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  • 03/04/2025
Avec Louis de Crevoisier, haut fonctionnaire

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-04-03##

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Transcription
00:009h-10h, Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Roger.
00:04La Vérité en face, repartir du réel, la parole aux classes moyennes en matière économique.
00:12C'est ce livre de Louis de Crevoisier et Paul Armand Veillon.
00:17Ce matin, nous recevons l'un des co-auteurs, Louis de Crevoisier. Bonjour.
00:22Bonjour Patrick Roger.
00:23Vous êtes haut fonctionnaire.
00:25Vous avez fait un cursus, j'allais dire normal, pour un haut fonctionnaire.
00:31Un cursus assez classique, mais qui vous emmène au plus haut poste,
00:36c'est-à-dire HEC, bien sûr, l'ENA.
00:40Ensuite, vous avez décidé de vous intéresser aux classes moyennes.
00:44Souvent, on dit qu'il y a une déconnexion entre des hauts fonctionnaires
00:48et justement, les populations.
00:52A travers ce livre, non, c'est l'inverse.
00:54Pourquoi vous vous êtes intéressé aux classes moyennes ?
00:57Je pense que c'est tout l'objectif de ce livre.
00:59C'était de se dire qu'il y a une partie des dirigeants politiques en France
01:03qui se sont déconnectés des classes moyennes.
01:05Il y a une partie de la haute fonction publique aussi qui se sont déconnectées.
01:08Et que par la science économique, et aussi en écoutant les Français,
01:12pour écrire ce livre, on s'est basé sur les cahiers de doléances du grand débat national,
01:16en écoutant les classes moyennes et par la science économique,
01:18on peut essayer de les réconcilier entre eux.
01:23C'était tout le projet de ce livre.
01:25Et d'ailleurs, vous le dites avec votre co-auteur,
01:28nous aussi, on vient de ces classes moyennes.
01:30C'est vrai, c'est important.
01:34Parce que si on est dans des hautes sphères
01:38par tradition familiale,
01:41on ne va pas taper dessus, bien sûr,
01:43mais on peut être déconnecté.
01:45Alors que vous, justement, vous avez encore cet appui sur le réel.
01:48Vous avez raison, c'est aussi le reflet de nos parcours de vie.
01:52Moi, j'ai grandi quand j'étais enfant en Lorraine, par exemple.
01:55Pour autant, le message qu'on essaie de faire passer aussi,
01:59c'est de ne pas opposer les classes moyennes aux élites,
02:03ou les classes populaires aux élites.
02:05Et au contraire, tout le message de ce livre,
02:07c'est de dire qu'il faut plus de mobilité sociale.
02:09Et pour ça, arrêter d'opposer, comme le font certains partis,
02:11les Français entre eux.
02:13Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a 25 propositions,
02:17à la fin, par chapitre, sur un plan économique,
02:19pour faire repartir la Française.
02:21Ce que vous dites, c'est que finalement,
02:23ce qui est essentiel dans une vie, normalement,
02:25c'est de trouver un travail,
02:27de pouvoir se payer un appartement,
02:29un loyer ou une maison, bien sûr,
02:31de manger correctement pour pas trop cher,
02:34de pouvoir s'habiller, etc.
02:36Et ça, les classes moyennes, entre guillemets,
02:39ont de plus en plus de mal à le faire.
02:42Et d'ailleurs, il faut peut-être définir avec vous
02:44ce qu'est une classe moyenne aujourd'hui, telle qu'on l'entend.
02:47C'est une très bonne question.
02:49Il n'y a pas de définition, on va dire,
02:51classique, académique.
02:53Et souvent, on dit que c'est les 50% du milieu,
02:55en termes de revenus, par exemple.
02:57Pour autant, nous, ce qu'on a essayé de faire pour ce livre,
02:59c'est de repartir pour les définir de leurs aspirations.
03:01Et donc, on les définit par leurs attentes.
03:03Pour nous, les classes moyennes, ce sont celles qui se retrouvent
03:05dans des attentes partagées, que sont, comme vous l'avez dit,
03:07un travail qui paye, un mode de vie
03:09qui soit libre mais soutenable
03:11et qu'on puisse continuer avec la transition écologique
03:13et qui aspirent aussi à une forme d'ascension sociale.
03:15Et ce sont ces trois aspirations qu'on a essayé, ensuite,
03:19de développer dans le livre, à travers les 25 propositions
03:21que vous avez mentionnées.
03:23Mais, on pense que la meilleure définition, finalement,
03:25c'est de se dire que ce sont ceux qui se retrouvent dans ces aspirations.
03:27Et, je le disais tout à l'heure,
03:29pour écrire ce livre, on est parti
03:31des cahiers de doléances, du grand débat national.
03:33Finalement, comme vous venez de le dire,
03:35ces aspirations,
03:37nous, la conclusion qu'on en a tirée, c'est que
03:39les attentes des classes moyennes ne sont pas
03:41déraisonnables, elles ne sont pas irréalistes.
03:43Et, au contraire, les classes moyennes, on pense,
03:45ont des attentes raisonnables, auxquelles la science économique
03:47permet de répondre sans tomber dans
03:49la démagogie et le populisme. Et c'est tout le projet de ce livre.
03:51Oui, c'est vrai.
03:53Et alors, quand même,
03:55sur un plan financier, parce que souvent, il faut être très concret,
03:57c'est quoi un foyer
03:59qui gagne
04:01combien, à peu près, pour être classé
04:03dans ces classes moyennes ?
04:07Aujourd'hui, il y a environ
04:0954% des Français qui se retrouvent
04:11dans la notion de classe moyenne. Quand on fait des sondages,
04:13il y a un Français sur deux qui se retrouvent
04:15dans cette notion. Et donc,
04:17ça correspond globalement
04:19à ceux qui sont autour de la médiane
04:21d'un salaire
04:23médian, autour de 2000 euros.
04:25Mais ça peut être moins.
04:27Un revenu, vous dites,
04:29de grosso modo, de 20 à 40 000 euros.
04:31Oui, ça peut être plus.
04:33Annuel, bien sûr.
04:35Ça peut être plus, ça peut être moins, mais
04:37je pense qu'à la fin, la meilleure définition
04:39des classes moyennes, c'est vraiment celle par les aspirations.
04:41Ce sont celles qui aspirent à vivre leur travail,
04:43à avoir une forme d'association sociale
04:45par ce travail,
04:47à pouvoir se déplacer, à pouvoir être propriétaire aussi.
04:49Ce sont ces aspirations qu'on a essayé
04:51de creuser dans le livre.
04:53D'ailleurs, votre livre, comme vous l'avez dit,
04:55c'est issu des cahiers de doléances,
04:57il y a cette habitante du côté de la Nièvre
04:59qui dit qu'on devrait avoir le droit
05:01à une certaine intégrité, de pouvoir
05:03vivre au quotidien,
05:05avoir un respect, le droit de vivre,
05:07le droit de profiter de son travail
05:09pour se payer un resto de temps en temps,
05:11des vacances, etc.
05:13C'est exactement ça.
05:15Je pense que nous, on a essayé de répondre à ce qu'on définit
05:17comme un triple déclassement des classes moyennes.
05:19On dit souvent qu'il y a un sentiment de déclassement.
05:21C'est un sentiment de déclassement qui est lié au travail,
05:23avec une progression aujourd'hui salariale qui est quasi nulle
05:25pour les classes moyennes. Un sentiment de déclassement
05:27qui est lié aussi au mode de vie, qui est remis
05:29en cause par les nécessités
05:31de la transition écologique, et qui est
05:33un déclassement aussi du point de vue de l'ascension sociale,
05:35qui est bloqué.
05:37C'est à ce triple déclassement qu'on a essayé
05:39de répondre à travers ce livre.
05:41La transition écologique que vous évoquez,
05:43telle qu'elle est souvent imposée
05:45entre guillemets par Paris,
05:47parce que c'est souvent des décisions de Paris
05:49ou l'Europe d'ailleurs,
05:51où les classes moyennes ont l'impression qu'on leur tape dessus,
05:53parce qu'une voiture électrique,
05:55personne n'est opposé à s'acheter
05:57une voiture électrique,
05:59sur le fond.
06:01Mais dans la réalité, c'est beaucoup plus cher.
06:03C'est un point qui est très intéressant,
06:05et nous, ce qu'on a retiré de la lecture
06:07de milliers de contributions au grand débat national,
06:09c'est que, contrairement à ce qu'on pense souvent,
06:11les classes moyennes ne sont pas climato-sceptiques.
06:13Bien au contraire, quand on lisait le grand débat national,
06:15elles veulent et elles aspirent
06:17à ce qu'il y ait une intervention publique en faveur de la transition écologique.
06:19Cependant, et c'est le point qu'on souligne,
06:21elles souhaitent que l'intervention publique
06:23en matière de transition écologique soit cohérente,
06:25et donc elles ne comprennent pas, par exemple,
06:27pourquoi l'aérien, le transport maritime sont moins taxés
06:29que les voitures, et elles souhaitent aussi
06:31que l'intervention publique soit équitable.
06:33Donc, elles ne comprennent pas des mesures
06:35qui vont défavoriser davantage
06:37les habitants des petites villes, des villes moyennes,
06:39par rapport aux ménages aisés des métropoles,
06:41et c'est tout le débat qu'on a aujourd'hui, par exemple,
06:43sur les zones à faible émission, les ZFE.
06:45Oui, absolument, les ZFE,
06:47où, effectivement, certains se retrouvaient pénalisés,
06:49ne pourraient plus prendre leurs voitures
06:51pour aller dans les grandes agglomérations,
06:53bien sûr,
06:55même si ce projet va être probablement
06:57enterré, revu et corrigé, en tout cas.
06:59Allez, nous poursuivons dans un instant
07:01avec vous, et on va aller sur les propositions.
07:03Des solutions, parce que c'est particulièrement intéressant,
07:05issu de votre livre,
07:07repartir du réel,
07:09aux éditions de l'Observatoire,
07:11vous pouvez réagir aussi,
07:130 826 300 300,
07:15vous avez entendu ce que vient de dire
07:17Louis de Crevoisier, est-ce que vous êtes d'accord ?
07:19Est-ce que vous vous sentez, vous,
07:21justement, issu de cette classe moyenne ?
07:23Est-ce que vous avez des difficultés ?
07:25Est-ce que vous avez des solutions, des idées ?
07:27Appelez-nous, La Vérité en Face,
07:29c'est jusqu'à 10h, sur Sud Radio.
07:319h10, Sud Radio,
07:33La Vérité en Face,
07:35Patrick Roger.
07:37La vérité en face, repartir du réel,
07:39la parole aux classes moyennes, c'est ce que nous voyons ce matin
07:41dans La Vérité en Face, avec Louis
07:43de Crevoisier, haut fonctionnaire
07:45qui a écrit ce livre,
07:47c'est intéressant qu'un
07:49haut fonctionnaire s'intéresse aux classes moyennes,
07:51parce que souvent, on le disait tout à l'heure,
07:53en début d'émission, on estime qu'il y a souvent
07:55un décalage. Alors, il y a 25 propositions
07:57très intéressantes, très concrètes
07:59dans votre livre, on va les voir tout à l'heure,
08:01notamment, comment faire pour que le travail
08:03paye, plus qu'à travers
08:05les prestations, c'est souvent ce que l'on dit,
08:07la fiscalité, comment se loger, comment se déplacer
08:09et tout, comment consommer.
08:11Consommer, d'ailleurs, c'est intéressant,
08:13parce qu'il y a tout le débat, en ce moment, avec les tarifs
08:15douaniers imposés par les Américains,
08:17et c'est ce que vous dites,
08:19il faut qu'on renoue chez nous
08:21aussi avec ce que l'on peut fabriquer en France
08:23et en Europe, en quelque sorte.
08:25C'est effectivement tout le débat qu'on a observé
08:27hier aux Etats-Unis.
08:29Je pense que ce qu'on a observé hier, c'est la fin
08:31de la mondialisation heureuse. Et finalement,
08:33ce sujet,
08:35les annonces qui ont eu lieu,
08:37ça montre que
08:39les bienfaits absolus du libre-échange
08:41que les économistes ont défendu pendant des années,
08:43finalement,
08:45n'étaient pas aussi défendables
08:47qu'on le croyait. Pour les classes moyennes,
08:49avec la crise sanitaire, on a découvert
08:51que le libre-échange avait contribué
08:53au déclin industriel du nord de la France,
08:55avait contribué à l'effondrement du
08:57Made in France, avait contribué
08:59également à une perte de souveraineté
09:01sur la production de biens critiques, comme les médicaments
09:03ou les batteries.
09:05Oui, mais certains vous diront,
09:07libre-échangistes,
09:09c'est ce qui a permis à tout le monde
09:11d'accéder à beaucoup de produits qui étaient moins chers
09:13parce que fabriqués dans des pays,
09:15alors ça peut être de l'Est de l'Europe
09:17à un moment donné, mais c'était aussi
09:19en Asie,
09:21pour tout un chacun, d'avoir
09:23son téléphone portable, d'avoir
09:25sa machine à laver, ses écrans de télé
09:27qui sont moins chers qu'auparavant, etc.
09:29D'autres biens, non ?
09:31C'est la raison pour laquelle il faut mettre en balance les gains monétaires de l'échange,
09:33les gains non monétaires, comme par exemple
09:35la souveraineté, c'est la raison pour laquelle on propose
09:37dans notre ouvrage une stratégie de
09:39réindustrialisation qui soit sélective,
09:41ciblée en Europe sur des biens critiques
09:43pour notre souveraineté, mais qui aussi bénéficient
09:45aux classes moyennes, par exemple les véhicules électriques
09:47et on l'a vu l'an dernier, la Commission Européenne a remonté les droits
09:49de douane sur les véhicules électriques chinois.
09:51Bah oui, nous-mêmes on l'a fait, c'est-à-dire ce que
09:53fait Donald Trump. Mais de manière plus sélective
09:55que le fond des États-Unis.
09:57Plus sélective, notamment pour faire face
09:59à des pays auxquels
10:01nous font une concurrence déloyale.
10:03Oui, absolument, sauf que c'est vrai
10:05aussi que pendant des années, notre
10:07balance commerciale était plutôt
10:09excédentaire, c'est-à-dire qu'on vendait plus
10:11qu'on achetait.
10:13Nous-mêmes, on a bénéficié de tout cela aussi,
10:15la France. Bien sûr,
10:17les classes moyennes ont été quand même gagnantes.
10:19Il ne faut pas le nier du libre-échange
10:21et de la baisse des droits de douane pendant des années
10:23avec, comme vous l'avez dit, des gains monétaires
10:25aux échanges. Aujourd'hui, on voit bien
10:27et je pense que les classes moyennes y sont attachées, on l'a vu avec la crise sanitaire,
10:29qu'il faudrait équilibrer un peu cette balance.
10:31Oui. Louis de Creuvoisier,
10:33il y a une question fondamentale que se
10:35posent beaucoup de gens souvent, c'est que
10:37le travail doit payer.
10:39Il doit payer pour qu'on vive correctement.
10:41Certains se disent finalement que je travaille
10:43pas, j'aurais quasiment la même chose.
10:45C'est souvent, évidemment, exagéré.
10:47C'est vrai.
10:49Comment peut-on faire ? Quelles sont les solutions ?
10:51Parce qu'on a beaucoup de charges,
10:53évidemment, et c'est pour ça que
10:55finalement, il y en a un petit peu moins à la fin du mois.
10:57Évidemment. Le travail, c'est
10:59le premier chapitre de notre ouvrage et ce n'est pas un hasard.
11:01C'est la première aspiration des classes moyennes,
11:03d'avoir un travail qui paye. Pour ça, comment faire ?
11:05Il y a des propositions qu'on essaie de développer
11:07que vous avez probablement déjà entendues. C'est baisser le coût
11:09du travail, accroître le partage
11:11de la valeur, mais il y a une proposition qui nous semble
11:13plus originale, qui est celle d'un bouclier
11:15salarial qu'on développe dans notre ouvrage.
11:17Qu'est-ce que le bouclier salarial ?
11:19En France, il se trouve que quand vous êtes proche du SMIC
11:21et que vous allez travailler quelques heures de plus,
11:23vous allez vouloir travailler un peu plus, par exemple 8 heures de plus,
11:25la forte diminution
11:27des aides sociales va faire qu'au total,
11:29votre revenu va augmenter d'une seule heure.
11:31Donc, vous n'êtes pas incité à travailler plus. Et l'aspiration
11:33centrale des classes moyennes, c'est que le travail paye plus
11:35mais plus que l'inactivité. Donc, le bouclier
11:37salarial que l'on propose, c'est quoi ? C'est faire en sorte
11:39que quand vous travaillez davantage de temps,
11:41par exemple 8 heures, vous soyez payé au moins
11:4350% au total, de plus
11:45qu'avant. Et donc,
11:47si vous travaillez 8 heures de plus, vous serez payé
11:49au moins, au total, 4 heures
11:51de plus. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
11:53Et c'est la logique
11:55finalement, on s'est inspiré de la logique du
11:57bouclier fiscal qu'avait adopté en ce temps Nicolas Sarkozy
11:59pour protéger les plus riches. On l'a renversé
12:01pour en faire un bouclier salarial pour protéger
12:03les classes moyennes. Et vous dites une baisse générale
12:05aussi de 25
12:07milliards d'euros des cotisations sociales.
12:09On dit, d'accord, mais qui va payer
12:11en fait, à la place ? Comment faire ?
12:13Je pense qu'aujourd'hui, il y a une attente partagée de baisse du coût du travail.
12:15On n'a pas le choix de le faire. La question,
12:17comme vous le dites, c'est comment on finance une telle mesure ?
12:19Ça coûterait
12:21plusieurs dizaines de milliards d'euros au minimum
12:23pour le faire. Donc nous, ce qu'on propose,
12:25c'est deux pistes pour cela,
12:27qui soient équitables, puisque nos finances publiques
12:29sont contraintes. On ne peut pas se permettre
12:31de diminuer les cotisations sociales
12:33sans augmenter en contrepartie
12:35d'autres impôts. On propose pour cela
12:37d'accroître les taux réduits de TVA,
12:39qui bénéficient notamment
12:41aux plus aisés. C'est le cas des taux
12:43de TVA sur la restauration et l'hôtellerie.
12:45Et également de taxer ce qu'on appelle...
12:47Vous allez avoir une levée de boucliers des restaurateurs.
12:49Bien sûr.
12:51Eh oui, parce qu'eux-mêmes disent
12:53on n'y arrive pas.
12:55Et de taxer également
12:57ce qu'on appelle les revenus non-distribués
12:59des plus riches,
13:01c'est-à-dire les revenus qui sont placés dans les holdings.
13:03Et donc, à travers ces deux
13:05sources de revenus, sans les taxer
13:07excessivement, et en particulier, comme vous l'avez dit, pour la restauration
13:09et l'hôtellerie, etc., on a
13:11les moyens de financer
13:13davantage
13:15et de baisser davantage
13:17le coût du travail. On va dire que vous imposez
13:19davantage encore de taxes aussi.
13:21Je pense qu'aujourd'hui, l'attente principale, elle est de baisser
13:23le coût du travail. C'est vrai.
13:25Il y a baisser le coût du travail, mais il y a aussi
13:27faire en sorte que le travail paie plus que l'inactivité.
13:29C'est la proposition que je développais juste avant.
13:31C'est le partage de la valeur qu'il faut développer.
13:33On fait une proposition aussi en ce sens pour simplifier
13:35aujourd'hui le maquis de dispositifs
13:37de partage de la valeur qui existe en France,
13:39d'intéressement, de participation, pour le simplifier,
13:41faire en sorte qu'il bénéficie bien davantage
13:43aux salariés au bas de l'échelle.
13:45Oui, oui.
13:47Il y a ces propositions autour
13:49du travail qui doit mieux
13:51rémunérer. Il y a aussi
13:53se loger.
13:55Comment faire ? Parce que c'est l'un des sujets
13:57essentiels dans notre
13:59société. C'est-à-dire se loger
14:01et on l'a vu depuis 20 à 25 ans,
14:03les prix ont flambé,
14:05ont augmenté. Comment faire ?
14:07Sur ce sujet, nous, on essaye de développer dans le livre
14:09deux axes. Le premier, c'est l'accession à la
14:11propriété. Je pense que c'est fondamental et il y a
14:13une véritable aspiration. Vous voudriez qu'il y ait une société
14:15propriétaire ? Parce que les Français ont envie d'être
14:17propriétaires. Aujourd'hui, il y a 60% des personnes
14:19qui ne sont pas propriétaires qui désirent l'être,
14:21mais qui n'y arrivent pas. Et donc, pour cela, nous, ce qu'on propose,
14:23c'est de transformer
14:25ce qu'on appelle les frais de notaire ou les droits
14:27de mutation, les transformer pour qu'ils ne taxent
14:29plus le prix du bien
14:31que vous allez vendre, mais qu'ils taxent
14:33la plus-value que vous allez faire.
14:35Mais ils sont déjà taxés les plus-values,
14:37non ? Pas par
14:39les frais de notaire qui, eux, taxent
14:41le prix d'acquisition et qui
14:43contribuent à verrouiller le prix du
14:45logement. Et d'ailleurs, je souligne que lors de
14:47la dernière loi de finances, on a par ailleurs augmenté
14:49ces frais de notaire qui contribuent à verrouiller
14:51l'accession à la propriété. Donc ça, c'est le
14:53premier axe. Et le deuxième axe,
14:55c'est de se dire que c'était une attente
14:57qui était fortement exprimée lors du grand débat national
14:59que
15:01on sait qu'il faut construire, on a un déficit
15:03de construction, on a une crise de la construction,
15:05mais on sait aussi, et on ne le fait pas assez, qu'il faut réhabiliter.
15:07Et notamment réhabiliter les centres-villes,
15:09des villes moyennes, des petites villes
15:11qui ont été désertées par les classes moyennes,
15:13par les services publics aussi. Et il faut
15:15donc essayer de réhabiliter
15:17davantage dans les centres-villes.
15:19Et ça, la puissance publique peut également y participer
15:21en réorientant... Comment ? Alors, il faut
15:23réorienter un peu les aides, quoi.
15:25Les incitations, quoi.
15:27Il y a certaines aides qu'on peut réorienter pour les centrer
15:29davantage sur
15:31la réhabilitation.
15:33Mais vous ne tirez pas une balle dans le pied, là, parce que vous dites
15:35qu'il faut supprimer des niches fiscales. Ça fait partie
15:37des niches fiscales, bien souvent, les incitations
15:39à l'immobilier.
15:41Je pense qu'effectivement,
15:43il y a une question de
15:45clarification de la politique du logement
15:47dans son ensemble. On sait qu'il y a, comme vous l'avez dit,
15:49des niches fiscales qui sont efficaces dans la politique du logement,
15:51et justement, c'est aussi l'occasion de les réorienter
15:53pour certaines, d'en supprimer pour d'autres,
15:55mais d'aller aider véritablement ce qu'on veut faire,
15:57savoir aussi ce qu'on veut faire, et notamment
15:59réhabiliter bien davantage qu'on ne le fait aujourd'hui.
16:01C'est une aspiration vraiment très forte qui ressortait
16:03du rendez-vous national en 2018.
16:05Oui, absolument. Alors, je rappelle que
16:07votre livre s'est issu notamment des cahiers
16:09de doléances. Vous êtes allé piocher
16:11dedans. On n'a pas suffisamment suivi
16:13ces cahiers de doléances, non ?
16:15Il y a aujourd'hui beaucoup de débats sur les cahiers de doléances. On a l'impression
16:17qu'ils ont été cachés, qu'ils ne sont pas accessibles.
16:19Nous, ce qu'on répond souvent,
16:21c'est que pour écrire ce livre,
16:23on s'est inspiré de deux matériaux. Il y a eu
16:25les cahiers de doléances qui sont des contributions individuelles
16:27et qui ne sont pas accessibles dans tous les départements
16:29en version numérique, malheureusement.
16:31Ah oui, c'est vrai.
16:33Dans beaucoup de départements, ils sont semblablement accessibles
16:35en version papier aux archives des départements.
16:37Pour d'autres, ils ont été numérisés.
16:39On s'est aussi appuyé sur les comptes rendus
16:41des réunions locales du Grand Débat National.
16:43En 2019, il y a eu 10 000 réunions
16:45dans toute la France, dans les petites villes,
16:47les villes moyennes, qui ont réuni plus de 400 000 habitants.
16:49Ces réunions,
16:51à la différence des cahiers de doléances, ce sont des contributions
16:53collectives qui montrent que les Français savent
16:55débattre, savent trouver des consensus entre eux
16:57et ce n'est malheureusement plus toujours le cas à l'Assemblée nationale.
16:59Oui, absolument.
17:01On ferait bien de suivre
17:03un certain nombre de choses qui avaient été
17:05dites
17:07ou rédigées il y a
17:09déjà quelques années. Repartir du réel,
17:11donc merci Louis de Crevoisier, la parole
17:13aux classes moyennes, aux éditions de l'Observatoire.
17:15C'était particulièrement intéressant,
17:17je le recommande. Dans un instant,
17:19le gagnant des 12 coups de midi,
17:21les gagnants d'ailleurs, qui seront
17:23avec Gilles Gansman
17:25et Christine Bouillaud
17:27et puis ensuite André Bercoff ce midi
17:29avec notamment l'économiste. Alors, je pense que
17:31ils n'ont peut-être pas la même vision des choses, mais c'est intéressant
17:33toujours parce que c'est Charles Gave qui sera dans
17:35la deuxième partie et qui reviendra bien sûr
17:37sur les tarifs douaniers.
17:39Et nous, on se retrouve demain.

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