Y a-t-il un "grand remplacement" en cours à la tête du RN ? - L'édito de Jean-François Achilli - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00Nous sommes avec Jean-François Aquilly. Bonjour Jean-François.

00:03Je change de sujet.

00:05Que se passe-t-il à la tête du Rassemblement National ?

00:08Y a-t-il un grand remplacement en cours ?

00:10Jordan Bardella est tout à coup sortie du bois.

00:14Hier, dans Le Parisien, il affirme

00:16si elle est empêchée de se présenter,

00:18il parle de Marine Le Pen à la présidentielle,

00:22je serai le candidat de Marine Le Pen.

00:25Il a ouvert la page d'après.

00:26Alors, même si le jeune et ambitieux président du Rassemblement National,

00:32vous avez vu, il pèse chacun de ses mots.

00:34Les mots sont choisis.

00:35Il prend mille précautions oratoires, Jean-Jacques.

00:38Je cite, il n'y a pas d'ambiguïté sur le fait qu'elle est ma candidate.

00:41Autre citation, Marine est innocent,

00:44nous allons utiliser tous les recours possibles.

00:46Bref, nous ne pouvons qu'entendre cette petite musique

00:49qui commence à être jouée, à bas bruit,

00:51sur l'air de...

00:52C'est presque le fait, elle va être condamnée,

00:53il faut d'ores et déjà installer le plan B,

00:56Bardella, dans les esprits.

00:58La plupart des cadres du parti, les porte-parole,

01:00certains fidèles même de Marine Le Pen,

01:02ont découvert après coup ces éléments de langage,

01:05sans avoir été prévenus de l'apparition de l'article du Parisien aujourd'hui en France,

01:10avec une injonction à la suite,

01:11prière désormais de défendre cette ligne.

01:14Certains étaient, je vous l'avoue, assez dépités.

01:16C'est comme si Jordan Bardella envoyait des messages en interne,

01:20qu'il y avait peut-être des courants d'air au sein du RN.

01:23Jordan Bardella a donc fait évoluer son discours,

01:25c'était avoir l'aspirant Premier ministre,

01:27il devient désormais apprenti président,

01:29il le dit même,

01:30je travaille, je me prépare.

01:32Ce sont ses mots,

01:33la fonction est différente,

01:34ce sont des qualités au poids assez similaires.

01:37Si je peux être Premier ministre, je peux être président, grosso modo.

01:39Ce sont les mots du président Jordan Bardella,

01:42et ils vont très loin.

01:43Oui, il se prépare, candidat à la présidentielle.

01:47Est-ce qu'il a l'étoffe ?

01:50Je poserai la question,

01:52est-ce qu'il a les épaules suffisamment solides ?

01:54Est-ce que vous voyez discuter avec Donald Trump

01:56ou avec Vladimir Poutine

01:57ou avec Zelensky Bardella ?

02:00J'ai quelques doutes,

02:02mais vous, j'en parlerai tout à l'heure

02:03à mon invité Robert Ménard,

02:06parce qu'il connaît bien le RN,

02:08il les connaît bien.

02:09Marine Le Pen est d'accord,

02:11est-ce que la leader du Rassemblement National

02:13est derrière ces déclarations ?

02:15Est-ce qu'elle a inspiré ces déclarations ?

02:17Pas exactement.

02:18Il n'y a pas eu de réunion stratégique

02:21au siège du RN à Paris

02:23pour bâtir un discours qui aurait été délivré

02:25et ensuite transmis, si je puis dire,

02:27à nos confins du Parisien.

02:28En revanche, contactée hier soir,

02:30Marine Le Pen a expliqué que

02:31les propos de son dauphin désigné

02:33ne lui posaient pas de problème.

02:35C'est ce qu'elle dit.

02:36C'est même une évidence, a-t-elle ajouté.

02:38Cette question ne suscite aucune interrogation.

02:41Ne parlons même pas de la décision de justice attendue.

02:44Si demain, je passe sous un camion,

02:46Jordan sera mon successeur.

02:48C'est une évidence, explique Marine Le Pen.

02:50Qui n'a pas du tout renoncé,

02:51il faut le savoir, à quoi que ce soit.

02:53Je suis dans l'état d'esprit de me battre jusqu'au bout.

02:56Je serai présente en 2027.

02:57Elle affirme qu'elle n'a renoncé à rien.

03:00Tout ce qu'avance en dauphin n'est pas faux.

03:03Mais Jean-Jacques, c'est juste, je dirais, prématuré.

03:05Prématuré.

03:05Mais en quoi ?

03:06Prématuré.

03:07Oui, prématuré.

03:08Oui, c'est assez intéressant, le mot que vous employez.

03:11En quoi, au final,

03:13ces confidences de Jordan Bardella affaiblissent,

03:16parce qu'elles affaiblissent Marine Le Pen.

03:18Toute la stratégie de celle qui va jouer sa peau l'an prochain, en 2026,

03:22en risquant d'être empêchée,

03:24pour se présenter à travers ce procès des assistants européens du FN,

03:29et de dire que ce n'est pas au juge,

03:31elle l'a dit,

03:32de rendre inéligible la favorite à l'élection présidentielle,

03:35mais que c'est au peuple français, par son vote,

03:37de prendre une telle décision, d'accord ?

03:39En installant un an avant la décision de justice,

03:42la possible candidature de Jordan Bardella,

03:45cela permet de lever, en quelque sorte,

03:47le postulat d'une inéligibilité

03:49qui serait un déni de démocratie.

03:51C'est l'argument qui est défendu.

03:53Les magistrats pourraient alors, s'ils le souhaitent,

03:55si le juge nécessaire,

03:56condamner à loisir Marine Le Pen,

03:58sans être accusé d'interférer dans l'élection présidentielle à venir,

04:01puisque le RN a déjà son champion de secours.

04:04Vous voyez ce que je veux dire ?

04:05Le RN va dire,

04:06les magistrats empêchent l'élection,

04:07puis il y a un favori qui est déjà en piste.

04:09Marine Le Pen, si vous permettez,

04:11va devoir peut-être rappeler certaines règles en interne,

04:15et va peut-être dire à ses troupes,

04:18qui est la patronne ?

04:19Jordan Bardella affaiblit la position de Marine Le Pen.

04:23Affaiblit Marine Le Pen, évidemment.

04:25La ligne de défense de Marine Le Pen,

04:27qui est déjà affaiblie parce que certains ne font pas appel,

04:29dans cette histoire.

04:31Donc ça affaiblit déjà sa position.

04:32Là, il n'y a plus rien à dire.

04:34On ne pourra pas dire,

04:35les magistrats empêchent la démocratie,

04:36puisqu'il y a un favori qui est déjà candidat.

04:38Son argument tombe.

04:40Il fait tomber son argument.

04:42Est-ce qu'il le fait volontairement ou pas ?

04:44Est-ce que Jordan Bardella fait volontairement tomber cet argument ou pas ?

04:50Je pense, c'est mon avis, et j'en finirai là-dessus,

04:52je pense qu'il veut installer la légitimité d'une éventuelle candidature

04:57suffisamment en amont,

04:59parce que le défi est quand même de taille.

05:00Oui, c'est tout pour lui.

05:02En anticipant une possible décision de justice.

05:05Encore une fois, je vais en parler à Robert Ménard,

05:08qui lui connaît bien tout cela,

05:10qui est notre invité tout à l'heure,

05:11à 8h30.

05:13Merci Jean-François.

05:15Il est quelle heure ?

05:16Il est 7h52.

05:17Et vous êtes là, 0800 26 300 300,

05:19pour intervenir sur l'antenne de Sud Radio.

05:21Merci.

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