Retrouvez le replay du débat de l'Équipe du Soir du 20/05/2025.
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00:00L'équipe enquête, débrief, accord perdu, la dernière enquête réalisée par Sébastien Tarrago.
00:05Puis je ne vais quand même pas oublier votre binôme, Jules Buenrosa, parce qu'à chaque fois qu'on l'oublie, il y a Jules Buenrosa.
00:10Alors ce documentaire porte sur les traumatismes du sport de très haut niveau, de haut niveau Sébastien.
00:15On va commencer par une séquence, c'est la séquence, on va dire, qui débute votre documentaire, c'est le tournage.
00:20Vous êtes allé voir Bruno Rodriguez, alors c'est voilà le coup d'envoi fictif.
00:25C'est il y a deux ans, on était deux ans à peu près jour pour jour, on est en mai 2023.
00:28Donc ce qui veut dire que c'est un sujet que vous portez déjà depuis quelques temps, au moins deux ans.
00:36Un peu plus, un peu plus, parce qu'on était déjà allé le voir en 2022.
00:41Il venait juste de recevoir sa première prothèse, il avait été amputé un mois auparavant.
00:46Et on était allé le voir avec Jimmy Algirinos, son ami de toujours, à l'ADAPT, c'est un centre de rééducation en banlieue de Paris.
00:55Voilà, moi, ça me parlait beaucoup, bien sûr, parce qu'à l'époque, d'ailleurs, je suivais le Paris Saint-Germain.
01:02Bruno Rodriguez, même s'il n'est pas resté longtemps au Paris Saint-Germain, c'était un personnage de la Ligue 1.
01:07Un personnage, ouais, en couleur aussi, avec un franc-parler de l'époque et qui lui appartient aussi.
01:14Et voilà, c'était évidemment très, très touchant.
01:18Et oui, on voulait faire ce sujet.
01:19Après, à partir du moment où il y a eu cette histoire avec Bruno Rodriguez,
01:23chaque fois qu'on allait voir des sportifs pour différents sujets, documentaires sur Zidane,
01:28tant d'autres, on posait la question.
01:32Et à chaque fois, quand même, on avait beaucoup de réponses qui allaient dans le même sens.
01:35Donc, on a essayé de vendre ce sujet à la chaîne.
01:39Alors, de le fabriquer, c'est super, mais de le regarder, c'est encore mieux.
01:42J'ai posé une question à tous les autres chroniqueurs qui aient le témoignage.
01:45Vous retenez, vous avez le plus bouleversé.
01:47Vous, Stéphane, vous arrivez en dernier, vous parlez de premier.
01:51C'est injuste quand même.
01:52C'est chiant.
01:53Vous, c'est Éric Dimeco.
01:55Vous l'avez découvert, vous avez découvert ces petits problèmes de genoux,
01:58ces petits problèmes de motricité ou pas du tout ?
02:00Vous étiez déjà au courant.
02:01Oui, c'est un documentaire extraordinaire, passionnant, émouvant, très touchant.
02:06Quand on regarde ça, qu'on aime le sport, que le sport est notre vie,
02:08notre passion depuis enfant, voir ça, c'est effectivement très touchant.
02:14Toutes les histoires racontées par Sébastien dans ce documentaire
02:18et son complice m'ont touché, toutes, absolument toutes,
02:21sachant qu'elles sont toutes très différentes.
02:23Il n'y a pas un sujet unique, il n'y a qu'un sujet à travers ce documentaire.
02:27Oui, moi, le cas d'Éric Dimeco m'a beaucoup parlé
02:29parce que Sébastien parle de sa décision d'arrêter son parcours de commentateur de foot
02:35pour la simple et bonne raison qu'il avait de plus en plus de difficultés finalement à se déplacer,
02:39à assumer ce qu'est la journée d'un commentateur où, effectivement, on passe beaucoup de temps à marcher
02:44dans les aéroports, dans les stades, etc., dans les villes.
02:47Et moi, j'ai partagé les derniers matchs d'Éric comme commentateur sur RMC
02:51puisqu'on a commenté ensemble la demi-finale de la Ligue des Champions il y a deux ans ensemble.
02:56Je me souviens encore des déplacements à Madrid, notamment, où, effectivement, je le voyais souffrir.
03:01Alors, c'est quelqu'un de pudique qui ne la ramène pas,
03:04mais qu'on sentait, effectivement, en souffrance dans son quotidien.
03:08Voilà.
03:08Et ce qui me touche beaucoup, c'est qu'il ne se raconte pas d'histoire,
03:12il ne se ment pas, il n'essaie pas de refaire le film.
03:16Il assume, il a pris des décisions à des moments donnés de sa carrière,
03:19pour le meilleur et pour le pire.
03:20Et il assume, et ça ressemble beaucoup au personnage très particulier, très touchant qu'est Éric Dimeco.
03:28Jouer avec un genou en vrac à Paris, la finale 91, à l'époque, la formation n'avait pas du tout...
03:35C'est plus les ligaments croisés.
03:38On savait qu'il était blessé, puisqu'il s'était blessé lors d'un match de Coupe de France à Nantes.
03:44Et l'incertitude demeurait jusqu'à la veille du match.
03:48Mais personne ne savait qu'il avait les ligaments croisés.
03:51Non mais...
03:52Oui.
03:52Une folie absolue.
03:54Et effectivement, tout ce qu'il m'a raconté dans ses souvenirs, il n'avait pas les images.
03:58Et ça s'est révélé exact.
03:59C'est-à-dire que sur la photo d'avant du match, il ne peut pas s'accroupir comme les autres.
04:04À la fin du match, quand il va recevoir sa médaille, il faut voir dans quel état il est.
04:08Et moi, l'image qui m'a le plus marqué, quelque part, c'est après son concert.
04:13Là, il y a quelques semaines seulement.
04:14Et après son concert, on voit sa démarche de cow-boy.
04:18Et il est dans un état de grande souffrance.
04:20Et en même temps, il est très heureux.
04:22Donc voilà, il y a tous ces sentiments.
04:24Et il est sportif encore aujourd'hui.
04:26Je ne sais pas si c'est assez signalé.
04:27C'est quelqu'un qui continue quotidiennement de pratiquer le sport.
04:31Ça paraît...
04:32Là, il a du mal.
04:32Il s'adapte évidemment à son handicap, parce qu'il appelle ça comme ça.
04:36Notre président, ancien sportif de haut niveau.
04:39Alors, ce n'est pas l'entraîneur, ce n'est pas le sélectionneur, ce n'est pas le manager.
04:43C'est l'ancien footballeur.
04:44Vous avez arrêté votre carrière en 1980 à Amiens, à peu près.
04:49À Laval.
04:50À Laval ?
04:51En première division.
04:52Ah, mais j'avais noté Amiens.
04:52Bon, ben à Laval.
04:53À Amiens, j'étais entraîneur-joueur.
04:54Ah, bon.
04:55Mais je n'ai pas beaucoup joué.
04:56D'accord.
04:56Donc, c'était à Laval.
04:58Le coach était déjà lucide.
04:59On est en 80.
05:03Je cite Emmanuel Laurent.
05:05Vous avez interviewé.
05:06C'est le responsable fédéral, les médecins, la fédération, la 3F.
05:10Le titre est un peu mélangé.
05:12Ça fait des vilains vieux.
05:14Le football de haut niveau, enfin, le sport de haut niveau, le football, ça fait des vilains vieux.
05:18Statistique.
05:18C'est ce que disent souvent les femmes d'anciens joueurs professionnels.
05:22Ce que ne dit pas Madame Leroy.
05:25C'est tellement de débat qu'on est complice.
05:30Mais moi, je ne veux pas parler de ma carrière.
05:33Moi, j'ai eu un gros, gros pépin.
05:34Un seul gros pépin, c'est contre André Rey, qui était le gardien de Metz et de l'Église de France.
05:40Il est tournant un ballon de la tête qui pouvait faire but et tout.
05:43Il voit qu'il est pris de vitesse.
05:47Il faisait, je ne sais pas, 1,90 m.
05:49Enfin, c'était un monstre.
05:50Et il met le genou sur l'ombaire, sur L3, L4, L5.
05:55Et j'explose complètement.
05:57Je passe trois jours sur une table de ferme, sans pouvoir bouger.
06:01Je pars voir un neurologue à Rennes qui m'annonce tout de suite qu'il fallait que j'oublie de pouvoir rejouer au football un jour.
06:08Vous avez quel âge, là, Claude, à l'époque ?
06:10Vous êtes jeune footballeur ?
06:11Non, non, je suis à Laval, donc j'ai 29 ans.
06:17Et donc, il me dit qu'il fallait d'entrer, comme ça.
06:20C'est terminé.
06:21Très, très positif et très pédagogue.
06:22Et je suis sauvé par, parce que Vincente en parle, qui en parle très molinès aussi, en parle par un docteur, qui est le docteur Lefloc,
06:33qui est un ancien joueur pro du Stade René, qui dirige le centre de rééducation fonctionnelle de Saint-Jean-de-Mont,
06:39et qui me réapprend à marcher, parce que je ne pouvais plus marcher, je ne pouvais plus toucher mes genoux.
06:43Et pendant un mois et demi, je suis avec tous les gens de ce centre, les paraplégiques, les tétraplégiques, avec ma femme, mes gosses.
06:50Et il me réapprend à marcher dans une piscine au départ.
06:54Et finalement, il me sauve.
06:55Et je suis sauvé grâce à ce club de Laval qui n'est à nulle autre part.
06:59Il y a un président Bisson, un entraîneur humaniste et tout, qui ne me met pas la pression, qui me dit « prends tout ton temps », qui est Michel Lemillinaire.
07:06Et je reviens quatre mois après, pour un match amical à Oujdao.
07:11Il me fait la surprise de me faire rentrer un quart d'heure de la fin, alors que j'ai même peur de taper dans un ballon.
07:15Mais je commence à reprendre les premiers contacts avec un ballon de foot.
07:18Et puis, finalement, cette carrière qui se déçait s'arrêter en 1979 et s'est arrêtée en 2022.
07:25Donc j'ai eu le drabe dans cette carrière.
07:29Mais c'est vrai que tout dépend des hommes.
07:30Moi, ce qui m'a touché dans cette réalisation de Sébastien, c'est l'incroyable authenticité dont parlait Stéphane, même pour Eric Dimeco, et de la pudeur.
07:43Et avec des joueurs qui, finalement, ne sont pas dans le pâteau, se plaignent de rien, se reprochent même, quelquefois, de ne pas avoir su jusqu'où ne pas aller trop loin.
07:54Et c'est vrai que quand on voit Dimeco, qui a les ligaments en l'air pour une finale de Ligue des Champions, mais qu'il va la gagner deux années après, on se dit que c'est absolument incroyable.
08:05C'est une épreuve de volonté incroyable, mais c'est un très grand documentaire.
08:09Il y a peu de documentaires aussi authentiques que le sont les vedettes de ce documentaire chapeau.
08:15Dominique Sévrac, vous, vous avez sélectionné un gardien qu'on ne connaît pas, qu'on a fait connaissance, c'est un apprenti gardien du Stade de Rhin, il s'appelle Florent Ducharpy.
08:26Il a été contraint de stopper sa carrière après deux KO. Il est cuisiné par Sébastien. Petite question. Écoutez surtout la réponse de Florent.
08:37Le monde du foot, au-delà du cas de ton ancien club, il s'est comporté comment avec toi ?
08:46C'est le foot, j'ai envie de vous le dire. C'est cruel. Après, comme d'habitude, moi je suis parti du principe que je m'attendais au pire et je serais surpris du meilleur.
09:01Je n'ai pas été surpris, je vais vous le dire honnêtement.
09:04Dominique, je vous force un peu la main, mais c'est pour ça que ce témoignage vous a ému, cette absence, on va dire, du marchoucrève, l'absence de solidarité, enfin du...
09:11Ça, ça traverse tout le documentaire. On voit dès le début avec Bruno Renéguer, on lui demande est-ce que tu as reçu des appels, il dit...
09:17Un peu, oui.
09:17Certains ont appelé une fois, certains n'ont jamais appelé. Donc l'absence de solidarité, elle n'est pas propre au football. Je pense que dans tous les secteurs d'activité, les gens vous oublient très vite.
09:26C'est un monde de requins partout, pas plus le foot, même si c'est un système ultralibéral qui favorise les données individuelles.
09:34Non, c'est pour deux choses. C'est parce que le documentaire s'ouvre sur le cas le plus spectaculaire. Le gars, il a perdu une jambe, Bruno Rodriguez.
09:40Donc là, qu'est-ce que vous voulez dire ? Il est touché dans sa chair, ça se voit.
09:45C'est-à-dire que quand Rémoulinas dit « mon genou fait cloc-cloc », bon, ok, mais là, il lui manque une jambe. Donc c'est extrêmement fort.
09:52Les gens peuvent se dire « oui, il a l'air d'avoir 50 ans, c'est vieux, c'est le foot d'avant ». Ben non, le gars, il a 24 ans, le gardien.
10:00Donc là, c'est le foot d'aujourd'hui. C'est-à-dire que ça arrive encore aujourd'hui, ça arrive tous les jours, ça va arriver peut-être de plus en plus.
10:07Parce que dans le documentaire de Seb, on sent quand même qu'il y a très peu de choses qui sont faites, la prise de conscience, elle n'est pas encore là.
10:15Et la deuxième chose, c'est que Maxence, il est en procès, si il m'a compris, avec Reims.
10:21Florent.
10:22Florent, par exemple.
10:22Toujours.
10:23Il m'a sens déjà tout à fait.
10:24Il aurait été habillé.
10:27Florent, il est en procès avec Reims. Et pour moi, c'est ça le truc le plus important du documentaire.
10:33C'est-à-dire que là aussi, c'est transversal, qui est responsable ?
10:37Les joueurs, les sportifs ne sont pas lucides en général.
10:39Vous leur donnez des notes, ils disent « tu m'as mis 4, j'ai mérité 6 ».
10:43Les joueurs ne sont jamais lucides sur leur carrière, ils veulent tout jouer.
10:45Même ceux en très bonne santé, ils veulent jouer tous les matchs, il faut marquer, il faut marquer, ils ne sont pas raisonnables.
10:51Ils ne sont jamais raisonnables.
10:51Donc, ce n'est pas à eux de prendre des décisions.
10:53Un joueur n'est pas lucide sur sa carrière, son entourage n'est pas lucide, il n'est pas là pour lui dire s'il est bon ou il n'est pas bon.
10:58Il lui dit toujours qu'il est génial.
11:00Il faut qu'à un moment donné, il est responsable.
11:02Je schématise un petit peu.
11:03Je ne sais pas si tu fréquentes les entourages de joueurs, les agents, les pères, les mères.
11:08Que les entourages ne soient pas lucides, c'est une chose.
11:10Les joueurs sont beaucoup plus lucides souvent que leurs entourages.
11:13En tout cas, moi, je ne les trouve pas très lucides.
11:15Et à un moment donné, il faut qu'il y ait quelqu'un qui soit responsable dans un club.
11:17Il faut qu'il y ait quelqu'un d'adulte, parce que les joueurs, c'est des gamins.
11:20Et je trouve que ce qui ne va pas dans ces clubs, c'est l'absence du médecin.
11:25Qu'est-ce qu'il fait ?
11:26L'absence du président, les responsables du club, qu'est-ce qu'ils ont dit ?
11:29On les pousse à Unai Emery avec Benoît Rémoulas.
11:33Non, mais ne te plains pas, entraîne-toi, ce n'est pas grave.
11:36On les pousse toujours.
11:37Et ça, c'est un problème.
11:38Son métier, c'est de pousser.
11:42Il est préparateur physique.
11:43C'est Olivier Rodriguez.
11:45Bonsoir, Olivier.
11:47Bonsoir à tous.
11:48Je vous ai appelé cet après-midi.
11:49En vous conseillant, vous passez une invitation.
11:53Je vous dis, tiens, vous, préparateur physique, c'est de pousser au maximum les athlètes pour qu'ils soient au minimum.
11:59Quand vous avez regardé le travail de Sébastien et de Jules Buenrossa, vous vous êtes dit quoi ?
12:04Est-ce que vous avez mauvaise conscience, pas mauvaise conscience ?
12:07Voilà, je voulais absolument avoir votre témoignage ce soir par rapport à votre profession de préparateur physique.
12:12Déjà, il faut bien comprendre que c'est un système radical parce que la base de l'entraînement sportif, qu'on prépare un joueur de tennis, un athlète de haut niveau ou un joueur de tennis, la base de l'entraînement, c'est des principes d'exagération.
12:26Que ce soit une exagération tactique, une exagération technique ou physique, musculaire, peu importe, c'est toujours exagéré.
12:34Donc, notre rôle en tant que préparateur physique, c'est d'optimiser.
12:38Et pour optimiser, ça veut dire aller plus haut, aller plus vite, aller plus loin, plus longtemps.
12:42Et ça veut dire qu'on tire sur les organismes pour avoir un rendement, un rendement maximum.
12:48Alors, c'est vrai que quand j'ai vu le documentaire, que j'ai trouvé moi aussi passionnant, je ne vais pas redire les qualités que mes confrères ont énoncées tout à l'heure,
12:56mais c'est vrai qu'il est terriblement humain et surtout, il nous montre l'envers du décor et souvent l'après du décor auquel on n'a pas souvent accès.
13:04Moi, en tant que préparateur physique, j'ai travaillé au Havre, sous la direction de Paul Le Gouen,
13:08et j'ai eu la chance de travailler sans cirer les bottes de quiconque avec une gestion intelligente.
13:12C'est-à-dire que lorsqu'il y avait des blessures sérieuses, et je dois dire pour que tout le monde se comprenne bien,
13:17que j'étais à la fois préparateur physique de l'équipe, mais j'étais aussi responsable de la réathlétisation des joueurs blessés.
13:22Donc j'étais chargé de les remettre en charge et de les remettre en forme pour qu'ils retrouvent le plus vite possible leur meilleur niveau,
13:29pour qu'ils soient aptes au service et donc au service de l'équipe.
13:33Donc tout ça pour vous dire que ce staff intelligent, pour moi, il fonctionnait sainement,
13:37c'est-à-dire qu'il y avait régulièrement des réunions où on pesait sur la balance des bénéfices et des risques à long terme,
13:45à moyen terme et à court terme pour le club, bien sûr, pour l'équipe, bien sûr, mais surtout et avant tout pour le joueur.
13:50Donc j'ai envie de dire que les principales pressions que j'ai eues, moi, en tant que préparateur physique au Havre,
13:57sur les années où j'y ai exercé, elles venaient des joueurs, pas tellement de l'entourage,
14:01pas tellement de l'organigramme du club, c'est les joueurs qui avaient peur de perdre leur place de titulaire,
14:08qui voulaient revenir le plus vite possible, au meilleur niveau possible.
14:11C'est eux qu'il a fallu que souvent je freine, moi et bien sûr le staff médical et les coachs.
14:17Donc c'est vrai que c'est une préparateur physique dans une équipe de foot,
14:22c'est toujours à la confluence au carrefour de plusieurs choses.
14:24Il faut considérer l'éthique, la déontologie et aussi la conscience professionnelle.
14:29Voilà ce que je pouvais vous dire. En tout cas, c'est sûr que le sport de haut niveau implique des exagérations au quotidien
14:36et ces exagérations-là, semaine après semaine, mois après mois, année après année,
14:41elles ont un impact évident sur la physiologie et sur le corps des joueurs qui après ont des après-carrières plus ou moins confortables
14:50et souvent inconfortables. Il y a beaucoup de douleurs articulaires suite aux carrières dans le sport de haut niveau
14:57et le foot n'épargne personne, bien évidemment.
14:59Stéphane, c'est vous qui m'avez essoufflé l'idée d'avoir un préparateur physique.
15:03Olivier Rodriguez, vous l'avez écouté avec attention. Est-ce qu'il a répondu peut-être aux questions que vous posiez avant ?
15:08Je l'écoute toujours avec attention Olivier et puis c'est évident parce qu'il intervient régulièrement sur ce plateau
15:12et il nous éclaire régulièrement. Mais la question que j'ai envie de lui poser, c'est que finalement,
15:17les staffs, ils sont dans l'instant, dans l'instant T. Un staff, ça a une durée de vie de 18 mois.
15:24Donc, il est dans le présent. Il ne s'occupe pas de savoir ce que les joueurs qui sont à sa disposition vont être dans 20 ans.
15:29Non, Stéphane. C'est pour ça que je disais que c'était à la confluence de l'éthique, de la déontologie et de la conscience professionnelle.
15:41Évidemment qu'on mesure toujours, comme je le disais, sur la balance des bénéfices et des risques.
15:45Quel bénéfice il y a pour l'équipe de le récupérer ? On va dire ce joueur majeur.
15:49C'est encore plus important quand le joueur est très important, qu'il est titulaire, qu'il pèse beaucoup sur les résultats
15:54parce qu'ils ne pèsent pas tous de la même manière sur les résultats, les joueurs de football.
15:57Et tu le sais bien. Mais on pèse toujours les bénéfices sur le court terme pour l'équipe.
16:02Évidemment, il y a une transversalité évidente avec les besoins du joueur et ce qui va suivre derrière.
16:07C'est sûr que s'il faut tirer un petit peu sur l'organisme parce que c'est l'avant-dernière journée,
16:12qu'on joue le maintien, qu'on joue l'accession en Ligue 1 sur des barrages,
16:15évidemment qu'on peut prendre des risques. Mais moi, j'ai travaillé sur des pathologies importantes
16:20comme des ruptures des ligaments croisés. Là, par contre, on ne tire pas de chèque en blanc
16:25sur l'après, sur le futur du joueur. On fait attention quand même.
16:29Donc, ça dépend évidemment du statut du joueur. Ça dépend du classement de l'équipe.
16:33Ça dépend aussi si le joueur est en fin de contrat ou pas, si on veut aller loin dans les détails.
16:38Tout ça, ça compte. Mais à chaque fois, moi, d'où j'ai travaillé au Havre,
16:44j'ai eu affaire à des gars qui voyaient plus loin que le court terme et le résultat du match d'après.
16:49C'est pour ça que j'ai commencé. Donc, j'avais travaillé avec un staff intelligent.
16:52Olivier, on vous met sur pause. Dans l'actualité du jour, il y a toujours des choses qui viennent nourrir
16:57ce qu'aurait pu figurer dans le documentaire de Sébastien.
17:00Ça s'est passé aujourd'hui. C'est des nouvelles de Cyprien Sarrazin.
17:02Oui, il a été victime d'une terrible chute. C'était le 27 décembre dernier à Bormio,
17:07opéré dans la foulée d'un hématome sous-dural au cerveau.
17:10Ça fait plusieurs semaines qu'il poursuit son processus de réathlétisation et ça porte ses fruits
17:15puisqu'il n'a plus de troubles au niveau de la vue.
17:18Les sensations reviennent. Le corps répond de mieux en mieux.
17:21Et la motivation est bien. Là, ça, c'est un message qu'il a posté sur ses réseaux sociaux.
17:25Depuis plus d'un mois, plus aucune vision double.
17:28J'ai passé un contrôle ophtalmo et tout est officiellement rentré dans l'ordre.
17:32C'est un vrai point en moins et ça fait du bien.
17:34Pierre Clément, vous, vous avez retenu un petit détour, un stade que vous découvrez,
17:38le Parc des Princes, Bruno Rodriguez, il y a deux ans, à peu près, jour pour jour.
17:43Figurez-vous que, Pierre, vous l'aviez rencontré quelques jours après ce coup d'envoi fictif
17:48dans votre émission radio.
17:49Le lendemain même.
17:50Je partais en Corse en avion et avant de repartir à l'aéroport, il était venu dans mon studio.
17:54Il m'avait raconté son histoire, mais il m'avait aussi raconté ce moment du coup d'envoi fictif.
17:58Et ce qui m'avait beaucoup marquée dans son récit, c'était qu'à la fois, on sentait qu'il avait été heureux de vivre ce moment-là
18:03et en même temps, on sentait la cruauté du monde du football sur ses épaules.
18:07On avait l'impression, c'est en tout cas le ressenti que moi, j'avais eu, qu'il n'avait aucune illusion sur ce milieu
18:11et qu'il avait déjà cette préscience que dès qu'il serait rentré en Corse, tout le monde allait l'oublier ou le laisser tomber.
18:18C'était assez fort comme moment.
18:21Et si j'ai choisi aussi son histoire, elles m'ont évidemment toutes touchées comme nous tous, leurs histoires.
18:26Mais si j'ai choisi son histoire, c'est aussi parce que quelque part, le fait qu'un joueur, un footballeur de haut niveau
18:31soit obligé de se séparer de sa jambe, son outil de travail principal,
18:35je me suis dit que c'était un peu une parabole du football qui scie la branche sur laquelle il est assis
18:39parce qu'il y a vraiment ce côté, c'est ce qu'a évoqué Olivier aussi, il n'y a pas de vision à long terme.
18:45Dans les cas qu'on voit dans ton documentaire, Sébastien, c'est vraiment le football qui se mange lui-même.
18:50C'est-à-dire qu'on détruit nos joueurs parce qu'on veut aller trop vite, on veut être trop performant, etc.
18:54Et il y a un côté un peu machine gloutonne, un peu folle.
18:58Et honnêtement, quand on voit par exemple la gestion des droits télé, on retrouve cette gloutonnerie.
19:02Quand on voit par exemple les joueurs qui sont lancés à 15 ans, on sait très bien qu'ils auront mal partout quand ils auront 28 ans.
19:07Il y a encore un côté gloutonnerie, il n'y a pas de patience.
19:10Il y a mal, plus de 100 matchs à 17 ans.
19:12Exactement, je pense à Yamal, je pense à Verratti, je pense à d'autres qui ont mal partout aujourd'hui.
19:15Et en fait, je me suis fait juste cette réflexion juste pour conclure que ces joueurs-là, ils ont voulu absolument être sur le terrain
19:21parce que quelque part, ils avaient une vraie dalle.
19:23Et on le sent dans ce que dit Bruno Rodriguez, c'est un dalleux.
19:25Il avait envie de mettre des buts, il avait envie d'être sur le terrain.
19:28Mais au final, c'est eux qui se sont fait dévorer par le système un peu glouton.
19:32Et c'est toujours pareil.
19:32C'est toujours la chair à canon qui va se faire bouffer à la fin et qui va se retrouver toute seule avec des blessures.
19:39Un petit mot également, moi, sur cette séquence de Bruno Rodriguez.
19:42Je trouve qu'il y a tout dans cette séquence.
19:45C'est-à-dire qu'il revient au parc, il revit.
19:49Il est pratiquement, il arrive devant ce rectangle vert, il revit.
19:52Il est à nouveau heureux.
19:54On a tout.
19:56On a le côté drogué du foot.
19:58Il n'a plus sa jambe et tu as l'impression que s'il a encore sa jambe, il rejouerait encore.
20:02Alors, presque, si c'était à refaire, il ne changerait rien.
20:06Peut-être pour le même résultat, ce qui est à la fois terrible.
20:09C'est un sentiment que j'ai eu par rapport à ça.
20:11Le fait que Bappé lui disait un petit bonjour, un petit sourire.
20:15Que Messi lui serre la main.
20:16Le monde du foot ne m'a pas oublié.
20:18C'est une grande respiration.
20:20Il y a beaucoup de choses entrebêlées qui sont là.
20:22Je trouve que la séquence est formidable.
20:24Et la souffrance de la famille aussi.
20:25C'est une des séquences hyper fortes où lui-même est en train de ressentir des choses très positives.
20:32Et en même temps, sa fille est en larmes.
20:33Sa femme est finalement assez fermée.
20:36Et on retrouve ça dans d'autres cas.
20:40C'est avec Antoine Burban, je crois.
20:41On voit sa compagne, le rugbyman, qui en a bavé.
20:45Et on sent que pour les entourages, c'est hyper dur.
20:48Justement, ce côté dalleux, d'aller jusqu'au bout, de vouloir absolument jouer,
20:52au détriment de sa propre présenter.
20:53Quand vous dites qu'on sent qu'il referait tout pareil, ça veut dire que c'est la faute à pas de chance, tout ça ?
20:59Ça veut dire qu'en fait, c'est la fatalité ?
21:01Non, en fait, je ne sais pas de chercher le responsable.
21:08Je vois les gens tels qu'ils sont, comme ça.
21:10Ce que je ressens, c'est simplement...
21:12Enfin, peut-être qu'il n'a pas du tout ce sentiment intime.
21:15Ça ne vous donne pas envie de le changer ?
21:17Ça ne vous donne pas envie que les sportifs de 2025 n'aient pas en 2045 ces problèmes-là ?
21:22Ça ne vous donne pas envie ?
21:23Comment on fait pour que ça change maintenant ?
21:25Emmanuel Laurent pose la question.
21:27En tout cas, il vous donne peut-être quelques réponses dans le journal de l'équipe.
21:29Sébastien, on va dire, allégé un peu plus ses entraînements, allégé les cadences pour les joueurs de très haut niveau.
21:35Après, ce n'est pas intéressant ce que dit aussi M. Laurent, c'est-à-dire qu'il y a des joueurs qui ne jouent pas assez.
21:40Il y a beaucoup de joueurs qui ne jouent pas assez.
21:41C'est-à-dire qu'il y a quelques joueurs...
21:44Les internationaux, ceux dont on parle dans l'équipe du soir en général.
21:47...qui jouent beaucoup trop et d'autres qui ne jouent pas assez.
21:50Mais moi, je ne partage pas l'avis de notre ami préparateur physique.
21:55Je comprends que lui, il parle de son expérience.
21:59C'est que sans doute, je le crois évidemment, ils étaient dans une réflexion sensée, avec des gens posés.
22:05Je le jurais.
22:06Je vois à peu près comment il peut fonctionner.
22:09Mais ce n'est pas, à mes yeux, la réalité du monde du foot aujourd'hui.
22:12Aujourd'hui, dans le journal, j'ai fait un petit dossier aussi.
22:16Je rappelais ce qui s'est passé, ne serait-ce qu'il y a dix jours avec l'Otaro Martinez.
22:20L'Otaro Martinez, il est sorti du match allé contre le Barça.
22:23Il ne pouvait plus marcher.
22:25On croyait qu'il n'était plus là pour trois semaines.
22:26Et la semaine suivante, six jours plus tard, il était titulaire.
22:30Et il a raconté comment il était.
22:33Virginie, justement, on l'avait préparé.
22:34Parce qu'en fait, votre documentaire aussi, ce qui est intéressant, ça nous permet d'avoir un œil sur l'actualité.
22:38L'actualité, c'est évidemment PG Inter, le 31 mai.
22:41L'Otaro Martinez, la veille ou le soir même.
22:44Oui, après de la demi-finale retour, pour être précise, il souffrait d'une élongation de la cuisse gauche qui s'est faite au match allé.
22:51J'ai passé deux jours à pleurer chez moi, mais il m'était impossible de ne pas jouer ce soir.
22:55Donc, il parle bien de la demi-finale retour une semaine après.
22:58J'ai mis une bande très serrée.
23:00Je suis allée sur le terrain.
23:01J'avais promis à ma famille que je jouerais.
23:03Je ne me sens pas bien.
23:04Mais on va travailler pour récupérer ma jambe.
23:06Moi, je pense que le problème de fond, il est là.
23:10On sait, par exemple, sur un cacage des ischios, c'est trois semaines de cicatrisation.
23:16Et puis après, trois semaines de réathlétisation pour revenir au plus haut niveau.
23:19Un moine.
23:20Véritablement, c'est un moine.
23:21Maintenant, ce qui est inquiétant, et c'est là où je rejoins, c'est la compression du temps.
23:27C'est-à-dire qu'on voit des joueurs, après des blessures a priori très graves,
23:31revenir sur le terrain 18, 20, 21 jours, après, à cicatrisation et réathlétisation en même temps.
23:39Moi, c'est ce qui me paraît le plus étonnant.
23:40Or, c'est pour ça qu'il y a aussi beaucoup de rechutes.
23:43C'est aussi pour ça qu'on n'est pas assez vigilants.
23:47Dans le cas d'Imeco, c'est ça le problème.
23:49C'est peut-être moins le fait qu'il ait joué baril, même si ça paraît dingue.
23:53Mais le fait qu'après son opération, il soit revenu quatre mois et demi après sur les terrains.
23:57Donc, il a fait pile et face.
23:59Et on est en 91.
23:59Et moi, je voudrais insister quand même sur le libre-arbitre de ces hommes-là.
24:03Moi, c'est mon combat éternel.
24:05Le citoyen, le citoyen, le footballeur est un citoyen.
24:08C'est son libre-arbitre.
24:10Oui, mais on entend Bichente Elisarazou quand même.
24:13Heureusement, à la fin, qui explique.
24:16Moi, je pense quand même.
24:17J'ai eu le témoignage très tôt, par indiscrétion dans le vestiaire de l'Inter, sur son cas.
24:23Lui, il s'est mis.
24:24Il a fait l'autruche.
24:25C'est-à-dire qu'il a dit, il a joué les héros.
24:27Il a dit, moi, je serai là, le retour.
24:28Je suis le héros.
24:29Je suis le Golgoth.
24:30Bon, ben, alors, tout le monde trouve ça formidable.
24:33Mais peut-être que le Golgoth, dans 5 ans, il sera en dépression et en larmes.
24:39Non, moi, je pense qu'il faut faire attention à la façon dont on voit les joueurs.
24:43Moi, je ne suis pas là ni pour défendre ni les joueurs, ni les entraîneurs,
24:47mais pour juste regarder à travers mon expérience.
24:50Les joueurs ne sont pas des enfants.
24:51Les joueurs sont des gens, souvent, qui sont mariés, qui sont en charge d'éducation, qui ont eux-mêmes des enfants.
24:58Et il faut arrêter complètement de puériliser les joueurs, comme ça, en disant, non, ce sont des enfants, ils font un peu ce qu'on leur dit et tout.
25:04Non, ce sont des gens dingues de foot, avant tout.
25:07Beaucoup plus, au départ, plus dingues de foot que de fric.
25:11Je ne parle pas des entourages.
25:12Et qu'ils ne pensent qu'à une chose, c'est jouer.
25:15Dès qu'ils peuvent...
25:16C'est aussi le piège, le manque de lucidité.
25:18C'est pas un manque de lucidité, c'est la passion qui génère tout ça.
25:23Mais le joueur, il est lucide, il connaît bien.
25:25Et quand on est entraîneur, c'est très bien, moi, ça m'est arrivé quand même souvent dans ma carrière,
25:29d'annoncer un joueur un petit peu blessé à 5%, il est non opérationnel à 95%.
25:36C'est-à-dire qu'on ne se guérit jamais en jouant.
25:38Donc, il faut avoir aussi le courage, la lucidité de dire aux joueurs, non, je vois que tu veux jouer,
25:44même pour des compétences.
25:45Et vous, Claude, ça a toujours été votre politique ?
25:47Toujours.
25:48Il n'y a pas eu des moments, même sur un grand match ?
25:50Jamais.
25:50Vous pouvez demander à tous les joueurs, je me suis engueulé quelquefois avec des joueurs
25:53qui voulaient absolument jouer.
25:56Roger Mila, par exemple, pour un match, il voulait absolument jouer.
26:00Roger, je lui ai dit, non, non, t'es cuit, je vois bien que t'essaies de me...
26:05Il y avait 67 ans quand vous m'avez mis en scène.
26:08Il avait 30 ans.
26:09Là où Tavon Martinez, ça me rappelle Diego Costa, qui joue 9 minutes, une finale de Ligue
26:12des Champions, parce que son coach, Simeone, veut absolument...
26:18C'est la décimale que gagne le Real, mais oui, mais c'est une finale de Ligue des Champions.
26:22On sait qu'il ne peut pas jouer, il faut 9 minutes pour le vérifier, mais tout le monde
26:27le savait avant.
26:28Et donc, c'est une finale de Ligue des Champions, donc il faut absolument qu'il joue.
26:30Ben non, au bout de 9 minutes, changement.
26:31Donc, en fait, tu fais rentrer un mec.
26:34Tout ça est lunaire, en fait.
26:35Ça ne va pas.
26:36Tu ne peux pas...
26:37Et ça ne va pas.
26:38Et Bernard Martinez ne devait pas jouer, et normalement, il ne devrait même pas jouer
26:41la finale.
26:41Un joueur, il ne gagne jamais sur le terrain.
26:43Peut-être que ce qui n'est pas assez vendu, enfin vendu ou expliqué dans la formation
26:47des joueurs, pourtant ça va de soi, mais l'outil de travail du footballeur, c'est
26:51son corps.
26:52Bien sûr.
26:52Et ça, à part l'Izarazou, qui est quand même très à l'écouf, c'est même incroyable.
26:59Lui, c'est le cas à part.
27:01C'est génial.
27:02C'est parce qu'il s'est fait piéger avant aussi.
27:03Oui, oui, mais même lui, voilà, c'est ça, exactement.
27:06Même lui, à un moment donné...
27:07Benoît Trémouina, ça te raconte quand même très bien cette pression.
27:10Lui, même dit aujourd'hui que c'est de sa faute, quelque part.
27:14Tu n'es pas une grande gueule.
27:15Il raconte la pression qui existait à travers la peur de perdre sa place parce qu'il
27:20y a un copain qui est juste derrière, qui va te prendre la place, la peur du contrat,
27:25la petite pression du staff qui n'est pas une pression où le gars vient te voir en te
27:30disant, il faut jouer, il faut prendre ça.
27:32Non.
27:33Ça serait quand même bien que tu joues et si tu veux jouer, il faut faire ça.
27:36Il dit ce truc incroyable.
27:37Il dit qu'on était 22 titulaires.
27:39Oui, mais ça raconte notamment la projection qu'on a sur les sportifs de haut niveau.
27:43On n'accepte pas que Zidane mette un coup de boule en finale avec un coup de boule.
27:47Quand on regarde le Tour de France...
27:48Non, on n'accepte pas.
27:49Si, il y a des gens qui ont dit que c'est impardonnable.
27:51On n'accepte pas l'humanité.
27:53Le gars qui monte le Tourmalet...
27:55On fait ton pétard contre Zidane.
27:57On n'accepte pas, mais c'est devenu...
27:58On en fait des super-héros.
28:03Mbappé a reçu trois matchs.
28:04C'est un scandale.
28:05C'est ça surtout.
28:05Tu n'acceptes pas dès que le joueur est moins bien.
28:08Parce que nous-mêmes, on n'intègre pas le fait que physiquement, les gars, ils
28:12peuvent passer.
28:12Là, quand on voit l'été qui attend...
28:16Ceux qui jouent trop, pas ceux qui ne jouent pas assez.
28:18Parce que ceux qui ne jouent pas assez, pour le coup, ils ont terminé la saison.
28:21Ils vont la prendre très tard.
28:23Mais les autres, c'est vrai que c'est dingue.
28:25Il ne faut plus critiquer les ailes.