Avec Philippe Dessertine, expert des finances publiques, Enseignant à l’IAE de Paris et à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de l’Institut de haute finance à Paris et ancien membre du Haut Conseil des finances publiques
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NewsTranscription
00:009h10, Sud Radio, La Vérité en Face, Patrick Roger.
00:05La Vérité en Face, nous parlons beaucoup de questions d'économie ce matin, mais très concrètes et abordables.
00:11Parce que souvent quand on va parler d'économie, on va dire, ouh là là, oui, c'est pas simple, etc.
00:16Et d'ailleurs, la personne qui était avec nous tout à l'heure, Joseph Chouefati, fondateur de la société Goodvest,
00:23me le disait, il me disait, juste en préparant l'interview tout à l'heure, les Français n'ont pas suffisamment de notions d'économie.
00:31Alors que c'est fondamental, parce qu'on gère tous notre portefeuille.
00:35On en parle avec Philippe de Certines, bonjour.
00:38Bonjour.
00:38Vous avez écrit L'Horizon des Possibles, c'est votre nouveau livre, parce que vous en avez déjà plusieurs,
00:43aux éditions Robert Laffont, Économie, Innovation, Écologie, Construire le siècle qui vient, c'est vrai.
00:49– Alors, je le disais tout à l'heure en préambule, nous sommes dans une période où tous les discours sont plutôt alarmistes, pessimistes,
01:00et vous, ça fait du bien quand même d'entendre ça, après, est-ce que ça va se réaliser ?
01:04Vous êtes plutôt optimiste quand même, quoi.
01:06– Vous mettez tout de suite une condition, si ça va se réaliser.
01:09– Oui, bien sûr, bien sûr.
01:10Non, mais c'est quand on dit, tout va bien aller, on sait qu'il faut être prudent et vigilant.
01:15Quand on prend la route, c'est exactement la même chose, quoi.
01:17– Alors, voilà, exactement, mais dans le livre, non, non, je dresse un diagnostic absolument, on va dire, le plus clair possible,
01:23et donc avec ses côtés très très sombres.
01:26Mais ce que je crois, effectivement, ce que vous dites, c'est que le sentiment général que les choses ne vont pas bien,
01:30c'est qu'on sent qu'on est en fin de cycle.
01:32Moi, j'appelle ça même un méga cycle, du point de vue mondial, nous, Français, on voit bien que notre modèle ne marche plus.
01:38Et ça, ça vous rend effectivement pessimiste et nostalgique, d'ailleurs, souvent.
01:42– Alors, attendez, Philippe de Sartine, il faut bien remettre, et vous le faites, justement, du contexte,
01:47on dit, nous, notre modèle ne marche plus ici, et pourtant, les trois quarts des pays sur la planète voudraient notre modèle.
01:53– Les trois quarts des pays sur la planète voudraient avoir…
01:57– Vous allez en Asie, vous allez en Afrique, vous allez en Amérique, pardon, mais ils sont un peu sur cette recherche, quand même.
02:02– Ils voudraient avoir notre espérance de vie.
02:04Non, vous voyez, ils ne sont pas en train de dire qu'on veut vivre exactement comme vous, d'ailleurs.
02:07Souvent, on voit que les Occidentaux, aujourd'hui, ont un vrai problème de valeur.
02:10– Ils veulent se déplacer, ils veulent…
02:11– Ils veulent notre espérance de vie, ils veulent que leurs enfants aient notre espérance de vie, c'est ça.
02:16Et d'ailleurs, je reviens sans arrêt sur cette logique fondamentale, en disant, non, non, nous ne nous trompons pas,
02:21ils ne veulent pas deux heures de bouchons le matin et deux heures de bouchons l'après-midi, c'est pas ça qu'ils veulent.
02:24– Et pourtant, ils l'ont de plus en plus.
02:26– Emmanuel Macron, qui était au Vietnam, au Vietnam, aujourd'hui, il y a des bouchons, en fait, à n'en plus finir.
02:34Par exemple, ces pays, ils ne vous diront pas que c'est l'idéal.
02:36Mais juste, vous voyez, vous m'avez empêché, parce que j'étais en train de dire, on est à la fin d'un cycle,
02:40et ce qui est très important, c'est que le nouveau méga-cycle a commencé.
02:44C'est pas qu'il va commencer, c'est pas que c'est quelque chose d'utopique et qu'on est peut-être en train de réfléchir,
02:48et si, et si, et si. Non, non, il a commencé.
02:51Il est devant nos yeux, c'est-à-dire l'humanité a de nouveaux outils incroyables pour vivre différemment.
02:55Ça a commencé, et peut-être, effectivement, qu'en Europe, en France, on est parmi les plus rétifs,
03:00ce que disait, d'ailleurs, Mario Draghi, qui n'est pas forcément quelqu'un qui est totalement utopique,
03:04ancien patron de la Banque Centrale Européenne,
03:06quand il fait son rapport à la septembre 2024, il dit l'Europe est dans le rétroviseur.
03:10Le passé est sans cesse, et d'ailleurs, ça se voit.
03:13Et d'ailleurs, on commence à avoir vraiment des conséquences graves.
03:15Peut-être que ceux qui sont le plus dans le rétroviseur en Europe, c'est que ce sont les Français.
03:19– Ah bon ? Vous pensez ?
03:20– Oui, bien sûr, notre pesanteur du passé, elle s'exprime par le fait que nous disons
03:25« Nous ne pouvons pas réformer, nous ne pouvons pas changer, nous ne pouvons pas évoluer,
03:30et d'ailleurs, nous avons un déficit qui ne cesse de croître. »
03:33– Oui, je le disais, c'est plus hors de contrôle.
03:35– Non, c'est grave ce qu'on est en train de dire.
03:37Là, ce sont des gens qui ne sont quand même aussi pas forcément classés
03:40parmi les alarmistes les plus, on va dire, extrêmes que l'on va retrouver dans notre République.
03:45Le patron de la Cour des Comptes, le président de la Cour des Comptes,
03:48qui dit « La dépense sociale peut être dans une crise de liquidité. »
03:55La crise de liquidité, il faut bien entendre ce que ça veut dire.
03:57Ça veut dire qu'on ne peut pas vous payer.
03:59C'est ça qu'on est en train de dire.
04:00Quand on est en train de dire « La dette est hors de contrôle »,
04:03ça veut dire qu'on peut taper maintenant le mur de la dette.
04:06Alors, je sais bien qu'on va me dire « Oui, mais ça fait des années que vous dites ça, etc. »
04:11« C'est quelque chose, évidemment, qui nous fait peur, c'est pour faire passer des besoins. »
04:15Non, non, non.
04:16On est dans une situation où, concrètement, vous avez le 9 avril dernier,
04:21le président de l'État le plus puissant du monde, qui s'appelle les États-Unis,
04:25a été obligé de revenir totalement sur sa politique
04:28parce qu'il a eu, dans la nuit, une crise de sa dette.
04:31C'est-à-dire, là, il faut rappeler, Donald Trump, le 9 avril,
04:33il a annulé toutes ses réformes, tous ses décrets,
04:36parce que, d'un seul coup, d'un seul, on lui disait « Tu places plus la dette américaine. »
04:39Il y a deux ans et demi, une première ministre anglaise,
04:42la Grande-Bretagne, c'est exactement l'équivalent de la France sans puissance,
04:46a été démissionnée après moins de 50 jours de pouvoir
04:49parce que le FMI était en train de dire « Écoutez, si vous faites ce que vous continuez de vouloir faire,
04:53c'est simple, je débarque. »
04:54La France, pour le moment, depuis des années, est dans le déni
04:57parce que nous avons un paratonnerre incroyable qui s'appelle l'euro,
05:01qui s'appelle la zone euro, vertueuse, avec un déficit à moins de 3%,
05:07excédentaire en commerce extérieur, et donc, par conséquent,
05:10qui n'a pas d'attaque sur la monnaie, et qui peut abriter en son sein,
05:14ni veut ni connu, la deuxième puissance économique de la zone euro,
05:17elle, déficitaire de partout.
05:19Et donc, là, nous avons...
05:20C'est-à-dire que la France, vous voyez, n'a pas d'avantage,
05:22c'est que, juste, elle est dans une logique rétroviseur.
05:25C'est-à-dire, elle refuse de faire les réformes de fonds
05:28qui vont lui permettre de rentrer dans l'autre monde.
05:30C'est pas que, tout d'un coup, ça va vous faire un coup de baguette magique.
05:33C'est qu'on a besoin de ça pour dire « On va se projeter dans un avenir ».
05:37Oui, alors, quand vous dites « Elle refuse », c'est vrai.
05:40Enfin, ces populations, et puis des politiques, peut-être aussi,
05:42qui renoncent par manque de courage,
05:44mais, en même temps, ils ne sont peut-être pas forcément salués.
05:48Et puis, dès qu'ils s'y attaquent, on leur tape dessus également, quoi.
05:52Vous savez, vous regardez, par exemple, un pays qui a fait des réformes incroyables,
05:55l'Espagne, le Portugal, qui ont fait des réformes incroyables.
05:57Parce que, vous voyez, les politiques ressemblent à leurs électeurs.
06:01C'est que, quand le politique ressent le message de sa population,
06:05en fait, il y va.
06:07Et là, vous pouvez être droite-gauche, vous vous rappelez,
06:09les grandes réformes les plus rudes qu'on ait eues en Espagne.
06:12Et toujours pareil, évidemment, quand vous rentrez dedans, c'est terrible.
06:16C'est clair. L'autre jour, j'étais dans une émission de télé,
06:18il y avait une question en disant, est-ce qu'on peut remettre à plat
06:20les finances publiques françaises sans avoir de baisse de pouvoir d'achat ?
06:24Mais si vous vous dites, non, non, mais ne vous inquiétez pas,
06:26on n'aura pas de rigueur, non, non, ça va être un peu dur.
06:29Non, mais là, on se trompe, évidemment.
06:31Oui, oui, on va avoir quelque chose de dur,
06:33mais pas forcément longtemps.
06:34Oui, un an, deux ans, c'est ce qui s'est passé en Espagne.
06:37Et beaucoup plus vite qu'on croit en général.
06:39J'ai l'impression que le mal est plus profond chez nous, Philippe de Sertine.
06:42Ah bah c'est sûr, plus ça dure, plus ça s'approfondit.
06:45C'est vrai, et puis on a multiplié les couches depuis des années dans tous les secteurs.
06:49On est d'accord, on est d'accord.
06:51Et là, nous sommes avec vraiment des questions,
06:52vous voyez sur lesquelles la question de la dépense publique est totalement posée.
06:56Mais quand on dit, c'est tout à reprendre,
06:58ça ne veut pas dire faire des coupes en disant,
07:00on va tout supprimer parce que vous comprenez, ça ne tient pas.
07:02C'est clair qu'à la fin, il va falloir qu'on soit avec un total qui soit plus faible qu'avant.
07:06Mais c'est peut-être aussi en reprenant, on va dire, grand poste par grand poste,
07:10comment peut-on fonctionner différemment ?
07:13Vous voyez, c'est-à-dire à quel moment, en réalité,
07:15on est dans une logique où systématiquement, il y a un problème,
07:18on rajoute de la dépense.
07:19En disant, vous avez un problème dans l'éducation,
07:20ah bah vous inquiétez pas, j'ai décidé dans le premier juge du budget,
07:23dans le ministère des Armées, on vient de faire ça,
07:26vous avez de la défense, pardon.
07:27Mais là, en ce moment, on a tendance à moins parler de la défense.
07:30Mais donc, en disant, il y a un problème, on met plus d'argent.
07:33Attends, simplement, est-ce que tu peux regarder comment ça fonctionne ?
07:36D'où viennent les dysfonctionnements ?
07:37Qu'est-ce qui se passe ?
07:38Pourquoi, par exemple, je parle de l'éducation que je connais, évidemment,
07:40mais dans la défense, tu as énormément de gens
07:43qui sont là pour appliquer des règles, des règlements.
07:47C'est pas des gens qui sont soldats, hein, c'est juste que vous avez une dépense.
07:50À l'hôpital, pareil.
07:51L'hôpital, qui est une logique centralisée, verticale,
07:54est-ce que c'est encore adapté aujourd'hui ?
07:56C'est ça, les questions qu'il faut poser.
07:58Les questions de fond, remettre tout à plat.
08:00Je dis, moi, c'est l'instant 58.
08:02C'est-à-dire, 1958, quand on a le général de Gaulle qui revient au pouvoir,
08:06à l'époque, c'est la guerre, donc il y a un général qui revient
08:08parce que c'est la guerre, mais il va déléguer
08:10à deux économistes ou financiers,
08:12Piné et Ruef, en leur disant, tu remets tout à plat.
08:14Je veux en deux ans que tout soit remis à plat
08:16et qu'on ait le pays qui soit prêt pour une phase nouvelle.
08:19C'est ça qui est aujourd'hui devant nous en France.
08:21Bon, alors ça, c'est une question et un choix politique
08:24des Français en...
08:26Exactement, des Français, vous avez raison, des Français.
08:28Des Français et puis ensuite,
08:30des personnes qui seront au pouvoir en manette.
08:32Enfin, ça peut se faire aussi maintenant, parce qu'il y a des personnes, en fait,
08:34au pouvoir en manette.
08:35Juste, Patrick Rouget, ça peut être aussi une question qui est imposée.
08:38C'est-à-dire que si vous avez une crise de la dette,
08:40comme ont eu les États-Unis ou l'Angleterre,
08:42il est très possible que vous ayez
08:44une grosse crise politique.
08:46Et si vous n'avez pas d'issous, vous n'avez pas de majorité,
08:48vous savez comment ça se finit, ça. Ça se finit par un gouvernement technique.
08:50Oui, c'est vrai.
08:51Juste d'un mot par rapport à la TVA sociale,
08:54cette idée dans l'air relancée
08:56par François Bayrou,
08:57bonne ou mauvaise idée ?
09:00Mauvaise idée si vous ne faites que ça.
09:02C'est-à-dire, il faut mettre peut-être,
09:03vous avez vu en économie, c'est un peu rébarbatif,
09:05il y a des chiffres.
09:06Ce qui rapporte le plus, en fait,
09:08pour l'ensemble des dépenses publiques françaises,
09:12les cotisations sociales, 300 milliards.
09:14Deuxième, la TVA, 220 milliards.
09:17Donc là, on est sur la TVA.
09:18Un point de TVA, 13 milliards.
09:21Lorsque vous regardez après,
09:22vous avez la CSG.
09:23Ce n'est pas considéré comme un impôt,
09:25mais vous voyez, tout le monde le paye.
09:26Donc c'est 120 milliards.
09:27Pour rappel, l'impôt sur le revenu...
09:29On rappelle qu'initialement, ça ne devait pas durer, forcément.
09:31Il y en a pas mal comme ça,
09:33des impôts temporaires en France,
09:34l'un des grands spécialistes.
09:36L'impôt sur le revenu, 88.
09:37Vous voyez, donc on n'est pas tout à fait dans les mêmes montants.
09:40Donc c'est clair, la TVA, c'est évidemment la solution.
09:42On n'a pas une TVA forcément la plus élevée du monde,
09:45alors que dans les prélèvements obligatoires,
09:46c'est-à-dire quand vous faites le total,
09:48on est les plus lourds du monde, entre 1 et 2.
09:52C'est-à-dire que, bien avoir conscience,
09:53quand on est en train de dire qu'on va rajouter de la dépense,
09:55en fait, on va être encore pire qu'avant.
09:57Si vous ne faites pas en même temps l'approche de l'audit complet,
10:05de toutes nos dépenses, absolument toutes,
10:07de l'État, le premier déficit c'est l'État,
10:10les collectivités locales,
10:11et l'ensemble des dépenses,
10:13des dépenses on va dire dissociales.
10:14Un rappel, toujours pareil sur les montants,
10:17388 la retraite,
10:19310 la santé.
10:21C'est-à-dire que vous avez déjà,
10:22on est 446 l'État,
10:23donc on est vraiment avec des montants.
10:25On voit bien, là où il y a les problèmes,
10:27là où on peut éventuellement travailler,
10:29tout remettre à plat.
10:30Parce que si vous ne faites pas ça,
10:31en réalité, vous allez avoir sans arrêt des gens qui vont dire
10:33« Mais pourquoi c'est moi qui paye et pas l'autre ? »
10:34– Bien sûr.
10:35Allez, nous poursuivons avec vous,
10:36c'est passionnant, Philippe de Sertines,
10:38« L'horizon des possibles ».
10:39On va revenir en fait aussi sur des pistes que vous évoquez
10:41pour construire le siècle qui vient.
10:43C'est votre livre,
10:45« La vérité en face » sur Sud Radio, jusqu'à 10h.
10:47– 9h10, Sud Radio,
10:50« La vérité en face », Patrick Roger.
10:53– « La vérité en face » avec Philippe de Sertines,
10:55« L'horizon des possibles économies,
10:58innovation et écologie »,
10:59« Construire le siècle qui vient ».
11:01Il y a beaucoup d'enjeux,
11:02c'est ce qu'on a déjà évoqué tout à l'heure.
11:03Bon, on s'est arrêté en fait sur la France.
11:06Vous voyez les choses à l'échelle planétaire.
11:09Et par exemple, sur la population,
11:11nous sommes environ 8 milliards et demi aujourd'hui.
11:13– Ce n'est pas tout à fait et demi encore,
11:15mais 8 milliards, presque 300 millions.
11:16– On disait d'ailleurs qu'il y avait un déclin,
11:19la démographie, finalement, à l'échelle mondiale,
11:23la population augmente.
11:24– Continue de croître.
11:24– Parce que, continue de croître,
11:26notamment il y a le vieillissement.
11:28On veut tous vivre le plus longtemps possible.
11:32– Oui, et d'ailleurs, vous voyez,
11:33on fait la transition avec la France,
11:35qui va être le problème majeur des pays riches,
11:37c'est que la démographie continue d'augmenter.
11:39Alors, c'est le taux de croissance
11:40qui s'atténue légèrement.
11:42Mais la démographie mondiale continue d'augmenter
11:44avec, effectivement, des zones très, très dynamiques.
11:47L'Afrique.
11:48– Oui.
11:48– L'Afrique va dépasser la démographie asiatique.
11:51Les Asiatiques, aujourd'hui, 4 milliards et demi,
11:534 milliards 7, 4 milliards 8 même,
11:55pour être vraiment sur les derniers chiffres.
11:57L'Afrique est à 1 milliard, un peu plus,
11:591 milliard 400 millions.
12:00Vous vous rendez compte, d'ici la fin du siècle,
12:01en fait, la démographie africaine
12:03va dépasser la démographie asiatique.
12:05Donc, on est sur une trajectoire là où, effectivement,
12:07vous avez beaucoup de jeunes en Afrique.
12:08Mais dans le reste du monde,
12:10et y compris dans les pays pauvres,
12:11comme vous disiez,
12:12c'est l'augmentation d'espérance de vie
12:13qui est aussi ce qui va alimenter le plus
12:16l'augmentation démographique.
12:17C'est-à-dire, c'est une population humaine
12:19de plus en plus vieille,
12:21et on est très content.
12:22Nous, en Europe, en France,
12:23vous voyez, on a une espérance de vie
12:24à 82 ans, on est ravis.
12:27Évidemment, quand vous êtes au Nigeria,
12:28vous avez 55 ans,
12:29soit vous venez en France,
12:30soit vous voudriez aussi avoir 82 ans d'espérance de vie.
12:32– Alors, quelles vont être les conséquences
12:34très concrètes, alors, à l'échelle de la planète ?
12:36Parce qu'on dit souvent que nous sommes trop nombreux.
12:38C'est un discours de certains,
12:40en disant qu'on est trop nombreux.
12:41– Les pays riches, en général.
12:42– Oui, non, mais c'est vrai.
12:43– Les pauvres sont trop nombreux.
12:44– Non, mais parce que notre planète souffre un petit peu.
12:46Vous l'abordez beaucoup, d'ailleurs,
12:48dans votre livre, sur la période, en fait, Covid.
12:49Alors, elle a respiré, la planète,
12:51mais c'est vrai que les gens s'étaient arrêtés de vivre.
12:53Ils sont restés coitrés chez eux.
12:54Donc, bon, on ne va pas aller vers ça, en fait, demain.
12:58Donc, est-ce que la planète peut absorber autant de personnes ?
13:01– Alors, la planète peut, sans problème,
13:03mais évidemment pas en fonctionnant, comme aujourd'hui.
13:04– Eh oui.
13:05– Ça, c'est clair, c'est-à-dire le mode de fonctionnement
13:07que, d'ailleurs, entre parenthèses, l'Occident a inventé,
13:09qui est largement minoritaire dans la population mondiale.
13:12Très, très largement minoritaire
13:13par rapport à ce que nous disions à l'instant
13:15sur les grandes masses des autres continents.
13:17Donc, ça veut dire quoi ?
13:18Ça veut dire, un, que nourrir,
13:20déjà, aujourd'hui, juste avec l'agriculture d'aujourd'hui,
13:22on pourrait nourrir 30% de population en plus.
13:24On perd 30% dans l'année de notre production agricole.
13:27Donc, juste ça, vous avez cette question.
13:30Après, vous avez un mode de fonctionnement de l'humanité
13:32issu de la société industrielle
13:34qui concentre les humains dans des villes.
13:37C'est-à-dire, ce qui frappe...
13:38Alors, je n'ai jamais été dans un satellite autour de la Terre,
13:40mais ce qui frappe, quand vous regardez les photos satellitaires,
13:42c'est que la Terre est un désert, en fait.
13:44Vous avez un désert entre les océans et les terres,
13:47et vous avez des endroits, vous avez des masses d'humains.
13:49– Oui, on voit, mais c'est lumineux quand c'est pris,
13:51évidemment, la nuit, notamment.
13:52– Oui, c'est ça, c'est très frappant.
13:52Vous voyez un espèce de point lumineux
13:54des millions et des millions de gens, et zéro à côté.
13:56– New York était l'emblème d'avant, c'est ce que vous dites,
13:59et aujourd'hui, ça va changer.
14:01Là, j'ai du mal à comprendre.
14:03Ça va être décentralisé et déconcentré.
14:05– C'est-à-dire, quand vous êtes en train de regarder déjà ce qui se passe,
14:07et je répète, ce n'est pas des incantations ou des propositions,
14:11c'est une observation de ce qui se passe.
14:13Vous voyez qu'après la verticalité qui a été la logique industrielle,
14:16nous sommes rentrés dans une logique horizontale.
14:18Dans une logique horizontale, à tout point de vue.
14:20Quand on est en train de parler de cryptoactifs, de bitcoin,
14:23ça veut dire qu'on commence à créer de la monnaie
14:25sans passer par la banque centrale.
14:28Vous voyez, c'est vraiment exactement l'élément symbolique.
14:30Quand vous êtes dans une organisation, y compris Sud Radio,
14:32on va dire qu'on fait diminuer aujourd'hui les lignes hiérarchiques.
14:35C'est-à-dire, on aplatit, on aplatit tout.
14:37Et donc, évidemment, on a cette question sur l'aplatissement du mode de vie des humains.
14:40C'est-à-dire, oui, la vraie question,
14:42et évidemment qu'il nous pose question à la France quand nous sommes en train de dire
14:45« Il faut construire des tours.
14:46C'est aujourd'hui plus rationnel si je garde le système d'avant. »
14:49C'est-à-dire, si je garde le système d'avant, je vais dire
14:51« Ah non, non, mais il ne faut pas que les gens habitent de façon étalée. »
14:54Ça ne tombe pas bien, ce n'est pas ce qu'ils veulent.
14:56C'est-à-dire, vous construisez des tours à la Défense,
14:58en ce moment, elles sont vides.
14:59Oui, c'est vrai.
14:59Mais on continue.
15:00On continue en disant « Ah non, non, mais c'est… »
15:01Il ne faut pas tout de vide, il ne faut pas exagérer.
15:02On n'a jamais eu un taux aussi faible de remplissage.
15:05C'est vrai.
15:06On a près de 30% des tours, aujourd'hui, à la Défense, qui sont visées.
15:09Vous savez ce que vous voyez à la Défense ?
15:10Des chantiers pour construire des tours encore plus hautes,
15:13dont un magnifique qui va être la tour totale.
15:15Donc, ça veut dire que là, vous êtes avec le rétroviseur.
15:17Là, vous êtes exactement, avec ce qu'on disait tout à l'heure,
15:20avec des lois qui vous disent « Ah non, non, mais c'est mieux, il faut faire ça. »
15:22Mais les gens, s'ils ne veulent pas, vous ne pourrez pas le faire.
15:26C'est-à-dire que là, en plus, on est avec un tout petit pays, quoi,
15:2965 millions de Français, bon, ça va, ça se gère.
15:31Vous êtes 8 milliards d'humains, si vous leur expliquez qu'il faut faire ça parce qu'il faut,
15:34mais ils ne veulent pas, vous n'y arriverez pas.
15:36Oui, oui, non, ça c'est vrai.
15:37Dites-moi un dernier mot, Philippe de Certine.
15:39L'intelligence artificielle, on dit que c'est la nouvelle révolution, là,
15:42qui arrive et qui…
15:44Est-ce qu'elle va être positive ?
15:46Parce qu'on a toujours une interrogation avec le progrès technique.
15:50Il nous apporte des choses et il y a des contraintes, en fait, derrière.
15:53Ou en tout cas, il y a des peurs.
15:54En tout cas, vous voyez, ça…
15:55J'irais des peurs comme celles que suscite l'IA,
15:58l'intelligence artificielle générative,
16:00c'est-à-dire vraiment celle qui est apparue depuis deux ans et demi,
16:02si on fait vite, on va dire Tchadjipiti, quoi, si vous voulez.
16:05Là, les scientifiques ont dit « Oula, l'humanité, là, va très, très, très loin. »
16:10Ça rappelle vraiment les débats quand on a eu l'atome et la bombe atomique,
16:13en disant « Est-ce que les humains, là, ne sont pas en train d'inventer l'outil
16:17qui peut les faire disparaître ? »
16:19Eh bien, il faut le regarder de façon différemment.
16:21En disant « Est-ce que les humains ne sont pas en train d'inventer l'outil
16:24dont ils ont besoin pour changer radicalement de modèle ? »
16:27C'est-à-dire pour gagner du temps de vie, concrètement,
16:30si on est très, très concret,
16:31gagner du temps de vie, quand vous êtes médecin,
16:32vous passez 80% de votre temps à faire de la paperasse.
16:35Oui, c'est vrai.
16:36Là, ça ira beaucoup plus vite.
16:37Même à chercher les radios.
16:40Sur les radios, vous passez une radio.
16:41Aujourd'hui, on va comparer avec d'autres radios
16:44pour trouver la maladie éventuellement.
16:45Mais il y aura toujours besoin de l'œil du médecin.
16:47Quand vous êtes un boulanger aujourd'hui,
16:49un petit patron d'un petit commerce,
16:50il va dire « Mais je suis submergé par le temps,
16:53je fais des choses qui ne sont pas mon métier. »
16:55L'IA Générative est en train de vous dire ça.
16:57Donc, vous allez maintenant, on vous propose un outil.
16:59Elle ne va pas faire le pain.
17:00Mais pas du tout.
17:01Et alors là, ça va être une revalorisation
17:03des métiers manuels.
17:05C'est ce que l'on dit avec l'intelligence artificielle.
17:07C'est-à-dire que les gens vont pouvoir travailler
17:09selon leurs compétences.
17:10Et si chacun d'entre nous réfléchit
17:12au temps qu'il perd chaque jour
17:14à ne pas faire ce qu'il aime,
17:16là où il est spécialiste,
17:17vous dites « Mais en fait, il y a des gains fondamentaux,
17:19énormes, gigantesques. »
17:20Et c'est la raison pour laquelle
17:21vous avez des migrations de valeurs en ce moment
17:23qui se passent sur justement
17:25tout ce qui est autour de l'intelligence artificielle.
17:27NVIDIA, pour juste prendre cet exemple,
17:29l'entreprise qui est complètement associée aux puces
17:31qui sont utilisées par l'IA Générative,
17:33il y a 10 ans, valait 10 milliards.
17:35Aujourd'hui, elle vaut 3 000 milliards,
17:36c'est la deuxième valeur du monde.
17:38Elle n'est pas européenne.
17:39– J'ai oublié d'investir, tiens.
17:41– Oui, ça c'est dommage.
17:43Mais NVIDIA aussi d'ailleurs,
17:44elle a subi des variations.
17:46Si notre phase de notre dette,
17:4710 milliards c'était la valeur de Renault,
17:49Renault vaut 14 milliards aujourd'hui.
17:50Si on avait eu un NVIDIA,
17:52on n'aurait plus 10 milliards,
17:53on peut faire.
17:54On aurait 3 000 milliards en face,
17:55tout d'un coup le même prix que notre dette.
17:56Vous voyez, en termes de bilan,
17:58vous auriez rééquilibré.
17:59– Bon, l'horizon des possibles,
18:01je vous invite à lire ce livre de Philippe de Certine
18:03aux éditions Robert Laffont.
18:04C'est intéressant parce qu'évidemment,
18:07il y a des choses qui ne vont pas
18:08et puis on peut aller vers du mieux aussi
18:11à condition de prendre de bonnes décisions.
18:13Ce que vous nous avez dit tout à l'heure.
18:14Merci Philippe de Certine.
18:16Dans un instant, c'est Valérie Expert.
18:18Gilles Ganzman, la partie média.
18:19Et ensuite, les débats qui continuent,
18:21évidemment, sur Sud Radio.
18:22Sous-titrage Société Radio-Canada