00:00Et on continue à parler cinéma avec Olivier Benkemoun qui a décidé ce matin de nous donner quelques frissons.
00:06Comme on n'est pas allé à Cannes, enfin tous, collectivement, on a dû se contenter du peu que les salles voulaient bien nous donner ces deux dernières semaines.
00:13Et bien finalement, il y a des trucs pas mal du côté de l'horreur et du fantastique.
00:18Camilla ? Quoi ? On est maudites ? Qui ça nous ? Tu me fais peur.
00:23Les maudites, par exemple. Premier film de l'espagnol Pedro Martin Calero, pris de la critique à Gérard Armé.
00:28L'histoire d'une étudiante madrilène. Il y a toujours des étudiantes dans les films d'horreur.
00:32Elle s'appelle Andrea. Elle est poursuivie par une silhouette maléfique qu'elle seule peut voir à travers les écrans, les téléphones, les téléviseurs.
00:40Silhouette bien flippante qu'il pourrait avoir avec sa mère qu'elle n'a jamais connue elle-même.
00:45Une mère liée à un meurtre atroce à des milliers de kilomètres de là en Argentine, dans les années 90.
00:50Très bon suspense, très belle trouvaille visuelle et bien efficace.
00:54La mort n'est pas contente.
01:03La mort n'est pas contente du tout dans Destination Finale Bloodline, sixième volet d'une franchise qui ne plaisante pas avec la mort.
01:09Je ne sais pas si vous aviez vu les précédents.
01:11Moi je ne peux pas, j'avoue, je n'y arrive pas.
01:13Le précédent c'était il y a 14 ans, vous étiez un enfant.
01:15C'est à la fois du grand spectacle, il y a une certaine forme de virtuosité pour imaginer et filmer des enchaînements de petites choses qui amènent les personnages à mourir les uns après les autres dans des pires souffrances.
01:27Par exemple, une vis mal accrochée à un plafonnier, une mauvaise vibration, un fracond d'alcool qui se répand et vous vous retrouvez pendu, étranglé un ventilateur de plafond, les pieds dans le feu.
01:38Par exemple. Et Taroc qui adore les cascades et les cascadeurs, il y a une scène qui pourrait entrer dans le Guinness Book de la cascade.
01:46Ils mettent le feu, alors à un moment il y a une tour panoramique façon restaurant comme on en avait dans les années 70.
01:51Pour la scène ils ont fait à peine à la plus vieille des cascadeuses hollywoodiennes.
01:54Elle s'appelle Yvette. Yvette Ferguson, elle a 71 ans et pour la scène elle prend totalement feu.
02:00C'est une énorme performance, parce qu'à son âge on ne fait plus ça normalement.
02:04C'est une belle femme Romain.
02:04Donc, certains voudraient que cette séquence rentre dans le livre des records dans la catégorie plus vieille cascadeuse d'avoir pris feu au cinéma.
02:11Je m'envoie.
02:12Ce n'est qu'en acceptant la mort qu'elle passera son chemin.
02:16Bonne chance.
02:17Voilà, ça c'est pour ça.
02:20Vous avez déjà pris feu ?
02:21Moi, non. Mais peut-être bientôt.
02:25Vous pouvez nous en dire plus ou pas ?
02:27Non, je ne peux pas vous en dire plus.
02:30J'en ai déjà dit trop.
02:32Vous avez joué une merguez ?
02:34Merci pour cette analyse cinématographique.
02:38Voilà, pour terminer sur une belle série de mœurs,
02:40mercredi prochain dans les salles Sors Chim de Kiyoshi Kurosawa,
02:45qui signifie carillon au japonais.
02:47Tout le monde connaît le japonais.
02:48Un simple étudiant, encore un, dans un tranquille cours de cuisine au Japon,
02:53entre deux cuitions d'oignons frits et le découpage de poulet,
02:56perd totalement sa zénitude, parce qu'il entend un petit bruit dans sa tête.
02:59Un bruit qui rend fou.
03:01Le bruit est insupportable.
03:02Le problème avec les cours de cuisine, c'est qu'il y a souvent des couteaux à proximité.
03:05C'est extrêmement cinématographique !
03:07Ça crie en japonais.
03:10Il finit en sushi, tout ça.
03:11Panique mortelle en cuisine.
03:13Ce film japonais ne dure que 45 minutes,
03:14mais le réalisateur, qui s'appelle Kurosawa,
03:16s'est parfaitement joué avec les émotions du public.
03:19C'est du frisson de qualité, monsieur.
03:21Voilà, trois exemples.
03:22Et je termine pour dire que, d'une façon générale, le cinéma de genre se porte assez bien.
03:27Voilà, Bloodline, sixième volet, qui a coûté 50 millions de dollars.
03:3150 millions ?
03:32Oui, à peine.
03:32C'est très peu.
03:33Yvette aussi, hein ?
03:34Elle ne prend pas cher, Yvette.
03:36Voilà, a rapporté en dix jours 187 millions dans le monde,
03:40dont 95 aux Etats-Unis.
03:42En France, il a déjà fait plus de 300 000 entrées.
03:45Donc, conclusion, Tarek, les jumps depuis les tours de 300 mètres, c'est bien.
03:49Mais les jumpscares, en bon français, les sursauts de frayeur, c'est carrément ouf.
03:53Vous n'avez jamais fait de film d'horreur comme ça ?
03:55Vous n'avez jamais participé à ce genre de...
03:57Non, mais peut-être bientôt.
03:58Ah, décidément.
04:00Alors, il va prendre feu, il va couper des jambes.
04:04En vrai, je suis un peu en train de me spoiler.
04:08Sur le prochain, je fais un tout petit truc en mode...
04:11Prends feu.
04:12En mode Yvette.
04:13Découpage de jambes.
04:13En mode prends feu et en mode film d'horreur.