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  • 23/05/2025
[#Reportage] Jeux de hasard : Hermann Immongault s’enlise dans une polémique évitable


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Transcription
00:00Partie d'une volonté affichée de moraliser un secteur miné par l'opacité, le ministère de l'Intérieur, dirigé par Hermanie Mongo, est désormais au centre d'une controverse grandissante.
00:09En cause, l'attribution sans appel d'offres de la centralisation des flux financiers des Jeux est pari en ligne à l'entreprise ITEC SAS,
00:16une décision dénoncée comme injuste et opaque par les agrégateurs locaux qui crient à l'éviction brutale d'acteurs nationaux historiques.
00:23Censé à portée de la transparence, la réforme initiée par l'arrêté numéro 001551-MIS du 23 avril 2025 soulève désormais une série de questions embarrassantes.
00:34Pourquoi avoir contourné l'appel d'offres pour un marché aussi stratégique ?
00:39Pourquoi avoir exclu des fan-techs locales tels que Minervtech, Digitech Africa ou PVIT, pourtant actifs depuis plus de dix ans sans soutien de l'État ?
00:48Ce texte revient à tuer tout un écosystème numérique local alors que l'expertise est là, sans digne, en agrégateur.
00:55Lors de la deuxième plénière de la Commission supérieure des Jeux de hasard tenue le 21 mai 2025 à Libreville,
01:00le ministre de l'Intérieur Hermanie Mongo s'est voulu ferme.
01:04Après une année d'investigation, nous avons constaté des pratiques contraires à l'orthodoxie.
01:08Le chiffre d'affaires réels est inconnu, des opérateurs utilisent des moyens de paiement interdits comme la crypto-monnaie.
01:13Il était urgent de mettre de l'ordre, a-t-il déclaré.
01:16Dès lors, la Commission a recommandé de centraliser les flux financiers à travers un système d'intégration unique.
01:22C'est dans ce cadre qu'a été désignée l'entreprise ITEG SAS, société de droits gabonais issue d'un partenariat public-privé
01:28avec l'entreprise canadienne Esti Media Inc., a précisé Hermann Limongo.
01:33L'État y serait coactionnaire avec 95% des postes occupés par des Gabonais,
01:36argumente le ministre pour justifier cette collaboration.
01:39Sauf que cette justification ne convainc pas les professionnels du secteur.
01:42Pour eux, l'État aurait dû consulter l'écosystème national, ouvrir un appel d'offres et instaurer un cadre clair de certification.
01:49C'est une mesure brutale qui prive les agrégateurs locaux de plus de 80% de leurs revenus,
01:54souligne un représentant de Minervtech.
01:56Ces entreprises rappellent qu'elles ont été créées avec des capitaux propres,
01:58qu'elles génèrent de l'emploi local et qu'elles sont prêtes à se soumettre à un audit ou un cahier des charges rigoureux.
02:04Au-delà de l'aspect économique, les protestataires craignent une concentration excessive du pouvoir technique
02:09entre les mains d'un seul opérateur.
02:11Ils appellent à une régulation renforcée mais ouverte, inspirée par l'exemple du Cameroun qui,
02:15après une tentative similaire, a opté pour une certification pluraliste des agrégateurs,
02:20pour une autorité indépendante.
02:22La décision d'éviter un appel d'offres reste au cœur de la controverse.
02:25Dans un secteur où la Côte d'Ivoire génère plus de 1 000 milliards de francs CFA par an,
02:29le manque de transparence sur l'attribution du marché gabonais semble paradoxal,
02:33alors même que le gouvernement affiche des ambitions de bonne gouvernance.
02:36Pire encore, aucune communication claire n'a été faite en amont auprès des opérateurs ni du public.
02:42L'État a le droit de réguler, mais pas de supprimer arbitrairement des acteurs légitimes,
02:46soutient une note collective adressée aux ministères par les agrégateurs.
02:50Ceux-ci proposent une alternative, suspendre l'arrêté,
02:52engager une concertation multipartite et créer un cadre de certification conforme aux standards internationaux.
02:58En attendant, l'État est sommé de clarifier ses choix,
03:01car à force de vouloir moraliser dans la précipitation,
03:03ils risquent de sacrifier la souveraineté numérique et les emplois gabonais
03:07sur l'autel d'une réforme mal engagée.

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