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  • 19/05/2025
Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, était l'invitée du 8.30 de franceinfo, ce lundi 19 mai 2025.

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00:10Bonjour Annie Gennevar, bonjour.
00:12C'est vous qui avez proclamé les résultats hier à 18h39 précisément.
00:16Bruno Rotaillot est donc le nouveau président du parti Les Républicains.
00:20Une page se tourne et ce soir, la droite doit commencer à écrire une nouvelle histoire.
00:26Oui mes amis, quelque chose de nouveau va ce soir se lever et va commencer.
00:32Pourquoi c'est lui qui a gagné ?
00:34C'est lui qui a gagné parce que je pense que les adhérents des Républicains ont validé le fait que la droite soit au pouvoir, soit en responsabilité,
00:43et qu'en même temps elle soit en capacité de tenir des propos extrêmement clairs.
00:48Donc être au gouvernement sans renoncer à ses convictions, les adhérents ont adhéré aussi à l'homme, à la personnalité,
00:56et ont exprimé un choix clair, la volonté de vraiment signifier clairement qu'ils voulaient voir Bruno Rotaillot à la tête de notre famille politique.
01:07C'est intéressant que la présence dans le gouvernement soit un argument pour vous,
01:13parce qu'on voit bien le jeu d'équilibriste qui est en train de se jouer.
01:17Ce matin, David Lysnard, que vous connaissez bien, qui est président de l'AMF et qui est membre de votre parti, dit
01:21« Il ne peut plus rester au gouvernement, on ne peut pas incarner la rupture en restant dans un gouvernement macroniste ».
01:27Alors, je voudrais dire que tout démontre le contraire,
01:30parce que Bruno Rotaillot, au ministère de l'Intérieur, n'a renoncé à aucune de ses convictions.
01:36Moi, au ministère de l'Agriculture, je n'ai renoncé à aucune des miennes,
01:40tout en étant dans un gouvernement, dans une configuration qui, il est vrai, est totalement inédite.
01:46On est dans un socle commun, c'est particulier.
01:49Mais quel était le choix, à la fin du mois d'août,
01:52lorsque l'on nous a posé la question à Laurent Wauquiez, Bruno Rotaillot et moi,
01:56puisque nous étions les interlocuteurs du président de la République ?
02:02Sur ce point, on a dit, on a pris nos responsabilités.
02:04Si ça n'était pas nous, c'était la gauche.
02:06Est-ce que nous allions laisser le pays à la gauche mélenchonnisé ?
02:09Mais la question qui est posée, c'est de savoir s'il renonce à ses convictions
02:15quand il exprime un certain nombre de convictions,
02:18mais qui ne sont pas suivies par des actes.
02:21Exemple, un référendum sur l'immigration,
02:24il n'a pas lieu à un changement de constitution sur ces questions-là, notamment.
02:28Il n'a pas lieu non plus.
02:29Quel sens ça a de rester au gouvernement dans ces conditions ?
02:31Il ne vous a pas échappé que nous sommes dans une configuration
02:34où il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
02:36Et ça, c'est un fait politique majeur qui s'impose à toutes les formations politiques.
02:41Donc ça veut dire que, évidemment, s'il y a un jeu d'équilibre,
02:45c'est entre la capacité à dire et puis à le traduire au niveau de l'Assemblée nationale.
02:51Mais cette difficulté, elle s'impose à tous.
02:53Je n'ai jamais entendu Bruno Retailleau renoncer à la moindre de ses convictions
02:58sur la conception qu'il se fait de la cohésion nationale,
03:02du retour à l'ordre public,
03:05de la reconnaissance du travail,
03:08de la défense des valeurs communes.
03:09Il y a un moment où, par exemple, il avait questionné l'État de droit.
03:15Écoutez, je ne l'ai pas entendu remettre en cause l'État de droit.
03:21Ça, c'est le reproche que lui a fait la gauche.
03:22Mais il n'a pas remis en cause l'État de droit.
03:26C'est un authentique démocrate.
03:29Il veut simplement que la France retrouve le sens d'une vie collective apaisée,
03:37d'une cohésion de la nation, d'un retour à l'ordre,
03:40de la reconnaissance des honnêtes gens, comme il dit.
03:43Au fond, c'est la conviction commune partagée par l'immense majorité des Français.
03:49Même si vous le niez ce matin, Annie Gennevard,
03:51il y a quand même, quand on fait partie d'un gouvernement,
03:53une solidarité gouvernementale à avoir.
03:55La question de la solidarité gouvernementale,
03:57elle va se poser aussi pour le prochain budget, par exemple.
04:00Moi, je pense que le fait que Bruno Retailleau
04:03l'ait emporté largement à la tête de LR
04:05renforce son poids au sein du gouvernement
04:08et ne l'affaiblit pas.
04:10Quelle place maintenant pour Laurent Wauquiez ?
04:13D'ailleurs, on va l'entendre,
04:14parce que le candidat qui était très largement battu,
04:17il a pris la parole hier soir, c'était chez lui au Puy-en-Velay.
04:19Je sais trop.
04:21À quel point le poison de la division
04:23a si souvent fait du mal à notre famille politique ?
04:27Il faut faire en sorte que nous soyons unis pour gagner,
04:31parce que divisé, nous sommes sûrs de perdre.
04:34Il a encore une chance de concourir en 2027, Laurent Wauquiez.
04:37Je considère que aborder la question 2027 maintenant
04:41serait une erreur.
04:42Parce que notre devoir aujourd'hui,
04:46et c'est celui du président de notre mouvement,
04:49c'est de renforcer la place de la droite dans le débat politique,
04:53c'est de faire en sorte que la droite aborde 2027 la plus forte possible.
04:58Mais quelle droite justement ?
04:59À quoi va ressembler la droite de Bruno Rotaillot ?
05:01On a suivi, évidemment, comme tous les journalistes,
05:04la campagne qui a eu lieu ces trois derniers mois.
05:06Sur le terrain, des idées, c'était au QTF, à Saint-Pierre-et-Miquelon,
05:09nouveau tour de vie sur les naturalisations,
05:11au barrage, à la France insoumise.
05:12À la fin de cette campagne, on a envie de vous demander
05:14mais quelle différence avec le Rassemblement national ?
05:18Écoutez, les différences sont beaucoup plus importantes que vous ne le pensez.
05:22D'abord, il y a un désir de droite dans le pays.
05:27Les idées que nous développons sont celles qui sont le plus largement partagées par les Français.
05:32Mais quelle droite, encore une fois ?
05:33Une droite qui est capable à la fois de revendiquer la nécessité de l'ordre,
05:39d'une lutte contre l'immigration incontrôlée,
05:42et une droite qui, sur le plan économique, rétablit l'importance donnée au travail.
05:48On ne partage en rien les convictions du Rassemblement national
05:53sur le plan économique et social.
05:55Je rappelle tout de même que le Rassemblement national,
05:58au mépris de tout bon sens, veut rétablir la retraite à 60 ans,
06:04a refusé la proposition de notre famille politique sur le RSA,
06:10en contrepartie de 15 heures de travail hebdomadaire.
06:13Bref, on voit que, sur ce plan-là,
06:18la droite est totalement, orthogonalement différente du Rassemblement national.
06:24Et puis le Rassemblement national est dans la protestation
06:28« Il aime gratter où ça fait mal ».
06:30Nous, nous voulons apporter des solutions.
06:32Je voudrais revenir quand même à la question de 2027,
06:36parce qu'on se pose, cette élection, elle survient pile deux ans avant le scrutin.
06:41Est-ce que Bruno Retailleau est votre candidat naturel ce matin ?
06:46Il appartiendra aux adhérents des Républicains de le dire,
06:50puisque, aussi bien Laurent Wauquiez que Bruno Retailleau,
06:54pendant leur campagne, on dit « Nous laisserons aux adhérents, aux militants, le choix de leur champion ».
07:02Mais ce n'est pas seulement une victoire hier soir, c'était une large victoire, 74%.
07:07Qui peut être plus légitime que lui ?
07:10Cette question se posera dans un moment qui n'est pas venu. Pourquoi ?
07:15Je vous rappelle qu'on a une échéance, la électorale, qui va arriver très vite, ce sont les municipales.
07:21Il nous faut renforcer la place de la droite dans les pouvoirs locaux, c'est indispensable,
07:26ne serait-ce que pour les sénatoriales qui suivront.
07:29Et puis aussi parce que la droite a besoin de cet ancrage local, c'est sa force d'ailleurs.
07:34Nous sommes le parti le plus présent dans les exécutifs locaux,
07:37c'est donc fondamental que nous réussissions cette étape-là,
07:41c'est ce à quoi nous allons nous employer dans les mois qui viennent.
07:43Mais alors pour les municipales, que va-t-il se passer Annie Gennevar ?
07:46Est-ce que des alliances avec des macronistes vont voir le jour un peu partout en France ?
07:51Alors vous avez, pardonnez-moi, et ce n'est pas vous attaquer que de dire ça,
07:56j'ai été maire pendant 15 ans, donc j'ai une petite compréhension
07:59de la chose un peu différente de celle des journalistes.
08:05Quand vous composez une équipe municipale, vous êtes une tête de liste,
08:10les gens savent où vous êtes politiquement,
08:12ça a été le cas dans ma ville, on a toujours su que j'étais au Républica avant à l'UMP,
08:17et ça n'a jamais posé la moindre difficulté.
08:20Parce que ce qui importe pour les populations locales,
08:24c'est de savoir le projet que la tête de liste a pour leur ville, pour les habitants.
08:29Vous ne répondez pas à ma question ?
08:30Oui, et à partir de là, il compose sa liste, qui souvent n'est pas une liste totalement politique.
08:37Donc il peut y avoir, l'important c'est la tête de liste, le projet que la tête de liste a pour la ville,
08:46il se peut qu'il y ait sur la liste des gens venus d'horizons divers.
08:49Ce n'est pas aussi simple que ce que vous dites, encore une fois, Annie Gennevard,
08:52parce que pendant la campagne, Laurent Wauquiez lui aussi,
08:54il a dénoncé ses petits arrangements sur le terrain,
08:57avec des macronistes, exemple dans les Yvelines, où Gérard Larcher, en fait,
09:00discute avec Yael Broun-Pivet, qui elle-même vient du socialisme,
09:04et dit, mais non, on ne va pas se noyer dans le macronisme, ce n'est pas possible.
09:07L'importance, ce sont des choix clairs, en effet.
09:11Et là, quand les petits arrangements conduisent à des renoncements,
09:18alors là, oui, ce n'est pas acceptable, ce n'est pas possible.
09:21Mais la plupart du temps, celui qui donne le cap, celle qui donne le cap, c'est la tête de liste.
09:26Et quand la tête de liste est LR, c'est sur la base d'un projet qui est conforme à nos opinions,
09:33à nos valeurs, à notre projet.
09:34Et donc, à l'inverse, si je vous écoute, si vous avez une tête de liste LR dans un endroit,
09:39mais que sur la liste, il y a des membres de Reconquête, par exemple,
09:42vous dites, ok, pas de problème, ça marche.
09:44Moi, vous savez, dans ma ville, il m'est arrivé d'avoir sur ma liste,
09:48puisque j'ai eu plusieurs élections où j'ai été très largement élue,
09:53il m'est arrivé d'avoir des gens qui n'étaient pas...
09:56Je veux dire, qui n'avaient pas un ADN de droite.
10:00Mais ça ne m'a pas empêché de conduire dans ma ville.
10:02Éric Zemmour, voir du RN, par exemple, si on va jusque-là.
10:06Alors, je sais que c'est la stratégie du RN qui sait très bien
10:10qu'il ne pourra pas obtenir facilement des exécutifs locaux.
10:15Donc, ils vont chercher à faire de l'entrisme.
10:17Mais il appartiendra aux chefs de file, aux têtes de liste,
10:22de dire clairement quel est leur choix,
10:23et de refuser toute compromission avec des formations poétiques
10:27qui voudraient leur imposer une ligne qui n'est pas la leur.
10:30Donc là, il faudra de la clarté dans les positionnements et dans les choix.
10:34C'est certain.
10:34– Annie Gennevard, il n'y a pas que les journalistes
10:36qui vous posent des questions sur les alliances éventuelles.
10:39Regardez par exemple Édouard Philippe, qui est en meeting samedi à Marseille,
10:41et qui vous lance une invitation, notamment à LR.
10:44– À tous ceux qui se demandent si nous sommes assez de droite,
10:48assez populaires, assez en même temps, je retourne la question.
10:52Êtes-vous prêts à mettre vos idées et vos valeurs
10:55au service d'une nouvelle ambition française ?
10:58Êtes-vous prêts à construire avec nous la grande force politique,
11:03le bloc républicain et démocrate qui respectera les identités de chacun,
11:07mais qui sera capable de travailler et de se rassembler sur l'essentiel ?
11:12– Est-ce que vous y êtes prêts ? Est-ce que vous y êtes prêts chez LR ?
11:14– Ce à quoi on est prêts chez LR, c'est à donner à la droite
11:19les meilleures chances de présenter un candidat en 2027.
11:23– Ça peut passer par Édouard Philippe ?
11:24– Écoutez, je pense que si vous me talonnez pour répondre à cette question,
11:32vous allez être un peu déçus, parce que Bruno Retailleau lui-même dit,
11:36selon une expression qui lui est favorite, colline après colline.
11:40Il fallait pour lui…
11:41– Justement, il y a une colline qui vient d'être passée,
11:43– D'abord, il vient de passer la colline de l'élection à la présidence de notre mouvement.
11:47Ensuite, je vous l'ai dit, il y aura la colline des élections municipales
11:52qui sont très importantes.
11:54Et puis, évidemment, on va se mettre en ordre de marche
11:58pour la présidentielle de 2027, qui est l'élection socle.
12:03Et là, il ne faudra pas se tromper de combat.
12:06Ce qui est en jeu, c'est le redressement du pays,
12:10qui est quand même en très grande difficulté.
12:11– Mais c'est pour ça qu'à Néjenevar, la question des alliances,
12:13elle n'est pas annexe.
12:14– Non, elle n'est pas annexe.
12:15– Parce que derrière les alliances, il y a l'idéologie qui est retenue.
12:17Quand vous avez effectivement Édouard Philippe qui vous fait coucou,
12:20il faut se réunir tous ensemble.
12:21De l'autre côté, vous avez un Laurent Wauquiez qui est membre de votre parti
12:24et qui dit, moi je veux une union des droits,
12:26allant de Gérald Darmanin à Sarah Knafow.
12:29Là, est-ce que vous dites, ok, bienvenue à Éric Zemmour,
12:32on peut s'allier pour 2027 ?
12:34– Vous voyez bien d'ailleurs que cette proposition
12:36n'a pas recueilli l'assentiment des adhérents de droite,
12:39puisque Laurent n'a pas été élu sur cela.
12:45Mais je crois véritablement que cette question des alliances,
12:50de toute façon, il y a un moment où elle se posera,
12:53puisque, enfin, elle se posera, la question qui se posera,
12:57c'est le choix du deuxième tour.
12:59Vous savez bien qu'au premier tour, on choisit,
13:03au deuxième tour, on élimine.
13:04Et donc là, il faudra bien un candidat de droite
13:08qui convainque pour être présent au deuxième tour,
13:12parce que l'enjeu, il est là.
13:13Moi, je ne veux pas qu'on se retrouve avec un deuxième tour Mélenchon-Le Pen.
13:17Il faut quand même que la droite soit présente au deuxième tour.
13:21Donc, toutes ces stratégies, y répondre radicalement aujourd'hui
13:26à Édouard Philippe ou à d'autres, c'est véritablement anticiper les choses.
13:30Notre devoir, c'est de faire en sorte que la droite soit présente
13:35au premier tour et au deuxième tour.
13:38Que nos idées soient bien représentées à chaque étape de l'élection.
13:44– Annie Gennevard, on a beaucoup entendu la secrétaire générale du parti,
13:48les Républicains, on va aussi entendre la ministre de l'Agriculture.
13:51– Merci, il y a beaucoup de sujets.
13:53– Il est 8h46, Maureen Suignard.
13:57– La possibilité de la peine n'a jamais été aussi proche,
14:01assure sur France Info l'ambassadeur d'Israël en France.
14:04Hier, le premier ministre israélien s'est dit ouvert à un accord
14:07incluant la fin de l'offensive de son armée dans la bande de Gaza.
14:10L'État hébreu a pourtant intensifié son offensive.
14:14Ce week-end, depuis un an et demi, plus de 53 000 Palestiniens ont été tués
14:17selon le ministère de la Santé du Hamas.
14:20Dans le scandale des eaux en bouteille, l'État a dissimulé au grand public cette fraude
14:24selon le rapporteur de la commission d'enquête sénatoriale
14:27qui dévoile un rapport ce matin.
14:29Des échanges entre plusieurs ministères, le préfet Dugar et l'agence régionale de santé d'Occitanie
14:34révèlent qu'un rapport sanitaire défavorable à Nestlé Waters
14:37a été en grande partie vidé de sa substance pour protéger la multinationale.
14:43Deuxième jour de perturbation à Orly, le deuxième aéroport de France.
14:46La direction générale de l'aviation civile a demandé aux compagnies aériennes
14:50d'annuler 15% de leur vol.
14:52Des retards sont aussi à prévoir à cause d'une panne dans le dispositif de contrôle aérien.
14:56Et puis neuf départements du sud-ouest sont placés en vigilance orange.
15:00Des orages vont éclater en début d'après-midi.
15:02De fortes prétipitations, des bourrasques et de la grêle sont attendus.
15:10Et la ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, Annie Gennevar.
15:19On parle à présent de cet appel de la FNSEA à de nouvelles actions
15:23à partir du 26 mai la semaine prochaine
15:27pour soutenir la proposition de loi Duplon
15:31visant à lever les contraintes pour les agriculteurs
15:33comme faciliter le stockage de l'eau, favoriser l'accès aux pesticides.
15:38Que dit le gouvernement sur ce sujet ?
15:40Le gouvernement dit qu'il soutient ce projet de loi
15:45qui est issu d'une discussion qui a eu lieu au Sénat,
15:50fruit d'un compromis sur une position équilibrée.
15:53Ce texte est très important pour les agriculteurs
15:56parce qu'il propose de lever des freins à la production d'alimentation.
16:02Je rappelle quand même que nos agriculteurs sont faits pour produire une alimentation
16:06et si on ne veut pas demain donner à nos enfants une assiette
16:09avec des produits exclusivement étrangers,
16:12il faut donner aux agriculteurs le signal qu'ils peuvent produire.
16:16Ils ont peur de ne plus pouvoir produire.
16:19Ils ont peur de ne plus pouvoir transmettre.
16:19Il a encore dans quelques conditions, madame la ministre,
16:21Annie Gennevard, quand l'Union Nationale de l'apiculture française,
16:25elle dénonce cette loi
16:27parce qu'il est question de réintroduire un néonicotinoïde,
16:32il dit, son président, il critique le retour des néonicotinoïdes
16:35et il dit, je cite,
16:36qu'ils sont néfastes pour les polonisateurs comme les abeilles
16:39et donc du coup, il n'est pas acceptable de détruire une filière,
16:43celle des apiculteurs pour justement renforcer celle des nozotiers par exemple.
16:48Moi, je voudrais qu'on ramène un petit peu de raison dans le débat.
16:51Sur cette question, ce n'est pas un retour des pesticides,
16:55ce n'est pas un retour des néonicotinoïdes,
16:58c'est la possibilité d'utiliser un néonicotinoïde,
17:04un assimilé néonicotinoïde qui n'est pas comme les autres.
17:07C'est bien la raison pour laquelle c'est le seul autorisé dans toute l'Union Européenne.
17:12Est-ce qu'on peut considérer que les 26 autres pays européens sont indifférents aux abeilles ?
17:18Des études ont été faites, on a exposé de façon chronique à l'acétamipride les abeilles
17:24sans qu'il y ait des désordres observés sur la mortalité et le comportement des abeilles.
17:32L'acétamipride, écoutez-moi bien, est présent dans tous les insecticides domestiques.
17:37Il est présent dans les colliers antipuces des chiens et des chats
17:40qui sont au cœur de chacune des maisons, en proximité des enfants.
17:48Est-ce que vous croyez vraiment qu'on ne peut pas, sur ce sujet,
17:53comme sur la question de l'eau par exemple, avoir une position un peu plus rationnelle ?
17:58Et la colère des agriculteurs, elle procède du sentiment qu'ils ne sont pas entendus.
18:04Quand la gauche a supprimé des articles, par exemple celui de l'eau,
18:09moi je suis allée en Occitanie, j'ai vu le désespoir des arboriculteurs
18:14devant leurs arbres morts de soif, au milieu de leurs vignes desséchées.
18:18Et on leur dit, ah mais non, mais l'eau, si vous la prenez, vous la volez ?
18:23N'en parle pas du problème de l'eau, en l'occurrence, sur ce sujet des pesticides, pour y revenir.
18:26Pas les pesticides, il est question de l'acétamipride.
18:32Et l'acétamipride, les Français l'utilisent dans tous les insecticides domestiques,
18:36dans les colliers des animaux domestiques.
18:39Donc il y a un moment, et les agriculteurs, eux, ne pourraient pas l'utiliser,
18:43sous des conditions très strictes, parce que, encore une fois,
18:46il faut lire ce qu'il y a dans le texte.
18:48– Justement, les agriculteurs, ils disent qu'en commission, le texte a été totalement détricoté,
18:53et donc c'est ce qui provoque leur colère.
18:56– Vous avez peur qu'ils se remobilisent, et alors qu'on revoit apparaître les tracteurs sur les routes ?
19:01– Je dis que les agriculteurs attendent beaucoup de ce texte,
19:05parce que ce texte, qu'il s'agisse de bâtiments d'élevage,
19:09qu'il s'agisse de l'accès à l'eau, qu'il s'agisse de la protection de leur culture,
19:13quand ils voient leur culture ravagée par des insectes,
19:16qui a un produit disponible partout en Europe, sauf chez eux,
19:19comment voulez-vous qu'ils n'en ressentent pas une profonde colère ?
19:22Donc c'est ça qu'ils disent.
19:23Ils disent aux députés, vous n'avez pas le droit de saboter ce texte
19:28sans regarder ce qu'il y a dedans pour notre métier.
19:32Si nous ne pouvons plus produire, si nous perdons encore plus de souveraineté alimentaire,
19:37si nous sommes en situation de concurrence déloyale,
19:41c'est franchement porter atteinte à notre métier,
19:44c'est nous mépriser, c'est nous entraver, c'est nous empêcher de travailler.
19:50Alors si vous parlez précisément de concurrence,
19:51il y a un autre sujet qui inquiète les agriculteurs,
19:54c'est une conséquence des hausses de droits de douane américains,
19:58de la guerre commerciale, alors qu'elle est un peu en sommeil,
20:01mais qui pourrait reprendre au mois de juillet.
20:03Certains disent, comme les Allemands par exemple,
20:06que l'équilibre du monde se déplace
20:07et que donc l'Europe doit absolument accepter l'accord de libre-échange avec le Mercosur.
20:13On rappelle que la France est contre.
20:15Mercosur, ce sont ses quatre pays d'Amérique du Sud.
20:17Il faut trouver, disent-ils, d'autres marchés, d'autres débouchés.
20:21Ils ont raison, ça change la donne, Donald Trump.
20:23Alors, nous ne sommes pas, je ne suis pas opposé aux accords de libre-échange par construction.
20:29On est dans un monde ouvert, commercer avec les autres,
20:34exporter nos bons produits agricoles qui font la fierté de la France,
20:39qui participent au rayonnement du pays, c'est normal.
20:42L'accord du Mercosur n'est pas un bon accord.
20:44D'ailleurs, c'est l'accord qui est sur la table depuis 20 ans.
20:48S'il était bon, il aurait déjà été adopté.
20:50C'est un accord qui va amener des volumes considérables sur le continent européen
20:55et qui concurrence directement beaucoup de nos filières,
20:58le bœuf, la volaille, le sucre, l'éthanol,
21:01dans des volumes beaucoup trop importants pour que nous les absorbions.
21:04Sauf que ça, c'est la position de la France.
21:06Ce n'est pas la position des 27.
21:07Écoutez, j'étais en Pologne il y a quelques semaines, les Polonais sont contre.
21:10J'étais vendredi à Budapest et à Vienne.
21:14Et les Autrichiens et les Hongrois sont hostiles.
21:19La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
21:22elle ne cache pas qu'elle est pour.
21:24Elle ne cache pas qu'elle est pour.
21:26Sans doute les Allemands y ont-ils des intérêts industriels.
21:30Mais je pense que l'agriculture européenne,
21:34c'est quelque chose qu'il est fondamental de défendre.
21:38La question de la souveraineté alimentaire,
21:41de la sécurité alimentaire du continent européen est en jeu.
21:45A force de multiplier les accords de libre-échange
21:47qui tapent toujours sur les mêmes filières agricoles,
21:50il y a un moment, il faut dire stop.
21:51Et vous faites quoi si Ursula von der Leyen,
21:52la présidente de la Commission européenne,
21:54décide de splitter en deux le texte
21:57et donc faire passer les accords commerciaux ?
21:59Elle le splittera probablement.
22:01C'est le sens du combat que je mène pour la France
22:06avec l'accord du président de la République,
22:09avec l'accord du Premier ministre,
22:11forte de la position du Parlement français.
22:14Vous savez, ce dont je me suis aperçue en allant à l'étranger,
22:17c'est que la position de la France est très regardée,
22:20très écoutée.
22:21D'accord, mais on n'a pas cette minorité de blocage en fait,
22:24vous le savez Madame la Ministre.
22:25Donc si la présidente de la Commission décide de splitter le texte,
22:29vous avez perdu.
22:29Ah non, parce que s'il y a une minorité de blocage,
22:32elle s'appliquera, elle l'empêchera.
22:34Elle l'empêchera.
22:35Moi, je considère que tant que le combat n'est pas mené à son terme,
22:40il n'est pas perdu.
22:41Et on ne pourra pas nous reprocher de ne pas avoir mené le combat.
22:48Voilà.
22:49Question délicate, il y a ce qu'on exporte, il y a ce qu'on importe.
22:51L'Ukraine bénéficie jusqu'ici de passe-droits tarifaires
22:56avec l'Union européenne depuis le début de la guerre.
22:59Est-ce qu'il est temps de durcir ces accords commerciaux ?
23:03On les a durcis de facto parce qu'en 2024, on s'est aperçu que la levée des droits de douane avec l'Ukraine
23:09pour soutenir l'effort de guerre ukrainien allait déstabiliser, déstabiliser de fait profondément nos filières,
23:18notamment la volaille, notamment l'œuf, notamment le miel, le maïs.
23:23Donc on a mis ce qu'on appelle des freins d'urgence pour diminuer les importations ukrainiennes
23:28parce qu'on allait beaucoup souffrir.
23:30Est-ce suffisant ?
23:31Alors il faut, à mon avis, continuer effectivement à contrôler les importations ukrainiennes
23:38et il faut même les élargir là où elles ne sont pas, notamment au blé.
23:42Il faut donc durcir, si on vous entend bien, les conditions d'entrée des denrées ukrainiennes.
23:47On ne peut pas laisser librement entrer les denrées ukrainiennes parce qu'elles sont trop déstabilisantes.
23:55Et là encore, c'est comme pour les accords du libre-échange.
23:58Le cas ukrainien est évidemment particulier parce qu'on soutient l'Ukraine dans son effort de guerre.
24:02J'allais vous poser la question parce qu'il y a le dilemme, il est là.
24:05C'est qu'on risque de fragiliser l'économie ukrainienne au pire des moments.
24:09Mais on ne peut pas, l'aide à l'Ukraine ne peut pas se faire au prix de la déstabilisation profonde de nos propres économies.
24:19Enfin, il faut raison garder dans cette affaire.
24:21Il y a des limites au soutien ?
24:23Il y a un équilibre à trouver dans le soutien.
24:27Et un soutien raisonnable, c'est un soutien qui est à la fois utile aux Ukrainiens
24:32mais qui ne déstabilise pas nos propres productions.
24:35Une dernière question qui concerne les chasseurs qui se sont mobilisés ce week-end,
24:39qui ont interpellé les mairies en leur envoyant un manifeste.
24:45Ces chasseurs, la Fédération nationale, qui réclament que la chasse soit reconnue d'intérêt général
24:50et inscrite au patrimoine immatériel de l'UNESCO.
24:54Vous en dites quoi ?
24:55La chasse, moi je viens de la ruralité.
24:57La chasse, c'est une activité qui est inscrite dans l'ADN même de la ruralité.
25:04D'abord, les chasseurs, je le rappelle, sont très utiles pour la régulation.
25:09S'ils ne régulent pas certaines espèces, je vais prendre l'exemple des sangliers.
25:13Pourquoi est-ce qu'on tue à peu près 800 000 sangliers par an en France ?
25:19Et qu'on arrive, même avec ce chiffre-là, on n'arrive pas à contrôler la prolifération du sanglier,
25:24qui ravage les cultures. On est toujours dans cet équilibre qu'il nous faut avoir.
25:30On arrive à la fin, donc on a la question portée sur le classement au patrimoine mondial immatériel de l'UNESCO.
25:34Je pense que la chasse, en tout cas certaines pratiques de la chasse,
25:41font partie du patrimoine de notre pays et de la ruralité.
25:47La chasse est d'intérêt général ?
25:48Alors, la chasse fait partie, elle est inscrite au cœur même de la vie rurale,
25:56et elle doit y demeurer.
25:57Merci Annie Gennevard, ministre de l'Agriculteur, de la Souveraineté Alimentaire,
26:01et puis on l'a entendu aussi, secrétaire générale du Parti Les Républicains.
26:03Vous étiez l'invité de 8.30 France Info.
26:05Dans un instant, les informer.
26:07C'est Salia Braquia, Renaud Deli.

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