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  • 23/05/2025
Cette semaine, deux invités sont à l'honneur dans Sports Stream : Rebecca Castaudi et Ugo Fleurot ! Les deux jeunes pentathlètes ambitionnent de disputer les Jeux de Los Angeles 2028, dans une nouvelle formule du pentathlon moderne qui a intégré la course d'obstacles à la place de l'équitation.

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Sport
Transcription
00:00:00Salut tout le monde, bienvenue dans SportStream, chaque semaine dans le canap, un athlète
00:00:13pour une discussion en tête à tête, mais ce soir, double dose de bonheur, ils seront
00:00:17deux en plateau.
00:00:18Certains choisissent un sport, eux en ont pris 5, pas pour se compliquer la vie mais
00:00:22justement pour la vivre à 200 à l'heure.
00:00:25Entre les scrims, natation, tir, course et obstacles, ils enchaînent les épreuves comme
00:00:29nous journalistes les rencontrent et les histoires à raconter.
00:00:32Aujourd'hui, c'est leur parcours qu'on déroule, leur passion qu'on découvre, les
00:00:36peintes athlètes Rebecca Castodi et Hugo Fleureau sont mes invités.
00:00:39Salut tous les deux, ça va ?
00:00:43Ça va, ça va nickel.
00:00:45Installez-vous confortablement dans ce beau canapé orange, ça va il y a de la place
00:00:48pour vous deux, on a déjà fait pire.
00:00:50Je rappelle rapidement votre palmarès à tous les deux, Rebecca tu es double champion
00:00:54du monde junior 2021-2022, Hugo toi tu viens d'obtenir une magnifique médaille de bronze
00:00:59à l'étape de la coupe du monde de Budapest, t'es aussi médaillé de bronze au JO de
00:01:02la jeunesse à Buenos Aires en 2018 et évidemment d'autres médailles pour tous les deux.
00:01:07Alors d'habitude dans Sportstream, on a soit un athlète en plateau, soit deux athlètes
00:01:11qui ne se connaissent pas, vous c'est un peu différent, vous vous connaissez très
00:01:14bien tous les deux.
00:01:15Votre premier souvenir ensemble, est-ce que vous en avez un en tête particulier ?
00:01:19Nice.
00:01:20Oui, c'est vrai, on s'entendait pour la première fois à Nice.
00:01:22Championnat de France jeunes 2012.
00:01:25Ah oui, donc à quel âge, 2012 ?
00:01:2711 ans.
00:01:28Je ne serais pas bon en maths, je sais que Rebecca aussi apparemment, donc Hugo tu vas gérer ça.
00:01:3011 ans.
00:01:3111 ans, d'accord.
00:01:3211 ans ouais, jeunes.
00:01:33Notre premier championnat de France.
00:01:35Ok.
00:01:36On était heureux et surtout on avait nos parents qui étaient venus nous encourager.
00:01:40J'avais des très très bons souvenirs de cette compétition.
00:01:43C'est mixte à cette époque-là ou c'est déjà ?
00:01:45Non, c'est séparé.
00:01:46C'est séparé mais le fait de se retrouver tous ensemble, d'être dans un sport où en fait
00:01:51c'est plus famille au début puisqu'on ne s'est pas très médiatisé et de se retrouver comme ça,
00:01:55moi j'avais adoré, c'était mes meilleurs souvenirs.
00:01:58C'est la fête un peu quand on est jeune et tout.
00:02:01Il y a une ambiance très famille, très amie.
00:02:04C'est ça qui vous a fait kiffer au début justement, sans parler de compétition,
00:02:08au début quand on est jeune, on découvre un peu la discipline,
00:02:10c'est cette ambiance très familiale, ce côté très fun.
00:02:13Moi c'est pour ça que je suis restée, j'avais le choix de faire un autre sport
00:02:16et en fait j'avais adoré cette ambiance, cette mentalité du pentathlon
00:02:19parce qu'en fait le pentathlète, il va faire la compétition, il fait ses résultats
00:02:22et puis après il se retrouve avec les autres, on discute, on échange, on mange, il y a un petit repas.
00:02:27Quand on était jeune, il y avait toujours une paella je me rappelle
00:02:29et moi j'avais adoré ce moment, je me suis dit j'adore, c'est famille, les parents viennent,
00:02:33ils échangent entre eux, ils encouragent les athlètes et moi j'avais adoré.
00:02:37Et gamin, vous l'imaginiez cette vie-là, d'être disputé des étapes de coupe du monde,
00:02:41d'être sur le plateau de SporStream actuellement ?
00:02:43Jamais, on n'y pense jamais.
00:02:46Pour le coup, on a à peu près le même parcours et on a commencé très jeune à 8-9 ans
00:02:50donc on ne savait même pas qu'on allait pouvoir rêver de pouvoir faire les Jeux,
00:02:54d'aller en Coupe du Monde, d'aller à l'INSEP, de connaître tout ce qu'on a connu
00:02:58parce que comme tu disais, c'est famille et puis on a vraiment ce truc même,
00:03:02ça commence du coup en club, famille mais après au niveau national et même à l'international,
00:03:07on est tous concurrents mais une fois que la compétition est finie, c'est tous nos amis.
00:03:12C'est vraiment ce côté qui nous a fait rester et puis on a un peu perfait petit aussi
00:03:18puis du coup, petit à petit, on a monté les échelons.
00:03:21Mais c'est vrai que petit, on ne pensait pas du tout.
00:03:24Il y avait pas d'ambition tout de suite de se dire je vais aller au niveau, je vais décrocher des médailles ?
00:03:29Non, on venait pas de ce milieu-là forcément.
00:03:31Quand tu commences ce sport-là, tu ne penses pas vraiment aux médailles,
00:03:33tu viens juste t'amuser, tu fais la compète, tu kiffes échanger avec les autres, tu regardes
00:03:38et en fait après au fur et à mesure, quand tu commences à gagner et tu te rends compte qu'il y a le haut niveau
00:03:43et il y a l'INSEP, tu te dis en fait c'est vraiment du sérieux en fait.
00:03:45Je ne suis plus là pour m'amuser mais je suis là pour commencer vraiment à perfect
00:03:48et on parle vraiment de vrai sport, c'est différent.
00:03:51On va continuer à parler de votre parcours évidemment mais pour perdre aucun téléspectateur,
00:03:55on va quand même expliquer ce que c'est un peu le pentathlon moderne.
00:03:57Déjà quand vous dites autour de vous je fais du pentathlon, souvent c'est quoi les premières questions qui viennent ?
00:04:01C'est du triathlon ?
00:04:02C'est du triathlon, il y a du vélo.
00:04:06On ne connaît pas trop, je crois que je ne suis jamais tombé sur quelqu'un qui m'a dit
00:04:10oui oui je connais les cinq sports et il me les dit.
00:04:13Donc c'est cinq sports qui sont la course, la nation, le tir, l'escrime et le parcours d'obstacles maintenant.
00:04:19Du coup c'est assez large, on fait des sports très différents
00:04:25mais c'était à l'époque Pierre de Coubertin qui a créé notre sport pour faire le soldat parfait
00:04:30qui devait savoir nager, courir à l'époque, jusqu'en 2024 c'était l'équitation,
00:04:35donc il devait savoir monter à cheval.
00:04:37On est le premier sport des JO, le sport le plus ancien.
00:04:401912, Stockholm.
00:04:41C'est ça, exactement.
00:04:42Bravo.
00:04:43J'ai fait mon taf là.
00:04:46Franchement c'est un super sport avec plein de différences, il y a plusieurs profils.
00:04:53C'est ce qui est bien, on ne rentre pas forcément dans une casque.
00:04:59Je peux prendre l'exemple du basket, il faut forcément être très grand.
00:05:02Nous on a des grands, des plus petits.
00:05:04On a un peu de tout, il suffit de trouver sa force dans les disciplines
00:05:10et après on peut être bon au pentathlon.
00:05:13Il y a des règles qui ne dérogent pas, il faudrait quand même être bon dans certains points.
00:05:19Mais en vrai il n'y a pas de profil type, donc ça c'est cool.
00:05:23On va faire un petit test avec vous deux, un petit contrôle, c'est parti.
00:05:27Chacun votre tour, vous allez nous expliquer concrètement
00:05:29ce que vous faites dans les disciplines du pentathlon moderne.
00:05:31Pas trop de pièges normalement, ça devrait aller.
00:05:34On commence par toi Hugo avec l'escrime.
00:05:36L'escrime c'est un nouveau format cette année.
00:05:40On fait d'abord une pool où on se rencontre chacun en une touche.
00:05:46On est 36 athlètes, donc il y a 35 matchs.
00:05:49Ça nous donne un nombre de victoires et de défaites.
00:05:52Un classement aussi du premier au 36e.
00:05:55Et après on va être envoyés dans chaque demi-finale.
00:05:58Il y a deux demi-finales de 18.
00:06:00Et là on va faire le tableau par rapport à notre pool de la veille.
00:06:03Donc tableau simple à élimination directe, le premier rencontre le dernier.
00:06:07Il gagne, il passe le tour d'après.
00:06:09Donc il y a à peu près 8e, 4e demi-finale.
00:06:13Et le gagnant de la finale marque le maximum de points.
00:06:16Et à chaque fois on descend de points au fur et à mesure jusqu'au dernier.
00:06:20Ensuite on passe à la natation.
00:06:22La natation est preuve qu'affectionne tout particulièrement Rebecca.
00:06:25Absolument, il faut le dire.
00:06:28La natation c'est très simple.
00:06:30C'est 200 mètres nage libre.
00:06:32Donc très souvent tout le monde nage en crawl.
00:06:34Et il faut faire le meilleur temps.
00:06:36Donc t'as le meilleur temps, t'as le meilleur résultat.
00:06:38Et le nombre de secondes compte énormément dans la discipline.
00:06:42Après en qualif, on nage selon notre temps de référent.
00:06:46Après en demi-finale, c'est selon le classement de ta compétition.
00:06:50Et en finale c'est pareil.
00:06:51Donc tu peux te retrouver à nager avec des filles qui nagent super fort.
00:06:54Et toi à côté, pas très forte en finale.
00:06:56Mais c'est le jeu, c'est comme ça.
00:06:58Donc la natation, puis ensuite on va passer à cette fameuse épreuve
00:07:01qui a remplacé l'équitation, la course d'obstacles.
00:07:03Rapidement Hugo, on y reviendra après en détail.
00:07:05Il y a beaucoup de choses à dire sur ce changement d'épreuve.
00:07:07Rapidement, c'est un parcours d'environ 80 mètres avec 8 obstacles.
00:07:11Donc à peu près simple.
00:07:14C'est step, une grande roue, des échelles, un mur dessus, dessous, dedans.
00:07:19Un peu Ninja Warrior.
00:07:20Un peu Ninja Warrior avec un mur à la fin ou avec un buzzer.
00:07:23Donc c'est hyper dynamique, en duel, 1 contre 1.
00:07:26Il faut faire le meilleur temps.
00:07:28Et pareil, chaque seconde donne un nombre de points.
00:07:33Et à la fin, on cumulera le score des scrims,
00:07:36le score de la natation et le score du parcours
00:07:38pour partir handicap start sur le combiné.
00:07:41Le combiné.
00:07:42Le combiné, là pour le coup, tu aimes vraiment.
00:07:45J'aime vraiment pour le coup.
00:07:46Et le combiné, comme il l'a dit, c'est tout ton score référent.
00:07:50Et en fait, ça te fait un départ handicap.
00:07:52Donc si tu es très, très fort, tu partiras en premier dans tes résultats.
00:07:55Et puis après, au fur et à mesure, on part tous en décalé.
00:07:58Donc la première fille part à 0-0 au temps de départ.
00:08:02Et puis les autres partent à des secondes ou des minutes aussi décalés.
00:08:05Tout dépend.
00:08:06Et donc, on commence la discipline avec la course.
00:08:08Donc c'est 600 mètres.
00:08:09Et après, on enchaîne avec le tir.
00:08:11Et en fait, on fait ça plusieurs fois dans le combiné.
00:08:15Et ce qui est sympa dans cette discipline, c'est que c'est jamais fini en fait.
00:08:19Même le premier, il peut toujours se faire attraper.
00:08:21Même si tu es avant dernier, tu peux toujours gratter énormément de points.
00:08:24Et c'est ça qui est spectaculaire dans cette discipline.
00:08:27Pour moi, c'est ce que je préfère.
00:08:29C'est que ce n'est pas fini en fait.
00:08:31Il faut toujours gratter des secondes, des minutes, du temps, des personnes.
00:08:36Il ne faut jamais abandonner.
00:08:37Et quoi qu'il arrive, en fait, ce qui va jouer aussi, c'est le tir.
00:08:40Tu peux arriver très, très fort.
00:08:42Tu es le premier.
00:08:43Et en fait, tu craques au tir.
00:08:45Et l'autre derrière, il arrive après.
00:08:46Il n'a pas de pression.
00:08:47Il tire super vite.
00:08:48Et il court.
00:08:49Moi, j'adore.
00:08:50C'est spectaculaire ce sport.
00:08:52– Pourquoi tu affectionnes autant le laser run ?
00:08:54J'ai l'impression que ça correspond bien à ton caractère aussi.
00:08:56Un peu le calme avant la tempête.
00:08:58– Oui, c'est ça.
00:08:59En fait, je suis quelqu'un d'assez faux-folle.
00:09:00Donc quand je cours, je ne réfléchis pas.
00:09:01Vraiment, je pose mon cerveau.
00:09:03Je cours, je pars super vite.
00:09:05Je pars super vite.
00:09:06Je me dis, il faut que je rattrape le plus de personnes possible.
00:09:08Et quand j'arrive au tir, je me dis, là, tu récupères le cerveau.
00:09:11Tu te concentres.
00:09:12Tu tires super fort.
00:09:13Tu ne regardes pas c'est à côté.
00:09:14Tu ne regardes pas les autres filles.
00:09:15Tu te concentres.
00:09:16Et puis après, dès que je lâche le dernier tir,
00:09:18je dépose le cerveau et je repars à balle.
00:09:20Et c'est vraiment...
00:09:21J'adore cette discipline.
00:09:22C'est...
00:09:23– D'accord.
00:09:24Et toi, Hugo ?
00:09:25Un point fort ?
00:09:26Un point faible ?
00:09:27– Je dirais que mon point fort, c'est de ne pas avoir de point faible.
00:09:30Il n'y a pas...
00:09:31– Oh là là !
00:09:32– Oh le boulard !
00:09:34– Non, je n'ai pas de gros points forts.
00:09:36Il n'y a pas une discipline où, comme Rebecca, par exemple, au combiné,
00:09:39où elle est vraiment au-dessus des autres athlètes.
00:09:41Moi, je n'ai pas vraiment une discipline où je suis au-dessus.
00:09:43Mais dans toutes les disciplines, je suis plutôt bien classé.
00:09:46Ce qui fait qu'à la fin de la journée, je suis bien classé.
00:09:49Et je suis assez content parce que du coup,
00:09:51je n'arrive pas dans un sport où je me dis,
00:09:53mince, ça va être compliqué.
00:09:55Là, comment ça va se passer aujourd'hui ?
00:09:57– En natation.
00:09:58– Je l'ai un peu en parcours cette année parce que c'est la découverte.
00:10:02Mais du coup, là où je suis content,
00:10:05c'est que j'ai assez une bonne régularité dans toutes les disciplines.
00:10:08– Et comment tu l'expliques, ça ?
00:10:09C'est parce que tu as commencé tôt, le pentathlon,
00:10:11et tu t'es un peu responsabilisé dans chaque...
00:10:13– Je pense que ça joue dans le fait que j'ai commencé tôt.
00:10:17Du coup, forcément, j'ai un peu tout essayé assez tôt.
00:10:21Et plus on essaie jeune, plus on a un peu des facilités, on va dire.
00:10:27Mais après, je ne sais pas...
00:10:29– La chance !
00:10:31– Non, oui.
00:10:32– Justement, on parlait du fait que tu as commencé tôt.
00:10:34Rebecca, merci beaucoup, qui m'a envoyé quelques petits dossiers sur toi.
00:10:37On peut regarder quelques petites photos quand même du beau.
00:10:39Voilà, qu'il est mignon.
00:10:41– Ça devait être ma première compétition.
00:10:43– Oui.
00:10:44– Oh là là !
00:10:45– Ah oui !
00:10:46– Première, mon premier club, le pentathlon peignoir.
00:10:51Donc première compétition.
00:10:53Pour l'anecdote, je n'avais failli pas la faire
00:10:55parce qu'à l'époque, on tirait le mercredi.
00:10:57Avant de faire la compète le week-end,
00:11:00on tirait dans le club pour faire nos cibles.
00:11:02On s'était à plomb et tout.
00:11:04Et je n'avais pas bien fait mes devoirs.
00:11:06Et ma mère m'a dit, tu n'iras pas au sport cet après-midi.
00:11:10Elle appelle le coach et le coach m'a sauvé.
00:11:12Il a dit, ah mais c'est compétition cet après-midi, il faut qu'il vienne.
00:11:16– Heureusement qu'il a réussi à négocier, il a bien fait.
00:11:19Mais c'est intéressant parce que Rebecca, tu parlais de la compétition tout à l'heure
00:11:21en disant que rien n'était jamais terminé.
00:11:24C'est aussi ça peut-être le plus dur dans une journée de...
00:11:27Alors maintenant, ce n'est plus sur une journée, on le précise aussi,
00:11:29c'est 90 minutes, c'est très très rapide, vous enchaînez toutes les épreuves.
00:11:32Cette capacité à faire reset quand ça s'est mal passé,
00:11:35à tout de suite se dire, bon, ok, je mets ça de côté,
00:11:38j'enchaîne avec la suite, c'est ça le plus dur.
00:11:40– C'est ça, en fait, on l'apprend au fur et à mesure des années du pentathlon,
00:11:43ce ne sont pas comme ça tout de suite.
00:11:45Mais moi, je dirais oui, aujourd'hui, j'arrive à reset tout de suite en fait.
00:11:48J'arrive à me dire, bon, ce n'est pas fini, tu as fait de l'escrime,
00:11:51ça n'a pas été l'escrime, ce n'est pas grave, il y a la suite.
00:11:53Il y a encore cinq sports, donc c'est ça qui est cool en fait.
00:11:55C'est qu'il y a plein de disciplines.
00:11:57Comme lui, il arrive à accélérer dans toutes les disciplines,
00:11:59moi, j'en ai une où j'essaie que ça fasse la différence.
00:12:02Les autres, je suis vraiment, je suis en dessous de la moyenne,
00:12:05mais j'arrive avec le dynamisme, je me dis, voilà, j'ai toujours du positif,
00:12:08je sais que 90% je vais me donner à fond et ça va le faire.
00:12:11Donc, il faut apprendre avec ces disciplines à passer à autre chose très vite.
00:12:15Mais quand tu passes à autre chose, tu te focalises que sur ça en fait, à fond.
00:12:18– Tu dis aujourd'hui, ça veut dire que ça n'a pas toujours été le cas ?
00:12:21– Non, parce qu'on a commencé quand on était petit,
00:12:23quand tu as raté une escrime, au bout de ta vie,
00:12:25tu n'as même pas envie de continuer.
00:12:26T'as envie de dire, c'est bon, c'est fini, je vais finir dernier, c'est sûr.
00:12:29Tu te mets super mal et en fait, non, aujourd'hui, non, c'est jamais fini.
00:12:33C'est jamais fini et justement, c'est ça qui est intéressant,
00:12:35c'est de voir, tu t'apprends aussi toi-même à te dire
00:12:37jusqu'à où je pourrais arriver en fait.
00:12:39Jusqu'à où je pourrais terminer en étant, par exemple, avant dernier.
00:12:42À quelle place je pourrais finir ? Et ça, c'est hyper intéressant.
00:12:45– Oui, on est tout le temps en apprentissage.
00:12:47Parce qu'on a connu finalement, là, on a fait des mêmes,
00:12:49on a fait beaucoup d'échecs aussi.
00:12:51Chaque compétition, on apprend, c'est tout le temps un apprentissage.
00:12:55Là, on le voit encore avec le parcours, on ne fait qu'apprendre, apprendre.
00:12:59Et puis, on a un sport quand même pas mal à maturité finalement.
00:13:03Il y a 50% de physique, mais on ne se rend pas compte,
00:13:05il y a aussi 50% de mental.
00:13:07Et justement, ce reset, sortir de l'escrime,
00:13:10il y a toujours quelque chose qui va nous faire rager.
00:13:13Ça joue toujours à des détails, le pentathlon.
00:13:16Ça peut pencher d'un bon côté ou du mauvais côté.
00:13:19Il faut toujours essayer de garder ce mindset positif
00:13:22pour justement que ça penche du bon côté.
00:13:25Des fois, une escrime, ça peut se jouer à une touche, ça ne passe pas.
00:13:29Bon, mais ce n'est pas grave, on se penche direct sur le parcours,
00:13:31on se reconcentre.
00:13:33Et si ça s'est bien passé à l'escrime, un peu moins au parcours,
00:13:35bon, ce n'est pas grave.
00:13:36En fait, tant qu'on n'a pas passé la ligne d'arrivée,
00:13:38il peut tout se passer en pentathlon.
00:13:40On a déjà vu tellement des choses folles,
00:13:44dans un sens comme dans l'autre.
00:13:46Donc, on sait que tant qu'on n'a pas passé la ligne d'arrivée,
00:13:49ce n'est jamais fini.
00:13:51– Et vous bossez là-dessus avec des préparateurs mentaux ?
00:13:54Je ne sais pas, vous avez peut-être vos petits tips à tous les deux
00:13:56quand ça va mal, quand il y a des doutes,
00:13:58un peu dans une journée de compétition.
00:14:00Enfin, ça va rapidement maintenant, 90 minutes, on le rappelle.
00:14:02– On n'a plus trop le temps de réfléchir.
00:14:03– Voilà, il n'y a plus trop le temps de cogiter.
00:14:04Mais c'est peut-être un mal pour un bien finalement.
00:14:06– C'est vrai.
00:14:07– C'est physique, mais au moins, ton esprit est focus.
00:14:09– À l'époque, on commençait à 8h, on finissait à 20h,
00:14:11on avait le temps de cogiter.
00:14:13Chaque épreuve, il y avait deux heures.
00:14:15Donc là, maintenant, on rentre, on est dans une machine à laver,
00:14:18une heure et demie, et puis ça continue.
00:14:21Mais c'est bien, on travaille avec des préparateurs mentaux.
00:14:26On a nos familles aussi, on est plutôt bien entourés.
00:14:29Donc ça, c'est bien, on a nos coachs.
00:14:31Donc, on est entourés pour justement nous soutenir.
00:14:37On sait qu'on n'est pas seuls, malgré tout, dans cette aventure.
00:14:42– Et après, tu crées des habitudes aussi.
00:14:44Quand tu pars en compète, tu fais par exemple, avant de partir,
00:14:46tu prépares tes épées.
00:14:48Il y en a qui vont acheter des produits, il y en a qui vont se faire des coiffures.
00:14:51– Vous avez tous les deux des petites…
00:14:53– Oui, j'ai des petits tips.
00:14:54– C'est quoi, par exemple ?
00:14:55– Je vais faire mes cheveux, je vais faire une nouvelle coloration,
00:14:57je vais faire mes ongles, et je vais ranger mes habits dans une façon
00:15:01que si je ne fais pas dans cette façon-là, je me dis, ça ne va pas aller,
00:15:04je ne vais pas aimer.
00:15:05Il y a des choses comme ça que tu crées, et finalement, tu te sens bien toi-même.
00:15:07– Tu te mets en confiance.
00:15:08– Oui, c'est ça.
00:15:09Et même en compète, quand j'arrive dans la chambre,
00:15:10je sais qu'il faut que j'arrange d'abord mes affaires,
00:15:12il faut que j'aille acheter des bouteilles d'eau,
00:15:13il faut que j'aille appeler ma famille, ou comme écouter de la musique.
00:15:16Chaque athlète a son rituel, comme j'appelle ça.
00:15:21– Les colorations, Hugo aussi, finalement.
00:15:23La petite photo avec la teinture blonde, toi aussi.
00:15:26– Compliquée, celle-là.
00:15:27– C'est un raté.
00:15:29Non mais oui, pareil, c'est vrai que moi, je vais faire un dégradé.
00:15:33Je ne fais pas une coloration.
00:15:35Je l'ai faite une fois, ça a été un échec.
00:15:37Mais oui, non, moi je sais que par exemple, la veille, je me rase,
00:15:41et c'est un moment où, ça y est, je me rende focus,
00:15:45ça y est, c'est le début de compétition, je me rase, il y a la musique.
00:15:49Je sais que là, ça y est, on est dans la compète, c'est parti.
00:15:53Et oui, on a un peu des… on a des tocs, en fait.
00:15:57– Ce sont les athlètes de haut niveau, en général,
00:15:59vous êtes quand même bourrés de tocs.
00:16:01– On peut avoir plein de tocs, que ce soit à l'escrime,
00:16:03la façon dont on rentre sur la piste, comment on réagit.
00:16:07Mais finalement, tous ces tocs nous font nous mettre dans une bulle familière
00:16:14où on se sent bien.
00:16:15– En confiance.
00:16:16– En confiance, et pour sortir un peu de tout ce stress qu'il y a.
00:16:20Et on se crée ces routines, justement, pour éviter de trop stresser.
00:16:24– Et pour ça, il y a aussi la musique.
00:16:26– C'est ça.
00:16:27– Ça fait partie d'ailleurs, je vous ai demandé à tous les deux une petite musique.
00:16:29Alors, Rebecca, toi, tu écoutes une musique pendant les compètes,
00:16:32ou avant les compètes, maintenant c'est peut-être un peu rapide.
00:16:34On peut l'écouter en régime ?
00:16:35– Je l'aime bien, en plus, cette musique.
00:16:36Ça me rappelle des souvenirs.
00:16:38Ah là là.
00:16:40Eh oui, la musique de la Coupe du Monde de 2010, c'est vrai.
00:16:42– C'est vrai, on le glisse dans l'oreillette, ouais.
00:16:44– Ouais.
00:16:45– Oui, c'est pas un bon souvenir pour l'équipe de Français, ouais.
00:16:47– C'est un bon souvenir, mais je pense pas à ça.
00:16:49– Qu'est-ce qui prouve ce choix ?
00:16:50– En fait, la musique, elle est crescendo, en fait, dans le rythme.
00:16:54Et aussi, j'imagine une personne rentrée dans un stade,
00:16:56et tout le monde crie, tout le monde est heureux.
00:16:58Et toi, ça te procure une sensation de…
00:17:00Ah, j'ai envie de voler, en fait.
00:17:02J'ai envie de voler, j'ai envie de crier, j'ai envie d'exploser,
00:17:05j'ai envie d'être contente.
00:17:06Et c'est mon moment, c'est mon bonheur, que je rate ou pas.
00:17:09J'aime ma musique, je suis trop contente.
00:17:11Et cette musique-là, elle me rappelle toutes ces sensations.
00:17:14J'ai envie de danser, là.
00:17:16– Ouais, vas-y, vas-y, explique-toi.
00:17:18– J'ai pas gagné ça.
00:17:21– Et puis, Hugo, je ne connais pas cette musique.
00:17:23« Move » de Adam.
00:17:24– Ouais.
00:17:25– Parce qu'on l'a enregistrée, oui, on l'a, bien sûr.
00:17:28Et toi, tu m'as dit, par contre, que t'es pas trop musique.
00:17:30– En fait, j'écoute de tout.
00:17:32Je n'ai pas de musique spéciale.
00:17:34Je peux passer vraiment du Coq à l'âne.
00:17:36J'écoute n'importe quoi.
00:17:38Et ça, j'aime bien.
00:17:40Je suis un mec du sud, donc…
00:17:42– La fête.
00:17:44– Donc j'aime bien…
00:17:45En fait, ça me rappelle le soleil, la détente.
00:17:47Ça permet d'être un peu moins stressé.
00:17:49C'est quelque chose qui te met dans un mood un peu souriant.
00:17:53Et c'est assez important de ne pas trop être fermé en compétition.
00:17:57Parce que, finalement, plus on est ouvert,
00:17:59plus on est content, finalement,
00:18:01plus les choses s'ouvrent à nous.
00:18:03Donc j'aime bien me mettre dans un mood plutôt sympa.
00:18:07– Oui, c'est vrai que c'est important de prendre du plaisir
00:18:10pendant la compétition.
00:18:11On a eu pas mal d'athlètes, médaillés olympiques,
00:18:13Manon Apitie-Brunel, que vous connaissez sûrement,
00:18:15Danny Dan, le breakdancer.
00:18:17Et tous, vraiment, m'ont dit que la clé de la réussite,
00:18:19la clé de leur médaille,
00:18:21c'était parce qu'ils ont kiffé, en fait.
00:18:23Ils ont kiffé, ils ont pris du plaisir.
00:18:24Vous le ressentez aussi, ça ?
00:18:25– Oui, complètement.
00:18:26– C'est l'élément vraiment indispensable.
00:18:27– En pentathlon, c'est…
00:18:29J'ai l'impression que c'est encore pire,
00:18:31parce qu'avec ces cinq sports,
00:18:33plus on prend du plaisir, plus on s'amuse,
00:18:36plus on se sent bien, plus on va parfait.
00:18:40– Ce qui peut être très difficile à faire, Rebecca.
00:18:42– C'est très difficile.
00:18:43Il y a des gens qui n'arrivent pas à faire ça,
00:18:45qui n'arrivent pas à positiver, qui n'arrivent pas à sourire.
00:18:47Parce qu'ils sont hyper focus sur une chose,
00:18:50gagner, gagner, et en fait, finalement, ça ne marche pas.
00:18:52Et donc, quand tu commences à aimer ce que tu fais,
00:18:54tu souris, tu kiffes, tu rigoles avec les autres,
00:18:57tu n'es pas trop fermée non plus.
00:18:58Après, tu vois, on est fermé quand on a des tocs,
00:19:00mais finalement, si tu arrives à extérioriser aussi,
00:19:02c'est hyper important de savoir faire ça.
00:19:04Et moi, je trouve qu'il faut le faire.
00:19:06C'est important de kiffer et d'aimer ce que tu fais
00:19:09et de te dire, je suis là, c'est mon moment.
00:19:11C'est mon moment, je kiffe, je fais la fête.
00:19:13C'est important.
00:19:14– Alors, question à tous les deux.
00:19:16Est-ce que vous kiffez cette nouvelle épreuve,
00:19:18cette nouvelle discipline, la course d'obstacles,
00:19:20qui a remplacé l'équitation ?
00:19:21– Bien sûr.
00:19:22– Juste, on remet dans le contexte l'équitation
00:19:24qui a été supprimée, évidemment, la dernière fois,
00:19:26c'était au programme olympique à Paris, en 2024.
00:19:28Principalement, c'était en raison de préoccupations
00:19:31liées au bien-être animal.
00:19:33On a tous vu, évidemment, les images de Annika Schleu à Tokyo
00:19:36et aussi à l'équité sportive,
00:19:37puisqu'on rappelle que c'est un système de tirage au sort avec les chevaux.
00:19:40C'est une discipline qui a fait pas mal parler
00:19:42depuis le début du pentathlon.
00:19:44Maintenant, c'est terminé.
00:19:45On rentre dans des nouveaux Jeux olympiques à Los Angeles en 2028.
00:19:48Nouvelle discipline, le parcours d'obstacles.
00:19:50Déjà, votre première réaction quand vous avez appris
00:19:53que l'équitation serait supprimée et remplacée
00:19:55par cette nouvelle discipline, ça a été quoi ?
00:19:57– Moi, j'ai dit, waouh !
00:19:59– Rebecca, t'as dit quoi ?
00:20:00– En fait, j'étais entre deux chaises.
00:20:02Je me dis, il va falloir apprendre un nouveau sport.
00:20:04Dans quatre ans, c'est les Jeux.
00:20:06Waouh, comment on va faire ?
00:20:07C'est vraiment ce truc-là.
00:20:08Et puis d'un côté, je me suis dit,
00:20:09oh yes, il n'y a plus de tirage au sort à l'équitation,
00:20:11il n'y a plus de...
00:20:12En fait, l'équitation, c'était des sensations trop bizarres.
00:20:15C'est où t'es hyper content, où t'es vraiment hyper triste.
00:20:17Et tu sais que ta compétition, elle est finie.
00:20:19C'était vraiment aléatoire.
00:20:20Et là, aujourd'hui, l'obstacle, ça n'a rien à voir.
00:20:22Donc bien sûr, j'ai réagi entre deux.
00:20:24– C'est ça, oui.
00:20:25Vous le sentiez, ce manque de...
00:20:26– Au début, ça faisait un peu peur, comme je disais.
00:20:30Ça faisait un peu peur de...
00:20:32L'équitation change, qu'est-ce qui va se passer ?
00:20:35On peut se dire, ça va être la fin de notre sport.
00:20:38Et finalement, ils ont choisi le parcours.
00:20:41C'était, je pense, le meilleur choix.
00:20:43C'est vraiment beaucoup plus dynamique,
00:20:46beaucoup plus sympa.
00:20:47On est maître de soi-même, c'est assez spectaculaire.
00:20:49C'est dans l'ère de Los Angeles, très américain.
00:20:52On a un nouveau président de FED international américain.
00:20:55Donc tout ça permet de rendre les images meilleures, plus dynamiques.
00:21:01Ça rend beaucoup mieux dans le format d'une heure et demie.
00:21:03Avant, l'équitation, c'était beaucoup plus compliqué.
00:21:05Mais franchement, on aime bien, on kiffe.
00:21:08– Oui, c'était ça.
00:21:09D'abord, tu appréhendes la discipline.
00:21:11Tu te dis, c'est quoi avec toutes ces structures ?
00:21:13Quand tu regardes, quand tu rentres dans la salle,
00:21:15tu te dis, waouh !
00:21:16– C'est diamétralement opposé à l'équitation.
00:21:18Rien à voir.
00:21:19– Rien à voir.
00:21:20Et là, tu te dis...
00:21:21Pendant des années, je ne faisais pas de musculation.
00:21:23Je faisais de la proprioception.
00:21:25Il va falloir que je muscle mon haut du corps.
00:21:27J'ai moins d'un an.
00:21:28En plus, on va dire un peu, comment j'appelle ça...
00:21:31Tu arrives en compétition, et quand tu perds,
00:21:33tu as le seum, tu vois.
00:21:35Et là, quand tu arrives dans une discipline,
00:21:37première compétition, et que le problème, c'est cette discipline-là,
00:21:39que tu n'as pas beaucoup travaillé,
00:21:40franchement, ton égo, il est touché, tu vois.
00:21:42Et tu n'as pas envie de te dire,
00:21:43les jeunes, ça fait déjà deux ans qu'ils font cette discipline.
00:21:45Non.
00:21:46Même s'ils font cette discipline depuis deux ans,
00:21:47je vais être devant eux, tu vois.
00:21:49Et donc, il faut que tu accélères ton apprentissage de cette discipline-là.
00:21:52Et donc, on avait énormément peur.
00:21:53Moi, je sais que j'ai pris beaucoup plus de temps
00:21:55pour apprendre par rapport à d'autres personnes.
00:21:57Lui, ça a pris très vite quand même.
00:21:59Je trouvais que tu t'es mis dedans...
00:22:01On s'est mis à fond dedans, mais...
00:22:02En fait, quand tu comprends le truc, et tu te dis,
00:22:04je dois accepter de tomber, de me faire mal aux mains,
00:22:07d'avoir mal partout.
00:22:08On a tous eu des problématiques...
00:22:09On a bien marché les mains, l'épaule.
00:22:10Les bursites.
00:22:11On avait tous des problèmes d'épaule en début d'année.
00:22:13Et au fur et à mesure, tu apprends à avoir mal,
00:22:15et tu apprends cette douleur.
00:22:17Et au fur et à mesure, tu aimes, en fait.
00:22:19C'est vrai que c'est hyper impressionnant.
00:22:20On a les images.
00:22:21Ce que je passais, ce que le sport en France, évidemment,
00:22:23diffuse maintenant du point à point moderne.
00:22:24Ça, c'est une super nouvelle.
00:22:25On a diffusé les deux dernières étapes de la Coupe du Monde
00:22:27avec Enzo Ricci, notre journaliste.
00:22:29Et c'est vrai que c'est hyper impressionnant.
00:22:31Et je pense que ça va aussi apporter une sorte de...
00:22:34Lumière.
00:22:35Lumière, modernisation de la discipline.
00:22:37C'est vrai, en fait, ça s'appelle le pentathlon moderne.
00:22:39Pour que ça reste moderne, il faut que ça évolue d'un côté.
00:22:42Non, mais c'est clair.
00:22:43Non, ça a porté bien.
00:22:44Mais c'est vrai, au début, un peu les peurs.
00:22:46Puis les premiers entraînements, on se dit,
00:22:48waouh, il y a tout un sport à apprendre.
00:22:51Est-ce qu'il n'y a pas un côté kiffant aussi, grisant, de se dire...
00:22:53Après, il vient après.
00:22:55Là, aujourd'hui, oui.
00:22:56Quand on commence, là, on commence à progresser,
00:22:58à sentir tout le travail qu'on met en place.
00:23:00Donc là, il y a un peu ce côté sympa.
00:23:03Mais c'est vrai qu'au début, on se dit waouh.
00:23:06Il y a deux choses.
00:23:07C'est au début, quand tu tombes, tu dis,
00:23:08je n'ai pas envie de remonter dessus, je n'ai pas envie de refaire.
00:23:10Et aujourd'hui, quand tu tombes, tu souris et tu dis,
00:23:12en fait, j'ai compris pourquoi je suis tombée.
00:23:13Je vais apprendre.
00:23:14Donc aujourd'hui, il y a deux choses.
00:23:16Moi, je regarde les garçons faire.
00:23:18Ils essayent plein de choses.
00:23:19Nous, les filles, on a un peu plus peur de tomber ou de se faire mal.
00:23:23Aujourd'hui, moi, j'apprends grâce à eux.
00:23:25Et en fait, je me dis, mais c'est trop kiffant.
00:23:27Tu tombes, tu remontes et tu réessayes.
00:23:29Enfin, c'est ça, la kiffance.
00:23:31La kiffance de ce sport.
00:23:34Donc vous, vos profils respectifs, c'est plutôt une discipline
00:23:37qui vous convient mieux que l'équitation ?
00:23:40Pour l'instant, moi, cette année, j'ai perdu un peu de points.
00:23:44C'est normal, vu que ça vient...
00:23:46Oui, j'aime beaucoup ce sport.
00:23:48J'ai beaucoup à progresser.
00:23:50Après, il y a passé quelques caps en compétition
00:23:52que pour l'instant, je n'ai pas forcément encore passé.
00:23:55Mais donc, j'ai laissé quelques points.
00:23:58Mais bon, l'équitation...
00:24:00En fait, l'équitation, à l'époque, on ne gagnait pas.
00:24:02Ça ne nous faisait pas gagner.
00:24:03Mais on pouvait tout perdre.
00:24:05Donc c'était un peu qui-tout-double.
00:24:08Chips.
00:24:09Chips, oui.
00:24:11Mais du coup, c'est vrai qu'alors que maintenant,
00:24:14on peut vraiment gagner des points.
00:24:16Les meilleurs, ils prennent vraiment une belle avance.
00:24:19Ils ont mis en plus une notation de points assez élevée
00:24:24pour justement que tout le monde s'y mette à fond
00:24:27et s'entraîne dessus.
00:24:29Je pense que c'est une bonne chose.
00:24:30Mais du coup, c'est vrai qu'il y a quelques écarts pour l'instant au début.
00:24:33Mais toi, Rebecca, ça te met bien ?
00:24:35Moi, j'adore.
00:24:36Quand j'ai compris comment ça fonctionne
00:24:38et que je pouvais gagner énormément,
00:24:40je me suis dit qu'en fait, il faut que je le fasse à fond.
00:24:42Donc là, aujourd'hui, je ne vais pas dire que c'est mon point fort
00:24:45parce que j'ai encore pas mal de secondes à perdre.
00:24:47Mais moi, j'ai même rigolé à la dernière compétition
00:24:50de me dire que je suis 12e et que je fais 7.
00:24:53Mais en fait, c'est trop bien.
00:24:55Allez, go ! On va faire mieux.
00:24:57Oui, et ce qui est aussi sympa,
00:24:59c'est que ça redistribue les cartes sur la scène mondiale.
00:25:02Je suppose.
00:25:03Le classement mondial est en train de complètement changer.
00:25:06Après les Jeux, déjà beaucoup ont affiné un cycle.
00:25:10Du coup, beaucoup arrêtent.
00:25:12À l'image des Lodi Clouvel.
00:25:14À l'image des Lodi Clouvel.
00:25:15C'est ça.
00:25:16Chacun change, prend des directions.
00:25:19Et là, en plus, avec le parcours,
00:25:21ça a été la fin pour, on va dire, beaucoup d'athlètes.
00:25:24Et il y a une nouvelle génération qui arrive.
00:25:26Tout change.
00:25:28Les jeunes poussent parce que justement,
00:25:30comme elle disait, ça a commencé un peu plus tôt
00:25:32chez les jeunes, le parcours, il y a deux ans.
00:25:34Donc, ils arrivent avec leurs points forts.
00:25:36Et ils essayent de nous challenger.
00:25:39C'est super.
00:25:40Même à l'entraînement,
00:25:41on s'entraîne avec les juniors aussi à l'INSEP.
00:25:43Et ils nous donnent plein de conseils.
00:25:45Et puis, c'est hyper kiffant de voir qu'eux,
00:25:48ils réussissent des choses.
00:25:50Et du coup, on voit la progression.
00:25:52On sent qu'on suit le chemin avec un peu de retard.
00:25:54Mais on suit le chemin.
00:25:55Et petit à petit...
00:25:56Moi, je trouve qu'on progresse vite.
00:25:57Après, on a un égo aussi.
00:25:59Quand c'est un jeune qui t'apprend un truc,
00:26:01c'est bon, calme-toi.
00:26:03Mais en compétition, on ne se calme pas.
00:26:05On essaie de...
00:26:06On veut toujours faire mieux.
00:26:07Bien sûr.
00:26:08La jeunesse.
00:26:09La jeunesse, vous l'avez été aussi.
00:26:10Vous l'êtes encore maintenant.
00:26:11Ah oui.
00:26:12Moi, c'était quand même très jeune.
00:26:13Comment on en arrive à faire du pentathlon ?
00:26:15On va revenir un peu au commencement.
00:26:16Vous allez nous expliquer, chacun,
00:26:17comment vous êtes tombé dans le pentathlon moderne.
00:26:20On est tombé presque...
00:26:22Enfin, on a un profil assez identique
00:26:24d'avoir commencé dans un club assez tôt,
00:26:27aux alentours de 8-9 ans.
00:26:30Donc ça, c'est un processus finalement assez rare.
00:26:34Parce que de commencer très tôt en club,
00:26:37on peut faire ses années en club
00:26:39jusqu'à ce qu'on rentre au lycée.
00:26:41Après au lycée, on peut rentrer dans un CREPS.
00:26:43Et après le lycée, rentrer à l'INSEP.
00:26:46Beaucoup ont des profils UNSS,
00:26:51bons en cross, bons nageurs,
00:26:53repérés pour rentrer directement dans un CREPS
00:26:56après le collège, fin collège, début lycée.
00:26:58Et nous, on fait partie, je me demande,
00:27:01on doit être 2 ou 3 max dans le pôle de 14
00:27:04à avoir commencé vraiment en club jeune.
00:27:08Donc oui, il y a plus des profils UNSS
00:27:12qui sont repérés très fort en aérobie
00:27:15puis on apprend les sports techniques.
00:27:17Nous, finalement, on a commencé tout jeune.
00:27:20Oui, parce que c'est vrai, d'habitude,
00:27:22le pentathlon, ce n'est pas forcément la discipline
00:27:24où on va tout de suite quand on est très jeune.
00:27:25Donc on commence par d'autres et on se fait repérer.
00:27:27Après, on bascule vers cette discipline.
00:27:28C'est ça.
00:27:29Comment, vous deux, vous vous retrouvez à faire du pentathlon très jeune ?
00:27:32Moi, pour ma part, je faisais plein d'activités
00:27:35quand vraiment petite, petite.
00:27:36J'ai fait plein d'activités.
00:27:37Mon père, on avait trop marre de me déposer
00:27:39à gauche, à droite dans Paris.
00:27:41Et un jour, il y avait une journée des sports.
00:27:43Il présentait le pentathlon.
00:27:44Et mon père, il dit, mais c'est génial.
00:27:45C'est au Stade de France.
00:27:46C'est là, au même endroit.
00:27:47Mais je vais la déposer.
00:27:48J'espère qu'elle sera fatiguée en la déposant.
00:27:50Et vraiment, c'était le truc.
00:27:52Parce que je suis hyper active
00:27:53et donc j'ai besoin de me calmer, en fait.
00:27:54Et donc le matin, il me déposait.
00:27:56Donc il me déposait à 11h.
00:27:57Il me récupérait à 18h.
00:27:58Mais j'étais fatiguée après.
00:28:00Ça marchait.
00:28:01– Le plan parfait pour les parents.
00:28:02– Et ça marchait.
00:28:03Mais pour le coup, quand j'ai commencé,
00:28:04je ne faisais pas d'équitation.
00:28:05Parce que quand tu es jeune,
00:28:06tu ne commences pas d'équitation.
00:28:07Et moi, je faisais le pentathlon
00:28:08et l'athlète en même temps.
00:28:09Parce que c'était le club qui était ensemble.
00:28:10Ils étaient à côté.
00:28:11Et donc j'ai commencé comme ça.
00:28:12Et c'était dans le club.
00:28:13Donc on faisait des petites compètes,
00:28:15à gauche, à droite.
00:28:16Puis après, on t'est repérée.
00:28:18On te disait, on dirait,
00:28:19ouais, bon là, tu peux rentrer
00:28:20en équipe de France jeune.
00:28:21Et donc tu rentres en Crépes.
00:28:23Donc moi, je suis rentrée en Crépes.
00:28:25Après 7 ans dans un club à Noyon.
00:28:27– Oui, Noyon Picardie.
00:28:28– Noyon Picardie, voilà.
00:28:29– Bravo pour ça, bravo pour ça.
00:28:31Pas facile.
00:28:32– Pas facile.
00:28:33Mais ouais, j'ai passé mon brevet, mon bac là-bas.
00:28:36J'adorais le monde du Nord, entre guillemets.
00:28:39Et puis après, on m'a pris à Aix-en-Provence.
00:28:41J'ai beaucoup galéré en rentrant en Crépes.
00:28:43Parce que mon problème, c'était la natation.
00:28:45J'avais vraiment du mal à progresser en natation.
00:28:47Et je suis arrivée à Aix.
00:28:49Et en fait, l'année de 1 an,
00:28:51c'est quand même un exploit.
00:28:52J'ai fait un an en Pôle France.
00:28:54Et au bout d'un an, on m'a pris après à l'INSEP.
00:28:56Parce que j'ai fait mon titre.
00:28:58Et voilà, c'est comme ça que je suis rentrée.
00:29:00Mais quand t'es jeune, au départ, tu kiffes juste.
00:29:02– Oui, c'est ça. Tu te laisses porter.
00:29:04– Après, quand on t'apprend qu'il y a une structure de haut niveau
00:29:06où tu peux faire les jeux,
00:29:08tu te dis mais en fait, ça devient du sérieux là.
00:29:10– L'INSEP, ça a été un peu le rêve.
00:29:12C'était l'objectif vraiment numéro un.
00:29:14Toi aussi, Hugo, tous les deux.
00:29:16– Dès que j'ai pris conscience qu'il y avait ça,
00:29:18je me suis focus que dedans.
00:29:20Avant de rentrer au CREPS,
00:29:22on ne connaît pas vraiment.
00:29:24Puis après, en rentrant au CREPS,
00:29:26il y a un peu ce...
00:29:28Là où s'entraînent vraiment les meilleurs,
00:29:30là où il y a les plus forts.
00:29:32Du coup, ça devient tout de suite un objectif, un rêve.
00:29:34Moi, pareil, j'ai commencé petit.
00:29:36Du coup, c'est ma mère qui avait une collègue de travail
00:29:38et son fils faisait ça.
00:29:40J'étais un peu pareil, j'étais un peu actif.
00:29:42On me dit toujours, t'as trois poumons, tu cours partout.
00:29:44Et du coup, j'aimais bien faire plein de sports.
00:29:46Et pareil, j'ai commencé.
00:29:48Petit à petit, on est arrivé là aujourd'hui.
00:29:50Mais c'est vrai que quand on commence,
00:29:52on ne s'attend pas.
00:29:54Puis on ne connaît pas...
00:29:56Mes parents n'étaient pas sportifs de neveu.
00:29:58Les tiens non plus.
00:30:00On ne connaissait pas le processus,
00:30:02tout l'univers, comment ça se passe.
00:30:04On a découvert sur le tas,
00:30:06année après année.
00:30:08Et ça s'est bien passé.
00:30:10– Il y a aussi les sacrifices avec la famille.
00:30:12Parce que les parents, il y a deux choses.
00:30:14Est-ce qu'ils te laissent aller ?
00:30:16– C'est vrai que les études,
00:30:18quand tu fais du haut niveau,
00:30:20tu fais moins de cours que les autres.
00:30:22Par contre, il faut que tu sois 100% concentré
00:30:24quand tu es à l'école.
00:30:26Les parents disent, c'est comme dans les études.
00:30:28Mais moi, je vais faire du sport de haut niveau.
00:30:30Donc il faut que tu arrives à faire les deux.
00:30:32Et ce n'est pas tous les parents qui comprennent ça.
00:30:34Et nous, on a vraiment eu de la chance.
00:30:36Nos parents étaient à fond dedans,
00:30:38malgré qu'ils n'ont pas fait de sport de haut niveau.
00:30:40Franchement, ils étaient hyper indulgents.
00:30:42Et moi, ils m'ont fait confiance.
00:30:44Il ne faut pas l'une dans ton sport,
00:30:46mais il faut qu'il y ait des choses à côté.
00:30:48Il faut qu'il y ait le diplôme, le brevet, le bac.
00:30:50Et après, tu fais ce que tu veux.
00:30:52– Et vous, comment vous l'avez vécu,
00:30:54le déracinement familial ?
00:30:56Ça a été compliqué ou pas, arriver à l'INSEP ?
00:30:58– Moi, j'ai adoré.
00:31:00– Il me reproche de ne pas assez les appeler.
00:31:02– C'est la même chose.
00:31:04– C'est plus eux qui, parfois,
00:31:06c'est plus compliqué pour eux que pour nous.
00:31:08– Même pour les vacances.
00:31:10Tu rentres quand ?
00:31:12– Finalement, tu t'y fais.
00:31:14Après, ce qui change aujourd'hui, c'est ta famille.
00:31:16C'est ça, ta famille.
00:31:18C'est ton coach, tes collègues, tout le monde.
00:31:20Tu crées une famille, c'est notre quotidien.
00:31:22Et maintenant, aujourd'hui, on me dit,
00:31:24est-ce que tu changerais ça avant ?
00:31:26Je ne dis jamais de la vie, j'aime trop mon processus,
00:31:28comment j'ai avancé dans le haut niveau.
00:31:30Et que ma famille me fait à 100% confiance,
00:31:32et qu'ils comprennent, et qu'ils m'appellent au bon moment.
00:31:34Quand ça ne va pas, je les appelle.
00:31:36Et il n'y a qu'eux qui peuvent sécher mes larmes à distance.
00:31:38Et c'est comme ça qu'on a un lien.
00:31:40On est plus proche d'eux par téléphone, par texto,
00:31:42je pense, que d'autres personnes.
00:31:44Et quand on rentre, on ne parle pas de sport.
00:31:46Tu parles d'autre chose.
00:31:48– Mais c'est super ça, je pense aussi.
00:31:50Parce que quand tu grandis dans une famille
00:31:52où tu as des parents qui ont été sportifs de haut niveau,
00:31:54qui baignent dans ce univers-là, c'est dur de couper.
00:31:56Tu rentres, on te parle de sport, on te demande tes résultats,
00:31:58on est un peu sur ton dos. Alors vous, vous avez cette chance.
00:32:00– On a les deux mêmes mentalités
00:32:02de ne pas faire 100%, 100% sport.
00:32:06À l'époque, à un moment,
00:32:08je m'entraînais à l'INSEP, je dormais à l'INSEP,
00:32:10je mangeais à l'INSEP.
00:32:12Ça a très vite été compliqué.
00:32:14On aime bien avoir notre soupape à côté
00:32:16des moments où on ne parle pas de sport,
00:32:18des moments où on fait autre chose.
00:32:20Et ce n'est pas tout le monde.
00:32:22Il y en a qui adorent être à 100%, 100%.
00:32:24Mais je sais que nous deux, par exemple,
00:32:26on aime bien justement avoir d'autres moments
00:32:28pour justement, quand on est dans le sport,
00:32:30être à 200%.
00:32:32– Et kiffer du coup.
00:32:34– Mais à d'autres moments, on fait autre chose.
00:32:36– Comme quoi ?
00:32:38– Avoir des amis qui ne parlent pas de sport.
00:32:40– Comme quoi ? Vos loisirs, vos activités ?
00:32:42On veut en savoir plus sur vous.
00:32:44– Je ne sais pas.
00:32:46J'ai beaucoup d'amis, et ma copine d'ailleurs,
00:32:48qui ne font pas de sport.
00:32:50Je ne parle jamais de sport avec eux.
00:32:52Et j'adore ça parce que finalement,
00:32:54ça me coupe.
00:32:56Ça permet d'être un moment où je coupe.
00:32:58Au fur et à mesure, on parle quand même un peu de sport
00:33:00parce qu'ils apprennent au quotidien avec moi.
00:33:02C'est toujours un peu compliqué.
00:33:04Mais j'aime ça.
00:33:06Avec des amis, on va…
00:33:08J'avoue que je suis un peu fan de sport,
00:33:10donc si je ne fais pas tant et tant,
00:33:12je vais voir des amis, on va faire un paddle,
00:33:14on va faire d'autres choses, un foot,
00:33:16des trucs comme ça.
00:33:18Mais c'est vrai qu'on aime bien bien manger.
00:33:20Là au resto, c'est toujours sympa aussi.
00:33:22– Rien d'important, bien manger.
00:33:24– On aime bien couper, quoi.
00:33:26Avoir ces moments un peu…
00:33:28Les petits plaisirs qui font
00:33:30que ça permet de rester performant,
00:33:32professionnel, engagé au quotidien.
00:33:34Parce que comme tu disais,
00:33:36c'est beaucoup de sacrifices,
00:33:38beaucoup d'engagement mental.
00:33:40On met tout dedans,
00:33:42on met toute notre vie,
00:33:44on sacrifie tout.
00:33:46Donc si justement,
00:33:48on n'a pas ces petits moments pour un peu de plaisir,
00:33:50pour couper,
00:33:52honnêtement, pour nous, ça devient plus dur.
00:33:54– Surtout qu'avec un sport comme ça,
00:33:56ça ne marche pas après.
00:33:58– C'est là que vous êtes encore jeune,
00:34:00c'est déjà arrivé d'avoir
00:34:02un moment de doute,
00:34:04de remise en question.
00:34:06Je ne sais pas, l'arrivée à l'INSEP par exemple.
00:34:08Vous parliez d'un rêve, d'un objectif.
00:34:10Mais une fois que tu rentres à l'INSEP,
00:34:12c'est que le début,
00:34:14le commencement de ce qui va se passer.
00:34:16– C'est là la première claque.
00:34:18Parce que finalement, on arrive,
00:34:20c'est un premier objectif,
00:34:22puis dès l'instant où on y arrive,
00:34:24on se dit que tu n'as rien fait,
00:34:26c'est que le début.
00:34:28– Tu es parmi des stars aussi.
00:34:30Des fois, il y a des idoles aussi
00:34:32que tu apprécies beaucoup.
00:34:34Et tu te retrouves face à eux,
00:34:36qui ont un équilibre de vie impressionnant.
00:34:38Il y en a qui calculent tout.
00:34:40Et moi, je ne juge pas ça.
00:34:42Nous, on essaie de faire différent.
00:34:44Mais nous, le fait de faire 5 sports,
00:34:46on ne peut pas faire comme eux,
00:34:48ce n'est pas possible.
00:34:50Mais il y a des gens, moi,
00:34:52j'avais des idoles,
00:34:54et quand je les ai retrouvées face à moi,
00:34:56c'est un des migressiers que j'apprécie vraiment.
00:34:58Aujourd'hui, c'est devenu un ami.
00:35:00Mais au départ, j'étais,
00:35:02le mec, il n'y a que de la course,
00:35:04mais il n'en a pas marre de courir.
00:35:06Mais à côté de ça, il calcule tout ce qu'il mange,
00:35:08tout ce qu'il fait quand il dort.
00:35:10– Maintenant, parce que je peux te dire
00:35:12qu'avant, les migressiers, c'était pas forcément…
00:35:14– Oui, parce qu'il y a du Nord aussi.
00:35:16Je connais l'histoire.
00:35:18Quand je suis arrivée à l'INSEP,
00:35:20je regardais la télévision courir,
00:35:22sur Instagram, je regardais un peu.
00:35:24Il a ses délires, mais par contre,
00:35:26à côté de ça, il calcule tout.
00:35:28Et moi, je me disais, est-ce que je suis capable de faire ça ?
00:35:30Mais non, ce n'est pas mon truc.
00:35:32Moi, je suis moi, et c'est mon crucifix à moi aussi.
00:35:34Il faut apprendre aussi à avoir son propre chemin.
00:35:36On n'est pas tous pareils, il ne faut pas copier les autres,
00:35:38il ne faut rester que sur soi-même.
00:35:40Et quand tu arrives à l'INSEP, au début,
00:35:42tu te dis, qu'est-ce que je fais là ?
00:35:44J'ai fait tout ce chemin et je suis là.
00:35:46En fait, je ne suis personne, je suis nulle.
00:35:48Je n'ai pas de médaille olympique, je ne suis personne,
00:35:50donc je vais me faire tout petit.
00:35:52Je dois apprendre, je dois faire mon chemin.
00:35:54Au fur et à mesure, la médaille, elle arrivera.
00:35:56Et puis, tôt ou tard, ça viendra.
00:35:58Il y a un processus.
00:36:00Ça peut être très long ou très court.
00:36:02Il faut apprendre.
00:36:04Il faut créer sa propre façon d'être performant.
00:36:06Mais c'est vrai que quand on rentre,
00:36:08on a souvent 18 ans, 19 ans.
00:36:10En plus, dans notre sport,
00:36:12il y a des pentathlètes qui allaient jusqu'à...
00:36:14Elodie, qui a été vice-championne olympique
00:36:16à 35 ans.
00:36:18Donc 18-35 ans, ça fait un certain gap.
00:36:20Moi, je me rappelle, je suis rentrée.
00:36:22J'avais 18 ans.
00:36:24Tout le monde était...
00:36:26Il y en a qui avaient des enfants.
00:36:28Ils étaient tous mariés ou avec une copine.
00:36:30Et du coup, au début,
00:36:32j'habitais à Aix-en-Provence.
00:36:34Du coup, j'étais au crêpe d'Aix-en-Provence.
00:36:36On monte à Paris, nouvelle ville, nouvelle vie.
00:36:38Et il y a tout un processus d'adaptation
00:36:40qui fait qu'on a eu beaucoup de doutes.
00:36:42Puis...
00:36:44Et après, on se rattache.
00:36:46Après, tu apprends toi-même.
00:36:48Tu apprends.
00:36:50Tu te dis, moi, je suis moi.
00:36:52Il faut que j'apprenne à être moi-même.
00:36:54Et c'est tout.
00:36:56Il faut, au fur et à mesure...
00:36:58Les doutes viennent souvent avec les échecs.
00:37:00Puis après, on est très compétiteurs.
00:37:02Donc on va faire un échec.
00:37:04On va comprendre pourquoi.
00:37:06Essayer de s'entraîner différemment.
00:37:08De répondre à nos questions.
00:37:10Et puis, après, quand on commence à refaire un résultat,
00:37:12on se dit, c'est pour ça que je fais tout ça.
00:37:14C'est l'essence même de votre discipline, finalement.
00:37:16C'est toujours s'adapter.
00:37:18Quand il y a un échec,
00:37:20prendre ce qu'il y a à prendre, s'adapter,
00:37:22repartir de l'avant, c'est un peu ça, finalement.
00:37:24Oui, complètement.
00:37:26C'est toujours...
00:37:28Le maître mot de notre sport, c'est s'adapter.
00:37:30Quand on arrive en compétition,
00:37:32c'est tout le temps qu'on va devoir s'adapter.
00:37:34Parce qu'il va y avoir des rays qui changent,
00:37:36un parcours qui change,
00:37:38des ovaires qui changent, la météo...
00:37:40Dernièrement, la dernière Coupe du Monde,
00:37:42il y a deux semaines, en Bulgarie,
00:37:44il a mis à pleuvoir,
00:37:46le parcours a été modifié.
00:37:48Et ça, ils l'ont su 20 minutes
00:37:50avant le départ de l'obstacle.
00:37:52C'est ça, en fait.
00:37:54Il faut tout le temps s'adapter.
00:37:56Après, on s'entraîne à ça
00:37:58et on s'habitue.
00:38:00C'est ce qui fait, d'ailleurs,
00:38:02les bons pentathlètes,
00:38:04c'est qu'ils arrivent à s'adapter.
00:38:06On essaie de ne pas créer une routine
00:38:08de par cœur, par cœur,
00:38:10pour justement laisser
00:38:12l'espace un peu au vide.
00:38:14Et finalement, dans le sport de haut niveau,
00:38:16il y en a énormément de vide,
00:38:18on ne sait jamais où on va.
00:38:20– Dans le sport, c'est ça qui est notre point fort,
00:38:22c'est qu'on s'adapte, on ne va pas se plaindre,
00:38:24ça fait partie du truc.
00:38:26C'est sûr qu'au début, on va arriver
00:38:28et dire, il pleut, c'est la météo.
00:38:30Mais on fait avec.
00:38:32Et le plus important, c'est de passer
00:38:34à la ligne d'arrivée à la fin.
00:38:36On n'est pas comme les autres disciplines
00:38:38où il faut que ce soit comme ça, comme ça.
00:38:40C'est une partie du jeu, c'est comme ça.
00:38:42– Et ça se retranscrit dans la vie de tous les jours ou pas ?
00:38:44Ce côté-là, que vous avez dans votre discipline,
00:38:46dans la vie de tous les jours,
00:38:48et qu'il se passe un événement.
00:38:50– Moi, avec ce sport, j'ai appris à relativiser
00:38:52énormément dans tous les jours.
00:38:54Quand je monte dans le métro et que le métro ne démarre pas,
00:38:56je dis, c'est la vie.
00:38:58J'arrive à relativiser énormément.
00:39:00– À Paris, c'est pas mal ça.
00:39:02– Oui, sur plein de choses.
00:39:04Et je pense que si tout le monde le fait,
00:39:06il n'y aura pas de souci.
00:39:08Ça fait grandir énormément.
00:39:10Moi, je trouve, pour notre âge, on est très mature
00:39:12pour cette situation-là.
00:39:14On a tellement l'habitude de voyager
00:39:16et des fois, il y a plein de soucis avec nos bagages.
00:39:18Tu apprends.
00:39:20Quand je pars en vacances avec mes amis,
00:39:22il y a toujours des histoires.
00:39:24Pourquoi tu te plains ?
00:39:26On va en vacances, on va kiffer, on ne te plaint pas.
00:39:28Moi, je pense à mes histoires en Égypte
00:39:30où les bagages prennent quatre heures à sortir
00:39:32et on te prend du temps alors que ton bagage est là
00:39:34mais il faut vérifier toutes les armes.
00:39:36En fait, tu te relâches énormément dans ta vie de tous les jours.
00:39:38– Quand on est beaucoup plus chill.
00:39:40– Oui, c'est ça. Relativiste, comme tu dis.
00:39:42– Vraiment, énormément.
00:39:44– Ce qui peut être chiant, des fois.
00:39:46Ma copine me dit que je suis trop chill.
00:39:48Je m'encadre un peu.
00:39:50Rien ne nous…
00:39:52Tout nous passe. Enfin, pas tout nous passe
00:39:54mais on a compris que, de toute façon,
00:39:56ça allait se passer comme ça.
00:39:58Donc, qu'on s'énerve ou pas, c'est pareil.
00:40:00– Oui, c'est clair, c'est la bonne réaction
00:40:02parce qu'on a tendance à bloquer sur des choses
00:40:04souvent dans la vie.
00:40:06À figer dessus, à se dire, ça m'embête.
00:40:08Mais en fait, il faut juste accepter que tu ne contrôles pas
00:40:10ces choses-là et laisser passer l'orage.
00:40:12Mais c'est plus facile à dire qu'à faire.
00:40:14En tout cas, pour pas mal de personnes.
00:40:16– Oui, oui. Même pour nous.
00:40:18Des fois, ce n'est pas facile
00:40:20de laisser passer
00:40:22l'orage en escrime.
00:40:24Des fois, quand ça ne se passe pas bien,
00:40:26l'escrime qui est justement cette discipline de une touche.
00:40:28Donc, on ronde tout le monde
00:40:30et il y a vraiment cet aspect
00:40:32au-delà de la technique,
00:40:34c'est l'aspect mental.
00:40:36En fait, on se le crée tout seul
00:40:38un peu le bon jour et le mauvais jour aussi.
00:40:40Ça ne se passe pas bien,
00:40:42tout ne se passe pas bien.
00:40:44La touche pas de chance, l'arbitre
00:40:46qui n'est pas vraiment en faveur avec toi,
00:40:48une touche qui est au sol.
00:40:50Tout va se passer dans ce fameux jour
00:40:52où on ne se sent pas bien
00:40:54et tous les effets inverses dans le bon jour.
00:40:56En fait…
00:40:58– Fifty-fifty.
00:41:00– En bois du noir, ça amène.
00:41:02C'est un peu cette histoire
00:41:04de dire rester positif.
00:41:06– On va parler de votre saison,
00:41:08qui est vraiment pas mal.
00:41:10Rebecca, tu as fait 12e en Égypte
00:41:12sur les étapes de Coupe du Monde, évidemment.
00:41:147e en Hongrie, 4e place en Bulgarie.
00:41:16Tu as une progression constante.
00:41:18Tu n'es pas très loin de la médaille, finalement.
00:41:20– C'est comme dit Hugo, ce n'est pas fini.
00:41:22C'est que le début.
00:41:24– Quelle analyse tu fais pour l'instant
00:41:26de ces étapes de Coupe du Monde ?
00:41:28– C'est un peu la recherche de comment j'ai avancé.
00:41:30Je ne m'attendais vraiment pas à ça.
00:41:32Quand j'ai commencé,
00:41:34j'ai mis les pieds sur la discipline,
00:41:36le parcours, je me suis dit
00:41:38comment je vais faire ?
00:41:40Et finalement, j'ai commencé à me dire
00:41:42la discipline, il faut que tu l'aimes.
00:41:44Si tu ne l'aimes pas, tu ne vas pas progresser.
00:41:46Donc j'ai commencé à aimer,
00:41:48j'ai commencé à regarder les garçons, les filles.
00:41:50Je commençais un peu plus à m'intéresser
00:41:52aussi visuellement qu'au moment physique.
00:41:54J'ai commencé à prendre plus conscience
00:41:56qu'il faut que je fasse plus de muscu,
00:41:58ça va faire mal.
00:42:00Mais c'est partie du jeu, il faut apprendre à avoir mal.
00:42:02C'est un peu bizarre de dire ça.
00:42:04Il faut apprendre à avoir mal.
00:42:06Et dans notre sport, j'ai appris à avoir mal.
00:42:08Et aujourd'hui, je suis hyper contente de ce parcours que je fais.
00:42:10Et comme je dis, c'est que le début.
00:42:12Après, ça se trouve, il y aura un échec.
00:42:14Mais la progression est allée très vite
00:42:16quand on regarde comme ça.
00:42:18Mais je me dis, ce n'est pas fini.
00:42:20Je kiffe et j'apprends.
00:42:22Et j'ai appris comme je t'avais dit
00:42:24à extérioriser, à positiver.
00:42:26Moi, j'aime bien le show.
00:42:28C'est-à-dire en compète.
00:42:30Je suis quelqu'un de...
00:42:32J'aime bien le spectacle, montrer.
00:42:34Parce que je pense aussi que la discipline
00:42:36va progresser aussi comme ça.
00:42:38Si tout le monde commence à faire du spectacle,
00:42:40commence à aimer.
00:42:42Parce qu'on arrive très souvent, on fait la gueule,
00:42:44on arrive, on présente des screams.
00:42:46Non, il faut montrer que notre sport,
00:42:48il est exceptionnel.
00:42:50C'est ce que je fais.
00:42:52– Et là, tu as de l'énergie en compétition.
00:42:54– Oui.
00:42:56– Ce n'est pas toujours simple.
00:42:58– Non.
00:43:00– Parce que des fois, il y a un peu le double facette.
00:43:02– C'est vrai.
00:43:04– Mais si tu arrives à le reproduire en compétition,
00:43:06ça ne peut qu'être réussir, je pense.
00:43:08– Je me suis dit, il faut que je sois moi-même
00:43:10comme dans la vie de tous les jours.
00:43:12Et au début, je n'arrivais pas à le faire.
00:43:14Je me fermais.
00:43:16Et en fait, je me disais,
00:43:18mais non, ta clé, c'était toi-même,
00:43:20et là, à la compète, j'arrivais,
00:43:22je faisais un petit show, les filles, elles ont tous rigolé.
00:43:24Et dans ma tête, je disais, je sais que je suis dernière,
00:43:26mais ce n'est pas grave.
00:43:28Je fais rire tout le monde et je me fais rire moi.
00:43:30Et sans le savoir, quand tu fais ce petit show-là,
00:43:32tu t'apportes un petit plus
00:43:34et ça va t'encourager dans ta compétition.
00:43:36– La question de journaliste.
00:43:38Rebecca, qu'est-ce qu'il te manque pour décrocher une médaille ?
00:43:40– Waouh !
00:43:42– La question reloue.
00:43:44– Qu'est-ce qu'il me manque pour décrocher une médaille ?
00:43:46Quelle médaille ?
00:43:48– C'est ça, la question.
00:43:50– Au moins la médaille, tu vois, mais tu as fait le quatrième.
00:43:52Au moins un crochet, tu vois, le bronze.
00:43:54– Oui, c'est vrai. Là, ce qui me manquait, c'était l'escrime.
00:43:56Je pensais, il me manque énormément de points en escrime
00:43:58pour avoir cette médaille.
00:44:00Il me manque
00:44:02ces points en escrime
00:44:04et je pense aussi
00:44:06des temps en moins en parcours
00:44:08que je suis capable de faire.
00:44:10Au fond de moi, je sais, quand tu n'es pas capable de le faire,
00:44:12tu te dis, je sais que c'est mort, là, c'est la limite, j'ai de l'atteinte.
00:44:14Mais en fait, non, je sais que je suis capable de le faire
00:44:16parce que j'ai une fille qui fait des atteintes malades aujourd'hui.
00:44:18Je me dis, mais moi, je suis comme elle.
00:44:20Je suis même physique qu'elle, j'ai la même morphologie qu'elle,
00:44:22mais je suis capable de le faire.
00:44:24Et voilà, c'est l'escrime et le parcours,
00:44:26ça va faire une médaille.
00:44:28– D'accord. En début d'émission, tu parlais de la natation.
00:44:30Tu disais que tu avais beaucoup de mal en natation.
00:44:32Est-ce que, entre guillemets, je veux dire,
00:44:34tu as laissé de côté, mais est-ce que ça reste quand même
00:44:36un objectif prioritaire de progresser vraiment en natation ?
00:44:38Ou tu préfères t'orienter plus vers la discipline
00:44:40où tu performes déjà un peu ?
00:44:42Comment ça se passe ?
00:44:44– La natation, il faut que j'arrive à garder un temps.
00:44:46Moi, je ne suis pas une nageuse.
00:44:48Je ne suis pas du tout une nageuse.
00:44:50Je fais juste la natation.
00:44:52Si on peut le dire comme ça.
00:44:54– Tout est relatif devant la télé.
00:44:56– Mais après, j'ai énormément progressé en natation.
00:44:58Il y en a plein qui me le disent.
00:45:00Mais ce que j'ai progressé, c'est dans la tête.
00:45:02Quand je suis sur le plot, je ne suis pas en train de me dire
00:45:04je vais prendre cher là.
00:45:06Maintenant, quand je suis sur le plot, je dis, il faut que je kiffe.
00:45:08Le temps que je fasse ou pas, il faut que je kiffe.
00:45:10Et donc, c'est ce que j'ai progressé en natation.
00:45:12Ça fait deux ans maintenant
00:45:14que j'ai énormément progressé.
00:45:16Mais il faut que je garde ce temps-là.
00:45:18Bien sûr, on veut toujours descendre, on veut toujours mieux.
00:45:20Mais pour avoir, comme tu m'as demandé, la médaille,
00:45:22c'est les scrims et le parcours qui vont me faire avoir une médaille.
00:45:26– Et toi, Hugo, la médaille, elle est tombée.
00:45:28À Budapest, magnifique médaille de bronze.
00:45:30C'était évidemment à vivre sur Sport en France.
00:45:32Tu l'attendais, celle-là, je suppose.
00:45:34Ça le vient récompenser aussi, le travail, tous les efforts.
00:45:36– Oui, j'ai beaucoup pris en maturité dans mon pentathlon.
00:45:41J'ai changé pas mal de choses.
00:45:43– Ça veut dire quoi, prendre en maturité dans son pentathlon ?
00:45:46– Je ne sais pas comment l'expliquer,
00:45:48mais c'est avoir un petit coup d'avance
00:45:51sur comment vont se passer un peu les compétitions.
00:45:55Sentir où est-ce qu'on a ses points forts, ses points faibles.
00:45:59– Se connaître à l'expérience.
00:46:01– Se connaître, c'est ça, connaître son corps.
00:46:04Et du coup, je dirais que c'est quelque chose que j'ai beaucoup progressé.
00:46:08Je l'avais annoncé un peu en début d'année.
00:46:10J'avais dit que cette année, je ferais médaille en Coupe du Monde.
00:46:13On dit ça en début d'année, mais on ne sait jamais comment ça va se passer.
00:46:16Et j'étais content, j'avais énormément progressé à l'entraînement.
00:46:19On avait mis même en course des nouvelles choses en place.
00:46:23Et je suis content parce que ça a fini par payer.
00:46:26Même plus tôt, j'avais dit à un ami, deux semaines ou trois semaines avant,
00:46:31je pense que je peux faire médaille à la prochaine Coupe du Monde.
00:46:36Mais si ça ne le fait pas, ce n'est pas grave
00:46:38parce que je sais que je suis sur la bonne voie et que je m'entraîne bien
00:46:41et que ça ne finira pas à retomber.
00:46:43Et finalement, c'est tombé direct à celle d'après.
00:46:45Et on s'est revu une semaine après, il m'a dit, tu vois, tu m'avais dit,
00:46:47c'est tombé direct.
00:46:49Donc ça, je suis hyper content de ce que j'ai mis en place.
00:46:52J'essaie d'être le plus consistant possible.
00:46:56Pour moi, j'ai l'impression que ça va être la clé de la réussite,
00:47:00d'être vraiment très consistant parce que là, comme Rebecca,
00:47:05c'est très proche.
00:47:06En fait, ça finit par payer.
00:47:08Plus on s'approche.
00:47:09Oui, c'est ça.
00:47:10Et puis le pentathlon, ça se joue à pas grand chose.
00:47:13C'est des secondes sur cinq épreuves à la fin de quatre jours de compétition.
00:47:17Donc quand on est quatrième, il n'y a rien d'écart avec le podium.
00:47:23Et franchement, ça va tomber à la prochaine.
00:47:26En fait, c'est pour ça que plus on se bat toujours pour ces places-là,
00:47:30plus à chaque compétition, on pourra jouer le podium.
00:47:33Évidemment, les étapes de coupe du monde, ça reste un objectif prioritaire.
00:47:37On va parler des Jeux Olympiques, qui est clairement le graal dans votre discipline.
00:47:41C'est vraiment pour ça aussi que vous pratiquez le pentathlon.
00:47:44Les Jeux, c'est la fenêtre d'exposition médiatique en termes de visibilité
00:47:49et puis en termes purement sportifs aussi de votre discipline.
00:47:52Oui.
00:47:53Les Jeux, c'est le graal absolu.
00:47:55C'est quatre ans, tous les quatre ans, une fenêtre de médiatisation,
00:47:59d'un peu de reconnaissance de tout ce qu'on fait au quotidien.
00:48:04C'est une compétition qui est magique, organisée, vue par le monde entier.
00:48:10Donc vraiment, c'est pour ça que c'est notre rêve.
00:48:14C'est notre rêve absolu de faire les Jeux.
00:48:16C'est notre rêve de ramener une médaille.
00:48:18En vrai, on se lève tous les matins pour faire une compétition.
00:48:21Moi, si on me dit, tu annules toutes tes médailles, toutes tes compétitions
00:48:25pour une médaille au Jeux, mais je signe maintenant.
00:48:28C'est vraiment ce qu'il y a de plus beau et de plus fort.
00:48:33Ça rajoute un peu de pression, Rebecca, de se dire que dans votre discipline,
00:48:37pour briller aux yeux de tous, j'ai envie de dire,
00:48:40parce que dans votre discipline, évidemment, si vous faites champion du monde,
00:48:42champion d'Europe, on va quand même parler de vous,
00:48:45mais pour le grand public, c'est les Jeux.
00:48:47On sait les Jeux olympiques.
00:48:48Ça rajoute une petite pression supplémentaire de se dire qu'on a une opportunité
00:48:52tous les quatre ans et puis il faut se qualifier, évidemment.
00:48:54Il y a tout un processus en amont.
00:48:56Comment vous le vivez, vous, en tant qu'athlète ?
00:48:57Bien sûr, il y a une pression, parce que tu le dis, pendant un an,
00:49:01parce que tu as plein de compétitions dans l'année avant les Jeux,
00:49:04pendant un an, il faut que tu sois performant à ce moment-là.
00:49:06Si tu as le malheur de te blesser, au fond de toi, tu sais que c'est fini.
00:49:10Après, comme on dit dans le pentathlon, rien ne l'est fini
00:49:12jusqu'à ce que tu dépasses la ligne d'arrivée.
00:49:14Mais les Jeux, ce n'est pas pareil.
00:49:15C'est les Jeux, il faut être performant, même le jour des Jeux olympiques.
00:49:18Et avant d'arriver aux Jeux, le plus difficile d'arriver aux Jeux,
00:49:20c'est de se qualifier pour les Jeux.
00:49:22Après, quand tu es aux Jeux, tu perfs à ta manière,
00:49:24tu as ton moment de gloire, ta kiffance, comme je dirais.
00:49:28Mais le plus dur de faire les Jeux, c'est de se qualifier aux Jeux olympiques.
00:49:31Et ça, nous, on l'a testé.
00:49:34On était dans le groupe olympique avant les Jeux de Paris et on l'a testé.
00:49:38Ce n'est pas la même atmosphère quand les Jeux se préparent.
00:49:41Les gens ne sont pas pareils.
00:49:42Les athlètes ne sont pas pareils.
00:49:43Les coachs, c'est complètement différent.
00:49:46Et donc, tu as cette petite pression de dire, il faut que je sois parfait.
00:49:50Et personne n'est parfait, mais il faut que ce soit ce jour-là
00:49:52et que ce jour-là, tu n'as pas le choix, en fait.
00:49:54Tu n'as vraiment pas le choix.
00:49:55On était dans le bain un peu avec manque de maturité et de connaissances.
00:49:59Je suis arrivé un peu du jour au lendemain au championnat d'Europe.
00:50:03Et on était quatre Français.
00:50:05Et d'un coup, on me disait, si là, tu fais premier Français,
00:50:07tu as un ticket pour les Jeux.
00:50:08Je suis arrivé à la compétition, je n'ai jamais autant stressé de ma vie, je pense.
00:50:11Comme ça.
00:50:12Oui.
00:50:13Mais parce qu'on manquait de maturité, on manquait de connaissances.
00:50:15C'est un peu ce que je disais.
00:50:17Je n'avais pas un coup d'avance.
00:50:18Là, je ne savais pas du tout.
00:50:19J'allais dans l'ombre absolue.
00:50:20Je ne savais pas comment la compétition pouvait se passer.
00:50:24Et notre compétition se passait bien.
00:50:27Mais après, en France, on a quand même...
00:50:30En France, on a un gros budget.
00:50:31Oui, on n'est pas trop rationné.
00:50:32On a beaucoup de monde.
00:50:34Il y a une grosse densité.
00:50:36Donc, il faut être bon, c'est bien.
00:50:39Mais il faut être plus que bon pour pouvoir aller aux Jeux.
00:50:41Et le projet olympique, il se construit déjà maintenant.
00:50:44On est à trois ans des Jeux.
00:50:46Je pense que la différence des Jeux de Paris,
00:50:49c'est qu'on nous a parlé un peu plus tard.
00:50:51C'est les gens sur les médias et sur la télé.
00:50:53On voyait partout les Jeux olympiques.
00:50:55Mais nous, quand on s'entraînait...
00:50:57Oui, on arrivait plus tard.
00:50:59Oui, on arrivait plus tard.
00:51:00Et en fait, il y avait la porte qui était ouverte pour nous.
00:51:02Et du coup, on allait tout de suite dedans sans vraiment savoir
00:51:04dans ce qu'on se lançait.
00:51:05Et moi, au fur et à mesure, je me dis
00:51:07mais en fait, il faut être réaliste.
00:51:09Tu as deux filles qui sont hyper fortes.
00:51:10Et toi, on te met dedans parce qu'on te dit
00:51:12bon allez, on pense que tu es capable.
00:51:13Mais au fond de toi, on sait que non.
00:51:15Et donc, tu te lances quand même.
00:51:16Tu joues le jeu.
00:51:17Tu testes.
00:51:18Tu y vas sans vraiment savoir où tu es.
00:51:19Et en fait, quand tu n'y arrives pas,
00:51:21tu es hyper déçu de toi.
00:51:22Ça fait un truc au cœur quand même.
00:51:24C'est un peu exactement ce qu'on disait.
00:51:25L'objectif, on nous le présente.
00:51:27Ah, c'est peut-être possible.
00:51:29Mais dans le fond, c'était un peu une quête pas impossible.
00:51:34Mais on n'avait pas toutes les armes dans la main.
00:51:37On n'avait pas le matériel.
00:51:38On n'avait pas les armes.
00:51:39Et on n'avait pas cette maturité aussi.
00:51:41Nous, on est allé parce qu'on s'est dit
00:51:42vas-y, on va jouer le jeu.
00:51:43Peut-être qu'un jour ou l'autre, ça peut marcher.
00:51:45Mais pour le coup, ça n'a pas marché.
00:51:48Mais voilà, on a appris.
00:51:49Du coup, on a un truc en avant sur les autres.
00:51:51C'est qu'on était dans le groupe olympique.
00:51:52On a cette maturité qu'aujourd'hui, on apprend.
00:51:54Et aujourd'hui, pour les prochains Jeux,
00:51:56je pense qu'on est prêts.
00:51:57On est prêts dans la tête et physiquement
00:51:59à s'entraîner, à s'engager.
00:52:01Et on a pris conscience de ce que c'était les Jeux olympiques à Paris.
00:52:04De l'enjeu que c'est, de se qualifier.
00:52:07La difficulté aussi, mentalement et physiquement.
00:52:10Et aussi après l'échec.
00:52:11Si tu ne t'es pas qualifiée, il y a un échec aussi derrière.
00:52:13Parce que tu te détruis toi-même.
00:52:15Tu te détruis.
00:52:16Et en fait, là, aujourd'hui, on parle des prochains Jeux.
00:52:18Tout de suite, dès maintenant.
00:52:19Voilà.
00:52:20Là, on est prêts en fait.
00:52:21– Oui, c'est une frustration qui se transforme en moteur pour l'après.
00:52:25– Tout à fait.
00:52:26– Et vous en parlez aussi avec les peintes athlètes
00:52:28qui ont déjà disputé des Jeux olympiques.
00:52:30– Bien sûr.
00:52:31– Elodie Clouvel, Mario Tezza et plein d'autres.
00:52:32Vous communiquez beaucoup avec eux sur ça.
00:52:34Comment gérer cette expérience olympique ?
00:52:36– Aujourd'hui, Marie-Ève s'entraîne de temps en temps avec nous en escrime.
00:52:39Moi, je sais qu'après les Jeux, j'ai parlé avec elle.
00:52:41Je lui ai demandé.
00:52:42J'ai posé plein de questions.
00:52:43Comment tu as ressenti le truc ?
00:52:45Comment ça s'est passé ?
00:52:46Au monde, pour le coup, on a eu deux filles
00:52:48qui ont eu deux événements différents au Jeux.
00:52:50Une qui a fait des médailles.
00:52:52Et Marie qui a chuté en équitation.
00:52:54C'est deux mondes différents.
00:52:55Et donc, je trouve que c'est hyper intéressant
00:52:57d'avoir les deux avis différents.
00:52:59Ces deux filles, pour moi, qui sont hyper exceptionnelles
00:53:02et qui ont brillé au Jeux.
00:53:03Et il ne faut pas qu'elles soient déçues ou quoi que ce soit.
00:53:06C'est énorme.
00:53:07Déjà, de se qualifier aux Jeux olympiques,
00:53:09d'y être.
00:53:10T'es en finale.
00:53:11C'est rien à voir.
00:53:12Pour nous, c'est le Graal.
00:53:14Et bien sûr, on a hâte d'y aller.
00:53:16On a hâte de se qualifier.
00:53:17Et puis, le meilleur nous reste.
00:53:19C'est à nous aussi de créer notre chemin.
00:53:22Et de prendre en maturité.
00:53:24Et là, je pense qu'il y a un an à aujourd'hui,
00:53:27j'ai pris énormément de maturité.
00:53:28Ça n'a rien à voir.
00:53:29– Et puis, Los Angeles, toi, tu vas kiffer.
00:53:31Il y a quand même le show, le spectacle.
00:53:33Là, tu vas être servie.
00:53:34– Oui, j'y hâte.
00:53:36– Et les Jeux de Paris, vous avez regardé quand même ?
00:53:38Vous étiez devant la télé ?
00:53:39– On était sur place même.
00:53:40– Sur place, oui.
00:53:41– Oui, on allait voir.
00:53:42– Moi, personnellement, je ne suis pas allée voir.
00:53:44Parce que j'ai été…
00:53:46– C'était trop dur ?
00:53:47– Non, ce n'est pas que c'était trop dur.
00:53:48C'est que moi, si je vais aux Jeux, c'est pour moi.
00:53:51Ce n'est pas pour quelqu'un d'autre.
00:53:52C'est comme ça que je me suis mise depuis tout petit.
00:53:54– Pour y participer.
00:53:55– Oui, pour mon sport.
00:53:57Pour voir les autres sports, ça ne me dérange pas.
00:53:59Mais peut-être que je parais égoïste.
00:54:00– Non, non, je comprends totalement.
00:54:02– Non, mais parce que j'en ai parlé un peu avec d'autres personnes.
00:54:04Et je m'en excuse auprès de mes coéquipières.
00:54:06Je ne suis pas venue les encourager.
00:54:08Mais derrière l'écran, je les ai encouragées à fond.
00:54:10Mais d'y être, ça allait me rendre hyper triste.
00:54:13Parce que je me suis dit que j'étais dans le game.
00:54:15Et en fait, non, je n'étais pas dans le game.
00:54:17J'étais très loin du game aujourd'hui.
00:54:19Hyper loin quand on regarde.
00:54:21Mais quand tu es dedans et tu participes, tu te dis,
00:54:23ouais, je peux me qualifier.
00:54:24Et quand tu n'y es plus, tu te dis, en fait, non.
00:54:26Tu es hyper loin.
00:54:27Elles font des résultats de malades.
00:54:28Elles sont hyper exceptionnelles.
00:54:30Et ça fait des années.
00:54:31Tu regardes le nombre d'écarts d'année.
00:54:33– Oui, c'était consistant.
00:54:35– Ça n'a rien à voir.
00:54:36– Elles tournaient tout le temps autour du podium.
00:54:38– Oui.
00:54:39– Fortes.
00:54:40– Et l'âge aussi.
00:54:41Dans le sport, l'âge aussi compte énormément.
00:54:43– C'est quoi l'âge de…
00:54:45Tu parlais de maturité.
00:54:46L'âge de maturité au…
00:54:47Enfin, t'as tous, il y en a un.
00:54:48– Oui, 25-30 ans.
00:54:50– 25-30 ans, c'est le prime.
00:54:52Parce que tu contrôles ta compétition.
00:54:54Tu contrôles tes émotions.
00:54:55– Et t'es encore physiquement…
00:54:56– Oui.
00:54:57– T'es bien.
00:54:58– Bien.
00:54:59– T'es bien, oui.
00:55:00– Les objectifs pour la suite de la saison, rapidement ?
00:55:01Parce qu'on est déjà bientôt à la fin de l'émission.
00:55:02Ça passe extrêmement vite.
00:55:03On aura deux petits cadeaux à la fin de l'émission pour tous les deux.
00:55:06Les objectifs de la saison.
00:55:07– Moi, objectif, monter sur le podium.
00:55:08– Oui.
00:55:09Première médaille.
00:55:10– Oui, première médaille, ça serait énormément bien.
00:55:12Parce que ça fait trois ans que je n'ai pas fait de médaille.
00:55:15J'étais blessée.
00:55:16Et je me remettais beaucoup en question.
00:55:18En fait, là, aujourd'hui, je kiffe.
00:55:20Après, je veux une médaille, comme tout le monde.
00:55:22Je veux monter sur le podium.
00:55:23Mais je veux une médaille en souriant et en étant fière de moi,
00:55:25du parcours que j'ai fait.
00:55:27– Et Hugo ?
00:55:28– Ouais, pareil, une médaille.
00:55:29Après, j'aimerais bien lever la banderole.
00:55:31– Ce n'est pas le même niveau, mais…
00:55:34– Ça se joue à des détails.
00:55:36– Ouais, c'est sûr.
00:55:37– En vrai, j'aimerais bien gagner un titre.
00:55:40Que ça soit World Cup finale, Europe ou Monde.
00:55:43Ce serait déjà un grand pas, une grande saison.
00:55:47Ça permettrait de poser les fondations
00:55:49de, justement, cette Olympiade de 4 ans.
00:55:53Ils m'ont travaillé la confiance et préparé les JO.
00:55:59– Et puis nous refaire cette teinture blonde, quand même, non ?
00:56:02C'est possible, ça ?
00:56:03– Pas trop piqué sur ça.
00:56:05– Si je me qualifie au jeu…
00:56:07– Allez, allez !
00:56:09– C'est dit sur le plateau de Sport en France.
00:56:11Moi, j'annonce le programme.
00:56:12La finale de la Coupe du Monde, du 4 au 6 juillet à Alexandrie,
00:56:15sera diffusée sur Sport en France.
00:56:16Alors, on diffusera seulement la grande finale, qui sera le 6 juillet.
00:56:19Mais soyez au rendez-vous, évidemment, avec Enzo Ricci,
00:56:21au commentaire, qu'on va se régaler.
00:56:22C'est aussi super, ça, pour le Pentathlon, d'avoir un diffuseur,
00:56:25de pouvoir profiter d'événements.
00:56:27Je suppose que vous avez peut-être des amis
00:56:28qui vous ont envoyé des messages.
00:56:29– On vous remercie beaucoup pour ça.
00:56:31C'est top, justement, d'avoir une chaîne comme ça,
00:56:34qui promouvoit le sport un peu moins connu,
00:56:39qui est tout aussi merveilleux qu'un match de foot.
00:56:41Parce que, franchement, même dans d'autres sports,
00:56:44on a plein d'amis qui font d'autres sports aussi peu connus.
00:56:47C'est génial.
00:56:48Donc, merci pour cette chance.
00:56:51On espère que vous allez kiffer.
00:56:53– Nous, on kiffe.
00:56:55– Restez connectés à la télé.
00:56:56– C'est que le début.
00:56:58– On va faire les petits cadeaux.
00:57:00Mais avant ça, je voudrais quand même vous faire dire un petit message.
00:57:03Parce qu'on se rend compte, actuellement, dans la société,
00:57:05qu'on fait moins et moins de sport.
00:57:07Vous devez vous en rendre compte, les jeunes, notre génération,
00:57:10les générations qui arrivent.
00:57:11Est-ce que vous avez un message à faire passer
00:57:13qui vous a apporté le sport ?
00:57:15On ne parle même pas forcément d'un tapis de compétition,
00:57:17juste le sport en tant que tel.
00:57:18Est-ce que ça vous a permis de développer dans vos vies ?
00:57:20Peut-être surmonter des épreuves ?
00:57:22Je n'en sais rien, je vous laisse la parole là-dessus.
00:57:24– Ce n'est pas facile.
00:57:26Le sport, ça apporte beaucoup d'humilité.
00:57:31Ça nous remet très vite à notre place.
00:57:35Parce que si on n'est pas bon, ça se voit direct.
00:57:37Mais du coup, ça permet aussi de comprendre beaucoup d'étapes de la vie.
00:57:42C'est ce que disait Rebecca,
00:57:44où on a gagné en maturité beaucoup plus tôt que la moyenne.
00:57:47Très vite, on a eu des phases dans le sport,
00:57:52des épreuves dans le sport qui sont aussi des épreuves de vie plus tard.
00:57:56Et finalement, quand on a l'épreuve de vie,
00:57:58on se dit, ça va, on se sent beaucoup moins stressé
00:58:01dans les choses du quotidien.
00:58:04On sait gérer la pression,
00:58:07on sait aussi se dépasser, le dépassement de soi.
00:58:12Le sport, c'est la vie à côté.
00:58:17Et les choses sont un peu démultipliées dans le sport.
00:58:21Et ça a des super valeurs, le sport,
00:58:25même en termes de fair-play, d'amitié, d'intégrité.
00:58:30C'est quand même génial.
00:58:32Donc je dirais que faire du sport, ça permet tout ça.
00:58:37Je ne sais pas si on est vraiment bien placé pour dire,
00:58:41faire du sport, allez-y.
00:58:44C'est génial de faire du sport,
00:58:47mais il faut aussi trouver sa place dedans.
00:58:49Ce n'est quand même pas si facile que ça.
00:58:52Il y a plein de sports.
00:58:54Ce n'est pas facile de tester tout plein de sports.
00:58:56C'est pour ça qu'essayer de faire les sports un peu moins connus,
00:58:58des fois, ils peuvent être super.
00:59:00Mais je pense qu'il y a bien un truc qui peut donner
00:59:04une petite flamme à chacun.
00:59:06Et puis un peu ce sentiment de fierté,
00:59:10de réussir quand n'importe quel sport on fait,
00:59:12n'importe quel cours qu'on prend,
00:59:14quand on a fini, on est heureux.
00:59:18Tu es d'accord avec ça ?
00:59:20Oui, je pourrais ajouter que quand on commence quelque chose dans la vie,
00:59:24il y aura des étapes.
00:59:26Ça ne peut pas toujours être parfait.
00:59:28Il y a des moments où ça ne va pas aller, ça va aller.
00:59:30Et il faut réussir à garder un objectif en vue.
00:59:33Moi, mon objectif, c'était de rentrer à l'INSEP.
00:59:35Après, il y a un autre objectif qui arrive.
00:59:37Mais en fait, c'est étape par étape dans la vie.
00:59:39Il ne faut pas vouloir trop grand,
00:59:41parce qu'après, l'échec, il va vraiment faire mal.
00:59:43Et moi, je dis toujours,
00:59:45on est tous des hauts niveaux dans ce qu'on fait,
00:59:47dans ton travail, dans ce que tu fais,
00:59:49les cuisiniers à la cantine,
00:59:51celui qui conduit le métro.
00:59:53On est tous des hauts niveaux, mais c'est étape par étape dans la vie.
00:59:55Chaque étape, il faut prendre le temps de faire bien les choses,
00:59:57se concentrer, le faire vraiment correctement.
00:59:59Et puis après, il y aura la suite qui va arriver.
01:00:01Et moi, le message que je fais souvent passer,
01:00:03c'est aux jeunes qui commencent le sport de haut niveau.
01:00:05C'est ton chemin à toi,
01:00:07c'est ce que tu veux faire,
01:00:09ce que tu veux en devenir.
01:00:11Est-ce que tu veux être un grand champion ?
01:00:13Est-ce que tu veux juste faire du sport pour faire du sport ?
01:00:15Il y en a, c'est pour le bien-être mental.
01:00:17Il y en a, c'est pour le physique.
01:00:19Il y en a, c'est juste pour rendre quelqu'un fier.
01:00:21La famille, il y en a beaucoup qui sait beaucoup pour la famille.
01:00:23Il faut que tu aies un objectif,
01:00:25quand tu commences quelque chose,
01:00:27et surtout pour oublier à côté l'école.
01:00:29C'est aussi un message pour les parents.
01:00:31Si tu vois que ton enfant est excellent dans le sport,
01:00:33encourage-le, soutiens-le.
01:00:35Tu peux lui dire, fais du sport de haut niveau, c'est chouette.
01:00:37À côté, il faut qu'il y ait le bac,
01:00:39il faut qu'il y ait le brevet, il faut qu'il y ait tout ça.
01:00:41Il faut qu'il y ait un projet de vie à l'extérieur
01:00:43de ton sport de haut niveau.
01:00:45Et je pense qu'il faut soutenir ces jeunes qui veulent faire du sport.
01:00:47Je pense qu'il y a énormément de talents qui sont cachés,
01:00:49qui ont peur de sortir,
01:00:51qui ont peur parce qu'ils pensent qu'ils ne sont pas capables.
01:00:53Il y a aussi les parents qui ne soutiennent pas.
01:00:55Et les parents ont aussi peur.
01:00:57Il faut soutenir un athlète qui veut faire du haut niveau.
01:00:59Quand on n'a jamais connu ça aussi.
01:01:01Et moi, j'ai dit aux parents,
01:01:03laissez-le aller, mais faites-lui comprendre qu'il faut...
01:01:05Derrière, il y a des diplômes.
01:01:07C'est hyper important dans la vie d'avoir des diplômes.
01:01:09Et après, un autre message, c'est aux jeunes filles.
01:01:11Les filles, elles ont très, très...
01:01:13Aujourd'hui, elles ont peur de faire du sport
01:01:15parce qu'il y a beaucoup de problèmes problématiques en Lyon
01:01:17où on va dire, je ne vais pas rentrer dans les détails,
01:01:19mais dans le sport féminin,
01:01:21on a très, très peur de se faire mal, de se cogner
01:01:23parce qu'il y a les douleurs, il y a les règles
01:01:25qui viennent avec, et je veux dire,
01:01:27ce n'est pas un frein, justement, c'est une force.
01:01:29Quand tu es une femme, aujourd'hui, c'est énormément une force
01:01:31de faire du sport de haut niveau parce que tu prouves aux hommes
01:01:33que moi, j'ai un problème en plus,
01:01:35mais ce n'est pas un problème, justement, c'est ma force,
01:01:37c'est un poussier vers le haut, et je pense qu'il faut
01:01:39soutenir ces jeunes filles qui veulent faire du haut niveau
01:01:41ou comme ces femmes aussi, et il ne faut pas avoir honte
01:01:43de faire du sport, il faut que ce soit une force.
01:01:45– Merci à tous les deux.
01:01:47On est sur du high level là.
01:01:49Bravo, j'ai dépassé le chrono,
01:01:51mais moi, je prends les conseils de Hugo et Rebecca,
01:01:53je relativise, je me dis bon, on a dépassé le temps,
01:01:55mais ce n'est pas grave, il y a pire dans la vie.
01:01:57On a deux petits cadeaux quand même pour vous deux
01:01:59avant de terminer l'émission, on a un message chacun.
01:02:01On va commencer par Hugo, celui pour Hugo, petit cadeau.
01:02:05– Salut mon gâté, petite vidéo pour te faire des gros bisous,
01:02:09t'envoyer plein d'encouragement, plein de force,
01:02:11pour tes prochaines compétitions, tes prochains championnats,
01:02:15et j'espère qu'on se reverra vite dans le sud
01:02:17pour que tu puisses piquer la moto à ton père
01:02:19et qu'on puisse aller s'amuser dans les collines.
01:02:21Gros bisous.
01:02:23– Qui est ? – Mon meilleur ami,
01:02:25mon meilleur ami du sud qui, à chaque fois que je descends,
01:02:27on se voit direct, ça fait plaisir de voir à chaque fois,
01:02:33ça permet de décompresser, de penser à autre chose.
01:02:37Un ami en or qui suit tout le temps les compétitions,
01:02:39qui regarde et qui va même venir à Madrid
01:02:41aux championnats d'Europe.
01:02:43Franchement super, bisous à toi Baptiste.
01:02:45– Alors, j'ai dit, on a un cadeau,
01:02:47non, vous vous êtes offert des cadeaux mutuellement,
01:02:49parce que j'ai contacté Rebecca
01:02:51pour avoir un message pour Hugo,
01:02:53j'ai contacté Hugo pour avoir un message pour Rebecca.
01:02:55On regarde.
01:03:19– C'est exactement ça qui était la chose la plus amusante,
01:03:21parce qu'il a commencé en achetant cette casse
01:03:23pour faire entendre la musique de partout,
01:03:25mais le beau c'est qu'il a invité
01:03:27ceux qui l'avaient laissé le plus en difficulté,
01:03:29tant plus c'étaient ceux qui étaient ses ennemis,
01:03:31tant plus les adversaires,
01:03:33et tant plus les invités
01:03:35les voulaient récupérer
01:03:37avec l'amitié,
01:03:39avec l'amitié,
01:03:41avec l'amitié,
01:03:43avec l'amitié,
01:03:45avec l'amitié,
01:03:47ça a commencé par les fêtes.
01:03:49– Ils ont eu une belle cremorosa fête
01:03:52il y a une semaine.
01:03:54– Ils ont fait un casino terrible,
01:03:57mais c'était האמת حبوب
01:03:59– C'est Rebecca,
01:04:01iantly houssel
01:04:05Il y a l'émotion là, Rebecca !
01:04:07– Et je pense que tu vas savoir de quoi il parle quand j'ai invité tout le monde
01:04:09à mon anniversaire
01:04:10ah c'était des super souvenir
01:04:12mes grands-parents d'Italie
01:04:14moi à chaque fois ça fait un repos
01:04:16compète ou à une grosse saison, je vais là-bas, je sais que je vais vraiment me reposer mentalement et physiquement.
01:04:20On ne parlera pas de sport, on parlera de nourriture avec ma grand-mère, on parlera de vie, de famille.
01:04:25C'est hyper important d'avoir des moments comme ça avec des personnes qu'on apprécie énormément.
01:04:29Pour moi, c'est deux personnes, c'est un énorme soutien.
01:04:32Mais mon grand-père, comment je pourrais décrire mon grand-père ?
01:04:36C'est quelqu'un qui, si t'es un prof à l'école, il a une université, ma grand-mère aussi,
01:04:42c'est des gens qui ne sont pas du tout dans le sport.
01:04:44Pour eux, tu leur demandes ça sert à quoi ? Ils te font te dire mais pas du tout, ça ne fait pas gagner de l'argent, ça ne fait rien.
01:04:48Mais finalement, grâce à moi, ils apprennent le monde du sport et ils adorent se dépasser.
01:04:54Mon grand-père, souvent, il compare un athlète à un étudiant.
01:04:58Il dit mais c'est le dépassement de soi, il y a des échecs, il y a des mauvaises notes.
01:05:01C'est pareil pour les compètes et il compare.
01:05:03C'est pour ça que grâce à mon grand-père, j'ai dit à tout le monde, on est tous au niveau dans quelque chose.
01:05:08C'est vrai. Ils sont à quel âge ?
01:05:11Je ne vous dirais pas l'âge parce qu'ils sont jeunes.
01:05:14Ils sont très très jeunes.
01:05:16Mais le discours, il nous rappelait le moment où on était en vacances en Italie.
01:05:21Moi, j'adore être avec plein de gens, avec mes potes en vacances chez moi.
01:05:25Moi, j'adore inviter les gens chez moi.
01:05:27J'ai du mal à aller chez les gens mais j'aime bien inviter chez moi, j'aime bien recevoir parce que j'adore faire à manger,
01:05:31je suis hyper familiale.
01:05:33Et donc, quand j'avais invité tous mes potes de Pinta et surtout, comme disait ma grand-mère,
01:05:38j'ai invité mes adversaires de compétition à venir.
01:05:41Moi, ce ne sont pas mes adversaires, ce sont mes potes, mes amis, ma famille, mes amis.
01:05:45Et donc, quand je les ai invités, on a kiffé cette semaine.
01:05:48C'est la meilleure semaine de ma vie, je pense.
01:05:50C'est trop cool. C'était les petits cadeaux.
01:05:52Merci beaucoup.
01:05:53Remerciez-vous mutuellement.
01:05:54Merci, je ne m'y attendais pas.
01:05:56Merci à Jules aussi.
01:05:57Merci à Jules, ton copain.
01:05:58Je ne m'y attendais vraiment pas.
01:06:00Ça a aidé à organiser tout ça dans le dos l'un de l'autre pour que vous soyez au courant.
01:06:03Merci à tous les deux.
01:06:04Franchement, c'était top.
01:06:05Je n'ai pas vu le temps passer comme d'habitude.
01:06:07Et continuez à nous régaler sur Sport en France,
01:06:09à prendre plaisir aussi dans votre discipline.
01:06:11Merci à vous.
01:06:12Merci à Thierry aussi.
01:06:14Exactement, Thierry aussi.
01:06:15Thierry, notre papa du pentathlon.
01:06:17Pour moi, il m'a vu grandir.
01:06:19On le salue aussi, Thierry, qui commentait avec Enzo Ricci, évidemment, le pentathlon sur Sport en France
01:06:23et qui fait plein d'autres choses.
01:06:24Il a un milliard de casquettes différentes.
01:06:26Donc, on le salue, Thierry.
01:06:27Merci à tous les deux.
01:06:28Merci à toi d'invitation.
01:06:29Fais briller notre sport et on a vraiment hâte que ça sorte.
01:06:33On espère revenir avec des bonnes nouvelles.
01:06:35J'espère aussi.
01:06:36Tu as annoncé des belles choses quand même.
01:06:37Je veux une qualification au jeu.
01:06:40Je veux la belle couleur latine.
01:06:42Je remercie toute l'équipe en régie, évidemment, autour de Julien Perronais à l'édition,
01:06:46Paul Levret au son et puis Nicolas Bayet à la réalisation.
01:06:49Merci à toutes et à tous.
01:06:50Et puis, on se retrouve très rapidement pour un nouvel épisode de Sport Stream.
01:06:53Bye bye.

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