que moi, en tout cas, j'ai été éduqué pour partager, faire découvrir ma culture et faire découvrir ma religion.
01:27Et à aucun moment, à aucun moment, je l'ai imposée.
01:30Et je me suis, oui, alors c'est malheureux, parce qu'à cause de ces galas, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
01:34bah oui, oui, on prend pour eux à chaque fois.
01:37Et c'est à ça qui est terrible.
01:38Et je pense que les gens comme nous, entre guillemets, ça ne plaira pas à certains,
01:42mais les gens comme nous, je pense qu'ils disent que, non, il ne faut pas faire de généralité.
01:46Il y a des gens, il y a des bons musulmans, il y a des gens qui ont une culture qui est développée,
01:51qui essayent de s'insérer et qui essayent d'avancer.