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  • 28/05/2025
Lors de l'émission l'Heure des Pros du 28/05, Patrice Carmouze, auteur de l'«Eloge de l'à peu près», a évoqué l'ultracrépidarianisme.

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Transcription
00:00– On devrait avoir un peu plus de doutes, c'est-à-dire, là, c'est vrai que si vous prenez le professeur Roux,
00:07il y avait, dans l'opinion, il y avait des gens qui étaient extrêmement partagés,
00:10des gens qui disaient « c'est un génie », des gens qui disaient « c'est un escrou »,
00:12des gens qui disaient « il a raison », des gens qui disaient « il a tort »,
00:15mais on aurait pu dire « j'en sais rien ».
00:17– Exactement, mais souvent ce que je disais, moi souvent, je sais que je ne sais pas, comme disait Jean Gabin.
00:22– Je ne sais pas, c'est quand même pas mal.
00:23– Et c'est Jean Gabin.
00:24– Je ne sais pas, et même quand on vous demande votre opinion, vous pouvez très bien dire « j'en ai pas ».
00:29– Vous avez parfaitement raison, ce serait pas mal.
00:31– Qu'est-ce que, à peu près, sinon cette conviction grandement partagée de savoir ce que l'on ne sait pas,
00:35dans notre société, tout le monde, c'est-à-dire n'importe qui a le sentiment de pouvoir donner son avis sur tout.
00:40Moins on maîtrise un sujet, plus on s'en fait le connaisseur.
00:43En une plaisante divagation, Patrice Carmouz nous promène de Nietzsche à Trenet,
00:47des moines bulgares, aux transhumanistes, en prenant son piano à témoin,
00:50quand le fil de son discours s'en mêle, parce qu'on a beau dire « mais c'est mieux »
00:54quand tout finit par des chansons, et je lisais un extrait du dossier de presse que vous avez donné.
00:59Mais c'est vrai, et je trouve que vous avez raison de sensibiliser à cela.
01:04– Vous savez, c'est ce qu'on appelle l'ultra-crépidarianisme, c'est un mot un peu compliqué.
01:09– Vous pouvez répéter ? L'ultra-crépidarianisme.
01:12– C'est parler de ce qu'on ne connaît pas.
01:13– Il y a deux scientifiques américains qui l'ont annoncé,
01:18qui disent « moins on connaît un domaine, plus on a de certitudes ».
01:21C'est vrai que si vous prenez un scientifique qui recherche depuis des années et des années sur quelque chose,
01:25il est percut de doute, alors que le premier coup y est revenu, il est bouffi de certitudes.
01:31– Oui, mais en même temps…
01:32C'est parti !

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