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  • 07/04/2025
Avec Laurent Wauquiez, député LR de Haute-Loire, président du groupe Droite Républicaine à l'Assemblée nationale

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-04-07##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Laurent Wauquiez, notre invité ce matin, bonjour.
00:08Bonjour.
00:09Laurent Wauquiez, député LR de la Haute-Loire et président du groupe droite républicaine à l'Assemblée Nationale.
00:16Je voudrais commencer avec la situation internationale.
00:20Encore une fois ce matin, les bourses asiatiques dévissent, 3, moins 3, moins 4, moins 5, jusqu'à moins 10 %.
00:28Il faut prendre un traitement pour se soigner, dit Donald Trump. Que lui répondez-vous ?
00:35C'est que nous, surtout, il faut qu'on fasse un traitement pour se protéger.
00:39Parce que vous avez raison de commencer par ça.
00:41C'est le chaos et ça dit quelque chose sur nous.
00:45Les Etats-Unis, qu'est-ce qu'ils disent ? Maintenant, c'est la loi du plus fort.
00:48Et nous, en France, nous, en Europe, on s'est trop endormis.
00:51On a trop pris l'habitude d'acheter à l'externeur plutôt que de produire chez nous.
00:56Dans ma région, je me suis battu depuis maintenant 8 ans pour faire du Made in France.
01:01On a relocalisé de la fabrication de paires de chaussures.
01:04On s'est battu pour amener de la fabrication de paracétamol.
01:07On s'est battu pour, à nouveau, faire de la fabrication de vélos français.
01:11Et là, dans cette guerre commerciale qui vient, il va falloir se protéger.
01:15Est-ce que vous êtes inquiet ? Ce matin, est-ce que vous êtes inquiet ?
01:19Mon travail à moi, c'est pas d'être inquiet.
01:21Mon travail à moi, c'est de me dire, ça, pour nous, ça doit être un électrochoc.
01:26Et, je sais pas si vous vous souvenez, mais il y a 8 ans, j'avais écrit un livre sur l'Europe.
01:30Et j'avais dit, attention à la naïveté commerciale.
01:33Il faut mettre en place une préférence européenne.
01:36Et de la même manière, je vous le dis à ce micro aujourd'hui,
01:39face à Donald Trump, il faut opposer une préférence européenne.
01:42Mais la préférence européenne n'est pas facile à mettre en place, vous le savez bien,
01:45puisqu'il y a même au sein de l'Union Européenne des divergences sur la politique à conduire.
01:50Pour l'instant, l'Europe n'a pas vraiment répondu aux décisions de Trump.
01:55Que doit-elle faire ? Que lui demandez-vous ce matin ?
01:58Il y a des choses qui sont déjà très claires.
02:00Parce que là, au moins tous les pays européens vont comprendre.
02:02Parce qu'ils vont tous payer des droits douaniers à cause de Trump.
02:04Et donc, au lieu d'acheter des F35, avec des fonds européens, on achète du Rafale.
02:09Au lieu de se retrouver à avoir des pneus...
02:12Ou du Cédoua.
02:13Oui, au lieu d'avoir des pneus qui viennent de Chine, on achète des pneus Michelin.
02:18Et je vais même aller au-delà.
02:20Je pense que nous, on a une réflexion à avoir sur la taxation des gars-femmes.
02:25Parce qu'on a quand même ce système qui est assez extraordinaire en France.
02:29Où on va surtaxer nos commerces, nos hôteliers, nos restaurateurs.
02:34Et on permet ensuite aux grands GAFA américains de récupérer tout cet argent sur notre économie.
02:40En le remontant, sans quasiment même payer d'impôts.
02:43Alors, il y a des débuts de taxes qui ont été mises.
02:45Bah allons-y, répliquons.
02:47Et donc, quelque part...
02:49Donc, taxons !
02:50Bah répliquons, il faut répliquer.
02:53Parce que si on ne réplique pas, qu'est-ce qu'on aura ?
02:55La défaite et le déshonneur.
02:57Et donc, face à Donald Trump, il faut une préférence européenne.
02:59Il faut un sursaut.
03:01Il faut refabriquer chez nous.
03:03Et si c'est ça, quelque part, j'ai envie de dire, ce sera un choc salutaire.
03:07Parce qu'on s'est trop endormi.
03:09Laurent Wauquiez, avant de revenir sur les rassemblements ou autres meetings politiques du week-end.
03:15L'actualité politique du week-end.
03:17Il y a une autre actualité politique dont on ne parle pas.
03:19C'est la victoire de Marie-Christine Dalloz.
03:22Dont le Jura élu candidate de l'Union.
03:26De l'Union, centre et LR.
03:28Elle est LR et elle a battu largement.
03:30Non, vous n'êtes pas d'accord.
03:32Elle n'est pas candidate de l'Union.
03:34Non, elle était candidate des Républicains.
03:36Mais elle n'avait pas contre elle, au premier tour, de candidat de centriste ou autre.
03:41Vous connaissez l'histoire quand même.
03:43Oui, je connais l'histoire.
03:45C'est bien de la rappeler.
03:47Donc, Marie-Christine Dalloz, députée du Jura.
03:49C'est un département que j'aime beaucoup.
03:51La femme est originaire du Jura.
03:53Marie-Christine Dalloz, c'est une guernière.
03:55Pourquoi son élection a été annulée ?
03:57Parce que le candidat...
03:59Je ne sais plus si c'était une ou un candidat.
04:01Un candidat du RN était en réalité sous tutelle.
04:04Il était sous tutelle, oui, c'est un homme.
04:06C'est complètement dingue.
04:08La dernière élection, je crois que c'était une femme.
04:10C'est complètement fou.
04:12Le RN avait mis un candidat qui n'avait même pas le droit de se présenter à une élection.
04:16Et à cause de ça, alors que Marie-Christine avait respecté toutes les règles électorales,
04:20son élection a été annulée à cause de l'opposant du RN
04:24qui ne respectait pas les règles électorales.
04:26Bon, ben voilà, elle a gagné.
04:28Elle a fait un très beau score.
04:29C'est la récompense de l'enracinement des républicains sur le terrain.
04:32Et non, ce n'était pas une candidate commune.
04:34C'était une candidate républicaine, M. Bourdin.
04:37– Bien, Laurent Wauquiez.
04:39Vous parliez du RN il y a un instant.
04:42Marine Le Pen a tenu meeting hier à Paris.
04:49Moins de monde que prévu dans ce meeting.
04:52Elle a parlé de chasse aux sorcières.
04:54Est-ce que vous êtes d'accord ?
04:56Est-ce qu'elle est victime d'une chasse aux sorcières ?
04:59– Non, je ne suis pas d'accord.
05:01Et pourtant, je me suis exprimé en disant tout de suite
05:05et de façon très simple et très claire
05:08les problèmes que posait sa condamnation de justice.
05:11Mais c'est quand même un peu trop facile.
05:14Mme Le Pen est d'abord coupable.
05:16Elle est d'abord coupable d'avoir fait du détournement de fonds.
05:19– Même si elle a fait appel et si elle est présumée innocente.
05:23– Oui, mais à ce stade, il y a quand même une première condamnation
05:26et on parle de millions d'euros.
05:28Donc c'est quand même une grosse opération et une grosse affaire.
05:31Et donc il faut quand même faire attention à ne pas, à l'arrivée,
05:35perdre de vue ce qui est d'abord à ce stade la vérité judiciaire
05:39avec une condamnation très étayée en termes de faits.
05:42Bon, ensuite, et je l'ai dit, cette condamnation pose un problème.
05:46Ça ne fait pas une chasse aux sorcières,
05:48ça fait une condamnation qui pose un problème politique.
05:50Quel est ce problème ?
05:52Je considère que rendre inéligible avec une exécution immédiate
05:56quelqu'un qui n'a pas pu faire son appel,
05:58c'est-à-dire pas aller au bout de sa présomption d'innocence
06:01que vous avez rappelé, c'est un souci.
06:03Voilà, et ça c'est le sujet qui est posé.
06:06Mais pour autant, ça ne doit pas faire oublier
06:09qu'à la base, il y a quand même une affaire de détournement de fonds publics.
06:13Et les politiques ne doivent pas être des justiciables au-dessus des autres justiciables.
06:17S'il y a du détournement d'argent, il y a une condamnation.
06:20C'est normal.
06:21Alors, je vais revenir sur l'exemplarité des responsables politiques,
06:27mais le parti d'Eric Ciotti déposera une PPL, une proposition de loi,
06:32en juin supprimant l'exécution provisoire en cas d'inéligibilité.
06:37Vous en parliez, est-ce que vous la voterez ?
06:40D'abord, moi j'aime bien savoir de quoi on parle,
06:43donc je veux avoir cette proposition de loi sous les yeux.
06:46Deuxièmement, et là aussi, pour moi c'est clair,
06:49il n'y a pas de loi spéciale pour Marine Le Pen.
06:52Et donc on ne va pas faire une loi sur mesure pour Marine Le Pen.
06:55Elle est faite pour lui donner une amnistie, selon vous ?
07:00En tout cas, tel que ça a été présenté par Eric Ciotti,
07:05ça ressemble beaucoup à une loi sur mesure.
07:08Et je voudrais quand même rappeler
07:10que Mme Le Pen n'a pas toujours eu les mêmes positions sur ce sujet.
07:14Moi je me souviens que quand elle n'était pas concernée,
07:17elle plaidait pour une inéligibilité à vie.
07:21Je me souviens que quand il y avait eu les affaires Fillon,
07:24ça avait été parmi les plus violentes et les plus critiques
07:27quand elle n'était pas concernée.
07:29Et que maintenant qu'elle est concernée,
07:31son discours sur le sujet a totalement changé.
07:33Moi je n'ai pas changé, j'ai voté contre cette loi Sapin 2 dès le début,
07:37parce que je pensais que ça poserait des problèmes.
07:40Donc je suis en cohérence avec moi-même.
07:42Est-ce qu'il faut interdire d'élection à vie les responsables politiques condamnés ?
07:46Non, parce que je vous l'ai dit,
07:48je suis favorable à ce que des responsables politiques
07:51qui font des erreurs ou qui ont commis des infractions soient condamnés.
07:54Mais je ne veux ni de justice d'exception pour les protéger.
07:57C'est pour ça que je suis quand même interrogatif
08:00sur cette idée d'une loi spéciale pour Mme Le Pen.
08:02Mais il ne faut pas non plus sanctionner les politiques plus que d'autres,
08:05c'est déjusticiable.
08:06Pas de casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection ?
08:10Non, parce qu'auquel cas ça vaudrait pour tout le monde.
08:14Mais ça vaut parfois.
08:16Ça vaut parfois quand vous êtes candidat dans une administration,
08:19vous le savez bien.
08:20Mais M. Bourdin, vous le savez bien aussi.
08:23On peut faire des erreurs.
08:25Et on peut apprendre.
08:27Et on a droit à une deuxième chance.
08:29C'est une certaine conception aussi du pays et de la justice.
08:32Et moi je suis quand même attaché à ça.
08:34Des politiques peuvent faire des erreurs.
08:36Ils payent.
08:37Et ensuite ils ont droit à une deuxième chance.
08:39Et ça vaut pour tous les Français qui nous écoutent.
08:41Bien, on a évoqué le cas Marine Le Pen hier.
08:43Il y avait aussi un meeting à Saint-Denis,
08:45un meeting autour de Gabriel Attal.
08:47Il y avait là Édouard Philippe, il y avait François Bayrou.
08:49Vous n'y étiez pas.
08:50Non.
08:51Pourquoi ?
08:52Parce que je ne veux pas...
08:54Parce que quoi ?
08:55C'est très simple.
08:56La droite que je veux reconstruire
08:59est une droite qui doit être en rupture avec le macronisme.
09:03En rupture ?
09:04Oui.
09:05Et qui n'est pas là pour s'acoquiner avec le macronisme.
09:07Parce que je considère que le macronisme nous a mis dans le mur.
09:09Et donc je ne veux pas d'une droite qui aille faire la bouée de sauvetage
09:12en même temps.
09:14Parce qu'on a quand même vu ce qui s'est passé au cours des dernières années.
09:17Avec un petit bout de gauche, un petit bout de droite,
09:19on a eu beaucoup de rien du tout.
09:21Et donc moi ce que je veux,
09:23c'est créer une droite
09:25qui soit une droite qui soit un projet de rupture.
09:27On a évoqué ce matin l'ampleur des menaces qui sont au-dessus de nous.
09:30On ne va pas faire des petites réformes à la marche.
09:32Il faut tout revoir dans le fonctionnement de notre pays.
09:34Et donc moi ce qui m'intéresse,
09:36c'est de refonder une droite républicaine
09:38qui propose aux Français un vrai projet de rupture avec le passé.
09:41Pas les recettes antérieures.
09:43Pas l'application du système de la macronisme.
09:45Et pourquoi est-ce que vous ne censurez pas le gouvernement ?
09:48Parce que c'est un choix que j'assume totalement.
09:50Vous ne le censurerez pas ?
09:52Oui, je l'ai dit.
09:54Je l'assume totalement.
09:55Je ne veux pas de chaos pour le pays.
09:56Donc vous êtes en complet désaccord avec la politique conduite par Emmanuel Macron ?
10:01Non.
10:02Ah bah si !
10:03Non.
10:04Je suis en complet désaccord avec ce qui a été le projet depuis huit ans.
10:08Maintenant on a fait deux choix simples.
10:10Et moins en désaccord avec la politique conduite aujourd'hui.
10:13Monsieur Bourdin, je vais vous répondre simplement et très directement.
10:171. Pourquoi est-ce qu'on s'est engagé dans ce gouvernement ?
10:19Pour éviter le chaos.
10:21J'ai trop vu ce que ça a donné quand on a cherché pendant des mois et des mois un gouvernement.
10:25Donc on a assumé nos responsabilités.
10:272. On ne soutient ce gouvernement qu'au cas par cas.
10:31En mettant de la pression.
10:32Et j'espère qu'on abordera tous les domaines où je suis en profond désaccord avec François Bayrou et Emmanuel Macron.
10:37Sur l'Algérie, sur le port du voile.
10:39Et donc mon travail, avec le choix que j'ai fait de rester un homme libre.
10:43C'est-à-dire que je ne dois rien François Bayrou et Emmanuel Macron.
10:46Je ne suis pas allé au gouvernement pour rester un homme libre.
10:48Parce qu'on ne vous a pas proposé ce que vous vouliez aussi peut-être ?
10:52Pas du tout.
10:53Michel Barnier m'avait proposé un poste de ministre de l'économie.
10:58Pourquoi est-ce que je l'ai refusé ?
11:00Parce que la proposition c'était de porter un projet d'augmentation d'impôts.
11:03Je n'ai pas augmenté dans ma région Auvergne-Rhône-Alpes pendant 8 ans les impôts.
11:07Je ne vais pas au gouvernement pour faire l'inverse de ce à quoi je crois.
11:10Donc j'ai fait le choix de rester un homme libre.
11:12Et ça me permet d'exercer la pression.
11:14Et ça me permet de vous dire que la droite que je veux ne sera pas la béquille du macronisme.
11:18Je veux une droite qui rassemble tous les gens qui partagent les valeurs de droite.
11:22Quel qu'ait été leur vote par le passé.
11:24C'est ça mon projet.
11:25Vous dites, je ne dois rien à François Bayrou, ni rien à Emmanuel Macron.
11:30C'est ce que vous dites.
11:32Ce n'est pas le cas de votre rival.
11:34Pour la présidence LR, Bruno Retailleau.
11:37Je n'ai pas de rival.
11:39Je dirais votre concurrent.
11:41Ça vous va ? Votre adversaire.
11:43Je ne sais pas quel mot employer.
11:45Parce que vous êtes tellement prudents l'un et l'autre.
11:47Non pas du tout.
11:48L'un et l'autre.
11:49Vous ne voulez pas, surtout pas, vraiment qu'on dise que vous êtes adversaire.
11:53Tant mieux.
11:54Vous êtes adversaire quand même.
11:55Non, on est en compétition sur une élection.
11:57J'ai tout fait pour éviter ça.
11:59Vous savez que quand on est en compétition, on a un adversaire.
12:01J'essaie d'éviter que ce soit ça.
12:04Et personnellement, j'ai tendu la main jusqu'au bout.
12:07Et je vous redis ce matin, je veux un duo et pas un duel.
12:10Et j'ai même dit que mon premier geste quand je serai président des Républicains,
12:14c'est de proposer à Bruno Retailleau le poste le plus important
12:17pour que nous puissions travailler ensemble.
12:19Lui, il ne l'a pas dit ?
12:20Non.
12:21Non, je suis obligé de le constater.
12:23Mais moi, je le dis et je le redis.
12:25Bon, d'accord.
12:26Et surtout, je crois à la complémentarité.
12:30Bruno a fait un choix qui est d'aller au gouvernement.
12:33Avec l'explosion de l'insécurité et de l'immigration,
12:36c'est un travail à temps plein qui ne permet pas de faire autre chose.
12:39Il le fait bien ?
12:41Il se bat pour avoir le maximum de résultats.
12:43Est-ce qu'il le fait bien ?
12:44Je vous réponds.
12:45Il se bat pour avoir le maximum de résultats et c'est très difficile.
12:49Et on le voit par exemple sur le dossier algérien.
12:51Très difficile d'avoir des résultats.
12:53Et moi, de mon côté, j'ai fait un choix qui est d'avoir une parole libre
12:57et qui me permet aussi de faire entendre la différence de la droite.
13:00Et c'est fondamental pour notre famille politique.
13:02Est-ce que Bruno Retailleau doit tout à Emmanuel Macron aujourd'hui ?
13:06Non, mais quand vous êtes dans une équipe...
13:09Il doit sa popularité.
13:10Il est populaire.
13:12Bruno Retailleau, non ?
13:13Vous avez vu dans tous les sondages, je vois sa popularité grimper.
13:17Et tant mieux...
13:18Grimper ? Pourquoi ? Non, grimper.
13:20Et tant mieux pour notre famille politique.
13:23Mais il a fait un choix.
13:25Quand vous êtes dans une équipe gouvernementale,
13:27il y a la solidarité gouvernementale.
13:29Ça veut dire quoi ?
13:30Ça veut dire que vous ne critiquez pas le Premier ministre.
13:32C'est la règle.
13:33Et d'ailleurs, il ne le critique jamais.
13:35Moi, j'ai des désaccords forts avec François Bayrou.
13:37Mais vous ne censurez pas.
13:39Vous avez des accords, mais vous ne censurez pas.
13:41On peut le comprendre.
13:42Les Français qui nous écoutent...
13:44Parce qu'il y a peut-être une certaine ambiguïté dans cette position.
13:48Le choix, c'est simple, libre, mais pas de chaos.
13:51Pas de chaos pour les Français,
13:52parce que vous-même, vous avez dit à quel point le contexte était dangereux.
13:55Donc c'est clair, on ne fait pas le choix de Marine Le Pen
13:57de faire tomber un gouvernement.
13:58Mais la liberté, parce qu'il y a des domaines où je ne suis pas d'accord.
14:01Prenons des illustrations.
14:02J'ai appris la semaine dernière
14:04que François Bayrou ne voulait pas de loi
14:06pour interdire le voile dans le sport.
14:08Non, non, non.
14:09Il a précisé les choses après.
14:10Il a dit je ne veux pas, je veux une loi pour interdire le sport,
14:14le voile dans les compétitions sportives.
14:16Voilà ce qu'il a dit.
14:17Monsieur Bourdin, vous êtes quand même suffisamment expérimenté
14:22pour ne pas vous faire berner par les jeux sur les mots.
14:24Je ne l'ai pas fait berner, non.
14:25Moi j'étais à la réunion.
14:27Moi j'étais à cette réunion, c'est moi.
14:29Vous êtes fort pour berner tout le monde.
14:30Non, mais pas vous particulièrement.
14:32Je parle de la classe politique dans son ensemble.
14:35Allons au bout des choses.
14:37Bah tiens, allez-y.
14:38Oui, vous avez raison.
14:39Ils sont forts pour berner les gens.
14:41Parce que qu'est-ce qu'il y a eu ?
14:43Vous avez tout à fait raison.
14:44Il y a eu cette polémique soi-disant sur le voile dans le sport.
14:46Tous nos auditeurs ont compris.
14:48C'est bon, le gouvernement a adopté une ligne de fermeté.
14:50Ils vont interdire la pratique du voile dans le sport.
14:53Il y a même eu une proposition de loi.
14:55Oui, mais je connais trop la façon dont ça fonctionne.
14:57On vous fait un buzz, vous le savez très bien, pendant quelques jours,
14:59et puis après on oublie.
15:01Dans ma région, j'ai eu une obsession, avoir des résultats.
15:03Et donc, quand j'étais face à François Bayrou la semaine dernière,
15:06je lui ai dit, dis donc, maintenant que le buzz est fini,
15:08quand est-ce que vous inscrivez la loi ?
15:10Et c'est là où il m'a dit, je ne suis pas favorable à une loi d'interdiction
15:14du port du voile dans les pratiques sportives.
15:16Et ça c'est ma liberté, je suis radicalement contre ça.
15:19Il faut une interdiction du port du voile dans toutes les pratiques sportives.
15:23Et pas que les compétitions sportives.
15:26Parce que sinon, c'est ce que vous avez dit,
15:28sinon c'est un gouvernement qui berne les gens.
15:30Dans lequel on a fait croire qu'on allait faire quelque chose,
15:32et il n'y a pas de résultat.
15:34Moi je veux qu'on passe des paroles aux actes.
15:37Très important dans ce qui est devenu la politique aujourd'hui,
15:40et on le voit sur le dossier algérien,
15:42on promet des choses, à l'arrivée on capitule.
15:45Alors le dossier algérien,
15:47le ministre des affaires étrangères était hier en Algérie,
15:50il a rencontré le président algérien.
15:53Nous allons reconstruire un partenariat d'égal à égal avec l'Algérie, a-t-il dit ?
15:58Que lui répondez-vous ce matin, Laurent Wauquiez ?
16:01Que c'est une honte.
16:03Que c'est une humiliation.
16:06Que la France a donc décidé de capituler.
16:09Qu'on nous avait expliqué que ce serait une riposte graduée,
16:12j'avais bien compris que ça allait être très graduée,
16:14mais il n'y a même plus de riposte.
16:16Juste reprenons un peu les faits.
16:18On a donc un gouvernement algérien,
16:20qui a mis dans son hymne un couplet pour humilier la France.
16:23Un président algérien,
16:25qui a expliqué que la France n'avait fait qu'un génocide en Algérie.
16:29Un gouvernement qui a refusé de prendre ses OQTF,
16:32qui porte donc la responsabilité du sang de l'attentat de Mulhouse.
16:35Soi-disant, on a fait croire qu'on mettait la pression.
16:39Quelques semaines après, on va là-bas pour expliquer qu'on a des échanges très amicaux, très cordiaux,
16:44et il n'y a aucun résultat.
16:46Est-ce que hier, l'Algérie s'est engagée à reprendre ses OQTF ?
16:49Rien.
16:50Est-ce qu'il y a eu un discours sur la libération de Boilem-Sensal ?
16:53Pas un mot dans le communiqué.
16:55Et avec un cruel effet de contraste,
16:57la même semaine, un Algérien sous OQTF était condamné
17:01pour avoir fait des attouchements sexuels et pour avoir fait des vols.
17:04Un Algérien sous OQTF.
17:05Et nous, on va en Algérie.
17:07En plus, c'est nous qui nous déplaçons pour participer à cette mascarade.
17:11Moi, je pose une condition très simple.
17:13Avant toute reprise du dialogue avec l'Algérie,
17:17il faut que le gouvernement algérien s'engage sans condition à reprendre tous ses OQTF.
17:21Sinon, tout le reste, c'est une France qui ne se fera pas respecter,
17:25parce qu'elle ne se fait pas respecter.
17:27Qu'est-ce que vous ferez ?
17:28Si l'Algérie ne...
17:30Qu'est-ce que vous ferez si le gouvernement ne change pas de politique ?
17:35Qu'est-ce que vous ferez ?
17:36Mais on n'est pas condamné à la soumission.
17:38Non, mais je...
17:39On n'est pas condamné à cette humiliation quand même.
17:42Des moyens de pression, vous en voulez ?
17:44Non, mais il y en a !
17:45On achète...
17:46Et pourquoi on ne les utilise pas ?
17:47Quelle honte !
17:48Pourquoi est-ce qu'on n'a pas pris cette ligne de fermeté ?
17:51On achète chaque année autour de quoi ?
17:534 milliards d'euros de gaz algériens ?
17:55Qu'est-ce qu'on attend pour arrêter ?
17:57On a les accords de 1968.
17:59Qu'est-ce qu'on attend pour les dénoncer ?
18:01Pas les renégocier, les dénoncer.
18:03Et là aussi, vous le voyez, c'est pour ça qu'il faut une parole d'une droite qui soit libre.
18:07Parce que moi, je ne vais pas faire semblant de me retrouver au Conseil des ministres
18:11et puis ensuite de dire tout est parfait.
18:13Non, ça ne va pas.
18:14Ça ne va pas.
18:15Oui, c'est Bruno Retailleau.
18:16Lui, il se retrouve au Conseil des ministres.
18:18Il est obligé de dire tout est parfait.
18:22Il est obligé d'accepter cette politique.
18:25Pas moi.
18:26Non, mais pas vous.
18:28C'est votre différence avec lui.
18:30C'est-à-dire que lui, c'est une forme de traître.
18:32Il pactise.
18:34Sur ce dossier, qu'est-ce qu'il s'est passé, M. Braun ?
18:39Allez au bout, Laurent.
18:40Je vais au bout.
18:41Vous avez deux conceptions différentes.
18:43Retailleau à la sienne et vous, vous avez la vôtre.
18:46C'est pour ça qu'elles sont complémentaires.
18:48Complémentaires ?
18:50Non, pas du tout.
18:52Bruno Retailleau s'est battu pour une ligne de fermeté face à l'Algérie.
18:56Et il a raison.
18:57Il a été désavoué, franchement.
18:59Sauf qu'il n'a pas été écouté.
19:01Est-ce qu'il a été désavoué ?
19:03Vous avez les résultats très clairement.
19:05Emmanuel Macron et François Bayron n'ont pas choisi cette ligne de fermeté.
19:09Donc, il a été désavoué.
19:10Dites-le.
19:11Sincèrement.
19:12Mais je vous le dis, il n'a pas été écouté.
19:15Et donc, nous, qu'est-ce qu'on doit faire, M. Bourdin ?
19:18Nous, ce qu'on doit faire, c'est exercer de la pression.
19:20Pour faire en sorte que ça bouge.
19:22Et c'est pour ça que c'est intéressant de ne pas être au gouvernement.
19:25Parce que cette pression, je peux l'exercer.
19:27Est-ce que Bruno Retailleau veut des résultats ?
19:29Je veux des résultats aussi.
19:31Pour l'instant, il n'y en a pas.
19:32Et c'est pour ça que ce matin, je peux vous dire clairement,
19:35le choix qui est adopté par la France en ce moment sur l'Algérie,
19:38n'est pas le bon.
19:39Voilà.
19:40C'est-à-dire que vous désavouez la politique de gouvernement,
19:43vous désavouez finalement l'implication de Bruno Retailleau dans ce gouvernement,
19:53mais vous ne votez pas de censure.
19:55M. Bourdin ?
19:56Je ne comprends pas très bien votre positionnement.
19:59Les Français ne le comprennent pas, Laurent Wauquiez.
20:02Vous savez ce qu'il y a ?
20:03Parfois, les Français vous reprochent,
20:05se disent, Laurent Wauquiez, brillantissime,
20:09mais où est sa sincérité ?
20:12C'est arrivé, c'est arrivé, vous le savez bien.
20:14M. Bourdin, vous me blessez en disant ça, et je vais vous dire pourquoi.
20:18Je vous dis franchement ce que pense, ce n'est pas moi.
20:20Je vous dis ce que pense les Français.
20:21Mais moi, je veux aussi vous dire franchement des choses.
20:23Parce que là, ce que vous cherchez, ce n'est pas ça.
20:25Vous ne m'écoutez pas.
20:26Écoutez-moi.
20:27Est-ce que, un, on est d'accord que ce n'est pas bon de plonger notre pays dans le chaos ?
20:30Oui ou non ?
20:31Non, mais moi, je n'ai pas posé de question.
20:33Vous vous dites, vous êtes d'accord ou pas d'accord.
20:35Moi, je vous dis, ça n'est pas bon de plonger notre pays dans le chaos.
20:37Très bien.
20:41Ce n'est pas notre honneur, non ?
20:42Vous préférez ce qui s'est passé quand on a fait tomber Michel Barnier ?
20:45Je ne pense pas que c'est ce que les Français préfèrent.
20:48Deuxième chose.
20:49J'ai fait le choix de ne pas aller me vendre au gouvernement.
20:52Ah bon ? C'est un problème de sincérité, ça ?
20:55Il y a tellement de gens qui vont au poste.
20:57Il y a tellement de gens qui vont à la soupe.
20:58Ça n'a pas été mon choix.
20:59Il est allé à la soupe, Motaïo ?
21:00J'ai fait le choix.
21:01J'ai fait le choix, moi, de rester libre.
21:02Il est allé à la soupe ?
21:03Je ne suis pas là pour commenter à chaque fois.
21:04D'accord, d'accord.
21:06Non, je ne cherche pas la clarté.
21:09La clarté, elle est simple.
21:10Je ne suis pas allé à la soupe.
21:11Je n'ai pas voulu aller au gouvernement.
21:13J'ai voulu rester libre.
21:14Troisième chose.
21:15Je soutiens l'action de nos ministres au gouvernement
21:17pour faire en sorte qu'ils réussissent.
21:18Qu'ils réussissent sur la sécurité,
21:20qu'ils réussissent sur l'immigration.
21:21Et quand ils ne sont pas entendus par le Premier ministre
21:24ou par le Président de la République,
21:25j'exerce ma liberté, ma pression
21:27pour faire en sorte qu'on ait des résultats.
21:29Ce n'est pas clair ?
21:31Vous avez besoin d'autre chose en termes de sincérité ?
21:33L'envoquer.
21:34Vous voyez que j'ai appris aussi.
21:35Est-ce qu'il faut...
21:36J'ai appris aussi.
21:37Parce que je sais que c'était un reproche que j'avais.
21:39Mais oui, c'est pour ça que je vous en parle.
21:41Et sur ce plateau, je vous réponds toute franchise
21:43parce que j'ai mes blessures, j'ai mes cicatrices.
21:45Ça m'a blessé parfois, comme quand vous me le dites.
21:47Mais j'ai essayé d'apprendre.
21:48Et donc maintenant, je dis très clairement,
21:50simplement, directement ce que je veux
21:52et ce que j'essaye de construire.
21:53J'essaye de porter pour notre pays
21:55le projet de rupture dont il a besoin.
21:57Parce qu'aujourd'hui, notre pays est en décadence,
21:59que ça ne marche pas,
22:00qu'on a face à nous la menace des Etats-Unis et de la Chine.
22:02Et donc que notre pays n'a pas besoin d'appliquer les recettes du passé.
22:05Il a besoin de préparer ce projet de rupture fondamental pour le redresser.
22:09C'est ça qui m'intéresse.
22:10Alors Laurent Wauquiez, le président LR sera candidat à la présidence de la République ?
22:14C'est possible, mais ce ne sera pas automatique.
22:17Pas automatique ?
22:18Non.
22:19Là, on choisit notre président pour les Républicains.
22:21Oui.
22:22Et dans un an, on choisira notre candidat.
22:24Et on choisira le meilleur.
22:25Et si ça n'est pas moi...
22:26Le meilleur comment ?
22:27Parce que candidat unique du centre et des Républicains ?
22:33Candidat portant les valeurs de la droite.
22:36Pas un candidat de la gauche, du centre et de la droite en même temps.
22:39Et donc pour moi, et là c'est une différence avec les soutiens de Bruno Retailleau,
22:43je suis contre la primaire.
22:45La primaire, c'est un système dans lequel des électeurs de gauche
22:48sont venus choisir à la place des adhérents de notre famille politique.
22:52Donc ça, je n'en veux pas.
22:53Voilà.
22:55Merci Laurent Wauquiez d'être venu nous voir.
22:57Merci à vous de cette interview musclée.
22:59Mais comme toujours.
23:00C'est comme ça que c'est bien M. Bordas.
23:01Mais je n'ai aucun problème avec ça.
23:02Vous savez pourquoi ?
23:03Parce que pour aller chercher la vérité, la sincérité,
23:05on parlait de la sincérité, il faut des questions musclées.
23:08Sinon on n'en a pas.
23:09Et c'est comme ça que vous l'avez eu ce matin et j'en suis très heureux.
23:12Merci à vous.
23:13Merci beaucoup.
23:14Merci Laurent Wauquiez.
23:15Il est 8h58.

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