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  • 19/05/2025
À 9h20, le comédien François-Xavier Demaison est l'invité de Léa Salamé, à l'occasion de la saison 2 de la série "Le Négociateur" qui démarre ce soir à 21h10 sur TF1. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-lundi-19-mai-2025-2408739

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Transcription
00:00Elia, ce matin vous recevez un comédien.
00:02Bonjour François-Xavier Demaison.
00:04Bonjour.
00:04Et merci d'être avec nous ce matin.
00:06Si vous étiez un livre, un auteur de théâtre et un vin,
00:10vous seriez qui, vous seriez quoi ?
00:12J'ai obligé, votre passion pour le vin.
00:15Alors un auteur, un livre, ce serait Martin Eden de Jack London.
00:20Très belle métaphore de la création artistique,
00:23du parcours d'un homme comme ça.
00:25C'est un livre qui m'a beaucoup marqué.
00:27Un auteur de théâtre.
00:29Ce sont deux auteurs, Mathieu Delaporte et Alexandre Delapattelière.
00:33Voilà les auteurs du prénom, avec qui j'avais fait Par le bout du nez,
00:36avec François Berléand.
00:37Et voilà, il n'est pas exclu qu'on se retrouve dans les...
00:41C'est une annonce ?
00:42Non, non, non, pas encore.
00:43Mais en tout cas, ce sont des gens que j'aime beaucoup, vraiment.
00:45Des auteurs que j'admire beaucoup.
00:46Et un vin, lequel ?
00:48Alors un vin, question surprenante.
00:49Le passionné de vin, qui fabrique du vin, qui a ses vignes, qui a...
00:53Un vin du Roussillon.
00:54Un vin du Roussillon, c'est la région de ma femme.
00:57Il y a l'accent chantant, Anaïs.
00:59Je dis souvent, je t'aime en amour, j'ai souvent l'impression de coucher avec Francis Cabrel.
01:03Et voilà, un vin du Roussillon.
01:06J'aime cette région et j'aime les gens qui y vivent.
01:10Vous couchez avec Francis Cabrel.
01:13Sur la moustache.
01:14Dans la vie, François-Xavier Demaison, êtes-vous un bon négociateur ?
01:21Je crois que j'ai de l'empathie, en tout cas.
01:24Je crois que je me mets souvent à la place des autres.
01:27Il faut avoir de l'empathie pour être un bon négociateur ?
01:29Je crois, c'est la qualité première.
01:31Le négociateur, c'est le titre de la nouvelle série événement TF1, réalisée par Yael Berdugo, que vous incarnez.
01:36La saison 2 débarque ce soir, après une saison 1 qui avait très bien marché.
01:40Vous êtes donc un ancien négociateur du GIGN qui est embauché au RAID.
01:44Et votre job, c'est négocier la libération d'otages dans des prises d'otages à haut risque, pardon,
01:49qui vont s'enchaîner dans des haras, dans un cirque, dans un musée ou dans un escape game.
01:54Alors, quelles sont les bonnes qualités ?
01:56Vous parlez de l'empathie.
01:56Quelles sont les bonnes qualités pour être un bon négociateur ?
02:00Oui, je crois qu'il faut savoir se mettre à la place de l'autre.
02:02C'est Jacques Brel qui disait « j'ai mal aux autres ».
02:05Je crois que c'est important de pouvoir comprendre pourquoi les gens sont arrivés là.
02:10Dans notre série...
02:11Pourquoi les gens en arrivent à prendre d'otages les autres gens ?
02:13C'est ça, exactement.
02:14Le but du négociateur, c'est de libérer les otages.
02:16Mais il doit comprendre aussi pourquoi nos preneurs d'otages ont basculé.
02:20Et c'est ça qui est bien dans cette série, c'est que souvent, ces preneurs d'otages sont des gens qui...
02:25Pour qui, justement, on a cette empathie, on a envie qu'ils s'en sortent.
02:27Ce sont des gens qui sont surendettés, ce sont des gens qui ont des problèmes de couple, de harcèlement.
02:32Donc ce sont des problématiques assez...
02:33Vous parlez des « preneurs d'otages » entre mille guillemets gentils.
02:37Voilà, dans notre série.
02:39Il y a des méchants qui sont derrière, mais c'est vrai qu'il a tendance à voler au secours des otages et des preneurs d'otages aussi.
02:46Vous dites que c'est un personnage que vous adorez jouer.
02:48Vous aimez ses valeurs, vous aimez ce qu'il incarne, ce personnage-là.
02:52Oui, parce qu'il y a ce côté thriller, il y a ce côté polar, mais il y a aussi le côté comédie avec la famille.
02:57En fait, il a trois filles, deux, trois femmes différentes.
02:58Où il n'est pas du tout négocié.
03:00Là, il se fait négocier.
03:02Il a une ado, complètement, qui le mène par le bout du nez.
03:06Il y a ce côté thriller, polar, et il y a aussi ce côté comédie.
03:10Et je pense que c'est ce que les gens ont aimé en première saison.
03:13Et puis, il y a les cascades.
03:14J'ai vu que vous faisiez vous-même les cascades, vous vous présentez comme le Tom Cruise sous cortisone.
03:19Oui, ou un Bruce Willis qui ferait la rétention d'eau.
03:22Quand Bruce Willis met son Marcel, on l'a appelé John McLean.
03:28Moi, quand j'ai mis un Marcel, on m'a appelé Marcel.
03:30Voilà, c'est la différence.
03:31Mais en tout cas, oui, c'est un rôle qui me...
03:34Les cascades, merci d'insister sur cet aspect physique du rôle.
03:38J'ai subi une préparation extrêmement tendue au niveau physique, effectivement.
03:43Non, c'est vrai que j'ai voulu faire mes cascades.
03:45Bon, pas toutes, mais bon, ce n'est pas non plus Belmondo qui s'accroche à un hélicoptère.
03:50Dans la vraie vie, avec vos deux filles de 17 et de 2 ans, c'est vous le négociateur ou c'est elle ?
03:56Écoutez, j'ai... Bon, c'est deux salles de ambiance.
03:59Ce n'est pas vraiment les mêmes problématiques.
04:01L'ado, elle a une... Je ne négocie pas grand-chose pour le coup.
04:04Elle a une répartie à toute épreuve.
04:06Pour vous dire, la semaine dernière, je lui ai dit, on paye des cours de maths, il n'y a aucun résultat.
04:10Elle m'a répondu, on paye des cours de gym, il n'y a aucun résultat.
04:13Voilà.
04:15Je pense qu'elle est prête à négocier en tout cas.
04:19Cette série que vous incarnez, vous la coproduisez aussi, François-Xavier Demaison,
04:23comme beaucoup de vos projets cinéma, télé depuis 10 ans.
04:26Vous êtes aussi producteur.
04:28Pourquoi ? Est-ce pour garder la main sur le projet éditorial ?
04:33Est-ce en souvenir de votre première vie ?
04:36Je ne sais pas si beaucoup d'éditeurs savent que vous avez été dans une première vie, trader, avocat fiscaliste, etc.
04:41Oui, j'étais fiscaliste.
04:42Un genre sérieux ?
04:43Oui, oui, effectivement, j'ai fait des études.
04:46J'ai fait Sciences Po à Paris et puis je suis allé faire le fiscaliste à Paris, à New York.
04:51Est-ce que ce sont des restes de mon ancienne vie ? Peut-être.
04:55En tout cas, oui, l'empreinte éditoriale, c'est important pour moi.
04:57C'est-à-dire ?
04:58C'est-à-dire que sur le négociateur, par exemple, je coproduis avec Alexandre Ramiel.
05:03Il y a cette... Oui, c'est vrai que dans les rendez-vous importants, le choix des problématiques, des acteurs...
05:10Moi, ça me permet d'avoir des projets qui me ressemblent.
05:13Et je trouve que c'est important.
05:14Depuis 10 ans, je coproduis à peu près tout ce que je fais.
05:16Que ce soit Quadra, des documentaires pour le cinéma, des films.
05:20C'est très important pour moi d'avoir cette dimension.
05:21Vous aimez avoir la main et quand vous allez négocier avec les chaînes ou avec les distributeurs ou avec les autres producteurs,
05:26au moins vous dites que c'est comme ça et c'est moi qui décide. Je ne suis pas que comédien.
05:30Ce sont des projets incarnés.
05:31Et je crois que les gens finissent par le ressentir.
05:33Oui, exactement.
05:35Cette première vie que vous avez eue, vous avez hésité.
05:38Vous étiez jeune étudiant, vos parents sont avocats, ils voulaient absolument un diplôme.
05:43Et gamin, vous hésitez entre être comédien ou faire comme vos parents, être avocat, être quelqu'un de sérieux.
05:50Vous allez faire les deux, en fait.
05:51Vous allez faire Sciences Po, vous allez faire du droit et Sciences Po, tout en faisant le cours Florent en classe libre.
05:58En classe libre, c'est ça.
06:00Et vous n'avez pas osé.
06:01En fait, vous n'avez pas osé à 18-20 ans franchir le pas, c'est ça ?
06:06A l'époque, je n'ai pas osé.
06:07Effectivement, j'ai voulu rester dans le cadre.
06:11Et puis très vite, cette passion m'a rattrapé.
06:14Enfin, très vite, vous avez quand même été...
06:16Oui, 6 ans.
06:17J'ai été 6 ans dans un bureau.
06:19Je pensais qu'être adulte, c'était avoir des horaires de bureau.
06:21Oui, à Paris, puis à New York.
06:23Vous vous êtes dit, je ne suis pas heureux, donc essayons d'aller voir ailleurs.
06:26Oui, changement de prêt, réjouis le veau.
06:27C'est une vieille expression que disait ma grand-mère, que je trouve très juste.
06:32Et pas du tout, en fait.
06:33Vous avez changé de prêt, mais ça n'allait pas non plus.
06:35Ça n'allait pas non plus.
06:36Je ruminais, pour rester dans la métaphore bovine.
06:39Effectivement, j'ai compris que je ne voulais plus perdre ma vie à la gagner, que la vie
06:44était trop courte.
06:45Pour ça, la vie était courte mais large, et qu'elle m'offrait cette possibilité peut-être.
06:49Vous dites souvent ça, la vie est courte mais large.
06:51Qu'est-ce que ça veut dire ?
06:52Ça veut dire qu'effectivement, je crois que tout le monde est d'accord pour se dire
06:57qu'on est ici pour une durée quand même limitée, mais qu'on peut en faire beaucoup
07:00de choses.
07:01C'est pour ça que j'aime...
07:02Mes amis m'appellent Formule Tapas, et je pense que ce n'est pas uniquement parce que
07:05je suis très gourmand.
07:06Mais oui, je dirige un théâtre, le Théâtre de l'œuvre à Paris.
07:09Je produis mes projets, je fais du vin dans le Roussillon.
07:13Vous êtes boulimique, quoi ?
07:14Un peu, un peu.
07:15C'est quoi ? C'est la peur du vide ?
07:16Peut-être.
07:18En tout cas, j'ai envie de profiter de toutes les possibilités que peut m'offrir l'existence.
07:23Donc, à ce moment-là, vous êtes avocat fiscaliste, vous avez la vingtaine, vous
07:27êtes à New York, et il se passe ça.
07:30Alors, nous interrompons le cours de ce journal pour nous rendre directement à New York
07:33où, vous l'avez vu, un terrible accident d'avion vient de se produire en plein centre
07:37de New York.
07:37Un avion s'est encastré dans une des tours du World Trade Center.
07:40On rejoint tout de suite notre correspondant permanent, Ulysse Gosset.
07:43Ulysse, avez-vous des précisions sur ce terrible accident ?
07:47Bon, ben là, vous êtes en dessous du World Trade Center.
07:51Vous êtes à Manhattan quand des avions rentrent dans les tours jumelles.
07:54Et ça, ça va être le grand événement, le grand déclic de votre vie, le choc cathartique.
07:58Oui, qui me fait mesurer la fragilité de l'existence.
08:01Et que, effectivement, c'est un accélérateur.
08:04Je crois qu'on a tous des moments dans la vie où on comprend qu'on se projette.
08:10On se dit, où est-ce que je serai dans dix ans ? Où est-ce que je veux être dans dix ans ?
08:13Et ça peut être une maladie, ça peut être une séparation, un licenciement.
08:18Il y a plein de chocs comme ça qui nous font accélérer le processus, oui.
08:22Alors, oui et non.
08:24Parce que vous disiez ça, je vous ai écouté dans ce podcast très bien, les lueurs.
08:28Vous disiez, on a tous dans la vie des 11 septembre, on va perdre quelqu'un, on va faire un burn-out,
08:32on va avoir une rupture amoureuse.
08:33Et c'est des moments où on peut changer notre vie.
08:36Où, en tout cas, on se demande, est-ce que je continue ou est-ce que je décide de changer des choses ou pas ?
08:40Est-ce que c'est possible ou pas ?
08:42Vous dites, c'est possible si on ne passe pas trop de temps à réfléchir, en fait.
08:48C'est-à-dire qu'il faut switcher assez vite, il faut agir assez vite.
08:50Je crois qu'entre le moment où on a pris cette prise de conscience et où le moment où on agit,
08:54il faut que ce soit extrêmement réduit, ce temps-là.
08:57Sinon, on rumine, on aigri, on se consume de l'intérieur.
09:01Il y a beaucoup de gens qui rêvent de changer de vie et qui ne le font pas.
09:05Ils disent, j'y arrive pas.
09:07Oui, à l'époque, moi, je n'avais pas d'enfant, j'étais plus libre.
09:10Donc, sans doute que ma marge de manœuvre était plus grande.
09:14Mais je n'aurais pas voulu avoir ce regret éternel de passer à côté de ma vie.
09:19Et aujourd'hui, aucun regret ?
09:20Quand vous regardez, il n'y a aucune fois où vous vous dites, finalement, j'étais mieux dans ce jour ?
09:24Non, pas du tout.
09:25Pas du tout. Je ne regrette pas ces années-là, mais je ne les regrette pas non plus.
09:29Donc, vous vous lancez dans le One Man Show.
09:31Vous racontez justement votre histoire dans un spectacle qui va cartonner.
09:34Puis, les premiers rôles arrivent.
09:36Et ça va assez vite.
09:38Ça va assez vite, quand même.
09:40On dit qu'on met cinq ans à réussir du jour au lendemain.
09:42Mais bon, voilà, je ne suis pas arrivé avec mes valises direction le casino de Paris.
09:45Ça a été quand même des années de galère.
09:47Ça a été des années de galère.
09:49Mais, et puis, il y a eu ce rôle qui a été quand même, il y a eu un avant, un après.
09:53Le rôle de Coluche dans le film d'Antoine de Cône.
09:57Et là, vous êtes nommé pour les Césars.
10:01Il y a eu une accélération ?
10:03Ah oui, oui, fulgurante.
10:04Fulgurante.
10:05En 2004, je suis dans un bureau.
10:06En 2008, je suis nommé au César du meilleur acteur.
10:09C'est quand même assez rapide.
10:12Et il y a eu la rencontre avec Samuel Lebihan aussi, qui m'a produit.
10:17Bon, il y a eu des théâtres vides.
10:18Je me souviens de soir où je rentrais dans le métro.
10:21Dans le wagon du métro, il y avait tous mes spectateurs qui me faisaient comme ça.
10:24Bravo !
10:25Ça, ce n'était pas la victoire, quand même.
10:28Et puis, progressivement, les théâtres se sont remplis.
10:30Et puis, ce rôle de Coluche qui a été un accélérateur incroyable.
10:33qui m'a, oui, propulsé.
10:34J'ai enchaîné une quarantaine de films ensuite.
10:36Coluche, on va l'écouter dans un de ses sketchs quand il parle des hommes politiques.
10:40Les hommes politiques sont marrants.
10:42Encore que je ne pense pas qu'ils nous feront un jour autant marrer qu'ils nous emmerdent.
10:47Alors, on se dit, oh, mais hommes politiques, je fais pour les sommers en même temps.
10:56Les hommes politiques, ça doit être un métier difficile, hommes politiques.
11:01C'est pas vrai !
11:04Les études, c'est très simple.
11:06Les études, c'est cinq ans de droit, tout le reste de travers.
11:11C'est pas compliqué !
11:13Vous êtes d'accord avec lui ?
11:14Les études, c'est cinq ans de droit et tout le reste de travers.
11:16Je l'avais joué au gymnase, ce sketch.
11:19C'était dingue.
11:21Je devais faire les sketchs et les chansons de Coluche.
11:23J'avais derrière moi les musiciens de Coluche.
11:25Ramon Pippin, Laurent de Gaspéry, Gérard Prévost d'Ilapliure, le fameux Gérard du sketch de Coluche.
11:32Et ils étaient derrière moi.
11:33Moi, j'étais en salopette devant 600 figurants qui étaient vraiment des fans absolus de Coluche.
11:39C'était un saut dans le vide incroyable, ce film.
11:40Quand j'y pense, il y avait une forme d'inconscience.
11:43J'ai pris 12 kilos en trois mois.
11:45Bon, ça, c'est très facile.
11:46Oui, pour vous, oui.
11:48Pour nous tous ici autour de cette table.
11:50En tout cas, les trois personnes.
11:51Moi, c'est déjà fait.
11:52Ensuite, il a fallu que je les reperde.
11:54Mais ça a été une aventure incroyable.
11:57C'était des moments fous.
11:59Les hommes politiques, la politique en général, l'ex-Science-Po que vous êtes,
12:03ça l'intéresse ou vous avez débranché de l'actualité ?
12:07Non, ça m'intéresse.
12:08Ça m'intéresse d'en parler.
12:10Ça m'intéresse de regarder.
12:12Ça m'angoisse, parfois aussi.
12:15Non, je reste connecté.
12:16Mais voilà, c'est dans le sens magazine du terme.
12:21Je ne suis pas dans le quotidien, dans la chronique.
12:23Mes personnages dans mes spectacles, ils croquaient des tendances, des personnages,
12:29comme un peu modestement les caractères de la bruyère.
12:32Mais vous voyez, je ne fais pas de chronique quotidienne.
12:34Et vous n'êtes pas dans la fatigue informationnelle comme beaucoup de gens qui couper la radio, couper la télé, etc., qui ne veulent plus entendre quelque chose ?
12:42Non, non, non, plus.
12:43Non, non, j'écoute votre matinale, d'ailleurs.
12:47Et je regarde les chaînes de neuf, ça m'arrive, oui, tout à fait.
12:49Vous restez connecté.
12:50Le théâtre, vous avez acheté un théâtre, le théâtre de l'œuvre.
12:53Est-ce que c'est dur de diriger un théâtre aujourd'hui, en 2025 ?
12:56Écoutez, c'est une belle aventure, en tout cas.
13:00Finalement, derrière tous ces projets, toute cette boulimie, moi, j'y vois plutôt l'envie de faire des choses collectivement,
13:05d'entreprendre des aventures collectives.
13:08Et le théâtre de l'œuvre, c'est une aventure collective avec Benoît Lavigne, Kim Poignant, depuis dix ans maintenant.
13:13C'est vrai que, voilà, c'est extraordinaire.
13:17C'est un rêve de gosse de diriger un théâtre.
13:19Vraiment, quand j'étais petit, j'avais une attirance pour la magie de ces lieux.
13:23Vous aviez vu Sophie Marceau jouer Eurydice à 18 ans.
13:27Et là, vous vous êtes dit, c'est vraiment ça, je voulais être dans ça, je veux ça.
13:30Exactement, j'y ai vu dans ce théâtre de l'œuvre.
13:32J'y ai vu Robert Hirsch, j'y ai vu Sophie Marceau, qui jouait avec les Wilson, cette pièce, effectivement.
13:39Et de se retrouver depuis dix ans en directeur, c'est extraordinaire.
13:42On a un petit bar en dessous, on sert d'avoir le produit de nos terroirs.
13:46De votre vent, vous avez votre vent au théâtre de l'œuvre.
13:49Il y a la totale, c'est ça, c'est la formule tapas.
13:52Samuel Lebihan, dites-vous, qui vous a produit, François a besoin d'être accepté, d'être aimé, il veut réussir en groupe.
13:58Ça, c'est capital pour vous, il faut que ce soit...
14:00Oui, je crois.
14:00C'est pas solitaire, quoi.
14:02Non, même le théâtre, même le One Man Show, ça a été avec Mickaël Quiroga, Éric Théobald, mon metteur en scène.
14:11Ce sont les mêmes personnes avec qui je travaille depuis vingt ans.
14:13J'ai toujours ce besoin de la troupe, du groupe, d'engager des choses collectivement.
14:17Vous avez joué, vous êtes en général, vous jouez dans des grosses comédies populaires,
14:21mais récemment vous avez joué avec Isabelle Huppert dans La Syndicaliste.
14:24Vous avez aimé aussi changer de...
14:26J'ai toujours aimé faire ça, j'ai fait L'Outsider avec Baratier sur l'affaire Kerviel,
14:30je fais des films plus sombres, des séries policières très sombres.
14:33J'espère qu'on ne va pas m'enfermer effectivement, définitivement, dans la case comédie populaire,
14:37parce que je pense que j'ai autre chose à raconter.
14:41Sur les comédies populaires et sur le snobisme parfois des gens du milieu et des Césars sur la comédie populaire,
14:48je ne sais pas si vous avez vu la dernière cérémonie avec Franck Dubot.
14:51Il a été génial.
14:52Il a été juste pour le plaisir.
14:53Ah oui.
14:54Je voudrais remercier tous ceux sans qui je n'aurais pas eu César, bien sûr.
14:56D'abord je pense à M. Jacques Audiard, qui ne m'a jamais engagé sur un de ses films,
15:02ce qui m'a permis bien sûr d'avoir toutes mes chances, pour ne pas l'avoir.
15:09Je pense aussi bien sûr aux personnes qui m'entourent toute l'année dans l'ombre,
15:12qui préfèrent y rester ce soir.
15:13Et puis, vous savez, moi je dis souvent que je comprends pourquoi les comédies sont moins récompensées au César,
15:24mais je voudrais juste rappeler à l'Académie que j'ai fait des comédies qui n'étaient pas drôles.
15:32Quelle autodérision, quel humour.
15:35Et puis quel bosseur, moi.
15:36Je ne sais pas si vous avez vu son dernier film.
15:38Un ours en Jura, bien sûr, on l'a reçu pour ça.
15:40Non, non, mais c'est un formidable réalisateur, avec qui j'ai travaillé plusieurs fois.
15:43Il a raison sur le fond, sur l'éternel, c'est l'état, c'est le serpent de mer,
15:48l'éternel snobisme du César pour la comédie.
15:49En tout cas, si on arrive à en rire, je pense que c'est une bonne façon de se rassembler.
15:55Les impromptus de François-Xavier Demaison, vous répondez rapidement sans trop réfléchir.
15:58Samuel Lebihan ou Antoine de Cône ?
16:01Les deux.
16:02Isabelle Adjani ou Isabelle Huppert ?
16:03Isabelle Huppert.
16:04Vous avez une passion pour Cyrano, ce serait votre rêve ça un jour ?
16:07Oui.
16:08De faire Cyrano, théâtre ou cinéma ?
16:10Oui, oui, tout à fait.
16:11A voir, avec plaisir.
16:13Saint-Emilion ou Château-Pétrus ?
16:17Pétrus.
16:18New York ou Paris ?
16:20Paris.
16:21Est-ce qu'il faut investir dans les crypto-monnaies ?
16:23Je n'y comprends rien.
16:25Ah c'est vrai, même vous ?
16:26Ah oui, vraiment, ça ne m'intéresse pas du tout.
16:29Vous vivez dans le sud aujourd'hui ?
16:30La moitié du temps.
16:31Et c'est bien ?
16:32C'est pas mal.
16:33Boxe ou rugby ?
16:34Rugby.
16:35Le foot ?
16:37Aussi.
16:37PSG qui peut gagner la l'étoxion ?
16:38Ah bah oui, 31 mai.
16:40Vous allez être devant de votre télé ?
16:41Bien sûr, bien sûr.
16:43Casa del Papel ou Succession ?
16:45Succession.
16:45C'est quoi la meilleure série de tous les temps ? Parce qu'il paraît que vous êtes
16:48très très consommateur de séries.
16:49La meilleure série de tous les temps...
16:52Ah moi j'ai une passion pour Don Tonabé.
16:54Avec Maggie Smith qui, quand son gendre lui dit...
16:57Vous l'avez vu Nicolas ?
16:57Il les a tous eus.
16:58Maggie Smith, comtesse d'Ouerrière, elle lui dit...
17:01Il lui dit, je reviendrai vous voir le week-end grand-mère.
17:04Et lui répond, what is a week-end ?
17:05Et le rap, il paraît que c'est votre fille qui vous a fait écouter le rap ?
17:10J'étais déjà très amateur de la première génération du rap français, AYAM, NTM.
17:15Et ma fille, elle m'a downloadé, je suis 2.0, SCH, PLK, Renoir, qui nous a quittés.
17:24Vous les connaissez tous.
17:25Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
17:28La fraternité.
17:30Et Dieu dans tout ça ?
17:31Et Dieu dans tout ça, oui.
17:33Très bonne question.
17:35Oui, je crois que j'y crois, sous une certaine forme.
17:40Quand vous rentrez dans une église, vous avez dit ça ?
17:42Oui, exactement.
17:43Vous avez vu, j'ai bossé.
17:44Bah oui.
17:45François-Xavier Demaison était notre invité, il sera ce soir sur TF1 dans la série événements
17:49qui s'appelle Le Négociateur.
17:50Réalisé par Vincent Giovanni.
17:53Écrit par Yael Berdugo.
17:54Écrit par Yael Berdugo.
17:55Avec Jeanne Bourneau, Michel Jonas.
17:57Et c'est ce soir sur TF1.
18:00Le Négociateur, donc merci.
18:02Merci à vous.
18:02Très belle journée à vous.
18:03Merci beaucoup.
18:04Et merci Léa.

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