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  • 21/05/2025
Océan en danger : les déchets menacent nos côtes et nos écosystèmes marins. Clara Pigé, cofondatrice de Dift, et Sarah Chouraqui, directrice générale de Wings Of The Ocean, unissent leurs forces pour nettoyer les littoraux et sensibiliser des milliers de citoyens. Ces deux organisations ont déjà ramassé plus de 145 tonnes de déchets et mobilisé 50 000 personnes.

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Transcription
00:00C'est le débat de ce Smart Impact avec Clara Pigé, bonjour, bienvenue, vous êtes la cofondatrice responsable des opérations de DIFT, Sarah Chouraki, bonjour.
00:12Bonjour.
00:12Bienvenue à vous aussi, vous êtes directrice générale de Wings of the Ocean.
00:16Alors, Smart Cause, on se voit à peu près une fois par mois pour faire la promotion d'une des causes, d'une des associations que vous accompagnez.
00:25On va quand même rappeler en quelques mots ce qu'est DIFT.
00:28Avec plaisir. Donc DIFT, c'est une société qu'on a créée avec mes associés il y a trois ans maintenant.
00:34On a créé une plateforme technologique qui permet aux entreprises de sourcer, rencontrer, identifier des associations qu'elles pourraient financer.
00:43On les accompagne sur le volet juridique, administratif du mécénat et ensuite sur la mise en avant du mécénat et la participation de leurs collaborateurs, leurs clients.
00:51Donc concrètement, on fait du mécénat participatif intégré dans des parcours clients ou des programmes de fidélité de grandes marques, par exemple.
00:58Oui, donc c'est des cadeaux, des dons, des cadeaux qui se transforment en dons, on peut dire ça comme ça ?
01:03Exactement. Donc DIFT, c'est la contraction de dons et gifts. Et donc on a permis à un certain nombre d'entreprises, presque 300 aujourd'hui, de remplacer des cadeaux qui sont faits dans le cadre des fêtes de fin d'année, de programmes de fidélité, de remerciements collaborateurs aux clients, par des dons préfinancés à des assos.
01:18Et c'est le client ou le collaborateur qui choisit quel assos sera financé.
01:21Et donc parmi ces associations, il y a Wings of the Ocean, c'est quoi ? Votre mission ?
01:27Wings of the Ocean, c'est une association de protection des océans. On est une association française qui oeuvre sur la façade atlantique et méditerranée.
01:34Nous, notre vision, c'est un océan sans déchets. Aujourd'hui, il faut savoir que chaque minute, il y a un camion de déchets qui se déverse dans l'océan.
01:40Donc je crois que l'émission, elle dure à peu près 10 minutes. Il y aura 10 camions jusqu'à ce que tout le monde se le dise.
01:45Et en gros, d'ici 2050, si on ne fait rien, il y aura plus de plastique dans l'océan que de poissons.
01:48Et donc nous, on va éviter ça parce que la bonne santé de l'océan, c'est notre bonne santé à tous.
01:53Et donc notre mission, il y a un peu deux axes principaux. La première, c'est de lutter et mobiliser sur le terrain pour documenter la pollution sauvage.
02:00Donc en fait, chaque déchet, finalement, c'est une donnée pour des scientifiques.
02:04Et on inspire pour changer les comportements et tendre vers de la sobriété.
02:09Parce que pour nous, la solution, elle passe aussi par moins produire de plastique pour qu'il y en ait moins dans la nature.
02:13Évidemment. Avec quelques chiffres, 145 tonnes de déchets ramassés en 1300 collectes, 50 000 personnes sensibilisées.
02:20Une collecte, ça se passe comment ? C'est à l'embouchure du fleuve ? C'est sur le littoral ?
02:27Où est-ce que vous êtes le plus efficace, en quelque sorte ?
02:29Oui, tout à fait. Mais en fait, il faut savoir que 80% des déchets qui finissent dans l'océan viennent de l'intérieur des terres.
02:33Donc nous, on a décidé de faire nos actions à terre, sur les littoraux et parfois sur les fleuves.
02:39On a deux façons d'opérer. On a à la fois ce qu'on appelle des missions.
02:42C'est-à-dire qu'on va accueillir des bénévoles qui vont s'engager pour un mois minimum et qui vont être formés et qui vont faire en moyenne trois actions de ramassage par semaine.
02:49Donc ça veut dire quoi ? On se balade ?
02:51En fait, on choisit une zone. Elles sont assez prédéfinies parce que souvent, on revient sur les mêmes zones aussi pour comparer d'une année sur l'autre ou d'un mois sur l'autre.
02:58Et on va installer une grande bâche. Et après, du coup, on va être avec nos bénévoles et parfois du grand public. C'est toujours ouvert comme action.
03:05Et donc, on va ramasser le plus de choses en un certain temps. Et après, on va étaler les déchets sur la bâche. On va les trier.
03:11On va les peser. Et après, on va les renseigner dans un outil de sciences participatives qui va être destiné aux scientifiques, aux communes pour pouvoir comprendre en fait qu'est-ce qu'on trouve sur les plages.
03:20Claire Apigé, pourquoi cette association ? Parce que vous sélectionnez évidemment les associations que vous proposez aux entreprises. Qu'est-ce qui vous a séduit ?
03:30Alors nous, on a décidé de travailler avec Wings pour différentes raisons.
03:34Déjà, pour l'ampleur massive du problème qui est traité. On fait face à tous les chiffres que Sarah citait sur la présence du plastique dans les océans, la nécessité de résoudre ce problème à la source.
03:50Donc c'est un projet qui... Ça, c'est un sujet qui nous tient beaucoup à cœur chez DIFT.
03:53Trouver des solutions qui remontent le long de la chaîne et se disent « Ok, comment je fais pour avoir moins de plastique à l'origine ? »
04:01Donc on va faire du plaidoyer. On va aller ramasser sur le littoral plutôt qu'attendre que les déchets soient arrivés en mer.
04:08L'autre sujet, c'est qu'on essaye toujours de sélectionner des projets qui peuvent avoir un impact sur le long terme.
04:15Quand des associations comme Wings embarquent des classes de CM2 pour faire des ramassages et leur expliquer l'impact de ces déchets,
04:23on a aussi des citoyens, citoyennes de demain qui sont rentrés dans une boucle vertueuse.
04:29Et aussi, c'est une asso qui a pu se déployer sur tout le territoire avec des antennes de bénévoles.
04:34Et donc, on voit qu'il y a un impact aussi qui arrive à être présent sur beaucoup, beaucoup de territoires différents
04:40et donc aussi embarquer des entreprises sur plein de territoires différents.
04:43Donc ça, c'est un sujet important pour nous.
04:46Et enfin, les collaborateurs et collaboratrices des entreprises peuvent aller un peu plus loin que le financement de leur boîte avec ce type de société.
04:53puisqu'il y a ces grands ramassages qui sont organisés, la possibilité de visiter des missions ou des lieux sur lesquels il y a des ramassages.
05:00Donc tout ça mis ensemble.
05:02Oui, donc ils peuvent aussi venir participer à des opérations de ramassage.
05:05Vous en voyez les effets ? Parce qu'il y a les données, enfin ces déchets finalement qui rentrent dans une base de données
05:11qui permettent de, ce que je comprends, c'est de remonter à la source, savoir d'où ils viennent
05:15et donc peut-être de sensibiliser les entreprises à moins en produire. Il y a déjà ça ?
05:19Oui, tout à fait. En fait, il y a ça, c'est de se rendre compte en fait que ces déchets qui sont produits,
05:23même s'il y a de la collecte, du recyclage qui existe, en fait, il y en a toujours qui finissent à la mer et c'est pas possible.
05:29Donc c'est complètement dire aux marques et parfois on a les noms des marques.
05:33Donc c'est aussi des... Il y a une consolidation au niveau mondial de ce problème mondial
05:37parce que les fabricants sont des grosses entreprises souvent et il y a quand même se rendre compte.
05:42Donc à la fois, on a parfois des bonnes nouvelles. Là, il y a une étude qui est sortie récemment du CEDRE
05:46qui est du coup un organisme qui suit la pollution, qui comparait justement ces zones
05:50et c'est ce que je disais, c'est qu'hier on a fait un ramassage typiquement sur une zone avec une classe de CM2
05:53où c'est 100 mètres qui sont analysés et on voit quand même que les lois qui ont permis du coup
05:58de lutter un peu contre le plastique améliorent la situation mais il y a encore trop de plastique.
06:03Mais alors comment ? C'est la question que je vais vous poser. Est-ce que vous voyez un écosystème se régénérer
06:09en quelque sorte suite à une opération de ramassage ?
06:12C'est assez mitigé, ça dépend des endroits et en tout cas ce qu'on voit c'est que c'est pas assez.
06:16Et en fait nous ce qu'on défend c'est qu'aujourd'hui la France a été très forte pour faire des lois contraignantes
06:19comme la loi AGEC ou le traité européen. En revanche, c'est pas forcément appliqué sur les territoires
06:24et donc nous on veut aider aussi les territoires à se mobiliser et à appliquer la loi
06:28et aussi aller chercher les financements qui sont liés là-dessus parce qu'il y a des financements qui existent.
06:32Ça veut dire que vous pouvez travailler aussi en partenariat avec des collectivités locales par exemple ?
06:38Oui tout à fait. Nous c'est ce qu'on essaie de faire notamment au niveau des missions
06:40et de faire un bilan de ces missions, de faire des tables rondes avec les territoires pour mieux comprendre.
06:45Donc nous on se positionne en accompagnement des territoires.
06:47Est-ce qu'il y a d'autres causes similaires que DIFT accompagne ?
06:51Alors oui déjà sur les océans on a beaucoup d'assauts parce qu'il y a plein de thématiques différentes
06:56pour protéger ces espaces-là de restauration des récifs coralliens etc.
07:02Je le note parce que c'est très différent de ce que fait Wings mais comme il y a la conférence des Nations Unies sur l'océan
07:07qui approche au mois de juin.
07:08Oui qui aura lieu à Nice.
07:08Exactement. On pousse beaucoup ces sujets-là en ce moment pour mobiliser les entreprises, leurs collaborateurs.
07:15Et sur le sujet du plastique aussi, on travaille avec No Plastic in My Sea
07:19qui a une grosse action de plaidoyer pour la réduction de production du plastique.
07:24Donc voilà, c'est des assauts qui travaillent main dans la main et sur les mêmes sujets.
07:28Si on est dans le constat, quand ces déchets arrivent en mer, c'est déjà trop tard ?
07:33Oui bien sûr. C'est pour ça que toute action est faite pour aller le plus en amont possible.
07:36et nous ce qu'on privilégie c'est en effet la collaboration avec les autres associations.
07:40Donc comme disait Clara, nous en fait on se parle entre associations pour se dire
07:43comment chacun peut agir avec ses forces pour réduire le problème.
07:46Donc nos Plastic in My Sea vont être plus sur la législation,
07:49nous on va plus être sur le terrain pour donner de la data et agir auprès des territoires.
07:52Et nous il y a vraiment un rôle aussi de mobilisation des collaborateurs ou des bénévoles,
07:56ou du citoyen pour faire vivre une expérience qui permette aussi de changer nos comportements.
08:01Et est-ce que c'est un secteur d'innovation ?
08:04Vous voyez ce que je veux dire ? Parce qu'on reçoit, on voit aussi, on reçoit, moi j'en ai reçu ici,
08:08des entreprises avec des idées pour récupérer les déchets en mer le plus possible.
08:15Vous parliez, vous dites, on met une bâche, etc.
08:17Est-ce que ça fait partie des axes de réflexion ça ?
08:19Pour être encore plus efficace dans la façon de récupérer les déchets là où vous intervenez ?
08:24Nous on est vraiment aujourd'hui sur de la réduction à la source et dans le changement de consommation.
08:28C'est-à-dire qu'en fait on ne veut pas ramasser une bouteille plastique à la mer,
08:30on veut avoir une gourde qui évite que ce déchet existe.
08:33Donc vraiment nous c'est ça notre...
08:34C'est intéressant ce que vous dites parce que ça veut dire que si on se focalise trop sur la recherche de solutions de ramassage,
08:41on en oublie le point de départ, c'est ça ?
08:43Oui exactement. Nous c'est vraiment ça qu'on dit, c'est vraiment le meilleur déchet c'est celui qu'on ne produit pas.
08:47Et en fait ça demandera de la ressource, ça demandera de l'impact écologique en fait,
08:50de quelque chose qui a été produit, qui a été transporté, qu'on va utiliser une machine pour le ramasser.
08:54Donc en fait quand on a une démarche vraiment écologique, en fait il faut surtout ne pas produire ces déchets.
08:57De quelle manière on peut vous aider par type à l'aventure, en dehors de passer par DIFT évidemment ?
09:03Oui en fait nous il y a un peu trois choses à retenir pour nous aider.
09:06La première elle est évidemment financière, parce que c'est quand même le nerf de la guerre des associations.
09:10Donc c'est à la fois avec du mécénat, c'est à la fois avec des dons particuliers.
09:14On a pas mal de mécanismes aussi qui marchent bien avec des intégrations des clients ou des collaborateurs
09:19comme les arrondis sur salaire ou les arrondis en caisse ou ce genre de choses qui aident beaucoup.
09:23Ou des mécanismes comme DIFT où ça va être dans les cartes cadeaux, donc ça nous tient beaucoup à cœur.
09:28On a le temps qu'on peut passer avec nous, donc rejoignez-nous sur les territoires.
09:32Donc le 24 mai il y a une opération de ramassage pour le mégoton,
09:35donc c'est un gros ramassage de mégots qui reste un des déchets les plus ramassés.
09:39Parce que ça met très très longtemps à se détruire le mégot, il ne faut jamais l'oublier.
09:43Exactement. Le 8 juin c'est la journée de l'océan, donc pareil si vous voulez vous rejoindre une antenne pour faire des actions,
09:50on sera à Lunok justement à Nice avec le Kraken, notre bateau emblème qui permet de faire des visites du bateau
09:55et de la sensibilisation sur les enjeux justement plastiques.
09:58On sera à Nice au mois de juin et à Marseille au mois de juillet.
10:01Et ensuite après c'est s'inscrire à notre newsletter ou sur nos réseaux sociaux pour suivre et communiquer
10:05et devenir en fait ambassadeur de la cause aussi auprès des gens qu'on peut connaître autour de nous.
10:08Et ça marche ? La perspective du sommet, vous voyez ce que je veux dire ?
10:13Est-ce que vous sentez vous que parmi vos clients justement ils veulent flécher vers la défense de l'océan ?
10:20On sent et on voit qu'événementialiser le don c'est quelque chose qui fonctionne en fait.
10:26C'est des choses qui d'ailleurs fonctionnent depuis longtemps.
10:29On a Octobre Rose qui tous les ans permet d'avoir des grandes mobilisations.
10:34La journée pour les droits des femmes est aussi un moment de mobilisation.
10:37Et là on voit que ce sommet qui a lieu au mois de juin a un peu généré un mouvement autour de l'année de l'océan.
10:44Donc on a pas mal d'entreprises qui nous ont contacté en disant comment on trouve les bonnes associations.
10:48Est-ce qu'on peut organiser quelque chose à thématique pour le mois de juin ?
10:51Donc oui événementialiser, trouver d'autres occasions que la fin d'année et le calendrier fiscal pour donner.
10:57Ça marche et ça permet aussi de créer de l'adhésion un peu plus populaire si je peux dire dans les entreprises.
11:04Merci beaucoup, merci à toutes les deux et à bientôt sur Bsmart4Change.
11:09On passe tout de suite à notre rubrique consacrée aux startups et co-responsables, les startups à impact.

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