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  • 26/05/2025
Avec Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs à
Narbonne, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, auteure d’un “Journal de la fin de vie” (publié chez Fayard)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-05-26##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:05Claire Fourcade, bonjour.
00:07Bonjour.
00:08Merci d'être avec nous, vous êtes médecin soins palliatifs à Narbonne,
00:11vous êtes présidente de la Société Française d'accompagnement et de soins palliatifs
00:15et auteure d'un livre publié chez Fayard qui a pour titre journal de la fin de vie,
00:19Claire Fourcade, l'aide à mourir, les soins palliatifs,
00:23deux textes qui seront mis au vote demain à l'Assemblée Nationale.
00:27Je dis bien à l'Assemblée Nationale, ensuite ces textes iront au Sénat
00:32puis reviendront à l'Assemblée Nationale.
00:34Seront-ils définitivement adoptés ou pas avant l'élection présidentielle de 2027 ?
00:40Nous verrons.
00:40En attendant, dans le texte sur l'aide à mourir,
00:46les députés ont approuvé samedi la création d'un délit d'entrave à l'aide à mourir,
00:52caractérisé par le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher
00:55de pratiquer ou de s'informer sur le sujet.
01:00Vous protestez, vous n'êtes pas contente.
01:04Alors, je proteste bien sûr parce que ce texte prévoit
01:07qu'on puisse exercer des pressions morales ou psychologiques
01:11à l'encontre des personnes qui chercheraient à s'informer.
01:13Or, nous soignants, qu'on soit médecin de soins palliatifs
01:16ou qu'on soit par exemple psychiatre,
01:18notre travail est d'essayer de soutenir le désir de vie des patients
01:21et pouvoir être accusé en soutenant ce désir de vie
01:26de vouloir empêcher les gens de mourir.
01:28C'est notre travail d'empêcher les gens de mourir.
01:30Et c'est pour nous une vraie attaque contre les soignants.
01:33Ce délit d'entrave qui, non seulement a été voté par les députés,
01:36mais a été aggravé.
01:37Les peines encourues ont été aggravées en séance.
01:40Et donc, c'est pour nous un vrai déni de notre travail
01:44et de ce qui fait notre quotidien.
01:45– Alors, Catherine Vautrin, la ministre de la Santé,
01:49a tenu à calmer tout le monde en disant
01:51« Rassurez les députés, ce que l'on est conduit à dire,
01:55et vous-même, dans un cercle amical, familial,
01:57est évidemment une approche personnelle
01:59qui n'est pas constitutive d'un délit d'entrave. »
02:04Comme beaucoup de choses dans ce texte,
02:07beaucoup de choses sont floues
02:08et beaucoup de choses sont sujettes à interprétation.
02:11Le même article de la loi rend possible
02:13pour une association de se porter partie civile.
02:16Qu'est-ce qui se passe si un patient change d'avis ?
02:19On a déjà parfois des pressions de certaines associations
02:21favorables à l'euthanasie et au suicide assisté.
02:26Comment ce texte va-t-il être interprété ?
02:28Quelle pression ça va mettre sur les équipes soignantes ?
02:32Le désir de mourir exprimé par certains patients
02:34est souvent quelque chose de flou,
02:36quelque chose d'ambivalent,
02:37quelque chose qui doit s'écouter.
02:39C'est toujours des situations extrêmement complexes
02:40et des situations douloureuses.
02:42Comment on peut travailler sous la pression judiciaire
02:45d'une association qui nous menace
02:47ou qui nous accuse de ne pas écouter correctement ?
02:50Claire Forcade, est-ce que ça veut dire
02:51qu'un soignant qui ne voudra pas aider un patient
02:55à mourir pourra être poursuivi ?
02:58Dans le texte, il est prévu qu'un soignant
03:01puisse utiliser sa clause de conscience.
03:03C'est particulièrement vrai pour les médecins
03:04qui peuvent se retirer à condition
03:07d'avoir trouvé quelqu'un pour les remplacer,
03:09ce qui n'est pas forcément quelque chose de facile.
03:12Mais cette clause de conscience,
03:14autant elle est assurée pour les médecins,
03:16autant elle est beaucoup plus floue
03:17pour les autres professionnels de santé
03:18qui sont également impliqués.
03:20Nous travaillons en équipe
03:21et donc tous les professionnels de santé sont impliqués.
03:23L'infirmière, l'aide soignante
03:25à qui une clause de conscience a été refusée,
03:28l'ensemble des personnes qui interviennent
03:29dans une équipe de soins.
03:31Et donc là aussi, il y a de vraies difficultés
03:33pour nous à envisager l'avenir.
03:35En ce qui concerne le texte sur les soins palliatifs,
03:38est-ce qu'il vous convient ?
03:40Oui, globalement, c'est un texte
03:42qui est plus technique et médical sur l'accès aux soins.
03:45Ce qu'on espère, c'est qu'il va améliorer
03:47l'accès des personnes qui en ont besoin.
03:50Tous les jours en France,
03:51500 personnes meurent sans avoir eu accès
03:53aux soins dont elles auraient eu besoin.
03:55Ça fait une toutes les six minutes.
03:57Et donc on espère que ce texte va contribuer.
03:59Mais bien sûr, ce qui va compter le plus,
04:01c'est le budget qui sera voté au mois d'octobre prochain,
04:04plus que ce texte.
04:05Mais bien sûr, ce texte est au moins symboliquement,
04:08et je pense qu'il sera voté demain
04:09avec une très large majorité,
04:11il vient dire que la nation se préoccupe
04:13de ces personnes.
04:14Oui.
04:15Merci beaucoup, Claire Fourké.

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