- 01/05/2025
Les Vraies Voix avec Joseph Thouvenel, vice-président du Centre européen des travailleurs et ancien vice-président de la CFTC.
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a
##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-05-01##
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
☀️ Et pour plus de vidéos des Vraies Voix : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRB7z8JrbG9LyNtTmhxaU-a
##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-05-01##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des Vraies Voix.
00:04Le taux de syndicalisation avoisine les 10% de nos jours dans les entreprises et les services publics.
00:09Il l'était de 30% dans les années 50 du siècle précédent.
00:13La mobilisation nationale en ce 1er mai, fête du travail, faisait figure de test partout dans le pays pour des syndicats fragilisés,
00:21malgré le sursaut enregistré il y a deux ans pour la mobilisation contre la loi sur les retraites.
00:26En peu près 260 cortèges se sont formés dans le pays depuis ce matin.
00:32Nous vous posons la question, à vous les auditeurs de Sud Radio, sur nos réseaux sociaux.
00:37Aujourd'hui en France, les syndicats vous semblent 1 indispensable, 2 constructifs, 3 inutiles, 4 nuisibles.
00:42Vous dites nuisibles à 70%, inutiles à 23, indispensables à 6, constructifs à 1.
00:49Le moins qu'on puisse dire.
00:50Alors en général, sur ce genre de consultation, les plus énervés ont tendance à vouloir répondre tout de suite.
00:54Il y a quelqu'un qui doit être sans doute très énervé, Joseph Thouvenel, qui va être notre grand témoin,
00:59vice-président du Centre Européen des Travailleurs et ancien vice-président de la CFTC.
01:03Joseph, un habitué des vrais voix, vous connaissez le principe, c'est Philippe Bilger qui ouvre le bal,
01:08mais je pense qu'il va aller vous chercher très vite, Philippe Bilger.
01:11Voilà, d'abord mon cher Joseph, bonne fête.
01:14Et maintenant, si j'étais au fond, si j'étais totalement franc, je dirais que les syndicats sont inutiles aujourd'hui en France
01:27parce qu'ils ont donné tout ce qu'ils pouvaient espérer donner de meilleur par rapport à des époques
01:34où le monde du travail était traité d'une manière odieuse, ignoble, et je pense notamment au travail des enfants.
01:43Si je devenais un peu plus modéré, je dirais que le syndicalisme est inévitable
01:49parce que je n'imagine pas un jour un homme ou une femme politique être capable de modérer son influence négative
01:59et de le limiter dans son pouvoir.
02:02Et dernier élément, je dirais, en restant alors progressiste, qu'il faut le maintenir
02:09parce que même si le taux de syndicalisation est très faible,
02:13eh bien, comme l'a dit pour une fois Sophie Binet, les syndicats agissent en quelque sorte par procuration.
02:21Et il y a encore des réformes dans le droit du travail
02:25dont je pense que Joseph va nous énoncer quelques dispositifs
02:33qui méritent probablement d'être mis en œuvre.
02:36– Joseph Touvenel, c'est quoi le problème des syndicats aujourd'hui ?
02:40– C'est le problème de la société. Dans une société de plus en plus égoïste,
02:45on voit que les gens ne veulent agir que pour eux-mêmes.
02:47Mais je ne vous donnais qu'un seul chiffre.
02:50J'ai entendu très bien 6% qui jugent que les syndicats sont utiles et pas le reste.
02:55Aujourd'hui, 98% des salariés en France bénéficient d'accords au-delà du droit du travail.
03:02C'est-à-dire que 98% des salariés bénéficient du travail des syndicats.
03:07Si on leur supprime ces avantages au-delà du droit du travail, ils vont tous pleurer.
03:14– C'est le résultat des travaux passés.
03:16– Ah non, non, c'est le résultat des travaux de tous les jours.
03:19Ce que vous avez l'air d'ignorer, vous voyez les syndicats,
03:22vous nous dites d'ailleurs aujourd'hui que les syndicats défilent.
03:25C'est pas vrai ?
03:26– Non.
03:26– Des syndicats.
03:28– Et en ordre dispersé, parce qu'ils ne sont pas tous ensemble.
03:31– Je n'ai pas vu la CFTC dans la rue.
03:35Et pourtant, la CFTC, c'est un des syndicats les plus constructifs.
03:38– Oui.
03:39– Et qui, dans les entreprises, comme les autres syndicats,
03:43au quotidien, se bat pour régler des problèmes, pour trouver de bons accords.
03:48Et quand vous en parlez à un autre syndicat dont vous ne parlez jamais,
03:51qui sont les syndicats patronaux, que disent-ils ?
03:55Nous avons absolument besoin d'interlocuteurs dans les entreprises.
03:59Parce qu'on ne va pas négocier individuellement.
04:02Quand vous avez une entreprise de 152 000 ou de 10 000 personnes,
04:06il faut une représentation.
04:09Et les syndicats, le rôle, c'est de représenter les salariés.
04:12Alors je sais qu'aujourd'hui, et depuis longtemps,
04:15il y a des syndicats beaucoup trop politisés,
04:18qui ne font pas un travail syndical.
04:20Et j'en tiens pour preuve, là je suis à quelques encablures
04:23de la grande manifestation parisienne.
04:26J'ai vu des drapeaux palestiniens partout.
04:28– On ne voit que ça, on ne voit que ça.
04:31– Quel est le rapport avec la position des salariés ?
04:35– Alors, sur l'aspect politique justement, Tom Conan, j'allais vous chercher.
04:39Alors Tom Conan, en plus d'être brillant, vraie voix,
04:43brillante, vraie voix, donc vous êtes aussi jeune, qui est un atout.
04:46Mais il semble que les jeunes sont de moins en moins syndiqués.
04:51Est-ce que vous, de votre jeunesse terrifiante,
04:55parce qu'elle me manque,
04:58mais est-ce que vous avez une explication aussi par rapport à la jeunesse ?
05:02– Oui, bien sûr.
05:03– Alors attendez, Tom.
05:04– Je ne suis pas si jeune, mais Joseph a tout à fait raison
05:08de rappeler l'importance du syndicalisme en général.
05:10Effectivement, c'est quand même de bien prendre en compte
05:12l'idée qu'il y a des intérêts collectifs au-delà des intérêts individuels,
05:16que ma situation n'est pas forcément la seule
05:19et que si vous prenez des cas, par exemple,
05:20récents dont on parle depuis quelques années,
05:23les questions de burn-out, de santé mentale au travail par exemple,
05:25on en parlait moins avant,
05:27ça c'est aussi le fruit d'un travail effectivement collectif,
05:30notamment des syndicats, mais pas exclusivement,
05:32qui permet ensuite de faire émerger un certain nombre de lois,
05:35de règles, de nouvelles manières de manager, etc.
05:37Donc c'est un rôle qui est fondamental.
05:39Ensuite, sur la politisation,
05:41évidemment c'est des questions ensuite de point de vue et de valeur,
05:44mais là où c'est aussi intéressant dans le travail syndical,
05:48dans cette politisation,
05:49c'est que justement l'idée c'est de comprendre
05:51qu'il y a quand même des conflits.
05:53Il n'y a pas systématiquement des conflits,
05:55mais il y a possiblement des conflits
05:56au sein du monde du travail,
05:58au sein de l'entreprise,
05:59entre des groupes avec des intérêts qui s'opposent,
06:01qui ne s'opposent pas forcément de manière absolue,
06:04mais qui peuvent s'opposer à un moment donné.
06:06Si vous prenez par exemple des cas extrêmement ordinaires
06:08d'une entreprise par exemple qui peut faire beaucoup de profits,
06:11qui peut reverser des dividendes importants,
06:13qui peut avoir des dirigeants,
06:14qui vont avoir des rémunérations importantes,
06:16et dans le même temps qu'ils peuvent supprimer beaucoup d'emplois,
06:19ne pas augmenter leurs salariés, etc.
06:20Il faut un contre-pouvoir.
06:21Là vous avez évidemment besoin d'un contre-pouvoir,
06:24vous avez besoin effectivement d'une certaine politisation,
06:27pas au sens de ce que j'ai entendu tout à l'heure,
06:29mais au sens effectivement d'une problématisation réelle
06:32des luttes qui peuvent exister.
06:33Avec les enjeux de répartition des richesses.
06:35Mais revenons sur la politisation.
06:38Cher Joseph Touvenel,
06:40moi j'ai toujours entendu, jeune étudiant,
06:42donc ça ne date pas d'aujourd'hui,
06:43mais que l'exemple allemand était le meilleur
06:46parce qu'eux ne rentraient pas dans les discours politiques
06:49et agissaient.
06:50C'est ça l'idée Joseph,
06:52quand vous parlez de politisation ?
06:54Alors d'abord Tom a dit les choses tout à fait exactes.
06:57Comme souvent.
06:58Oui, comme souvent.
06:59Merci Joseph.
06:59Le syndicalisme à l'allemande
07:03est un syndicalisme, moi, qui me correspond assez.
07:06C'est un syndicalisme contractuel
07:07qui peut être très fort quand ils se mettent en grève.
07:12Vous n'imaginez pas.
07:14Mais c'est très rare.
07:15Enfin, c'est en train de changer.
07:18Mais il y a aussi des formes de culture.
07:20Et chaque pays a sa culture.
07:22Et les formes de syndicalisme
07:23sont adaptées à la culture de chacun.
07:26Mais moi ce que je constate tous les jours,
07:27parce que j'ai toujours aussi,
07:29je donne toujours un coup de main à mon syndicat.
07:33Tous les jours, il y a les gens qui font la queue
07:34pour qu'on les défende sur des problèmes de droit du travail.
07:39Et là, on ne s'en aperçoit pas.
07:41C'est un travail quotidien.
07:43Et c'est un travail assez efficace.
07:45Mais je reconnais aussi à la partie patronale,
07:48moi je ne suis pas en opposition systématique.
07:50Je souhaite que mes entreprises se portent bien,
07:52qu'elles fassent des bénéfices.
07:54Mais en même temps, il faut respecter,
07:56par exemple, des horaires de travail,
07:58parce qu'on a une vie de famille,
08:00il faut aller chercher les enfants.
08:02Et donc ça, ça se protège.
08:04Et puis, quand il y a des gros bénéfices,
08:06on doit les redistribuer.
08:08Et le syndicat est là pour ça.
08:09Malheureusement, en France,
08:11le syndicat a trop été,
08:12et toujours trop,
08:14dans les luttes des classes.
08:15Et donc, opposer les uns contre les autres,
08:18au lieu d'essayer de trouver,
08:20avec quelques intérêts divergents,
08:22les intérêts convergents,
08:23parce qu'on a plus d'intérêts dans notre société,
08:26à ce que nos entreprises fonctionnent et fonctionnent bien,
08:29pour que tout le monde y trouve à la fois son bon droit,
08:32et à la fois un espace de vie et des salaires corrects.
08:36– Joseph Touvenel,
08:37un de vos détracteurs les plus fidèles,
08:39Emmanuel Abramovic.
08:40C'est un clin d'œil, évidemment,
08:42mais il avait lancé le débat avec son tour de table.
08:45Vous, vous en avez marre des syndicats,
08:47c'est ça, Emmanuel ?
08:47– C'est un honneur de venir débattre avec vous, cher monsieur,
08:51mais effectivement, d'abord,
08:52moi, je dénonce les abus des syndicats,
08:55donc comprenez-moi bien,
08:56je ne suis pas anti-syndicat,
08:59mais je dénonce leurs abus,
09:00quand, notamment,
09:01ils empêchent ceux qui veulent travailler de le faire,
09:04notamment quand ils bloquent des dépôts,
09:07de trains, de métros, de bus,
09:08et là, ils outrepassent leurs droits de grève.
09:12Là où je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous,
09:14c'est quand vous dites « le rôle des syndicats,
09:16c'est d'influer sur la redistribution des bénéfices
09:19d'une entreprise privée »,
09:20mais que les syndicalistes qui veulent faire ça
09:22créent leurs entreprises,
09:24génèrent tellement de bénéfices
09:25qu'ils seront sollicités par les syndicats,
09:27mais ce n'est pas comme ça que ça marche.
09:29Et il y a eu quelque chose que l'on a oublié,
09:31mais qui a marqué l'histoire industrielle de France,
09:34c'est ce qu'on appelait le patronat paternaliste.
09:37Alors attention,
09:38je ne parle pas de celui de M. Boussac ou de M. Michelin,
09:41qui transformait leurs ouvriers en esclaves
09:45dépendant dans des cages qui s'appelaient
09:47usines, écoles, centres aérés.
09:50Je pense à un patronat paternaliste
09:52qui a été exercé par un M. André Citroën,
09:55un M. Dassault,
09:58un M. Meyer,
09:59aux Galeries Lafayette,
10:01qui connaissait tous leurs employés
10:02et qui était capable de répondre
10:04à chacune des requêtes de leurs employés.
10:05Et donc, il faut revenir vers plus d'humanité
10:10dans l'entreprise
10:11et essayer d'outrepasser
10:13la confrontation absolue.
10:15Et aujourd'hui, je suis triste
10:17quand je regarde le paysage syndical français
10:19parce que j'ai l'impression
10:20qu'il ne s'est allé
10:21qu'à l'épreuve de force
10:23et je le regrette.
10:24Tous les points de vue ont été écoutés.
10:26Celui de Joseph Touvenel
10:27qui, en 10 secondes,
10:29Joseph,
10:30faites-nous une conclusion à la Joseph.
10:321. Les abus, moi, je les condamne.
10:35Mais officiellement,
10:36je condamne les grèves à répétition à la SNCF.
10:38Je ne cesse de le dire
10:39et de l'écrire.
10:41Mais ce qui est très intéressant,
10:42c'est que les exemples
10:43qui nous ont été donnés
10:44d'entreprises,
10:46Citroën, Michelin, etc.
10:48Mais à l'intérieur,
10:50il y a des syndicats très forts
10:51et très puissants
10:51parce que ce patronat n'est pas stupide
10:54et c'est qu'il ne doit pas
10:56affronter ses salariés,
10:58mais faire avec
10:59et que les salariés ont besoin
11:00d'une représentation collective.
11:02C'est ça, le syndicalisme.
11:04Ce sera
11:04et ça sera le mot de la fin.
11:06Merci vraiment.
11:06Merci, cher Joseph Touvenel.
11:08On se retrouve très vite
11:09dans les vraies voix.
11:10Et puis alors,
11:10vous, les vraies voix,
11:11en ce premier mai, bravo.
11:12Merci, Philippe Bilger,
11:13Tom Conan
11:14et puis Emmanuel Abramovic.
11:16Je vous retrouve demain
11:17parce que demain,
11:18c'est aussi un petit peu
11:18le week-end comme ça prolongé.
11:20Tout de suite,
11:21Thomas Binet,
11:22les incontournables du patrimoine
11:23et après les infos.
11:24Sous-titrage Société Radio-Canada
Recommandations
14:27
11:18
16:23
17:16
19:36