Bordeaux-Bègles : le récit d'une première ÉTOILE

Sud Radio

Le lundi, c'est les Vraies Voix du rugby avec Yoann Huget et Philippe Spanghero ! Au programme, l'Union Bordeaux-Bègles est devenue ce samedi pour la première champions d'Europe en venant à bout des Anglais de Northampton sur le score de 28 à 20. Une récompense logique, après une saison européenne exceptionnelle. On en discutera avec nos invités Mahamadou Diaby, troisième ligne bordelais et Jean-Pierre Dorian, directeur de la rédaction du journal Sud-Ouest.   Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry  ---  🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/  ---  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##VRAIES_VOIX_RUGBY-2025-05-26##

Transcript

00:00Les vraies voix du rugby, l'émission du lundi qui ne parle que de rugby.

00:04Au sommaire, ce soir, 20h15, l'UBB qui décroche un premier trop frais, la Coupe des champions,

00:09la récompense d'un long parcours.

00:11Un des cadres de l'équipe bordelaise, Mahamadou Diaby, sera avec nous dans quelques instants.

00:15Vers 20h30, une ferveur impressionnante hier à Bordeaux.

00:19Quel impact, quel lendemain pour l'UBB ?

00:21On en parlera avec Jean-Pierre Dorian, le directeur de la rédaction de Sud-Ouest,

00:25qui sera également en direct avec nous.

00:2720h45, J-5 avant la reprise du top 14, les enjeux de l'avant-dernière journée de la phase régulière.

00:33On en parlera avec Julien Tasté, notre invité, l'entraîneur en charge des avants du stade français.

00:39Yoann Huger et Philippe Solanguero sont bien sûr là, tout comme vous.

00:42Au 0826-300, vous êtes les bienvenus pour réagir.

00:46C'est parti pour une heure complètement ovale.

00:50Sud Radio, les vraies voix du rugby.

00:53Bonsoir à tous, bonsoir Yoann Huger.

00:55Bonsoir messieurs.

00:56Très heureux de t'avoir là, à mes côtés, tout comme Quentin Cavanisse.

00:59Bonsoir Quentin.

01:00Bonsoir.

01:01Et bien sûr, Philippe Solanguero.

01:03Salut Philippe.

01:04Salut François.

01:05Du coup, je viens de te mettre une couvercle sur ta tasse de café.

01:07Oui, mais c'est ce que j'ai fait bien sûr, et il ne s'en est pas aperçu Yoann Huger.

01:12Par contre, quand j'arrive en avance, il n'y a personne qui relève.

01:133 milles de retard, on relève.

01:16Par contre, quand il est à 15 milles d'avance, il n'y a personne qui se tourne.

01:21Ce n'est pas grave, ce n'est pas grave.

01:22Mais il faut le souligner.

01:24On est très heureux de t'avoir avec nous.

01:26Et le gel hydroalcoolique est un petit peu plus loin que mon mug.

01:29Donc, à priori, pour l'instant, je ne suis pas en danger.

01:32Les infos de ce lundi, mon cher Quentin, t'es bien ?

01:37Je suis là, je suis à jour, je ne sais pas si vous êtes au courant.

01:41En tout cas, la principale news du week-end, c'est évidemment le premier sacré européen

01:45de l'UBB, grâce à son succès face à Northampton à Cardiff, 28 à 20.

01:50Dans le reste de l'actualité, d'après l'équipe Owen Farrell, qui reste une saison de contrat

01:55au Racing 92, veut quitter le Top 14, il envisagerait même de retourner au Saracens.

02:00Ce week-end, le président de l'EPCR, Dominique Mackay, a officialisé la première coupe du monde des clubs.

02:06Elle aura lieu au mois de juin 2028 en Europe.

02:09Il y aura une seconde édition quatre ans plus tard.

02:12Et puis, enfin, une dernière news qui vient de tomber, c'est le pilier gauche de l'UBB,

02:16Jefferson Poirot, qui a été cité par l'EPCR après les tensions en fin de match face à Northampton.

02:21Oui, l'UBB dont on parlera, bien sûr, à partir de 20h15.

02:25Il soupçonnait d'avoir étranglé Henri Pollock.

02:28Réaction peut-être, Johan ? Normal cette citation ?

02:31Il y a eu une petite Annie Croche à la fin, bousculade, un peu...

02:35Normal, oui, parce que ce sont des gestes qui ne se font pas après,

02:39et après un avertissement, et voilà, il ne va rien se passer de plus.

02:43C'est juste pour la formalité, on va dire, de cette fin de match,

02:47et pour mettre en lumière ce petit accrochage.

02:50Voilà où il s'est fait déchirer son maillot, portant secours à Mathieu Jalibert,

02:53qui s'expliquait à Pollock.

02:56Toujours besoin des avants.

02:57Oui, ça, Mathieu Jalibert le sait.

02:59En tout cas, il y avait une belle solidarité pendant le match,

03:02et aussi après le match, on a pu le voir.

03:05Philippe Sanguero, tu retiens quoi, toi, dans l'actualité ?

03:10La victoire de Castres ?

03:13Pardon ?

03:14La victoire de Castres.

03:15Mais on parlera du top 14 à 20h45.

03:17On parlera du top 14 de la dernière journée.

03:19L'info quand même importante pour l'avenir de cette compétition,

03:22puisque ça fait lien avec la Champions Cup,

03:24c'est quand même cette Coupe du Monde des Clubs qui verra le jour en 2028.

03:27C'est quand même un événement majeur qui doit structurer de façon importante

03:32l'économie des pays qui participent à cette compétition.

03:35Voilà, bon, il faudra voir comment ça s'articule et ça s'intègre dans le calendrier,

03:39parce qu'au moment où on parle de santé des joueurs,

03:42ça sera quand même intéressant à surveiller.

03:45La formule, honnêtement, elle paraît alambiquée,

03:48parce qu'en fait, c'est deux compétitions en une,

03:50mais en fait, cette Coupe du Monde des Clubs,

03:52elle vient remplacer les phases finales de Champions Cup,

03:54donc elle n'ajoute pas de match sur le papier.

03:58On l'espère en tout cas, mais c'est vrai que c'est prometteur,

04:01juin donc, juin 2028.

04:03Ça veut dire qu'on arrête le top 14 ?

04:07Non, pas du tout.

04:08C'est au lieu de faire les huitièmes, quart et demi de Champions Cup,

04:11tu feras des matchs de Coupe du Monde des Clubs.

04:13En fait, ça remplace les phases finales de la Champions Cup

04:17et du championnat de l'hémisphère sud du super rugby,

04:20et donc les phases finales de ces pays-là

04:22deviennent une phase finale intercontinentale,

04:25et donc en fonction des classements des uns et des autres,

04:28et donc il n'y a pas de match supplémentaire.

04:30Donc il faut voir comment ça se précise,

04:33mais donc ces années-là, il n'y aura pas de phase finale de Champions Cup,

04:35et pas de phase finale de super rugby.

04:37Quand on dit Coupe du Monde, est-ce qu'on met les Japonais aussi dedans ?

04:42Tous ceux qui participent au super rugby,

04:45donc il y a quand même fort à parier que d'ici là,

04:48les Japonais intègreront de façon un peu plus massive le super rugby.

04:53On va dans cette direction-là, en tous les cas,

04:56vu le rapprochement Nouvelle-Zélande-Japon qui est en train de se mettre en place,

05:00et donc après, il faudra être en phase finale,

05:03et ceux qui seront en phase finale de super rugby participeront.

05:06On ne verra pas l'émergence d'un nouveau club

05:09comme à une Coupe du Monde de rugby, tous les 4 ans,

05:12sur les nations, et ce seront toujours les grosses nations

05:15qui ne vont pas triompher, mais qui seront sur le devant de la scène.

05:20J'aurais aimé qu'on voit des clubs un peu moindres,

05:25qui prennent de l'expérience.

05:27Effectivement, pour essayer aussi de faire monter le niveau

05:30et de densifier un peu l'esprit de compétition,

05:34en tout cas le nombre de pays qui jouent au rugby.

05:38Mais à voir, en tout cas, c'est une bonne initiative

05:40et ça fait évoluer notre sport que l'on aime tant.

05:46Owen Farrell, au Racing, qui veut partir,

05:49c'est bizarre quand même cette annonce,

05:51parce qu'on a l'impression qu'il va aller entraîner les Saracens,

05:54c'est un peu ce que j'ai lu entre les lignes,

05:57mais je trouve que ça fait quand même,

05:59en termes de communication et d'image pour le Racing,

06:02deux grands joueurs, après Colisil l'an dernier,

06:05et maintenant Owen Farrell,

06:06qui veulent partir avant la fin de leur contrat.

06:08Bizarre.

06:09Oui, c'est qu'il ne doit peut-être pas se sentir à l'aise.

06:11Paris, ce n'est pas une ville qui vit 100% au rugby,

06:15c'est un climat aussi compliqué,

06:18bon, pas trop différent de Londres,

06:21mais ils ont connu pas mal de problèmes à l'interne aussi,

06:24un changement d'entraîneur

06:26pour lequel peut-être il était venu.

06:28Est-ce que c'est pour cette raison-là ?

06:30On ne le sait pas, mais en tout cas,

06:31il a peut-être besoin de se retrouver

06:33et de penser à son avenir également.

06:35Donc s'il a une opportunité de partir pour être entraîneur,

06:38comme tu le dis, des Saracens,

06:39et de penser à son avenir,

06:40il faut qu'il parte.

06:42Sur l'impact pour le Racing, toi Philippe,

06:44tu en penses quoi ?

06:46J'en pense que c'est peut-être un mal pour un bien,

06:48parce que le Racing a su quand même,

06:50à une époque capitalisée sur des noms,

06:53mais qui étaient vraiment des joueurs importants du dispositif.

06:56Et puis au fil des ans,

06:57il y a eu des recrutements un peu manqués

06:59de joueurs importants

07:01qui auraient dû prendre une place

07:02et qui ne l'ont pas prise,

07:03pour X raisons,

07:04mais aussi la dynamique sportive

07:05n'était peut-être pas là

07:07pour favoriser l'intégration de ces joueurs-là.

07:10En tous les cas,

07:11force est de constater quand même

07:12qu'Owen Farrell, il n'a pas complètement pris sa place,

07:14comme s'il avait pas forcément pris avant.

07:17Donc c'est peut-être le moment du côté du Racing

07:20d'alléger sa masse salariale.

07:21C'est peut-être un autre recrutement.

07:23Et d'alléger la masse salariale aussi un petit peu.

07:25Donc un mal pour un bien.

07:27Et le Racing a oeuvré pas mal de mois

07:30sans Owen Farrell également,

07:31donc ce ne sera pas une perte

07:33entre guillemets sportive

07:35très importante pour le Racing,

07:36parce qu'ils savent qu'ils peuvent jouer,

07:38et ils ont joué sans lui,

07:39pas mal de temps dans la saison.

07:41On suivra ça bien sûr.

07:43Cette nouvelle qui est parue aujourd'hui

07:46chez les confrères de l'équipe.

07:49On va se retrouver dans un instant

07:51pour revenir sur le sacre de l'Union Bordeaux-Beigle,

07:54ce premier trophée dans le palmarès

07:57de ce jeune club, l'Union Bordeaux-Beigle.

08:00Vous pouvez bien sûr nous appeler au 0826 300 300

08:02sur Sud Radio, les radios du rugby.

08:04Les vraies voix du rugby, l'émission du lundi

08:06qui ne parle que de rugby,

08:08avec UADUG, avec Philippe Slanguero,

08:09avec vous au 0826 300 300,

08:12Quentin Cabanisse, toute l'équipe est là bien sûr,

08:14pour parler notamment de l'info du week-end,

08:17l'UBB sacré, qui décroche un premier trophée,

08:20la Coupe des champions,

08:22qui récompense un long parcours,

08:24depuis 2006 que cette union a été créée.

08:28Un des cadres de l'équipe bordelaise est avec nous,

08:30c'est Mamadou Diaby,

08:32Mamadou Diaby, Mamad, comme on l'appelle.

08:35Il est avec nous et surtout on est heureux

08:37parce que c'est peut-être le seul joueur

08:38qui a encore de la voix.

08:39Salut Mamad !

08:41Salut !

08:43Merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.

08:45Comment ça va depuis samedi soir ?

08:47Parce que vu les images qu'on a vues

08:49de la ferveur bordelaise,

08:51on se dit quand même que les nuits ont dû être très très courtes.

08:55Les nuits ont été courtes, effectivement.

08:58Les miennes un peu plus longues que celles des autres.

09:01J'étais un peu là pour superviser un peu tout le monde,

09:03moi, en sorte que tout se passe bien.

09:06Donc j'ai un peu plus dormi que certains.

09:08Mais oui, les nuits ont été courtes.

09:10Mais bon, c'est normal.

09:13T'as été impressionné, toi, par l'accueil.

09:16On va bien sûr revenir sur le match et tous les détails,

09:19et plus largement aussi sur ton implication à l'UBB,

09:23mais quand même sur cet accueil du public bordelais.

09:27C'était quand même massif.

09:28Moi qui suis originaire de cette ville,

09:30j'avoue quand même que j'ai été impressionné

09:32par la ferveur dans les rues

09:34quand on connaît le centre de cette ville.

09:38Alors, on s'attendait à voir du monde,

09:41mais autant de monde, c'est vrai que c'était presque irréel,

09:46et c'est vrai qu'on a tous été impressionnés

09:49par la ferveur au retour à Bordeaux.

09:52Ça aide à réaliser ?

09:56Ah ben là, pour le coup, oui.

09:57Je peux vous dire que quand vous voyez autant de monde,

10:00là, vous réalisez.

10:01Donc, non, non, c'était vraiment bois vivant.

10:05Bon, Yoann UG est avec nous, bien sûr.

10:07Philippe Spanguero également.

10:08Une question, Yoann, pour Mamad ?

10:10Une question déjà.

10:11Félicitations, Mamad,

10:12parce qu'on sait que tu as œuvré depuis le début dans ce club

10:15et tu es une figure importante.

10:18Merci beaucoup.

10:19Aujourd'hui, c'est dur pour vous, je pense,

10:23de réaliser l'impact de cette étoile sur ce maillot,

10:27mais en tout cas, la suite de la saison,

10:31tu la vois comment ?

10:33La récupération, est-ce que vous avez déjà un peu planifié tout ça ?

10:37Ben là, c'est tout frais.

10:40Au niveau de la semaine, on est encore un petit peu dans le flou.

10:44Je crois qu'on va reprendre mercredi.

10:47Bien évidemment, il va falloir se remettre en activité

10:51parce qu'il y a un match important dimanche à préparer.

10:56Mais bon, c'est un peu le lot de toutes les équipes

10:59qui gagnent la Coupe d'Europe.

11:00Ce sont des semaines un peu délicates à gérer.

11:03Mais bon, ce qu'on se dit, c'est que ça aurait été aussi délicat à gérer

11:07si on n'avait pas gagné.

11:08Dans les têtes, ça n'aurait pas été différent.

11:10Et puis, tu le sais très bien, à ce moment-là de la saison,

11:13c'est aussi beaucoup la tête qui prend le relais.

11:16Donc, je pense qu'on est content de pouvoir préparer

11:20quand même cette semaine avec une victoire,

11:22même si elle va être un peu courte.

11:24Il n'y a pas une soirée ce soir ?

11:25À J-2, souvent, c'était la meilleure soirée.

11:28Sous la fatigue.

11:30Oui, il y en a qui vont faire des prolongations, c'est sûr.

11:34Mais pas toi.

11:35Toi, tu es sérieux.

11:36Non, pas moi.

11:38Philippe Slanguero avec Mamad Diaby,

11:40troisième ligne, cadre de cette équipe de l'Union Bordebelles.

11:44Bonsoir.

11:45D'abord, comme Yoann, félicitations.

11:47On a quand même tous vibré devant notre télé

11:49parce qu'on était fiers d'être français

11:51et puis forcément derrière vous.

11:53Donc, toi, tu es là depuis 2017.

11:55Tu as vu quand même l'évolution de ce club.

11:56Tu penses justement de la façon dont ça se joue

11:59dans les têtes, dans les moments clés comme ça.

12:01On sent quand même une bascule cette saison

12:04dans la confiance collective.

12:06Alors, à l'intersaison, on s'est tous interrogés

12:08sur la façon dont vous aviez digéré la finale de l'année dernière, etc.

12:12On sent vraiment que vous en avez fait une force.

12:14Comment tu l'analyses, ça,

12:16cette capacité à se renforcer autant après un échec, quelque part ?

12:22Je dirais qu'il y a quand même des échecs

12:26qui forgent quand même.

12:29C'est vrai que cet échec en finale de l'année dernière,

12:33de par la nature de l'échec,

12:35avec cette grosse défaite,

12:37le fait que ce soit notre première finale,

12:40je pense que c'est quelque chose quand même

12:42qui a été tellement dur à encaisser,

12:45dur à vivre sur le moment,

12:47que ça nous a renforcés.

12:50En fait, le sentiment qui régnait

12:52au moment d'attaquer cette finale,

12:54c'est qu'on ne voulait absolument pas relivre

12:56la déception de l'année dernière.

12:58Donc, ça s'est construit tout au long de la saison,

13:00avec beaucoup de remises en question, bien évidemment.

13:03On a analysé ce qu'on faisait de bien,

13:05ce qu'on faisait de moins bien.

13:07Le travail du staff a été très conséquent aussi.

13:11Ils ont mis beaucoup de moyens

13:13pour qu'on puisse être compétitifs

13:15dans les moments clés.

13:17Et ça a apporté ses fruits.

13:19Ça veut dire quoi, beaucoup de moyens ?

13:21Ça veut dire faire appel à des ressources supplémentaires ?

13:23Des ressources extérieures ?

13:25Oui, des ressources extérieures.

13:28Je pense aussi qu'ils se sont remis en question

13:30sur la façon d'aborder l'équipe,

13:36sur le management, sur les rotations,

13:40le fait d'avoir un effectif frais au bon moment.

13:43Tout ça, ça fait partie d'une remise en question.

13:46Et on le voit, le travail du staff,

13:49il est colossal,

13:51et ça nous impacte positivement.

13:54Cette préparation, on avait l'impression

13:57que la pression a été très bien gérée par votre groupe.

14:01On a l'impression que ce groupe vit de façon très légère,

14:04ce type même de finale,

14:06alors qu'il aurait pu y avoir un peu de tension.

14:08Vous étiez quand même favori,

14:10premier de la phase de poule.

14:13Northampton était un peu l'épouvantail

14:16qui avait semé un peu le désordre

14:18en allant notamment s'imposer au Leinster.

14:21Comment vous l'avez appréhendé,

14:23parce qu'il y avait le souvenir de Marseille,

14:25mais pas que ?

14:27Oui, bien sûr.

14:29On n'a pas abordé avec légèreté.

14:31Il y avait quand même pas mal de tension,

14:33mais je dirais que c'était une tension assez contrôlée.

14:37C'est un signe de maturité.

14:40On arrive à gérer cette tension-là

14:43et ne pas s'inscrire dans quelque chose de négatif

14:46qui t'apporte du doute.

14:48On arrive à performer le jour J.

14:52Je pense qu'on a grandi, en fait.

14:54On a grandi par rapport

14:56à toutes les mauvaises expériences du passé.

14:58Et pourtant, il y a eu un peu des hauts et des bas dans ce match.

15:01C'est un peu la spécialité maison.

15:03Oui.

15:05Vous partez bien.

15:08Un moment, on a l'impression que vous allez prendre le large,

15:11et puis ça se termine à 20 partout à la mi-temps.

15:15Ensuite, ça s'est refusé à Pollock.

15:18On a l'impression que ça peut aussi basculer du mauvais côté.

15:21Est-ce que toi, tu l'as ressenti comme ça sur le terrain

15:24ou ensuite sur le banc quand tu supportais les copains ?

15:28Ah oui.

15:30On savait que la pièce pouvait tourner d'un côté ou de l'autre.

15:33Après, c'est comme ça souvent dans les finales.

15:36C'est des matchs à suspens.

15:39Nous, la particularité, c'est que c'est vrai, on aime se faire peur,

15:42même au cours de la saison.

15:44Les gens qui nous suivent, maintenant, ils ont l'habitude.

15:47Ils savent qu'avec nous, il faut bien s'accrocher à son canapé

15:50parce que ça bouge un peu.

15:53Johan, avec Namath Diaby,

15:56troisième mime de l'UBB, qui est avec nous en direct.

15:59Je suis d'accord avec toi, ça bouge un peu.

16:01Mais sur cette finale, on n'a jamais senti vraiment Northampton

16:04d'avoir la même mise sur ce match.

16:07Je ne sais pas si c'est le bon mot, fébrile.

16:10En tout cas, je ne sais pas comment tu l'as ressenti sur le terrain,

16:13mais on n'a pas senti cette équipe en pleine possession de ses moyens.

16:18Peut-être que vous les avez sûrement contrées dans votre façon de jouer,

16:21dans la manière de les affronter en prenant leurs points forts

16:25et avec leur tête d'affiche.

16:28Je ne sais pas si toi, tu as vraiment senti une crainte de leur part

16:31pendant ce match, parce qu'ils ont très peu tenu le ballon

16:34et dans la densité physique, vous étiez bien au-dessus.

16:37Oui, il y a deux choses.

16:40Je pense qu'ils ont été surpris par notre densité physique.

16:43Même si on a pris un essai en premier,

16:46quand même dans les collisions,

16:49dans la dimension physique, on est bien rentrés dans le match.

16:52Je pense qu'ils ont senti.

16:55Forcément, ça a dû les refroidir un petit peu.

16:59Il faut savoir qu'ils ont livré aussi une grosse performance face au Leinster.

17:03C'est vrai que ce n'est jamais facile

17:06de sortir deux grosses performances comme ça

17:09sur des matchs importants.

17:12Je pense que quand ils ont senti qu'on était dans le match,

17:15qu'on était présents physiquement, ça les a un petit peu refroidis.

17:18Comme tu dis, on a senti que

17:21on avait quand même l'ascendant dans le match,

17:24même si on a fait des erreurs qui ne nous ont pas permis

17:27de prendre le large.

17:30Vous avez sorti deux grosses prestations contre le Stade Toulousain.

17:33Et là, contre Nord-Saint-Anne, vous vous avez étouffé.

17:36Vous êtes à même de penser que tout est possible.

17:39D'enchaîner ces deux grosses prestations d'affilée,

17:42c'était le défi à relever pour vous ?

17:45Oui, exactement.

17:48Défi gagné, on le rappelle, quand même.

17:51Philippe Swinguero peut-être une question encore sur le match

17:54qui nous a tenus en haleine.

17:57Je vois ce que dit Johan sur le fait qu'il y avait

18:00une forme de sérénité.

18:03Et à la fois, il n'y avait que ce plus 8 qui ne nous a pas non plus

18:06complètement rassurés.

18:09Il y a eu quand même une série de choix

18:12de pénaltouches.

18:15Et ça, c'est les joueurs qui le sentent.

18:18Mais parfois, on disait que plus 11 aurait été mieux.

18:22Leur choix, je le comprends totalement.

18:25Le seul moment où peut-être eux aussi, ils ont eu peur,

18:28c'est cette première action où ils enchaînent les temps de jeu,

18:31ça va à une vitesse.

18:34Là, je me suis dit, s'ils arrivent à tenir ce temps tout demi-temps,

18:37physiquement, les Bordelais vont l'avoir dur.

18:40Et je pense qu'ils ont tout laissé pendant cette phase de jeu

18:43qui a duré plus de 4 minutes, je crois.

18:46Et après, ils n'ont jamais retrouvé cette fluidité qu'ils ont vue

18:49et après, ils perdent 2 gros joueurs.

18:52Vous leur avez fait perdre 2 gros joueurs en 10 minutes.

18:55Je ne sais pas si c'est ça qui a changé.

18:58C'était le plan, tu peux le dire aujourd'hui.

19:01Coup de genou, bon coup de genou pour démarrer.

19:04Il n'y avait que ces 2 temps dans l'équipe qu'il fallait éliminer.

19:07Il revenait de blessure, le pauvre depuis février.

19:10Il repart sur KO.

19:13Tu as raison dans ton analyse.

19:16C'est vrai que cette première séquence,

19:19grosse séquence, les a fatigués aussi.

19:22Parce que franchement, pour l'avoir vécu, c'était intense.

19:25Ils ont peut-être tout lâché au début.

19:28C'est possible aussi.

19:31Comme on dit en physique, ils sont partis trop vite, trop fort et ils ont explosé.

19:34Philippe, avec Mamad.

19:37Pour moi, j'analyse un autre moment du match

19:40qui ressemble un peu à la demi-finale.

19:43Vous avez souvent eu du mal à l'entame des 2e mi-temps.

19:46En demi-finale contre Toulouse, on a vu que vous démarrez très fort.

19:49Après, Toulouse revient dans le match.

19:52On sent un point de bascule à un moment-là.

19:55Vous remettez un coup d'accélérateur, notamment sur les zones de ruck.

19:58Vous leur faites une guerre pas possible.

20:01Mentalement, on sent que vous reprenez le match en main complètement.

20:04J'ai ressenti un peu ça, même si on ne sentait pas l'équipe de Northampton

20:07capable de vous inquiéter.

20:11Vous n'arrivez plus à être réaliste comme en 1re mi-temps.

20:14Il n'y a pas de point de marqué.

20:17J'ai en tête une action où Northampton revient quasiment sur vos 5 mètres

20:20et peut marquer et quelque part renverser le match.

20:23Et là, à nouveau, comme contre Toulouse,

20:26on sent qu'il y a un déclic collectif où vous reprenez vraiment la main sur le match.

20:29C'est comme ça que je l'ai analysé de la télé.

20:32Il y a quand même des moments de fragilité où on sent

20:35qu'il y a le caractère collectif de cette équipe qui reprend le dessus.

20:38Et j'imagine que de match à match, ça conforte la confiance.

20:41Oui, bien sûr, tu as raison.

20:44C'est quelque chose sur lequel on a travaillé.

20:47C'est vrai qu'on n'arrivait pas à endiguer ces enchaînements d'erreurs

20:50et de fautes qui nous mettaient dans le dur

20:53et qui faisaient qu'on se faisait peur jusqu'au bout.

20:56On a beaucoup travaillé là-dessus.

20:59On a essayé par une action positive,

21:02un ruck gagné ou un contest ou autre,

21:06à casser cette spirale négative.

21:09C'est vrai que de plus en plus, on arrive à identifier ces moments-là.

21:12Après, on sort de repartir de l'avant.

21:15Mais ce n'est pas facile parce que des fois,

21:18quand tu es dans le match et que tu n'as pas un regard extérieur,

21:21pour rattraper une faute, tu essaies de faire quelque chose de bien.

21:24Du coup, tu surjoues et tu refais une faute.

21:27Une faute appelle une autre faute.

21:30Tu laisses l'adversaire revenir.

21:33Ça se travaille par des scénarios à l'entraînement.

21:36Beaucoup de communication entre les leaders.

21:39C'est un gros travail qu'on a fait là-dessus.

21:42Est-ce que la musique de Yannick Bru vous a servi sur le match ?

21:45La musique pendant l'entraînement ?

21:48Ah oui ! Par contre, c'était plus fort à l'entraînement.

21:54On ne sait pas s'il s'est préparé pour le match ou pour la troisième mi-temps.

21:57On ne sait pas dans quel sens c'était.

22:01Un des points un peu chauds de ce match, c'est ton carton jaune.

22:08J'imagine que le laps de temps où il y a vidéo

22:11ou où M. l'arbitre prend sa décision,

22:14dans ta tête, tu trembles ou tu te dis que ce ne sera que jaune ?

22:18Honnêtement, non.

22:21Au départ, je vois le premier angle de la vidéo.

22:24En allant dans le placard, je n'ai pas l'impression

22:27d'y avoir été très violemment.

22:30Je demande à l'arbitre si mon placard est bon.

22:33Il me fait un signe de la tête.

22:36Quand je revois la vidéo sur l'écran géant du stade,

22:39dans un autre angle, je me dis

22:42que peut-être que je vais aller m'asseoir un petit moment

22:45sur le banc.

22:48Mais à aucun moment, je n'ai pensé que ce serait rouge.

22:51J'ai quand même mis les bras.

22:54Il y a eu une circonstance atténuante où il s'est baissé au moment du contact.

22:57C'est dommage parce que c'est mon premier carton jaune

23:00de la saison.

23:03Ça fait deux ans que je n'avais pas pris de carton jaune.

23:06Il faut choisir ses moments pour le prendre.

23:09C'est dommage.

23:12L'issue était bonne.

23:15Ça faisait partie de l'histoire.

23:18Ça gâche un peu le plaisir, même dans l'allégresse générale.

23:21Est-ce que toi, perso, tu te dis

23:24que tu n'aurais pas dû ?

23:27Oui, sur le moment, c'est embêtant.

23:30En plus, je me sentais bien. J'étais bien dans mon match.

23:33C'est toujours embêtant, sur une finale,

23:36de laisser l'équipe à 14 dans des matchs aussi importants.

23:39Ils ont été solidaires.

23:42Ils ont bien géré

23:45le temps où je n'étais pas là.

23:49Franchement, on ne se sort pas trop mal.

23:52Il avait l'aiguille du rugby.

23:55Il y a eu une première action aussi.

23:58Elle n'est pas relevée.

24:01On a vu que tu avais mis un premier coup d'épaule.

24:04Il y a eu un tête-contre-tête avec le 6.

24:07Tu n'as pas revu le match ?

24:10Je n'ai pas fait attention à celui-là.

24:14Il n'y avait pas beaucoup de vitesse,

24:17mais il y a eu le contact tête-contre-tête.

24:20Tête-tête ou épaule-tête ?

24:23Tête-tête.

24:26Il ne faut pas non plus revenir sur tous les moments du match.

24:29C'est trop tard maintenant.

24:32C'était le jour de l'UBB.

24:35En tout cas, Mahmad le mérite.

24:38C'est quoi pour toi l'issue ?

24:41C'est terminé après cette saison ?

24:44Ou il y a un après ?

24:47Comment tu prévois les choses ?

24:50Personnellement ?

24:53Je suis encore sous contrat l'année prochaine.

24:56Je vais te mettre à la retraite.

24:59Je pensais que tu étais au boost pour ça.

25:02J'ai encore une année.

25:05Je suis en pleine possession de mes moyens.

25:08C'était Johan qui m'avait préparé la question.

25:11Pour le moment,

25:14on va continuer à jouer.

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