00:00Monsieur, on en vient à cette nouvelle étape dans le bras de fer Paris-Alger.
00:03L'Algérie interdit à ses diplomates de voyager en France sous peine de sanctions disciplinaires.
00:08Il y a eu une directive émise par le ministère des Affaires étrangères.
00:13Tout déplacement touristique, personnel vers la France pour les diplomates et leurs familles jusqu'à nouvel ordre est interdite sous peine de sanctions.
00:21C'est quoi ça ? C'est une réponse à Bruno Retailleau, histoire de dire qu'on n'a pas peur de vos menaces ?
00:28Oui, parce que pour l'instant, la riposte graduée qui a été décidée par le Président de la République et Bruno Retailleau n'a eu pour effet seulement l'exemption des accords de 2007.
00:39Donc c'est les passeports et les visas diplomatiques pour les hiérarques.
00:43Là, avec cette décision, Alger nous dit très clairement, elle dit au ministre de l'Intérieur et au Président de la République, vos menaces, on n'en a rien à faire puisque nous, d'eux-mêmes, on va s'empêcher cela.
00:53Donc, il faut augmenter la riposte graduée. Il faut aller sur d'autres verrous qui pourraient obtenir la libération de Boilem Sansal, qui pourraient faire qu'il nous délivre l'Algérie des décès passés consulaires pour qu'on puisse s'expulser.
01:05On a quand même une majorité de nos prisonniers étrangers aujourd'hui en prison qui sont des Algériens.
01:11Nos CRAS, nos centres de rétention administrative pour les personnes qui sont en voie d'expulsion, sont composés très majoritairement de personnes algériennes.
01:19Donc, il y a une riposte graduée qui doit être appliquée. On voit bien que la première des mesures, les accords de 2007, pour l'instant, c'est caduque.
01:27Donc, il faut augmenter. Il faut monter d'un cran. Il faut aller, peut-être pas pour l'instant sur les accords de 68, sur la question des visas.
01:34On délivre 209 000 visas à des Algériens lambda. Je ne parle pas des hiérarques tous les ans.
01:41Il y a la question des avoirs, des élites algériennes. Il y a la question du bien, du gel des avoirs. Il y a la question du tarif douanier.
01:53Ce n'est pas la position d'Emmanuel Macron.
01:55À Emmanuel Macron de changer. Moi, je suis sûr depuis le début que Bruno Rotailleau a raison d'engager ce bras de fer avec l'Algérie.
02:00Et on voit bien que l'impuissance de Bruno Rotailleau, elle n'est causée que par l'impuissance d'Emmanuel Macron.
02:05En réalité, Emmanuel Macron, qui pense pouvoir taper dans la main de Monsieur Théboune, je pense qu'il se trompe.
02:11Qui le prend pour le seul interlocuteur français.
02:14Est-ce que c'est un mauvais signal, Paul Melun, pour le sort de Boilem Sansalle ?
02:21L'Algérie ne cesse de nous envoyer de mauvais signaux sur à peu près tout, depuis que nous avons reconnu la marocanité du Sahara Occidental.
02:27Il y avait une forme de réchauffement ces derniers temps. Théboune qui estimait qu'Emmanuel Macron était le seul interlocuteur.
02:34Si on appelle réchauffement, effectivement, le fait que Théboune ait dit qu'il pouvait parler avec Emmanuel Macron, je suis d'accord.
02:40Mais de toute façon, le dialogue en ligne directe entre le président de la République française et Monsieur Théboune, il est légitime qu'il se fasse.
02:48Puisque de toute façon, il va dépendre de ce dialogue, probablement, la libération de Boilem Sansalle.
02:52Boilem Sansalle a été condamné désormais à 5 ans de prison. Il est très âgé. Il a une grave maladie.
02:56Ce qui signifie que si cette peine est véritablement exécutée en Algérie, il va mourir dans une prison.
03:02Donc à un moment donné, la seule solution pour le salut de Boilem Sansalle, c'est qu'il y ait une grâce présidentielle du président Théboune.
03:08Et cette grâce n'arrivera que s'il y a une discussion entre les deux chefs d'État, le président de la République Emmanuel Macron et Monsieur Théboune.
03:15C'est la seule condition sur lequel Boilem Sansalle.
03:17Moi, je pense qu'elle est tout à fait faisable et que ça peut même faire partie. Je ne veux pas dévoiler, j'en sais rien.
03:22Mais ça peut même faire partie.
03:24J'entendais le recteur de la mosquée de Paris très proche, très proche du président Théboune qui expliquait qu'il jugeait extrêmement probable cette grâce.
03:38Mais ça peut même faire partie de la stratégie de Théboune de dire, je gracie Boilem Sansalle.
03:42Comme ça, je me refais, je me rachète, pardonnez-moi l'expression, une virginité morale et diplomatique vis-à-vis de la France.
03:47Je montre que je suis sur le tard un ami des libertés. C'est comme ça que ça sera présenté, même si ce n'est évidemment pas le cas.
03:52Aucun régime illibéral qui enferme un écrivain pour ses idées ne peut être qualifié de pro-liberté.
03:57Mais il va faire ça et une fois que la libération de Boilem Sansalle pourrait être acquise, je parle au conditionnel.
04:02Après, il faut engager un bras de fer et c'est là que je rejoins notre ami Jules.
04:05C'est-à-dire qu'on peut réfléchir à tout, les visas, pourquoi pas les transferts d'argent, pourquoi pas les accords économiques qui ont été passés.
04:11Madame Borne, quand elle était première ministre, elle a passé des accords économiques très importants avec l'Algérie sur plein de sujets.
04:17Donc on peut revoir ces accords ou en tout cas revenir sur ce qui pourrait déranger les Algériens pour mettre la pression
04:22et faire cette fameuse réponse graduée dont je crois qu'il y a grandement besoin.
04:26Mais chaque chose en son temps, pour moi, la priorité à court terme, c'est la libération de Boilem Sansalle.