Avec Jacques de Villiers, auteur de de "Le Bâtard du Roussillon" (éditions Fayard)
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LA_VERITE_EN_FACE-2025-05-12##
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LA_VERITE_EN_FACE-2025-05-12##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:07Sud Radio, la vérité en face, et je reçois ce matin jusqu'à 10h, Jacques Devilliers.
00:13Bonjour Jacques Devilliers.
00:14Bonjour, merci pour votre invitation.
00:16Voilà, vous êtes le petit-fils de Philippe Devilliers, bien sûr.
00:20C'est toujours difficile d'échapper en fait à fils de petit-fils évidemment,
00:24mais en même temps, il y a des références.
00:27Aux éditions Fayard, vous avez écrit Le Bâtard du Roussillon, vous avez 22 ans.
00:33Vous avez déjà des traits de plume justement un peu de votre grand-père,
00:37Philippe Devilliers, que nous aurons au téléphone tout à l'heure,
00:39qui a un conteur né, qu'on aime ou qu'on n'aime pas bien sûr,
00:42mais c'est un conteur né dans ses récits qui a le sens de l'écriture.
00:47Nous serons avec lui, vous aussi.
00:50Donc vous allez nous parler de ce roman historique, Le Bâtard du Roussillon,
00:54sur une période méconnue de notre histoire de France,
00:57du côté de Perpignan avec Philippe Le Bel, son père.
01:03Vous êtes un passionné d'histoire ?
01:06Tout à fait, je suis un passionné d'histoire et en fait,
01:09c'est en étant un passionné d'histoire que je me suis plongé dans cette histoire particulière méconnue
01:13qui m'a donné envie d'écrire ce roman autour du Bâtard du Roussillon,
01:18dans cette période très mystérieuse, très complexe et pourtant passionnante.
01:22En 1285, ça commence bien sûr avec une croisade.
01:25Ce sont des faits réels, même si c'est un roman historique bien sûr,
01:29mais ce sont des faits réels.
01:30Racontez-nous ce qui s'est passé.
01:31Tout à fait, absolument.
01:32En fait, ce qui se passe, c'est qu'en 1285,
01:36le roi de France décide avec le pape de mener une expédition militaire
01:40qui va descendre jusqu'en Aragon, dans le nord de l'Espagne,
01:44pour combattre et renverser le roi Pierre d'Aragon.
01:47Et en fait, l'armée française, l'armée du roi de France qui va descendre tout le royaume jusqu'en Roussillon
01:53va se retrouver de manière assez inexplicable, bloquée devant une petite ville,
01:56mais qui est quand même la capitale du Roussillon et qu'on ne peut pas échapper.
01:59À l'époque, oui.
02:00À l'époque, exactement, à quelques kilomètres de Perpignan.
02:02Et bien, cette ville...
02:04Elne, tout à fait.
02:05Elne va lui fermer les portes sur les ordres de son gouverneur,
02:09un mystérieux personnage, le bâtard du Roussillon.
02:12Et donc, toute l'intrigue va être de savoir pourquoi le bâtard du Roussillon
02:15a décidé de fermer les portes au roi de France
02:18et comment va s'opérer la rencontre entre le jeune héritier de la Couronne de France,
02:21Philippe le Bel, le futur Philippe le Bel, et ce bâtard du Roussillon.
02:24Oui, absolument.
02:25Alors, je ne vais pas tout dévoiler parce qu'évidemment,
02:26ça nous tient en haleine pendant tout ce roman de 400 pages, quand même.
02:32Est-ce que c'est une période symbolique de l'histoire de France ?
02:37Et c'est la raison pour laquelle vous avez voulu écrire sur cette période
02:42qui est assez méconnue, quand même.
02:43Tout à fait.
02:44Mais je pense que...
02:45Je suis passionné de Philippe le Bel.
02:46Oui.
02:46Je pense que c'est probablement un des rois les plus importants qu'on ait eu
02:50dans l'histoire de France.
02:52Parce que, à mon avis, c'est le roi qui réussit le mieux la synthèse
02:55entre une féodalité traditionnelle,
02:57entre une féodalité qui s'imprègne partout dans le royaume
03:00et qui conserve une forme de cohérence aux diverses régions de France à l'époque.
03:06Et puis, pourtant, la nécessité, qu'il a bien compris,
03:10de centraliser le royaume, de lui donner des structures,
03:13de lui donner une forme qui permette à la France
03:16d'avoir une puissance grandissante.
03:19Et donc, déjà, c'est le cadre qui m'a intéressé pour ce roman.
03:22Et puis, au-delà de ça, il y a toutes les questions qui affleurent,
03:25les questions esthétiques, artistiques, spirituelles au temps de la croisade,
03:28qui, en fait, en font un siècle qui, à la fois, est méconnu,
03:31une période méconnue, mais qui, pourtant, affleure dans chaque coin de France.
03:34On trouve des maisons neuves, templières partout.
03:37On trouve des cathédrales de l'époque.
03:38Encore à Helm, la cathédrale est toujours debout.
03:40Et donc, voilà, il y a ce paradoxe d'une époque oubliée, quelque peu,
03:43mais qui, pourtant, peut ressurgir à tout moment, partout,
03:46ne serait-ce que géographiquement, en France.
03:48Est-ce que ce que vous avez écrit est tout à fait réaliste ?
03:51C'était exactement ce qui s'est passé ?
03:53Ou alors, il y a eu beaucoup de choses qui sont sorties de votre imagination ?
03:57Pour les auditeurs.
03:58Je dis ça pour les auditeurs, moi j'ai lu.
04:00Vous avez raison, c'est une excellente question,
04:01parce que, finalement, ce que je voulais,
04:03c'est que mon lecteur puisse s'immerger dans le roman avec confiance.
04:07C'est-à-dire que tout le cadre historique,
04:09tous les grands événements, les personnages,
04:11tout ce qui est connu scientifiquement, soit crédible.
04:14Et que, donc, il puisse, avec confiance, entrer dans le roman.
04:18Après, bien sûr, pour les nécessités de l'intrigue
04:21et pour pouvoir avoir le développement scénaristique,
04:24eh bien, dans les zones d'ombre de l'histoire,
04:26celles que l'on ne connaît pas,
04:27je vais pouvoir broder café Philippe le Bel à 18h30 après la bataille.
04:31Oui, oui.
04:32Là, je brode.
04:33Mais tout le cadre historique, lui, est véritable,
04:35et j'ai beaucoup travaillé là-dessus.
04:36Sur ce bâtard du roussillon, quoi.
04:39Pour que ça soit vraisemblable, voilà.
04:41Le plus vraisemblable possible,
04:43et le plus fidèle à l'esprit de cette croisade
04:45et à l'esprit des événements qui se sont vraiment déroulés.
04:47Qu'est-ce que vous aimez dans les pages de l'histoire ?
04:50Est-ce que ce sont les personnages,
04:54comme ça, parfois haut en couleur,
04:56roi, reine, courtisans, le peuple,
04:58en fait, aussi, bien sûr,
05:00des gens qui sortent de nulle part,
05:02comme un peu ce bâtard du roussillon,
05:04ou alors les guerres des territoires,
05:06des conquêtes, les trahisons,
05:09exactement, qui sont monnaies courantes.
05:10Mais non, plus sérieusement,
05:13ce que j'aime dans l'histoire,
05:15c'est le fait que c'est souvent dans les drames
05:17que naissent les héros,
05:19pour ne pas dire toujours.
05:21Et c'est ça que je trouve intéressant,
05:22c'est-à-dire que des épisodes terribles,
05:25profondément sombres, dramatiques,
05:27en fait, vont voir éclore
05:29des personnages, des personnes,
05:31des hommes, des femmes,
05:32au charisme extraordinaire,
05:34portant des valeurs magnifiques.
05:35Et en fait, c'est ce contraste,
05:37ce paradoxe, vous voyez.
05:38J'aime bien l'image des sombres nuages
05:41qui sont transpercés par une gloire,
05:43par le soleil qui vient les vaincre.
05:46Et donc, c'est cette idée-là qui m'habitait.
05:48Cet épisode de La Croisade d'Aragon
05:49en est un exemple assez paradigmatique,
05:52parce qu'on y trouve, voilà,
05:54une dimension très sombre,
05:56très, très noire, terrible,
05:57mais qui, pourtant,
05:58va se trouver dépassée
06:00par l'aspect visionnaire de certains personnages,
06:02par leur courage
06:02et par leur détermination.
06:04– Jacques Devilliers,
06:05est-ce que vous avez un personnage
06:07préféré de l'histoire de France ?
06:08Ou peut-être plusieurs, d'ailleurs.
06:10– Écoutez, je pense que…
06:11– Vous avez parlé de Philippe Lebel ?
06:12– Philippe Lebel, absolument.
06:13J'aime les personnages
06:14qui portent une vision
06:15qui n'est pas idéologique,
06:17mais une vision profondément ancrée
06:19dans le territoire,
06:22dans la France.
06:22Donc, Philippe Lebel en fait partie, évidemment,
06:24mais je pense qu'on pourrait parler
06:25de Louis XIV également,
06:26qui a su comprendre son royaume
06:29et également mener
06:30cette dimension centralisatrice de la France,
06:33qui peut-être, voilà,
06:34engendrera des problèmes par la suite,
06:35mais toujours est-il
06:36que j'aime ces personnages
06:37qui portent une vision instinctive,
06:40qu'ils ressentent.
06:41Voilà, c'est ce personnage-là
06:43qui m'intéresse.
06:43– Vous êtes un nostalgique
06:44de la monarchie ?
06:45– Non.
06:46– Vous parlez de deux rois.
06:48– Mais c'est une bonne question
06:51parce que je pense que
06:51ce qui nous manque peut-être aujourd'hui,
06:53c'est une forme de verticalité.
06:55Et il y avait, c'est vrai,
06:57dans la personnalité
06:58de beaucoup de souverains
06:59de l'histoire de France,
06:59une verticalité,
07:00une hauteur de vue
07:01par rapport aux événements,
07:02par rapport à leurs discours,
07:04par rapport aux actions
07:05qu'ils menaient
07:06et qui, en fait,
07:07vraiment menaient,
07:08si vous voulez,
07:09la politique d'une main de maître.
07:11Et c'est cette dimension-là.
07:12– Pas tous, non, bien sûr.
07:13Mais on a eu des hommes
07:14qui avaient cette capacité
07:16à esthétiser le monde politique
07:18et qui, en fait,
07:20en lui donnaient
07:21des symboles puissants.
07:24Et donc, c'est cette dimension-là
07:25que je trouve belle
07:26dans l'histoire de France.
07:27Mais on la retrouve
07:27tout au long de l'histoire de France,
07:28qu'elle soit avant
07:29ou après la Révolution.
07:30Ce n'est pas une question
07:30particulière.
07:31– Monarchique ou républicaine.
07:32– Tout à fait.
07:33Est-ce que vous voyez
07:34certains parallèles
07:35avec ce que nous vivons aujourd'hui ?
07:37– Bien sûr.
07:38– Ce besoin,
07:38pour certains,
07:39de la raison d'État.
07:40C'est-à-dire,
07:41comment est-ce que,
07:42parfois,
07:43l'homme politique,
07:44l'homme d'État,
07:45est amené à poser des choix
07:47difficiles,
07:48moralement,
07:49mais qui sont nécessaires
07:50pour la sauvegarde de l'État,
07:52pour le bien de son peuple ?
07:55Et donc,
07:55c'est cette question-là
07:56qui m'intéresse,
07:56ce paradoxe,
07:57en fait,
07:57qui fait qu'il y a parfois
07:59des actes difficiles à poser,
08:01mais qui sont nécessaires.
08:02Ça, c'est la première chose.
08:04Et puis,
08:04la deuxième chose,
08:04bien sûr,
08:05c'est une période sombre,
08:06difficile,
08:07mais de laquelle émergent
08:08des personnalités remarquables.
08:10Et je pense que,
08:10là aussi,
08:10on peut dresser un parallèle
08:11avec ce que nous vivons aujourd'hui.
08:12– Vous avez 22 ans,
08:13les auditeurs qui vous écoutent
08:14se disent,
08:15mais il y a une sacrée maturité,
08:17quand même.
08:17Que faites-vous aujourd'hui,
08:18Jacques Devilliers ?
08:19– Écoutez,
08:20je finis mes études actuellement,
08:21je finis un master d'histoire
08:23et à côté,
08:25je suis alternant
08:27au Puy-du-Fou
08:28dans les créations.
08:30– Bon, d'accord.
08:31Et que voulez-vous faire plus tard ?
08:33De l'histoire ?
08:33De la politique ?
08:34– Écoutez,
08:35je pense que vous en avez
08:36une petite piste ici.
08:37Il y a évidemment l'écriture
08:39qui m'intéresse
08:40et l'écriture
08:41pour mettre en valeur
08:43cette belle culture
08:44que nous avons
08:44à tant d'égards
08:45et qui peut passer
08:46par différentes formes artistiques.
08:47Nous verrons bien,
08:48mais c'est sûr
08:50que c'est une dimension
08:51qui me passionne particulièrement.
08:53– Allez,
08:53nous poursuivons
08:54La Vérité en Face
08:55sur Sud Radio
08:55dans un instant
08:56avec Jacques Devilliers
08:58et ce roman
08:58Le Bâtard du Roussillon
09:00c'est aux éditions Fayard.
09:02Si vous voulez poser
09:02d'ailleurs une question
09:03directement à Jacques Devilliers,
09:04le petit-fils de Philippe Devilliers,
09:06vous n'hésitez pas
09:070826 300 300.
09:08Il y en a un probablement
09:09qui lui posera une question
09:10dans un instant.
09:11Justement,
09:12c'est Philippe Devilliers
09:13qui sera en ligne avec nous.
09:14La Vérité en Face
09:15c'est jusqu'à 10h
09:17sur Sud Radio.
09:18– Sud Radio,
09:20La Vérité en Face,
09:21Patrick Roger.
09:22– La Vérité en Face
09:23sur Sud Radio
09:24jusqu'à 10h
09:25avec Jacques Devilliers
09:27qui a écrit
09:27Le Bâtard du Roussillon
09:29aux éditions Fayard.
09:30C'est une page méconnue,
09:32vous nous l'avez très bien
09:33décrite en fait à l'instant.
09:36Cette page méconnue
09:37autour de Philippe Lebel
09:38et puis cette croisade d'Aragon
09:40avec cet arrêt
09:41du côté de Perpignan
09:43à Helne précisément
09:44et un personnage comme ça
09:45qui surgit quasiment
09:47de nulle part.
09:48C'est ce qui vous fascine
09:50dans l'histoire,
09:50ce que vous nous avez à raconter.
09:52Vous avez, je le disais,
09:53le sens quand même
09:54du récit.
09:56Philippe Devilliers
09:56est avec nous.
09:57C'est votre grand-père.
10:00Bonjour Philippe Devilliers.
10:01Bonjour Patrick.
10:03Bonjour, merci d'être avec nous.
10:05C'est vous, dites-moi,
10:06qui avez transmis la plume
10:07à votre petit-fils ?
10:10Ah non, pas du tout.
10:11Non, non.
10:12On est un peu comme une famille
10:14de marins-pêcheurs
10:15qui apprennent à leurs petits-enfants
10:17à remayer les filets
10:18ou des bénistes
10:21qui apprennent la différence
10:23entre le bois d'aune
10:24et la cajou.
10:25Mais pour le reste,
10:26après,
10:27c'est lui qui est les bénistes,
10:29c'est lui qui est
10:29le marins-pêcheurs du jour.
10:31Et je dois dire
10:33que ce roman
10:35est pour moi une surprise
10:36parce que je suis en train
10:38de le lire.
10:41On pourrait croire
10:42que Philippe Devilliers
10:43a lu en avant-première
10:46le livre de son fils.
10:47Pas du tout.
10:48Pas du tout.
10:49Il ne m'a rien dit du tout.
10:50Un jour, il m'a dit
10:51voilà, j'ai écrit un livre,
10:52etc.
10:52Et c'est admirable.
10:56Alors c'est admirable
10:56parce qu'il y a
10:57deux choses
10:59qu'on n'a pas normalement
11:00à 22 ans.
11:02C'est l'écriture.
11:05Il a un style.
11:08Une écriture haletante,
11:09une écriture
11:10avec le mot juste
11:12qui tombe comme un fil à plomb.
11:15Et ça, c'est remarquable.
11:16Et deuxièmement,
11:18c'est un livre
11:19où on se laisse embarquer.
11:21Et voilà,
11:23on a envie d'être à la fin.
11:24Dès le début.
11:25Oui, c'est vrai
11:26quand on le prend
11:28et évidemment
11:28quand on part dans cette histoire,
11:29on veut aller jusqu'au bout.
11:31Moi, je l'ai lu ce week-end
11:33avant vous, Philippe Devilliers.
11:34Pourquoi vous l'avez caché
11:35à Philippe Devilliers,
11:38Jacques Devilliers ?
11:39Restez avec nous,
11:39Philippe Devilliers.
11:40Oui.
11:41Je ne veux pas le contredire,
11:43mais je pense que
11:44d'une part,
11:45bien sûr,
11:45c'est lui qui m'a donné
11:46ce goût de l'écriture
11:47absolument depuis que je suis tout petit
11:48à travers les histoires
11:49qu'il nous raconte
11:49et puis les romans qu'il écrit
11:51et les spectacles aussi
11:52du Puy-du-Fou
11:52qu'il écrit.
11:54Ah oui,
11:54le sens du récit du conte.
11:55Exactement,
11:56qui est évidemment présent
11:58depuis le début.
12:00Mais non,
12:00sur le livre,
12:01écoutez,
12:02si je lui avais donné
12:03en cours d'écriture,
12:04il l'aurait remanié
12:05et il aurait été
12:0620 fois meilleur derrière.
12:07Donc, voilà.
12:08Et puis après,
12:09je voulais lui donner
12:11l'ouvrage
12:12pour qu'il puisse
12:13en profiter
12:14autrement que
12:15sous la forme d'un manuscrit
12:15encore en travail.
12:16et c'était mon plaisir
12:18de pouvoir
12:19lui offrir
12:20de cette manière-là.
12:20Et c'est abouti
12:22Philippe Devilliers quand même
12:23parce qu'à 22 ans,
12:24vous,
12:24vous aviez le sens de l'écriture
12:26et vous avez écrit
12:26très tôt Philippe Devilliers
12:27mais est-ce que vous faites
12:29une comparaison
12:29entre vous,
12:30ce que vous aviez écrit
12:31en fait à l'époque
12:32et la jeunesse
12:34de Jacques Devilliers ?
12:35Vous avez tout à fait raison Patrick.
12:38C'est ce que j'ai pensé
12:39tout de suite.
12:40Je me suis dit
12:40est-ce qu'à moi
12:41à 22 ans,
12:42est-ce que j'aurais été
12:42capable d'écriture ça ?
12:43Non, absolument pas.
12:45Donc, là,
12:47il y a un accélérateur
12:48de génération
12:49et qui est dû
12:51simplement au talent.
12:54Moi, ce que j'ai apporté
12:56à Jacques
12:59et à mon fils Nicolas
13:02et qui Jacques Taille
13:03d'ailleurs en bonheur
13:06au Puy du Fou
13:07à ses côtés,
13:08ce que je leur ai apporté,
13:09ce que j'ai apporté
13:10à ma famille,
13:11c'est une seule chose.
13:12C'est une intuition,
13:14c'est qu'un pays
13:14ne peut pas vivre longtemps
13:15sans un roman national.
13:16Pourquoi ?
13:17Parce que là,
13:18c'est un acte littéraire.
13:19La France est née
13:19à Roncevaux.
13:22La France est née
13:23avec la chanson de Roland.
13:26Donc, c'est un acte littéraire.
13:28C'est quoi un acte littéraire ?
13:29Ça veut dire que la France
13:29est une romance
13:30qui vient embraser
13:31le roman de nos vies.
13:33Et un pays
13:34ne peut pas survivre
13:35sans son légendaire.
13:38Or, depuis mai 68,
13:40que j'ai vécu
13:41comme jeune bachelier,
13:45j'ai constaté
13:46qu'il n'y avait plus
13:47de légendaire français.
13:48Et c'est en fait
13:49l'œuvre de ma vie.
13:50Et donc,
13:51mes enfants,
13:52mes petits-enfants,
13:54au contact
13:54de cette urgence,
13:56ont partagé
13:57ce souci
13:58chacun à leur manière.
14:01Nicolas,
14:01avec la mise en scène
14:03superbe
14:04qu'il continue
14:06au Puy du Fou.
14:08Et Jacques,
14:08avec ce premier roman
14:10prometteur.
14:11c'est l'idée
14:12que la France
14:15raconte son histoire,
14:18se raconte des histoires
14:19qui sont les histoires
14:20de la grande histoire.
14:22Il y a une phrase
14:23de Churchill
14:24qui disait
14:25« Si vous trouvez
14:26que la légende
14:26est plus belle
14:27que l'histoire,
14:27alors racontez la légende. »
14:29C'est ce qu'il a fait.
14:31– Oui,
14:31ce qu'il fait
14:32à travers ses vrais.
14:33Et qu'il nous disait,
14:34Philippe de Villiers,
14:35qu'il y a besoin
14:36de verticalité.
14:37sans être nostalgique
14:40de la monarchie,
14:40ce que vous avez dit,
14:41je vous posais la question
14:42crûment en fait,
14:43Jacques de Villiers.
14:44Vous dites « Non,
14:44mais ça peut être
14:45sous la République. »
14:46Et aujourd'hui,
14:46on a besoin de ça.
14:47Est-ce que d'ailleurs,
14:48Jacques de Villiers,
14:48vous trouvez qu'il y a
14:49un manque d'engagement
14:50des jeunes
14:50ou au contraire,
14:51vous trouvez
14:51une certaine dynamique
14:52aujourd'hui ?
14:53Par rapport à la politique,
14:54notamment.
14:55Écoutez,
14:56je pense que c'est lié
14:57à ce que vient de dire
14:58mon grand-père.
14:59C'est-à-dire que
15:00quand on ne donne pas
15:01l'opportunité
15:03de baigner
15:03dans ce roman national,
15:05dans cette vision
15:06célébrée de l'histoire
15:07et donc de donner
15:08des héros à des enfants,
15:10que ce soit des héros
15:11artistiques,
15:12des héros historiques,
15:13politiques,
15:14il est difficile
15:15de leur demander
15:16après de l'engagement
15:18et puis une capacité
15:19à créer.
15:20Donc moi,
15:21je n'ai pas beaucoup
15:21de mérite en fait.
15:22C'est vraiment
15:22dans cet univers-là
15:25que je baigne,
15:25qu'il soit historique
15:27ou bien spectaculaire.
15:29Et donc voilà,
15:30c'est quelque chose
15:30qui vient assez naturellement
15:31et je pense que
15:32ce défaut d'engagement
15:33que vous pointez,
15:35il n'est...
15:35Je ne sais pas
15:35si c'est un défaut.
15:36Parce que certains
15:37s'engagent dans l'environnement,
15:40l'écologie,
15:40dans la politique.
15:42Tout à fait.
15:43Je pense que c'est quelque chose
15:46qu'on a à cœur
15:47quand on baigne dedans,
15:49tout simplement.
15:50Ce n'est pas plus compliqué
15:51que ça.
15:51Et donc finalement,
15:52je pense que
15:54si on peut
15:54arriver à donner
15:55au plus grand nombre
15:57cette possibilité
15:58de baigner dans l'histoire
15:59de France
15:59et dans toutes ses beautés
16:01et tous ses enseignements,
16:03eh bien naturellement,
16:03il y aura des engagements
16:04qui en découleront
16:05de diverses manières
16:06et notamment en politique.
16:07Et notamment en politique.
16:08Voilà,
16:09la relève est là,
16:09Philippe Devilliers.
16:10Dites-moi,
16:11Philippe Devilliers,
16:11vous êtes bien vivant,
16:13mais permettez-moi
16:13de vous dire ça
16:14parce qu'on a inauguré
16:15ce week-end
16:16en marge des festivités
16:18du Vendée Globe,
16:19une promenade,
16:20un boulevard
16:21à votre nom
16:22au sable d'Olonne.
16:23Comment vous l'avez pris
16:24cette décision
16:25du maire des Sables ?
16:27D'abord,
16:28je suis très touché
16:29par cette décision
16:30du maire
16:32et du conseil municipal
16:33des Sables
16:34en présence
16:34du président
16:35du département.
16:36C'était
16:36un beau cérémonial
16:38et très touché
16:40et en même temps,
16:41évidemment,
16:42je suis au deuxième degré
16:42parce que...
16:43C'est vrai
16:45qu'on préfère marcher
16:46sur sa propre promenade
16:49en se sachant vivant
16:52que de dire
16:54un jour,
16:55il y a des gens
16:55qui passeront
16:56et qui diront
16:56c'était qui ce gars-là ?
16:58Bon,
16:59et en principe,
17:01c'est quand on est mort
17:02qu'on a une rue,
17:03vous voyez,
17:03ou une impasse,
17:04ou un boulevard.
17:05Sauf Victor Hugo
17:07qui a eu droit
17:07à son boulevard
17:09de son vivant.
17:10Voilà.
17:10Donc j'entre
17:11dans le cercle
17:12très fermé.
17:13Il y a eu Max Blank
17:14qui a eu une impasse
17:14à Montaigu également.
17:16Le cercle très fermé
17:17des gens
17:17qui ont eu
17:18une rue de leur vivant.
17:19Alors en fait,
17:19c'est à cause
17:20du Vendée Globe.
17:20C'est pour rendre hommage
17:22au cofondateur
17:24du Vendée Globe
17:25puisque le Vendée Globe
17:26est né de la rencontre
17:28entre Philippe Jantot
17:29et moi-même.
17:29Là,
17:30en 1983 en fait,
17:32à Rio
17:33lorsque Jantot
17:34était en train
17:34de gagner le Bok Challenge
17:36et il m'a dit
17:37« Moi,
17:38j'ai une idée
17:38de course encore plus forte
17:39que le Bok Challenge,
17:40c'est une course
17:41sans escale
17:42et sans assistance. »
17:44Et je lui ai dit
17:45« C'est de la folie ? »
17:45Il me dit
17:46« Oui,
17:46c'est de la folie
17:46mais précisément
17:48c'est pour ça
17:48que personne ne l'a fait. »
17:50Sur ce que Alain Collard
17:51avait appelé
17:52« L'Océan
17:53le plus grand stade du monde. »
17:54Et on a fait
17:55donc l'Everest des mers.
17:5826 novembre 1989,
17:59j'étais tout jeune
18:01président du Conseil général
18:03et là,
18:06j'ai retrouvé
18:06tous mes amis
18:07samedi
18:08à l'occasion
18:10de l'inauguration
18:11de ce morceau
18:13du Ramblais
18:14face à la haute mer
18:17que toi tranquille
18:18dorment les colombes
18:19et pourquoi
18:20c'est poignant ?
18:21Vous savez,
18:21c'est tout près
18:22d'un lieu,
18:23vous connaissez peut-être
18:24Patrick,
18:25le Puy d'Enfer.
18:27Le Puy d'Enfer,
18:28c'est une fausse marine
18:32fantomatique.
18:35On imagine
18:36les bateaux
18:37qui partent la nuit,
18:38les vaisseaux fantômes
18:38qui partent la nuit
18:39faire le tour du monde.
18:41Et en fait,
18:41ma vie se résume
18:42à deux puits.
18:44Le Puy
18:45du fou
18:46dans le boc
18:47l'encre
18:49de tempest
18:50et le Puy
18:51d'Enfer
18:52au sable
18:53l'encre
18:53de terre et corde.
18:54Merci Philippe
18:56de Villiers.
18:56Et c'est face à Ulysse
18:58qui est juste là
18:59à votre promenade
18:59puisqu'il y a une statue
19:00qui a été édifiée en mer
19:02qui est assez imposante.
19:03Merci d'avoir été avec nous.
19:04Merci Jacques de Villiers.
19:06Merci à vous.
19:06Le bâtard du Roussy-Lyon
19:07aux éditions Fayard.
19:09Merci d'être venu ce matin
19:10sur Sud Radio.
19:11Dans un instant,
19:12c'est Christine Bouillaud,
19:14Gilles Gansman,
19:15la partie d'abord médias
19:17et ensuite les débats
19:18sur Sud Radio
19:19qui se poursuivent.