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  • 23/05/2025
Transcription
00:00Mon prix du jury c'est Romeria, de l'espagnol Carla Simon, qui est un très beau film solaire sur la mémoire,
00:07les fantômes de parents disparus, morts du sida dans les années 90.
00:13C'est l'histoire d'une jeune fille qui visite, qui découvre sa famille paternelle et qui, armée du journal intime de sa mère,
00:19fait la rencontre de ses parents.
00:21Pour le prix du jury, j'ai vérifié le règlement, j'ai droit à des ex-echo, à un ex-echo parmi tout le palmarès,
00:26donc c'est pour le prix du jury, il y en aura deux, Les 6 Rates d'Oliver Lax et Résurrection de Bigan,
00:32pourquoi ? Parce que ce sont les deux propositions de cinéma les plus dingues qu'on a pu voir dans cette compétition.
00:37Le film d'Oliver Lax, parce que c'est un film d'aventure assez radical, un remake post-apocalyptique de La prisonnière du désert de John Ford.
00:47Et puis Résurrection de Bigan, parce que c'est peut-être le film le plus fou qu'on a vu dans cette quinzaine.
00:522h40, dommage totalement fantasmagorique au cinéma.
00:57Ce n'est pas un film facile, mais en tout cas, c'est un film qui va me hanter très longtemps.
01:00Mon prix du scénario, c'est Fuori, de l'italien Mario Martone,
01:04qui est un film sur l'écrivaine Goliarda Sapienza,
01:09mais qui est vraiment une sorte d'antibiopique, assez brillamment écrit.
01:13Le milieu carcéral, qui est dépeint sous un jour très sororal.
01:18Je trouve que c'est du beau boulot.
01:19Le prix du scénario, je le remets à Un simple accident de Jafar Panaï.
01:24C'est un film qui aurait pu prétendre à d'autres prix.
01:26Moi, je choisis de lui donner le prix du scénario, parce que le film est quand même très très bien écrit.
01:30Il y a une progression dramatique très forte, dans un cadre un peu compliqué,
01:35parce que le film a quand même été fait dans des conditions clandestines.
01:37C'est un des grands chocs de cette quinzaine-là aussi.
01:39Le prix d'interprétation féminine, je le donne à Nadia Meliti,
01:43qui est la petite dernière d'Avia Erzy,
01:45qui est une actrice débutante, une actrice naturelle,
01:49comme on dit parfois, qui a été repérée dans la rue.
01:52Alors, je ne sais pas du tout si elle aura une carrière à la Émilie de Ken,
01:55mais elle est absolument formidable dans ce film,
01:58qui raconte l'apprentissage d'une jeune fille
02:01qui est française d'origine maghrébine, de banlieue, musulmane,
02:05et par ailleurs lesbienne,
02:06et qui apprend à concilier toutes ses facettes.
02:09Le prix d'interprétation féminine, je le remets à un second rôle.
02:12Oui, c'est possible.
02:14C'est Marta De Angelis dans Fouori, de Mario Martone.
02:17C'est une révélation.
02:17Alors, pas en Italie, elle est très connue en Italie.
02:20En France, on ne la connaissait pas.
02:21Maintenant, on va la connaître.
02:23Non seulement elle est très belle,
02:24mais alors elle habite son personnage avec une foule,
02:26une énergie incroyable.
02:27Mathilda De Angelis, retenez ce nom.
02:29Le prix d'interprétation masculine,
02:31je vous en donne deux, puisqu'on a droit à des ex-echo,
02:32c'est Samuel qui l'a dit.
02:34Alors, le premier, c'est Benicio Del Toro,
02:35dans le film de Wes Anderson,
02:37parce qu'il est à l'aise comme un requin dans l'eau
02:40et qu'il s'est complètement fondu,
02:42adapté aux petites boîtes du cinéaste américain
02:46et dans une espèce de jeu comme ça,
02:47impassible, tout en ironie et en retenue.
02:51Et puis le deuxième, c'est mon gros crush,
02:53c'est Josh O'Connor, comme tout le monde.
02:56Alors, il est dans deux films en compétition cette année,
02:58mais le prix, je le lui remettrai pour le film de Kelly Reichardt,
03:01qui est The Mastermind,
03:03où il joue un voleur un peu minable.
03:05Le prix d'interprétation masculine,
03:07je le remets à Fares Fares,
03:09le personnage principal des Aigles de la République,
03:12de Tariq Saleh.
03:13Fares Fares, on l'avait déjà admiré dans
03:15Le Caire confidentiel, puis La Conspiration du Caire,
03:17les deux premiers films qu'hérotent de Tariq Saleh.
03:20Le film a quelques défauts,
03:22mais alors lui, il est vraiment formidable
03:23dans ce rôle à la fois héroïque et anti-héroïque.
03:28Voilà, formidable acteur que ce Fares Fares.
03:30Le prix de la mise en scène,
03:31je le donnerai à Masha Chilensky,
03:33qui est la cinéaste allemande à qui l'on doit Sound of Falling.
03:37C'est un film qui m'a renversée,
03:39et qui m'a passionnée par sa forme,
03:42qui mêle le passé, le présent,
03:44des destins féminins dans une seule et même maison,
03:48qui joue sur le son,
03:50qui est à la fois comme des échos du passé,
03:53et en même temps prémonitoire.
03:55J'ai trouvé que c'était brillant.
03:56Pour le prix de la mise en scène,
03:58c'est comme Marie, ça sera le même,
03:59c'est Sound of Falling de Masha Chilensky.
04:01Et ça n'est qu'un deuxième film,
04:03il faut le rappeler,
04:05et c'est assez éblouissant.
04:06En termes d'esthétique,
04:08pour les images, vous pensez à Jane Campion,
04:11et pour le son, vous pensez à Jonathan Glazer.
04:13Voilà, c'est donc pour ça que je remets
04:14le prix de la mise en scène à Sound of Falling.
04:16Le grand prix, je le donnerai à un simple accident
04:18de Jafar Panaï,
04:21pour le film, déjà en soi,
04:23qui réussit à être drôle, terrible,
04:27extrêmement rythmé et tout à fait grand public.
04:31Et puis, par ailleurs, pour le geste,
04:33pour ce courage qu'il faut pour faire un film clandestinement,
04:36pour cette colère qui s'exprime à l'écran
04:38et que partage sans aucun doute
04:40son compatriote Saïd Roustaï.
04:43Donc voilà, un grand prix.
04:44Le grand prix est remis à valeur sentimentale
04:46de Joachim Trier.
04:48C'est un cinéaste qui avait été primé
04:49pour son film précédent,
04:51Julie en douze chapitres,
04:52ou plutôt, c'était son actrice principale,
04:53Renate Renzeve, qui est encore là.
04:55Moi, je monte en gamme pour Joachim Trier
04:58avec ce grand prix,
04:59parce qu'il y a déjà un scénario formidable
05:00qu'il a co-écrit avec son auteur habituel
05:03et ce qu'il vôte.
05:04Et puis, sur un sujet assez grave,
05:05entre Bergman et Tchékov,
05:07il y a aussi beaucoup d'humour
05:08et, je l'ai dit, des comédiens formidables,
05:11Renate Renzeve et aussi le Stellan Skarsgård.
05:14Et ma palme d'or, je la donne à l'agence secret
05:16de Kleber Mendonca Filio,
05:18un des réalisateurs les plus passionnants
05:21de ce festival et du monde,
05:23et tout court,
05:24qui signe là un chef-d'œuvre,
05:25un très, très grand film
05:27et qui réunit tout ce qui fait la beauté
05:30et l'originalité du cinéma
05:32de Kleber Mendonca Filio,
05:34c'est-à-dire l'ampleur romanesque,
05:36des grands personnages,
05:38une mise en scène géniale.
05:39On a l'impression de voir
05:40une sorte de film somme
05:42et en même temps complètement nouveau.
05:44Ma palme d'or, c'est un peu celle du cœur,
05:46c'est pour Romeria de Carla Simone.
05:49Parce que c'est un film vraiment
05:51bouleversant de bout en bout,
05:52mais sans rechercher le pathos.
05:54Il y a eu vraiment une grande qualité
05:55d'écriture du film
05:56à partir des carnets
05:57de la propre mère de la réalisatrice.
05:59Une sensualité constante
06:01grâce à l'interprète principal
06:02et à la mise en scène.
06:04Et une grande tension dramatique
06:06qui arrive comme ça
06:07et qui vous cueille mine de rien.
06:09Carla Simone,
06:10qui a aujourd'hui 40 ans,
06:11confirme qu'elle est
06:12une très grande cinéaste
06:13et j'en suis ravi.
06:14Sous-titrage Société Radio-Canada
06:19Sous-titrage Société Radio-Canada
06:20Sous-titrage Société Radio-Canada

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