00:00Bonjour. Et je suis, je pense un peu comme tout le monde, un peu quand même surpris
00:06Puisque des moyens considérables ont été mis en oeuvre pour aller
00:11interroger quatre personnes. On a appris la qualification pour laquelle ces quatre personnes étaient entendues et cette
00:20qualification d'abord nous a surpris et... Je rappelle l'homicide volontaire et celle de cadavre.
00:25Homicide volontaire, c'est-à-dire qu'on soupçonnait l'un des quatre membres, manifestement, d'avoir tué
00:31volontairement
00:33le petit Émile. Et
00:3548 heures plus tard, ces jeunes gens, cette famille plus exactement, est
00:41libre.
00:42Donc évidemment tu t'interroges,
00:45tu t'interroges, tu te dis
00:47la justice, le procureur en l'espèce, c'est pas rien de pointer du doigt quelqu'un parce que les conséquences
00:54vous l'avez vu dans l'espace médiatique depuis 48 heures,
00:58non seulement c'était fait, non seulement beaucoup de gens, et voilà, beaucoup de gens ont parlé de ça.
01:04Je dois dire que sur CNews, depuis le départ et sur Europe 1, je suis d'une prudence
01:11extrêmement grande et surtout j'interdis ou nous interdisons que chacun
01:16construise des hypothèses sur ce qui aurait pu se passer. Parce que j'entends souvent
01:21les auditeurs, les téléspectateurs nous reprocher précisément de mettre parfois des gens autour d'une table qui ne savent rien à rien et qui
01:29laissent les bons cours à leur imagination.
01:30Exactement, ce qui est juste insupportable quand même pour les familles et puis pour ces gens qu'il faut quand même respecter. Et je lis aussi la presse
01:37comme mon ami Olivier Delagarde. Et j'ai lu ce matin ces quatre lignes qui me paraissent tellement
01:44révélatrices de la presse française. C'est dans le Parisien, donc c'est un journal quand même
01:50très important. Très en pointe sur l'affaire.
01:52Exactement. Et qu'est-ce que je lis dans le Parisien ce matin ? On parle évidemment du grand-père.
01:58Si l'homme sait se montrer affable en public, ce catholique pratiquant serait traversé par des épisodes dépressifs.
02:05Mais quel est le rapport entre le fait qu'il soit catholique pratiquant et qu'il ait des épisodes dépressifs ?
02:12Pourquoi qualifier cette personne à ce moment de la phrase et mettre un lien
02:17qui n'est pas tout à fait de causalité, mais qui est quand même dans la même phrase et qui traduit un état d'esprit ?
02:24Un état d'esprit. Et c'est cet état d'esprit que je souligne sur cette famille
02:29depuis quasiment le départ de l'affaire. C'est-à-dire que ce qui est important
02:33manifestement pour beaucoup de nos confrères, c'est d'expliquer que cette famille est catholique pratiquante.
02:39Donc je souligne simplement ça. Ce que je souligne là,
02:45mais je l'entends,
02:47il y a des dizaines de personnes qui ont dit ce que je dis là.
02:51Dans l'espace médiatique, on ne le dit pas. Si, l'autre jour d'ailleurs, il y a eu un échange chez nos confrères de RMC, où Olivier Marchal,
02:58pour ne pas le citer, a dit à son confrère avec qui il travaille,
03:03M. Truchot, il lui a dit, mais pourquoi cet homme est présenté comme ça ? Il a bien raison.
03:08Il a bien raison.
03:09Donc voilà.
03:10Voilà, c'était à partir de 10h30, donc la conférence de presse du procureur sur l'affaire du petit Emile. Vous entrez dans un studio un
03:15petit peu plus tôt que d'habitude. D'ailleurs, Pascal, on aura vraiment l'occasion d'en parler tous ensemble. Vous êtes les bienvenus.
03:20Le Standard Europe 1 vous est ouvert. Anissa Haddadi ? Oui, c'est le 01 80 20 39 20.