Arlette Chabot - "Attaques à Nantes : Les réactions des politiques ont été trop rapides" - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00Arlette Chabot, vous êtes avec nous. Bonjour Arlette.

00:03Bonjour.

00:04Arlette, nous continuons sur ce drame de Nantes,

00:08avec cet adolescent qui est hospitalisé dans un service de psychiatrie depuis hier soir.

00:13Il a donc poignardé quatre élèves de son établissement, de son propre établissement.

00:17Justin, c'est son prénom.

00:19Justin était en classe de seconde, c'est une lycéenne de seconde qui a été tuée.

00:24Trois autres sont blessés, l'un est dans un état extrêmement grave.

00:28François Bayrou a demandé au gouvernement, dans un délai de quatre semaines, des propositions.

00:33On vient d'en entendre, de la part de Laurent Laffont,

00:36des propositions pour endiguer les violences des mineurs utilisant des armes blanches.

00:40Arlette Chabot, l'émotion est forte.

00:44Oui, l'émotion est forte.

00:45Il faut revenir sur le couteau, ce n'est pas la première fois qu'on se pose ces questions, bien évidemment.

00:50C'est vrai.

00:50C'est l'arme la plus facile à se procurer, bien entendu, même sur Internet, même des armes sophistiquées.

00:56Et là, il a tué avec un couteau de chasse.

00:58Il avait aussi un couteau, une sorte d'Opinel.

01:01Opinel, c'est une marque, mais un couteau replié, mais il a tué avec un couteau de chasse.

01:07Il y a 10 000 attaques chaque année au couteau en France.

01:10Il y en a 130 rien...

01:12Combien ? 10 000 ?

01:12Il y a 130 rien que dans les collèges et les lycées de la région Île-de-France.

01:19Ce sont des chiffres qu'avait donnés le préfet Nunez il y a quelques semaines.

01:23C'est important, le couteau au fond du sac avec lequel on se promène, avec une explication.

01:30Je vais me défendre, disent beaucoup de gamins qui ont un couteau avec eux.

01:35Bon, alors il y a ces drames à l'intérieur, effectivement, des établissements scolaires,

01:40qui visent, bien entendu, les profs, c'est de l'idéologie, c'est de la vengeance.

01:44Il y a aussi toutes ces affaires autour des établissements scolaires.

01:48On se souvient de Shem Sedin à Véry-Châtillon,

01:52qui avait été poignardé par des frères de sa petite amie.

01:57On se souvient du jeune Elias, effectivement, lui aussi, poignardé.

02:01Entraînement de foot, pour une histoire, effectivement, de téléphones portables.

02:08Donc, ce sont beaucoup d'affaires qui ont émues, évidemment, la France entière.

02:12Alors, oui, François Bayrou veut aller vite, mais le gouvernement n'est pas démuni.

02:16Vous parliez à l'instant d'une proposition de loi qui a été adoptée au Sénat.

02:20Et puis, il y a quelques semaines seulement,

02:22après une attaque à l'intérieur d'un établissement scolaire dans les Hauts-de-Seine à Bagneux,

02:27le gouvernement, c'est-à-dire Elisabeth Borne, Bruno Retailleau,

02:30avait envoyé une circulaire, très ferme, une circulaire,

02:34demandant l'organisation de contrôles aléatoires dans les établissements scolaires,

02:40autour des établissements scolaires, par les forces de police.

02:44C'est une lettre qui avait été adressée au préfet et au recteur le 26 mars dernier.

02:49Donc, vous voyez, c'est tout à fait récent.

02:52Et là, ces contrôles devraient commencer.

02:55Mais on a évidemment dépassé ce stade.

02:58Il faut aller encore plus loin.

03:00Toutes les idées, évidemment, sont sur la table.

03:02Il faut que ce soit efficace.

03:03Mais c'est difficile, parce que les portiques de sécurité,

03:06Laurent Wauquiez se flatte de les avoir installés dans sa région.

03:10Les portiques de sécurité, c'est compliqué, c'est cher.

03:13Et effectivement, ça ne réglera pas tous les problèmes

03:17compte tenu du nombre d'élèves qu'il y a dans les établissements.

03:20Vous avez raison, vous avez raison, Arlette.

03:23Et encore une fois, le risque zéro n'existe pas.

03:26Il n'existe pas.

03:27On peut le réduire, le risque.

03:29L'émotion est forte à Nantes, évidemment, après ce drame.

03:32Oui, mais le discours politique est vite revenu.

03:34Et souvent, beaucoup trop vite, franchement.

03:37La récupération politique devient insupportable

03:40dès qu'il se passe quelque chose.

03:42Alors, évidemment, tout dépend du prénom

03:44de celui qui a commis le crime.

03:49Mais la récupération politique, ça devient insupportable.

03:52La réaction a été un peu rapide hier.

03:54Un peu ?

03:54Un peu, c'est un euphémisme.

03:57Éric Ciotti, le premier, a évoqué, par exemple,

04:00la fin de la disparition de l'exception de minorités.

04:05Vous savez, parce qu'il y a un projet de loi

04:08qui va revenir, présenter une proposition de loi

04:10présentée par Gabriel Attal,

04:12qui va revenir bientôt à l'Assemblée

04:15sur la justice des mineurs.

04:17Mais quel rapport ?

04:18Éric Ciotti l'a remise sur la table immédiatement hier.

04:22Et puis, il y a eu le discours un peu surprenant, quand même,

04:24de Bruno Retailleau,

04:25qui était aux côtés d'Elisabeth Borne sur place hier.

04:28Elisabeth Borne, très émue par la rencontre

04:30avec les enseignants de ce collège-lycée,

04:36avec aussi des parents.

04:37Et puis, il y a Bruno Retailleau

04:38qui a fait une analyse de l'ensauvagement d'une société

04:42qui est devenue laxiste

04:44et qu'il faudrait reconstruire

04:45sur des valeurs de l'ordre,

04:48l'autorité et la hiérarchie.

04:51Alors, ce n'est pas la première fois qu'il en parle.

04:53Il est ministre de l'Intérieur, c'est son rôle.

04:55Hier, ça semblait un tout petit peu décalé,

04:57un peu rapide aussi.

04:59C'était avant, évidemment,

05:01qu'on apprenne le placement dans un hôpital psychiatrique

05:04de l'auteur de l'attaque.

05:07C'est très simple.

05:07On a l'impression de vivre aujourd'hui

05:09dans une campagne électorale permanente,

05:12un combat politique permanent.

05:14Et franchement, parfois,

05:15on aurait envie de s'arrêter un moment.

05:17Vous voulez que je vous dise ?

05:18Parfois, on en a assez.

05:20Oui, je vous dis, on en a assez.

05:22Nous tous, les citoyens,

05:23et quel que soit le bord politique,

05:25on en a assez.

05:26Il est 7h51.

05:29Vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.

05:30Sous-titrage Société Radio-Canada

Arlette Chabot - "Attaques à Nantes : Les réactions des politiques ont été trop rapides"

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