Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 19/03/2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Avec vous, vos deux chroniqueurs du jour, Céline, le journaliste et écrivain Vincent Roy et le journaliste politique au Journal du Dimanche, Jules Taurès.
00:06Bonjour Vincent, ravi de vous retrouver.
00:08Bonjour Céline.
00:09Bienvenue dans ce studio. Bonjour Jules.
00:11Ravie de vous retrouver aussi, on est mercredi et dans quelques instants on va évidemment revenir sur l'interview de Laurent Wauquiez,
00:17le patron des députés LR qui était l'invité ce matin d'Europe 1 et CNews, il veut plus de fermeté encore à droite.
00:23La réforme des retraites, est-ce que le conclave est déjà condamné ?
00:26Faut-il y voir une stratégie de François Bayrou pour ne pas mettre le PS en porte-info ?
00:31On se posera la question et puis après le cessez-le-feu limité négocié par Donald Trump avec Vladimir Poutine,
00:36quelle marge de manœuvre pour l'Europe qui veut continuer à soutenir l'Ukraine ?
00:41Mais tout de suite, parlons de cette crise diplomatique entre Paris et Alger, c'est tendu, c'est rien de le dire.
00:46Après le rejet de la liste de ressortissants algériens que la France souhaitait expulser,
00:50le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barraud était hier à la mosquée de Paris et il a pris la parole lors de la rupture du jeûne du ramadan.
00:57Les tensions actuelles dont nous ne sommes pas à l'origine et qui ont connu hier un nouveau développement problématique,
01:03ne sont dans l'intérêt de personne. Nous voulons les résoudre, avec respect bien sûr, mais avec exigence et sans faiblesse,
01:09sans rien céder sur les intérêts des Français qui sont notre boussole.
01:13Et ce matin, c'est Bruno Retailleau qui, je vous le rappelle, veut une riposte graduée, le ministre de l'intérieur.
01:19Il était sur Sud Radio et il a réagi.
01:21Ce comité intermédiaire a acté une ligne qui est celle de l'ensemble du gouvernement, c'est la riposte graduée.
01:28La riposte graduée tout simplement parce que nous ne sommes pas belliqueux, nous ne voulons pas la guerre avec l'Algérie.
01:33C'est l'Algérie qui nous agresse. Donc on a mis sur la table une réponse qui va monter en gamme en fonction de la riposte algérienne.
01:41Voilà, un gouvernement plus uni finalement que prévu, Jules Torres, sur ce dossier.
01:47On attend les actions concrètes en réalité, parce que cette réponse graduée, pour l'instant, on n'en voit pas vraiment l'augure.
01:57C'est-à-dire que Bruno Retailleau, qui est très ferme, qui a engagé ce bras de fer avec l'Algérie, fait face quand même à certaines remontrances internes.
02:06C'est le président de la République qui le désavoue 48 heures après le comité interministériel sur les accords de 68.
02:11C'est Jean-Noël Barrault qui, il y a quelques mois encore, quelques semaines, il nous disait qu'il avait des doutes sur les intentions du régime algérien.
02:20Là, on a l'impression qu'il a revu un peu sa position.
02:22Il a un peu revu sa copie, mais ça reste encore très faible.
02:25Sachant qu'il faut quand même le dire, depuis maintenant 4 mois, Boilem Sansal est emprisonné dans les jaules algériennes.
02:32L'Algérie a refusé un certain nombre de ressortissants dangereux qui bafouent les accords de 68, qui sont missionnaires à l'Algérie,
02:41qui ne respectent pas non plus les accords de 68 et même les accords de 1994.
02:45Donc, il y a quand même un vrai sujet.
02:47Et je n'ai pas l'impression, pour l'instant, que les passeports diplomatiques, l'exemption de visa pour les hiérarques algériens
02:55soient une vraie riposte graduée, au vu de toutes les insultes que nous ont adressées les Algériens, le régime algérien, depuis maintenant plusieurs mois.
03:03Des mots, mais vous réclamez de l'action, on l'entend.
03:06Et quand on l'entend, Rick Ciotti, hier justement à l'Assemblée, qui dit
03:08« Jusqu'à quand, Monsieur le Premier Ministre, allez-vous accepter l'humiliation que fait subir chaque jour un peu plus l'État voyou algérien à notre pays ? »
03:14Ben oui. Alors, riposte graduée, ça veut dire quoi ? Upgraidons la riposte.
03:20Bon, ça voudrait dire qu'on mettrait en cause les accords de 68, ça n'est pas possible puisque le Président de la République...
03:25Ceux de 2007, déjà, ont commencé.
03:2797, 94, le Président de la République parle de ceux de 94.
03:30Donc, finalement, pour l'instant, statu quo.
03:33Effectivement, il n'y a pas d'action.
03:35Que voit-on exactement de concret ?
03:38Il y a des postures.
03:39Comme mesure de rétorsion face aux provocations incessantes de l'Algérie.
03:45Il n'y a actuellement, à l'heure où l'on parle, il n'y a aucune mesure.
03:49Ceux qui voyaient hier la visite du ministre Jean-Noël Barraud à la Grande Mosquée de Paris,
03:56quelque part comme une maladresse, finalement, il a tenu un discours assez...
04:01C'est une maladresse, mais c'est aussi une naïveté parce qu'il était quand même à la Grande Mosquée de Paris.
04:06Il a évidemment le droit, Gérald Darmanin le faisait en tant que ministre de l'Intérieur
04:10et en tant que ministre chargé des cultes pendant les 4 ans qu'il a passés à Beauvau.
04:13Bruno Rodeo, cette année, a décidé de ne pas y aller.
04:16Jean-Noël Barraud aurait pu, par solidarité gouvernementale, refuser d'y aller,
04:20sachant que le grand recteur de la Mosquée de Paris,
04:24pardon, c'est quand même le porte-parole d'Abdelmajid Tebboune en France,
04:27la Grande Mosquée de Paris est aujourd'hui quasiment la deuxième ambassade algérienne en France.
04:32Il y a quand même aussi, au sommet de l'État, une cacophonie gouvernementale.
04:38Quand bien même il se montre uni, on voit bien et on perçoit que Bruno Rodeo voudrait être beaucoup plus puissant.
04:45Que cette riposte graduée, on sent bien qu'il s'est mis d'accord avec le Président de la République pour la décider,
04:51mais que lui, il aimerait aller beaucoup plus loin.
04:53Il faut quand même rappeler que Boilem Sansal, c'est un ami de Bruno Rodeo.
04:56Bruno Rodeo, depuis le début, il essaye d'enclencher tout ça.
04:59Il a même eu l'idée, par exemple, vous savez, de nommer Boilem Sansal ambassadeur en Algérie
05:05pour pouvoir le faire libérer en vertu des traités internationaux.
05:08Bon, Emmanuel Macron a décidé de ne pas le faire.
05:10A la fin, Bruno Rodeo, on l'a posé cette question-là à plusieurs reprises.
05:14Il y aura la question de la démission, puisque Emmanuel Macron ne veut pas pour l'instant.
05:19Est-ce que ce n'est pas ce que cherche l'Algérie ?
05:21Parce que Bruno Rodeo le disait encore ce matin chez nos confrères de Sud Radio.
05:24Ils n'ont de cesse, dans toutes les unes de journaux, de le charger en disant finalement leur victoire.
05:30C'est ce que disait aussi Vincent Trémolet ce matin.
05:32Ce serait que je m'en aille.
05:34Bien entendu. Mais d'ailleurs, il avait laissé flotter l'idée que peut-être il pourrait partir.
05:39Sans doute pour préparer 2027 et pour ne pas qu'on lui remette un bilan
05:43qui serait un bilan sur lequel il n'aurait pas grand-chose à dire
05:47puisqu'il serait totalement muselé dans son action.
05:49Bon, ça, il y avait ce premier point.
05:51Deuxième point. Attendez, si Retailleau tombe, c'est le poids du gouvernement.
05:56Et c'est une déflagration.
05:58Et il me semble bien que le président Macron serait dans une bien mauvaise posture si...
06:04Mais c'est là où Emmanuel Macron est incompréhensible.
06:07Quand il désavoue deux jours après et François Bayrou et Bruno Retailleau...
06:10Ça c'est très étonnant.
06:11C'est la raison pour laquelle lorsque vous parliez de gouvernement plus uni que pressenti...
06:16Ecoutez, moi je suis très réservé.
06:18Non, je vois des accords, je vois des...
06:21Mais ce gouvernement sur la question algérienne...
06:24Il y a eu un recadrage selon vous de François Bayrou en disant
06:26on essaie d'être unis sur les appuis, on ne montre pas qu'on est...
06:30Oui, c'est de l'alliance de circonstances, de façades.
06:33Je n'y crois pas une seconde sur le fond.
06:35Et sur le dossier algérien, je crois qu'il y a au contraire beaucoup de dissonance dans ce gouvernement.
06:40Attention, ça reste quand même les affaires étrangères, le domaine réservé du chef de l'État.
06:44C'est lui au final qui décide.
06:46Mais effectivement, on ne comprend pas pourquoi il désavoue autant Bruno Retailleau au risque que celui-ci...
06:51Si Bruno Retailleau part, la droite part.
06:54La droite de gouvernement, donc Annie Gennevard, la ministre de droite.
06:58Et ensuite c'est le gouvernement Bayrou qui tombe parce que le RN censura.
07:01Donc à la fin, ce sera le président de la République qui sera ciblé.

Recommandations