Un homme de 56 ans décédé après avoir été percuté par une voiture lors d’une rixe

Sud Radio

05/04/2025

Avec Claude Cerpedes, Maire (PCF) de Saint-Martin-de-Valgalgues dans le Gard (30520)

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00:00Que dis-je qu'on a appris hier et qui se serait produit dans le Gard ?

00:06Altercation entre deux jeunes hommes qui s'en suivent par indifférent entre les pairs de ces deux jeunes

00:14qui en viennent aux mains avant que l'un d'eux ne tue l'autre en le percutant en voiture.

00:18Voilà ce qui s'est passé manifestement dans cette ville de Saint-Martin de Val-Galgue dans le Gard.

00:24Bonjour Claude Serpédès.

00:26Bonjour.

00:27Soyez le bienvenu sur Sud Radio. J'imagine que vous êtes complètement ébêté par la violence du drame qui s'est produit chez vous cette semaine.

00:38Oui, on est complètement abasourdi.

00:42On en est venu à de la violence presque ordinaire où on règle des petits différends de rien du tout

00:53par un décès à la fin. C'est incompréhensible.

00:59Tout a commencé manifestement par une rixe entre plusieurs jeunes.

01:03Vous allez me corriger si je m'égare. Une rixe entre plusieurs jeunes au sujet d'un téléphone portable.

01:09Ensuite cela dégénère. Les pairs de deux des jeunes viennent s'en mêler et se battent à leur tour.

01:18C'est ça qui s'est passé ?

01:21Oui, pas tout à fait. Ce n'est pas des jeunes mais deux jeunes.

01:25Un jeune qui prend le téléphone de l'autre. L'autre ne se laisse pas faire et lui donne un coup de poing.

01:37Ça s'arrête là. C'est le mercredi soir.

01:40Le jeudi soir, c'est le match retour.

01:45Celui qui a essayé de voler le téléphone revient et se fait filmer pour montrer que c'est lui qui a les plus gros biceps.

01:54À ce moment-là, le papa descend de son immeuble et les sépare.

02:01Ça ne se passe pas trop bien parce qu'il insulte, etc.

02:05A priori, il assène une gifle aux jeunes qui le prennent mal et qui appellent son père.

02:12C'est là que ça dégénère.

02:14Une fois que les familles sont réunies, qui sait qui a tort, qui a raison, plutôt que de prôner le calme, c'est la violence qui s'ensuit.

02:25On est en train de parler d'un cas où les parents sont pires que les enfants.

02:29Je ne dirais pas pire.

02:33Dans leur attitude, en tout cas, puisqu'il y a mort d'hommes et qu'ils en rajoutent.

02:38Oui, j'allais dire, on peut le voir comme ça, mais c'est une escalade qui n'a pas lieu d'être.

02:46Alors, pourquoi, comment, les gendarmes le diront, mais effectivement, le mis en cause est allé bien, bien, bien trop loin.

02:58Alors que tout aurait pu se régler avec des mots, avec un petit peu de bon sens.

03:06C'est-à-dire que c'est normalement de la responsabilité des adultes de ramener les jeunes à la raison et pas le contraire.

03:12L'homme qui est décédé avait 53 ans. Il est mort des suites de ses blessures, gravement blessé, notamment à la hanche.

03:19Il y a eu un certain nombre de témoins, en plus du drame dans votre ville hier.

03:24J'imagine que sur place, c'est l'émotion qui règne.

03:27Oui, c'est l'émotion et l'incompréhension.

03:31C'est l'incompréhension, parce que la victime était très favorablement connue de tous ses voisins, de tout le quartier, etc.

03:40Il n'y a aucun problème, aucun problème. Donc, on ne comprend pas pourquoi on en est arrivé là.

03:45On ne comprend pas comment, pour un motif aussi futile, on peut en arriver là.

03:52Quelle mesure vous avez prise ? Qu'est-ce que vous avez décidé de faire dans les jours qui viennent ?

03:58Oh là, après, ça peut arriver. C'est arrivé là, ça peut arriver à trois kilomètres ou à mille kilomètres.

04:06On n'arrive pas à gérer ce genre de choses.

04:10On a, bien sûr, la police municipale et les gendarmes font quand même des rondes pour prévenir tout débordement.

04:18Mais il n'y a pas de débordement, parce qu'il n'y a pas d'effet de bande, il n'y a pas de banditisme, il n'y a pas de narcotrafic.

04:25C'est incompréhensible, c'est la violence presque ordinaire.

04:30Pour l'honneur d'une famille, en quelque sorte, quelqu'un qui est vexé qu'on lui ait volé son téléphone,

04:34qui se filme pour bien montrer qu'il va récupérer son honneur, qui se fait gifler par un adulte,

04:38et donc le père revient pour venger, on n'en sort pas ?

04:43Oui, oui, oui, mais c'est tout à fait ça.

04:45On en vient à des situations qui se géraient avec une bonne engueulade à un moment donné,

04:52mais qui se gèrent là, avec la mort d'un homme qui n'avait rien, qui n'avait pas à mourir.

05:01Bien entendu, y compris chez des individus qui, en fait, se sont toujours très bien conduits.

05:07Oui, tout à fait, c'est-à-dire qu'on en vient maintenant à une société où la violence est permanente,

05:18et on le voit sur les réseaux sociaux, on le voit dans tous les médias, etc.

05:24Donc, on règle les différends avec un couteau, avec un marteau, ou en écrasant quelqu'un.

05:32C'est presque devenu banal.

05:35Alors, qu'est-ce que ça dit à l'homme politique que vous êtes ?

05:38Je le rappelle, Claude Serpédès, vous êtes le maire communiste de Saint-Martin-de-Valgale, dans le Gard.

05:44Comment on peut réagir à ce fait de société, puisque manifestement,

05:47on s'en éteint, comme vous me dites, que ça se répand de plus en plus ?

05:50Je pense qu'il faut travailler sur le vivre ensemble, il faut que les gens puissent se parler,

05:57il faut qu'on développe des politiques culturelles, sportives, associatives, encore plus fortes,

06:04parce qu'autrement, c'est le repli sur soi.

06:07Et vous dites qu'il n'y avait même pas de trafic de drogue dans le quartier où ça s'est produit ?

06:13Non, pas du tout.

06:13Donc, tout se passait plutôt bien, je suppose, et malgré tout, ça ne suffit pas ?

06:19Non, il n'y a pas que la drogue qui amène à la violence.

06:25C'est un facteur important, mais il n'y a pas que ça.

06:29Je crois qu'il faut qu'on arrive vraiment à développer tout ce qui ramène les gens à discuter, à échanger, à partager.

06:37Bon, on en reparlera.

06:39Merci beaucoup, Claude Serpédès, d'avoir pris la parole ce matin sur Sud Radio.

06:43Maire communiste de la ville de Saint-Martin-de-Valgalgue, dans Le Gare.

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