Le train de l’Aubrac a survécu !

Sud Radio

14/08/2024

Avec Jean-Luc Gibelin, vice-président aux transports de la région Occitanie.

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##LE_COUP_DE_FIL_DU_MATIN-2024-08-14##

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00:00On parle de l'Obrak, le train de l'Obrak qui a réussi à survivre, on en parle avec notre premier invité, Jean-Luc Jibelin, bonjour.

00:12Bonjour.

00:13Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes le vice-président au transport de la région Occitanie.

00:19Le train de l'Obrak, racontez-nous, qu'est-ce que c'est que ce train de l'Obrak ?

00:23C'est un train tout à fait important qui fait la liaison entre Béziers et Neussarg et Clermont-Ferrand,

00:30qui est un train sur une ligne merveilleuse, une des deux grandes lignes du massif central,

00:37avec de nombreux ouvrages en terre et de nombreux tunnels.

00:42C'est une ligne sur laquelle il y a eu les premières électrifications lorsque c'était encore les compagnies à la vapeur.

00:56Et ça reste une ligne de vie très importante pour le département de la Lauzère, de l'Aveyron et les hauts cantons de l'Aveyron.

01:10Exactement, raison pour laquelle les pouvoirs publics et les collectivités locales se sont mobilisés pour la sauver,

01:16parce que ce que vous avez dit est important, c'est un train, une ligne de train qui passe par le massif central

01:21avec beaucoup d'ouvrages d'art, des ponts, des tunnels, ça veut dire que ça coûte cher à entretenir.

01:27Oui, c'est une ligne évidemment qui a un coût d'entretien élevé.

01:34Les anciens, quand ils avaient décidé de construire cette ligne,

01:38évidemment ils n'avaient pas fait toutes les études qui seraient faites aujourd'hui,

01:43mais d'une certaine manière heureusement, parce que je pense qu'aujourd'hui il y aurait beaucoup d'experts

01:48qui nous diraient qu'il ne faut pas faire cette ligne et ce serait vraiment très dommage.

01:54Donc c'est une ligne qui a un coût important, mais c'est une ligne comme les autres lignes ferroviaires qui appartient à l'État.

02:01C'est l'État qui est propriétaire de l'infrastructure ferroviaire, c'est donc à l'État de l'entretenir

02:06et nous sommes évidemment très mobilisés pour qu'il n'oublie pas ce territoire qui est aussi un territoire national.

02:14Alors un chantier de rénovation a coûté en tout 43 millions d'euros, si je ne m'abuse,

02:18financé à plus de 90% par l'État et 8,5% par SNCF Réseau.

02:23Est-ce que ça a été difficile d'obtenir ces crédits ou pas ?

02:28Le chantier dont vous parlez, c'est la partie qui a été faite entre Saint-Chély et Neussarg.

02:33Voilà, c'était la partie la plus vécue sur 26 kilomètres.

02:37Voilà, et donc ça a été important, c'est 55 kilomètres de voies qui sont en cours de rénovation

02:46puisque le chantier se terminera fin octobre de cette année.

02:50Il y a 40 000 tonnes de ballast, il y a 46 000 traverses qui auront été mobilisées.

02:56Mais il y a eu en 2023 et en 2024 des opérations sur la partie Occitanie

03:03de manière importante, 9 millions en 2023, 7 millions en 2024,

03:08pour réaliser aussi des travaux.

03:11Et cet ensemble nous permet de sortir de la zone où nous étions dans les travaux d'urgence.

03:16Et là, nous rentrons dans les travaux de maintenance.

03:21Il y en a encore beaucoup à faire parce qu'il faut évidemment conforter.

03:26Mais l'intérêt de cette opération, et notamment celle qui a lieu actuellement du côté de Saint-Chély,

03:33c'est que nous avons fini ce qui était considéré par les experts comme les travaux d'urgence

03:39qui risquaient d'amener à une suspension des circulations.

03:43Oui, ça a été compliqué d'obtenir ces financements de la part de l'État

03:48parce que Bercy considère toujours que c'est trop cher.

03:52Et puis, vue de Bercy, Saint-Chély-d'Abshey, je crois que certains ne savent même pas où c'est.

03:57Donc forcément, c'est difficile.

03:59Mais nous n'avons pas cédé parce que nous sommes convaincus

04:03que l'État doit être présent partout sur le territoire national.

04:07Et il doit aussi être présent pour les infrastructures ferroviaires.

04:10Sachant que cette ligne peut servir pour les voyageurs évidemment,

04:14mais elle a un intérêt économique et industriel.

04:17C'est-à-dire qu'elle est importante pour une usine ArcelorMittal.

04:20Tout à fait. C'est la ligne qui permet d'amener les grands rouleaux d'acier à l'entreprise d'ArcelorMittal.

04:29ArcelorMittal, c'est un très grand groupe qui a une entreprise à Saint-Chély

04:33qui fabrique des aciers spéciaux pour les moteurs des voitures électriques

04:39et une partie des batteries de ces voitures électriques.

04:42Donc c'est une entreprise tout à fait moderne

04:44qui intervient dans la transition écologique et énergétique

04:48et qui a donc nécessité que son impact carbone soit limité.

04:53Et pour cela, il faut qu'elle soit alimentée par le rail et pas par la route.

04:59Et puis c'est évidemment une question de sécurité

05:02parce que ces rouleaux, il ne peut y en avoir qu'un seul sur chaque camion.

05:07Alors que quand c'est le train, évidemment, ça permet d'en emmener une quarantaine.

05:11Et en toute sécurité.

05:12Et puis en plus, ça ferait des convois exceptionnels en pleine montagne

05:15qui ne seraient quand même pas très pratiques à doubler

05:17et qui pourraient être dangereux pour tout le monde.

05:19Est-ce qu'il y a d'autres lignes que le train de l'Aubrac dans la région Occitanie

05:23qui ont le même genre de problème ?

05:25Des investissements lourds à consentir ou à obtenir de l'État

05:29et qui risqueraient de fermer ?

05:31Oui, il y a la ligne du Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, le Polt

05:36qui a aussi une période de travaux qui est en cours.

05:40Il y a la ligne du Sémenol qui fait Paris-Clairmont-Alès-Nîmes

05:47et on souhaite Marseille après.

05:49C'est-à-dire que ce sont les lignes historiques qui traversent le massif central.

05:54Ce sont les lignes qui ont besoin de cet investissement.

05:58Et pour sa part, la région Occitanie s'est engagée sur la réouverture

06:03de deux lignes que l'État ne voulait pas ouvrir.

06:07C'est à l'Est-Bessèges du plan de gare

06:12qui sont des lignes sur lesquelles la direction nationale de SNCF-Réseau

06:16n'était pas d'accord pour les réouvrir.

06:18Donc oui, il y a besoin de cette infrastructure ferroviaire

06:23et il y a besoin que l'État soit au rendez-vous pour le financement de cette infrastructure.

06:27Alors ça, c'est pour les infrastructures, donc les rails, les chemins de fer.

06:31Parlons maintenant de la compagnie, l'autre partie de la SNCF.

06:34Est-ce que la région Occitanie attend avec impatience l'ouverture à la concurrence du train ou pas ?

06:40La région Occitanie a fait le choix, et ça a été confirmé par une signature en septembre 2023,

06:48il y a un an, en présence de Jean-Pierre Farandou et de l'ensemble des dirigeants

06:52de toutes les sociétés du groupe SNCF, de confier la convention TVR

06:59et plus globalement un vrai partenariat avec le groupe SNCF.

07:03C'est un choix de la présidente Carole Delga et de sa majorité.

07:07Donc il n'y aura pas de changement ?

07:09Ce n'est pas le statut des cheminots qui pose difficulté,

07:14c'est bien l'infrastructure qui est la difficulté pour le ferroviaire.

07:21On est d'accord, mais c'est-à-dire que si les trains étaient opérés par la Renfe, Trenitalia ou la SNCF,

07:27ce serait sur les mêmes infrastructures quoi qu'il arrive.

07:29Exactement.

07:30Ça ne changerait rien, cela étant dit.

07:31Merci en tout cas d'avoir pris la parole sur Sud Radio.

07:34Merci à vous.

07:35Et puis bon voyage en train du coup.

07:37Merci.

07:38C'est important de le rappeler.

07:39Je rappelle Jean-Luc Giblin que vous êtes le vice-président au transport de la région Occitanie.

07:43Est-ce que vous aimez le train ?

07:44Donnez-nous des commentaires, laissez-nous des commentaires sur Twitter, sur Youtube.

07:47Quel moyen de transport vous privilégiez pour vos déplacements ou pour vos voyages ?

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