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  • 15/05/2025
Laurianne Delaporte , co-secrétaire du syndicat enseignant FSU 45

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Transcription
00:00Ici Orléans, jusqu'à 9h, ici Matin.
00:03Nous espérons que vous allez bien ce matin, ici Orléans, il est 8h15.
00:07Bonjour Cécile D'Acosta.
00:08Bonjour Marc, bonjour à tous.
00:09Ce jeudi, on s'intéresse à l'éducation de nos enfants ou de nos petits-enfants.
00:13En début de semaine, de nombreux enseignants ont manifesté à Orléans, Montargis et même Paris
00:18pour défendre la fonction publique.
00:20Dans le même temps, l'exécutif a annoncé tout un tas de mesures, Cécile,
00:24tout un tas de mesures concernant l'éducation nationale.
00:25Pour en parler, vous accueillez dans notre studio la co-secrétaire de la FSU 45.
00:30C'est la première fédération syndicale de l'enseignement en France.
00:34Bonjour Lauriane Delaporte.
00:35Bonjour.
00:35Vous êtes aussi enseignante à Chalette-sur-Loin, à côté de Montargis.
00:39Il y a deux jours, Emmanuel Macron répondait à plein de questions.
00:42Pendant trois heures sur le plateau de TF1, pas un mot ou presque sur l'éducation.
00:46Ça aurait dû être un sujet central selon vous ?
00:49L'éducation, de toute façon, est un sujet central dans notre société.
00:52Et il est essentiel qu'on s'intéresse à l'éducation
00:56parce qu'on suit des conséquences sur l'ensemble de la société.
01:01Donc c'est un regret peut-être ?
01:02C'est un raté pour lui.
01:04Et en même temps, vu ce qu'il a fait pour l'éducation,
01:06c'était peut-être mieux qu'il n'en parle pas.
01:09Au début du mois, par exemple, Emmanuel Macron s'essaie d'un autre sujet sur l'éducation,
01:13la durée des vacances scolaires et ce qu'on appelle le temps scolaire,
01:17l'organisation des semaines, des journées pour les écoliers.
01:19Il lance au mois de juin une convention citoyenne sur ces questions.
01:23Vous dites, cette annonce vous surprend ?
01:25Elle nous étonne parce que, effectivement, les rythmes scolaires,
01:29c'est le marronnier de l'éducation.
01:32Ça revient sans cesse.
01:33Il ne faut pas oublier qu'en 2013, on a mis en place les rythmes scolaires
01:37qui passaient l'école à quatre jours et demi.
01:39Et c'est sous Blanquer qu'il y a eu tout un tas de dérogations
01:45et où, finalement, on se retrouve aujourd'hui avec près de 80% des écoles en France
01:50qui sont en mode dérogatoire et qui sont revenues à quatre jours.
01:54Donc, c'est assez étonnant que ce soit aujourd'hui Emmanuel Macron
01:56qui dise qu'il faut re-questionner cette question-là des rythmes
02:01et donc d'alléger notamment les après-midi et les vacances scolaires.
02:05Et la Convention citoyenne, c'est un bon format, en tout cas, pour essayer d'améliorer les choses ?
02:10La Convention citoyenne, c'est toujours intéressant d'avoir l'avis des citoyens.
02:14Pour autant, l'avis des professionnels est essentiel aussi
02:16parce que nous sommes des professionnels de cette question-là
02:20et que la question du rythme scolaire et du rythme des vacances,
02:24elle n'a pas trait seulement à l'éducation.
02:26Elle a trait aussi à tout un tas de partenaires qui interviennent sur ces questions-là
02:30que sont les collectivités locales qui, souvent, doivent financer
02:34et donc aujourd'hui, elles sont quand même prises à la gorge
02:37avec les pertes de revenus décidées par ce même Emmanuel Macron.
02:42Et puis, il y a aussi tout ce qui est l'économie, l'économie du tourisme
02:47qui rentre aussi en ligne de compte.
02:49Et quand nous, on en parle dans les instances ministérielles
02:52pour discuter des rythmes scolaires,
02:54tous ces partenaires-là sont autour de la table
02:57et les familles aussi en font partie, bien évidemment.
03:00Mais on peut écouter les citoyens,
03:02mais ce n'est pas eux qui doivent prendre les décisions seuls.
03:05Il faut vraiment écouter les partenaires.
03:06Vous voudriez être inclus dans cette consultation ?
03:08Il faut que tous les partenaires soient autour de la table
03:10et surtout, il faut faire des bilans.
03:11Il faut faire des bilans de la mise en place des rythmes scolaires
03:14à 4 jours et demi avec l'allègement des après-midi.
03:17Là, ce n'est pas le cas ?
03:18Ce n'est pas suffisamment poussé, en tout cas aussi largement que nécessaire
03:21pour comprendre tous les enjeux.
03:23Il y a aussi la question des mathématiques.
03:25Là, c'est Elisabeth Borne, la ministre de l'Éducation nationale,
03:28qui lance un plan FI et maths pour améliorer la mixité dans les études scientifiques.
03:33Il y a une vraie réflexion à avoir à l'école sur ce sujet-là ?
03:36Il y a une vraie réflexion à l'école sur comment on aborde
03:39les différentes matières avec l'ensemble de nos élèves.
03:43Nous, enseignants, il est important qu'on soit formé à aborder les choses
03:47de manière non-genrée vis-à-vis de nos élèves et être attentifs à ça.
03:53Pour autant, ce n'est pas la seule problématique.
03:56C'est toute la question dans la société autour de comment on élève,
04:01on éduque nos enfants par rapport à tel ou tel domaine.
04:05Effectivement, l'école peut être une porte d'entrée, mais ce n'est pas la seule
04:08et ça sent beaucoup des effets d'annonce.
04:11Il y a deux jours, on en parlait au début de cette interview,
04:14il y avait des mobilisations un peu partout en France, notamment à Orléans,
04:17et Montargis, pour défendre la fonction publique.
04:20Vous, vous étiez à Paris pour manifester.
04:22C'est quoi la revendication principale des enseignants dans ce cortège ?
04:27En fait, il y a tout un tas de choses.
04:29La fonction publique, elle est attaquée de toutes parts.
04:32Les conditions de travail sont dégradées, donc on a besoin de moyens.
04:36Et puis, c'est surtout la dernière annonce en date,
04:38avec la double punition lorsque nous sommes en arrêt maladie.
04:43de la journée de carence, alors qu'on est face à un public qui est souvent malade
04:48et donc qui nous transmet des virus, mais surtout avec la perte de rémunération
04:53une fois qu'on est en arrêt maladie, on passe à 90%.
04:55Donc en fait, ça peut devenir un problème de santé publique,
04:58pas uniquement pour les enseignants, mais aussi pour nos élèves,
05:01parce que du coup, on ne s'arrête plus.
05:03Vous disiez, il y a un sentiment d'être puni avec cette mesure ?
05:06Oui, on est culpabilisé, une fois de plus, et c'est un peu la double peine pour nous,
05:13d'autant qu'on est une des professions où il y a le moins d'absentéisme,
05:18paradoxalement à ce qu'on pourrait croire.
05:20Les enseignants sont peu en arrêt maladie et vont souvent au travail malade.
05:24Un dernier mot, Lauriane de Laporte.
05:26Fin avril, on a appris le départ du directeur académique du Loiré,
05:29Philippe Ballet, nommé en arrêt Loir.
05:31Pas de remplaçant depuis, ça vous inquiète de ne pas avoir de directeur académique pour l'instant ?
05:35En fait, ça fait partie des mouvements qu'il peut y avoir auprès de notre hiérarchie.
05:42Là, on attend effectivement une nomination.
05:44On s'est retrouvé avec une valse des recteurs il y a encore quelques années,
05:47où on s'est retrouvé quelques mois sans recteur à la tête.
05:51Donc là, on peut aussi être quelques mois sans directeur académique,
05:54qui pour autant est remplacé par une directrice adjointe,
05:58qui a toute compétence pour faire les choses.
06:01Donc vous avez quand même un interlocuteur ?
06:02Nous avons un interlocuteur et on espère avoir un nouvel interlocuteur
06:06qui sera beaucoup plus à l'écoute des organisations et des représentants des personnels.
06:10Merci beaucoup Lauriane Delaporte.
06:12Je rappelle, vous êtes co-secrétaire du syndicat enseignant FSU 45.

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