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00:00France Info Soir, l'invité, Agathe Lambret.
00:04Bonsoir Sébastien Chenet.
00:05Bonsoir.
00:06Vous êtes député du Nord, vice-président du Rassemblement National.
00:09Je vais vous lire ces mots du ministre des Affaires étrangères français.
00:12La violence aveugle et le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière.
00:19Cela doit cesser.
00:20C'était ce matin sur France Inter, Jean-Noël Barraud qui fustigeait la politique israélienne.
00:26Êtes-vous, au RN, totalement insensible au sort des Palestiniens ?
00:29Non, absolument pas.
00:31Et d'ailleurs, je note que Marine Le Pen, il y a déjà fort longtemps, avait dit qu'il était nécessaire de permettre à l'aide humanitaire d'accéder évidemment à Gaza.
00:38Elle avait même, de mémoire, je crois, dit qu'un certain nombre de pays frontaliers, comme l'Égypte, pouvaient accueillir éventuellement des civils réfugiés.
00:48Car il faut évidemment avoir cette pensée pour les civils.
00:51Donc vous condamnez sur ce point la politique du gouvernement israélien ?
00:54L'idée que l'aide humanitaire ne puisse pas accéder, oui.
00:56Oui, nous, on considère que l'aide humanitaire, que l'aide pour soutenir des civils, elle doit pouvoir aller jusqu'à Gaza.
01:04Je crois d'ailleurs qu'un couloir d'aide humanitaire a été ouvert en tous les cas par les Israéliens.
01:09Il y a besoin de 500 camions, il y en a une poignée qui a réussi à rentrer.
01:13D'accord, mais donc ça voilà, nous pensons qu'effectivement l'aide humanitaire, elle doit être prioritaire, ça c'est nécessaire.
01:20Benjamin Netanyahou d'ailleurs a autorisé ses camions à rentrer parce que, dit-il, il faut empêcher la famine pour des raisons pratiques et diplomatiques.
01:27C'est audible ce genre d'argument ?
01:28Écoutez, ce sont les siens en tous les cas, ce sont les siens.
01:31Moi, je considère que l'aide humanitaire, elle n'est pas là pour des raisons pratiques, elle est là, comme son nom l'indique, pour sauver des vies
01:37et pour permettre à des gens, des civils, qui sont utilisés souvent par le Hamas comme des boucliers humains.
01:43Car je n'oublie pas que ce conflit existe parce qu'Israël a été attaquée, parce qu'elle a face à elle des gens qui veulent sa mort,
01:53qui veulent son extermination, et qu'Israël a payé un lourd tribut et qu'Israël se défend face au Hamas.
01:59Alors ça, personne ne le nie, mais...
02:01Si, si, si, il y a des gens qui le nient.
02:02En tout cas, pas ici.
02:03Des gens qui le nient, la LFI par exemple le nie.
02:04Pas ici. En tout cas, Israël veut prendre le contrôle total de la bande de Gaza aujourd'hui, en déplaçant notamment la population,
02:14prendre le contrôle total de la bande de Gaza, affamer ses habitants.
02:19Vous trouvez que c'est de la légitime défense ?
02:20Moi, je considère, si vous voulez...
02:22Encore aujourd'hui ?
02:22Non, mais je considère que, évidemment, s'en prendre aux civils n'est pas la solution,
02:26mais je pense que c'est d'abord le Hamas qui utilise les civils et qui les met dans ces situations-là.
02:31Et tant qu'il y aura le Hamas, la situation sera bloquée.
02:34Mais Israël ne peut pas vivre à côté d'un État qui pourrait être un État terroriste.
02:38Raison pour laquelle, nous, nous ne considérons pas que la reconnaissance de la Palestine, aujourd'hui, soit pertinente.
02:45Vous êtes contre la reconnaissance d'un État palestinien ?
02:47Aujourd'hui, oui, parce qu'elle est adossée au Hamas, parce qu'elle serait un État adossé à des terroristes.
02:52À terme, il faudra deux États.
02:53On a toujours été pour deux États.
02:54Ça reste notre ligne de conduite.
02:58Mais aujourd'hui, un État palestinien, ce serait un État adossé au Hamas, ce qui est évidemment inacceptable.
03:05Ce n'est pas un blanc-seing pour le gouvernement israélien ?
03:08Je vous pose toutes ces questions parce qu'Emmanuel Macron, sur TF1, mardi dernier, a notamment parlé de honte à propos de la politique israélienne.
03:15Et Marine Le Pen lui a répondu que ses propos étaient indignes.
03:19« Israël fait ce qu'il peut dans une situation qui est extrêmement difficile », a dit Marine Le Pen.
03:24Marine Le Pen qui parle de propos indignes.
03:27Jusqu'où vous allez aller dans le soutien au gouvernement israélien ?
03:29Marine Le Pen a raison.
03:30Moi, je me souviens, Yael Bronpivet, la présidente de l'Assemblée nationale, disait « Nous avons un soutien inconditionnel à Israël ».
03:36Nous, nous n'avons jamais dit cela.
03:37Nous avons dit qu'il n'y a pas d'État pour lequel nous donnons un soutien inconditionnel.
03:41Donc, il y a des conditions à notre soutien.
03:44Et la condition, c'est d'abord qu'Israël est un État ami.
03:46Il faut le soutenir. Israël est un État qui a été agressé.
03:50Israël est un État qui est menacé dans sa sécurité, dans sa survie même.
03:55Et les propos d'Emmanuel Macron sont inamicaux vis-à-vis d'un État qui a besoin de soutien.
04:01Donc, il y a la politique de Benjamin Netanyahou.
04:03On n'est pas obligé d'y souscrire.
04:05Moi, je vous ai expliqué qu'effectivement, sur l'aide humanitaire, sur les civils, nous pensons qu'il faut aider.
04:10Et nous avons fait des propositions.
04:11Est-ce qu'il faut rappeler l'ambassadeur ? Est-ce qu'il faut rompre les accords d'association avec Israël ?
04:15Mais non, nous n'avons pas à rompre des accords avec Israël.
04:19Israël est un État qui se défend.
04:21Nous avons des intérêts aussi économiques, qu'a rappelé d'ailleurs Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères, avec Israël.
04:27Donc, soutenons Israël jusqu'à ce que sa sécurité soit garantie.
04:31Soutenons Israël et le peuple israélien.
04:34Permettons à l'aide humanitaire d'arriver jusqu'à Gaza.
04:36Travaillons dans le sens de deux États à terme.
04:39Et soutenons le fait d'éradiquer le Hamas, qui est le verrou qui empêche toute possibilité pour Israël de vivre en sécurité.
04:45Mais sans faire pression sur Israël, donc ?
04:47Non, mais la diplomatie est une pression.
04:49Vous pensez que c'est la réponse ?
04:51Sébastien Chenu, l'élection de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, ça ne fait pas vraiment vos affaires au RN, non ?
04:56Vous savez, Bruno Retailleau, il parle comme nous, mais il vote comme eux et il agit comme eux.
05:02Alors, c'est bien le problème.
05:03C'est que Bruno Retailleau, quand je dis comme eux, c'est comme les macronistes.
05:07Et il vote pour eux, c'est-à-dire qu'il a voté, notamment, les Républicains ont voté pour des candidats de gauche face aux candidats du RN, aux législatives.
05:15C'est toute l'ambiguïté de M. Retailleau.
05:17Et M. Retailleau ne s'en sortira pas, car il a des convictions.
05:20Et je crois que c'est pour ça, d'ailleurs, qu'il a été élu, parce que les électeurs des Républicains ont donné la possibilité à quelqu'un qui avait des convictions par rapport à Laurent Wauquiez,
05:28qui n'a pas beaucoup de convictions, de porter leur valeur.
05:32Mais derrière, il est bloqué.
05:32Vous dites qu'il vote comme eux, Sébastien Chenu, vous dites qu'il vote comme eux, mais ceux qui votent pour vous...
05:36Ils votent comme eux, ils votent pour eux, les deux.
05:38...se félicitent, en tout cas, de son élection.
05:40Un sondage Cluster 17 pour le point.
05:4243% des Français sont satisfaits, l'élection du ministre de l'Intérieur à la tête des Républicains.
05:46Et chez ces Français, 72% des sondés ont voté pour la liste RN aux Européennes, et 72% se disent satisfaits.
05:56Mais c'est normal, il parle comme le Rassemblement National, mais il ne peut pas avoir de résultat,
06:01parce qu'il est bloqué, et il le sait, et c'est là où il est cynique, et c'est là où, en réalité, son exercice aura des limites.
06:07C'est que, et d'ailleurs on le voit, sur tous les dossiers, Bruno Taillon est en échec.
06:10Aide médicale d'État, sortie scolaire voilée, dialogue, réponse graduée avec l'Algérie, au QTF, sur tout ça, il n'y a aucun résultat.
06:20L'immigration, totalement incontrôlée, les régularisations, tout ça, les droits d'asile qui n'ont jamais été aussi importants.
06:29Alors, pourtant, Éric Ciotti qui vous a rejoint appelle Bruno Rotaillot à vous rejoindre.
06:32Mais parce qu'il parle comme nous qui n'a rien à faire dans ce gouvernement.
06:34Pourquoi ? Parce qu'en fait, ce gouvernement le prive des leviers d'action.
06:39C'est-à-dire que quand vous êtes coincé d'un côté par Gabriel Attal et son groupe de socialistes macronistes,
06:44de l'autre côté par Éric Lombard et Elisabeth Borne, et puis par Emmanuel Macron au-dessus,
06:48vous ne pouvez pas agir, donc vous pouvez parler.
06:50Donc Bruno Rotaillot, il parle, il parle, et pendant ce temps-là, la situation pour les Français se dégrade.
06:57Bon, je dis à Bruno Rotaillot, il n'a rien à faire dans un gouvernement pareil.
07:00Il ferait mieux de donner un coup de main au Rassemblement National,
07:02qui a toujours eu les bonnes analyses et les bonnes propositions,
07:05plutôt que de perdre son temps.
07:07Vous l'avez dit directement ?
07:08Et essouffler les Français.
07:10Je lui dis ce soir, Bruno Rotaillot, vous n'avez rien à faire.
07:13Vos électeurs d'ailleurs seraient probablement plus heureux de vous voir donner un coup de main à Marine Le Pen.
07:17Quant au Rassemblement National, ce n'est pas un peu trop deux candidats pour un seul parti ?
07:21Il n'y aura qu'un candidat, vous le savez bien.
07:23Pour l'instant, il y en a deux, Marine Le Pen et Jordan Bardella.
07:25Non, il y a Marine Le Pen qui est la candidate au présidentiel.
07:27Jordan se prépare pour Matignon.
07:29Et puis si la justice venait par une décision qui aurait une coloration politique à priver Marine Le Pen de façon totalement injuste et antidémocratique de sa rencontre avec les Français,
07:39nos idées seraient portées par le président de notre parti politique.
07:42Donc il n'y a pas deux candidats, il y a une candidate qui se prépare.
07:45Et puis si elle ne pouvait pas aller jusqu'au bout, le président de notre parti prendrait la relève.
07:50Donc il a juste dit une évidence, Jordan Bardella, quand il a dit qu'il serait candidat si jamais Marine Le Pen était empêchée ?
07:56Oui, je crois qu'il a dit cette évidence avec l'approbation de Marine Le Pen.
08:00Mais il n'y a pas un risque à laisser s'installer cette double candidature d'un effacement progressif de Marine Le Pen ?
08:07Regardez dans les sondages, par exemple, Jordan Bardella fait aussi bien que Marine Le Pen, voire mieux.
08:12Et il y a même un sondage dans lequel c'est essentiellement la candidature de Jordan Bardella qui est testée sur un échantillon beaucoup plus large que Marine Le Pen.
08:19Il y a un point ou deux de différence.
08:20C'était un sondage IFOP, elle n'a pas apprécié, non ?
08:24Non, mais il y a un point ou deux de différence.
08:25Non, mais si il y a un danger, il est pour nos adversaires.
08:28Un point ou deux de différence en faveur de Marine Le Pen ?
08:29Dans le sondage auquel vous faites allusion, on est dans la marge d'erreur en réalité.
08:33On voit bien qu'il y a un bloc rassemblement national fort qui, que ce soit Marine Le Pen ou Jordan Bardella au premier tour,
08:39se rangera derrière la candidature de celui qui portera nos couleurs.
08:42En parlant d'élection, Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen, a renoncé à se présenter au municipal.
08:49Vous ne vouliez pas qu'elle représente le RN à Paris ?
08:52Non, on a déjà un candidat, c'est Thierry Mariani, donc c'est un peu tard.
08:56Mais vous auriez pu lui faire une place ?
08:58Oui, on aurait pu, mais on a Thierry Mariani qui a été désigné, qui mène le combat, qui connaît bien Paris, qui a été ministre,
09:04qui a les atouts pour mener le combat.
09:07Marion Maréchal peut être utile autrement.
09:09Il y a beaucoup de choses à faire quand on veut gagner le pouvoir, faire basculer une ville comme Paris.
09:15On peut se rendre utile de mille et une façons, mais nous on a déjà notre candidat.
09:18C'est quoi la philosophie ? C'est qui a trahi une fois, il trahira deux fois ?
09:21Non, je ne porte pas de jugement de valeur.
09:24Je pense qu'on a un candidat, on l'a désigné, pourquoi voulez-vous qu'on change nos plans
09:26et qu'on empêche ce candidat qui est à la tête d'une super fédération avec des hommes et des femmes mobilisés ?
09:33Peut-être parce qu'elle est beaucoup plus populaire que lui ?
09:35Mais ce n'est pas une élection de popularité.
09:37Les élections municipales, d'ailleurs, comme n'importe quelle élection.
09:40Sinon Simone Veil ou sinon l'abbé Pierre auraient pu être président de la République.
09:43On voit ce que ça donnait, la popularité de l'abbé Pierre.
09:45Je ne suis pas sûre qu'elle apprécie la comparaison.
09:47Ce n'est pas une histoire de popularité, c'est une histoire de crédibilité.
09:51Thierry Mariani a cette crédibilité, je crois, pour dessiner un avenir à Paris.
09:56Sébastien Chenu, demain, un conseil de défense sera présenté à un rapport sur les frères musulmans et l'islamisme politique.
10:01Un rapport qui décrit l'ingérence, les méthodes des frères musulmans en France.
10:05Selon le Figaro qui publie des extraits, le texte estime que 7% des 2800 lieux de culte musulmans répertoriés en France sont proches des frères musulmans.
10:13Et selon Bruno Retailleau, ce rapport indique une menace très claire vis-à-vis de la République, une menace sur la cohésion nationale.
10:21Que peut, que doit faire le gouvernement selon vous ?
10:24Quelle découverte !
10:25Ça fait des années qu'en Rassemblement National et que Marine Le Pen, à l'Assemblée Nationale, dont on est élue depuis 2017,
10:29nous disons quelle est la menace des frères musulmans ?
10:32Ça fait des années que la chercheuse Florence Bergeau-Blacler, qui n'est pas au Rassemblement National, explique le danger.
10:37Ça fait des années que, moi-même, en tant qu'élu du Nord, je me suis colté l'imam Iqusen et les frères musulmans dans notre département.
10:44Ça fait des années que Xavier Bertrand a subventionné le lycée Averroès.
10:47Et aujourd'hui, tous ces gens font mine d'ouvrir les yeux.
10:50Ce qu'il faut, c'est interdire l'idéologie des frères musulmans dans notre pays.
10:54On commence par ça.
10:55Mais on peut interdire une idéologie ?
10:56Oui, regardez, le nazisme.
10:58Heureusement, bien heureusement, est interdit.
11:01C'est-à-dire que sa définition, son idéologie, ses signes caractéristiques sont interdits.
11:05Vous n'avez pas le droit de vous balader avec une croix gammée.
11:07Vous n'avez pas le droit de vous revendiquer comme nazi.
11:09Il y a déjà des lois en France.
11:11Oui, l'islamisme, c'est le nouveau nazisme.
11:13Donc, de la même façon qu'on sait interdire le nazisme, on doit savoir interdire l'islamisme,
11:20que je ne confonds pas avec l'islam.
11:23Et qu'est-ce qu'il faut prendre comme mesure concrètement ?
11:26Est-ce que certains, par exemple, Laurent Wauquiez dit qu'il faudrait classer les frères musulmans comme organisation terroriste ?
11:31Il faut les interdire.
11:31D'autres disent que ce n'est pas possible.
11:32Il faut les interdire.
11:33Ceux qui se revendiquent des frères musulmans doivent être interdits dans notre pays.
11:37Souvenons-nous, même Nathalie Kosciusko-Morizet, qui n'était pas un exemple d'une droite la plus raide,
11:42était pour l'interdiction, elle, du salafisme.
11:44Il y a quelques années, on sait tout ça.
11:47Le rapport qui est sorti ne nous montre que des choses que nous connaissons.
11:51Il faut faire fermer les lieux de culte qui sont tenus par les frères musulmans,
11:55faire les enquêtes administratives et financières sur le financement d'un certain nombre de ces lieux de culte.
11:59Par exemple, les associations, un certain nombre d'associations qui sont subventionnées.
12:04Il faut faire la lumière là-dessus, couper les robinets de tout ça.
12:06Merci beaucoup Sébastien Chenu, député du Nord, vice-président du Rassemblement National,
12:10d'avoir répondu aux questions de France Info.
12:12Et merci Agathe Lambré.
12:13On se retrouve à 20h pour les informés.