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Punchline - Voile : La proposition de Gabriel Attal est-elle réaliste ?
Europe 1
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22/05/2025
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🗞
News
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00:00
T'es évité de grignoter.
00:01
Punchline sur CNews et Europe 1.
00:04
18h-19h, Laurence Ferrari.
00:11
18h45, de retour dans Punchline sur CNews et Europe 1.
00:14
On évoque cette proposition de Gabriel Attal
00:16
qui veut interdire le voile dans l'espace public
00:18
pour les moins de 15 ans.
00:19
Nous sommes allés à Marseille
00:20
à la rencontre de jeunes filles qui portent le voile
00:22
pour comprendre leur point de vue et leurs sentiments.
00:24
Explication de Stéphanie Rouquet et on en débat ensuite.
00:26
Devant ce collège de Marseille,
00:30
dans le 15e arrondissement,
00:32
des dizaines de jeunes filles réinstallent leur voile
00:35
dès la sortie de l'établissement.
00:37
Aya, à 14 ans,
00:38
elle porte le voile depuis ses 11 ans.
00:40
C'est ma religion et c'est pour me préserver.
00:43
Ta famille, ils te disent quoi ?
00:44
Ils ne m'ont pas forcée, mais ils m'ont parlé
00:46
comme quoi c'était bien.
00:48
Amina a également 14 ans,
00:50
mais elle ne se sent pas encore prête.
00:52
Et ta famille, elle te dit quoi ?
00:54
Elle m'encourage à me voiler.
00:55
Ce n'est pas que je ne veux pas,
00:56
c'est que je ne me sens pas prête maintenant.
00:58
Il y a un moment où tu sens que tu n'auras plus le choix ?
01:01
Ah bah oui, ça c'est sûr.
01:03
Franchement, à l'université, c'est sûr
01:05
que je porterai le voile.
01:06
Obligée ?
01:07
Obligée.
01:09
Dépressions familiales
01:10
que de nombreuses jeunes filles subissent
01:12
dès le plus jeune âge.
01:14
À quelques mètres de là,
01:15
ces lycéennes sortent de cours.
01:17
Elles réinstallent leur voile
01:19
devant le miroir mis à leur disposition
01:21
et déplorent que pour certaines,
01:24
ce geste soit imposé.
01:25
Pour eux, c'est un sujet tabou.
01:27
Il y en a qui ne veulent pas forcément en parler
01:29
ou il y en a qui sont forcés.
01:31
Franchement, ça fait mal.
01:32
Parce qu'imaginant,
01:33
elles ne veulent pas le mettre.
01:34
Même des petites,
01:35
il y a des bébés qui le mettent,
01:37
ça se voit qu'ils sont forcés par leur mère.
01:39
Ils ont 4 ans,
01:39
ils veulent porter le voile.
01:41
Imaginant, elles ne voulaient pas le mettre.
01:42
Pour protéger ces jeunes filles,
01:44
Gabriel Attal,
01:45
le secrétaire général du parti Renaissance,
01:48
souhaite interdire le voile
01:49
dans l'espace public
01:50
pour les moins de 15 ans
01:51
et instaurer un délit
01:52
contre les parents
01:53
qui forceraient leurs filles à le porter.
01:57
Éric Nolot, réaliste,
01:58
cette proposition d'interdire le voile
01:59
pour les moins de 15 ans ?
02:00
Non, la proposition est réaliste.
02:01
Je ne vois pas la police
02:02
aller dans la rue,
02:03
si vous voulez,
02:03
courir après les gamines
02:04
en vérifiant leur identité et leur voile.
02:06
Enfin bon, déjà...
02:07
Et leur âge, surtout.
02:08
Et leur âge,
02:09
ça va poser des problèmes de toutes sortes.
02:11
Et puis alors,
02:11
comment vous prouvez
02:12
que les parents imposent le voile ?
02:15
J'entendais ce que disait Petit Do.
02:16
Non, franchement,
02:17
je pense que ça passe
02:19
par un travail culturel,
02:21
de combat
02:22
contre une forme d'oscurantisme.
02:23
Et là,
02:23
je pense que c'est inapplicable.
02:25
Donc le remède
02:25
sera encore pire que le mal.
02:26
Bien sûr.
02:27
Oui, mais ça aurait le mérite d'exister.
02:28
Ça aurait le mérite d'exister.
02:30
Si Gabriel Attal
02:31
dépose cette proposition de loi
02:33
et va au bout,
02:35
donc il veut évidemment rappeler
02:36
que c'est lui qui a interdit
02:37
les abayas à l'école.
02:38
C'est vrai que Gabriel Attal,
02:39
le lundi, il est de droite,
02:40
le mardi, il est de gauche.
02:40
Donc c'est du genre de suivre.
02:42
Mais donc là,
02:42
il a décidé d'être à nouveau de droite,
02:43
justement,
02:44
ce qu'a rappelé très bien Catherine,
02:45
parce que le centre de gravité,
02:46
c'est Bruno Rotaillot
02:47
et pour réagir
02:48
au rapport sur les frères musulmans,
02:50
évidemment que ça va être compliqué
02:52
de faire la police du vêtement
02:53
dans la rue.
02:55
Mais quand j'entends
02:56
cette jeune fille
02:56
dans le reportage
02:57
qui dit
02:57
on me pousse dans ma famille
02:59
à me voiler,
03:00
pour le moment,
03:00
je ne l'ai pas,
03:01
mais je vais finir par être obligé
03:02
de le porter,
03:04
ça questionne,
03:05
ça pose problème.
03:06
Donc cette loi,
03:07
c'est comme la loi sur la burqa
03:08
faite sous Nicolas Sarkozy.
03:10
On voit des burqas,
03:11
vous allez dans n'importe quel aéroport,
03:12
vous allez sur les Champs-Elysées,
03:13
vous voyez des burqas.
03:14
Bon,
03:14
donc ce n'est pas respecté
03:15
tout le temps partout.
03:16
Mais s'il y en a moins,
03:18
c'est déjà ça.
03:19
Et donc s'il y a moins de fillettes...
03:20
Alain Bauer,
03:21
la bonne clé d'entrée dans le sujet,
03:23
c'est quoi ?
03:23
La bonne clé d'entrée
03:24
sur ce port du voile
03:25
et sur l'entrisme islamiste ?
03:29
D'abord,
03:29
tout ce qui apparaît
03:30
comme une interdiction
03:31
à caractère anti-religieux
03:33
ne marchera jamais.
03:34
Donc ça va arrêter tout de suite.
03:36
Le concours,
03:37
l'épine
03:37
de l'anti-islam,
03:40
je ne parle pas
03:40
des autres termes
03:42
dont je conteste la réalité,
03:44
mais le fait de dire
03:45
l'islam n'est pas une religion
03:46
comme les autres
03:47
et donc on va aussi interdire,
03:49
je ne sais pas,
03:49
aux bonnes sortes
03:50
de porter des cornettes,
03:51
ce qui a été un moment
03:52
de la République.
03:53
Je rappelle que
03:54
ce que je raconte
03:54
n'est pas simplement une...
03:56
On ne peut pas mettre ça
03:56
sur le même plan,
03:57
Alain Bauer,
03:57
des bonnes sortes qui portent...
03:58
Exactement la même chose.
03:58
Mais c'est là
03:59
on parle de fillettes...
04:00
Non, non, non, non.
04:01
Je parle de l'idée
04:02
d'avoir une mesure
04:02
purement anti-religieuse.
04:04
C'est une mesure anti-islam
04:05
de Gabriel Attal.
04:06
Non, non, non.
04:07
Non, mais d'ailleurs
04:07
lui-même ne l'explique pas comme ça.
04:09
Mais la manière
04:09
dont on la présente
04:10
et on le voit très bien...
04:11
C'est une mesure
04:11
pour protéger les petites filles.
04:13
Comme le bagne de...
04:13
Oui, mais les petites filles
04:15
ne sont pas des êtres de droit.
04:17
Elles n'ont pas
04:17
une indépendance juridique.
04:19
Elles ne décident pas
04:19
elles-mêmes de ce qu'elles font.
04:20
Elles sont sous l'autorité
04:21
de leurs parents.
04:22
Code civil,
04:22
valable pour l'intégralité
04:24
de la population française,
04:25
quelle que soit leur religion
04:26
ou leur absence de religion.
04:27
Et donc de ce point de vue-là,
04:29
jusqu'à 13 ans,
04:30
15 ans ou 18 ans,
04:31
même 21 ans dans certains cas,
04:33
25 ans du point de vue
04:34
de la sécurité sociale
04:35
puisque nous avons
04:36
de nombreux âges
04:36
de majorité
04:37
qui ne sont pas unifiés
04:38
en France.
04:39
On n'est pas totalement indépendant
04:41
quand on est un mineur.
04:43
Un, donc il faut revisiter ça.
04:44
Et deuxièmement,
04:45
c'est là où vous avez raison,
04:46
à l'inverse,
04:47
c'est sur la partie culturelle,
04:48
c'est-à-dire le combat
04:49
véritablement structuré
04:52
et volontaire
04:52
d'une laïcité
04:54
qui n'est pas une neutralité
04:55
contrairement à ce qu'avait cru
04:56
devoir affirmer Lionel Jospin
04:58
et le Conseil d'État
04:58
à l'époque,
04:59
mais une dynamique...
05:00
Les archives s'ouvrent
05:01
pour Lionel Jospin
05:01
sur le vol de Creil.
05:02
On est bien d'accord.
05:04
Et donc de ce point de vue-là,
05:05
c'est revenir
05:06
à une dynamique de la laïcité
05:08
qui affirme le droit
05:09
de croire,
05:09
de ne pas croire
05:09
et de changer de religion
05:10
et qui au nom du droit
05:11
et de la protection des enfants,
05:13
ce qu'explique Gabriel Attal,
05:15
parce que c'est la partie
05:15
où il clarifie ce truc
05:17
qui n'était pas plus clair
05:19
que le bagne de Cayenne
05:19
dans les premières déclarations
05:21
de Gérald Darmanin
05:21
qui a amené
05:25
on trouve des petites voies.
05:26
Quant à l'application
05:27
et l'efficacité,
05:28
je suis d'accord avec Nolot,
05:29
ça ne servira à rien
05:30
si ce n'est à dire
05:31
que ça n'est pas bien,
05:32
ce qui est toujours un début
05:33
mais qui ne se suffit pas en soi.
05:35
Mais d'ailleurs,
05:35
c'est pire que le fait
05:36
de ne pas suffire en réalité.
05:38
C'est qu'on est dans
05:38
une espèce de course
05:39
à l'échalote,
05:40
comme vous le disiez,
05:41
de mesures qu'on ne fait pas respecter
05:42
et il n'y a rien de pire
05:43
pour affaiblir le droit
05:44
et la République
05:45
de manière générale
05:46
que de tenir des discours
05:47
dont tout le monde voit
05:48
qu'en réalité,
05:49
ils ne sont que des mots.
05:55
parce qu'ils ne les partagent pas
05:56
mais parce qu'ils ne croient pas
05:57
à leur réalité.
05:58
Et vous avez raison là encore.
06:01
Moi, j'ai déjà entendu
06:02
des voix en réaction
06:03
à Gabriel Attal
06:04
qui disent
06:04
mais dans ce cas-là,
06:04
on n'a aussi qu'à interdire
06:05
les premières communions
06:06
et les circonciations
06:08
et les bar mitzvahs
06:09
et les baptêmes
06:10
parce que les enfants
06:12
ne sont pas...
06:13
Parce que c'est imposé.
06:14
Voilà.
06:14
Parce que c'est leur imposer
06:16
une religion.
06:18
Mais surtout,
06:18
moi, ce que je trouve regrettable
06:19
de la part de Gabriel Attal,
06:20
c'est commençons déjà
06:21
par faire appliquer
06:22
le droit existant.
06:23
Commençons déjà
06:24
par regarder la réalité.
06:25
en face.
06:25
Ils pourraient lire
06:26
le rapport utilement
06:27
s'il ne l'a pas encore fait
06:28
qui a été publié hier
06:29
et regarder
06:30
là où il y a de l'entrée.
06:31
Commençons par regarder
06:32
ce qui se passe
06:32
dans l'éducation nationale.
06:34
Parce que quand vous avez
06:34
des professeurs
06:35
qui, de toute façon,
06:36
commençons par regarder
06:37
ce qui se passe
06:38
dans la magistrature,
06:39
quand vous interdisez
06:39
des subventions
06:40
à des associations islamistes
06:42
et puis qu'il y a
06:42
un magistrat administratif
06:43
qui arrive par derrière
06:44
et qui les rétablit,
06:45
mais alors la bataille
06:46
sur le voile
06:47
qui ne sera de toute façon
06:47
jamais appliquée,
06:49
c'est une manière
06:49
de renoncer
06:51
au véritable combat
06:52
qui, eux, demandent
06:53
beaucoup plus
06:54
de volonté politique
06:54
que de faire un tweet
06:56
sur un sujet.
06:57
Oui, je crois
06:58
qu'il faut d'abord lutter
07:00
alors je suis peut-être
07:01
naïf,
07:02
mais lutter
07:03
contre le communautarisme
07:05
notamment dans
07:05
certains quartiers.
07:06
J'ai entendu dire
07:07
que maintenant,
07:08
effectivement,
07:09
à l'occasion de ce rapport
07:09
sur les frères musulmans,
07:10
certains voulaient
07:11
instaurer la charia
07:12
dans les quartiers.
07:13
Je crois qu'il faut
07:14
redébattre largement
07:15
sur le principe de laïcité
07:16
parce que juridiquement,
07:17
on a tous appris
07:18
que la laïcité,
07:19
c'était la préservation
07:19
de la neutralité religieuse
07:20
dans les services publics.
07:22
On a eu un débat
07:23
sur les accompagnatrices
07:24
scolaires voilées
07:25
et on parle du voile
07:27
de ces jeunes femmes,
07:28
de ces enfants
07:29
de 15 ans,
07:30
ces adolescentes.
07:31
Moi, je vais souvenir
07:32
régulièrement
07:33
d'aller dans les universités
07:34
où les étudiantes
07:35
portent le voile.
07:36
Voilà, donc,
07:37
à un moment donné,
07:38
c'est ça.
07:38
J'en ai vu encore
07:39
à Sciences Po récemment.
07:40
J'en ai vu à l'université.
07:40
Est-ce qu'il faut
07:41
attarder le voile
07:41
à l'université ?
07:42
Est-ce qu'il faut
07:43
attarder le voile
07:43
lors des scolaires
07:44
pour les mères accompagnatrices ?
07:46
Renaud Retailleau est pour
07:46
dont on parlait.
07:47
Et c'est pour cela
07:48
que je pense
07:48
qu'on doit remettre
07:49
sur la table
07:49
la question de la laïcité.
07:51
Est-ce une laïcité
07:52
purement juridique ?
07:53
Est-ce qu'elle doit être souple ?
07:55
J'ai entendu parler un jour
07:56
de la laïcité souple.
07:58
Je crois qu'on doit avoir
07:58
un grand débat,
08:00
de nouveau,
08:00
sur ce principe
08:01
de laïcité en France.
08:02
Dernier mot, Gauthier.
08:03
On a ouvert la question
08:04
en parlant de confusion.
08:06
Ceux qui alimentaient
08:07
volontairement la confusion
08:09
et qui allaient reprocher
08:11
à chaque Israélien
08:11
la politique de
08:13
Benjamin Netanyahou,
08:13
notamment à l'Eurovision.
08:15
Là aussi,
08:15
il y a eu beaucoup de confusion
08:16
après le rapport
08:17
sur les frères musulmans.
08:18
Certains ont dit
08:19
que ce rapport
08:20
stigmatise les musulmans.
08:21
Ce rapport ne stigmatise
08:22
pas les musulmans.
08:23
Ce rapport stigmatise
08:24
les islamistes.
08:25
Ça n'a rien à voir.
08:26
Et quand Jean-Luc Mélenchon
08:28
parle d'islamophobie d'État...
08:30
Et il fait l'amalgame.
08:32
Exactement.
08:33
Quand Jean-Michel Apathy dit
08:34
que ça stigmatise
08:35
les musulmans,
08:37
c'est eux
08:37
qui assimilent
08:38
les musulmans
08:39
aux islamistes
08:40
alors que ça n'a évidemment
08:41
rien à voir.
08:41
Donc c'est très dangereux
08:42
et je trouve qu'il y a
08:42
beaucoup de confusion.
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