Retrouvez le replay du nouveau documentaire de l'Équipe Enquête "À corps perdu" du 20/05/2025.
Catégorie
🥇
SportTranscription
00:00:00Ils ont serré les dents pendant 10, 15 ou 20 ans.
00:00:27Ils ont disputé des dizaines de matchs sous infiltration
00:00:30ou ont absorbé quotidiennement des anti-inflammatoires pour ne pas sombrer.
00:00:34Les chocs subis les ont meurtris à jamais et ils n'ont pas toujours été informés des risques qu'ils prenaient.
00:00:40Pour un match de plus, parfois le match de trop, pour la gloire, la passion ou pour payer les factures,
00:00:46ils ont accepté, quoi qu'il en coûte, d'entrer dans l'arène.
00:00:50Désormais retraités, ils doivent vivre avec des séquelles parfois irréversibles.
00:00:55Dans son nouveau numéro, l'équipe enquête est allée à la rencontre de 7 anciens sportifs de haut niveau.
00:01:01Footballeurs, rugbymans, cyclistes, ils racontent les conséquences du sport à haute dose
00:01:06et dévoilent leurs souffrances sans jamais se plaindre.
00:01:09L'un d'entre eux, Bishent Elizarazu, a su dire non quand il était encore tant.
00:01:14Mais lui aussi a connu une blessure qu'il a marquée pour toujours.
00:01:18À corps perdu, c'est un documentaire de Julien Rosa et moi-même.
00:01:22Le montage est signé Benoît Chevalier et Cyril Viard.
00:01:35Je fais la finale de Paris avec les croisés pétés.
00:01:38Avec un bande-nage, c'est plâtre, je ne peux courir qu'au tout droit.
00:01:47Avant de rentrer sur le terrain, moi je me faisais cloc, cloc, cloc.
00:01:51Je ne sais même pas comment j'ai pu faire 70 ou 80 minutes.
00:01:58On m'a dit si tu veux passer pro, il faut que tu perdes du poids.
00:02:00Quand depuis que tu as 6 ans, tu rêves de passer pro, bah tu y vas.
00:02:09La commotion a quand même un impact direct et réel sur le comportement.
00:02:13Et du jour au lendemain, on se retrouve avec quelqu'un d'autre dans sa tête.
00:02:17C'est un peu incompréhensible pour la personne qui est à côté.
00:02:21De mettre sa vie en danger, entre guillemets, pour du sport.
00:02:27Aujourd'hui, ma vie n'a plus rien à voir.
00:02:29Personne n'est capable de prédire comment mon cerveau va évoluer.
00:02:37C'était l'ombre de lui-même. Il était éteint, absent, bourré de cachets.
00:02:44C'est sûr que de revoir papa sur un terrain, ça va faire quelque chose.
00:03:14Tu vas le voir souvent, Bruno ?
00:03:33Chaque fois que je suis sur Paris, presque un week-end sur deux, voire des fois tous les week-ends, je vais le voir.
00:03:42Ça a été un choc quand tu as appris ce qui lui est arrivé ?
00:03:45Je dois avouer que j'ai pleuré à sa place.
00:03:50Et tout le monde, moi le premier, on espérait, on pensait que ça allait s'arranger, que les douleurs allaient disparaître.
00:03:58Et en fait, non. La décision finale a été dure à accepter, mais surtout par rapport au prochain.
00:04:06Ami de Bruno Rodríguez depuis 30 ans, Jimmy Algérino est encore sous le choc.
00:04:13Son ancien coéquipier au Paris Saint-Germain a décidé de se faire amputer de la jambe droite, qui l'a tant fait souffrir depuis plus de 20 ans.
00:04:23Pour Bruno Rodríguez, l'apprentissage d'une nouvelle vie débute à l'ADAPTE, un centre de rééducation situé dans la banlieue sud de Paris.
00:04:40Allô, on veut voir Bruno.
00:04:43Ça va ?
00:04:46Ça va ?
00:05:00T'es rasé exprès pour le tour ?
00:05:02Non, non.
00:05:05Non, il est bien lui, il croit qu'il est beau, là.
00:05:09Hier, il y a Lilian qui est venu, Lilian Thuram qui est venu me voir.
00:05:14Jimmy, j'ai pas besoin de le citer, il vient tous les week-ends dès qu'il est là.
00:05:19Il m'a mené au Granola.
00:05:21J'ai pas mené là.
00:05:23Après, qui c'est qui m'a appelé ?
00:05:26Il y a plein de gens qui m'ont appelé, mais je m'en souviens pas.
00:05:30Je m'en souviens pas.
00:05:32Ils m'ont appelé une fois, quoi.
00:05:34C'est bien une fois, déjà.
00:05:36Il y en a qui t'ont pas appelé ?
00:05:38Il y en a beaucoup qui m'ont pas appelé, ouais.
00:05:40La ligue, la FED, aucun.
00:05:42Personne.
00:05:44Personne.
00:05:46Bon, ça m'étonne pas, hein.
00:05:48Au milieu du football, hein.
00:05:51Ça te...
00:05:53Ça me dérange un peu, ouais.
00:05:54Ça me dérange un peu, bien sûr que ça me dérange.
00:05:56Je pense pas que...
00:05:58Que des cas comme ça soient déjà arrivés dans le football, quoi.
00:06:02Français, au moins.
00:06:04Alors...
00:06:06C'est pour dire que le footballeur est considéré comme de la viande, quoi.
00:06:12Une fois que t'as servi, allez, tu dégages.
00:06:15On parle même plus de toi.
00:06:17Même si t'es ancien.
00:06:19Pas grave.
00:06:21Enfin, c'est ça qui me dérange un peu, ouais.
00:06:24Ça me dérange.
00:06:28La voix douce, mais les paroles tranchées.
00:06:31Bruno Rodríguez était déjà ainsi il y a 25 ans,
00:06:34quand il figurait parmi les meilleurs joueurs du championnat de France.
00:06:38Pour l'instant, je suis énervé. On verra bien comment ça se passe.
00:06:42Vos partenaires l'ont senti, ce matin ? Vous avez boudé, non ?
00:06:45Non, je boude pas. Je suis énervé.
00:06:47C'est pas pareil.
00:06:50Attaquant généreux au caractère explosif,
00:06:53Bruno Rodríguez s'est fait connaître du grand public
00:06:56sous les couleurs du FC Metz,
00:06:58aux côtés de Robert Pires ou encore Rigaud-Bersong.
00:07:05Au printemps 1998,
00:07:07l'équipe Lorraine termine vice-championne de France,
00:07:10devancée à la différence de but par le RC Lens.
00:07:14En janvier 1999,
00:07:17ses nouveaux coéquipiers s'appellent JJ Okocha ou Bernard Lama.
00:07:21L'aventure avec le PSG dure seulement six mois.
00:07:24Mais Bruno Rodríguez parvient à se faire une petite place
00:07:27dans le cœur des supporters parisiens
00:07:29en inscrivant le but décisif
00:07:31lors d'une victoire inattendue face à l'Olympique de Marseille.
00:07:46C'est le quatrième but à Paris pour Rodríguez.
00:07:52Après Paris, le Corse va enchaîner les clubs et les blessures,
00:07:56principalement à la cheville droite
00:07:58qui sera opérée une douzaine de fois.
00:08:03Pour anesthésier la douleur et continuer à jouer,
00:08:06il abuse des infiltrations de cortisone.
00:08:09Ce soin largement banalisé dans le sport professionnel
00:08:13est un poison lent.
00:08:15A haute dose, il abîmerait médiablement le cartilage.
00:08:22Moi, ce que j'aimerais, c'est qu'on prenne conscience
00:08:25dans le milieu du football que tous ensemble,
00:08:27il faut changer quelque chose
00:08:29au niveau des infiltrations,
00:08:32que c'est à bannir.
00:08:34Joueur, tu en as fait beaucoup, beaucoup.
00:08:36Oui.
00:08:37Et tu n'as jamais été informé ?
00:08:39Quand tu es joueur...
00:08:41Non, mais des conséquences, tu n'as jamais été informé ?
00:08:43Je n'étais pas au point de te dire,
00:08:45Bruno, attention, tu risques quand même une amputation plus tard.
00:08:50Une ou deux infiltrations dans le même endroit,
00:08:53allez, à rigueur.
00:08:56Mais 10, 15, ça fait beaucoup.
00:09:00Et toi, c'était quasiment à tous les matchs ?
00:09:02À une époque ?
00:09:04Pas à tous les matchs, mais régulièrement,
00:09:06j'ai eu des infiltrations, oui.
00:09:08J'ai eu des infiltrations, oui.
00:09:10Donc après, est-ce que c'est vraiment
00:09:14que ça qui a fait que j'en suis là ?
00:09:18C'est un tout, c'est les entorses,
00:09:20c'est parce que je voulais jouer,
00:09:22comme tout joueur.
00:09:24Mais l'infiltration, pour moi,
00:09:27a joué un rôle très, très important,
00:09:29en sachant que ça range le cartilage.
00:09:33Mais ça, en tant que footeux, à la base,
00:09:36on ne sait pas.
00:09:40Celui qui est censé protéger les joueurs,
00:09:43c'est le club.
00:09:45Mais c'est les docteurs aussi ?
00:09:47Non, c'est le club.
00:09:49T'as ressenti des pressions ?
00:09:51Il y avait la pression que tu te mettais toi,
00:09:53on ne va pas se mentir,
00:09:55mais la pression des entraîneurs,
00:09:57des présidents pour que tu joues,
00:09:59même si t'es un peu blessé ?
00:10:01On ne te le dit pas forcément,
00:10:03mais toi, en tant que joueur,
00:10:05tu as toujours envie de jouer.
00:10:07Tu te dis, je vais rater le match,
00:10:10on n'est pas raisonnable quand on est joueur.
00:10:12On n'est pas raisonnable, mais c'est vrai.
00:10:15On n'est pas raisonnable.
00:10:18Mais ça n'empêche qu'une infiltration,
00:10:21ça a des grosses conséquences
00:10:23pour les articulations.
00:10:28Et pour ça, il faut faire quelque chose.
00:10:33Bruno Rodríguez arrête sa carrière en 2006
00:10:36et rentre chez lui, à Bastia.
00:10:40L'état de sa cheville rend sa nouvelle vie infernale.
00:10:44Aucun traitement ne parvient à soulager la douleur.
00:10:47Il envisage de mettre fin à ses jours.
00:10:50Après de longs mois de réflexions
00:10:52et d'échanges avec son épouse,
00:10:54la décision s'impose.
00:10:56Radicale, presque libératrice.
00:11:01La décision, c'est quand même pas rien.
00:11:03C'est un sacré...
00:11:05C'est une sacrée étape.
00:11:07Oui, c'est une sacrée étape.
00:11:09Mais je me dis, est-ce que...
00:11:11Est-ce que tu restes comme j'étais ?
00:11:14Jimmy l'a vu.
00:11:16Assis, je mangeais, j'allais me coucher.
00:11:20Je pouvais pas conduire.
00:11:24C'était quoi ma vie ?
00:11:26Je pouvais plus.
00:11:29Je sombrais dans une dépression.
00:11:32Même si j'avais pas l'air.
00:11:35Donc à partir de là,
00:11:37à partir de là, j'ai pris la décision
00:11:40de faire...
00:11:42d'amputer pour que ça aille mieux.
00:11:50La veille de notre venue,
00:11:52Bruno Rodrigues avait reçu sa première prothèse.
00:11:55Il passera près de 3 mois dans la clinique
00:11:58pour apprendre à marcher
00:12:00et soigner le traumatisme de l'amputation.
00:12:03Pendant que je jouais, j'avais des douleurs.
00:12:06Mais depuis que j'ai arrêté, j'ai des grosses douleurs.
00:12:09Et ça a été crescendo.
00:12:11J'ai souffert.
00:12:13J'ai serré les dents jusqu'à...
00:12:15Après, c'est plus possible.
00:12:17À un moment donné, tu es obligé
00:12:19de prendre une décision.
00:12:21Soit tu peux pas vivre comme...
00:12:23Comme j'ai vécu ces dernières années,
00:12:25c'était pas possible.
00:12:27Enfin, c'était plus possible, voilà.
00:12:29Et depuis que j'ai fait ça,
00:12:31c'est un nouveau départ, c'est sûr.
00:12:33C'est pas évident, hein,
00:12:35de prendre la décision
00:12:37de se faire couper...
00:12:39de se faire couper un morceau de jambe.
00:12:42Faut quand même être fort dans sa tête.
00:12:45Ça...
00:12:47Parce qu'on peut sombrer assez rapidement.
00:12:50Mais moi, j'étais bien entouré.
00:12:52J'ai mes amis, donc...
00:12:54Ma famille, mes amis, donc...
00:12:56Mes vrais amis et ma famille, voilà.
00:13:02Un an a passé.
00:13:05Bruno Rodriguez est de retour à Paris
00:13:07pour une occasion spéciale.
00:13:09Il est attendu au Parc des Princes
00:13:11où il doit donner le coup d'envoi
00:13:13du match entre le PSG et Ajaccio.
00:13:15Maya, sa femme,
00:13:17sa fille Anne-Lizia
00:13:19et son gendre Sébastien
00:13:21l'accompagnent pour vivre à ses côtés
00:13:23ce moment symbolique.
00:13:25Ça va être dur, l'émotion ?
00:13:27De toute façon, ça fait un an
00:13:29et l'émotion, un peu plus ou un peu moins,
00:13:31maintenant, on est habitués.
00:13:35C'est sûr, de revoir papa sur un terrain,
00:13:37ça va faire quelque chose.
00:13:39Ça a été dur pour vous, j'imagine ?
00:13:41Très dur.
00:13:43Très compliqué à accepter.
00:13:45Encore du maintenant, mais bon.
00:13:47On apprend à vivre avec.
00:13:49Il marche, maintenant ?
00:13:51Il va bientôt courir ?
00:13:53Oui, bientôt.
00:13:55Quand j'ai envoyé les premières photos,
00:13:57ça a été...
00:13:59La première photo,
00:14:01la jambe oui, la jambe non.
00:14:03Surtout quand ils ont vu,
00:14:05la première fois qu'ils sont montés à Paris,
00:14:07le voir à l'adapte,
00:14:09quand il s'est mis debout.
00:14:11Ça a été chaud.
00:14:13Pour eux, ça a été chaud.
00:14:15Et pour vous ?
00:14:17Disons que j'ai eu,
00:14:19pas le temps de m'y faire,
00:14:21mais comme on en a parlé depuis
00:14:237 ans,
00:14:25il m'a vu dans l'état où il était
00:14:27et il m'a dit,
00:14:29je vais me faire amputer.
00:14:31Je m'étais fait à l'idée de tout ça.
00:14:33Je savais qu'un jour ou l'autre,
00:14:35on allait y arriver.
00:14:37Ça a été...
00:14:39Je l'ai plutôt bien vécu.
00:14:41Je pensais le vivre un peu plus mal
00:14:43et puis non, je l'ai plutôt bien vécu.
00:14:45C'est peut-être moins dur maintenant
00:14:47que quand il y avait la souffrance.
00:14:49La souffrance, c'était terrible.
00:14:51C'était l'ombre de lui-même.
00:14:53Voilà.
00:14:55Il y a eu un contre-coup ?
00:14:57Oui, j'ai pris le train.
00:14:59Je l'ai pris en pleine tête.
00:15:01Oui, je pensais,
00:15:03comme on le disait,
00:15:05avoir pris la décision,
00:15:07la bonne décision
00:15:09et tout ce qui s'en suit,
00:15:11mais en fait,
00:15:13je n'avais pas valu le truc.
00:15:15Ça a été compliqué après,
00:15:17mais je leur cachais.
00:15:19J'ai toujours tout caché.
00:15:21Je cachais mon mal-être.
00:15:23Et pour toi, d'être là aussi,
00:15:25ça fait quoi ?
00:15:27Par rapport à ce soir ?
00:15:29Oui, la vérité.
00:15:31Tu veux savoir la vérité exactement ?
00:15:33Comme toujours, je dis toujours la vérité.
00:15:35Tu le sais très bien.
00:15:37Non, mais elle est vraie,
00:15:39parce que ça doit être émouvant quand même.
00:15:41Franchement, j'appréhende un peu
00:15:43dans le sens où quand je vais rentrer
00:15:45sur le terrain,
00:15:47ça va me faire quelque chose
00:15:49et j'espère que je ne vais pas avoir
00:15:51quelques barbes,
00:15:53mais parce que je vais être heureux.
00:15:55Ce n'est pas le fait...
00:15:57Non, c'est parce que je vais être heureux.
00:15:59Je ne sais pas comment je vais...
00:16:01J'ai un peu d'appréhension.
00:16:03C'est vrai, j'ai toujours montré
00:16:05quelqu'un de très fort,
00:16:07mais avec cette expérience,
00:16:09j'ai appris à me dévoiler,
00:16:11à parler de moi,
00:16:13à pleurer,
00:16:15à me faire aider
00:16:17alors que je ne voulais pas
00:16:19me faire aider.
00:16:21Mais ça m'est servi.
00:16:27Trois ou cinq ans après,
00:16:29j'ai fait mon comeback.
00:16:31Je ne pensais pas un jour
00:16:33revenir au parc en VIP.
00:16:35Ma fille,
00:16:37tu vas avoir un papi.
00:16:39Tu es contente ?
00:16:41Regarde.
00:16:43Regarde.
00:16:45Regarde comme c'est beau.
00:16:59C'est un caviar.
00:17:01Ma fille, alors ?
00:17:03C'est impressionnant.
00:17:05Tu es contente ?
00:17:07C'est impressionnant.
00:17:15Ça titille un peu.
00:17:17C'est très agréable.
00:17:19Surprenant, mais agréable.
00:17:21De voir toutes ces nouveautés
00:17:23et ce stade magnifique.
00:17:25De revoir ce stade magnifique.
00:17:29Ça donne...
00:17:31Ça donne envie.
00:17:33Tu te fais remarquer
00:17:35encore devant tout le monde.
00:17:37Coupe-moi les cheveux.
00:17:39Coupe-moi ces cheveux.
00:17:41Coupe-moi ces cheveux.
00:17:43Coupe-moi ces cheveux.
00:17:47Comment on ne se peut pas parler
00:17:49pour dire des conneries ?
00:17:51C'est sérieux.
00:17:53C'est là où tu as marqué.
00:17:55Tu as marqué, c'est ça.
00:17:59Je pense que pour lui,
00:18:01ça doit être au fond de lui.
00:18:03Je voudrais bien savoir ce qu'il pense
00:18:05dans sa petite tête.
00:18:07Je voudrais être extralucide
00:18:09et savoir ce qu'il pense réellement.
00:18:11Il pourrait avoir des mauvais moments
00:18:13que de le voir heureux.
00:18:15Ça n'a pas de prix.
00:18:17J'aurais payé pour le voir comme ça.
00:18:19On revient de loin.
00:18:41On revient de loin.
00:18:43On revient de loin.
00:18:45On revient de loin.
00:18:47On revient de loin.
00:18:49On revient de loin.
00:18:51On revient de loin.
00:18:53On revient de loin.
00:18:55On revient de loin.
00:18:57On revient de loin.
00:18:59On revient de loin.
00:19:01On revient de loin.
00:19:03On revient de loin.
00:19:05On revient de loin.
00:19:07On revient de loin.
00:19:09On revient de loin.
00:19:11On revient de loin.
00:19:13On revient de loin.
00:19:15On revient de loin.
00:19:17On revient de loin.
00:19:19On revient de loin.
00:19:21On revient de loin.
00:19:23On revient de loin.
00:19:25On revient de loin.
00:19:27On revient de loin.
00:19:29On revient de loin.
00:19:31On revient de loin.
00:19:33On revient de loin.
00:19:35On revient de loin.
00:19:37On revient de loin.
00:19:39On revient de loin.
00:19:41On revient de loin.
00:19:43On revient de loin.
00:19:45On revient de loin.
00:19:47On revient de loin.
00:19:49On revient de loin.
00:19:51On revient de loin.
00:19:53On revient de loin.
00:19:55On revient de loin.
00:19:57On revient de loin.
00:19:59On revient de loin.
00:20:01On revient de loin.
00:20:03On revient de loin.
00:20:05On revient de loin.
00:20:07On revient de loin.
00:20:09On revient de loin.
00:20:11On revient de loin.
00:20:13On revient de loin.
00:20:15On revient de loin.
00:20:17On revient de loin.
00:20:19On revient de loin.
00:20:21On revient de loin.
00:20:23On revient de loin.
00:20:25On revient de loin.
00:20:27On revient de loin.
00:20:29On revient de loin.
00:20:31On revient de loin.
00:20:33On revient de loin.
00:20:35On revient de loin.
00:20:37On revient de loin.
00:20:39On revient de loin.
00:20:41On revient de loin.
00:20:43On revient de loin.
00:20:45On revient de loin.
00:20:47On revient de loin.
00:20:49On revient de loin.
00:20:51On revient de loin.
00:20:53On revient de loin.
00:20:55On revient de loin.
00:20:57On revient de loin.
00:20:59On revient de loin.
00:21:01On revient de loin.
00:21:03On revient de loin.
00:21:05On revient de loin.
00:21:07On revient de loin.
00:21:09On revient de loin.
00:21:11On revient de loin.
00:21:13On revient de loin.
00:21:15On revient de loin.
00:21:17On revient de loin.
00:21:19On revient de loin.
00:21:21On revient de loin.
00:21:23On revient de loin.
00:21:25On revient de loin.
00:21:27On revient de loin.
00:21:29On revient de loin.
00:21:31On revient de loin.
00:21:33On revient de loin.
00:21:35On revient de loin.
00:21:37On revient de loin.
00:21:39On revient de loin.
00:21:41On revient de loin.
00:21:43On revient de loin.
00:21:45On revient de loin.
00:21:47On revient de loin.
00:21:49On revient de loin.
00:21:51On revient de loin.
00:21:53On revient de loin.
00:21:55On revient de loin.
00:21:57On revient de loin.
00:21:59On revient de loin.
00:22:01On revient de loin.
00:22:03On revient de loin.
00:22:05On revient de loin.
00:22:07On revient de loin.
00:22:09On revient de loin.
00:22:11On revient de loin.
00:22:13On revient de loin.
00:22:15On revient de loin.
00:22:17On revient de loin.
00:22:19On revient de loin.
00:22:21On revient de loin.
00:22:23On revient de loin.
00:22:25On revient de loin.
00:22:27On revient de loin.
00:22:29On revient de loin.
00:22:31On revient de loin.
00:22:33On revient de loin.
00:22:35On revient de loin.
00:22:37On revient de loin.
00:22:39On revient de loin.
00:22:41On revient de loin.
00:22:43On revient de loin.
00:22:45On revient de loin.
00:22:47On revient de loin.
00:22:49On revient de loin.
00:22:51On revient de loin.
00:22:53On revient de loin.
00:22:55On revient de loin.
00:22:57On revient de loin.
00:22:59On revient de loin.
00:23:01On revient de loin.
00:23:03On revient de loin.
00:23:05On revient de loin.
00:23:07On revient de loin.
00:23:09On revient de loin.
00:23:11On revient de loin.
00:23:13On revient de loin.
00:23:15On revient de loin.
00:23:17On revient de loin.
00:23:19On revient de loin.
00:23:21On revient de loin.
00:23:23On revient de loin.
00:23:25On revient de loin.
00:23:27On revient de loin.
00:23:29On revient de loin.
00:23:31On revient de loin.
00:23:33On revient de loin.
00:23:35On revient de loin.
00:23:37On revient de loin.
00:23:39On revient de loin.
00:23:41On revient de loin.
00:23:43On revient de loin.
00:23:45On revient de loin.
00:23:47On revient de loin.
00:23:49On revient de loin.
00:23:51On revient de loin.
00:23:53On revient de loin.
00:23:55On revient de loin.
00:23:57On revient de loin.
00:23:59On revient de loin.
00:24:01On revient de loin.
00:24:03On revient de loin.
00:24:05On revient de loin.
00:24:07On revient de loin.
00:24:09On revient de loin.
00:24:11On revient de loin.
00:24:13On revient de loin.
00:24:15On revient de loin.
00:24:17On revient de loin.
00:24:19On revient de loin.
00:24:21On revient de loin.
00:24:23On revient de loin.
00:24:25On revient de loin.
00:24:27On revient de loin.
00:24:29On revient de loin.
00:24:31On revient de loin.
00:24:33On revient de loin.
00:24:35On revient de loin.
00:24:37On revient de loin.
00:24:39On revient de loin.
00:24:41On revient de loin.
00:24:43On revient de loin.
00:24:45On revient de loin.
00:24:47On revient de loin.
00:24:49On revient de loin.
00:24:51On revient de loin.
00:24:53On revient de loin.
00:24:55On revient de loin.
00:24:57On revient de loin.
00:24:59On revient de loin.
00:25:01On revient de loin.
00:25:03On revient de loin.
00:25:05On revient de loin.
00:25:07On revient de loin.
00:25:09On revient de loin.
00:25:11On revient de loin.
00:25:13On revient de loin.
00:25:15On revient de loin.
00:25:17On revient de loin.
00:25:19On revient de loin.
00:25:21On revient de loin.
00:25:23On revient de loin.
00:25:25On revient de loin.
00:25:27On revient de loin.
00:25:29On revient de loin.
00:25:31On revient de loin.
00:25:33On revient de loin.
00:25:35On revient de loin.
00:25:37On revient de loin.
00:25:39On revient de loin.
00:25:41On revient de loin.
00:25:43On revient de loin.
00:25:45On revient de loin.
00:25:47On revient de loin.
00:25:49On revient de loin.
00:25:51On revient de loin.
00:25:53On revient de loin.
00:25:55On revient de loin.
00:25:57On revient de loin.
00:25:59On revient de loin.
00:26:01On revient de loin.
00:26:03On revient de loin.
00:26:05On revient de loin.
00:26:07On revient de loin.
00:26:09On revient de loin.
00:26:11On revient de loin.
00:26:13On revient de loin.
00:26:15On revient de loin.
00:26:17On revient de loin.
00:26:19On revient de loin.
00:26:21On revient de loin.
00:26:23On revient de loin.
00:26:25On revient de loin.
00:26:27On revient de loin.
00:26:29On revient de loin.
00:26:31On revient de loin.
00:26:33On revient de loin.
00:26:35On revient de loin.
00:26:37On revient de loin.
00:26:39On revient de loin.
00:26:41On revient de loin.
00:26:43On revient de loin.
00:26:45On revient de loin.
00:26:47On revient de loin.
00:26:49On revient de loin.
00:26:51On revient de loin.
00:26:53On revient de loin.
00:26:55On revient de loin.
00:26:57On revient de loin.
00:26:59On revient de loin.
00:27:01On revient de loin.
00:27:03On revient de loin.
00:27:05On revient de loin.
00:27:07On revient de loin.
00:27:09On revient de loin.
00:27:11On revient de loin.
00:27:13On revient de loin.
00:27:15On revient de loin.
00:27:17On revient de loin.
00:27:19On revient de loin.
00:27:21On revient de loin.
00:27:23On revient de loin.
00:27:25On revient de loin.
00:27:27On revient de loin.
00:27:29On revient de loin.
00:27:31On revient de loin.
00:27:33On revient de loin.
00:27:35On revient de loin.
00:27:37On revient de loin.
00:27:39On revient de loin.
00:27:41On revient de loin.
00:27:43On revient de loin.
00:27:45On revient de loin.
00:27:47On revient de loin.
00:27:49On revient de loin.
00:27:51On revient de loin.
00:27:53On revient de loin.
00:27:55On revient de loin.
00:27:57On revient de loin.
00:27:59On revient de loin.
00:28:01On revient de loin.
00:28:03On revient de loin.
00:28:05On revient de loin.
00:28:07On revient de loin.
00:28:09On revient de loin.
00:28:11On revient de loin.
00:28:13On revient de loin.
00:28:15On revient de loin.
00:28:17On revient de loin.
00:28:19On revient de loin.
00:28:21On revient de loin.
00:28:23On revient de loin.
00:28:25On revient de loin.
00:28:27On revient de loin.
00:28:29On revient de loin.
00:28:31On revient de loin.
00:28:33On revient de loin.
00:28:35On revient de loin.
00:28:37On revient de loin.
00:28:39On revient de loin.
00:28:41On revient de loin.
00:28:43On revient de loin.
00:28:45On revient de loin.
00:28:47On revient de loin.
00:28:49On revient de loin.
00:28:51On revient de loin.
00:28:53On revient de loin.
00:28:55On revient de loin.
00:28:57On revient de loin.
00:28:59On revient de loin.
00:29:01On revient de loin.
00:29:03On revient de loin.
00:29:05On revient de loin.
00:29:07On revient de loin.
00:29:09On revient de loin.
00:29:11On revient de loin.
00:29:13On revient de loin.
00:29:15On revient de loin.
00:29:17On revient de loin.
00:29:19On revient de loin.
00:29:21On revient de loin.
00:29:23On revient de loin.
00:29:25En 1998,
00:29:27le défenseur met un terme
00:29:29à sa carrière de joueur.
00:29:31Adjoint à la mairie de Marseille,
00:29:33éphémère directeur sportif
00:29:35de l'OM, musicien et consultant
00:29:37pour la radio et la télévision,
00:29:39il mène une deuxième vie très active,
00:29:41malheureusement empoisonnée
00:29:43par des douleurs physiques
00:29:45de plus en plus handicapantes.
00:29:47Il y a un an,
00:29:49il a ainsi décidé de renoncer
00:29:51au commentaire de match.
00:29:53Mais il n'a jamais donné
00:29:55la véritable raison.
00:29:57C'est mon physique qui m'a dit stop.
00:29:59En réalité, c'est un métier extraordinaire.
00:30:01Sauf qu'à un moment donné,
00:30:03je me suis rendu compte
00:30:05que dans ce métier-là,
00:30:07on marchait beaucoup.
00:30:09C'est les déplacements,
00:30:11l'avion, l'aéroport.
00:30:13Quand tu arrives au stade,
00:30:15quand on a les accréditations,
00:30:17il faut aller de l'autre côté
00:30:19du stade pour aller dans la tribune.
00:30:21Tout ce qui m'avait amené au stade
00:30:23était une torture.
00:30:25Tu es vraiment en grande difficulté
00:30:27physiquement, pour être clair ?
00:30:29Oui, c'est à la limite
00:30:31du handicap moteur.
00:30:33Je suis à prendre des anti-inflammatoires
00:30:35si je dois passer une journée
00:30:37où je sais que je vais un peu marcher,
00:30:39à calculer quand je dois
00:30:41rester longtemps debout,
00:30:43trouver une solution de repli
00:30:45pour pouvoir m'asseoir.
00:30:47Ça implique toute ma vie.
00:30:49J'ai un petit-fils,
00:30:51il va commencer à vouloir jouer au foot
00:30:53ou il va commencer à courir.
00:30:55S'il court trop vite vers la route
00:30:57ou vers la piscine,
00:30:59je me demande si je suis capable
00:31:01de le rattraper.
00:31:03Ça me rend malheureux.
00:31:05Je me dis que je suis devenu handicapé.
00:31:07Après, je me suis fait faire
00:31:09une jolie canne.
00:31:11Elle a été faite pour un grand musicien
00:31:13par un pote à moi qui s'appelle Jean-Michel,
00:31:15qui est marseillais.
00:31:17C'est une commande d'Alice Cooper.
00:31:25Mon pote, pour être sûr de son coup,
00:31:27en a fait deux, sauf qu'il a filé
00:31:29l'original à Alice Cooper.
00:31:31Il y a un an de ça, il m'a dit
00:31:33qu'il avait retrouvé dans ses vieux trucs
00:31:35la deuxième que j'avais faite pour Alice Cooper.
00:31:37Il m'a dit « Tu la veux ? »
00:31:39J'ai dit « Bien sûr que je la veux.
00:31:41Il y a de grandes chances qu'elle me serve. »
00:31:43Donc j'ai là même une canne
00:31:45d'Alice Cooper.
00:32:15Mais lui aussi aurait voulu
00:32:17être mieux informé des risques
00:32:19qu'il prenait sur les terrains.
00:32:21Victime de commotions cérébrales
00:32:23à répétition,
00:32:25il a vécu l'enfer.
00:32:31Le sportif, il veut être
00:32:33sur le terrain. Que t'aies mal
00:32:35aux genoux, que la tête,
00:32:37tu te sens un peu moins bien, tu te dis
00:32:39« Demain, ça ira mieux. »
00:32:41Mais tout ça, c'est parce que tu ne sais pas
00:32:43comment ça peut entraîner. Si on te dit
00:32:45« Ecoute, t'as pris un coup sur la tête là.
00:32:47Tu vas refaire du rugby. Tu peux reprendre un coup sur la tête. »
00:32:49Et ça peut t'entraîner insomnie, perte de mémoire,
00:32:51énervement, des conséquences qui peuvent être
00:32:53très compliquées pour ton cerveau,
00:32:55pour ta famille, pour ton environnement.
00:32:57Si t'es conscient de ça,
00:32:59est-ce que tu retournes sur le terrain ?
00:33:05Le 26 mars 2022, au stade Jean-Bouin
00:33:07à Paris, Antoine Burban
00:33:09s'apprête à disputer le dernier match
00:33:11de sa carrière face à Bordeaux.
00:33:15Coup d'envoi, je récupère le ballon
00:33:17et là honnêtement, je tombe par terre, je ne sais pas pourquoi.
00:33:21Mais tu vois, quand tu prends l'interrupteur,
00:33:23tu fais « on off ».
00:33:25Donc pas de perte de mémoire, juste je tombe par terre.
00:33:27Je me dis « Ok,
00:33:29je libère la balle, on fait un ruck,
00:33:31on tape un coup de pied,
00:33:33je monte sur le pressing
00:33:35et là je plaque un joueur de Bordeaux
00:33:37et là je sens des frissons dans tout le corps.
00:33:39Je suis comme ça par terre,
00:33:41mais des frissons dans tout le corps.
00:33:43Je me dis « ça, j'avais jamais connu encore ».
00:33:45On prend pénalité,
00:33:47parce que je ne sors pas,
00:33:49j'étais incapable de sortir.
00:33:51Ils font une combinaison, moi je suis à 10 mètres
00:33:53et là ils me font une croisée
00:33:55et je me fais prendre à l'intérieur.
00:33:57Je me dis que ce n'est pas mon jeu de me faire prendre
00:33:59sur une croisée une.
00:34:01Le mec en face peut être costaud,
00:34:03je peux peut-être reculer à l'impact,
00:34:05mais je ne le laisse pas passer comme je l'ai laissé passer.
00:34:07Je me dis qu'il y a un truc qui ne va pas,
00:34:09parce que je n'ai aucune notion du temps,
00:34:11je me sens comme vaseux.
00:34:15Et là le médecin me dit « comment ça va Antoine ? »
00:34:17et je lui dis que je n'ai aucune notion du temps.
00:34:19Et je le dis,
00:34:21il y a 5 ans je ne l'aurais pas dit.
00:34:23Et le médecin a pris le courage de dire non,
00:34:25c'est bon Antoine ne rentre plus sur le terrain.
00:34:29De retour chez lui,
00:34:31il raconte à son épouse avoir reçu un coup sur la tête
00:34:33et ne formule pas d'inquiétude particulière.
00:34:35Comme d'habitude,
00:34:37il minimise.
00:34:39Mais cette nuit-là,
00:34:41il ne dort pas.
00:34:43Le prélude à plus d'une année et demie de cauchemar.
00:34:45Je savais plus ou moins ce que j'avais fait la veille,
00:34:47mais j'étais incapable de dire dans quel ordre.
00:34:49La mémoire instantanée sur les discussions,
00:34:51je savais plus ou moins que j'avais discuté avec quelqu'un,
00:34:53mais alors le contenu je m'en souvenais peut-être
00:34:55honnêtement à 10%.
00:34:57Alors après sur le comportement,
00:34:59j'ai très vite réalisé que j'étais devenu
00:35:01un peu une cocotte minute.
00:35:03Du jour au lendemain, je pouvais exploser pour rien.
00:35:05C'est un réel changement du comportement de l'individu.
00:35:07C'est-à-dire qu'on se retrouve avec
00:35:09quelqu'un d'autre dans sa tête, dans son corps.
00:35:11Et un jour, pour une bêtise,
00:35:13je me suis retrouvé, je portais mon fils comme ça
00:35:15et je me suis dit mais qu'est-ce que tu fais ?
00:35:17Qu'est-ce que tu es en train de faire ?
00:35:19J'avais honte de moi, j'avais honte de ce que je faisais.
00:35:25Après avoir découvert le rugby au puc,
00:35:27Antoine Burban a effectué
00:35:29toute sa carrière professionnelle au stade français
00:35:31dont il a porté le maillot
00:35:33à 257 reprises.
00:35:35J'ai commencé ici
00:35:37donc moi c'est que des bons souvenirs
00:35:39avec tes potes,
00:35:41avec les potes avec qui j'ai commencé le rugby.
00:35:43Deux fois champion de France,
00:35:45international à quatre reprises,
00:35:47il a connu des émotions merveilleuses.
00:35:49Mais il a aussi pris
00:35:51des risques insensés.
00:35:53T'as eu combien d'émotions pendant ta carrière ?
00:35:55Tu saurais le dire ?
00:35:57Beaucoup.
00:35:59Déjà au départ
00:36:01on savait pas trop
00:36:03les répercussions que ça pouvait avoir
00:36:05et puis la commotion a quand même un impact
00:36:07direct et réel
00:36:09sur le comportement.
00:36:11Tu voulais encore plus t'en découdre.
00:36:13T'étais dans l'inconscience ?
00:36:15Je me rendais pas du tout compte sur les dix premières années
00:36:17que ça pouvait avoir des réelles répercussions
00:36:19sur mon état
00:36:21et sur mon cerveau.
00:36:23Quand est-ce que t'as commencé à prendre conscience ?
00:36:25Autour de 2015-2016
00:36:27j'avais la sensation d'avoir
00:36:29une moins bonne mémoire qu'avant.
00:36:31Du genre ?
00:36:33Du genre des trucs tout bêtes, un numéro de téléphone,
00:36:35des codes d'immeubles.
00:36:37Quand t'as commencé à prendre conscience du problème que tu avais,
00:36:39t'as continué à jouer.
00:36:41Qu'est-ce qui se passait dans ta tête à ce moment-là ?
00:36:43À partir du moment où je me suis rendu compte que ça avait un impact,
00:36:45j'ai été nettement plus vigilant
00:36:47sur ces commotions.
00:36:49Après faut pas oublier qu'un sportif a quand même
00:36:51l'envie de jouer et puis
00:36:53il a la pression du résultat,
00:36:55il a la pression des contrats.
00:36:57Donc j'ai été plus vigilant,
00:36:59mais j'ai fait des erreurs.
00:37:01J'ai joué des matchs où j'ai pris des coups sur la tête
00:37:03que j'ai pas dit aux médecins.
00:37:05T'as quand même passé entre 2015 et 2022
00:37:07cette année
00:37:09avec cette conscience-là.
00:37:11Que ça avait un impact sur mon cerveau.
00:37:13C'est pas rien.
00:37:15Non, c'est pas rien,
00:37:17mais ça m'a quand même permis
00:37:19d'être plus vigilant et de faire un peu plus attention.
00:37:21Plus vigilant,
00:37:23mais pas toujours sensible au véritable danger
00:37:25qu'il courait.
00:37:27Ces deux commotions face à Bordeaux en 2022
00:37:29ne lui ont pas laissé le choix.
00:37:31Il a immédiatement mis un terme
00:37:33à sa carrière.
00:37:35C'était hors de question pour moi de reprendre un coup sur la tête.
00:37:37Si je reprenais un coup sur la tête,
00:37:39je vais même pas savoir dans quel état j'aurais fini.
00:37:43Le pire semble derrière lui.
00:37:47Mais tout n'est pas encore réglé
00:37:49et rien ne le sera peut-être jamais vraiment.
00:37:51Le sommeil, quand même,
00:37:53c'est...
00:37:55Compliqué.
00:37:57C'est une galère.
00:37:59Le sommeil, c'est toujours très compliqué.
00:38:01J'ai toujours des insomnies.
00:38:03C'est toujours très compliqué pour moi
00:38:05de m'endormir, même sous grande fatigue.
00:38:07On connaît par exemple les exemples
00:38:09dans le foot américain,
00:38:11des choses comme ça, un peu terribles.
00:38:13Est-ce que tu y penses
00:38:15ou est-ce que tu mets ça de côté ?
00:38:17Oui, ça m'a fait peur,
00:38:19parce que j'ai essayé d'être vraiment vigilant avec ça.
00:38:21Et encore aujourd'hui.
00:38:23Dès que ça crie fort,
00:38:25ça a tendance quand même à m'énerver.
00:38:27Donc dans ce cas-là, je pars.
00:38:31Né à Neuilly-sur-Seine,
00:38:33Antoine Burban a toujours vécu
00:38:35en région parisienne.
00:38:37Mais à l'issue de sa carrière,
00:38:39il est venu s'installer en famille en banlieue de Toulouse.
00:38:41Une promesse faite
00:38:43à Lucie, son épouse, il y a longtemps.
00:38:45Le couple a résisté
00:38:47à l'épreuve qu'il a traversée,
00:38:49malgré les turbulences et la peur.
00:38:51Le quotidien, il a été difficile ?
00:38:53Oui.
00:38:55Oui, très difficile.
00:38:57Et pour moi, pour lui,
00:38:59pour les enfants,
00:39:01ça a été un temps d'adaptation
00:39:03assez long.
00:39:05De voir des réactions disproportionnées
00:39:07par rapport à des situations banales.
00:39:09Et là, on se pose des questions,
00:39:11on se dit, mais quelle personne j'ai en face de moi ?
00:39:15Enchanté.
00:39:17Il s'est fait peur aussi,
00:39:19notamment avec les enfants.
00:39:21Avec des excès de colère.
00:39:23Et ça, toi,
00:39:25tu l'as mal vécu, j'imagine.
00:39:27Comment ça se passait, en fait ?
00:39:29Alors, je le vivais mal
00:39:31parce que j'avais vraiment
00:39:33deux ressentis.
00:39:35C'est que, déjà, je ne comprenais pas
00:39:37ses réactions.
00:39:39Et la deuxième chose, c'est que je le voyais vraiment très mal.
00:39:41C'est-à-dire que quand il avait ses excès de colère,
00:39:43je voyais qu'en fait, c'était incontrôlable.
00:39:45Ça ne dépendait pas de sa volonté.
00:39:47Et c'était dur
00:39:49de le voir souffrir, en fait.
00:39:51Et les enfants, tu leur as parlé, toi,
00:39:53à l'époque ?
00:39:55Ou tu as laissé passer un peu les choses ?
00:39:57C'est après, en ayant un peu plus d'informations
00:39:59et en en parlant
00:40:01entre nous, qu'on expliquait aux enfants,
00:40:03voilà, papa, s'il réagit comme ça,
00:40:05c'est à cause
00:40:07de ses coups sur la tête,
00:40:09il ne faut pas lui en vouloir,
00:40:11c'est pas volontaire.
00:40:13Tu as ressenti de la colère ?
00:40:15Oui.
00:40:19Oui, oui.
00:40:21Au début, de la colère contre lui,
00:40:23parce que...
00:40:25Non, mais parce qu'en fait,
00:40:27un sportif, si vous voulez,
00:40:29il va tout faire pour son équipe.
00:40:31Et quand on vit des choses comme ça,
00:40:33on se dit, mais pourquoi
00:40:35il a tiré ? Pourquoi
00:40:37il est allé jusque-là ?
00:40:39Ouais, c'est un peu...
00:40:41Ouais, c'est un peu
00:40:43incompréhensible pour la personne
00:40:45qui est à côté.
00:40:47De mettre sa vie en danger, entre guillemets,
00:40:49pour du sport.
00:40:51Tu lui as dit ça ?
00:40:53Oui, je lui ai déjà dit.
00:40:55Je lui ai déjà dit, plusieurs fois.
00:40:57Aujourd'hui, c'est devenu gérable.
00:40:59Oui, aujourd'hui,
00:41:01on vit très bien,
00:41:03avec certains moments...
00:41:05Certains moments un peu plus difficiles,
00:41:07mais ça n'a rien à voir avec...
00:41:09Il y a deux ans.
00:41:11Si j'oublie les clés
00:41:13ou si j'oublie de payer la facture,
00:41:15il y a une bonne excuse, non ?
00:41:17Exactement.
00:41:19La vaisselle.
00:41:21Ou payer une facture.
00:41:23Non, non, mais...
00:41:25Ça s'est amélioré nettement.
00:41:27Post-it, on m'appelle.
00:41:29On m'appelle.
00:41:33Profondément marqué par les troubles
00:41:35du comportement qu'il a subi
00:41:37et fait subir à ses proches,
00:41:39Antoine Burban s'implique beaucoup
00:41:41désormais dans sa vie de famille.
00:41:43Tous les mercredis et les week-ends,
00:41:45il entraîne l'équipe de basket de son fils.
00:41:47On fait 10 tirs en course main droite,
00:41:4910 tirs en course main gauche.
00:41:53Allez, c'est parti.
00:41:55Il s'investit également
00:41:57dans une association,
00:41:59Alerte Comotion,
00:42:01et a débuté une reconversion professionnelle
00:42:03dans une agence d'agents de joueurs.
00:42:05BCG !
00:42:07Ho ! Ho ! Ho !
00:42:09Les chasses dubes, tout a été rangé.
00:42:11Merci beaucoup.
00:42:13Impensable, il y a encore quelques mois,
00:42:15quand il était incapable de garder sa concentration.
00:42:17Si, à 37 ans,
00:42:19il peut désormais envisager
00:42:21un avenir professionnel,
00:42:23il le doit à un traitement expérimental
00:42:25à base de stimulation lumineuse
00:42:27débuté en décembre 2023.
00:42:29Un procédé
00:42:31qui a eu un effet miraculeux
00:42:33sur lui.
00:42:35Tous les 3 ou 4 mois,
00:42:37il revient à Paris
00:42:39pour effectuer une séance
00:42:41avec Jean-François Scherman,
00:42:43neurologue réputé
00:42:45dans le monde du sport.
00:42:47Vous voyez ça ?
00:42:49Ces picots là,
00:42:51c'est ce qui permet justement
00:42:53de rentrer dans la boîte crânienne.
00:42:55Ce casque, ça peut avoir un intérêt.
00:42:57Pourquoi ? Parce que ça joue tout de suite
00:42:59sur le processus inflammatoire.
00:43:01Cette lumière proche de l'infrarouge,
00:43:03elle rentre dans le cerveau
00:43:05et elle va toucher une structure
00:43:07très particulière de la cellule
00:43:09qui est la mitochondrie.
00:43:11La mitochondrie, c'est le poumon de la cellule
00:43:13qui a un rôle très important
00:43:15dans l'énergie. On sait que ça marche.
00:43:17Ça t'a donné quoi comme amélioration ?
00:43:19Très vite,
00:43:21la qualité du sommeil,
00:43:23l'énergie
00:43:25et les troubles de l'humeur.
00:43:27Je me suis senti en fait
00:43:29moins sous tension, plus apaisé.
00:43:33Personne ne sait comment
00:43:35l'état de santé d'Antoine Burban
00:43:37évoluera dans les années qui viennent.
00:43:39Jean-François, je t'embrasse
00:43:41et encore merci pour tout
00:43:43et je te tiens au courant pour la fin du mois.
00:43:47Mais l'ancien joueur du stade français
00:43:49vit avec cette incertitude
00:43:51avec davantage de légèreté qu'avant.
00:43:53Il profite des siens,
00:43:55joue au tennis et au basket avec eux.
00:43:57Chez les Burban,
00:43:59l'agenda familial
00:44:01est rythmé par les activités sportives.
00:44:05Les enfants, tennis,
00:44:07basket,
00:44:09danse, pole dance,
00:44:11le rugby ?
00:44:13Non, pour l'instant,
00:44:15pas d'intérêt pour le rugby.
00:44:17Quoi ?
00:44:19Non, vous n'en parlez pas du rugby.
00:44:21Mais Jean-Louis, je veux faire du rugby !
00:44:23Et s'ils voulaient jouer ?
00:44:25Ça serait compliqué.
00:44:27Oui, ça serait compliqué.
00:44:29Une petite réticence.
00:44:31Mais bon, après,
00:44:33s'ils veulent vraiment,
00:44:35on ne va pas les empêcher.
00:44:39Les anciens sportifs
00:44:41dont la vie est guidée
00:44:43par les rendez-vous médicaux,
00:44:45il y en a partout.
00:44:47La plupart d'entre eux
00:44:49n'ont pas l'âge de ces contraintes.
00:45:01Aujourd'hui, je vais aller passer
00:45:03un examen neuropsychologique
00:45:05pour
00:45:07contrôler
00:45:09des impacts
00:45:11des commotions que j'ai eues.
00:45:37Bonjour.
00:45:39Florent.
00:45:41Enchanté.
00:45:43C'est la première fois
00:45:45que vous faites un bilan neuropsychologique ?
00:45:47Non, j'en ai déjà fait un.
00:45:49J'ai remis tout mon dossier médical.
00:45:51Et du coup, vous étiez footballeur professionnel ?
00:45:53C'est ça.
00:45:55Vous avez perdu connaissance
00:45:57lors de vos commotions cérébrales ?
00:45:59Sur la première, oui,
00:46:01pendant plusieurs minutes.
00:46:03Et sur la deuxième, non,
00:46:05dans les VAP.
00:46:07Vos plaintes principales,
00:46:09c'est quoi ?
00:46:11C'est des migraines, des vertiges.
00:46:13Vous avez des problèmes de mémoire ?
00:46:15Oui.
00:46:17Pas de problèmes d'audition ?
00:46:19Si.
00:46:21Vous avez tendance à perdre des objets ?
00:46:23Oui, surtout ça.
00:46:25Vous dormez comment ?
00:46:27Je ne dors pas beaucoup, mais je dors bien.
00:46:29On va pouvoir commencer
00:46:31à faire quelques tests.
00:46:33Il faut appuyer le plus vite possible.
00:46:35Dès que vous voyez une croix qui apparaît à l'écran.
00:46:43Tu rêvais
00:46:45de réaliser une belle carrière
00:46:47de footballeur professionnel
00:46:49et on te retrouve dans un environnement médical.
00:46:51Est-ce que c'est difficile à vivre ?
00:46:53Complètement. C'est très difficile
00:46:55parce que si on remonte
00:46:57à deux ans en arrière, c'est pas du tout comme ça
00:46:59que j'imaginais vivre ma 24e année.
00:47:01J'aurais aimé être
00:47:03sur un terrain de foot, à plonger
00:47:05de partout,
00:47:07à avoir de la compétition la semaine, les week-ends,
00:47:09à gagner des matchs.
00:47:11Au final, je passe mon temps dans les salles d'attente
00:47:13et à voir des médecins.
00:47:15Déclaré inapte
00:47:17par la médecine du travail,
00:47:19il a dû annoncer la fin de sa carrière
00:47:21en mai dernier.
00:47:23Il y a eu des améliorations ?
00:47:25Un petit peu.
00:47:27Le repos surtout
00:47:29a permis un peu d'amélioration.
00:47:31Aujourd'hui, j'ai moins
00:47:33de migraines qu'avant.
00:47:35J'en ai toujours avec la même intensité
00:47:37mais elles sont moins fréquentes.
00:47:39Et les vertiges ?
00:47:41Les vertiges, toujours.
00:47:43Ça a jamais été vraiment récurrent
00:47:45tous les jours ou quoi que ce soit.
00:47:47Mais quand ça arrive, c'est compliqué.
00:47:49Par exemple,
00:47:51une fois, j'étais à la mer
00:47:53et il y avait du monde.
00:47:55Le fait de nager et de tourner la tête
00:47:57arrive régulièrement.
00:47:59Lorsque je suis sorti de l'eau,
00:48:01je suis tombé devant tout le monde.
00:48:03Les maux de tête arrivent régulièrement ?
00:48:05Quatre fois par mois, peut-être une fois par semaine.
00:48:07C'est toujours la même chose.
00:48:09C'est localisé en bas du front à droite
00:48:11et c'est constant.
00:48:13Dans ton quotidien,
00:48:15tu ne peux rien faire ?
00:48:17C'est repos, éviter les écrans,
00:48:19éviter la lecture,
00:48:21le bruit, le monde, l'attention.
00:48:23L'idéal serait de se mettre dans le noir
00:48:25et d'être clairement impacté
00:48:27par ces commotions
00:48:29et par les conséquences de ces commotions.
00:48:31Je ne peux plus vivre comme avant,
00:48:33ne serait-ce que de nager.
00:48:35Aujourd'hui, ce n'est plus possible.
00:48:37Mettre beaucoup d'attention
00:48:39sur une seule chose aussi,
00:48:41c'est difficile.
00:48:43Aller dans des endroits où il y a du monde
00:48:45pendant très longtemps, c'est compliqué.
00:48:47Aujourd'hui, je n'ai plus la même vie qu'avant.
00:48:51Le danger des commotions cérébrales
00:48:53n'est pas la pratique des sports de combat,
00:48:55du ski ou encore du rugby.
00:48:57Mais le monde du football
00:48:59n'est pas épargné par le phénomène.
00:49:01Tu as eu combien de commotions ?
00:49:03J'en ai eu deux.
00:49:05Tu peux nous raconter ?
00:49:07C'était un jeu réduit.
00:49:09Sur une sortie, j'ai pris le genou
00:49:11de mon coéquipier dans le visage.
00:49:13Et de là, pour faire simple,
00:49:15j'ai mon visage qui s'est fendu en deux.
00:49:17J'ai toute ma mâchoire
00:49:19de cette partie-là
00:49:21qui s'est décrochée du visage.
00:49:23Il y a eu des pertes de connaissances,
00:49:25des pertes de mémoire qui ont été très longues.
00:49:27Il y a eu une hypothèse de me mettre dans le coma.
00:49:29On ne savait pas si j'allais retrouver la vue
00:49:31parce que j'avais les yeux...
00:49:33Enfin, j'avais le visage complètement défiguré.
00:49:35Après, j'ai un trou noir aussi
00:49:37pendant 72 heures.
00:49:39Tout ce qui s'est passé à l'hôpital,
00:49:41moi, je n'en ai aucun souvenir.
00:49:43Les images du jeune homme
00:49:45quelques heures après l'accident
00:49:47donnent des frissons.
00:49:49Quelques semaines plus tard,
00:49:51Florent Duparchy était pourtant de retour
00:49:53sur les terrains.
00:49:55T'avais repris combien de temps après ?
00:49:57J'avais repris 3 mois après la première commotion.
00:49:59C'était simplement basé sur le délai osseux.
00:50:01Et ensuite, une fois que ma mâchoire s'est consolidée,
00:50:03on m'a mis sur le terrain
00:50:05sans même me faire passer
00:50:07un examen
00:50:09ou quoi que ce soit neurologique,
00:50:11sans même s'assurer que la commotion
00:50:13était soignée, qu'il y avait une commotion
00:50:15parce que je n'en étais pas au courant.
00:50:17Ensuite, j'ai pris un ballon dans la tête.
00:50:19Un ballon anodin,
00:50:21comme j'en avais déjà pris plein quand j'étais petit.
00:50:23Mais il s'est avéré
00:50:25que je n'avais pas assez récupéré
00:50:27de ma première commotion
00:50:29et que ce ballon-là a créé une nouvelle commotion.
00:50:31C'est ce qui s'appelle le syndrome
00:50:33post-commotionnel.
00:50:35C'est quand on a une commotion
00:50:37et qu'on reprend un coup dessus.
00:50:39C'est de là aussi que vient un peu de colère
00:50:41vis-à-vis de ton ancien club ?
00:50:43Aujourd'hui, je paye les pots cassés
00:50:45d'un manque de sérieux, d'un manque de...
00:50:47Je ne sais pas quoi, mais d'un manque en tout cas.
00:50:49On sait qu'il y a des choses qui existent,
00:50:51des lois qui sont en place
00:50:53concernant les protocoles de suivi
00:50:55après une commotion.
00:50:57Aujourd'hui, je n'en ai pas eu.
00:50:59Ce qui fait qu'aujourd'hui,
00:51:01je suis avec vous dans un cabinet de médecins.
00:51:03C'est pour ça.
00:51:05Le monde du foot, au-delà du cas
00:51:07de ton ancien club,
00:51:09il s'est comporté comment avec toi ?
00:51:11C'est...
00:51:13C'est le foot,
00:51:15j'ai envie de vous le dire.
00:51:17C'est cruel.
00:51:19Après,
00:51:21comme d'habitude, je fais partie du principe
00:51:23que je m'attendais au pire
00:51:25et je serais surpris du meilleur.
00:51:27Je n'ai pas été surpris.
00:51:29Je vais vous le dire honnêtement.
00:51:31Je pense que c'est la pire chose qui a pu se passer,
00:51:33mais je m'y étais préparé, heureusement.
00:51:35Après, des anciennes personnes
00:51:37qui ne sont plus en contact
00:51:39avec mon ancien club,
00:51:41j'ai eu du soutien.
00:51:43J'ai eu du soutien d'anciens kinés,
00:51:45d'anciens entraîneurs des gardiens, d'anciens coachs.
00:51:47Oui, c'est sûr que j'ai eu du soutien.
00:51:49Mais pas de tout le monde.
00:51:51Tu as l'impression que le monde du foot
00:51:53ferme les yeux sur ces risques-là ?
00:51:55Les gens pensent que je suis un cas isolé et que je n'ai pas de chance.
00:51:57Pourtant, le jour où mon affaire est sortie,
00:51:59j'ai reçu je ne sais combien de messages
00:52:01de footballeurs, voire même d'autres sports,
00:52:03de personnes qui sont dans le même état,
00:52:05qui vivent exactement ce que je vis,
00:52:07qui n'ont pas été médiatisés.
00:52:09Tu crois qu'il y a un grand cri
00:52:11derrière ta monnaie par rapport à ça ?
00:52:13Oui, oui. On n'est pas là pour
00:52:15simplement amuser à la galerie pendant
00:52:1720 ans, 10 ans.
00:52:19Et puis derrière, on peut les pocasser toute notre vie.
00:52:21Et puis comme on n'est plus médiatisé,
00:52:23comme on ne rapporte plus de contrats,
00:52:25on ne rapporte plus d'argent,
00:52:27on s'en fout, on nous met sur le côté.
00:52:29Et puis il fait sa vie avec ses problèmes qu'il a et il se débrouille.
00:52:31Pour l'instant, c'est comme ça que ça fonctionne.
00:52:33Il faudrait peut-être que ça change.
00:52:35Dans l'attente du résultat
00:52:37d'une procédure judiciaire qu'il a intentée
00:52:39contre le stade de Reims,
00:52:41Florent Duparchy est revenu
00:52:43vif chez ses parents.
00:52:45Malgré les troubles
00:52:47qui le handicapent encore dans son quotidien,
00:52:49il a repris des études
00:52:51afin de devenir maître d'oeuvre
00:52:53dans la construction.
00:52:55Le jeune homme doit bâtir une nouvelle vie.
00:52:57Est-ce que les docteurs te disent que
00:52:59tu peux espérer des améliorations ?
00:53:01Oui. Ils me disent
00:53:03surtout qu'ils sont incapables de prédire
00:53:05ce qu'il se passera plus tard.
00:53:09Dans dix ans, ça peut
00:53:11très bien aller hyper bien,
00:53:13comme il peut y avoir
00:53:15des choses beaucoup plus graves, comme on peut s'imaginer
00:53:17quand on parle du cerveau et des complications au cerveau.
00:53:19Tu as des regrets, toi, aujourd'hui ?
00:53:21Non, je n'ai pas de regrets.
00:53:23Je n'ai pas de regrets parce que
00:53:25il y a toujours cette option de se dire
00:53:27« j'aurais pu la cacher, j'aurais pu cacher les commotions,
00:53:29ne pas en parler et faire ma vie ».
00:53:31Mais aujourd'hui, quand je vois les résultats des tests,
00:53:33quand je vois les conséquences
00:53:35que moi j'ai aujourd'hui, dans quel état
00:53:37je serais aujourd'hui si j'aurais continué le foot ?
00:53:39Et dans quel état je serais aujourd'hui si j'aurais repris un coup,
00:53:41comme j'ai déjà pris ? Je me dis que c'est insensé.
00:53:43Donc non, je n'ai pas de regrets.
00:53:45J'ai pris la bonne décision
00:53:47et c'est bien comme ça.
00:53:51Dans le sport de haut niveau,
00:53:53on ne décide pas souvent du jour où tout s'arrête.
00:53:57Florent Duparchy n'a pas eu le choix,
00:53:59et Benoit Tremoulinas non plus.
00:54:03Champion de France en 2009 avec Bordeaux,
00:54:05vainqueur de la Ligue Europa
00:54:07avec le FC Séville en 2015 et 2016,
00:54:09l'ancien latéral gauche
00:54:11avait seulement 30 ans
00:54:13le jour où il a disputé son dernier match de football.
00:54:29C'était le demi-final de l'Europa League à la maison.
00:54:31Avant de rentrer sur le terrain,
00:54:33à Séville, on a des petits escaliers.
00:54:35Et moi je me disais,
00:54:37cloque, cloque, cloque.
00:54:39J'avais le genou comme ça, sans mentir.
00:54:41Je me disais, je ne sais même pas
00:54:43comment j'ai pu faire 70 ou 80 minutes.
00:54:45Et après,
00:54:47tu sais comment ça se passe, l'adrénaline,
00:54:49demi-final de l'Europa League,
00:54:51le stade est plein,
00:54:53tu oublies un peu la douleur.
00:54:59Sauf que ouais, je crois que c'est le 75e ou 80e.
00:55:01Je ne sais plus quand je sors.
00:55:03Je fais une passe interneur et là,
00:55:05je sens que je ne peux plus.
00:55:07Je courais, mais je courais en boitant
00:55:09et tout, donc je dis un changement.
00:55:11Et là, le lendemain,
00:55:13on voit que le ménisque était complètement déchiré.
00:55:15Ce 5 mai 2016,
00:55:17Benoit Tremolinas
00:55:19subit une rupture du ménisque
00:55:21externe du genou gauche.
00:55:23Quelques jours plus tard,
00:55:25il est opéré par un chirurgien
00:55:27qui s'occupe également à l'époque de Raphaël Varane.
00:55:29Quand il ouvre,
00:55:31il s'aperçoit qu'il n'y a plus de cartilage.
00:55:33Et on sait que le cartilage, c'est un peu le tampon
00:55:35avec le ménisque.
00:55:37Donc s'il n'y a plus de ménisque sur le côté,
00:55:39s'il n'y a plus de petit morceau qu'on a découpé,
00:55:41et qu'en plus, tu n'as plus de cartilage,
00:55:43ben là, tu es rose contre rose.
00:55:45Il lui faudra
00:55:473 années pour accepter l'irrémédiable
00:55:49et annoncer dans l'anonymat
00:55:51la fin de sa carrière,
00:55:53après 10 années de souffrance physique et psychologique.
00:55:55Quand est-ce que tu as commencé à avoir des vrais soucis ?
00:55:57Je me souviens, en 2009,
00:55:59je crois que c'était en plein milieu de la saison,
00:56:01peut-être janvier, février.
00:56:03Un entraînement, je sens que clac !
00:56:05Je ne pouvais plus marcher.
00:56:07Et on voit qu'il y a quand même une fissure au ménisque.
00:56:09L'avantage que j'ai eu dans cette période
00:56:11avec Laurent Blanc et Jean-Louis Gassé,
00:56:13c'est qu'ils ont été très à l'écoute
00:56:15de mon corps.
00:56:17Au lieu de faire 5 entraînements par semaine,
00:56:19j'en faisais peut-être que 2 ou 3.
00:56:21Et j'arrive à faire la saison,
00:56:23mais pas plus que ça.
00:56:25On est champions.
00:56:27Je me souviens qu'à la fin de la saison,
00:56:29Laurent Blanc m'a dit
00:56:31« Est-ce que tu as envie de te faire opérer ? »
00:56:33Le docteur me l'avait déconseillé.
00:56:35Et du coup, je n'ai pas voulu qu'on m'opère.
00:56:37Et cette blessure, à partir de là,
00:56:39je l'ai traîné, traîné, traîné.
00:56:41Je vous demande d'applaudir
00:56:43l'une des révélations de la saison, Benoît Trémolinas !
00:56:45À Bordeaux,
00:56:47à Kiev puis à Saint-Étienne,
00:56:49il ménage son genou grâce à l'aide
00:56:51de ses entraîneurs successifs
00:56:53qui acceptent d'alléger ses séances d'entraînement.
00:56:57Mais en 2014,
00:56:59il rejoint le FC Séville.
00:57:01En Espagne, tout change
00:57:03avec son nouvel entraîneur.
00:57:05Nous, on a aimé, il voulait qu'on s'entraîne tous les jours.
00:57:07Tout le temps, tout le temps, tout le temps.
00:57:09Les entraînements étaient plus longs,
00:57:11plus difficiles.
00:57:13Je me souviens qu'avant l'entraînement, on avait quasiment une heure de salle.
00:57:15Plus quasiment
00:57:17une heure et demie, voire deux heures d'entraînement.
00:57:19On poussait vraiment le corps au maximum.
00:57:21Pourquoi ? Parce que
00:57:23on était quasiment
00:57:2521, 22 joueurs potentiellement titulaires.
00:57:27À l'entraînement, tous les jours, c'était la guerre.
00:57:29Tu sentais la pression ?
00:57:31Ouais, plusieurs fois,
00:57:33je demandais
00:57:35est-ce que je peux ne pas m'entraîner ?
00:57:37Mais ils me disaient non,
00:57:39il faut y aller, il faut s'entraîner.
00:57:41C'est important.
00:57:43Tu peux rien dire.
00:57:45Et puis moi, j'étais un joueur, j'étais un gentil.
00:57:47J'étais pas une grande gueule.
00:57:49Je pense que si j'avais peut-être eu un peu plus de caractère
00:57:51sur ce coup-là,
00:57:53peut-être qu'on m'aurait un peu plus écouté.
00:57:55Donc forcément,
00:57:57la douleur a commencé
00:57:59à se réveiller.
00:58:01Et c'est à partir de la deuxième année
00:58:03que ça a commencé à être très dur.
00:58:05C'est-à-dire que je rentrais, je boitais.
00:58:07Après les matchs,
00:58:09je pouvais pas monter les escaliers, je pouvais pas les descendre.
00:58:11Je m'entraînais avec le genou qui gonflait.
00:58:13Des fois, on m'enlevait de l'eau.
00:58:15Il y avait des mouvements de passe
00:58:17que je ne pouvais plus faire.
00:58:19Donc j'étais obligé d'essayer de trouver une parade.
00:58:21Par exemple, une passe intérieure bien claquée,
00:58:23je pouvais plus la faire.
00:58:25Ma qualité première, ma force première, c'était les centres.
00:58:27À la fin, j'arrivais quasiment plus à centrer.
00:58:29Ça paraît fou, en fait,
00:58:31que tu aies été dans cette situation.
00:58:33Oui, ça paraît fou parce que je pense
00:58:35que j'étais au summum de ma carrière.
00:58:37Mais j'étais dans une souffrance terrible.
00:58:39C'était...
00:58:41Sans aide médicale,
00:58:43impossible pour lui désormais
00:58:45d'entrer sur le terrain.
00:58:47La deuxième année,
00:58:49on m'a fait beaucoup d'infiltration
00:58:51aussi de corticoïdes
00:58:53parce qu'il y avait des matchs en jeu.
00:58:55On m'a pas obligé à le faire.
00:58:57On m'a dit,
00:58:59si tu veux jouer, il faut faire ça.
00:59:01Moi, j'avais envie de jouer.
00:59:03Je savais que derrière, ça poussait énormément.
00:59:05Donc j'ai dit, allez, on les fait.
00:59:07En un an, je sais pas,
00:59:09j'ai dû peut-être en faire 6 ou 7.
00:59:11Les infiltrations de corticoïdes,
00:59:13ça te grignote le cartilage,
00:59:15ça te grignote les tendons.
00:59:17C'est de la merde.
00:59:19C'est un calvaire, ta vie quotidienne.
00:59:21C'est un calvaire parce que c'est des anti-inflammateurs
00:59:23tous les jours.
00:59:25J'ai commencé à avoir une tâche au foie
00:59:27parce que pour lutter contre la douleur,
00:59:29c'est les anti-inflammateurs.
00:59:31Mais on sait que c'est pas bon.
00:59:33Ce genou meurtri
00:59:35a accompagné son quotidien
00:59:37au point de devenir une obsession.
00:59:43C'était mon pote de carrière.
00:59:45C'était un peu compliqué
00:59:47parce que c'est vrai que même des fois,
00:59:49même sur la faim,
00:59:51on le cajole, on le caresse,
00:59:53on lui parle et il dit, allez, ça va aller.
00:59:55On essaie tout.
00:59:57C'était des trucs un peu dingues.
00:59:59T'as connu beaucoup de moments de tristesse ?
01:00:01C'est une usure mentale
01:00:03de se dire, t'as tout le temps mal
01:00:05et tu te dis, allez,
01:00:07on oublie la douleur, on va penser positif.
01:00:09En fait, tu peux pas.
01:00:11Parce qu'à chaque fois que tu marches,
01:00:13la douleur te le rappelle.
01:00:15C'est terrible, c'était vraiment dur.
01:00:17Psychologiquement, c'était dur
01:00:19parce que je reviens à chaque fois à ça.
01:00:21Je me dis, j'aurais pu aller plus loin,
01:00:23jouer plus longtemps,
01:00:25mais le genou m'a...
01:00:27T'as des regrets, aujourd'hui ?
01:00:29Forcément.
01:00:31Je pense que je devais faire l'Euro 2016
01:00:33parce que le coach m'appelait souvent.
01:00:35Donc oui, il y a beaucoup de regrets,
01:00:37surtout par rapport à l'âge.
01:00:39Franchement, si ça m'était arrivé
01:00:41en 33, 34 ans,
01:00:43tu te dis, bon, allez,
01:00:45ça peut passer.
01:00:47Mais à 30 ans et demi,
01:00:49c'était au moment de ma carrière
01:00:51avec un genou en bois.
01:00:53Et j'arrivais quand même
01:00:55à faire des performances plus qu'honorables.
01:00:57Et oui, 30 ans et demi,
01:00:59c'était trop jeune pour moi.
01:01:03De retour à Bordeaux au printemps 2017,
01:01:05Benoît Trémoulinas a longtemps
01:01:07cherché une solution médicale
01:01:09pour poursuivre sa carrière.
01:01:11En 2019,
01:01:13il a fini par renoncer.
01:01:15Toujours handicapé par son genou,
01:01:17il a vécu de nombreux mois
01:01:19de calvaire et traversé des périodes
01:01:21de déprime jusqu'à ce qu'une nouvelle
01:01:23intervention chirurgicale
01:01:25le délivre enfin de ses souffrances.
01:01:27Depuis,
01:01:29il revit et peut même jouer
01:01:313 à 4 fois par semaine.
01:02:01Aucune douleur.
01:02:03Pourtant, tu as vu, il y a eu quelques échanges,
01:02:05quelques appuis un peu costauds.
01:02:07Il y a des anciens sportifs qui ne peuvent plus rien faire.
01:02:09Toi, tu imaginerais ta vie
01:02:11sans la possibilité de s'amuser comme ça ?
01:02:13Ce serait dur.
01:02:15Je pense que psychologiquement,
01:02:17ce serait vraiment dur parce que
01:02:19on a fait du sport toute notre vie.
01:02:21Des fois, il y a des gens qui peuvent être aussi écœurés
01:02:23ou qui veulent tout couper.
01:02:25Mais malgré tout, un jour ou l'autre,
01:02:27on y retourne parce que c'est en nous.
01:02:29Tu ne peux plus partager ces moments-là avec tes amis.
01:02:31Tu es chez toi.
01:02:33Tu ne peux pas jouer avec tes enfants.
01:02:35Ça doit être vraiment très compliqué
01:02:37et difficile psychologiquement.
01:02:41La blessure physique n'est pas l'unique danger
01:02:43qui menace les sportifs.
01:02:45Dans certaines disciplines,
01:02:47comme les sports de combat, la gymnastique,
01:02:49la course à pied ou le cyclisme,
01:02:51la quête de performance impose
01:02:53un strict contrôle du poids.
01:02:55Troubles du comportement alimentaire,
01:02:57anorexie, dépression...
01:02:59Les conséquences de cette course
01:03:01contre les kilos peuvent se révéler catastrophiques.
01:03:05Mais quasiment personne n'ose en parler.
01:03:11Ancien cycliste professionnel,
01:03:13Clément Chevrier a dangereusement
01:03:15exploré cette zone rouge.
01:03:17Il s'en est sorti
01:03:19et a depuis pris le contre-pied
01:03:21de ses années sombres en devenant sommelier,
01:03:23restaurateur
01:03:25et vendeur de vin en Savoie.
01:03:37Dis-moi, c'est quand
01:03:39la dernière fois que tu t'es posé ?
01:03:41Je sais pas.
01:03:432020 ?
01:03:45Peut-être. Début 2020.
01:03:47C'est plus du tout un sujet pour toi aujourd'hui ?
01:03:49Non. C'est plus ça qui a,
01:03:51on va dire, orienté mon train de vie,
01:03:53mais plutôt le plaisir.
01:03:57Tout commence en 2012.
01:03:59Clément Chevrier a 20 ans.
01:04:01Il quitte la Picardie
01:04:03pour rejoindre le centre de formation
01:04:05de l'équipe AG2R La Mondiale
01:04:07à Chambéry.
01:04:09Le jeune homme est doué
01:04:11et ses mensurations, 60 kg pour 1,77 m,
01:04:13semblent idéales
01:04:15pour exploiter ses qualités de grimpeur.
01:04:17Mais pour l'un de ses entraîneurs,
01:04:19cela ne suffit pas.
01:04:21Concrètement, t'as dit quoi un jour ?
01:04:23On m'a dit, si tu veux passer pro,
01:04:25faut que tu perdes du poids.
01:04:27Quand depuis que t'as 6 ans,
01:04:29tu rêves de passer pro,
01:04:31que t'as quitté toute ta famille,
01:04:33que t'es à 800 km de là
01:04:35et que tu sens que t'es en train
01:04:37de toucher ton rêve
01:04:39et que c'est un moyen naturel
01:04:41de le faire, t'y vas.
01:04:43En tout cas, moi, c'est ma réflexion.
01:04:45J'y vais. Jusque quand, je sais pas.
01:04:47C'est ma bêtise pour le coup.
01:04:49J'y suis allé à fond dedans.
01:04:51Cette phrase-là, c'est le déclic ?
01:04:53Quand on te dit, si tu veux passer pro,
01:04:55faut que tu perdes du poids.
01:04:57Pour moi, à ce moment-là,
01:04:59c'était mon axe de progression
01:05:01parce que je m'entraînais très bien,
01:05:03je gagnais des courses,
01:05:05j'étais chez les amateurs,
01:05:07ça se passait plutôt bien.
01:05:09C'était le déclic.
01:05:11J'avais un profil de grimpeur
01:05:13et c'est ce qui me manquait
01:05:15pour être devant en montagne.
01:05:17C'est de la piste à 20 km du Tour de France
01:05:19avec une perte de poids
01:05:21assez incroyable.
01:05:23C'était une évolution à ce qu'on retrouve
01:05:25maintenant dans le peloton.
01:05:27C'était juste qu'il y avait un manque
01:05:29d'accompagnement et de professionnalisation
01:05:31où on était un peu laissé à nous-mêmes.
01:05:33Il y avait un phénomène où on avançait
01:05:35un peu tout seul
01:05:37sans savoir où s'arrêter.
01:05:39Ça signifie quoi concrètement dans ton quotidien ?
01:05:41C'était comment une journée
01:05:43avec toi pour manger comme toi ?
01:05:45Mon quotidien,
01:05:47c'était de calculer un peu tout ce que je mangeais.
01:05:49L'idée, c'était qu'en fonction
01:05:51de mes dépenses,
01:05:53je mange le moins possible.
01:05:55En tout cas, manger des choses qui sont très peu
01:05:57caloriques et qui apportent très peu d'énergie.
01:05:59J'étais capable aussi de citer
01:06:01ce que tout le monde avait mangé autour de moi.
01:06:03J'étais vraiment nibulé par ça.
01:06:05Tu regardais l'assiette des autres ?
01:06:07Oui, il fallait que je mange toujours un peu moins que les autres.
01:06:09Comme à l'entraînement, j'aimais bien en faire
01:06:11un peu plus que les autres.
01:06:13C'était totalement obsessionnel après ?
01:06:15C'était obsessionnel, oui.
01:06:17C'était psychologiquement assez prenant.
01:06:43Tu t'es fait peur à un moment ?
01:06:45Ouais, non.
01:06:47C'est les autres qui ont eu peur pour moi, notamment les proches.
01:06:49Ça a commencé plutôt par la famille.
01:06:51Après, on avait un très bon
01:06:53staff médical qui ont aussi fait.
01:06:55Des coureurs aussi qui ont quand même
01:06:57un peu alerté, on va dire.
01:06:59Mais moi, personnellement, non, jamais.
01:07:01Toujours l'impression de maîtriser.
01:07:03Puis toujours l'impression de se faire du bien, en fait.
01:07:05Et les proches, ils ont fini par te parler ? Ils ont eu du mal à te parler ?
01:07:07C'est un peu délicat parce qu'on évolue
01:07:09quand même dans un milieu professionnel
01:07:11qui est très encadré, qui était un rêve de gamin
01:07:13depuis que j'ai 6 ans,
01:07:15d'y évoluer.
01:07:17Ma famille, une fois que j'y ai été, on dit
01:07:19qu'on fait confiance forcément avec beaucoup d'humilité.
01:07:21Finalement, c'est plutôt le staff médical
01:07:23qui a bien fait son travail.
01:07:25Notamment la Fédération française
01:07:27qui ont dit, soit on va
01:07:29te poser un ultimatum, si tu veux
01:07:31continuer à avoir une licence, si tu veux passer professionnel
01:07:33pour le coup à ce moment-là.
01:07:35Il faut que tu travailles sur toi-même.
01:07:37Comment t'as réagi sur le moment ?
01:07:39C'est une blague.
01:07:41Je ne l'ai pas trop pris au sérieux.
01:07:43Comme on dit toujours, la vérité se passe en course.
01:07:45Si ça marche en course,
01:07:47ils ne vont plus rien me dire.
01:07:49Sauf que là, on est au mois de janvier
01:07:51donc il n'y a pas beaucoup de courses.
01:07:53J'ai essayé aussi un peu de tricher
01:07:55sur les pesées un peu avant
01:07:57en buvant beaucoup d'eau,
01:07:59de mettre une montre au poignet un peu plus lourde,
01:08:01des choses comme ça. Après, c'est un long processus
01:08:03puisque c'est psychologique.
01:08:05C'est un long processus pour en sortir
01:08:07donc il y a forcément aussi des petites rechutes,
01:08:09des moments un peu plus obsessionnels.
01:08:11La menace de la Fédération française de cyclisme
01:08:13produit son effet.
01:08:15Quelques semaines plus tard,
01:08:17Clément reprend du poids
01:08:19et rassure les instances
01:08:21qui lui accordent la fameuse licence.
01:08:25Après un passage salvateur aux Etats-Unis
01:08:27dans une petite équipe,
01:08:29il revient en Europe et découvre
01:08:31le monde ultra concurrentiel du World Tour.
01:08:33Le jeune grimpeur se remet
01:08:35à la perte du poids.
01:08:37J'avais eu des retours un peu dans le peloton.
01:08:39Je sais que Nibali avait dit à des coureurs
01:08:41italiens qui étaient dans l'équipe
01:08:43que j'étais vraiment maigre,
01:08:45que c'était assez impressionnant, etc.
01:08:47Les coureurs dans le peloton étaient un peu choqués
01:08:49ou impressionnés, je ne sais pas.
01:08:51Choqué ou impressionné, ce n'est pas pareil.
01:08:53Je ne l'aurais pas demandé pour le coup
01:08:55mais si je peux impressionner
01:08:57un grand leader, pourquoi pas.
01:08:59C'est un peu le charme du vélo aussi.
01:09:01Il n'y aura pas de moqueries
01:09:03parce qu'on est trop maigre.
01:09:05Par contre, il y aura des moqueries
01:09:07au départ du peloton si on est un peu gras.
01:09:09Il y a un culte du corps chez le cycliste
01:09:11même si on n'est peut-être pas
01:09:13les plus athlétiques comme sport
01:09:15mais on a un culte
01:09:17de la belle jambe, comme on dit,
01:09:19de la belle patte bien rasée, des veines.
01:09:21Du coup, effectivement,
01:09:23on s'épie pas mal, surtout entre grimpeurs.
01:09:25C'est ça la perversité, c'est qu'il y avait
01:09:27de la part du peloton une forme d'admiration.
01:09:29Oui, bien sûr.
01:09:31Un peu, oui.
01:09:33Mais ça, ça ne t'encourage pas du tout à arrêter.
01:09:35Au contraire.
01:09:37Tu te dis que tu es dans le vrai ?
01:09:39Totalement. Tu fais bien ton métier
01:09:41et que tu es à fond dedans.
01:09:43La dangerosité, c'est de ne plus aller loin.
01:09:47Sa signature en 2016
01:09:49chez AG2R La Mondiale
01:09:51lui fait du bien.
01:09:53Clément a 24 ans.
01:09:55Il retrouve sa région d'adoption
01:09:57avec des solides amitiés,
01:09:59notamment avec son leader Romain Bardet.
01:10:03Tandis qu'il adopte
01:10:05un rapport plus équilibré à la nourriture,
01:10:07il mesure combien
01:10:09ses anciennes obsessions l'ont empêché
01:10:11d'obtenir de meilleurs résultats.
01:10:13Je pense que
01:10:15j'ai un peu gâché ma carrière, avec le recul.
01:10:17Ça m'a freiné dans ma profession.
01:10:19Je pense que mon corps m'a dit un peu merde.
01:10:21Mais ça m'a donné aussi
01:10:23l'accès à mon rêve de gamin
01:10:25de faire mes petites années dans le peloton
01:10:27avec beaucoup de plaisir
01:10:29et à faire les plus grandes courses du monde.
01:10:31Par contre, je pense que c'est de passer à côté
01:10:33de quelque chose à cause de ça aussi.
01:10:37En Savoie, Clément Chevrier
01:10:39se prend de passion pour le vin.
01:10:43Lui, le coureur ascétique,
01:10:45découvre un nouvel univers
01:10:47et la possibilité d'une reconversion
01:10:49plus précoce que prévue.
01:10:51Le vin m'a permis
01:10:53de découvrir qu'il y avait un plaisir
01:10:55à manger ou à boire,
01:10:57un plaisir à se mettre à table,
01:10:59un plaisir à échanger.
01:11:01J'ai vu d'une manière différente
01:11:03le fait de s'alimenter.
01:11:05Ça m'a donné envie de reprendre mes études,
01:11:07ça m'a donné envie de voyager,
01:11:09d'aller découvrir plein de choses.
01:11:11Ça m'a aussi éloigné du fait
01:11:13que je suis encore apte
01:11:15à évoluer dans le milieu.
01:11:17Ma place dans le peloton est là.
01:11:19Je ne pense pas qu'elle va évoluer
01:11:21vers le haut.
01:11:23Soit je continue en format
01:11:25un peu mercenaire,
01:11:27puis je fais mes années et on verra
01:11:29quand ça s'arrête.
01:11:33Retraité du cyclisme à 28 ans,
01:11:35Clément Chevrier s'est lancé
01:11:37avec succès dans sa nouvelle vie.
01:11:39Après avoir créé un site internet
01:11:41de vente de vin,
01:11:43il a ouvert avec son associé deux caves
01:11:45et deux restaurants à Chambéry.
01:11:47Un troisième est en construction à Chamonix.
01:11:49Les abîmes, généralement, ça fait des vins
01:11:51avec un peu plus de souplesse, un peu moins de minéralité
01:11:53qu'après nous.
01:11:55Et du coup, dessus, un an d'élevage en fusse
01:11:57sur lit total et un an de bouteilles derrière
01:11:59avant de nous en filtrer.
01:12:03Spécialisé dans le vin naturel,
01:12:05sans filtre ni produit chimique,
01:12:07il recherche l'alchimie des saveurs
01:12:09entre le verre et l'assiette.
01:12:11Deux fois par semaine,
01:12:13il part rouler entre les massifs
01:12:15d'Ebauge et de la Chartreuse,
01:12:17guidé désormais par la recherche du plaisir.
01:12:29Lui aussi aime se dresser
01:12:31sur les pédales à flanc de montagne.
01:12:33Mais le vélo n'est pas son unique plaisir.
01:12:37Dévaler les pentes enneigées
01:12:39des Alpes françaises,
01:12:43glisser sur les vagues du Pays Basque
01:12:45ou à l'autre bout du monde
01:12:47sur le spot mythique de Théaupo en Polynésie,
01:12:51à 55 ans,
01:12:53Bichente Lizarazu peut assouvir
01:12:55sans aucune restriction
01:12:57sa passion effrénée pour le sport.
01:12:59Comme quoi,
01:13:01malvieillir après une longue carrière professionnelle
01:13:03au plus haut niveau ne constitue pas une fatalité,
01:13:05à condition de prendre soin de son corps
01:13:07et de savoir dire non,
01:13:09même à une finale de Ligue des champions.
01:13:15Sur les hauteurs
01:13:17de Saint-Jean-de-Luz,
01:13:19au Pays Basque,
01:13:21le champion du monde 1998
01:13:23a construit dans son jardin
01:13:25un dojo
01:13:27où il s'astreint
01:13:29à des routines quasi quotidiennes.
01:13:33Ça, tu vois, c'est le truc
01:13:35d'échauffement de base.
01:13:39Tu vas chercher, tu vois,
01:13:41les amplitudes.
01:13:43Pour le dos, je fais ça.
01:13:47Je vais rouler sur l'épaule.
01:13:51Je vais aller faire de la mobilité des poignets
01:13:53parce qu'on travaille hachement les poignets.
01:13:55Il faut tout va trouver la combinaison
01:13:57mobilité, souplesse
01:13:59et force.
01:14:03Le sport est vraiment important.
01:14:05C'est pour mon équilibre, en fait.
01:14:07T'imaginerais plus le pouvoir ?
01:14:09Non.
01:14:11J'aime même pas en parler.
01:14:15Une seule fois dans sa vie,
01:14:17Bichente Lizarazu a subi
01:14:19une très longue blessure.
01:14:21En 1996,
01:14:23une pub algie contractée à Bordeaux
01:14:25va saboter son arrivée
01:14:27à l'Athletic Bilbao.
01:14:29En Espagne, entre les avis
01:14:31médicaux contradictoires,
01:14:33les attentes du club et la pression qu'il s'impose
01:14:35à lui-même, l'international français
01:14:37ne s'en sort pas.
01:14:39A contre-coeur,
01:14:41il décide de se faire opérer
01:14:43sans succès.
01:14:4530 ans plus tard,
01:14:47ce souvenir le hante toujours.
01:14:49C'est une décision
01:14:51que j'ai prise un peu dans l'urgence
01:14:53et je déteste faire les trucs dans l'urgence
01:14:55et je me suis toujours dit après ça
01:14:57plus jamais je
01:14:59prendrai une décision un peu dans l'urgence
01:15:01dans le doute,
01:15:03je le ferai différemment.
01:15:05Moi, j'avais jamais été blessé,
01:15:07mon corps fonctionnait toujours,
01:15:09je pouvais faire ce que je voulais avec,
01:15:11j'appuyais dessus, ça marchait.
01:15:15Le jour où ça marche plus,
01:15:17psychologiquement, c'est très déstabilisant.
01:15:19Et j'ai été déstabilisé vraiment.
01:15:21Et là, t'es tout seul aussi ?
01:15:23Et t'es tout seul, il n'y a plus personne.
01:15:25Et ça,
01:15:27cette expérience-là, elle m'a
01:15:29beaucoup servi par la suite.
01:15:31Je n'ai pas trop envie de reparler de ça
01:15:33parce que ça me fait ressortir des choses très négatives.
01:15:35À ce point-là ?
01:15:37Oui, c'est derrière, je m'en suis super bien sorti.
01:15:39C'était chaud,
01:15:41c'était vraiment chaud
01:15:43parce qu'il y avait une Coupe du Monde en 98
01:15:45comme tu le sais, et j'ai réussi à me préparer
01:15:47juste à temps.
01:15:49En janvier 1998,
01:15:516 mois après son transfert
01:15:53au Bayern Munich,
01:15:55le Basque est enfin guéri.
01:15:59Juste à temps pour préparer la Coupe du Monde
01:16:01et entrer dans l'histoire du football français.
01:16:05Mais en mars 1999,
01:16:07le défenseur se blesse à nouveau
01:16:09lors d'un match des Bleus face à l'Ukraine.
01:16:13Une rupture du ligament croisé intérieur
01:16:15d'un genou qui doit l'éloigner
01:16:17des terrains pendant plusieurs semaines.
01:16:19Malgré des échéances sportives
01:16:21alléchantes avec son club,
01:16:23tout est immédiatement limpide
01:16:25dans sa tête.
01:16:27J'ai encore espoir de,
01:16:29si on va en finale de la Champions League,
01:16:31de pouvoir y passer.
01:16:33Mais ce qui m'importe,
01:16:35c'est de bien récupérer de mon genou
01:16:37et de pouvoir reprendre dans de bonnes conditions.
01:16:39Donc ça prendra le temps que ça prendra.
01:16:41Je ne ferai pas des folies
01:16:43pour jouer la finale de la Champions League.
01:16:453, 2, 1, allez !
01:16:47Maxi ! Maxi ! Maxi ! Maxi !
01:16:51Bixente Lizarazu ne veut surtout pas
01:16:53revivre les mêmes tensions qu'à Bilbao.
01:16:55Il convainc les dirigeants du Bayern
01:16:57de le laisser rentrer à Saint-Jean-de-Luz.
01:16:59Chez lui, le défenseur
01:17:01va pouvoir prendre soin de son genou
01:17:03et décider seul de son retour sur les terrains
01:17:05sans pression
01:17:07ni précipitation.
01:17:13Une finale de Ligue des Champions,
01:17:15même si on est champion du monde,
01:17:17c'est pas rien.
01:17:19Non, c'est pas rien, c'est clair.
01:17:21Et tu sais qu'à un moment,
01:17:23peut-être que tu peux y arriver
01:17:25si tu raccourcis les délais.
01:17:27Mais non.
01:17:29Écoute, il y a tellement
01:17:31d'exemples de joueurs
01:17:33qui ont voulu jouer cette carte-là
01:17:35et qui n'ont pas réussi.
01:17:37Il faut vraiment penser que
01:17:39tu dois le faire pour toi
01:17:41parce que...
01:17:43parce que si c'est la merde,
01:17:45il n'y a personne qui viendra t'aider.
01:17:47Donc il faut que tu penses
01:17:49à prendre le temps pour être sûr
01:17:51de revenir de façon durable.
01:17:53Il ne faut pas que tu te laisses
01:17:55à influencer
01:17:57pour aller plus vite
01:17:59et finalement aggraver une blessure.
01:18:25C'est très douloureux pour moi
01:18:27de voir cette finale
01:18:29puisque je suis en tribune
01:18:31et je suis au baillard.
01:18:33Je me dis, putain,
01:18:35je rate une finale de Ligue des Champions.
01:18:37Mais dans ma tête,
01:18:39je pensais plus
01:18:41à toutes ces années
01:18:43que j'avais à vivre
01:18:45et ça confortait mon idée
01:18:47de plus jamais me presser,
01:18:49de plus jamais subir
01:18:51une pression extérieure
01:18:53que tu peux te mettre toi-même.
01:19:23Depuis,
01:19:25son genou gauche
01:19:27ne l'a plus jamais fait souffrir.
01:19:29A 55 ans,
01:19:31Bichente Lizarazu
01:19:33met désormais tout en place
01:19:35pour que le sport demeure encore longtemps
01:19:37un point cardinal de sa vie.
01:19:39Je suis toujours très attentif
01:19:41sur ma manière de m'entraîner,
01:19:43sur l'acceptation aussi du temps qui passe
01:19:45et sur les modifications
01:19:47que je peux faire dans mes entraînements
01:19:49où je fais beaucoup plus de vélo qu'avant
01:19:51parce que c'est un sport qui est durable.
01:19:53Je fais beaucoup d'étirements,
01:19:55beaucoup de yoga,
01:19:57je fais de la préparation physique,
01:19:59travail musculaire,
01:20:01parce qu'en vieillissant,
01:20:03tu perds de la force.
01:20:05Donc j'ai une réflexion,
01:20:07si tu veux, qui est globale
01:20:09et qui est durable
01:20:11pour essayer de vieillir le mieux possible
01:20:13et essayer d'être capable
01:20:15de continuer à faire du sport
01:20:17le plus longtemps possible
01:20:19en étant équilibré et apaisé.
01:20:49Chut, vacances, vacances !
01:21:19Relâchement, le jeu c'est lui va forcer,
01:21:21tu pars avec lui pour la mener ailleurs.
01:21:23Merci Max.
01:21:25J'aime bien l'esprit de club,
01:21:27vestiaire, transpirer ensemble.
01:21:29Il y a tous les gabarits.
01:21:31Moi je vais en faire un dernier.
01:21:39Les athlètes de haut niveau
01:21:41entretiennent avec leur corps
01:21:43une relation complexe
01:21:45et parfois tourmentée.
01:21:47Pour un combat de plus,
01:21:49parfois le combat de trop,
01:21:51ils leur arrivent de le maltraiter
01:21:53pour quelques heures
01:21:55ou pour toujours.
01:22:01Des années plus tard,
01:22:03leurs mots,
01:22:05leurs regards et leurs visages
01:22:07racontent combien ils conservent malgré tout
01:22:09une passion effrénée pour le sport.
01:22:17Les athlètes de haut niveau
01:22:19sont en train d'évoluer
01:22:21et de s'entraîner.
01:22:23Ils sont en train d'évoluer
01:22:25et de s'entraîner.
01:22:27Ils sont en train d'évoluer
01:22:29et de s'entraîner.
01:22:31Ils sont en train d'évoluer
01:22:33et de s'entraîner.
01:22:35Ils sont en train d'évoluer
01:22:37et de s'entraîner.
01:22:39Ils sont en train d'évoluer
01:22:41et de s'entraîner.
01:22:43Ils sont en train d'évoluer
01:22:45et de s'entraîner.