La fuite en avant du capitalisme [Gilles Rotillon]

Xerfi Canal

Cette croyance repose sur l’idée que, tel un phénix, le capitalisme renaît à chaque crise en changeant de mode de fonctionnement. New Deal et keynésianisme après 1929, fordisme et consommation de masse après la Seconde Guerre mondiale, néolibéralisme et financiarisation au tournant des années 1970 face à la crise pétrolière et à la stagflation. Cette époque s’achève avec la crise des subprimes (2007-2008), laissant place à une financiarisation extrême, soutenue par les États et les banques centrales, suppléant les entreprises privées défaillantes. [...]

Transcript

00:00Le capitalisme est-il éternel ?

00:11Cette croyance repose sur le constat que, tel un phénix,

00:14le capitalisme renaît à chaque crise en changeant de mode de fonctionnement.

00:19New Deal et keynésianisme après 1929,

00:22Fordisme et consommation de masse après la Seconde Guerre mondiale,

00:26Néolibéralisme et financiarisation au tournant des années 70.

00:30Face à la crise pétrolière et à la stagflation,

00:33cette époque s'achève avec la crise des subprimes, 2007-2008,

00:38laissant place à une financiarisation extrême,

00:42soutenue par les États et les banques centrales,

00:44suppléant les entreprises privées défaillantes.

00:48Un regard historique montre cependant que d'autres formes d'organisation sociale ont existé.

00:53L'historien Jérôme Bachet s'interroge ainsi dans son ouvrage

00:58quand commence le capitalisme et définit deux critères fondamentaux à son existence.

01:04D'une part, l'extension du capital au-delà du commerce et du crédit,

01:08jusqu'à la sphère productive.

01:11D'autre part, l'influence structurante des rapports capitalistes sur l'ensemble de la société.

01:17Ses conditions n'étaient pas remplies sous le féodalisme ou dans l'Antiquité.

01:22Hélène McSkins-Wood, dans L'origine du capitalisme,

01:26distingue le profit marchand, issu de la revente à un prix supérieur,

01:31du profit capitaliste qui se réalise dès la production.

01:35Cette transition n'a pas été spontanée.

01:37Le passage d'une société féodale au statut rigide

01:40à une société où les serfs deviennent des travailleurs libres

01:44a nécessité une intervention étatique contraignante.

01:47Cette liberté impliquait l'obligation de vendre sa force de travail

01:52sur un marché dominé par ceux détenant les moyens de production.

01:57Les premières manufactures ont souvent échoué,

01:59comme l'explique Max Weber dans L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme.

02:04L'ouvrier ne raisonnait pas en termes de productivité maximale,

02:07mais visait simplement à couvrir ses besoins.

02:11Il fallut une révolution des valeurs et des rapports sociaux

02:14pour que le travail soit perçu comme un simple moyen d'accéder à un salaire

02:18participant à la rationalisation économique.

02:22L'histoire des conquêtes sociales, droits du travail,

02:26congés payés, sécurité sociale,

02:28montrent la capacité du capitalisme à se transformer,

02:32confortant l'idée de sa résilience.

02:34Mais cette adaptabilité à un coût,

02:37creusement des inégalités, dégradation environnementale,

02:40perte de sens du travail, transformation des subjectivités.

02:45Le capitalisme ne s'adapte aux crises qui l'engendrent

02:48qu'en ne créant de nouvelles,

02:50comme la crise environnementale qui s'accentue.

02:53C'est que la soif d'accumulation qui le caractérise est sans limite.

02:57C'est que la soif d'accumulation qui le caractérise est sans limite.

03:02C'est que la soif d'accumulation qui le caractérise est sans limite.

03:03C'est que la soif d'accumulation qui le caractérise est sans limite.

03:08C'est que la soif d'accumulation qui le caractérise est sans limite.

Catégorie

Transcription

Recommandations