Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
L'évêque gallican alsacien interpellé dans le cadre d'une opération de démantèlement d'un réseau de pédocriminalité s'est défenestré ce vendredi 23 mai. Il a été transporté à l'hôpital et est dans le coma, son pronostic vital est engagé. Son avocat est l'invité de BFMTV

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Dans l'actualité également aujourd'hui, l'évêque arrêté hier dans le cadre du démantèlement d'un vaste réseau pédocriminel
00:05a donc tenté de mettre fin à ses jours ce matin, il a une quarantaine d'années.
00:09Il fait partie, attention, de l'église dite Gallicane, qui est indépendante en fait de l'église catholique.
00:13Elle ne reconnaît pas notamment l'autorité du pape.
00:15Bonjour Michael Vaquez, merci d'être avec nous, vous êtes son avocat.
00:19Mathias Tesson du service Polyjustice est également en plateau avec moi.
00:22A l'heure où on parle, il se trouve dans le coma ?
00:25Tout à fait, il est dans le coma et son pronostic vital est engagé.
00:31Il n'était pas en fait en prison, il était sous contrôle judiciaire, donc il vivait toujours chez lui ?
00:38Tout à fait, il a été placé sous contrôle judiciaire par un juge des libertés et de la détention
00:42dans l'attente de son procès qui devait avoir lieu cet après-midi en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Strasbourg.
00:49Mathias, pour bien comprendre, ça c'est la procédure, il n'y a pas de détention provisoire, obligatoire
00:53dans un jour d'affaires comme ça ?
00:55Non, écoutez, effectivement, la prison en France doit être l'exception, c'est en tout cas la philosophie
01:02et jamais la règle. On parle d'un homme qui n'avait pas d'antécédent judiciaire,
01:06qui selon son avocat n'avait pas de casier judiciaire et les faits dont il était accusé,
01:14c'était un délit évidemment très très grave, mais ça restait un délit, ça n'était pas un crime
01:18et effectivement la détention provisoire n'était pas obligatoire en l'espèce.
01:22Mais Maître, juste, vous disiez, il devait comparaître aujourd'hui, c'était pour détention et diffusion
01:27d'images à caractère pédopornographique, c'est bien ça ?
01:31C'est exact, je vous confirme que c'est la qualification juridique qui avait été retenue suite à son déferment
01:38et ce sont les faits pour lesquels il devait répondre aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Strasbourg.
01:44Vous le connaissiez, vous, depuis longtemps ?
01:46Non, je ne le connais pas depuis longtemps, j'ai été mandaté à l'issue de la garde à vue
01:54dans la mesure où le déferment obligeait cet homme à comparaître avec des obligations d'un contrôle judiciaire
02:01qui avait été décidé par le juge des libertés de la détention
02:03et notamment l'interdiction de rencontrer des mineurs jusqu'à son jugement.
02:06Vous avez pu échanger, il reconnaît les faits ?
02:11Tout à fait, il est dans une logique de repentance, il a reconnu les faits dès le placement en garde à vue,
02:18dès son interpellation même, il n'était pas dans le déni, il souhaitait pouvoir s'expliquer devant ses juges sur ses addictions.
02:27S'expliquer et pourtant ce geste ce matin ?
02:29Alors il y a eu une pression, il y a eu un emballement médiatique,
02:35cette pression et cet emballement médiatique ont fait qu'il n'a pas réussi à subir malheureusement cette pression.
02:42Vous savez, une audience pénale est toujours difficile à vivre,
02:45vous êtes confronté à votre propre reflet dans le miroir judiciaire sans pouvoir détourner le regard.
02:52Oui, parce que ce n'est pas son nom qui a été cité, c'est peut-être la honte aussi.
02:55Il a exprimé un sentiment de honte pour ce qu'il a fait ?
02:59Il a exprimé un sentiment de honte dans la mesure où il était connu dans sa paroisse,
03:06et il est descendu de son piédestal, et je pense que cette pression et le regard des autres,
03:09le regard de la presse, ont fait qu'il n'a pas réussi à surmonter ce sentiment de honte
03:16pour arriver jusqu'à ce geste fatal ce matin.
03:22Vakès, bonjour. Qu'est-ce qui lui était reproché précisément à votre client,
03:26puisque l'office mineur a parlé d'un vaste réseau de pédocriminels,
03:31mais lui en l'espèce, c'était quoi ? D'avoir uniquement, j'allais dire,
03:33consulté des images pédopornographiques sur ces fameuses boucles Télégramme ?
03:40Exactement. En fait, il y a eu une vaste opération de démantèlement d'un réseau de personnes
03:47qui stockaient des images, et il a été happé dans cette procédure,
03:51et ce qui lui était reproché, c'était le stockage et la diffusion d'images
03:55par voie électronique, ce qui encourt une peine par le législateur
04:00d'une peine de 5 ans, voire de 7 ans de prison.
04:03Donc il y avait des traces ?
04:06Tout à fait. Il y avait des traces, ça n'a pas été contesté.
04:10Il y a eu l'exploitation de ces outils informatiques,
04:14et dans le cadre de cette interpellation et des exploitations du matériel informatique,
04:18on a retrouvé des images pornographiques concernant des enfants mineurs.
04:24Et mon client n'a jamais contesté les faits.
04:28La matérialité des faits est établie, et il souhaitait pouvoir s'en expliquer
04:33et peut-être attendre de la part de la justice, parce que c'est souvent le cas en la matière,
04:38des obligations de soins, ou en tout cas, de voir des psychothérapeutes
04:41pour essayer de résoudre cette addiction.
04:44Et s'il avait comparé aujourd'hui, comme prévu, qu'est-ce qu'il risquait ?
04:49Alors, je n'ai pas de boule de cristal, et je ne sonde pas les reins et les cœurs,
04:53parce que l'audience n'a pas eu lieu.
04:55Toujours est-il que la jurisprudence en la matière,
04:57sans pouvoir défleurer une décision de justice ?
05:00En général, les personnes qui ont un casier judiciaire vierge,
05:04qui ne sont pas connues de la justice,
05:06et qui comparaissent pour la première fois pour du stockage d'images
05:10concernant des enfants mineurs,
05:12en général, je dis bien en général, mais il n'y a pas de règle absolue,
05:15en général, il est souvent...
05:18Enfin, on rencontre souvent, ou on voit souvent des décisions de justice
05:21qui prévoient, dans ce cas-là,
05:23ça peut être un sursis probatoire, avec des obligations de soins,
05:27je n'ai pas envie de dire qu'il est rare,
05:30mais concernant ce type de délit pour des primo-délinquants,
05:33et la décision du juge des libertés de la détention
05:36de le mettre sous contrôle judiciaire,
05:37n'est qu'une jurisprudence que l'on voit en la matière,
05:41c'est-à-dire qu'on place le dossier
05:43d'un point de vue surtout médical,
05:45plutôt que carcéral.
05:47Je le disais, c'est une très vaste enquête.
05:49Comment, justement, les policiers ont retrouvé ces hommes,
05:52une cinquantaine ?
05:52Comment sont-ils remontés jusqu'à eux ?
05:54Écoutez le commissaire qui a mené l'enquête,
05:56et vous réalisez juste après.
05:57Je trouve que ces 55 hommes que nous avons interpellés cette semaine
06:00ont tous été en contact avec un pédocriminel extrêmement dangereux
06:05qui avait abusé lui-même de plusieurs mineurs,
06:07et que mes enquêteurs ont interpellé l'été dernier.
06:10C'est en partant de cela que nous avons pu infiltrer,
06:13on parle de la messagerie Telegram,
06:14on est rentré dans les conversations avec des techniques d'enquête
06:16que je ne pourrais pas dévoiler,
06:17comme toute bonne recette, on doit en garder les ingrédients,
06:20et notamment pour protéger nos enquêtes et nos techniques.
06:23Vaste opération qui a mobilisé tout le savoir-faire
06:25et les enquêteurs de la police judiciaire.
06:27Plus de 120 enquêteurs sur le terrain
06:29qui ont procédé à ces interpellations en simultané.
06:32Voilà, le commissaire qui était dans BFM sourire hier.
06:33Maître, votre client ne connaissait pas les autres hommes ?
06:36Ils échangeaient sur des messageries cryptées ou pas ?
06:41Il n'y a aucune interconnexion entre mon client
06:45et les autres personnes qui ont pu être impliquées
06:48dans cette vaste opération de démantèlement.
06:51Nous sommes en présence d'un individu
06:54qui agit tout seul, entre guillemets, dans son coin.
06:58Est-ce que, Maître, en sa qualité d'évêque,
07:00votre client était en contact de mineurs ?
07:03Alors, il y a eu une enquête qui a été faite.
07:07Il y a des personnes qui ont été entendues,
07:10notamment des enfants mineurs.
07:12Et j'insiste qu'en aucun cas,
07:14en aucun cas, il n'a été reproché
07:17une quelconque agression sexuelle ou autre
07:19envers des enfants mineurs,
07:22et notamment de la paroisse.
07:24Merci beaucoup, Maître, d'avoir été en direct avec nous.
07:27Mathias, on parle de profils quand même très différents.
07:29Des enfants ont été sauvés, a quand même dit le commissaire.
07:32C'est une enquête, effectivement, tentaculaire
07:34qui a été menée par l'off mine,
07:36qui commence, en réalité, l'été dernier,
07:39parce qu'ils s'intéressent à un réseau de pédocriminels
07:41assez dangereux, qui, pour le coup,
07:43passent à l'acte, puisqu'ils exploitent sexuellement
07:45des enfants, ils mettent en ligne leurs agressions sexuelles.
07:48Et dans le cadre de cette enquête,
07:49ils se sont intéressés à la diffusion de ces images
07:52et à toutes ces personnes qui, manifestement,
07:54sur ces boucles télégrammes,
07:55consultaient ces images et, éventuellement,
07:58les retransféraient.
07:59C'est comme ça qu'ils ont ciblé 55 personnes au total,
08:03des hommes âgés de 25 à 75 ans,
08:05en essayant de délimiter un petit peu
08:07les critères d'intérêt
08:08à ceux qui ont déjà des antécédents,
08:11ces hommes qui avaient déjà des antécédents,
08:14des pères ou des grands-pères
08:15qui ont exprimé une volonté aussi,
08:17par ailleurs, de passer à l'acte,
08:18et puis des personnes qui exercent
08:20des métiers sensibles avec des enfants
08:21dans leur environnement.
08:23En l'espèce, c'était le cas de ce religieux.
08:25C'est le cas de ce religieux.

Recommandations