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  • 23/05/2025
Transcription
00:00Ce que dit cette année, c'est qu'on peut toutes avoir un peu de place.
00:03Et ça, pour des femmes réalisatrices, avec des sujets qui touchent au féminin,
00:07ça c'est un progrès, je crois.
00:13Maman !
00:17Allez !
00:21Salut !
00:24Salut !
00:25Je me speed parce que je suis permalier à arrêt.
00:27Tiens.
00:28Salut, bonheur.
00:30Tu m'appelles, s'il y a quoi que ce soit, d'accord ?
00:36Non, s'il y a quoi que ce soit, d'accord ?
00:36Non, s'il y a quoi que ce soit, d'accord ?
00:37Non, s'il y a quoi que ce soit, d'accord ?
00:38Non, s'il y a quoi que ce soit, d'accord ?
00:40Allez !
00:41Vous m'avez envoyé, je me souviens, c'était le scénario et une version digitale du livre.
00:51Mais je voulais d'abord lire le scénario, donc je lis le scénario et tout de suite après le livre.
00:56Je trouve que le scénario est en même temps sa propre chose et en même temps très proche du livre.
01:03Et je ne veux pas être proche du livre parce que c'est la même chose, mais ça a la même honnêteté.
01:09J'ai tout de suite senti une sincérité et une honnêteté que je n'ai pas encore lue dans un scénario ou dans un livre même.
01:19Moi, je l'ai lue bien avant l'idée même de l'adapter.
01:21Je l'ai lue quand je venais juste d'être maman et je l'ai lue pour moi et ça a été une lecture très forte
01:30qui venait me poser plein de questions, s'autorisait à poser plein de questions sur la maternité
01:36et sur tous les tabous qui vont avec encore aujourd'hui.
01:40C'est une lecture qui m'avait fait du bien en fait à l'époque.
01:42Et puis deux ans après, c'est les producteurs qui sont venus vers moi en proposant l'adaptation.
01:47Je me suis toujours sentie proche de l'écriture, même dans le rythme en fait du roman.
01:52Il y a quelque chose qui clique avec ma façon d'écrire aussi.
01:56Le livre et le film ne sont pas sur une de ces choses.
02:00Ce n'est même pas sur une chose.
02:02C'est un truc beaucoup plus universel.
02:04C'est sur la, comme tu dis, l'autorisation de choisir sa vie, de vivre sa vie comme on veut vivre sa vie
02:11et pas dans les structures dans lesquelles on pense être enfermé
02:15et qu'on pense devoir jouer le rôle qu'on doit jouer.
02:17Oui, je pense que le livre pose une question avant toute question d'identité,
02:22d'identité de genre, d'identité sexuelle.
02:24En fait, avant ça, le livre pose la question du prix à payer pour être libre.
02:30Et ça, en tant que femme, réalisatrice, que mère, qu'actrice, que maman,
02:35je pense qu'on s'est retrouvées, Vicky et moi, sur cette question-là.
02:40C'est quoi le coût des choix qu'on peut faire en tant qu'artiste, en tant qu'auteur, en tant que comédienne,
02:45mais en tant que femme plus largement ?
02:47D'une façon logique, on s'est d'abord tournées vers des actrices françaises en se disant
02:50« Bon, quelle actrice française pourrait faire ce film ? »
02:53Et puis, moi, je ne trouvais pas.
02:55Je ne trouvais pas, je ne trouvais pas, je ne trouvais pas.
02:57Et donc, à un moment, on s'est ouvert, on a ouvert notre réflexion à se dire
03:01« Mais si ça se trouve, ce n'est pas une comédienne française, si ça se trouve, c'est une comédienne d'ailleurs. »
03:05Et très vite, le nom de Vicky est arrivé, et là, c'est devenu une obsession pour moi.
03:09Je me suis dit « Non, mais c'est sûr, c'est Vicky qui peut le faire. »
03:12Après, ça a posé plein de questions.
03:14Ça a posé des questions de « Est-ce que Vicky allait avoir envie d'endosser ce rôle ? »
03:17Qui est un rôle qui est vraiment intense, très intense, dur à porter,
03:21qui demande d'aller loin, et on ne se connaissait pas du tout.
03:27Donc, moi, quand on lui a envoyé le scénario, j'ai croisé tous les doigts possibles
03:31parce que c'était devenu une certitude que je voulais que ce soit Vicky qui fasse Clémence.
03:38C'est comme ça que ça s'est passé.
03:39Puis, j'ai pris un moment à lire.
03:40Oui.
03:41D'ailleurs, excuse-moi encore une fois, mais j'ai toujours, parce que je suis mère aussi,
03:47j'ai toujours trop de choses à faire et je n'ai jamais du temps à lire un scénario
03:51entre le linge et le truc.
03:54C'est vraiment un truc, bref.
03:56Et du coup, une fois que c'est en dessous de la pile, j'oublie et j'avais oublié.
04:05Et mon agent me relance, il dit « Bon, mais qui là ? Il demande est-ce que… »
04:09Et là, je me souviens, j'ai dit « Ah mince, je n'ai pas lu ça. »
04:12Et je ne m'attendais pas, je ne sais pas à quoi je m'attendais d'ailleurs.
04:15Je me disais « Bon, je vais lire. »
04:16Et je lis et je ne vais pas finir et j'appelle mon agent, je dis « Non, tu dois les appeler. »
04:23Je sais, je sais de quoi ils parlent.
04:25Je sais, je le savais dans les mots et dans la façon que tu écrivais,
04:30que moi aussi, je sais de quoi tu veux parler.
04:34Ce n'est pas logique, c'était plus « Tu ne me présenteras pas un jour. »
04:46Oui, peut-être, on verra.
05:04Quand on est en train de fabriquer les films, tout le monde nous demande si on pense à Cannes,
05:07est-ce qu'on pense à Cannes ?
05:08Moi, je n'y pense pas du tout quand je fabrique les films.
05:10Vraiment, c'est même quelque chose que je ne veux pas faire le cinéma comme ça.
05:14Vicky parlait de sincérité tout à l'heure.
05:17Je crois que ça, c'est une ligne directrice pour moi dans tout ce que je fais.
05:22C'est-à-dire qu'on ne fabrique pas les films pour plaire à un festival, quel qu'il soit.
05:28Par contre, quand on a su qu'on était sélectionnés,
05:32je me suis dit que ce film allait avoir une portée qu'il n'aurait peut-être pas eue autrement.
05:36Ce que dit cette année, c'est qu'on peut toutes avoir un peu de place.
05:39Et ça, pour des femmes réalisatrices, avec des sujets qui touchent au féminin,
05:45ça, c'est un progrès, je crois.
05:48Parce que quand on était dans l'attente des sélections,
05:52les bruits de couloir étaient quand même
05:53« Est-ce qu'il y aura de la place ? »
05:56Et pour Asia, et pour moi, et pour Alice.
05:58C'est fou quand on a ce qu'on dit.
05:59Ce qu'on ne dirait jamais aux hommes.
06:00Ce qu'on ne dirait jamais à un homme réalisateur.
06:03Jamais.
06:03Et on ne se poserait pas la question pour une histoire d'amour hétérosexuel.
06:05Jamais.
06:06Et nos films, sans doute, je ne les ai pas vus, rien à voir.
06:09Donc, je pense que ça les irritait comme moi.
06:11On n'a pas eu l'occasion encore d'en parler.
06:13Mais voilà, c'était frustrant.
06:15Et donc, on est très heureuses, je pense,
06:17toutes les trois de se dire
06:18« Chacune a sa place. »
06:21Comment nos trois films ont été financés ?
06:23En fait, la question, elle est plutôt là.
06:24Parce que que les films existent et qu'ils soient potentiellement bons,
06:27c'est super.
06:28Mais la question qu'il faut se poser, c'est le déploiement d'énergie
06:33que ça nous a demandé pour pouvoir les fabriquer,
06:37que ça nous demande en tant qu'équipe,
06:39pour pouvoir les faire dans des conditions qui, souvent,
06:43il faut du budget, ne sont pas les mêmes conditions
06:46que d'autres films, d'autres histoires.
06:48Et moi, je veux qu'on fasse un peu attention à…
06:52Je sens cette tendance-là sur ce qui se passe sur le festival,
06:54à dire « C'est génial, on fait des films lesbiens,
06:57on a une visibilité, etc. »
06:59Oui, c'est génial.
07:01C'est génial notamment pour les spectateurs,
07:03parce qu'on fait des films pour les spectateurs,
07:05et que l'idée que des jeunes femmes,
07:08des jeunes hommes puissent s'identifier
07:10à des personnages différents,
07:11c'est, je pense, une des raisons de faire du cinéma.
07:14Mais je pense qu'il ne faut pas omettre
07:18la difficulté de produire ces films,
07:20et la difficulté de les défendre et de les financer.
07:22Et même plus large, des histoires
07:25ou des personnages difficiles,
07:27des caractères de femmes difficiles,
07:29parce que je l'ai eu avant qu'on s'est rencontrées,
07:32quand nous on s'est rencontrées,
07:33il y avait cette discussion,
07:35mais le personnage est trop difficile,
07:37la femme, ce n'est pas quelqu'un qu'on aime bien.
07:40Et là, j'ai rencontré quelqu'un
07:42qui me redit la même chose,
07:44que les gens qui donnent l'argent ont dit
07:46« Oui, mais le personnage, il n'est pas aimable. »
07:49Alors, parce qu'une femme, une histoire de femme,
07:52ou de femme, doit être quelque chose qui plaît, apparemment.
07:57Et que ça reste dans la tête des gens, c'est fou.
07:58« Oui, c'est trop beau ! »
08:10« Oui, elle est qu'on en fait dans mes... »
08:14« T'as vu, mamie ? »
08:15« Oui, c'est mon crass, c'est mon street... »
08:22« Oui, elle est qu'on en fait dans mes... »
08:26« Oui, c'est mon... »
08:28« Oui, c'est mon... »
08:29« C'est mon... »
08:31« C'est mon... »
08:32« C'est mon... »
08:34« C'est mon... »
08:35« C'est mon... »
08:36« C'est mon... »
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