- 26/05/2025
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00:00Bonjour Thibaut de Montbréal. Bonjour Sonia Mavouk. Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:07Vous êtes avocat, président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure.
00:11Avec vous ce matin, Thibaut de Montbréal, nous allons aborder les différents défis sécuritaires auxquels nous faisons face
00:15et ils sont tellement nombreux. Mais tout d'abord, ces actes de malveillance et de sabotage à Cannes et plus largement dans le sud-est.
00:22Dans un communiqué, deux groupes revendiquent ces actions. Ils se présentent comme des groupes anarchistes,
00:27rappelons que près de 160 000 foyers ont été privés d'électricité à Cannes, près de 45 000 à Nice.
00:33Des actions terroristes, dénoncent à la fois Christian Estrosi, le maire de Nice et Éric Ciotti.
00:38Thibaut de Montbréal, est-ce que c'est le cas ? Est-ce que vous jugez aussi que ce sont des actions terroristes
00:42et des formes plus largement de déstabilisation de grande ampleur ?
00:45Ce sont à l'évidence des actes qui sont des actes de pré-guérilla.
00:51C'est de la déstabilisation à des fins politiques et qui ont pour effet de paralyser la capacité d'un pays à fonctionner.
01:01Je voudrais préciser une chose importante.
01:03On a beaucoup parlé, à juste titre, puisqu'en plus c'est dans le communiqué des gens qui ont revendiqué cette action,
01:09de l'émotion qu'il y a eu au Festival de Cannes, où les gens n'ont plus préparé que trois heures avant la cérémonie.
01:15Mais ça c'est l'écume des choses. La réalité, et c'était traité à la marge dans les sujets,
01:22c'est qu'au bout de quelques heures il n'y a plus à manger, c'est le chaos de la circulation,
01:26donc il y a un gros problème d'intervention des véhicules de secours.
01:29160 000 habitants, ce sont des endroits complets où la vie est paralysée.
01:35L'électricité, Sonia Mabrouk, c'est la vie aujourd'hui.
01:40Et c'est le nerf de la guérilla.
01:41Mais c'est le nerf de la guérilla. Quand vous coupez le courant, vous coupez complètement la capacité d'une société à s'organiser,
01:49y compris sur le plan sécuritaire.
01:51Vous savez, Churchill disait, il y a neuf repas chauds entre la civilisation et la barbarie.
01:56Et c'était à une époque où la vie allait moins vite.
01:59Aujourd'hui, on a beaucoup souri de voir que les festivaliers cherchaient des sandwiches dans les distributeurs,
02:06parce que les palaces avaient la cuisine qui ne fonctionnait plus.
02:08Ça, ça a duré quelques heures. Mais qu'est-ce qu'on fait si ça dure deux ou trois jours ?
02:12Moi, ce que je pense, je vous le dis très sincèrement, on est dans une période où la violence augmente,
02:17où l'extrême gauche cherche à provoquer le chaos.
02:19Et la meilleure façon de provoquer le chaos dans un pays, c'est de couper l'électricité.
02:23Et il y a un précédent, c'est qu'il y a quelques semaines, en Espagne et au Portugal,
02:27il y a eu un événement dont les services de renseignement tentent à penser,
02:32et il y a des enquêtes en cours partout, officielles et officieuses,
02:35que c'est le produit d'une cyberattaque d'une puissance étrangère,
02:39sans doute russe, mais parce qu'il n'y a pas de 36 États capables de faire ça.
02:42Et on a vu qu'il a fallu, à certains endroits, jusqu'à 12 heures pour rétablir le courant.
02:48Et au-delà de 12 heures, c'est le moment où l'armée a failli être déployée.
02:52C'est-à-dire qu'il a été envisagé de déployer l'armée au bout de 12 heures.
02:55Ça veut dire qu'on pourrait avoir cela en France ?
02:57Je ne sais pas si on a en face...
02:59Mais nous sommes vulnérables aujourd'hui, Thibaut de Montbéel, à ce point-là ?
03:01Mais nous sommes extrêmement... Mais pas que nous !
03:03Tous les pays... Aujourd'hui, encore une fois, tous les pays occidentaux,
03:07et tous les pays d'une manière générale, fonctionnent grâce à l'électricité,
03:12et grâce, au sens le plus large du terme, à l'informatique.
03:15Or, l'informatique ne peut pas fonctionner sans électricité.
03:18Donc, aujourd'hui, les artères d'une société moderne, c'est l'électricité,
03:24et s'en prendre à l'électricité, ce sont des actes extrêmement graves.
03:28Il ne faut surtout pas traiter ça par-dessus la jambe.
03:30Et ça fait des années que les groupes d'extrême-gauche s'en prennent,
03:33notamment dans le massif central, dans la région de Grenoble, dans le Linnousin,
03:36aux infrastructures d'Enedis, des RTE.
03:40Ah non, ça c'est une première.
03:42Et moi, je pense que ce sont des tests,
03:44et qu'un jour, on aura quelque chose de plus vaste et de plus coordonné,
03:49et qu'en fait, la coupure du courant sera un acte préparatoire à des choses plus graves.
03:54En tout cas, c'est à cette logique-là qu'il faut se préparer.
03:56On entend votre alerte, évidemment, venant de vous, ça prend tout son sens.
03:59Dans l'actualité, Thibaud de Montbréal, ce cri de colère,
04:02un cri du cœur d'une mère qui a perdu son fils,
04:04Elias, tué à coups de machette à Paris en janvier dernier
04:07pour avoir refusé de donner son téléphone portable.
04:10Dans une lettre publiée dans le Figaro, la mère d'Elias demande
04:12« Qui s'est moqué de mon fils ? »
04:14Ces deux adolescents de 16 et 17 ans
04:16qui, en toute impunité, écrit-elle, réitèrent, dévoilent avec violence
04:20ces deux adolescents qui, malgré une interdiction juridique d'entrer en contact,
04:24se retrouvent régulièrement autour du stade Jules Noël pour commettre des délits.
04:29Qui a tué son fils, au-delà, évidemment, de ces deux individus, Thibaud de Montbréal ?
04:33À la fin de la décennie précédente,
04:36quand je parlais d'ensauvagement de la société,
04:38tout le monde me tombait dessus en disant que c'était excessif, etc.
04:40Mais là, on est au cœur de la démonstration d'un ensauvagement
04:44et de l'impuissance de la réponse en face.
04:47Pourquoi ?
04:48Parce qu'on a affaire à une action d'une gravité extrême,
04:52deux jeunes qui en tuent un autre,
04:54avec une machette qui était un outil qui, il y a une quinzaine d'années,
04:57était beaucoup moins présent sur le territoire,
04:59ce qui induit des conséquences, des implications culturelles
05:02dont personne ne parle, mais enfin...
05:04C'est ce qu'elle dénonce aussi.
05:05J'en profite.
05:05Elle dit responsabilité des médias qui n'osent pas parler de machette.
05:08Bien sûr, une machette.
05:09Dit-elle.
05:09La machette, c'est un instrument qui vient d'Afrique.
05:11C'est comme ça.
05:12Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a jamais eu sur le territoire français.
05:14Ça veut dire qu'aujourd'hui, il y en a beaucoup plus
05:16et qui sont utilisées comme armes.
05:17Je le constate et les statistiques le démontrent.
05:20Ce que dit également cette maman éplorée,
05:22c'est que c'était toute l'impuissance de la justice.
05:25Voilà.
05:26D'abord, l'un des deux agresseurs était, me semble-t-il,
05:30déjà poursuivi comme une service de police pour des faits de violence.
05:34Et ensuite, ce qu'elle dénonce, c'est que maintenu en liberté,
05:37en réalité, alors qu'ils n'ont pas le droit de communiquer,
05:39ils continuent à communiquer.
05:40Ça renvoie à l'exigence absolue d'une sévérité accrue.
05:46La loi Attal va dans le bon sens,
05:48mais il faut aller encore plus loin en matière de réponse
05:53à la délinquance violente des mineurs.
05:55Il faut que le jeune délinquant sente instantanément la réponse de l'État.
06:00Pour des faits de violence grave, je ne parle même pas de meurtre,
06:03mais pour des faits de violence grave, ce sont des privations de liberté,
06:06ce sont des réponses immédiates que le jeune doit sentir.
06:10Aujourd'hui, ce que nous considérons globalement
06:12comme de la bienveillance dans notre réponse à la délinquance des mineurs,
06:15en face, c'est considéré comme de la faiblesse.
06:16On comprend, et beaucoup de nos auditeurs et téléspectateurs,
06:20évidemment, sont d'accord avec vous,
06:21mais par exemple, comment expliquer la décision de certains juges,
06:23comme ce cas à Cannes ?
06:26Par un jugement, le tribunal administratif,
06:28là en l'occurrence, a annulé la décision de la mairie de Cannes,
06:31ayant conduit en 2022 au retrait de l'autorisation d'occupation
06:34du domaine public d'un commerçant sur le marché de la Boca.
06:38Ce commerçant, l'homme, n'est autre que le père d'un adolescent
06:40impliqué dans l'agression d'une octogénaire.
06:43Ça avait fait les gros titres des médias.
06:45Alors, le maire, David Lissner, il assumait, Thibaut de Montbréal,
06:48une sorte de, comment dire, de faire porter la responsabilité
06:51des actes du fils à la famille,
06:53mais la justice ne l'entend pas.
06:55En tout cas, certains magistrats ne le comprennent pas.
06:57Alors là, c'est une affaire très technique,
06:58parce que c'est une décision d'un juge administratif
07:00sur la base de textes qui ne prévoit pas directement
07:04de sanctions pour les activités du père.
07:07Donc là, c'est l'avocat qui...
07:08Oui, oui, non, non, mais parce qu'il faut être très précis,
07:10parce qu'avant de faire des procès en laxisme
07:14ou en faiblesse de la justice,
07:15la faiblesse de la justice est un sujet.
07:18Là, c'est un tout petit peu différent,
07:20mais pour élargir...
07:21On ne peut pas l'étendre, vous voulez dire,
07:22à la responsabilité, normalement ?
07:24Là où je rejoins évidemment David Lissner
07:26et je réponds à votre question,
07:28c'est qu'il faut réfléchir à une possibilité
07:30très largement accrue
07:32de responsabiliser les parents
07:34pour les actes des enfants mineurs.
07:35C'est ça le sujet.
07:37Quand un enfant mineur cause un acte préjudiciable
07:40à l'ensemble de la société,
07:42et c'est qu'il a d'une certaine manière
07:45échappé à l'autorité de ses parents,
07:49il faut impliquer de plus en plus les parents,
07:52il faut les responsabiliser.
07:53Ensuite, il faut qu'il y ait des enquêtes
07:54pour savoir s'ils ont une forme de responsabilité.
07:56Mais lorsqu'on a un multidélinquant,
07:58un multirécidiviste,
08:00dont les parents ne s'occupent pas,
08:02parents qui par ailleurs bénéficient
08:04d'un certain nombre d'aides de la société,
08:06il faut évidemment qu'ils se sentent eux-mêmes,
08:08les parents, touchés et vulnérables
08:11par une réponse de la société.
08:12C'est un combat protéiforme
08:14et il faut que la société réponde
08:15sur tous les fronts,
08:17y compris sur le front de l'autorité parentale.
08:19Ce que vous dites, le combat protéiforme,
08:21je vais dans un autre domaine,
08:22on poursuit notre entretien sur CNews et Europe 1
08:24avec les suites du rapport sur les frères musulmans
08:27qui suscite, vous le savez, Thibaut de Montbréal,
08:29de très nombreuses réactions politiques.
08:30Le journal du dimanche a insisté hier
08:32sur ce que ne dit pas ce rapport,
08:34autrement dit des territoires entiers,
08:36sous la coupe des islamistes
08:37qui veulent contrôler,
08:38c'est ce que disent les renseignements,
08:39l'avis du berceau au tombeau.
08:41S'il n'y a pas de sursaut,
08:43vraiment cette fois-ci à la hauteur
08:44de la gravité de la situation,
08:46quel est le risque selon vous ?
08:47Comment vous le qualifiez ce risque pour notre pays ?
08:49Alors ce n'est pas moi qui veux le qualifier,
08:51c'est l'ancien président de la Fédération
08:53des organisations islamiques d'Europe
08:55qui s'appelle Shaqib Ben Makhlouf
08:56et qui dit,
08:58et c'est une citation que j'extrais
08:59de la page 20 du rapport,
09:01donc c'est le document des services de renseignement
09:02que je lis,
09:03il dit la chose suivante.
09:04Le cadre juridique européen
09:06permet de présenter le modèle
09:08d'un musulman décent
09:09qui est considéré comme un bon modèle
09:11pour propager l'islam de manière positive,
09:13sans attirer l'attention
09:14sur le fait que nous islamisons l'Occident.
09:17La réponse est là.
09:18Ce n'est même pas un risque,
09:20c'est un programme annoncé.
09:21Alors c'est le programme annoncé
09:22par des gens qui sont des ennemis,
09:23ce sont nos ennemis,
09:25et nous avons la chance,
09:26parce que c'en est une,
09:27d'avoir une alerte.
09:29Ils attirent notre attention.
09:31Ils ne dissimulent rien,
09:32Sonia Mabrouk,
09:33de leur volonté
09:34et de leur objectif.
09:35Ils le disent aussi ouvertement
09:36que ce qui est écrit
09:37dans ce rapport.
09:39Voilà le risque.
09:40Et la difficulté qu'on a,
09:42et on l'a entendu
09:43au travers des réactions politiques
09:44depuis quelques jours,
09:46c'est que beaucoup de gens,
09:47avant ils n'en parlaient pas,
09:48ils disaient que c'était faux,
09:49qu'on était paranoïaque
09:50lorsque l'on pointait ce risque.
09:52Ensuite, maintenant que ce risque
09:53est établi par les services
09:54de renseignement,
09:55eh bien,
09:56ils le disqualifient
09:57en disant,
09:57oui, mais regardez
09:58combien ils sont,
09:59quelques centaines,
10:00comment on ne va pas
10:01se laisser terroriser,
10:02etc.
10:02Mais ce serait vrai
10:03si on était en ordre de bataille.
10:06Ce serait vrai
10:06si on avait pris
10:07la mesure du risque.
10:08Si on prend la mesure du risque
10:09à fond,
10:10et qu'on met tous les moyens
10:11aujourd'hui
10:12de l'État.
10:14Mais bien sûr.
10:15Mais après des années
10:16de décennies,
10:17de compromissions,
10:18voire de soumissions,
10:20elle peut être encore gagnée.
10:20Mais alors,
10:21c'est là où j'allais en venir.
10:22Vous employez les bons mots,
10:23c'est la compromission,
10:24la soumission.
10:25Aujourd'hui,
10:25l'objectif,
10:26pour faire très court,
10:27il y a les frères musulmans,
10:30dont on a beaucoup parlé
10:31depuis une semaine,
10:32il y a aussi les salafistes.
10:33Et le grand mérite
10:33de l'enquête
10:34de William Molinier
10:35dans le JDD,
10:36c'est de rappeler
10:37que, en fait,
10:38ce sont les deux.
10:39Les frères musulmans,
10:40pour faire court,
10:40sont plutôt dans l'antrisme
10:42discret,
10:43en faisant semblant
10:43de respecter
10:44et d'adhérer
10:45aux lois de la République.
10:46Et les salafistes
10:47sont plus dans une logique
10:48de séparatisme culturel,
10:49c'est d'ailleurs
10:50de créer une contre-culture musulmane.
10:52Mais les deux
10:52sont aussi dangereux
10:53et concourent
10:54au même objectif d'islamisation.
10:56C'est pour ça que moi,
10:56je préfère parler
10:57avec d'autres
10:58de risques frérots salafistes.
11:00Et une fois
11:01qu'on a identifié
11:02ce risque,
11:04eh bien,
11:05il faut faire très attention
11:06parce que la tentation,
11:07et on va voir au municipal
11:08l'année prochaine,
11:10c'est dans 11 mois,
11:11la tentation,
11:12ça va être
11:12de la part des listes
11:13de droite et de gauche,
11:15compte tenu
11:15de la fraction
11:16de plus en plus importante
11:17de nos compatriotes musulmans,
11:19qui ne sont pas
11:20dans leur intégralité
11:21dans cette logique
11:22d'islamisation,
11:23mais qui sont manipulés
11:25par les islamistes
11:26avec des techniques
11:26de victimisation
11:27qui sont très bien décrites
11:28dans le rapport.
11:29Le risque,
11:30c'est de faire
11:31du clientélisme
11:32et de tomber
11:33dans le panneau,
11:34de prendre sur les listes
11:36qu'on soit
11:36candidat
11:39de droite,
11:40de gauche,
11:40écologiste,
11:41et de prendre
11:41quelqu'un
11:42qui est en réalité
11:44dans une logique
11:45d'entrisme,
11:46parce que c'est la stratégie
11:47pour que dans 10 ans,
11:48dans 15 ans,
11:49il y ait des grands électeurs
11:50qui puissent voter
11:51au sénatorial
11:51et qui puissent influencer
11:53la politique locale
11:55et nationale
11:55dans la direction
11:57que souhaitent les islamistes.
11:57Je nous disais exactement
11:58il y a quelques jours
11:59le préfet des Hauts-de-Seine,
12:01Thibault de Montréal,
12:01qui avait dit
12:02que ce n'est pas tant
12:02les listes communautaires
12:04qui peuvent poser souci,
12:06mais effectivement
12:07que des candidats
12:08infiltrent des listes
12:10grand public,
12:11assumées,
12:12et qui,
12:13comme vous le dites,
12:14arrivent à influencer la politique.
12:15C'est un péril,
12:16c'est un péril
12:17qui, par exemple,
12:17est parfaitement documenté.
12:21Notamment,
12:21il y a un organe turc
12:22proche des frères musulmans
12:23qui s'appelle la Dianet,
12:24qui est un organe gouvernemental,
12:25qui est dans cette logique
12:26de construire l'entrisme
12:27en connaissant nos faiblesses
12:29et en utilisant
12:30nos propres lois
12:30contre nous-mêmes.
12:31Alors,
12:32il y a le risque frérot salafiste
12:33que vous avez décrit
12:34et il y a le passage à l'acte,
12:35c'est-à-dire,
12:36il y a ce long cortège
12:38d'attentats islamistes
12:39et il en est un
12:39qui a visé un couple
12:40de policiers chez eux,
12:42égorgés,
12:42il faut dire le mot,
12:44devant leur enfant
12:45qui avait à l'époque
12:45trois ans.
12:46Il s'agit de l'attentat
12:47de Magnanville.
12:48Vous représentez,
12:49maître,
12:50l'un des deux policiers,
12:51Vanessa Schneider.
12:51Le procès en appel
12:52démarre aujourd'hui.
12:53C'est le procès
12:53de la complicité,
12:55l'accusé suspect
12:57et, dites-vous,
12:58vous le dites depuis des années,
12:59l'un des islamistes français
13:00les plus dangereux.
13:02C'est un des plus dangereux
13:04parce que c'est un
13:04des plus intelligents.
13:06Il s'exprime
13:06de façon posée,
13:08de façon structurée.
13:10Il essaye
13:11de faire opérer
13:12sur la cour
13:14et sur tous les gens
13:15une forme de séduction
13:17et tout ça
13:19au service
13:20d'une radicalité
13:22islamiste
13:23absolue
13:24qui est étayée
13:25par le dossier,
13:26qui est étayée
13:27par le comportement
13:28de son environnement,
13:29de son frère notamment,
13:30qui est également
13:30un individu extrêmement dangereux
13:32qui a lui aussi
13:32fait des séjours
13:33sur zone.
13:34Donc on est face
13:35à un écosystème,
13:36il y a un accusé,
13:37mais qui s'inscrit
13:37dans un écosystème
13:38qui est glaçant.
13:39Je vous le dis
13:40comme je l'ai ressenti
13:40avec tous les acteurs
13:43de ce premier procès
13:43qui s'est déroulé
13:44dans une ambiance
13:45extrêmement tendue
13:46et j'espère évidemment
13:49que l'accusé
13:50ressortira de ce procès
13:51en appel
13:51avec la peine maximum
13:52comme en première instance.
13:53Sachant Thibault de Montbréal,
13:54je ne sais pas
13:55s'il faut l'évoquer
13:55ouvertement,
13:56mais vous-même,
13:57vous êtes souvent
13:58la cible
13:58d'attaques,
14:00en tout cas
14:01de menaces
14:02verbales,
14:03je n'en dirais pas plus,
14:04donc vous êtes à la fois
14:05un conseil,
14:06un avocat
14:06et très engagé
14:07au mépris,
14:09au détriment
14:09de votre sécurité
14:10Il y a eu un certain
14:12nombre d'incidents
14:13et notamment
14:14en marge de ce procès,
14:16le frère justement
14:17de l'accusé
14:17avait un projet
14:19contre moi
14:20qui fait l'objet
14:20d'une information judiciaire
14:22dans laquelle,
14:23pour l'instant,
14:23c'est toujours soumis
14:24au secret de l'instruction
14:25mais dans laquelle
14:25il y a des éléments
14:26à la fois intéressants
14:27et très inquiétants
14:28et qui renforcent
14:29la réalité
14:31de cet écosystème islamiste
14:33qui est parfois,
14:35qui tente parfois
14:36de renverser notre société
14:37en jouant nos règles
14:38contre nous,
14:39ce sont les frères
14:40héros salafistes
14:40et qui parfois
14:41jouent la violence
14:42pour que les gens
14:43qui comme moi
14:43et comme d'autres
14:44sont des combattants
14:45anti-islamistes
14:46et bien soient intimidés
14:49et vous savez,
14:49il y a la fameuse phrase
14:51c'est que
14:51vous en intimidez un
14:52ou vous en tuez un
14:53pour en terroriser mille
14:55écoutez,
14:56pour ma part,
14:57moi je vais continuer
14:58parce que je pense
14:58que c'est une question
14:59vitale pour notre pays.
14:59Il en faut beaucoup
15:00pour vous terroriser
15:01fort heureusement.
15:02Vous allez continuer
15:03et...
15:03Oui mais ce n'est pas beau
15:04que ça me dépasse
15:05très largement.
15:07Ce qui est en jeu,
15:08c'est l'avenir
15:08de notre pays,
15:09c'est l'avenir
15:10de mon pays.
15:11Les poilus
15:12ne sont pas morts
15:12en 14-18
15:13pour que nous cédions
15:15et nous refusions
15:16de combattre,
15:17de regarder dans les yeux
15:18ce danger
15:19qui est un danger
15:20encore une fois
15:20qui est documenté
15:21parce que nos ennemis
15:22nous annoncent le programme
15:23et quand un programme
15:24est annoncé,
15:25il n'y a pas d'autre choix
15:26que d'aller combattre
15:27ses ennemis.
15:28Encore une fois,
15:28c'est eux ou nous
15:29et rendez-vous dans 30 ans
15:30et j'espère que nous aurons gagné.
15:32J'en suis pas certain
15:33mais il faut que chacun
15:33se réveille
15:34à tous les niveaux
15:34de la société.
15:35Eux ou nous,
15:36on entend votre cri d'alerte.
15:39J'allais vous poser
15:39une question plus politicienne
15:41mais je vais m'arrêter là.
15:42Je trouve que ce que vous dites
15:43sur le pays
15:43est beaucoup plus important.
15:45Je vous remercie,
15:45Thibaut de Montréal.
15:46J'allais vous demander
15:46si vous êtes engagé en politique
15:48mais vous êtes engagé
15:49pour la France.
15:50Ça vaut tous les combats,
15:51je pense.
15:51Je suis un patriote
15:52depuis toujours.
15:54Merci, Thibaut de Montréal.
15:55C'était votre grande interview
15:56et à bientôt.