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  • 25/05/2025
Les invités de Thierry Cabannes débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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Transcription
00:00Et il est presque 14h, bonjour, merci de nous accueillir avec Mickaël Dorian, j'allais dire, pour notre 180 minutes infos, Mickaël, réduite, très réduite, 100 minutes infos, voilà, pourquoi ?
00:12Parce qu'à partir de 15h, on vous diffusera la messe annuelle de l'œuvre d'Orient depuis la cathédrale Notre-Dame de Paris.
00:18On va quand même présenter nos invités, évidemment, qui nous accompagnent, Karim Abouiq, si fidèle, ravi de vous retrouver pour cette heure.
00:25Rebonjour Thierry, présente.
00:27Bonjour Thierry.
00:28Communicante, soyez la bienvenue.
00:29Merci.
00:30C'est avec beaucoup de plaisir, Fabrice Hakoun, que je vous reçois.
00:32Pareil, plaisir partagé.
00:34Harold Imane est avec nous aussi, ça va Harold ?
00:37Très bien, merci.
00:38On ne va pas changer la tradition, on commence par un tour d'horizon de la formation, cher Mickaël.
00:42Absolument, la ville de Cannes, plongée dans le noir hier, Thierry, privée d'électricité plusieurs heures, peu de temps avant la cérémonie de clôture du festival, en cause de deux actes malveillants exceptionnels.
00:52Un pylône haute tension a notamment été scié près de Cagnes-sur-Mer, où nous allons retrouver Augustin Donadieu et Timothée Forgé.
01:01Bonjour Augustin.
01:02Alors, ce qu'on peut déjà dire, c'est que ces sabotages sont l'œuvre de personnes parfaitement bien préparées et équipées, Augustin.
01:13Effectivement, Mickaël, bonjour.
01:14C'est le moins que l'on puisse dire avec Timothée Forgé derrière la caméra.
01:17On se trouve sous la ligne de 225 000 volts.
01:20Celle qui, hier, a été coupée par ces personnes qui ont procédé à ce sabotage à quelques centaines de mètres d'ici, se trouve le fameux pylône que vous avez vu complètement penché avec sa structure totalement instable.
01:34Qu'est-ce qu'ils ont fait ces personnes ?
01:36Ces personnes, regardez, ces poteaux, ces jambes, en quelque sorte, ils en ont scié trois.
01:42Et ce sont des personnes qui étaient préparées, qui avaient réfléchi à leur action, puisque vous le voyez, pour découper ce style de poteau, regardez la différence avec ma main, il faut évidemment des outils presque professionnels.
01:55Et encore plus, je dirais même qu'il faut des outils portatifs, puisqu'évidemment, ce poteau se trouve sur une montagne.
02:01Et donc, il n'y a pas de courant, pas de prise électrique, bien sûr.
02:04Il faut donc des outils, des disqueuses sur batterie.
02:08Il en fallait plusieurs.
02:09Les personnes qui ont choisi effectivement de procéder à ce sabotage ont également choisi un lieu en haut d'une montagne, dans une zone très boisée, loin des habitations.
02:18Alors ici, on est dans un quartier assez résidentiel.
02:20Ils n'ont pas choisi ce quartier-là.
02:22Ils ont choisi un quartier, une montagne dans laquelle ils seraient tranquilles.
02:27Enfin, ils ont pris des risques.
02:29Il faut savoir que ce poteau fait 21 mètres.
02:31Celui qui a été scié hier fait 28 mètres.
02:34Vous rajoutez 7 mètres à ce dernier.
02:36Des poteaux comme celui-ci pèsent de 5 à 30 tonnes.
02:41Imaginez les risques qu'ils ont pris lorsqu'ils ont scié les poteaux.
02:46Et enfin, dernière chose, il faut savoir qu'il y a eu un énorme risque pour la faune sauvage,
02:51puisqu'il faut savoir que ces câbles électriques de 225 000 volts doivent être au minimum à 7 ou 8 mètres de haut
02:58pour éviter tout arc électrique en faisant pencher dangereusement ce pylône électrique que vous voyez actuellement.
03:04Il y aurait pu y avoir un arc électrique qui aurait pu provoquer un fort incendie ici,
03:07alors que c'est très sec et qu'il fait très chaud.
03:09Merci beaucoup, Augustin.
03:11Donne adieu et merci à Timothée Forgé qui vous accompagne derrière la caméra.
03:14Autre incident cette nuit qui, pour le moment, ne semble pas être lié.
03:18Quelques 45 000 foyers ont été privés d'électricité à Cagne-sur-Mer, justement, à Nice,
03:23ainsi qu'à Saint-Laurent-du-Var, conséquence d'un incendie sur un transformateur électrique
03:28qui serait d'origine volontaire selon le procureur de Nice.
03:32L'actualité internationale à présent avec ce nouvel échange de prisonniers
03:36qui a eu lieu entre la Russie et l'Ukraine.
03:39On en parle avec notre spécialiste des questions internationales.
03:42Bonjour Harold Imane.
03:43Bonjour.
03:44Harold, il s'agit de la troisième et dernière phase d'un échange record de prisonniers entre Kiev et Moscou.
03:49Absolument. 303 prisonniers de guerre des deux camps,
03:53donc 606 personnes qui verront la liberté aujourd'hui.
04:00Autant d'Ukrainiens que de Russes.
04:03C'est le troisième échange programmé depuis le 16 mai à Istanbul
04:08lorsque des négociateurs russes et ukrainiens s'étaient rencontrés dans le but d'oeuvrer pour un cessez-le-feu.
04:12Alors, pas de cessez-le-feu, mais cet accord de 1000 prisonniers de guerre de chaque camp qui serait échangé.
04:19On y est presque. On y est à 980.
04:23Ça, ça s'est passé super bien techniquement et de manière complètement contradictoire et paradoxale.
04:30Les missiles et les drones russes se sont massivement abattus sur l'Ukraine depuis le début de ces échanges
04:36et notamment sur Kiev où 12 civils ont été tués cette nuit, sans doute plus mourront.
04:41Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, et Kaya Kalas, la chef de la diplomatie européenne,
04:46ont appelé chacun de leur capital à une intervention internationale forte pour stopper ces bombardements escalatoires.
04:53Et il est trop tôt à cette heure-ci pour la réponse américaine.
04:58Merci beaucoup Harold Eman et c'est à vous Thierry Cabas.
05:02Ah vous avez fini ?
05:03Ah ben c'est fini.
05:04C'est la fin de ce journal.
05:05C'était rapide.
05:06Absolument.
05:07Et efficace.
05:08Comme toujours.
05:09Comme toujours avec vous.
05:10Allez, on commence notre premier thème avec nos invités.
05:14On aurait pu débuter avec le festival de Cannes, évidemment avec le palmarès.
05:19On peut se réjouir évidemment de la palme d'or attribuée à ce dissident iranien.
05:23C'est important de le rappeler, Jafar Panani.
05:25Mais on va plutôt vous parler de ce qui s'est passé sur les marches.
05:28Voilà, c'est notre choix.
05:30Miachem que personne n'a oublié, c'est cette otage israélienne libérée à Gaza
05:35qui a voulu porter un message à travers une écharpe, histoire que tout le monde pense aux autres otages détenus par le Hamas.
05:43Eh bien, la sécurité lui a interdit.
05:45Voilà, on va voir tout cela avec Tancred Guillotel.
05:48Et juste après, on sera avec Julien Ballou, l'ancien journaliste que vous connaissez,
05:52ancien porte-parole aux services de TSAHAL, qui nous dira comment les choses ont été perçues du côté d'Israël.
05:57On suppose qu'elles ont été très mal perçues, évidemment.
05:59Mais d'abord, Tancred, Guillotel, et on en parle ensuite avec nos invités.
06:04Au pied des marches de Cannes, l'ex-otage franco-israélienne Miachem foule le tapis rouge,
06:09un pinceau jaune fièrement porté sur la poitrine.
06:12Ce ruban représente un message de soutien pour les otages encore à Gaza,
06:16un symbole qu'elle aurait toutefois voulu plus voyant.
06:19À l'entrée du tapis rouge, la direction du festival a saisi le bandeau que je comptais porter.
06:24J'ai refusé d'abandonner.
06:25J'ai récupéré l'épingle jaune des otages auprès d'un membre de la délégation et je l'ai fixé sur ma robe.
06:30Cette écharpe qu'elle avait prévue de porter, c'est celle arborée l'année dernière par Laura Blachman-Kadar,
06:36l'une des rescapées de l'attaque du 7 octobre 2023.
06:40Une écharpe avec cette mention en anglais « Bring them home now ».
06:44Ramenez-les à la maison maintenant.
06:46Selon les membres du collectif du 7 octobre qui accompagnaient Miachem sur le tapis rouge,
06:51la sécurité du festival a refusé de leur rendre l'écharpe à la fin de la cérémonie
06:56et Laura a annoncé qu'elle allait déposer une main courante.
06:59Julien Waloul, bonjour. Merci d'avoir accepté notre invitation.
07:05Comment avez-vous vécu ce qu'a subi hier Miachem sur les marches de Cannes ?
07:11J'ai beaucoup pensé à elle. Merci pour votre invitation.
07:13J'ai beaucoup pensé à elle, j'ai beaucoup pensé à sa maman avec qui j'avais beaucoup échangé pendant sa captivité.
07:18Et je sais à quel point Mia et la famille de Mia voulaient remercier la France
07:23de s'être aussi mobilisée pour sa libération parce que les autorités consulaires, l'ambassadeur, le consul,
07:28ils s'étaient vraiment mobilisés.
07:30Et donc c'était important pour Mia de se rendre en France, c'était important pour Kérenne, sa maman, d'être en France,
07:35de passer voir tous ceux qui les avaient remerciés. Ce n'est pas la première fois qu'elle est en France.
07:39Elle s'est rendue voir notamment M. Estrosi qui lui également s'était mobilisé,
07:43il avait invité sa maman Kérenne pendant la captivité.
07:47Et elle a beaucoup de courage.
07:49Miachem a un parcours de vie qui est dramatique, les dispersions familiales qui sont difficiles.
07:54Elle a beaucoup de courage, elle fait face à des insultes sur les réseaux sociaux
07:58depuis sa libération qui sont immondes.
08:01Et finalement, cet incident est révélateur de quelque chose de plus vaste.
08:06On a l'impression, si vous voulez, que la question des otages a été un petit peu oubliée,
08:10un petit peu passée au second plan.
08:12Et je vous donne un exemple à quoi je pense précisément.
08:14La France, sous l'autorité du président Macron, envisagerait de reconnaître l'État de Palestine
08:21au mois de juin dans 15 jours, 3 semaines, sans contrepartie.
08:25Dans la logique des choses, on aurait au moins exigé que les otages soient libérés
08:31en condition minimum, minimum de reconnaissance de l'État de Palestine.
08:35Je ne vous parle même pas de l'abandon du terrorisme,
08:37je ne parle même pas du fait que le Hamas doit quitter le pouvoir,
08:40je ne parle même pas de la fin de l'incitation à la haine dans les écoles,
08:43je ne parle même pas du financement du terrorisme.
08:46La libération des otages, Israël est le pays attaqué.
08:49Il y a 58 otages, un peu plus de 20 encore en vie,
08:52qui sont entre les mains du Hamas, entre les mains de barbares depuis près de 600 jours.
08:56On va marquer les 600 jours cette semaine.
08:58Et on n'exige même pas ça avant de donner la reconnaissance de l'État de Palestine.
09:03C'est un message qui est dramatique.
09:05Je rappelle d'ailleurs un petit fait historique que j'ai appris moi-même récemment.
09:09La France a mis un an à reconnaître l'État d'Israël en 1949.
09:13Pourquoi ? Parce qu'elle a mené des négociations, en toute logique.
09:16Elle a mené des négociations sur les lieux sains, etc.
09:20Et là, pour la Palestine, on va leur offrir comme ça, sur un plateau,
09:24sans rien exiger en retour et en faisant même passer la question des otages au second plan.
09:29C'est assez choquant.
09:30Julien, on a le sentiment qu'au cours de ce festival de Cannes,
09:33il y a eu du deux poids, deux mesures.
09:35C'est un peu le sentiment que vous avez, je suppose ?
09:39Oui, c'est-à-dire que la cause de la situation à Gaza,
09:42oui, évidemment extrêmement importante.
09:44La population civile à Gaza doit être aidée,
09:47mais elle doit être aidée en premier lieu du Hamas.
09:50Et c'est vraiment quelque chose qu'on oublie à chaque fois.
09:52C'est-à-dire qu'aujourd'hui, même depuis plusieurs semaines,
09:55il y a des milliers de Palestiniens qui, au risque de leur vie,
09:58et je pèse mes mots, au risque de leur vie,
10:00manifestent dans la bande de Gaza contre le Hamas.
10:03Et sur ces manifestants, on n'entend personne, aucune personnalité,
10:07aucun acteur, aucun penseur, aucun journaliste,
10:10personne au festival de Cannes qui va prendre la parole pour dire
10:13« soutenons les Gazaouis qui, au risque de leur vie,
10:16manifestent contre le Hamas ».
10:17Non, on préfère se taire et uniquement parler d'Israël
10:20comme s'il était responsable de tous les maux de la situation,
10:22comme si c'était Israël qui avait déclenché la guerre,
10:24comme si c'était Israël qui refusait le cessez-le-feu,
10:27alors que c'est le Hamas qui a déclaré la guerre,
10:30avec l'aide de beaucoup de civils, on le sait,
10:32mais c'est le Hamas qui maintient la guerre.
10:33Et aujourd'hui, avec une partie de la population palestinienne
10:36qui se révolte contre le Hamas,
10:37alors même qu'ils sont en danger de mort,
10:39on aurait aimé entendre plus d'acteurs courageux
10:41sur les marches du festival ou sur scène s'exprimer en leur soutien.
10:45Merci Julien Baloul d'avoir accepté notre invitation
10:47et pour ce témoignage, je rappelle que vous êtes
10:49ancien journaliste et ancien porte-parole et réserviste de TSAHAL.
10:52On marque une pause et on ouvre le débat ensemble juste après.
10:55A tout de suite.
10:5914h15, merci de nous accueillir pour ce 180 minutes Info Week-end
11:03transformé en 60 minutes Info Week-end,
11:05de manière exceptionnelle, toujours à mes côtés
11:07Karim Aoué, Kamaili Seydi et Fabrice Hakoun.
11:10Je voudrais qu'on débatte et qu'on revienne sur, évidemment,
11:13cette montée des marches de Mia Chen et ce qui s'est passé.
11:16Quel est votre ressenti ?
11:18Pourquoi convier Mia Chen pour lui interdire ce qui aurait pu être
11:21un écho formidable, une tribune formidable ?
11:24En fait, elle ne vient pas défendre un film, évidemment, mais voilà.
11:28Et c'est ce que je disais avec Julien Baloul.
11:30On a le sentiment que dans ce monde de la culture,
11:32il y a du deux poids et deux mesures.
11:34Et c'est ça qui est choquant, m'a dit Fabrice et Karima.
11:38C'est assez invraisemblable.
11:40Quand on sait que toutes les grandes messes culturelles
11:42sont souvent le moment où on fait passer des messages,
11:45soit politiques, d'ailleurs, on l'a vu,
11:47on a vu le discours de Juliette Binoche,
11:49c'est assez invraisemblable.
11:51Mais il faut dire qu'on est dans un pays où, aujourd'hui,
11:53on a tellement peur.
11:55On a tellement peur que, finalement,
11:57pour acheter la paix sociale,
11:59on est devenu des champions du « en même temps »,
12:02du « deux poids, deux mesures » ou de l'indignation sélective.
12:06Et malheureusement, c'est ça dont elle est victime.
12:08Alors qu'on a vu des robes passer.
12:10L'année dernière, ça s'est passé sans aucun problème.
12:12Ça pouvait se repasser cette année.
12:14Souvent, les artistes, quelque part, portent un message politique
12:16où ils font en sorte de sensibiliser les citoyens sur des causes.
12:19Elle aurait pu le faire.
12:21En plus, ce n'était pas quelque chose de très voyant.
12:23C'était une écharpe. Elle aurait pu le faire.
12:25Et c'est vrai que c'est incompréhensible quand on lui a refusé.
12:27Ce qu'il y a d'image, on donne de la France,
12:29« canne », quoi.
12:31Et puis il y a le message qu'elle passait.
12:33Elle ne passait pas un message impérialiste ou je ne sais quoi.
12:36Alors on aurait compris.
12:38Elle passe un message qui consiste à dire « libérez les otages ».
12:40Mais au-delà de ça, je me suis posé la question de ce qu'elle faisait là.
12:42Et finalement, après j'ai réfléchi, je me dis
12:44ce qui compte, c'est ce qu'elle incarne.
12:46Elle est jeune, elle est belle, elle est résiliente.
12:48Les trois caractéristiques de l'État d'Israël.
12:51C'est ça la réalité. Elle incarne ça.
12:53Donc sa présence était justifiée par ça.
12:55Après, le message est extraordinaire.
12:57Et là où ça m'interpelle, c'est que je rappelle quand même
12:59qu'au Stade de France, il y a quelque temps, ou au Parc des Princes,
13:01une banderole immense qui avait été déployée
13:03a pu passer, a pu rentrer parfaitement
13:05alors qu'elle appelait clairement Pogrom.
13:07Voilà, un typhon immense.
13:09Ça a pu passer, alors que vous n'arrivez pas à passer un coup d'ongle.
13:11J'y suis allé, vous ne pouvez pas passer un coup d'ongle.
13:13Et là, tout d'un coup, on peut passer une immense banderole
13:15et là, une simple écharpe ne passe pas
13:17alors qu'elle passe un message qui est un message de paix
13:19puisqu'on sait très bien qu'avec la libération des otages,
13:21il y a beaucoup plus de chances qu'il y ait un cessez-le-feu et la paix.
13:23Donc effectivement, ça pose question.
13:25Ça dit beaucoup de notre société. Vraiment, terriblement.
13:27Je trouve ça terrible, en fait.
13:29C'est le deux poids, deux mesures.
13:31Qu'on s'intéresse à la situation humanitaire à Gaza,
13:33oui, je pense que je veux dire,
13:35c'est une cause tout à fait qui se défend
13:37et ça, c'est très bien,
13:39mais qu'on invisibilise
13:41les femmes qui ont été traumatisées,
13:43qui sont des survivantes du 7 octobre.
13:45Miachem, elle a survécu.
13:47Elle a été otage.
13:49Elle a survécu au 7 octobre.
13:51Je trouve ça absolument déplorable.
13:53C'est deux poids, deux mesures.
13:55Et il y a une invisibilisation, je trouve,
13:57des femmes juives dans l'espace public,
13:59des femmes même
14:01qui ont vécu des choses atroces.
14:03Ça m'a fait penser aussi à Yuval Raphael,
14:05à l'Eurovision,
14:07qui a été huée,
14:09dont la seule présence
14:11créait un malaise.
14:13C'était caché, en fait,
14:15qui avait survécu. Justement,
14:17elle était au Festival Nova.
14:19Elle avait survécu à cette journée.
14:21Et on parle de Miachem,
14:23donc une ex-otage.
14:25Et il y a, comme je dis,
14:27cette invisibilisation.
14:29Et même, je trouve que le simple fait
14:31que sa présence puisse créer un malaise
14:33donne froid dans le dos.
14:35C'est-à-dire qu'on ne reconnaît pas
14:37cette souffrance, on ne reconnaît pas
14:39les violences qu'ont subies des femmes juives,
14:41des violences sexuelles,
14:43les traumatismes.
14:45Et la question des otages est éclipsée.
14:47Vous l'avez mentionné, si on veut la paix,
14:49il faut penser aussi à cette question
14:51des otages qui est fondamentale.
14:53Et vous savez, quand j'ai vu cette affaire,
14:55je me suis mis à la place de...
14:57Elle était otage, Mya.
14:59Qu'est-ce qui a pu se passer dans sa tête
15:01quand elle est quand même interpellée par la sécurité?
15:03Il y a un acte en disant
15:05non, vous ne prenez pas cette écharpe.
15:07C'est une espèce, j'allais dire,
15:09je mesure mes mots, mais quelque part,
15:11il y a une espèce d'interdit.
15:13Elle a été otage. Qu'est-ce qui a pu se passer dans sa tête?
15:15C'est ça qui est terrible aussi,
15:17je pense, sur le symbole même.
15:19Vous comprenez ce que je veux dire?
15:21C'est la sécurité. Elle était otage.
15:23C'est la sécurité qui intervient.
15:25À nouveau, on marche sur la tête.
15:27Allez, autre... Parce qu'on a une émission plus courte,
15:29donc il faut qu'on enchaîne.
15:31Merci Tanguy Hamon d'être avec nous.
15:33Je voudrais qu'on vienne sur cette une du journal du dimanche.
15:35On va vous la montrer, frère musulman salafiste,
15:37ce que le fameux rapport
15:39qu'on ne cesse de commenter depuis quelques jours
15:41sur notre antenne ne dit pas.
15:43Nos confrères révèlent, entre autres,
15:45les 14 principaux écosystèmes islamistes.
15:47Je voudrais que vous nous expliquiez
15:49très concrètement ce que ça veut dire
15:51et ce que ça représente, Tanguy.
15:53Ce qu'on appelle écosystème islamiste,
15:55c'est en fait une agrégation de structures musulmanes
15:57dans un quartier qui comprennent
15:59le religieux, le culturel,
16:01l'associatif, le sport, l'éducation.
16:03Et ces structures
16:05viennent encadrer, alors pas forcément
16:07de façon imposée,
16:09mais viennent encadrer la vie des habitants
16:11et surtout, évidemment, de ceux qui sont pratiquants.
16:13Les services de renseignement
16:15ont indiqué à nos confrères du GDD
16:17qu'il y a deux types d'organisation
16:19de ces écosystèmes islamistes.
16:21La première de ces organisations
16:23se fait autour d'un lieu de culte,
16:25une mosquée, par exemple.
16:27La seconde se fait sans mosquée,
16:29mais autour d'une association dominante
16:31ou d'un collectif.
16:33Ça peut être un collectif humanitaire,
16:35ça peut être une association qui donne
16:37des cours coraniques aux enfants.
16:39Il y a aussi des commerces
16:41et des entreprises dans ces écosystèmes
16:43puisque le renseignement explique
16:45que des chefs d'entreprises musulmans
16:47peuvent participer au financement
16:49de ces écosystèmes,
16:51avec évidemment les dons des personnes
16:53et les financements extérieurs.
16:55Et enfin, point très important,
16:57il faut bien comprendre que dans certains
16:59quartiers, ces écosystèmes
17:01et vous le voyez à l'antenne,
17:03englobent totalement la vie des personnes,
17:05de leur naissance à leur mort,
17:07puisque vous avez
17:09des cours, des soutiens scolaires,
17:11des cours coraniques,
17:13vous avez des restaurants halals,
17:15des magasins de vêtements musulmans,
17:17des clubs de sport, des bibliothèques
17:19et même, pour les personnes plus âgées,
17:21des entreprises funéraires,
17:23une fois que les personnes sont décédées.
17:25Bref, tout cela, finalement,
17:27tous ces écosystèmes islamistes
17:29prennent la place de l'État dans les quartiers
17:31et permettent, in fine,
17:33à la stratégie frériste ou salafiste
17:35d'occuper, de gagner du terrain.
17:37Merci pour toutes ces précisions.
17:39Merci à Alexandre Delval, qui était notre invité.
17:41Je l'avais invité hier, mais j'ai voulu l'inviter
17:43à nouveau dans MediNews, pour qu'il nous
17:45réagisse justement sur ces 14 écosystèmes.
17:47Regardez ce qu'il dit, parce que c'est pire que ça encore.
17:49C'est pire que ça, quand on écoute
17:51Alexandre Delval, qui est géopolitologue.
17:53Je pense que
17:55ces 14 écosystèmes, c'est intéressant
17:57parce qu'on parle presque
17:59de clusters, avec
18:01un véritable package,
18:03tout un environnement, mais c'est plutôt
18:05250 points en France
18:07qui sont signalés par
18:09beaucoup de services de renseignement depuis une trentaine
18:11d'années. A l'époque,
18:13c'était 150, c'est devenu
18:15250, bientôt 300.
18:17Voilà ce que Fabrice
18:19Hakoun, ce que dit notre
18:21ami Alexandre Delval, et on peut
18:23le croire, parce que c'est un des plus grands spécialistes en la matière,
18:25et puis ça fait plus de 30 ans qu'il alerte,
18:27qu'il alerte tous les politiques, et les politiques
18:29ont fait la sourde oreille. Et aujourd'hui,
18:31on y est. Plusieurs éléments.
18:33On parle de structures
18:35qui se substituent à l'Etat,
18:37c'est pas vrai pour tout. Un restaurant halal,
18:39il se met là où il y a une clientèle. Et là, c'est du privé.
18:41Moi, je n'ai pas de gêne particulier
18:43à voir qu'une enseigne
18:45quelconque de restauration
18:47rapide, face de la viande halale,
18:49à un endroit où il y a une majorité de musulmans pratiquant.
18:51Donc il ne faut pas tout mélanger néanmoins. Par contre,
18:53ce qui est intéressant dans ce qu'on voit, c'est que
18:55finalement, au-delà du constat, une fois
18:57qu'on a fait le constat, comment on fait pour lutter ?
18:59Parce qu'on voudrait voir les propositions.
19:01On voudrait savoir quelle est la stratégie.
19:03On ne voit pas la vision du Président de la République
19:05et du gouvernement. On ne voit que des petites phrases
19:07par-ci par-là, comme Gabriel Attal qui vient proposer n'importe quoi
19:09pour essayer de se faire valoir et de revenir
19:11dans le débat public. Ce qui nous intéresse,
19:13c'est quelle est la stratégie.
19:15Oui, je sais, mais la stratégie, il y a
19:17trois éléments essentiels. C'est ça qu'on voudrait entendre.
19:19Le premier, c'est qu'il faut lutter contre ce qui est illégal.
19:21Ça, c'est facile. On a un arsenal
19:23judiciaire en France. On prend ce qui est illégal,
19:25on le ferme et on l'interdit.
19:27Deuxième chose, il faut faire de la diplomatie.
19:29On sait très bien que...
19:31Vous savez que vous avez à Creil, par exemple,
19:33à peu près 80 mosquées. J'ai un copain qui s'est présenté
19:35là-bas, qui était musulman, qui s'est dit
19:37je vais me présenter donc je vais être élu facilement. Non.
19:39Parce qu'il faut aller séduire
19:41toutes les tendances. Et donc, c'est pas pareil
19:43quand vous êtes dans une mosquée sénégalaise ou quand vous êtes dans
19:45une mosquée turque, etc. Et puis, des fois,
19:47c'est complètement orthogonal. Ça ne se rejoint pas
19:49du tout, puisqu'ils sont ennemis entre eux, parfois,
19:51et très souvent même. Donc, déjà, il faut aller faire de la
19:53diplomatie et expliquer à des pays
19:55comme la Turquie ou d'autres pays qu'on est souverains
19:57sur notre territoire et qui ne peuvent pas
19:59continuer à faire de l'influence en utilisant la religion.
20:01Parce qu'ils fracturent, en fait, en France.
20:03Et le troisième élément, qui est un élément positif,
20:05c'est rendre la République, enfin,
20:07plus désirable. Est-ce que quand vous allez
20:09à l'école publique aujourd'hui, vous avez vraiment envie
20:11d'aimer la République ? Je veux dire, donc,
20:13il faut se poser cette question.
20:15Mais oui, il faut aussi se poser cette question. C'est-à-dire,
20:17comment je fais pour faire adhérer à nouveau, plutôt que de lutter
20:19contre et d'être toujours avec
20:21un temps de retard, finalement, en réaction ?
20:23Comment je deviens en action ? Comment je me mets
20:25en action et je rends à nouveau la République
20:27désirable ? Voilà.
20:29En soi, que la religion,
20:31quelle que soit la religion,
20:33qu'elle puisse avoir une influence dans la vie des gens,
20:35c'est ce qui se passe dans toutes les religions, finalement.
20:37Que ce soit, par exemple, pour les enterrements,
20:39pour les mariages, chacun à son rythme.
20:41Mais là, en l'occurrence, c'est pas ça. C'est des extrémistes,
20:43c'est des salafistes.
20:45C'est la frange la plus dangereuse
20:47d'une religion qui
20:49prétend gérer
20:51la vie des gens. En réalité, ils sont en train de créer
20:53une vie dans la ville. Mais ça,
20:55malheureusement, c'est pas nouveau. Les politiques
20:57l'ont vu venir. Certains l'ont même entretenu.
20:59Il y a des territoires où on va chercher ces personnes-là
21:01pour les mettre sur des listes électorales
21:03parce qu'on pense que, potentiellement, ils pourraient
21:05nous apporter des électeurs. Et comme ça a été dit
21:07très justement, ça rapporte rien du tout.
21:09On l'a vu en 2008. On a vu plein de têtes de listes
21:11qui sont venues de partout en pensant se faire écrire.
21:13Et honnêtement, il n'y a rien eu.
21:15À un moment, il faut que les politiques aussi prennent leurs responsabilités,
21:17qu'ils arrêtent de faire
21:19des politiques électoralistes, qu'ils arrêtent d'aller chercher
21:21ces gens dont ils connaissent le danger
21:23pour espérer pouvoir se faire écrire. Et à un moment,
21:25il faut qu'on ait une vraie prise de conscience, que l'État se dise
21:27« Ah ben voilà, le danger, il est là. Il est là depuis 40 ans.
21:29Il n'y arrive pas aujourd'hui. Il est arrivé à nos portes.
21:31Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? »
21:33Fabrice a raison.
21:35Et Alexandre nous le disait, évidemment,
21:37puisque lui, ça fait 30 ans qu'il alerte, plus de 30 ans
21:39d'ailleurs. Il faut arrêter d'être
21:41à la période des constats.
21:43Et on voit bien dans tous nos sondages,
21:45les Français veulent des actes
21:47et des réponses très concrètement à toutes ces inquiétudes.
21:49Karima et peut-être Fabrice.
21:51Oui. Et tant mieux
21:53si on a un rapport maintenant indépendant
21:55avec, comme vous dites,
21:57même si on savait toutes ces données,
21:59on le savait, mais il y avait toujours
22:01et encore aujourd'hui, ces procès
22:03en islamophobie qui font en sorte
22:05que les politiques,
22:07on est plutôt, on essaie de mettre ça
22:09sous le tapis, on est dans le déni
22:11et on continue de circuler, il n'y a rien à voir.
22:13Mais là, ça nous saute au visage.
22:15Et c'est, d'ailleurs, on le voit,
22:17la question, justement, de l'entrisme dans les écoles.
22:19Quand vous parlez des solutions
22:21apportées, qu'est-ce qu'on fait?
22:23Il y a un principe déjà de fermeté.
22:25Quand on constate
22:27des manquements graves, que ce soit sur la laïcité,
22:29sur l'égalité hommes-femmes,
22:31bien oui, il faut saisir les choses.
22:33Il faut, par exemple, sur la question des dotations,
22:35des subventions, il faut être
22:37ferme, sévère. Et le problème, en ce moment,
22:39on a vu que, dans certains cas,
22:41c'est un peu retoqué, c'est difficile
22:43d'aller couper ces dotations.
22:45Je pense qu'il faut être ferme là-dessus.
22:47Et s'il y a un problème sur l'état du droit,
22:49et non l'état de droit, mais l'état du droit,
22:51bien, modifions les choses
22:53pour qu'on soit capable, justement,
22:55d'assurer cette cohésion,
22:57cette cohésion sociale,
22:59et de freiner cet islamisme radical
23:01qui est en train, vraiment, de faire beaucoup de mal
23:03à tous les Français,
23:05de toutes les confessions,
23:07toutes les confessions religieuses. Et je trouve intéressant,
23:09aussi, sur la question des algorithmes,
23:11on parlait de TikTok,
23:13notamment, aujourd'hui, d'ailleurs,
23:15on en parle encore dans le JDD,
23:17il y a cet élément que je trouve intéressant,
23:19on parle les frères musulmans
23:21et la charia 2.0, la question du prosélytisme,
23:23et on fait référence au renseignement
23:25qui dit qu'il y a
23:27une offensive sur le terrain même
23:29de la psychologie, mêlant
23:31textes coraniques et analyses
23:33psychologiques. Donc, ils vont même investir
23:35sur ce terrain pour
23:37influencer, justement,
23:39notamment les jeunes,
23:41tous les jeunes, mais certains jeunes, oui,
23:43qui deviennent vulnérables à toute cette
23:45propagande radicale.
23:47Nouvelle pause dans ce 60 minutes
23:49infos week-end.
23:51On se retrouve dans quelques instants avec vous,
23:53Tanguy Hamon, on va prendre la direction du quartier
23:55de...
23:57Cartier des Moulins.
23:59Il y a eu un meurtre, encore, vous allez nous raconter
24:01tout cela. On parle souvent du quartier
24:03des Moulins, ce n'est pas la première fois,
24:05et quelque chose me dit que ce ne sera peut-être pas la dernière.
24:07Restez avec nous, restez-nous fidèles.
24:0914h30, on va donc prendre avec vous, Tanguy Hamon,
24:11la direction du trop célèbre quartier
24:13des Moulins, à Nice,
24:15où, visiblement, un homme a été tué à coups de couteau.
24:17Racontez-nous ce qui s'est passé, très concrètement,
24:19à Nice. Exactement, cette nuit, la police
24:21a été alertée aux alentours de minuit 30
24:23qu'une bagarre venait d'éclater
24:25dans le quartier des Moulins.
24:27Sur place, ils ont découvert
24:29un homme en sang, avec
24:31plus d'un centimètre de poids.
24:33C'est-à-dire qu'il n'y avait pas d'homme.
24:35C'est-à-dire qu'il n'y avait pas d'homme.
24:37Ils ont découvert un homme en sang,
24:39avec plusieurs plaies sur l'ensemble du corps,
24:41dont une plaie très grave au niveau de la gorge.
24:43Une vingtaine d'individus
24:45se trouvaient autour de lui,
24:47entourés la victime, nous a indiqué la police.
24:49Et malgré l'aide d'une personne
24:51qui lui a fait un massage cardiaque
24:53et des secours qui sont arrivés sur place
24:55pour prendre le relais, l'individu
24:57est donc décédé. Les policiers
24:59n'avaient pas d'informations sur son identité.
25:01Une enquête a été
25:03ouverte pour savoir, évidemment,
25:05qui l'a tué.
25:07Voilà, quartier des Moulins, à Nice.
25:09Violence quotidienne,
25:11m'a dit Zéli.
25:13Malheureusement,
25:15c'est un petit peu
25:17ce qui se passe un petit peu partout.
25:19Et malheureusement, souvent à Nice,
25:21on est dans une situation où la sécurité
25:23reste une des premières préoccupations
25:25des Français.
25:27Sondage après sondage.
25:29Mais malheureusement, c'est toujours de pire en pire,
25:31de plus en plus violent.
25:33Souvent, les auteurs des actes
25:35criminels sont de plus en plus jeunes.
25:37Et malheureusement, on a l'impression
25:39d'être presque démunis. Parce qu'on sait,
25:41ça arrive un petit peu partout, et c'est toujours le même
25:43constat, comme on le disait tout à l'heure,
25:45et c'est quand est-ce qu'on passe à l'action, qu'est-ce qu'on fait
25:47pour que ces honnêtes citoyens puissent vivre
25:49en paix ?
25:51Fabrice Lacounta, ça va être un enjeu majeur également
25:53pour Bruno Rotaillot. On le voit
25:55depuis sa victoire au sein des
25:57LR, on l'a évoqué cette
25:59semaine, la courbe s'est croisée, il double
26:01Pierre-Philippe qui était favori dans les
26:03sondages. Après,
26:05c'est encore long.
26:07Il reste deux ans.
26:09Il ne sert à rien d'eux. Mais il y a des signes
26:11quand même, et on voit que ça agite, et on en a fait
26:13une thématique hier, on l'évoquait avec Karima,
26:15on a l'impression que tout le monde s'agit,
26:17etc. Mais aujourd'hui,
26:19encore une fois, il faut qu'on dépasse
26:21ce stade de constat, et c'est ce que
26:23parfois certains ennemis de Bruno Rotaillot
26:25lui glissent en disant, ok,
26:27maintenant, il va falloir agir. Mais c'est vrai
26:29qu'aujourd'hui, les Français attendent des choses.
26:31Oui, concernant Edouard Philippe, juste pour dire,
26:33j'ai l'impression que c'est l'Alain Juppé de
26:352017. C'est-à-dire que, voilà, on le présente
26:37comme ça, et puis ça va faire pchit, de toute évidence.
26:39Mais concernant
26:41Bruno Rotaillot,
26:43sa difficulté, c'est qu'il fait partie
26:45d'un gouvernement, et que
26:47là, ça va devenir compliqué pour lui.
26:49Ça lui a servi, puisque ça lui a donné
26:51une exposition, et ça lui a donné une stature
26:53d'homme d'État, et donc, bien sûr, que ça a été
26:55utile pour la campagne interne.
26:57Maintenant, le problème, c'est que deux ans, c'est long.
26:59Il va se passer des choses. Il va être empêché
27:01par un Emmanuel Macron qui, bien entendu, n'a pas
27:03intérêt à faire en sorte qu'il puisse
27:05déployer ses ailes.
27:07Et donc, je pense qu'il n'a pas d'autre choix.
27:09Il ne va pas avoir d'autre choix, à un moment donné, que de démissionner.
27:11Thierry Ma.
27:13On verra, en fait. On verra comment
27:15il décidera de jouer, comme on dit,
27:17ses cartes. Mais une chose est certaine,
27:19c'est que la question de la sécurité, maintenant,
27:21ça devrait dépasser ce clivage gauche-droite.
27:23C'est même plus... c'est une question...
27:25C'est une question d'intérêt de couleur politique.
27:27Exactement. C'est-à-dire que ça concerne
27:29tous les Français.
27:31C'est une question de protection de tous les Français.
27:33Et on voit maintenant, c'est dans toutes les villes,
27:35toutes les communes, on voit que
27:37la criminalité,
27:39la question du narcotrafic,
27:41ça, au moins, on a commencé à avoir
27:43des mesures là-dessus. Moi, je pense que
27:45cette prise de conscience,
27:47le fait qu'on en parle, justement,
27:49dans les médias, à un moment donné,
27:51je pense que les Français
27:53expriment ces inquiétudes.
27:55Je suis contente qu'on puisse parler de ces choses-là.
27:57Sur la question du narcotrafic, ça a bougé un peu.
27:59Les questions de, par exemple,
28:01ces prisons de haute sécurité,
28:03avec des quartiers de haute sécurité aussi.
28:05Donc, on veut serrer la vis.
28:07On le fait un peu plus pour le narcotrafic,
28:09mais, bon, c'est encore une goutte dans l'océan.
28:11Parce que c'est un travail
28:13sur le long cours, c'est un travail...
28:15C'est ce qu'a dit Bruno Rotailleau, d'ailleurs.
28:17C'est un chantier, en fait, de...
28:19Oui, c'est ça. En fait, c'est pas juste
28:21la question de la sécurité, ça part de l'éducation,
28:23de ce qu'on transmet aussi à la jeunesse,
28:25ce qu'on transmet à l'école,
28:27ça part aussi de la réponse pénale,
28:29la réponse judiciaire,
28:31l'application des peines.
28:33Il y a toute l'idéologie
28:35qui peut entourer tout ça aussi
28:37qui vient un peu polluer le débat.
28:39Vous vous souvenez du déplacement
28:41où M. Migaud a été mis à justice?
28:43Vous étiez tous les deux, d'ailleurs.
28:45Je pense qu'ils avaient été recadrés
28:47par le premier ministre de l'époque.
28:49M. Rotailleau avait dit
28:51que la guerre sera longue à Marseille.
28:53Là, on voit que le couple Rotailleau-Darmanin
28:55semble un peu plus en harmonie.
28:57Oui, en fait, ils marchent dans la même direction.
28:59C'est déjà un gain.
29:01C'est déjà un gain.
29:03Allez, on marque une pause.
29:05On va se retrouver dans quelques instants.
29:07Alors ça, c'est intéressant.
29:09On va parler des commissions d'enquête parlementaire
29:11qui parfois, et même souvent,
29:13se consomment en numéro.
29:15Pour ne pas dire toujours.
29:17C'est encore plus dur que moi, vous.
29:19On va en parler ensemble.
29:21Merci Tanguy.
29:41Merci de nous accueillir.
29:43Dernière partie de ce 60 minutes infos week-end.
29:45Je vous le disais,
29:47avant cette pause publicitaire,
29:49on va parler de ces fameuses
29:51commissions d'enquête parlementaire.
29:53Oui.
29:55C'est un spectacle, quand même.
29:57Ça ressemble beaucoup à ça.
29:59Trop souvent, d'ailleurs.
30:01On va tous là avec Mathieu Devese.
30:03Et puis, on en parle.
30:15J'ai décidé de consacrer 5% de mon temps
30:17et 5% de mon patrimoine
30:19à des sujets politiques
30:21afin de diffuser les idées de droite au sens large.
30:23Résultat, ça énerve
30:25toute cette caste-là.
30:27Et donc, ils ont rentré dedans.
30:29Mais je ne comprends pas, nouveau,
30:31pourquoi je suis seul à être appelé.
30:46Est-ce qu'il y a certaines familles politiques
30:48et même une famille politique à LALFI
30:50qui essaie de transformer l'Assemblée nationale
30:52en tribunal politique, tribunal médiatique ?
30:54Oui.
30:56C'est du théâtre judiciaire.
30:58On a des députés qui se font plaisir.
31:00Ils s'imaginent procureurs.
31:02Ils pourraient quasiment revêtir une robe de magistrat
31:04et une perruque et ils s'y croiraient.
31:06Oui, ça peut ressembler à un tribunal politique.
31:08Vous savez, j'ai en tête l'audition
31:10de François Bayrou.
31:12J'ai eu un peu l'impression que certains
31:15Auditionnés la semaine dernière
31:17sur les violences à l'école et l'affaire Bétarame,
31:19François Bayrou s'était en effet emporté
31:21contre le député insoumis Paul Vannier.
31:23Vous m'interrogez, vous,
31:25en montant à la tribune,
31:27pour m'accuser d'avoir
31:29protégé des pédos criminels, vous.
31:31Dans ce contexte,
31:33certains élus souhaitent une révision
31:35de l'ordonnance de 1958
31:37qui encadre le fonctionnement des commissions
31:39d'enquête parlementaire.
31:41Ils devraient s'engager vraiment.
31:43Mais quand c'est piloté
31:45par la gauche,
31:47ça ressemble beaucoup à ça quand même,
31:49à ces commissions.
31:51Les commissions sont à l'image de l'hémicycle.
31:53Elles sont à l'image de l'hémicycle.
31:55C'est un lieu de théâtre.
31:57C'est un lieu qui se transforme
31:59en tribunal, mais vraiment en tribunal médiatique.
32:01On sent bien qu'ils ne sont pas
32:03en train d'auditionner des gens.
32:05Ils arrivent avec leur griève déjà.
32:07Ils accusent, ils attaquent.
32:09Ils n'ont aucune écoute.
32:11Avec leur grille de lecture, on l'a vu beaucoup.
32:13D'ailleurs, on voit bien que leurs attaques,
32:15qui sont souvent très violentes et virulentes
32:17sur les patrons,
32:19qui sont de droite,
32:21ils les attaquent beaucoup.
32:23Tout à l'heure, on parlait d'un patron
32:25qui a choisi de consacrer 5% de son patrimoine
32:27à la diffusion des idées de droite.
32:29Il y a aussi des patrons en France
32:31qui sont plutôt de gauche,
32:33qui font exactement la même chose.
32:35Ils ne sont pas forcément convoqués,
32:37ils ne sont pas forcément traités de la même manière.
32:39Il faut voir comment on organise nos commissions
32:41et surtout voir
32:43comment cette Assemblée nationale
32:45peut changer.
32:47Depuis que la LFI est à l'Assemblée nationale,
32:49c'est devenu un vrai théâtre.
32:51Tantôt c'est un théâtre, tantôt c'est une ZAD.
32:53Ce n'est plus possible d'avoir un vrai débat politique
32:55à l'intérieur de l'Élysée.
32:57J'ai bien aimé Bernard Arnault.
32:59Il était exceptionnel.
33:01Avec de l'humour, calme, des petites pointes.
33:03Bien ficelé.
33:05Mais il était excellent.
33:07Parfait.
33:09Je dirais plus un cirque qu'un théâtre.
33:11Alors ne vous battez pas.
33:13Ou un mauvais théâtre.
33:15Ou un mauvais théâtre de boulevard.
33:17Soit c'est les petits cafétales,
33:19soit c'est Stade de France.
33:21Je pense qu'il y a deux sujets.
33:23Le premier, c'est que la LFI est dans une logique
33:25fin 19e, début 20e,
33:27Troisième République,
33:29anticléricale,
33:31et puis avec cette verve parlementaire.
33:33Ils sont là-dessus, ils sont là-dedans depuis toujours.
33:35Ce sont des
33:37nostalgiques de la terreur.
33:39De la terreur 1791, je parle.
33:41C'est ça en fait, ils sont dans ce narratif-là.
33:43Ça c'est la première chose. La deuxième,
33:45M. Arnault, M. Steyrin, M. Pinault
33:47sont la force vive de ce pays.
33:49Ils sont l'honneur de ce pays.
33:51J'ai vu récemment des affiches de la ville de Paris
33:53qui parlent des Nuits Blanches,
33:55qui indiquent qu'il y a les Nuits Blanches bientôt, etc.
33:57LVMH, c'est marrant tout d'un coup.
33:59L'argent de LVMH ne les dérange pas
34:01quand il s'agit de financer les Nuits Blanches.
34:03C'est quand même l'expression
34:05la plus bobo de la culture, etc.
34:07Et donc, l'autre élément. Effectivement,
34:09je le dis, et que M. Steyrin
34:11veuille consacrer une partie
34:13de sa fortune à
34:15faire émerger des idées qui sont des idées républicaines.
34:17Mais c'est tout en son honneur.
34:19Et je rappelle quand même que M. Pigasse
34:21appelle sans problème à mettre son journal Le Monde
34:23à la disposition de la gauche
34:25pour faire battre la droite nationale.
34:27Je ne dis jamais extrême-droite, parce qu'il n'y a pas d'extrême-droite en France,
34:29elle est résiduelle, c'est la droite nationale.
34:31Il n'y a personne que M. Berger, pendant des années,
34:33voire des décennies, a financé
34:35que Terra Nova n'ait pas financé par le Saint-Esprit.
34:37Excusez-moi, on est dans une chaîne qui n'en est pas financée
34:39par le Saint-Esprit, elle est bien financée par des fonds
34:41qui viennent de ces milliardaires de gauche.
34:43Ça ne pose aucun problème à personne.
34:45Donc il va falloir se réveiller là-dessus.
34:47Et moi, je dis que c'est l'honneur de ces hommes
34:49et de ces hommes d'affaires et de ces patrons d'entreprise
34:51que de financer l'expression politique en France.
34:53Vous avez vu ce qu'a dit Bernard Arnault sur Le Monde ?
34:55Ce qu'il a dit très bien, ce sont les mots croisés.
34:57Oui, absolument.
34:59Une punchline simple et efficace.
35:01Caïma, le mot de la fin,
35:03parce qu'on arrive au terme de l'émission.
35:05Oui, je trouve qu'il y a souvent un spectacle
35:07qui est tout à fait désolant.
35:09C'est toujours la question,
35:11est-ce qu'on sert l'intérêt public
35:13ou on se sert pour ces petites guerres politiciennes ?
35:15Et malheureusement,
35:17on a assisté à ce type de spectacle
35:19et on est en train presque de criminaliser,
35:21symboliquement, je vous dirais,
35:23certaines prises d'opposition
35:25comme s'il faudrait toujours être en ligne
35:27dans un certain...
35:29Il faudrait que ce soit compatible,
35:31finalement, toujours avec la vision de LFI.
35:33Sinon, on est dans ce deux poids, deux mesures.
35:35Et c'est ça que je déplore.
35:37Et on l'a vu dans ces commissions d'enquête.
35:39Tout à fait.
35:41Merci de m'avoir accompagnée
35:43pour ce 60 Minutes Info Weekend,
35:45version courte.
35:47Merci à l'équipe qui m'a entourée,
35:49David Bounet, Samuel Vasselin,
35:51Nathalie Le Pelletier, Axel Thomas,
35:53Naomi Benhamou et Émile Calderon pour l'info.
35:55Merci à Dervish, merci aux équipes en régie.
35:57La suite du programme, dans quelques instants,
35:59Anne Fulda a éclat des livres.
36:01A 15h, n'oubliez pas la messe annuelle
36:03de l'œuvre d'Orient, en direct de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
36:05Il est 17h. Punchline,
36:07Élodie Huchard. Belle semaine sur CNews.
36:09Bye bye.

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