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Style de vieTranscription
00:0014h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:04Toujours en compagnie de Philippe Harlin, sexothérapeute, nous retrouvons Isabelle.
00:09Bonjour Isabelle.
00:10Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:13Bonjour Isabelle.
00:15Allez-y, je vous en prie.
00:17Moi je ne sais pas si c'est hors sujet, mais ça concerne quand même les douleurs évidemment,
00:23mais ce n'est pas physiologique, ce n'est pas dû à un état permanent.
00:28Non, oui, mais il faut savoir que moi très jeune, j'ai commencé à souffrir de tout ce qui est circulation au niveau des jambes et les grossesses,
00:38ça aggrave énormément ce genre de problème.
00:41Ce qui fait que pendant ma seconde grossesse, j'étais enceinte en plein été, j'ai développé une varice vulvaire.
00:50Donc c'est quelque chose d'assez douloureux.
00:52C'est très douloureux.
00:54C'est la vulvaire, voilà.
00:54Et j'avais dans mon couple en fait, mon mari à l'époque, il était quelqu'un de très demandeur et qui n'entendait pas trop ce genre de refus.
01:11Je crois qu'il n'arrivait pas à comprendre que ça pouvait être très douloureux.
01:15Donc on avait quand même des rapports, voilà, de pénétration avec cette varice vulvaire.
01:21Et c'est quelque chose qui est vraiment très difficile à vivre.
01:27Forcément, oui.
01:29Sachant qu'en plus, après l'acte, il fallait que je reste allongée.
01:34J'avais remarqué en fait que c'était encore plus douloureux.
01:36La position debout, aggravée la...
01:40Voilà, exactement.
01:41Donc une ou deux fois où c'était arrivé dans l'après-midi, voilà.
01:46Donc voilà, j'étais debout après.
01:48Eh bien, c'était encore pire.
01:51Et ça mettait quelques heures à passer en fait.
01:54Enfin, la douleur reste quand même plus ou moins.
01:56Mais ça lance partout, sur la jambe, au niveau de la vulve.
01:59Voilà, c'est...
02:01Bon, on va dire que la seule façon de ne pas avoir mal, c'était à ce moment-là, à l'abstinence.
02:06Voilà.
02:06Bon, moi, je ne savais pas vraiment m'imposer à ce niveau-là pour...
02:11Bien sûr, oui.
02:12Pour empêcher.
02:13Même si ça a dû arriver, je ne me souviens plus, parce que ça fait 20 ans quand même maintenant.
02:16Donc il y a dû y avoir des fois où j'ai refugié quand même.
02:19Mais le peu de fois où c'est arrivé, c'était très douloureux.
02:24Voilà.
02:24Et c'est vrai que lui, il avait du mal à comprendre ça.
02:31Voilà.
02:32Vous avez été opérée ?
02:34Alors, je n'ai plus de safène.
02:35J'ai été opérée des quatre safènes.
02:37D'accord.
02:37Interne, externe, les deux jambes.
02:39Oui.
02:39OK.
02:40Justement, donc après ma première grossesse, une première fois.
02:44Et puis après cette grossesse-là, les deux autres safènes.
02:48Voilà.
02:48Donc je n'ai plus de safènes aujourd'hui.
02:51Et je souffre toujours d'insuffisance veineuse.
02:54Enfin, voilà, ça s'est calmé après les opérations.
02:58Mais là, je porte de la contention régulièrement, surtout dès qu'il commence à faire chaud.
03:02Voilà.
03:03Mais j'ai plus ce problème de varice vulvaire aujourd'hui quand même.
03:06Alors, c'est vrai que la grossesse, ça aggrave énormément.
03:09Voilà, le volume sanguin, tout ça, on sait que ça aggrave.
03:15Voilà, on a beaucoup plus de sang dans le système veineux.
03:19Donc forcément, la grossesse n'aide pas ce genre de problème.
03:25Et vous êtes toujours avec votre compagnon ?
03:27Ou vous avez...
03:27Non, non, non, non, non, non.
03:29C'est une relation qu'a durée quand même 20 ans, qui s'est terminée il y a 7 ans.
03:34Il y a 7 ans.
03:36Mais c'est vrai qu'il fonctionnait comme ça.
03:38C'était son fonctionnement parce que pour cette naissance-là, je n'ai pas eu d'épidiotomie,
03:45mais j'avais fait une éraillure, on appelle ça une éraillure d'une lèvre à l'intérieur.
03:51Donc, ce n'est pas une coupure nette, c'est un petit peu compliqué à cicatriser.
03:55Puis vu l'emplacement, ça aussi, ça le dérangeait parce que ça avait traîné un petit peu après l'accouchement.
04:03Donc, comme c'est compliqué à cicatriser, lui, il voyait ça comme une fuite de ma part pour éviter le rapport.
04:11Mais ça, c'est...
04:13Enfin, bon, encore une fois, je ne vous culpabilise pas du tout Isabelle.
04:17Je sais à quel point les femmes ont subi et subissent encore, mais ça, c'est quand même inacceptable.
04:24Je veux dire, quand on a des problèmes comme le vôtre,
04:28il est évident que l'abstinence, en tout cas l'abstinence de pénétration s'impose.
04:33Après, on peut jouer à plein de choses, mais on peut pratiquer la sodomie, on peut faire plein de choses.
04:41Mais la pénétration vaginale avec ce que vous aviez, ce n'est pas possible, quoi.
04:46Tout à fait, oui.
04:48Mais oui, mais qu'est-ce qu'il n'entendait pas ?
04:50C'est quand même très, très, très égoïste.
04:53Oui, oui, mais c'est vrai qu'il était, il est comme ça, il est comme ça.
04:59Mais du coup, est-ce que vous, aujourd'hui, vous avez une sexualité ou pas ?
05:05Oui, oui, oui, tout à fait.
05:07Et avec quelqu'un de très respectueux, justement, tout à fait l'opposé, en fait.
05:10Bon, ben vous avez appris, c'est bien.
05:13Oui, oui.
05:14Et vous n'avez plus mal ?
05:16Non, non, non, je n'ai plus de...
05:18Ce n'est pas de douleur, non, non.
05:19C'est toujours l'insuffisance veineuse, mais ça reste au niveau des membres inférieurs,
05:23mais pas du tout au niveau de la vulve.
05:25Mais c'est vrai qu'à l'époque, bon, il y a 20 ans, j'avais une trentaine d'années.
05:32Je pense que j'étais rentrée dans un fonctionnement où je subissais souvent les rapports.
05:38Aujourd'hui, je n'ai pas du tout la même sexualité, parce qu'on va dire que je suis quand même quelqu'un de sexophile, vous voyez.
05:42Mais dans cette relation-là, c'était très différent, parce que le lien de la relation ne me donnait pas cet élan.
05:54Oui, vous n'aviez pas de désir.
05:56Peu de fois, voilà.
05:57J'avais rarement du désir, parce que lui était quelqu'un de très demandant, en fait.
06:00On ne peut pas avoir envie d'avoir mal.
06:03Voilà.
06:04Oui, mais même, je veux dire, même en dehors des douleurs, parce que ça, ça a été quand même assez ponctuel.
06:08Mais Isabelle, est-ce que vous avez compris aujourd'hui qu'est-ce qui vous avait attiré chez cet homme qui, visiblement, ne vous convenait pas ?
06:17Alors oui, j'ai compris, puisque j'avais vécu 10 ans auparavant avec quelqu'un qui était un coureur de jupons, tout simplement,
06:27qui m'avait copieusement trompée X fois.
06:30Et le suivant était quelqu'un de tellement rassurant, tellement, bon, ce côté sérieux, où je savais qu'il ne ferait pas ce genre de choses.
06:42Enfin, on ne sait jamais, de toute façon, on ne sait jamais.
06:44Mais est-ce que, justement, vous pensiez qu'en acceptant malgré tout des rapports sexuels et en ayant mal, vous étiez sûre qu'il ne vous trompe pas ?
06:53Peut-être inconsciemment, je ne sais pas.
06:54Peut-être qu'inconsciemment.
06:55Parce que, dans l'autre relation, en fait, j'avais été trompée pendant ma première grossesse.
07:01Et je l'ai appris pendant la grossesse.
07:03Ça a été très violent.
07:04Du coup, peut-être qu'inconsciemment, je me disais ça et qu'il n'irait pas voir ailleurs si je me soumettais.
07:10C'est assez curieux parce qu'on me dit tout le temps.
07:12Moi, je suis quand même du caractère.
07:14Mais dans certains domaines comme ça, je peux être tout à fait soumise.
07:21C'est assez bizarre.
07:21Bon, maintenant, je l'ai compris quand même.
07:23Mais je dirais qu'inconsciemment, c'était peut-être...
07:26Mais vous avez raison.
07:28Il faut se comprendre.
07:29On peut ne pas savoir dire non dans quelques domaines que ce soit, d'ailleurs.
07:33On le voit aussi au travail.
07:35Combien de personnes vont subir des choses parce qu'elles n'osent pas dire non ?
07:38Et ça parle de nous.
07:39C'est toujours ce qu'il faut bien comprendre.
07:41Ça ne parle pas de l'autre.
07:43Même si ce n'est pas excusable.
07:45Je n'ai pas envie d'excuser cet homme.
07:46Mais bon, après cette séparation, j'ai fait un travail sur moi.
07:51J'ai compris beaucoup de choses.
07:52D'où ça venait ?
07:53Notamment de l'enfance.
07:54Puisque moi, j'ai une mère violente en parole et en actes.
07:58Donc, j'ai été habituée à la violence.
08:00Ce qu'on m'a dit en thérapie, c'est que, voilà, pour moi, je l'acceptais plus facilement que quelqu'un d'autre.
08:05Parce que c'est quelque chose que j'avais vécu toute petite.
08:07Ça faisait partie d'un langage familier.
08:10Voilà, tout à fait.
08:12Ça ne ressemblait pas à quelque chose d'anormal puisque vous avez grandi dans ce milieu-là.
08:18Je l'acceptais plus facilement que d'autres.
08:20Et d'ailleurs, après cette relation, je suis tombée dans encore une relation encore pire.
08:24D'ailleurs, j'en entends souvent parler.
08:26Et je ne sais pas, ce n'est pas anodin le terme que je vais utiliser parce que c'était vraiment ça.
08:31C'était vraiment une personne perverse narcissique.
08:33C'était un vrai pervers narcissique.
08:35Ce n'est pas juste comme beaucoup de gens.
08:37C'est vrai que ça devient un terme un peu galvaudé.
08:39Et lui, en l'occurrence, il avait été diagnostiqué et tout.
08:43Et là, on va dire que ça a été le gros, gros travail encore après cette relation de 20 ans.
08:50Celle-là n'a duré qu'un an, mais ça a été une violence inouïe.
08:54Et là, je pense que c'est là que vraiment j'ai fait le travail de comprendre que...
08:58Oui, parce que quand on est dans ce genre de choses...
09:01Il faut arrêter de payer pour être aimé, quoi.
09:03Et là, on n'a pas le choix.
09:05On est obligé de faire un travail de reconstruction parce qu'on a été bien démoli.
09:09Mais du coup, c'est vrai que j'avais un peu de mal à rentrer dans la relation actuelle,
09:14qui était très différente.
09:15Ça n'avait pas du tout commencé par ce côté passionné.
09:19D'accord, mais c'est une relation qui va bien.
09:22Donc, ça prouve que vous avez fait bien le travail, Isabelle.
09:23C'est celle qui vous guérit.
09:25Bravo.
09:26C'est celle qui vous guérit.
09:28Donc, c'est une bonne conclusion.
09:33Merci beaucoup, Isabelle.