Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Vendredi 7 mars 2025, bon rendez-vous live numéro 1610 sur CNews, première chaîne Info de France, bonjour et bienvenue en direct.
00:00:12À la une, alors que Gérald Darmanin a annoncé hier que deux prisons de haute sécurité vont être ouvertes en France, vous allez découvrir ce matin que l'administration pénitentiaire
00:00:21est en train de distribuer 25 000 tablettes numériques dans les cellules, honnêtement on croit rêver, 25 000 tablettes numériques Samsung pour un coût de 100 millions d'euros.
00:00:32Au même moment, on se demande comment empêcher l'utilisation des portables mais on distribue des tablettes car forcément, ce qui devait arriver arriva,
00:00:40ces tablettes censées ne pas avoir accès au web ont été détournées par les détenus. L'un d'entre eux propose même dans ses vidéos TikTok le mode d'emploi
00:00:49pour débrider les tablettes et il s'en amuse, ces tablettes c'est la plus grosse erreur que la prison a pu faire dit-il, vos tablettes nous servent à beaucoup de choses maintenant,
00:01:00avis partagé également par les syndicats de surveillants.
00:01:05S'il détenu aujourd'hui un téléphone, il peut l'utiliser de la même manière mais il lui donne juste un écran plus grand mais c'est déjà une faille en soi.
00:01:14L'emploi des téléphones portables c'est un fléau chez nous dans la pénitentiaire, les téléphones portables sont strictement interdits mais on en trouve des quantités astronomiques tous les jours.
00:01:24Voilà, 25 000 tablettes donc distribuées, on va avoir l'occasion d'y revenir dans un instant.
00:01:28Et donc au même moment, Gérald Darmanin lui annonce que les 200 narcotrafiquants les plus dangereux de France seront emprisonnés à Vendin-le-Vieille à partir du 31 juillet,
00:01:37suivi, mi-octobre, de la prison de Condé sur Sarthe, des prisons alors sans téléphone a priori et sous haute sécurité.
00:01:45Montrer la fermeté de l'État pour qu'il n'y ait plus jamais une affaire Amras, Gérald Darmanin a donné le ton hier soir.
00:01:52Il y aura finalement deux établissements pénitentiaires de haute sécurité pour accueillir les 200 narcotrafiquants les plus dangereux.
00:01:59Le premier le 31 juillet prochain sera en fonction à Vendin-le-Vieille dans le Pas-de-Calais et le deuxième pour le 15 octobre prochain sera à Condé sur Sarthe dans l'Orne.
00:02:08Ces deux prisons sont déjà les deux établissements les plus sécurisés du pays mais le ministre de la justice souhaite les rendre hermétiques et renforcer les moyens.
00:02:16Il évoque une révolution pour l'administration française.
00:02:20Avec un régime de détention, c'est pas simplement la prison, qui est extrêmement difficile.
00:02:24Derrière un ischiophone, c'est-à-dire qu'on ne peut pas avoir de contact physique.
00:02:27Aujourd'hui, il y a des contacts physiques entre les gens qui viennent parler au détenu et le détenu.
00:02:31Donc, on se passe des choses évidemment parfois dans ces parloirs.
00:02:34Par exemple, des ondes millimétriques qui vérifient chaque fois ce qui se passe dans cette prison.
00:02:39Pas de vie privée familiale, on ne peut pas rencontrer sa famille.
00:02:42Autre enjeu crucial, la protection des surveillants pénitentiaires.
00:02:46Et là encore, on va y revenir tout à l'heure après 11 heures.
00:02:49Pendant ce temps, l'Algérie continue de narguer la France.
00:02:52On apprend ce matin qu'en 3 jours, 3 OQTF ont à nouveau été refusés par l'Algérie.
00:02:56Et on a fait les comptes.
00:02:57Depuis le mois de janvier, 17 OQTF ont été refusés par l'Algérie.
00:03:02La colère de Bruno Rotaïo, les mots apaisants d'Emmanuel Macron.
00:03:05Finalement, rien ne semble faire bouger le gouvernement algérien
00:03:08qui regarde les Français s'agiter, mais lui ne bouge pas de ses positions.
00:03:12Portrait des deux derniers OQTF refusés.
00:03:15Le premier, Abdelkadir Bey, récemment sorti de prison,
00:03:18a été interpellé pour trafic de stupéfiants en 2023.
00:03:22Interdit de territoire pendant 10 ans, il est notifié d'une première OQTF en 2017,
00:03:27puis d'une seconde en 2023.
00:03:29Le second, Nas Edinka, est connu des services de police pour trouble à l'ordre public
00:03:34et vol aggravé en réunion.
00:03:36Il est sous le coup d'une OQTF avec interdiction de retour.
00:03:39Un nouveau refus de la part d'Algérie, après celui de mercredi
00:03:43où un autre ressortissant expulsé avait connu le même sort.
00:03:47Retour en France.
00:03:48Le sénateur Stéphane Ravier n'a pas du tout apprécié la visite du maire de Marseille
00:03:52dans la mosquée des Cendres.
00:03:53Nous en avons parlé hier.
00:03:55Le maire qui avait promis d'offrir un terrain à la mosquée pour son agrandissement.
00:03:59Stéphane Ravier accuse le maire d'avoir enfreint la loi
00:04:02en tenant une réunion politique, dit-il, dans un loco de culte.
00:04:05Et il l'interroge aussi sur cette mosquée qui aurait reçu un prêcheur islamique
00:04:09fiché S.
00:04:10Stéphane Ravier, en direct et en exclusivité, va s'expliquer dans Morandini Live.
00:04:14Et Marseille, justement, où la police municipale se renforce face aux violences qui se multiplient,
00:04:19nous sommes donc allés assister à un entraînement de cette police municipale.
00:04:25Dans les quartiers sud de Marseille, cet ancien commissariat
00:04:28est désormais l'une des trois nouvelles bases opérationnelles de la police municipale.
00:04:32Chaque jour, 74 agents sont mobilisés de 6h à 20h,
00:04:38équipés de matériel de pointe et armés.
00:04:41Vous avez donc les pistolets de type semi-automatique, donc les Glock 17.
00:04:45Ce sont des armes qui sont hyper légères, hyper souples, hyper maniables.
00:04:51Donc ce sont des armes qui sont parfaites pour l'intervention.
00:04:54À l'étage, un dojo permet aux agents de perfectionner leur technique d'intervention d'urgence.
00:05:00On voit qu'il est armé.
00:05:01J'ai quoi ? J'ai quoi ?
00:05:03Voilà. Donc l'individu au sol.
00:05:05Foncez le couteau au sol ! Au sol !
00:05:07Donc là, face au couteau, c'est de suite transition avec une autre arme.
00:05:10En sectorisant sa police municipale, la ville voulait renforcer sa présence sur le terrain.
00:05:15S'étendre sur toute la ville, c'est une nécessité.
00:05:18Et il faut lutter contre le sentiment d'insécurité.
00:05:20Mais plus que le sentiment, c'est contre l'insécurité qu'il faut lutter.
00:05:25Et puis je voulais qu'on s'arrête ce matin sur la colère des boulangers, des charcutiers, des bouchers
00:05:30qui sont obligés d'augmenter les prix de leurs produits car l'Etat a décidé de les taxer encore plus.
00:05:35Alors cette fois, c'est sur les emballages de leurs produits.
00:05:38Le gouvernement ne manque jamais d'imagination pour récupérer de l'argent partout.
00:05:42Mais au final, qui paye ? Eh bien c'est nous, car ces commerçants sont obligés d'augmenter leurs prix.
00:05:50Avec ou sans emballage ?
00:05:52C'est bon pour avoir.
00:05:53Cette question sera désormais posée aux caisses des boulangeries au moment d'acheter une baguette.
00:05:58Depuis le 1er janvier, les sachets en papier et les boîtes en carton pour emballer le pain ou les pâtisseries sont taxés.
00:06:05Un coût en plus pour les boulangers.
00:06:07Pour nous, dans notre boulanger, ça représente environ 0,0075 centimes par client.
00:06:12On embrasse à peu près 2000 clients au jour.
00:06:14Sur ces 2000 clients au jour, ça nous coûte à peu près à l'année environ 5000 euros.
00:06:19On va augmenter certains produits.
00:06:21Je pense à un produit par gamme au niveau du salé, de la pâtisserie, du pain, de la viennoiserie
00:06:26pour pouvoir répercuter ces taxes juste à la fin de l'année.
00:06:29Conséquence, les consommateurs vont devoir mettre la main au portefeuille puisque les prix augmentent.
00:06:35Il faut comprendre que certaines personnes voient cette hausse de prix comme quelque chose qui va impacter leur pouvoir d'achat.
00:06:41Oui, c'est vrai qu'au niveau course, on sent vraiment le prix du panier qui augmente beaucoup.
00:06:46Au bout d'un moment, ça commence à peser.
00:06:50C'est sûr que ce n'est pas top.
00:06:52La hausse de cette taxe est écologique et permettra de financer le développement du tri sélectif.
00:06:57Les charcutiers, les fromagers et les bouchers sont également concernés par cette nouvelle mesure.
00:07:03Hier, pour la première fois depuis son hospitalisation il y a 15 jours,
00:07:06on a pu entendre le pape dans un court message de quelques secondes qui a été diffusé pendant les messes.
00:07:11D'une voix chevrotante, il a remercié les fidèles qui prient pour lui écouter le pape.
00:07:17Je vous remercie de tout mon cœur.
00:07:21Je vous prie pour la santé et la paix.
00:07:28Je vous remercie.
00:07:32Que Dieu nous bénisse.
00:07:35Vous êtes fidèles ?
00:07:37Oui.
00:07:38Merci.
00:07:40Voilà, mais à Rome, bien sûr, on se demande si le pape reviendra un jour au Vatican
00:07:44ou alors s'il va préférer abandonner ses fonctions, comme le dit la rumeur depuis plusieurs jours.
00:07:48Des fidèles que nous avons rencontrés place Saint-Pierre.
00:07:51Le droit canonique ne prévoit personne pour assurer l'intérim d'un pape.
00:07:55Après trois semaines d'indisponibilité, la question de la renonciation du pape François se pose.
00:08:01A Rome, peu de monde y croit.
00:08:03Cette question n'a pas vraiment de sens.
00:08:05Dès lors que le pape peut-être toucherait à la fin de sa vie, il ira jusqu'au bout.
00:08:10Et c'est aujourd'hui ce que l'on peut dire, en toute probabilité.
00:08:14Des proches qui travaillent avec le pape affirment qu'il n'est pas dans une position de renoncement.
00:08:19A 88 ans, affaibli, peut-il réellement continuer ?
00:08:24Ce pape-là est un pape qui aime être proche des gens.
00:08:27C'est un pape qui est touchable, qui aime toucher les gens, qui aime être touché par les gens.
00:08:32Cette proximité, quand il ne pourra plus la vivre véritablement,
00:08:36à quel point il pourrait encore être le pape François comme il aimait être.
00:08:40Pour certains paroissiens de Saint-Louis-des-Français, il doit rester.
00:08:44Je pense que quand on a la charge qui est la sienne, on se doit d'aller jusqu'au bout.
00:08:51Pour les catholiques, le pape doit rester à sa place jusqu'au bout.
00:08:56S'il est complètement conscient, il a encore les capacités d'entendre et de décider,
00:09:01je pense qu'il est bien qu'il continue.
00:09:05Voilà l'avis des fidèles qui pensent au pape et qui prient pour le pape régulièrement.
00:09:10Les tops et les flops d'audience d'hier soir, c'est avec Mister Audience.
00:09:13Aïlas Kévin.
00:09:18Hier soir, succès pour TF1 pour le lancement de la série Joseph,
00:09:21avec notamment Lucien Jean-Baptiste qui a rassemblé près de 4 millions de téléspectateurs.
00:09:26France 3 est deuxième, mais très loin derrière.
00:09:29Sa série Meurtre dans les Trois-Vallées n'est qu'à 2,4 millions, un score très moyen.
00:09:33Quant à France 2 MC, c'est la soupe à la grimace.
00:09:35Le magazine envoyé spécial présenté par Élise Lucet et Pékin Express
00:09:39ont réalisé des scores très décevants, à moins d'un million huit.
00:09:42Toutes les autres chaînes sont quant à elles très loin derrière.
00:09:45Le livre de la jungle sur W9 et la série d'arté Douglas Iskandsel sont proches,
00:09:50sous les 700 000, suivi des Reines de la Route sur Sister
00:09:53et du film Les Profs 2 sur TMC, qui n'est qu'à 550 000.
00:09:58Enfin, vous le savez, tous les matins, nous désignons le flop du jour,
00:10:02et hier soir, il est pour quotidien sur TMC.
00:10:05En effet, malgré la suppression de C8 et donc de l'arrêt de Touche par mon poste sur la TNT,
00:10:10l'émission de Yann Barthez ne progresse pas et est même en baisse.
00:10:13Sur sa dernière partie à 21h, le talk show de Yann Barthez s'est passé hier
00:10:17à seulement 1,7 million de téléspectateurs.
00:10:20Un coup dur pour la chaîne, surtout face aux audiences de Touche par mon poste sur les box,
00:10:24qui sont très hautes.
00:10:25Mister Audience vous dit, à lundi !
00:10:28Pour tout vous dire, ils sont tous en train de commenter les audiences de Quotidien.
00:10:31Allez-y, allez-y, vous avez des choses à dire.
00:10:34André Bercocque, vous avez une réflexion sur les audiences de Quotidien ?
00:10:36Je veux qu'on parle de Quotidien pendant une heure.
00:10:38Non, mais vous analysez la chute d'audience.
00:10:40Non, mais ce qui est intéressant dans cette histoire, mais on ne va pas en reparler,
00:10:44c'est le contournement par Hanouna de TP par TP.
00:10:49Ça, c'est très intéressant.
00:10:50Laurence Haïer, bonjour.
00:10:51Bonjour.
00:10:52Votre avis sur Quotidien, puisque vous en parliez en tête.
00:10:54Moi, je suis team TPMP.
00:10:55D'accord.
00:10:56Oui, c'est clair.
00:10:57Jean-Christophe Gallien, bonjour.
00:10:58Politologue.
00:10:59Comment allez-vous ?
00:11:00Vous avez une analyse, vous ?
00:11:01Moi, je n'ai pas d'analyse du tout.
00:11:02D'accord.
00:11:03Sur le reste, j'espère que vous en avez, pour que vous ne soyez pas venu pour rien.
00:11:06Et Maître Philippe Henri Ronegger, bonjour.
00:11:07Bonjour.
00:11:08Merci également d'être avec nous.
00:11:09Je ne vais pas vous embêter sur Quotidien.
00:11:10Allez, je voulais qu'on commence en parlant d'un sujet qui vous concerne plus, Maître,
00:11:13puisqu'on va parler des prisons.
00:11:15Et alors que Gérald Darmanin, vous le savez, était sur France 2 hier soir,
00:11:18il a annoncé deux prisons haute sécurité.
00:11:21Eh bien, vous allez découvrir sans doute ce matin que l'administration pénitentiaire
00:11:24est en train de distribuer 25 000 tablettes numériques dans les cellules.
00:11:28Honnêtement, on croit un peu rêver.
00:11:3025 000 tablettes numériques Samsung pour un coût de 100 millions d'euros.
00:11:34Au même moment, on se demande comment empêcher l'utilisation des portables.
00:11:37On distribue des tablettes, c'est assez étonnant.
00:11:39Car forcément, ce qui devait arriver arriva.
00:11:42Ces tablettes censées ne pas avoir accès au web ont été détournées par les détenus.
00:11:46L'un d'entre eux propose même, dans des vidéos TikTok,
00:11:49le mode d'emploi pour débrider les tablettes.
00:11:51Et il s'en amuse.
00:11:52Ces tablettes, c'est la plus grosse erreur que la prison a pu faire, dit-il.
00:11:55Vos tablettes nous servent à beaucoup de choses maintenant.
00:11:58Il propose de les débloquer contre 50 euros,
00:12:00parce qu'il fait du commerce, tant qu'à faire, depuis sa cellule.
00:12:02Ce n'est pas plus mal.
00:12:03Regardez donc le type de vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux avec ces tablettes.
00:12:07Et les détenus sont ravis d'avoir ces tablettes.
00:12:16...
00:12:37Ca paraît un peu surréaliste, André Bercoff.
00:12:39Moi, j'ai tombé de la chaise quand j'ai vu ça.
00:12:41Je ne comprends pas.
00:12:42Écoutez, nous avons 3 000 milliards, 4 000 milliards de dettes.
00:12:45Eh bien, les tablettes, ça fait partie du jeu.
00:12:47Surtout dans chaque cellule, en plus.
00:12:48Parce qu'à la limite, parce qu'en fait, ils expliquent que ça,
00:12:51on va voir le sujet dans un instant,
00:12:52mais c'est fait pour caler les rendez-vous,
00:12:54parler éventuellement à ses avocats.
00:12:56Pourquoi pas ?
00:12:57Mais dans les cellules, vous vous rendez compte du nombre de tablettes.
00:12:59Et puis forcément, quand c'est détourné, les gardiens ne le voient pas.
00:13:01Donc à la limite, si on avait mis ça dans une pièce commune,
00:13:03vous en mettez juste trois par prison, par exemple.
00:13:05Et là, en plus, ça peut être vérifié, ça peut être surveillé.
00:13:08Là, on les met dans les cellules.
00:13:10Donc les mecs, ils arrivent à les débloquer.
00:13:11Moi, ce qui m'hallucine, c'est de quoi il en coûte qui compte.
00:13:14Ça, c'est clair.
00:13:15Alors, on regarde le sujet d'explication et on en reparle juste après.
00:13:19Dans les prisons françaises,
00:13:21les détenus sont aussi connectés en cachette.
00:13:24Sur le réseau social TikTok,
00:13:26un détenu propose une technique pour pouvoir accéder à Internet
00:13:30et pouvoir jouer aux jeux vidéo via des tablettes numériques
00:13:33distribuées par les prisons elles-mêmes.
00:13:35Grâce à un programme baptisé numérique en détention,
00:13:3825 000 tablettes ont été allouées dans les prisons françaises
00:13:42avec l'objectif de permettre aux détenus d'interagir
00:13:45avec l'administration de leur prison via un intranet sécurisé.
00:13:49L'Internet extérieur ne serait donc pas accessible.
00:13:52Mais le tuyau s'est rapidement répandu dans les prisons françaises
00:13:55et pose problème aux services pénitentiaires
00:13:58déjà débordés par les confiscations quotidiennes des téléphones portables.
00:14:03S'il détenu aujourd'hui un téléphone,
00:14:06il peut l'utiliser de la même manière,
00:14:08mais il lui donne juste un écran plus grand.
00:14:10Mais c'est déjà une faille en soi.
00:14:12L'emploi des téléphones portables,
00:14:14c'est un fléau chez nous dans la pénitentiaire.
00:14:16Les téléphones portables sont strictement interdits.
00:14:19Mais on en trouve des quantités astronomiques tous les jours.
00:14:23L'administration pénitentiaire se défend pourtant
00:14:25de ne pas avoir eu de retour de possible détournement
00:14:28et assure que ce dispositif soulage les personnels pénitentiaires
00:14:31des tâches récurrentes et améliore les conditions de vie en détention.
00:14:35Le programme numérique en détention coûte autour de 125 millions d'euros.
00:14:39Alors, on est en direct avec Cyril Huet-Lambing,
00:14:42qui est secrétaire général national adjoint du syndicat pénitentiaire de surveillants.
00:14:45Bonjour, merci d'être avec nous.
00:14:47Honnêtement, j'ai vu cette info dans le Figaro ce matin
00:14:49parce que ce sont nos confrères qui en parlent.
00:14:51Et moi, je suis tombé des nus.
00:14:52Donc vous, je suppose que vous êtes au courant, bien évidemment,
00:14:54de cette opération de distribution de 25 000 tablettes pour 120 millions d'euros.
00:14:58D'abord, comment vous réagissez à ça ?
00:15:01Écoutez, on n'est plus étonné de rien.
00:15:04Non pas que nous sommes contre toutes les mesures de confort pour la population pénale.
00:15:09Ce n'est pas le sujet.
00:15:10Mais je pense qu'avant de débourser de l'argent dans ce genre de choses,
00:15:14peut-être qu'il faudrait qu'on puisse assurer la sécurité
00:15:16de tous les détenus dans nos établissements.
00:15:18On a des détenus avec des établissements qui meurent régulièrement
00:15:22et on n'a pas de quoi réparer les systèmes informatiques
00:15:25pour pouvoir faire la surveillance.
00:15:26Et on n'a même pas les moyens humains pour pouvoir surveiller,
00:15:29ne serait-ce que les cours de promenade.
00:15:31Et à côté de ça, on dépense des fortunes pour utiliser des tablettes pour la population.
00:15:38Donc c'est en marche sur la tête.
00:15:40On a encore pris des mesures qui sont déconnectées des réels besoins
00:15:44pour notre administration.
00:15:46Donc moi, j'imagine que M. Darmanin, quand il va voir tout ce qui est en train de se passer,
00:15:53il va prendre les mêmes mesures que sur les massages de relaxation
00:15:58qu'on a pu voir sur l'établissement de Toulouse.
00:16:00Et puis quand il va faire cesser tout ça,
00:16:03peut-être que l'OIP va se saisir de ces informations pour s'offusquer de la situation.
00:16:08Mais la vérité, c'est qu'il y a trop de choses qui ont été mises en place ces dernières années
00:16:12et on a trop de besoins de sécuritaires à mettre en place en priorité
00:16:17avant de parler de tout ça.
00:16:19Juste, je vous écoute, je vous sens complètement démoralisé.
00:16:23Alors je me trompe peut-être, mais quand je vous ai posé la question,
00:16:25vous aviez l'air de dire qu'il n'y a plus rien qui nous étonne,
00:16:29qu'on marche vraiment, on est chez les fous.
00:16:31On est blasé, on est blasé.
00:16:33On prend un peu espoir parce que c'est vrai qu'on a une gare des Sceaux
00:16:35qui a pris des mesures assez courageuses depuis quelques temps.
00:16:39Alors il n'a pas un budget conséquent qui va lui permettre de faire tout ce qu'il voudrait.
00:16:45Mais en tout cas, il y a des annonces et des amendements en cours
00:16:47qui vont dans le bon sens pour le personnel,
00:16:50mais dans le bon sens pour la population pénale
00:16:52parce qu'il ne faut pas oublier que quand on réclame des moyens pour le personnel,
00:16:55c'est justement pour la sécurité de la population pénale
00:16:58parce que c'est ce qui va nous permettre de travailler dans des conditions optimales
00:17:02pour pouvoir faire notre métier.
00:17:04Mais juste, il y a quelque chose que je ne comprends pas dans la logique de l'administration
00:17:07avec ces 25 000 tablettes distribuées pour un peu plus de 120 millions d'euros.
00:17:10On explique qu'en fait, les prisonniers ne doivent pas utiliser de téléphone,
00:17:14qu'on va prendre des mesures.
00:17:15D'ailleurs, on en parlera tout à l'heure,
00:17:16mais dans les deux prisons de haute sécurité qui vont être faites,
00:17:19justement, il n'y aura pas de téléphone, ce sera sûr, etc.
00:17:22Et on distribue des tablettes.
00:17:23Enfin, c'est évident et n'importe quel enfant de 12 ans peut vous le dire.
00:17:28Quand on distribue une tablette, on dit que c'est bridé.
00:17:31Il y a un moyen de contourner ce bridage qui est assez facile.
00:17:35Donc, c'était évident que les détenus allaient finir par aller sur Internet,
00:17:38allaient finir par naviguer.
00:17:39Et là, je vous dis, c'est en vente pour 50 euros sur TikTok.
00:17:43Oui, c'était évident.
00:17:45De toute manière, tout ce qui est informatique, c'est détournable.
00:17:47Tout le monde le sait.
00:17:48On a des systèmes de haute sécurité dans nos États qui sont souvent détournés.
00:17:53Donc, vous imaginez bien qu'une simple tablette dans un établissement,
00:17:56c'est les doigts dans le nez.
00:17:58Mais vous avez compris la logique, vous ?
00:18:00Vous, en tant que surveillant, vous avez compris la logique
00:18:02qui animait l'administration pénitentiaire ?
00:18:05Il n'y a pas de logique, en fait.
00:18:07À un moment donné, il y a des mesures,
00:18:09il y a des gens qui ne connaissent pas forcément les réels besoins des détenus
00:18:14et qui inventent des choses pour leur confort
00:18:17et qui sont des mesures qui sont toujours détournées et à mauvais décidant
00:18:21parce que finalement, ça part d'un bon sentiment, j'en suis sûr.
00:18:24Mais la priorité, elle n'est pas là.
00:18:25Merci beaucoup, Cyril Houette-Lambing.
00:18:27Merci d'avoir été avec nous, secrétaire général national adjoint du syndicat pénitentiaire des surveillants,
00:18:31maître Philippe-Henri Honnegger.
00:18:33Il y a un truc qui ne colle pas, quoi.
00:18:35Honnêtement, moi, j'ai de la peine en voyant ce surveillant
00:18:37parce que je me dis qu'il est totalement dépité, quoi.
00:18:40Enfin, il se dit qu'on nous sort un truc tous les jours, quoi.
00:18:42En fait, se présenter de cette manière-là, ça a l'air étonnant.
00:18:46Ce qu'il faut savoir, c'est que le numérique en prison, ça existe déjà, d'accord ?
00:18:49Il y a déjà accès à des ordinateurs.
00:18:51Il y a des gens qui ont besoin de travailler sur ordinateur et des ordinateurs.
00:18:53Il y avait des consoles de jeux qui sont numériques.
00:18:55Il y a des télévisions.
00:18:56Il y a même des cabines téléphoniques en prison qui sont surveillées.
00:18:58Donc en fait, ce que propose ce service sur une tablette,
00:19:02ça n'a rien de différent de ce à quoi on avait déjà accès.
00:19:05Ce qu'il faut savoir, vous dites, c'est 100 millions d'investissements.
00:19:08Le budget annuel de l'administration pénitentiaire en France,
00:19:11c'est autour de 5 milliards d'euros.
00:19:13Donc 100 millions, ce n'est pas non plus gigantesque.
00:19:15Non, mais on aurait pu peut-être utiliser ces 100 millions pour autre chose.
00:19:17Je vais vous dire, à mon avis, quel est le choix derrière ça.
00:19:20C'est qu'aujourd'hui, le problème en détention, c'est qu'on n'a pas assez de surveillants.
00:19:24Et que, par exemple, quand vous avez quelqu'un qui est en cellule
00:19:27et qui a un problème de santé, le seul moyen de prévenir l'extérieur,
00:19:30c'est de tambouriner à la porte jusqu'à ce que quelqu'un veuille venir.
00:19:33La nuit, parfois en journée, il n'y a pas assez de monde.
00:19:35Vous voulez faire appel, vous voulez faire des demandes particulières,
00:19:38ça se fait à l'ancienne, comme au XIXe siècle, avec des papiers qui n'arrivent pas.
00:19:41Des gens aux greffes qui n'ont pas assez de moyens pour le faire.
00:19:44Vous voulez commander à manger, parce que vous savez qu'on peut ce qu'on appelle cantiner en détention.
00:19:48C'est-à-dire commander pour avoir de la nourriture qui vous arrive.
00:19:51C'est fait sur papier à l'ancienne, ça ne marche pas une seule journée.
00:19:54Moi, je ne suis pas contre le numérique en prison, bien évidemment,
00:19:56mais je dis qu'il faut que ce soit sous surveillance.
00:19:58Vous avez raison.
00:19:59C'est-à-dire le mettre dans une salle commune où les surveillants peuvent jeter un oeil.
00:20:02Il passe, il regarde bien si le mec, il est sur Internet en train de naviguer sur autre chose
00:20:06ou en train de parler avec des potes ou sur WhatsApp.
00:20:08Parce qu'à partir d'un écran, on peut aller aussi sur WhatsApp et communiquer avec n'importe qui.
00:20:12Donc, il regarde ça plutôt que dans sa cellule.
00:20:15Je dis simplement, sur le principe, c'est une aberration de penser qu'il ne faut pas avoir de tablettes
00:20:21parce que c'est une utilité et probablement une économie.
00:20:24Et en plus, 25 000, on aurait donné beaucoup moins l'euro.
00:20:27Sur le principe, il faut sécuriser.
00:20:29Visiblement, ça n'a pas été assez sécurisé.
00:20:31On va sécuriser, on va faire mieux.
00:20:33Mais si vous voulez, c'est comme si on disait, on leur donne des cuillères
00:20:35et ils peuvent les utiliser comme des couteaux.
00:20:37Je n'étais pas dans l'excès.
00:20:39Ok pour le numérique, mais il faut les sécuriser.
00:20:41Et dans une salle.
00:20:43Là, vous en distribuez 25 000 à tout le monde, ça coûte une fortune.
00:20:46L'intérêt, ce n'est pas que ça soit dans une salle commune,
00:20:48déjà parce qu'en Maison d'Arra, il n'y a pas de salle commune.
00:20:50Donc, ce n'est pas possible.
00:20:51L'intérêt, c'est que ça soit en cellule parce que justement,
00:20:53il y a une urgence.
00:20:55On n'arrivera jamais à contrôler.
00:20:57Il faut les sécuriser.
00:20:59Moi, la question que je me pose, c'est
00:21:01cette personne ou ces personnes qui ont pris cette décision,
00:21:03où ils habitent en fait ?
00:21:05Qu'est-ce qu'ils ont en tête ?
00:21:07Quelles sont leurs connaissances du numérique ?
00:21:09Je viens de vous expliquer que c'est utile et nécessaire.
00:21:11Moi, je ne vous ai pas coupé par contre.
00:21:13Ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut vraiment prendre les gens
00:21:15pour des imbéciles qui ne pensent pas
00:21:17qu'on puisse détourner cette tablette.
00:21:19Et maintenant, leur réponse, c'est de dire
00:21:21qu'apparemment, ils n'ont pas eu de signalement.
00:21:23Envoyez-leur la vidéo TikTok.
00:21:25Évidemment...
00:21:27Moi, ce matin, j'ai trouvé 10 vidéos
00:21:29TikTok où on expliquait comment faire
00:21:31pour 50 euros. On expliquait qu'il fallait réinitialiser,
00:21:33etc. Il y a toute une mécanique.
00:21:35Je l'ai vue ce matin.
00:21:37Parce que sinon, c'est quand même très grave.
00:21:39C'est fait pour acheter la paix sociale.
00:21:41C'est fait pour contourner
00:21:43justement maintenant l'interdiction des portables.
00:21:45Et comme ça met de la pression, disons la vérité,
00:21:47on donne des tablettes
00:21:49en laissant penser que ça a une autre utilité.
00:21:51Mais c'est la vérité.
00:21:53Tout le monde le sait qu'on peut détourner ces tablettes.
00:21:55N'allez pas me dire qu'il n'y a pas...
00:21:57Avant de dépenser tous ces millions,
00:21:59il y a bien quand même, si vous voulez,
00:22:01des filtres qui vérifient l'utilité
00:22:03ou la technicité des éléments.
00:22:05Jean-Christophe ?
00:22:07Alors, on est très content pour la marque sud-coréenne
00:22:09qui a fait ce magnifique contrat dans l'administration financière
00:22:11parce que c'est quand même pas rien.
00:22:13Si c'est 120 millions, ce qui me paraît énorme
00:22:15pour 25 000 tablettes, c'est-à-dire qu'il y a un système autour,
00:22:17il doit y avoir un système, il doit y avoir des programmes
00:22:19qui sont chargés sur les tablettes.
00:22:21C'est quand même un beau contrat dans un contexte
00:22:23où notre commerce extérieur n'est pas extraordinaire.
00:22:25Donc c'est un choix économique, je suis d'accord.
00:22:27Déjà, c'est un choix économique particulier dans l'administration financière.
00:22:29Même si c'est 5 milliards de budget.
00:22:31Après, on est tous en train de dire
00:22:33la preuve, c'est que les prisonniers de sécurité
00:22:35vont interdire
00:22:37l'utilisation des armes numériques
00:22:39que sont devenues les téléphones.
00:22:41Et là, l'État, parce que c'est l'État au-delà de l'administration financière,
00:22:43est un dealer d'armes numériques.
00:22:45Il donne à des gens qui l'ont,
00:22:47par téléphone ou pas de téléphone, peu importe,
00:22:49il donne, il fait rentrer une tablette
00:22:51dont potentiellement 7 armes numériques
00:22:53qu'on va transformer pour 50 euros,
00:22:55parce qu'avec ça, on va faire non seulement jouer aux jeux vidéo,
00:22:57ce qui serait très bien, mais on va communiquer
00:22:59sur WhatsApp, vous avez raison, mais sur Telegram et sur d'autres,
00:23:01avec des gens à l'extérieur.
00:23:03On sait très bien qu'aujourd'hui, la communication est un axe majeur
00:23:05dans la suite du contrôle d'un certain nombre
00:23:07de types de criminalités, parce que ça se passe
00:23:09depuis la prison vers l'extérieur.
00:23:11Donc là, on devient dealer d'armes numériques
00:23:13à l'État, qui est censé faire l'administration pénitentiaire.
00:23:15Alors j'entends bien ce que vous dites sur l'aspect
00:23:17du confort, de la facilité,
00:23:19l'idée qu'on a moins de ressources humaines, et ainsi de suite,
00:23:21mais là, il y a une contradiction qui est trop forte.
00:23:23Un, c'est un choix économique, deux, c'est peut-être
00:23:25un choix aussi potentiellement politique
00:23:27de paix sociale, mais c'est une trahison,
00:23:29une trahison très forte
00:23:31de ce qui se passe depuis la prison,
00:23:33dans la prison, pour les gens qui travaillent dans la prison,
00:23:35mais aussi pour nous, parce que derrière, ça veut dire
00:23:37qu'en gros, qu'on est, nous, complices aussi de ça,
00:23:39puisqu'on est des citoyens français, qui quelque part contribuent à cette affaire.
00:23:41Je crois que, moi, je voudrais
00:23:43revenir à ce que vous avez dit,
00:23:45Maître,
00:23:47c'est qu'effectivement, quel est le choix ?
00:23:49C'est où on fait la prison ?
00:23:51Parce que ceux qui sont en prison, je ne dis pas que,
00:23:53bien sûr qu'ils doivent avoir un minimum
00:23:55de confort, etc.
00:23:57Mais enfin, pourquoi pas de surveillants ?
00:23:59C'est-à-dire qu'encore une fois, nous retournons,
00:24:01on a très souvent parlé chez vous de cela,
00:24:03je veux dire, est-ce qu'on fait des prisons, avec des
00:24:05surveillants, est-ce qu'on embauche, ou on ne fait rien,
00:24:07et on en remplace par des tablettes ?
00:24:09C'est effectivement ce que vient de dire Jean-Gristophe, c'est ça,
00:24:11c'est-à-dire, c'est l'arme numérique,
00:24:13c'est-à-dire, qu'est-ce qu'on veut, au fond ?
00:24:15Et ce qu'il y a, après,
00:24:17pour expliquer...
00:24:19Vous avez entendu le surveillant qui disait, mais il n'y a pas de logique, en fait,
00:24:21ça part dans tous les sens, il n'y a aucune logique à tout ça,
00:24:23honnêtement, il était désespéré,
00:24:25le surveillant qu'on a eu, désespéré.
00:24:27Écoutez, les portables, on sait très très bien
00:24:29qu'on dit, il n'y a pas du tout de portable,
00:24:31comment ça rentre, etc.
00:24:33Il y a un problème qui est là,
00:24:35où il y a suffisamment de surveillants,
00:24:37suffisamment de personnels,
00:24:39et on engage pour ça.
00:24:41Et là, effectivement, les 125 millions
00:24:43ont une légitimité,
00:24:45ou pas.
00:24:47Mais qu'est-ce que c'est ?
00:24:49Réponse rapide de Maître Honegger.
00:24:51Il faudrait probablement le double
00:24:53en nombre de surveillants pénitentiaires aujourd'hui
00:24:55que ce qui existe pour assurer
00:24:57correctement à la fois la sécurité des personnels
00:24:59et la sécurité des gens en prison.
00:25:01120 millions, c'est une goutte dans l'océan.
00:25:03Vous qui défendez
00:25:05les détenus sans arrêt,
00:25:07vous ne pensez pas, justement,
00:25:09que ces 120 millions, par exemple, ça aurait pu aider
00:25:11pour avoir un peu moins de cellules
00:25:13où ils sont 3, 4 dans 12 m² ?
00:25:15Vous ne pensez pas que ça aurait pu aider
00:25:17pour des nettoyages, pour de l'hygiène,
00:25:19pour améliorer, à la limite, les conditions de vie ?
00:25:21Puisque vous voulez uniquement défendre
00:25:23les détenus sans arrêt, et jamais les victimes.
00:25:25Est-ce que vous ne pensez pas ça ?
00:25:27Je dis simplement
00:25:29qu'il faut rendre à la proportion
00:25:31de ce que c'est, c'est-à-dire que...
00:25:33Si 120 millions, c'est rien, excusez-moi.
00:25:35Vous imaginez qu'il y a des familles
00:25:37qui n'ont pas d'argent et qui n'ont pas les moyens
00:25:39de payer à leurs gamins une tablette. Donc, moi,
00:25:41ces 120 millions, utilisons-les et donnons-les
00:25:43aux gens qui n'ont pas les moyens de payer des tablettes
00:25:45à leurs gamins, plutôt que de les donner à des prisonniers.
00:25:47Excusez-moi, vous allez dire que c'est le bar du commerce et des magots,
00:25:49mais je le pense vraiment.
00:25:51Ces 120 millions, donnons-les aux gens qui n'ont pas d'argent.
00:25:53Vous avez raison de le penser,
00:25:55sauf que là, le problème, c'est l'administration pénitentiaire
00:25:57qui fait comment on fait pour gérer
00:25:59ce problème qu'on n'arrive pas à régler parce qu'on n'a pas
00:26:01assez de moyens.
00:26:03Je ne sais pas si c'est de la naïveté ou du mensonge, mais est-ce que vous pensez
00:26:05que les personnes qui ont mis ça en place
00:26:07ne savaient pas qu'on pouvait les détourner ?
00:26:09Non, mais là, on est dans une question...
00:26:11Si vous voulez, là, on est à la limite du complotisme.
00:26:13Ça veut dire que vous nous dites
00:26:15que des responsables
00:26:17de l'administration française ont,
00:26:19en connaissance de cause,
00:26:21mis des tablettes dans les mains en disant
00:26:23je sais très bien qu'ils pourront les détourner.
00:26:25Ils savaient très bien que les détenus allaient pouvoir
00:26:27aller sur Internet avec.
00:26:29Ils sont débiles alors, excusez-moi.
00:26:31Excusez-moi, ces gens sont débiles.
00:26:33Vous parlez à n'importe qui, il vous dit qu'une tablette...
00:26:35Mais enfin, n'importe quel portable, vous le détournez,
00:26:37n'importe quelle tablette.
00:26:39En tout cas, moi, ce dont je suis certain, c'est qu'il n'y a pas vraiment un cahier des charges
00:26:41qui ont été faits auprès du fournisseur qui a dû leur assurer
00:26:43au-delà de tout doute que de toute façon
00:26:45on ne pourra pas les détourner, peut-être qu'effectivement
00:26:47c'est possible de les détourner.
00:26:49Ils vont les enlever maintenant, vu que TikTok a démontré...
00:26:51Peut-être qu'ils vont les sécuriser.
00:26:53On va faire le CNews Info.
00:26:55On continue à parler des prisons juste après,
00:26:57avec les annonces de Gérald Darmanin hier soir.
00:26:59Le CNews Info, soyez les bienvenus.
00:27:03Vous allez en parler dans un instant,
00:27:05Jean-Marc, avec vos invités.
00:27:07Il promet un changement pénitentiaire radical
00:27:09pour un coût de 4 à 10 millions d'euros.
00:27:11Déclaration de Gérald Darmanin.
00:27:13Visite sur le site de Vendin-le-Vieil,
00:27:15l'une des deux prisons retenues
00:27:17pour devenir un lieu de haute sécurité
00:27:19et qui accueillera dès le 31 juillet
00:27:21100 des narcotrafiquants les plus dangereux.
00:27:23Celle de Condé-sur-Sartel sera opérationnelle
00:27:25dès le 15 octobre,
00:27:27promet le garde des Sceaux.
00:27:29La traditionnelle marche nocturne
00:27:31féministe du 7 mars n'aura pas lieu,
00:27:33annonce de Laurent Nouniez ce matin
00:27:35sur notre antenne.
00:27:37En cause, l'affiche polémique
00:27:39du collectif Urgence Palestine,
00:27:41qui en fait la promotion avec ce slogan
00:27:43pour la libération de la Palestine,
00:27:45de la mer, au Jourdain.
00:27:47Et puis le bras de fer se poursuit.
00:27:49Le gouvernement va demander la reprise
00:27:51du chantier de l'A69 en attendant l'appel,
00:27:53annonce ce matin du ministre des Transports
00:27:55qui se dit, je cite,
00:27:57« déterminé à mener à bien ce projet ».
00:28:0311h05 sur CNews,
00:28:05ces tablettes ça continue à faire beaucoup parler,
00:28:07Laurent, ça y est, vous disiez,
00:28:09les Français n'ont pas envie de savoir
00:28:11qu'on donne des tablettes dans les prisons.
00:28:13Oui, je veux dire, au-delà du fait
00:28:15qu'on puisse se poser la question
00:28:17en fait, les Français n'ont pas envie
00:28:19de se dire qu'on donne des tablettes en prison,
00:28:21tout simplement, alors qu'eux-mêmes,
00:28:23se serrent la ceinture, ont des difficultés.
00:28:25Et peuvent pas s'en acheter parfois.
00:28:27Et à force de nous sortir des théories,
00:28:29je sais bien, et pour autant, c'est pas pour ça
00:28:31qu'on veut que les détenus soient maltraités,
00:28:33c'est tout le contraire, mais ce genre d'annonce
00:28:35fait monter encore la colère
00:28:37et l'incompréhension.
00:28:39Et à force de faire monter la colère et l'incompréhension,
00:28:41on a l'élite contre le peuple.
00:28:43C'est ça qu'on est en train de créer.
00:28:45Les Français se disent qu'on en a ras-le-bol
00:28:47de ce genre de décision, et puis,
00:28:49une élite va continuer à dire
00:28:51« Ah mais non, vous comprenez, vous n'êtes pas
00:28:53pour les droits de l'homme, c'est la déconnexion totale. »
00:28:55Mais si vous voulez, ce que vous dites là,
00:28:57c'est exactement le même débat qu'il y a eu
00:28:59il y a 50 ans, quand on a dit
00:29:01« Il faut mettre la presse quotidienne en prison. »
00:29:03Il y a 40 ans, quand on a dit
00:29:05« Il faut mettre la télévision en prison. »
00:29:07Aujourd'hui, on l'a avec les tablettes,
00:29:09c'est la numérisation du monde.
00:29:11Moi, ce que je vous dis, c'est que si on s'intéresse
00:29:13à la sécurité de la société, puisque vous me parlez
00:29:15des victimes, ce dont on devrait tous avoir envie,
00:29:17c'est que quand les gens sortent de prison,
00:29:19ils soient moins dangereux que quand ils sont rentrés.
00:29:21Mais vous pensez qu'avec une tablette,
00:29:23où ils peuvent parler à leurs potes,
00:29:25où ils peuvent commander des meurtres,
00:29:27où ils peuvent organiser des évasions,
00:29:29vous pensez que ça renforce la sécurité ?
00:29:31La question de la sécurisation des tablettes,
00:29:33je dis simplement que l'ensemble
00:29:35de ces éléments dont on passe le temps à parler,
00:29:37en savoir « Ah ben, ils ont tel avantage,
00:29:39ah ben, ils ont telle formation, ah ben, ils ont telle animation. »
00:29:41En fait, l'ensemble de ces choses,
00:29:43c'est ce qui fait qu'on permet la réinsertion
00:29:45de ces gens-là, et qu'on évite qu'ils soient
00:29:47plus dangereux en sortant.
00:29:49– La tablette ne permet pas la réinsertion.
00:29:51Vos arguments ne tiennent pas.
00:29:53– Je viens de vous expliquer à quoi servait la tablette.
00:29:55– Le personnel pénitentiaire lui-même
00:29:57dit qu'effectivement, il faut plus de sécurisation
00:29:59des prisons, et pour autant,
00:30:01devant ce genre, si vous voulez d'annonce
00:30:03ou même les massages ou l'esthéticienne
00:30:05en prison, vous n'êtes pas assez naïf
00:30:07quand même pour penser que parce qu'on va se faire masser,
00:30:09ça ne sert pas.
00:30:11– C'est un meilleur des conditions de vie, c'est plus agréable.
00:30:13– En fait, c'est un ensemble de choses
00:30:15qui fait que si on est traité humainement en prison,
00:30:17on ressort meilleur que quand on l'était avant.
00:30:19C'est aussi simple que ça.
00:30:21– Il y a un troisième choix, il y a un choix économique,
00:30:23il y a un choix, effectivement, peut-être politique
00:30:25par rapport à la paix sociale, puis il y a un choix de ressources humaines.
00:30:27Et c'est quand même un vrai choix là pour coup politique,
00:30:29c'est-à-dire que pour le coup, c'est vrai
00:30:31qu'on comprend bien qu'il y a une numérisation
00:30:33d'une partie des services
00:30:35qui existent dans l'administration paye licencière.
00:30:37Si on faisait le petit calcul rapidement,
00:30:39il y a 30 000 agents aujourd'hui dans les prisons
00:30:41qui sont censés être surveillés.
00:30:43Si on dit qu'il en faut deux fois plus
00:30:45ce qui est à peu près accordé par tout le monde,
00:30:47c'est-à-dire qu'on a à peu près à dix fois ce qui a été dépensé par an.
00:30:49En gros, il faut un milliard, on va dire 300 millions d'euros
00:30:51pour payer ces gens-là pendant toute l'année
00:30:53et ainsi de suite avec derrière les charges qui vont avec.
00:30:55– Et mieux les payer, c'est positif.
00:30:57– Si on veut mieux les payer, ça sera encore un peu plus cher.
00:30:59J'ai fait un calcul qui est déjà un peu au-dessus de ce qu'ils ont.
00:31:01Ils seront contents de le savoir.
00:31:03Mais un milliard trois, c'est un choix politique.
00:31:05C'est un produit numérique qui va servir d'arme numérique.
00:31:07Je le redis encore une fois, ce n'est pas tout à fait la télévision.
00:31:09– Dépenser une fois. – Une fois.
00:31:11– Parce que les milliards trois, c'est tous les ans.
00:31:13– Ils vont être cassés, on ne sait pas comment ça marche.
00:31:15Donc c'est un choix politique.
00:31:17– Mais moi j'imagine aussi les surveillants qui voient
00:31:19qu'on distribue des tablettes
00:31:21et qu'ils ne peuvent peut-être pas les offrir à leurs gamins.
00:31:23Alors je ne sais pas, à un moment,
00:31:25il faut peut-être aussi se rendre compte des réalités.
00:31:27– C'est toujours la même chose.
00:31:29Doublons le chiffre des surveillants, moi je suis favorable.
00:31:31Je trouve que l'humain c'est toujours meilleur que les tablettes numériques.
00:31:35– On aura des gens qui nous diront, ah ne vous rendez pas compte.
00:31:37– C'est pas vital la tablette, excusez-moi.
00:31:39Une tablette pour un prisonnier, c'est pas vital.
00:31:41– Non mais le débat que vous avez là,
00:31:43c'est de dire, mettons un milliard de plus par an.
00:31:45– Non, c'est de dire que les tablettes ce n'est pas vital.
00:31:47C'est pas vital pour un prisonnier.
00:31:49– Mais là en l'occurrence, c'est le seul moyen
00:31:51pour que ça continue à fonctionner correctement.
00:31:53– Mais non, arrêtez.
00:31:55– C'est la raison pour laquelle ça a été fait.
00:31:57– Non mais je crois que le problème est relevé politique.
00:31:59Quand vous dites effectivement, oui la réinsertion,
00:32:01effectivement il va sortir, etc.
00:32:03Je rappelle quand même un tout petit peu de base,
00:32:05si quelqu'un est en prison, c'est parce qu'il a fait des petites choses.
00:32:07C'est pas un petit ange avec des ailes.
00:32:09Pardon !
00:32:11– 15% des personnes en prison, à la fin, seront mises hors de cause
00:32:13parce qu'ils sont innocents.
00:32:15– Alors ça c'est la préventive, c'est autre chose, c'est un autre problème.
00:32:17– Ça veut dire que vous avez 15% des gens
00:32:19qui sont dans cette situation
00:32:21qui n'auraient jamais dû avoir un sujet.
00:32:23– Mais d'accord, je dis simplement qu'il y a des gens qui ont tué,
00:32:25qui ont violé, qui ont tabassé,
00:32:27qui se sont comportés comme dans des ordures,
00:32:29et ils sont en prison. C'est de là que je passe.
00:32:31Alors voilà, c'est normal, merci de me le dire.
00:32:33– Mais c'est pas normal pour ceux qui sont innocents.
00:32:35– Attendez, c'est les 15%, je parle des 85%.
00:32:37D'accord ? On reste sur les 85% un moment.
00:32:39Ça suffit ce discours angélique
00:32:41à la mort moelleuse.
00:32:43– C'est angélique de vous rappeler des choses ?
00:32:45– Angélique ! J'ai vu pourquoi. Ce n'est problème, il n'est pas là.
00:32:47Le problème c'est qu'il y a des sanctions.
00:32:49Et effectivement, la préventive
00:32:51et les gens qui sont innocents,
00:32:53c'est terrible, mais le problème
00:32:55vraiment grave, on parle des tablettes,
00:32:57des pas-tablettes, etc.
00:32:59On est en prison, pourquoi ? On est en prison parce qu'on a fait
00:33:01à 85% des choses dégueulasses.
00:33:03Ok ? Vous êtes d'accord avec ça ?
00:33:05– Je ne sais pas ce que vous appelez dégueulasse,
00:33:07mais parce qu'on a commis des infractions.
00:33:09– Pardon ? – Parce qu'on a commis des infractions.
00:33:11– Oui, et quels types d'infractions ?
00:33:13– Ça dépend, il y a des gens qui sont en prison parce qu'ils ont conduit en état alcoolique,
00:33:15par exemple. Il y a des gens qui l'ont conduit sans permis.
00:33:17– D'accord, vous savez très bien qu'il y a des gens
00:33:19qui ont fait des choses, et qui ont fait des choses
00:33:21qu'ils ne mettent pas en prison parce qu'il n'y a plus de place.
00:33:23Primo, construire des prisons.
00:33:25Moi je vais vous dire,
00:33:27la totalité des gens,
00:33:2960 millions de français,
00:33:31ils n'ont rien demandé. Quand ils passent quelque part,
00:33:33qu'ils se sont tabassés pour une cigarette, pour un truc,
00:33:35ils n'ont rien demandé, eux.
00:33:37Pensez aux 60 millions de français.
00:33:39Pensez pas seulement à vos clients.
00:33:41– Mes clients, moi je défends autant les victimes que les personnes qui sont mises en cause.
00:33:43– Les victimes, je vais vous dire,
00:33:45qui n'ont rien demandé.
00:33:47Moi je dis simplement, il ne s'agit pas de faire
00:33:49un régime pénitentiaire terrible,
00:33:51il s'agit simplement de savoir
00:33:53où on passe,
00:33:55où on fait.
00:33:57Je vais vous dire, moi, quand on a vu des vidéos
00:33:59où les gens étaient avec
00:34:01les téléphones,
00:34:03le machin,
00:34:05les piscines,
00:34:07le machin,
00:34:09ça me posait problème.
00:34:11– Je crois que personne ne dit le contraire, c'est-à-dire que si les gens
00:34:13ne respectent pas la règle qui est celle de la prison
00:34:15et qu'ils ont des téléphones qu'ils ne devraient pas avoir,
00:34:17des avantages qu'ils ne devraient pas avoir,
00:34:19il n'y a aucun débat sur le fait
00:34:21que ça doit être interdit. – Mais pourquoi ça continue ?
00:34:23Pourquoi ça continue ?
00:34:25– Parce que justement, on n'a pas les moyens
00:34:27aujourd'hui dans l'administration pénitentiaire
00:34:29de faire respecter correctement les règles qui devraient être fixées.
00:34:31Mais ce que je vous dis aussi,
00:34:33c'est qu'il y a sur certains sujets
00:34:35que ces règles doivent évoluer, parce qu'on a besoin
00:34:37que les gens puissent leur donner les moyens
00:34:39de se réinsérer à la sortie. – Alors justement, on va parler
00:34:41de ces deux prisons qui vont être
00:34:43mises en place en France, pour les 200
00:34:45narcotrafiquants les plus dangereux,
00:34:47et finalement, surprise hier soir,
00:34:49puisque Gérald Darmanin a annoncé que c'était pour 200
00:34:51trafiquants, et c'était deux prisons
00:34:53et non plus une. Voici ce qu'a annoncé Gérald Darmanin
00:34:55hier soir.
00:34:57Montrer la fermeté de l'État
00:34:59pour qu'il n'y ait plus jamais une affaire à mras.
00:35:01Gérald Darmanin a donné le ton
00:35:03hier soir. Il y aura finalement
00:35:05deux établissements pénitentiaires de haute sécurité
00:35:07pour accueillir les 200
00:35:09narcotrafiquants les plus dangereux.
00:35:11– Le premier, le 31 juillet prochain,
00:35:13sera en fonction à Vendin-le-Vieille, dans le Pas-de-Calais,
00:35:15et le deuxième, pour le 15 octobre
00:35:17prochain, sera à Condé-sur-Sarthe,
00:35:19dans l'Orne. – Ces deux prisons sont déjà
00:35:21les deux établissements les plus sécurisés du
00:35:23pays, mais le ministre de la Justice
00:35:25souhaite les rendre hermétiques et renforcer
00:35:27les moyens. Il évoque une révolution
00:35:29pour l'administration française.
00:35:31– Avec un régime de détention, c'est pas
00:35:33simplement la prison, qui est extrêmement difficile.
00:35:35Derrière un isiaphone, c'est-à-dire qu'on ne peut pas
00:35:37avoir de contact physique, aujourd'hui,
00:35:39il y a des contacts physiques entre les gens qui viennent parler
00:35:41au détenu et le détenu,
00:35:43donc on se passe des choses, évidemment, parfois dans ces parloirs.
00:35:45Par exemple, des ondes millimétriques qui vérifient
00:35:47chaque fois ce qui se passe
00:35:49dans cette prison. Pas de vie privée
00:35:51familiale, on ne peut pas rencontrer sa famille.
00:35:53– Autre enjeu crucial, la protection
00:35:55des surveillants pénitentiaires.
00:35:57– Ils ont des menaces, parce qu'on donne leur nom,
00:35:59aujourd'hui, donc je vais accéder à la demande
00:36:01des agents pénitentiaires, qui sont très courageux,
00:36:03de les anonymiser. On va aussi mettre plus
00:36:05un seul détenu avec un seul gardien,
00:36:07mais à chaque fois, deux, trois gardiens pour un détenu,
00:36:09afin qu'il y ait un contrôle qui s'applique
00:36:11et qu'on ne puisse pas menacer
00:36:13au courant prégardien.
00:36:15– Parmi les détenus incarcérés à Vendin-le-Vieille,
00:36:17Salah Abdeslam, et à Condé-sur-Sarthe,
00:36:19Mohamed Amra.
00:36:21– J'ai l'impression,
00:36:23Laurent, vous savez qu'on réinvente la prison, en fait.
00:36:25On se remet à faire
00:36:27ce qu'était la prison. Ben oui, la prison, c'est compliqué,
00:36:29la prison, on ne peut pas faire ce qu'on veut.
00:36:31Donc voilà, on remet les règles qui étaient les règles de base
00:36:33de la prison, au fond. – Ou qu'on pensait qu'elles étaient appliquées.
00:36:35– Ben oui. – Si vous ne vous intéressez pas
00:36:37particulièrement au sujet, vous vous dites…
00:36:39– Vous n'aurez plus droit au téléphone, ah bon, ben oui.
00:36:41– Moi je pense que c'est évidemment une très bonne mesure,
00:36:43qu'il faut l'étendre aux islamistes,
00:36:45parce que aussi… – Et pas qu'aux narcotrafiquants.
00:36:47– Et pas qu'aux narcotrafiquants,
00:36:49parce que les islamistes propagent
00:36:51en prison énormément,
00:36:53si vous voulez,
00:36:55amènent à eux des gens qui n'étaient pas au départ.
00:36:57Donc là, je pense que c'est une urgence
00:36:59maintenant, pardon, je vais finir,
00:37:01c'est une urgence maintenant, si vous voulez, d'appliquer ça
00:37:03aux islamistes. – Alors, est-ce que mettre tous les islamistes
00:37:05ensemble, c'est bien ?
00:37:07– Les narcotrafiquants peut-être.
00:37:09– De toute façon, ils ne sont plus ensemble,
00:37:11puisqu'ils sont séparés, c'est-à-dire que
00:37:13j'espère que dans les nouvelles mesures,
00:37:15les détenus ne vont pas pouvoir se voir, quand même.
00:37:17– Je ne pense pas que dans la prison,
00:37:19chacun soit dans son coin
00:37:21et ne croise jamais les autres.
00:37:23Je ne vois pas comment c'est possible concrètement.
00:37:25– Néanmoins, de toute façon, la seule chose aussi,
00:37:27la question qui se pose,
00:37:29et c'est pour ça que, malgré le fait que ce soit très bien,
00:37:31il ne faut pas non plus s'emballer,
00:37:33lorsque vous coupez une tête, c'est le numéro 2
00:37:35qui ressort. Et ça, beaucoup de forces de l'ordre
00:37:37m'en ont parlé, notamment. C'est-à-dire que
00:37:39quand vous enlevez la tête de réseau
00:37:41d'un réseau, souvent c'est le numéro 2
00:37:43du réseau qui reprend la tête.
00:37:45– Oui, on arrêtera le numéro 2 après.
00:37:47Et puis ce sera le numéro 3.
00:37:49– Ce n'est pas pour autant qu'on va éradiquer
00:37:51évidemment le... – Jean-Christophe Gaillard.
00:37:53– Je trouve ça, c'est au moins
00:37:55une démarche d'adaptation. Et c'est un flux,
00:37:57quelque chose qui est initiatif.
00:37:59Après des années où finalement on était bloqués,
00:38:01on ne regardait rien, on s'interdisait tout,
00:38:03on avait des tablettes qui venaient, des téléphones.
00:38:05Là, il y a une volonté de faire quelque chose.
00:38:07Je ne suis pas certain. Il y a des gens qui sont
00:38:09des spécialistes, qui sont plutôt pour le répressif,
00:38:11encore plus fort en prison, qui disent que rassembler
00:38:13tout le monde au même endroit, ce n'est pas forcément
00:38:15une très bonne chose. Après, je ne sais pas,
00:38:17je ne sais pas débattre là-dessus, mais en tout cas
00:38:19c'est une évocation importante qui me paraît parfois
00:38:21quand il y a des arguments pour dire tout concentrer,
00:38:23ce n'est pas une très bonne chose. Avoir des prisons
00:38:25où il y a des quartiers de ce type, avec une sécurité
00:38:27assumée de ce type, anonymisés de la même manière.
00:38:29Parce que ce qui est important, c'est encore une fois
00:38:31pourquoi il y a cette volonté d'aller dans le technologique
00:38:33et dans le numérique, dans la prison ?
00:38:35C'est parce qu'on veut éviter, évidemment,
00:38:37cette faiblesse humaine. Dans la sécurité,
00:38:39le point de faiblesse, comme dans toutes les crises,
00:38:41c'est la personne. Et la personne,
00:38:43c'est qui en l'occurrence ? C'est le gardien. Le gardien
00:38:45tout seul, le gardien avec sa famille, dont on sait
00:38:47qu'ils sont menacés comme d'autres fonctionnaires
00:38:49de ce pays. Les policiers, on n'en parle même pas,
00:38:51mais évidemment. Et parce qu'ils ne sont pas payés
00:38:53suffisamment pour pouvoir résister à un moment donné
00:38:55dans un monde où cette économie de la drogue
00:38:57ne fait pas de la corruption, elle a pris le contrôle
00:38:59d'une partie de l'économie. Donc, en réalité,
00:39:01elle n'a plus besoin de faire de la corruption.
00:39:03Les gardiens eux-mêmes, un moment donné, peuvent être des cibles
00:39:05de ça malgré eux ou parce qu'ils en ont besoin.
00:39:07Et puis, en plus, quand vous cumulez les deux
00:39:09menaces plus corruption, à ce moment-là, c'est compliqué
00:39:11de résister. Donc, j'espère que dans ce cas-là, c'est vraiment
00:39:13anonymisé. J'espère que ça veut dire
00:39:15qu'on protège les familles, qu'il n'y a pas de moyens
00:39:17de le faire parce que les gens
00:39:19dont vous parlez, le numéro 2, le numéro 3, le numéro 4
00:39:21et tous ceux qui viennent derrière, ils ont beaucoup
00:39:23de moyens. Ils ont beaucoup de capacités
00:39:25pour comprendre. Et si vous les laissez
00:39:27faire, et si vous ne protégez pas les gens qui
00:39:29travaillent au contact, qu'ils soient des avocats d'ailleurs,
00:39:31des juges ou des gens qui sont dans la pénitentiaire,
00:39:33c'est très confrontant. – Et puis, je ne veux pas être oiseau de mauvaise augure,
00:39:35mais quand tout le monde est au même endroit,
00:39:37on peut se dire qu'une grosse opération
00:39:39contre une prison,
00:39:41si ça permet de libérer 20, 30,
00:39:4340, 50, on ne l'espère pas.
00:39:45Mais quand on voit les Kalachnikovs, quand on voit
00:39:47les drones, quand on voit comment ils se ramènent aujourd'hui,
00:39:49il faut faire attention. Autre sujet dans l'actualité qui m'a
00:39:51interpellé ce matin, c'est un chiffre qu'on vous donne
00:39:53ce matin. 17 OQTF
00:39:55ont été refusés par l'Algérie
00:39:57depuis janvier. Jusque-là, on pensait qu'il y en avait
00:39:59un, deux, trois, quatre, par-ci, par-là.
00:40:01Ils sont 17 à avoir été refusés
00:40:03par l'Algérie, et on apprend également ce matin
00:40:05qu'en trois jours,
00:40:07trois OQTF ont à nouveau été
00:40:09refusés par l'Algérie. Alors, on a vu
00:40:11les colères de Bruno Rotailleau,
00:40:13on a vu les mots doux d'Emmanuel Macron,
00:40:15mais rien ne semble finalement toucher
00:40:17le gouvernement algérien qui continue, qui regarde
00:40:19les Français s'agiter, mais qui ne bouge pas
00:40:21de ses positions d'un millimètre.
00:40:23Alors d'abord, regardez ces
00:40:25deux derniers OQTF qui ont été refusés.
00:40:53Aujourd'hui, l'Algérie fait mauvais élève.
00:40:55Elle ne veut pas recueillir
00:40:57ces ressortissants qui ont été condamnés en France
00:40:59et dont la France expulse
00:41:01tout à fait normalement. Donc là,
00:41:03l'Algérie a une position contraire au droit international,
00:41:05contraire au droit tout court,
00:41:07et c'est une attitude qui ne peut pas
00:41:09rester sans réponse.
00:41:11Malgré la posture de l'Algérie,
00:41:13la France veut continuer à jouer l'offensive.
00:41:15Bruno Rotailleau a annoncé lundi
00:41:17la préparation de l'OQTF.
00:41:19C'est-à-dire que l'Algérie,
00:41:21Bruno Rotailleau a annoncé lundi
00:41:23la préparation d'une liste de plusieurs centaines
00:41:25de ressortissants algériens aux profils
00:41:27dangereux que la France souhaite renvoyer
00:41:29vers l'Algérie.
00:41:31André Bercov, j'ai l'impression que c'est un bras d'honneur que nous fait l'Algérie.
00:41:33C'est-à-dire que tout le monde s'agit dans le monde politique,
00:41:35ils viennent tous, ils parlent, ils font des déclarations,
00:41:37on va bouger, vous allez voir. 17 OQTF
00:41:39refusés par l'Algérie.
00:41:41Elle a raison, l'Algérie, de faire un bras d'honneur.
00:41:43Elle a tout à fait raison étant donné
00:41:45la passivité
00:41:47poreuse du pouvoir.
00:41:49Nous avons entendu d'abord
00:41:51Bayrou, submersion.
00:41:53Submersion qui est un mot fort.
00:41:55Deuxièmement, nous allons revoir
00:41:57les accords avec l'Algérie, 68,
00:41:59les visas, etc.
00:42:01Rotailleau, il dit, c'est plus possible,
00:42:03nous sommes humiliés.
00:42:05Que dit le président de la République ?
00:42:07Je suis président de la République. Vous, Rotailleau,
00:42:09vous vous allez attendre, c'est moi
00:42:11qui décide de ce qu'il faut faire.
00:42:13Et les journaux algériens, il faut le rappeler.
00:42:15En une minute, Macron recadre
00:42:17Rotailleau et Bayrou.
00:42:19Je suis algérien.
00:42:21Mais c'est formidable. Je suis téboun,
00:42:23mais je me frotte les mains. Mais regardez
00:42:25ce que font les Français. Donc tout le reste,
00:42:27c'est du pipeau. C'est-à-dire,
00:42:29tant qu'il n'y aura pas une position
00:42:31absolument cohérente de la France
00:42:33vis-à-vis de ces problèmes-là,
00:42:35bah écoutez, moi je vois que les gens sont
00:42:37d'une faiblesse insigne,
00:42:39mais j'y vais.
00:42:41Mais nul n'est censé ignorer qu'effectivement, c'est la responsabilité
00:42:43du président de la République sur les accords de 68.
00:42:45Donc là on en est
00:42:47au problème de la crédibilité de la parole politique.
00:42:49Quand on sait qu'on ne pourra pas faire,
00:42:51est-ce qu'il est utile de dire
00:42:53que l'on va faire ? Moi je pose cette question.
00:42:55A quoi ça sert de s'agiter,
00:42:57à dire on veut un rapport de force,
00:42:59on veut faire les choses,
00:43:01quand on sait qu'on n'en a pas le pouvoir ? Je l'ai toujours dit.
00:43:03Attention sur les OQTF, les promesses de campagne.
00:43:05C'est très compliqué.
00:43:07– Alors qu'est-ce qu'on fait ? – Attendez, je vais aller jusqu'au bout
00:43:09si vous me permettez. Donc soit maintenant
00:43:11on dit qu'on fait, mais on va au bout,
00:43:13c'est-à-dire effectivement, notamment
00:43:15dénoncer les accords de 68, mais il y a plein d'autres
00:43:17mesures de rétorsion à mettre en place,
00:43:19soit on ne dit rien. Parce que franchement,
00:43:21se débattre, à laisser penser
00:43:23que parce qu'on parle on va faire les choses,
00:43:25mais plus aucun Français ne va prendre les décisions.
00:43:27– Vous savez que François Bayrou était invité ce matin sur CNews.
00:43:29– Il n'est pas de Bradford. – Alors il était avec
00:43:31Laurence Ferrari et Sonia Mahbouk. Vous allez me dire, moi je n'ai rien compris.
00:43:33Je suis désolé, je le dis comme je le pense,
00:43:35je n'ai rien compris sur sa position sur l'Algérie.
00:43:37Qu'est-ce qu'on va faire ? Alors on va l'écouter,
00:43:39vous allez me dire si vous avez compris,
00:43:41vous êtes tous beaucoup plus intelligents que moi,
00:43:43donc je suis sûr que vous allez comprendre.
00:43:45– Il n'y a pas d'autres pays dans le monde
00:43:47qui ont avec la France des accords
00:43:49aussi privilégiés
00:43:51que ceux que nous avons avec
00:43:53l'Algérie. L'histoire
00:43:55l'explique.
00:43:57Le drame
00:43:59que nous avons vécu ensemble,
00:44:01quelle que soit
00:44:03la situation de ceux qui le vivaient,
00:44:05il y a eu des blessures très
00:44:07importantes des deux côtés
00:44:09et il y a beaucoup de nos compatriotes
00:44:11pour qui ceci est encore
00:44:13brûlant. – N'est-il pas temps
00:44:15de tourner la page des deux côtés ?
00:44:17– Oui, mais
00:44:19quand vous avez des blessures profondes,
00:44:21seul le temps peut vous permettre
00:44:23de tourner la page. – J'en ai passé du temps.
00:44:25– Et il ne faut pas
00:44:27mépriser
00:44:29ou sous-estimer
00:44:31les blessures qui ont été
00:44:33le résultat de ce drame.
00:44:35– Il ne faut pas non plus les utiliser, peut-être,
00:44:37dans l'autre sens, M. le Premier ministre.
00:44:39– Oui, je partage exactement votre sentiment.
00:44:41Donc nous avons des accords super privilégiés.
00:44:43Des accords
00:44:45super privilégiés, ça signifie
00:44:47qu'on doit avoir du respect mutuel.
00:44:49– Faut-il les revoir, les réviser ?
00:44:51– Et le respect mutuel,
00:44:53ça commence par le respect des accords.
00:44:55Avec
00:44:57compréhension, avec tact,
00:44:59avec une manière de parler.
00:45:01Pourquoi ? Parce qu'on a beaucoup de…
00:45:03– M. le Premier ministre a pourtant d'humiliation
00:45:05de la France. – Excusez-moi,
00:45:07excusez-moi.
00:45:09Je ne sous-estime pas
00:45:11ce que vivent intimement,
00:45:15dans notre peuple,
00:45:17des
00:45:19femmes, des hommes, des jeunes
00:45:21qui sont liés par leur
00:45:23histoire à ce drame.
00:45:25Quel que soit leur lien.
00:45:27– Jean-Christophe Gagnon…
00:45:29– Qu'est-ce qu'il a dit qu'on allait faire
00:45:31sur ces objectifs ? – Il vient vous répondre clairement.
00:45:33– Ah bon ? – En gros, oui.
00:45:35Il y a 6 millions de franco-algériens
00:45:37dans ce pays, qui plus est,
00:45:39il ne le dit pas, mais il devrait le dire
00:45:41s'il était un peu plus courageux dans sa faiblesse,
00:45:43c'est difficile de le dire,
00:45:45qui sont, pour beaucoup, musulmans.
00:45:47Dans la période où nous vivons,
00:45:49cette période où on ne peut pas parler d'islam
00:45:51tranquillement, on ne peut pas le gérer,
00:45:53on ne peut pas avoir une conversation très forte,
00:45:55on met tout le monde dans un même panier d'heures.
00:45:57Ces 6 millions, ils les mettent…
00:45:59– Non, non, non, je vous dis qu'il a peur,
00:46:01il est comme ceux qui l'ont organisé
00:46:03un match France-Algérie au Stade de France.
00:46:05– Il a peur de quoi ?
00:46:07– Il a peur de la mobilisation par le régime algérien
00:46:09d'un parti de cette population,
00:46:11une parfume partie, et il a peur de ça.
00:46:13Il a peur des émeutes, et Retailleau, quand il dit,
00:46:15il ment, comme vous dites, Laurence, très justement,
00:46:17il prend un risque énorme.
00:46:19Il prend un risque, ce n'est pas très loin,
00:46:21parce qu'il prend un risque énorme en disant cela.
00:46:23Et d'ailleurs, il ne s'adresse même pas à l'Algérie,
00:46:25il s'adresse à ses collègues.
00:46:27– Pour être très clair, vous dites…
00:46:29– Lui, il vient de le dire de manière…
00:46:31– En gros, autour de toutes ces paraphrases qu'il a faites,
00:46:33il veut dire, en gros, j'ai peur…
00:46:35– 6 millions, je ne sais pas quoi faire.
00:46:37– Du bordel chez moi.
00:46:39– J'ai peur qu'il y ait une révolte des banlieues,
00:46:41si jamais on refait ça.
00:46:43– En fait, on a peur des émeutes.
00:46:45– Donc on ne bougera pas, donc on est coincé,
00:46:47on est mort, c'est fini, merci, au revoir.
00:46:49– Si vous voulez, à la pression
00:46:51d'un pouvoir extérieur et étranger
00:46:53qui ne nous permet même pas
00:46:55de prendre des décisions parce que l'on pense
00:46:57qu'on n'est pas capable d'assurer
00:46:59la sécurité dans notre pays.
00:47:01Mais ça, c'est très grave.
00:47:03Ça s'appelle une capitulation.
00:47:05– Il y a un autre aspect aussi qu'il faut prendre en compte.
00:47:07Vous dites qu'il y en a 18 au QTF
00:47:09confusés par l'Algérie depuis l'année.
00:47:11On va dire une centaine sur l'année, d'accord ?
00:47:13Donc une centaine de personnes qui sont potentiellement
00:47:15à trouble à l'ordre public, qui restent sur le territoire français
00:47:17et que les choses soient claires,
00:47:19s'il y a des décisions d'expulsion,
00:47:21elles doivent être exécutées,
00:47:23c'est une raison de remettre en cause les décisions de justice.
00:47:25Maintenant, il faut mettre en rapport
00:47:27ces 100 personnes avec la réalité
00:47:29des relations, notamment économiques,
00:47:31qu'on a avec ce pays.
00:47:33– Il y en a moins. Il y en a beaucoup moins.
00:47:35– Non mais attendez, moi je peux vous dire aussi
00:47:37probablement ce qui est en débat
00:47:39quand là, on a envie absolument de dire
00:47:41il faut rompre-toi avec l'Algérie,
00:47:43il faut rentrer en guerre avec l'Algérie.
00:47:45Vous avez 100 personnes dangereuses
00:47:47et la réalité des échanges économiques
00:47:49qui sont énormes avec l'Algérie.
00:47:51C'est aussi ça le débat.
00:47:53– Je suis d'accord.
00:47:55– Je pense que c'est ce qu'il dit M. Béroud,
00:47:57quand il dit qu'on a des accords super privilégiés,
00:47:59ce qu'il est en train de vous rappeler, c'est qu'en réalité
00:48:01il y a des échanges qui sont très importants.
00:48:03– Votre réalité tient sur des arguments
00:48:05qui ne tiennent pas du tout.
00:48:07Vous dites que nous sommes dépendants.
00:48:09– Je n'ai pas dit dépendants.
00:48:11– Combien l'Algérie nous vend du gaz ?
00:48:15Quelle est la proportion de gaz ?
00:48:178%. Nous ne sommes absolument pas dépendants de l'Algérie,
00:48:19comme d'ailleurs l'Algérie n'est pas dépendante de nous.
00:48:23– 8% de notre énergie en gaz par rapport à 100 personnes.
00:48:27– Mais ce n'est pas 100 personnes.
00:48:29– On parle de 100 personnes par an.
00:48:31– Attendez, Laurence, vous avez parlé.
00:48:33L'OQTF, combien d'OQTF sont appliqués ?
00:48:35Vous dites, il faut les exécuter.
00:48:37Magnifique !
00:48:396% des OQTF,
00:48:41obligation de quitter le territoire français,
00:48:43sont appliqués en France.
00:48:45– Mais là c'est un problème de l'administration française.
00:48:47Il y a des refus de l'Algérie.
00:48:49S'ils ne sont pas exécutés les OQTF,
00:48:51c'est parce qu'on n'a pas les moyens au niveau de l'administration française.
00:48:53– Non, c'est parce que c'est refusé par les pays.
00:48:55– Oui, mais pour 100 personnes par an,
00:48:57pas pour le reste.
00:48:59– Juste un mot et je finis là-dessus.
00:49:01Le problème est très simple.
00:49:03Les nations, un certain général de Gaulle,
00:49:05qui n'est pas le plus mauvais des interlocuteurs,
00:49:07disait, les nations n'ont pas d'amis,
00:49:09elles ont des intérêts.
00:49:11Aujourd'hui, il y a un rapport de force,
00:49:13je ne dis pas plus,
00:49:15entre l'Algérie et la France.
00:49:17L'Algérie, je ne parle même pas de Boilem Sansal,
00:49:19que son avocat n'a pas pu voir depuis 3 mois.
00:49:21D'accord ? Il est franco-algérien.
00:49:23– Je ne défends pas le régime algérien.
00:49:25– Non, non, non, ce n'est pas le problème.
00:49:27– Je n'ai aucune sympathie ni pour le régime.
00:49:29– Nous sommes tout à fait d'accord.
00:49:31Moi, en plus, je ne défends pas spécialement
00:49:33le régime français ou le régime algérien.
00:49:35Je regarde les faits.
00:49:37Les faits, c'est qu'à un moment donné,
00:49:39quand on voit que vous n'êtes même pas capable
00:49:41que votre gouvernement algérien
00:49:43a dit, écoutez, moi, je ne les garde pas,
00:49:45débrouillez-vous, c'est votre problème.
00:49:47Quand on voit, je l'en ai parlé, la bisbille
00:49:49au sein du gouvernement français actuel,
00:49:51entre Retailleau, Macron et Bayrou.
00:49:53Et on dit, là, on dit,
00:49:55alors écoutez, on ne peut rien faire,
00:49:57il y a les 6 millions de franco-algériens,
00:49:59donc on ne fait rien.
00:50:01Ça veut dire, ça veut dire,
00:50:03que ce que disait d'ailleurs Laurent Saillet,
00:50:05ce n'est même pas une capitulation.
00:50:07C'est qu'on se dit,
00:50:09attention, ne touchez pas,
00:50:11courage, fuyons. C'est-à-dire, on ne fait rien.
00:50:13Or, il y a un problème de rapport de force.
00:50:15C'est tout.
00:50:17Et on parle du rapport de force dans un instant,
00:50:19parce que je vais vous faire écouter Jordan Bardella aussi,
00:50:21qui dit, en gros, qu'on roule des mécaniques avec Poutine,
00:50:23mais on s'écrase devant le président algérien.
00:50:25Et moi, ce qui me fait mal, c'est que
00:50:27dans les franco-algériens qui sont très intégrés en France
00:50:29et qui ne posent aucun problème,
00:50:31eux, pour la majeure partie,
00:50:33on n'a pas de chiffres,
00:50:35ils subissent cette situation.
00:50:37Parce que quand on dit, on a peur
00:50:39de l'action des franco-algériens,
00:50:41quelque part, on englobe tous les franco-algériens
00:50:43comme s'ils pouvaient être une menace pour le pays.
00:50:45C'est ça qui est grave.
00:50:47Alors qu'évidemment, il y a une grande majorité
00:50:49de franco-algériens qui sont intégrés,
00:50:51qui ne demandent rien à personne,
00:50:53et qui, eux, deviennent, si vous voulez,
00:50:55les éventuels otages de cette situation.
00:50:57Donc c'est pour ça, plus on sera fermes et clairs,
00:50:59plus on soulagera aussi les franco-algériens
00:51:01de cette situation qui doit en terminer,
00:51:03parce que là, ça s'aggrave.
00:51:05Écoutez, Jordan Bardella, hier soir sur CNews,
00:51:07avec Vladimir Poutine, on roule des mécaniques
00:51:09et avec le président algérien, on ne fait rien.
00:51:11Ça rime.
00:51:13Emmanuel Macron est
00:51:15fort et dur avec Poutine
00:51:17et docile et faible avec Théboune.
00:51:19Et c'est un paradoxe
00:51:21incommensurable.
00:51:23L'Algérie, depuis
00:51:25maintenant plusieurs années,
00:51:29mène une politique
00:51:31hostile
00:51:33à l'égard de la France,
00:51:35à l'égard des intérêts français,
00:51:37en refusant notamment de récupérer
00:51:39ses ressortissants,
00:51:41en construisant la légitimité
00:51:43de son régime sur une rente mémorielle
00:51:45et en multipliant les outrances à l'égard
00:51:47de la France, de la République et de ses dirigeants.
00:51:49André Bercoff, est-ce qu'il a raison,
00:51:51Jordan Bardella ?
00:51:53Écoutez, il n'a pas tort,
00:51:55mais encore une fois, le problème n'est pas là.
00:51:57Macron roule des mécaniques devant Poutine
00:51:59parce qu'il sait qu'il ne peut rien faire devant Poutine.
00:52:01Donc Macron sait, il fait ce qu'il fait,
00:52:03c'est tout s'il sait.
00:52:05Et qu'il n'y aura pas d'impact sur la France, c'est ça ?
00:52:07Rien, rien, il n'y aura aucun impact.
00:52:09Les Cosaques russes ne vont pas arriver à la place de la Concorde demain,
00:52:11donc il faudra qu'ils se racontent des histoires
00:52:13là-dessus, n'importe quoi.
00:52:15Simplement, vous savez,
00:52:17on en fume pour ne pas parler des vrais problèmes.
00:52:19Je voudrais juste...
00:52:21Rapidement, je voudrais que M. Rienégard vous réponde, s'il vous plaît.
00:52:23Allez-y, allez-y.
00:52:25Non, mais je dis simplement, le discours de ce monsieur,
00:52:27il démontre, le très grand de Jordan Bardella,
00:52:29la très grande dangerosité de Poutine.
00:52:31Parce qu'il arrive, par les moyens
00:52:33qu'on connaît très bien, relatifs au
00:52:35Rassemblement National et à son histoire,
00:52:37à lui faire dire, sur une chaîne de
00:52:39grande écoute, qu'en réalité,
00:52:41une personne et un pays qui
00:52:43est agresseur dans une guerre,
00:52:45dans laquelle on lui reproche plus de
00:52:471500 crimes de guerre,
00:52:49qui est recherché par la Cour pénale internationale...
00:52:51Vous n'avez pas voulu entendre ce qu'a dit Bardella ?
00:52:53Non, il vous dit...
00:52:55Non, ce qu'il vous dit Bardella, il ne critique
00:52:57pas la position avec Poutine, il critique la position
00:52:59avec l'Algérie. Il dit, soyons aussi forts
00:53:01qu'on l'est avec Poutine, soyons aussi forts
00:53:03avec l'Algérie, c'est ça ce qu'il vous dit.
00:53:05Ce que je vous dis, c'est qu'il compare la situation russe
00:53:07que je viens de vous décrire, avec un pays
00:53:09qui, en l'occurrence, refuse...
00:53:11Pourquoi d'un côté, on roule des mécaniques
00:53:13et pourquoi de l'autre, on bat sa culotte ?
00:53:15Ça n'a rien à voir.
00:53:17En fait, vous mettez,
00:53:19c'est mettre sur le même plan,
00:53:21des crimes de guerre et le refus...
00:53:23Mais ce n'est pas des crimes de guerre contre...
00:53:25Mais attendez, qu'est-ce que vous racontez ? Il y a un problème avec l'Algérie.
00:53:27Ok ? On a...
00:53:29Nous, France, nous sommes invasifs.
00:53:31Nous, France, nous sommes invasifs.
00:53:33La Russie met en danger
00:53:35le monde entier.
00:53:37D'accord, mais on n'est pas...
00:53:39On n'est pas capable
00:53:41de renvoyer 100 au QTF,
00:53:43et on veut battre Poutine ?
00:53:45Excusez-moi, Philippe Arionneguer,
00:53:47on n'est pas capable de renvoyer 100 au QTF
00:53:49que l'Algérie nous renvoie à la figure
00:53:51et on va battre Poutine ?
00:53:53Je dis simplement que le débat n'est pas du tout le même.
00:53:55Le débat n'est pas du tout le même,
00:53:57et les moyens de négociation ne sont pas les mêmes.
00:53:59C'est pas le même, on a la même base de racines,
00:54:01c'est-à-dire on a les 6 millions de personnes, et donc c'est chez nous.
00:54:03Oui, mais alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:54:05Non, non, non, ce qu'il faut dire, c'est que quand vous l'avez dit tout à l'heure,
00:54:07c'était important de délargir le scope,
00:54:09c'est-à-dire que, par exemple, il n'y a plus de marché public
00:54:11en Algérie aujourd'hui, d'État,
00:54:13et tout est d'État, quasiment, si on ne fait pas de business avec.
00:54:15La France est mise à l'écart.
00:54:17C'est pas simplement, c'est-à-dire que c'est pas des occupés,
00:54:19on est dans un système où il y a une guerre économique qui est faite
00:54:21parce qu'on est très faibles, mais on est faibles parce qu'on le veut,
00:54:23parce que c'est vrai qu'on rassemble tous ces
00:54:25franco-algériens dans le même panier,
00:54:27alors que c'est pas la réalité, on a peur de ces agents,
00:54:29des agents qui existent de tous d'autres pays
00:54:31d'ailleurs, dont la Russie aussi, effectivement, dans les médias,
00:54:33dans le politique et ailleurs, mais on les a aussi,
00:54:35du point de vue de l'Algérie, donc pendant ce temps,
00:54:37ce qui est terrible, c'est quand on dit on va arrêter les dignitaires,
00:54:39ils peuvent plus se faire soigner en France,
00:54:41plus venir dans leurs hôtels en France,
00:54:43l'arrêté, c'est qu'ils le font encore, ça n'a pas été arrêté,
00:54:45ils sont là-dessus, ils sont sur la contention,
00:54:47au moment où on est, ils ont d'ailleurs une dette
00:54:49cumulée sur les 10 dernières années
00:54:51de 60 millions d'euros à peu près chiffrées,
00:54:53donc vous voyez, au niveau des services de santé français,
00:54:55donc on est dans un contexte délirant,
00:54:57délirant parce que la politique est en train de perdre la main,
00:54:59je suis assez d'accord pour moi,
00:55:01le vrai danger, là, aujourd'hui, il est là,
00:55:03quelle crédibilité, alors après, évidemment,
00:55:05on peut parler de la crédibilité par rapport à Poutine,
00:55:07mais déjà, par rapport aux Français,
00:55:09aux Français de la parole politique.
00:55:11– Allez, on va faire une pause et puis on va se retrouver dans un instant,
00:55:13on va parler de Marseille, cette fois, et hier, le maire de Marseille,
00:55:15on vous en a parlé, il est allé dans une mosquée,
00:55:17dans la mosquée des Cendres, il a expliqué
00:55:19qu'il allait offrir un terrain à cette mosquée
00:55:21pour qu'elle puisse agrandir, que les musulmans n'avaient pas
00:55:23à dire merci parce qu'on leur devait,
00:55:25et ça a mis en colère Stéphane Ravier,
00:55:27qui interpelle le sénateur Stéphane Ravier,
00:55:29qui interpelle le maire de Marseille, qui sera avec nous en direct
00:55:31dans un instant, Stéphane Ravier, pas le maire.
00:55:33À tout de suite, en direct sur CNews.
00:55:39– Le gouvernement algérien a développé,
00:55:41contre la langue française et contre la culture française,
00:55:43des politiques extraordinairement agressives.
00:55:45Les mots de François Bayrou,
00:55:47invité exceptionnel de CNews ce matin,
00:55:49qui réagissait aux nombreuses tensions
00:55:51qui secouent Paris et Alger
00:55:53depuis quelques mois maintenant.
00:55:55Un des complices présumés de Mohamed Amra,
00:55:57incarcéré depuis hier en France,
00:55:59le suspect Fernando D,
00:56:01a été interpellé à Malaga en Espagne
00:56:03et remis aux autorités françaises.
00:56:05Il est soupçonné de faire partie
00:56:07du commando qui a permis
00:56:09l'évasion mortelle du narcotrafiquant
00:56:11à un PH d'un quart-ville l'année dernière.
00:56:13Et puis, mauvaise nouvelle pour les usagers,
00:56:15trafic totalement interrompu
00:56:17à la gare du Nord en cause,
00:56:19la découverte d'une bombe
00:56:21de la Seconde Guerre mondiale.
00:56:23Le trafic ne reprendra qu'à l'issue
00:56:25des opérations de déminage,
00:56:27prévient d'ores et déjà la SNCF.
00:56:33– 35 sur CNews, merci d'être en direct avec nous
00:56:35et on est avec le sénateur Stéphane Ravier
00:56:37qui est en direct avec nous.
00:56:39Bonjour, merci beaucoup d'être avec nous.
00:56:41– Bonjour Marc. – On voulait vous avoir
00:56:43pour commenter ce qui s'est passé hier à Marseille
00:56:45parce que vous interpellez le maire de Marseille
00:56:47après ce qui s'est passé, le maire qui est allé hier
00:56:49dans une mosquée pour offrir
00:56:51un terrain à cette mosquée pour faire
00:56:53un discours que vous qualifiez de discours politique
00:56:55ce qui est interdit a priori, vous allez nous expliquer
00:56:57ça dans un instant, auparavant
00:56:59on réécoute le maire de Marseille justement.
00:57:02– Beaucoup de ceux qui donnent des leçons aux musulmans
00:57:05et les voient sur les chaînes de télé
00:57:07se déchaînent tous les jours.
00:57:09Beaucoup devraient apprendre
00:57:11de ce qui est écrit dans les sourates
00:57:13et qui peuvent nous éclairer sur le monde.
00:57:17Bien sûr que la laïcité c'est quelque chose d'important,
00:57:21c'est la liberté de croire ou de ne pas croire,
00:57:23la liberté d'exercer son culte avec dignité.
00:57:25Un jour, vous m'avez demandé
00:57:29de vous céder un terrain,
00:57:31c'est ce que j'ai décidé de faire
00:57:33parce que, et vous n'avez pas à dire Marseille,
00:57:37parce qu'on vous le voit,
00:57:39parce que Marseille,
00:57:41sans les musulmans de Marseille,
00:57:43ne serait pas Marseille.
00:57:45Notre identité elle est multiplicée,
00:57:47notre réalité elle est multiplicée
00:57:49et sans vous,
00:57:51nous ne sommes pas Marseillais,
00:57:53nous ne sommes pas Marseillais,
00:57:55nous ne sommes Marseillais que parce que nous sommes ensemble,
00:57:57nous sommes des Marseillais que parce que
00:57:59nous sommes ensemble dans nos différences
00:58:01et tous ceux qui veulent nous séparer
00:58:03ne sont que les artisans
00:58:05du chaos et du malheur.
00:58:07Alors moi je vais être fier
00:58:09de faire voter devant le conseil municipal
00:58:11pour que vous puissiez avoir
00:58:13l'extension de la mosquée.
00:58:15Stéphane Ravier, ça vous a mis en colère
00:58:17ce discours du maire de Marseille ?
00:58:19Il est en tout point scandaleux,
00:58:21c'est plus un maire, c'est un imam,
00:58:23il vient dans une mosquée prêcher,
00:58:25il ne s'exprime pas simplement
00:58:27pour défendre la laïcité
00:58:29qui prévoit que l'on ne croit ou que l'on ne croit pas,
00:58:31il vient dans une
00:58:33mosquée pour nous
00:58:35inviter à lire les sourates,
00:58:37à lire les sourates,
00:58:39c'est complètement ahurissant.
00:58:41Un maire qui vient dans une mosquée pour
00:58:43annoncer qu'il a décidé
00:58:45lui d'accorder
00:58:47l'agrandissement
00:58:49de cette mosquée
00:58:51alors que cette mosquée a été inaugurée
00:58:53en 2019.
00:58:55En 2019.
00:58:57Donc ça montre quand même
00:58:59cette réalité d'une immigration massive,
00:59:01composée à Marseille essentiellement
00:59:03d'arabos musulmans,
00:59:05et qui nécessiterait 5 ans après
00:59:07l'agrandissement de la mosquée.
00:59:09Et en plus, c'est pas la peine
00:59:11de nous dire merci,
00:59:13parce que nous leur devons.
00:59:15Je ne savais pas que nous devions,
00:59:17que nous étions redevables,
00:59:19que nous avions une dette,
00:59:21nous, marseillais, envers la communauté musulmane.
00:59:23Parce que lorsque Benoît Payan s'exprime
00:59:25en tant que maire, il engage toute la ville.
00:59:27Et bien moi je dis au maire de Marseille
00:59:29que je ne suis redevable de rien envers
00:59:31la communauté musulmane.
00:59:33Et il était à la mosquée des Cèdres, dans le 13e arrondissement,
00:59:35pour un agrandissement de la mosquée.
00:59:37Or,
00:59:39il y a moins de deux ans,
00:59:41ce même Benoît Payan a fait voter au conseil municipal
00:59:43l'octroi d'un terrain
00:59:45à la communauté musulmane
00:59:47de Saint-Jérôme,
00:59:49qui se trouve dans le 13e arrondissement,
00:59:51à moins d'un kilomètre
00:59:53de la cité des Cèdres.
00:59:55Et il a annoncé à l'occasion du Ramadan
00:59:57l'année dernière, parce que vous voyez,
00:59:59chaque année, à la même époque,
01:00:01Benoît Payan ne fait pas la tournée des popotes,
01:00:03il fait la tournée des mosquées.
01:00:05Et bien il était dans le quartier de Frévalon,
01:00:07dans le 13e arrondissement,
01:00:09et il a annoncé à la communauté musulmane
01:00:11de Frévalon qu'il allait leur octroyer
01:00:13un terrain pour une grande mosquée,
01:00:15dont il avait déjà vu les plans.
01:00:17Une mosquée qui était magnifique.
01:00:19Et Frévalon,
01:00:21qui est à moins de deux kilomètres
01:00:23de la mosquée des Cèdres.
01:00:25Donc il y a véritablement là,
01:00:27sur la réalité marseillaise,
01:00:29une islamisation de la ville,
01:00:31conséquence d'une immigration
01:00:33massive
01:00:35depuis trente ans,
01:00:37et puis un maire de Marseille
01:00:39qui porte la parole musulmane,
01:00:41un maire de Marseille
01:00:43qui se mêle de religion
01:00:45et qui est dans
01:00:47une course
01:00:49à l'échalote,
01:00:51qui est dans une volonté
01:00:53de conquérir un électorat
01:00:55qui est de plus en plus puissant
01:00:57à Marseille, notamment dans ses quartiers,
01:00:59il est largement majoritaire,
01:01:01au détriment bien sûr de l'identité
01:01:03provençale, française de la ville,
01:01:05une ville, et je termine là,
01:01:07qui est sous, je dirais,
01:01:09la protection de la bonne mère.
01:01:11Nos racines à Marseille, elles ne sont pas musulmanes,
01:01:13Marseille n'est pas une ville musulmane,
01:01:15c'est une ville chrétienne
01:01:17qui est sous la protection de la bonne mère,
01:01:19et d'ailleurs nous attendons toujours
01:01:21du maire de Marseille qu'il présente
01:01:23à la communauté catholique
01:01:25tous ses voeux pour
01:01:27un saint carême,
01:01:29car les catholiques sont entrés en carême.
01:01:31Eh bien, nous n'avons rien entendu
01:01:33de la part du maire de Marseille,
01:01:35il préfère continuer
01:01:37son marché électoral dans les mosquées de la ville.
01:01:39– Stéphane Ravier, vous avez fait bondir
01:01:41maître Philippe-Henri Honnegger
01:01:43quand vous avez parlé de Notre-Dame,
01:01:45de la bonne mère, je n'ai pas compris pourquoi.
01:01:47– Moi je suis juste terrifié qu'on ait un élu de la République
01:01:49qui ouvertement, sur une chaîne de télévision,
01:01:51est en train, tranquillement, d'appeler
01:01:53à une opposition entre les religions en France
01:01:55et en train de nous dire, très tranquillement,
01:01:57il nous dit, Marseille est une ville chrétienne,
01:01:59il nous dit clairement, Marseille est une ville chrétienne,
01:02:01c'est-à-dire qu'il a foi en une sorte de religion
01:02:03sur un territoire national.
01:02:05Je vous rappellerai, mais comme je rappelle à tout le monde,
01:02:07qu'en fait, en France, il existe une loi qui s'appelle
01:02:09la loi sur la laïcité, la loi sur la laïcité
01:02:11elle dit quelque chose de très simple,
01:02:13c'est pas, il faut interdire aux gens de pratiquer leur religion,
01:02:15c'est, l'État doit être en retrait
01:02:17par rapport à toutes les religions, on ne favorise
01:02:19ni les chrétiens, ni les juifs, ni les musulmans,
01:02:21en revanche, on doit permettre à chacun d'exercer sa religion.
01:02:23– Mais lui, il favorise les musulmans, le maire.
01:02:25– Laissez-moi finir, on doit permettre à chacun
01:02:27d'exercer sa religion librement.
01:02:29Si les musulmans veulent construire une mosquée,
01:02:31on doit faire en sorte qu'ils puissent le faire.
01:02:33Si on a envie de reconstruire, excusez-moi,
01:02:35Notre-Dame, et que le Président de la République
01:02:37aille assister à l'inauguration, il a le droit de le faire
01:02:39parce qu'il permet aux gens qui sont religieux
01:02:41de le faire. Et je rappellerai une dernière chose,
01:02:43pour que ce soit très clair pour Monsieur Rabier
01:02:45et pour tous les gens qui nous écoutent,
01:02:47la majorité des français en France, la majorité,
01:02:49la très grande majorité des français,
01:02:51ce sont des gens qui sont athées et agnostiques,
01:02:53ils ne sont pas religieux. Les chrétiens,
01:02:55les musulmans, les juifs, les bouddhistes
01:02:57sont minoritaires.
01:02:59La France n'appartient pas aux chrétiens.
01:03:01– Stéphane Rabier vous a dit qu'il y avait la bonne mère
01:03:03qui dominait Marseille, qui comptait chez Marseille.
01:03:05– Non, non, il a dit que Marseille était une ville chrétienne.
01:03:07Marseille c'est la France et la France
01:03:09elle est athée et agnostique.
01:03:11– Stéphane Rabier, allez-y.
01:03:13– Elle n'appartient pas aux chrétiens.
01:03:15– Je voudrais dire à l'avocat de la communauté musulmane
01:03:17que ça lui plaise ou pas.
01:03:19Moi je suis un responsable politique,
01:03:21je mène une action laïque.
01:03:23– Soyez à l'auteur de la loi sur la laïcité.
01:03:25– Je ne suis pas amnésique.
01:03:27Si la loi de la laïcité s'applique,
01:03:29elle s'applique depuis 1905,
01:03:31et bien la France, monsieur,
01:03:33est sous la protection de Saint-Jean d'Arc
01:03:35et de la Vierge Marie.
01:03:37– Insupportable, ce que vous dites c'est insupportable.
01:03:39– Depuis plus de 15 siècles.
01:03:41– Vous avez un discours vraiment mais évangélique,
01:03:43insupportable pour la représentation de la République.
01:03:45– 15 siècles de racines chrétiennes,
01:03:49ça pèse, à mon avis, en tant que français et catholique,
01:03:53ça pèse un peu plus lourd que 40 ans d'immigration.
01:03:55Et la communauté musulmane à Marseille, elle échouait.
01:03:59Il y a une semaine aujourd'hui,
01:04:01il y avait un conseil municipal à Marseille,
01:04:05et bien Benoît Payan a fait voter un rapport
01:04:07qui prévoit l'octroi d'un terrain
01:04:09à la communauté musulmane comorienne
01:04:11dans le 16ème arrondissement
01:04:13pour construire une nouvelle mosquée.
01:04:15Voilà, la démarche de Benoît Payan,
01:04:17la démarche politique,
01:04:19politico-religieuse manifestement,
01:04:21c'est de permettre à l'islam,
01:04:23non pas de s'exprimer,
01:04:25mais de conquérir la ville par la masse.
01:04:27Moi, je n'en veux pas aux musulmans.
01:04:29Ce sont les institutions de cette ville
01:04:31et même du pays qui offrent les terrains quasiment
01:04:33avec des bouts amphithéotiques
01:04:35pour des montants dérisoires.
01:04:37Vous me dites que les musulmans ne pratiquent pas,
01:04:39pas plus que les autres,
01:04:41mais la preuve du contraire.
01:04:43Les mosquées, plus à Marseille et dans le pays,
01:04:47comme des champignons,
01:04:49elles sont pleines, elles débordent,
01:04:51ça craque de partout.
01:04:53Moi, je dis que si les mosquées sont pleines,
01:04:55on prie chez soi.
01:04:57On n'occupe pas les terrains marseillais.
01:05:01Mais bon, encore une fois,
01:05:03ce sont les institutions.
01:05:05C'est le poisson pourri toujours par la tête
01:05:07et dans une démarche électorale,
01:05:09électoraliste du maire de Marseille
01:05:11et de sa majorité de gauche et d'extrême-gauche,
01:05:13on permet à cette ville
01:05:15qui est de tradition chrétienne,
01:05:17qui est sous la protection de la bonne mère,
01:05:19que ça vous plaise ou pas,
01:05:21d'être effacée chaque jour un peu plus
01:05:23par ce grand remplacement migratoire
01:05:25qui entraîne un grand remplacement cultuel.
01:05:27Et moi, je m'y oppose.
01:05:29Parce que c'est mon droit.
01:05:31C'est mon droit de Français,
01:05:33c'est mon droit de Marseillais
01:05:35de défendre notre identité
01:05:37qui est pour moi la priorité des priorités.
01:05:39Parce qu'on peut être très bien en sécurité
01:05:41sous la loi chariatique.
01:05:43Sous la loi de la charia,
01:05:45on vous coupe la main
01:05:47et on vous met immédiatement à exécuter.
01:05:49On peut très bien avoir un essor économique
01:05:51sous un modèle économique,
01:05:53je dirais, musulman.
01:05:55Mais moi, je veux que nos libertés,
01:05:57que nos libertés individuelles,
01:05:59nos libertés économiques
01:06:01soient celles que nous avons toujours connues
01:06:03dans notre pays, je dirais,
01:06:05sous ce quotidien,
01:06:07sur ce qui nous entoure.
01:06:09Et sur les racines chrétiennes de la France
01:06:11et de Marseille,
01:06:13c'est ce qu'on a compris.
01:06:15Merci Stéphane Ravier,
01:06:17merci monsieur le sénateur d'avoir été
01:06:19en direct avec tout.
01:06:21André Bercoff, les racines chrétiennes de la France,
01:06:23ça existe ? Parce que c'est ce que vous avez l'air de nier.
01:06:25Non seulement
01:06:27les racines chrétiennes de la France existent,
01:06:29et je vais vous dire une chose,
01:06:31c'est très amusant, j'ai vu votre indignation magnifique.
01:06:33Moi, je vais vous poser une question.
01:06:35Combien d'églises ont été battues depuis 50 ans
01:06:37au Maghreb,
01:06:39en Arabie Saoudite et ailleurs ?
01:06:41Combien ?
01:06:43Et attendez,
01:06:45la fierté de la France,
01:06:47c'est la loi sur la laïcité.
01:06:49Ne me racontez pas pourquoi
01:06:51on n'apprécie pas les lois des pays qui ont pas la laïcité.
01:06:53Alors au nom de la France,
01:06:55j'adore, je vais vous dire votre truc.
01:06:57La France, elle est athée. La France, elle n'est pas chrétienne.
01:06:59Mais qu'est-ce que vous en savez ?
01:07:01D'abord, vous représentez que vous-même.
01:07:03Moi, je vous donne des chiffres.
01:07:05Moi, je vous donne des chiffres.
01:07:0768% des Français
01:07:09se disent athées ou agnostiques.
01:07:11Selon des sondages,
01:07:13il y a des racines chrétiennes de la France.
01:07:15Mais non, c'est ce qu'il vous a dit.
01:07:17Il vous a expliqué que Marseille
01:07:19avait des racines chrétiennes.
01:07:21Est-ce qu'il y a
01:07:23des racines chrétiennes la France ou pas,
01:07:25à votre avis ? Alors, si vous voulez avoir un débat long
01:07:27sur cette question, je veux bien l'avoir avec vous.
01:07:29Il faut débattre pour savoir si la France a des racines chrétiennes.
01:07:31Le terme « racines » pour moi est impropre.
01:07:33Est-ce qu'il y a une histoire de la chrétienté en France ?
01:07:35Indiscutablement. Mais prenons par exemple
01:07:37l'histoire de Marseille. Marseille, c'est la cité phocéenne.
01:07:39Phocée, vous savez où ça se trouve ?
01:07:41En Turquie. C'est-à-dire que Marseille,
01:07:43c'est une ville qui a été fondée
01:07:45par des gens qui étaient turcs.
01:07:47Il y a 3000 ans, en Turquie, il n'y avait pas d'islam.
01:07:49Je croyais que vous me parliez de racines.
01:07:51Les racines de Marseille,
01:07:53c'est la Turquie.
01:07:55Les racines de Marseille, c'est la chrétienté comme la France,
01:07:57comme toute la France.
01:07:59Moi, je défends les racines chrétiennes de la France.
01:08:01Néanmoins, je n'ai pas envie
01:08:03quand, par exemple,
01:08:05il y a certains qui veulent imposer
01:08:07les lois de l'islam à la République,
01:08:09qu'on réponde par les lois catholiques.
01:08:11D'accord, mais pour le moment, c'est le cas.
01:08:13Si vous permettez,
01:08:15c'est-à-dire que je pense que la meilleure réponse
01:08:17qu'on puisse donner
01:08:19à ceux qui veulent mettre la religion
01:08:21au-dessus des lois de la République,
01:08:23c'est de répondre par les lois de la République,
01:08:25sans nier, bien sûr, nos racines chrétiennes,
01:08:27la nécessité de voir nos églises
01:08:29respectées, rénovées,
01:08:31parce que ce sont nos traditions,
01:08:33parce qu'on a envie de fêter Noël, parce qu'on a envie de fêter Pâques.
01:08:35Ce n'est pas du tout remettre en cause.
01:08:37Mais attention, il ne faut pas dire
01:08:39parce que vous voulez imposer l'islam,
01:08:41nous on va imposer le catholicisme.
01:08:43Non, mais ce n'est pas ce qu'il a dit.
01:08:45C'est absolument pas ce qu'il a dit.
01:08:47Excusez-moi, Laurence,
01:08:49ce n'est pas ce qu'il a dit.
01:08:51Il a dit quelque chose, et je le pense vraiment,
01:08:53et je l'ai déjà dit hier,
01:08:55je pense que si les musulmans ont besoin d'agrandir leurs mosquées,
01:08:57il n'y a pas de souci.
01:08:59Juste, je ne comprends pas ce maire qui vient
01:09:01et qui dit, ne me dites pas merci,
01:09:03on le doit, mais au nom de quoi ?
01:09:05Qu'on agrandisse,
01:09:07qu'on agrandisse la mosquée,
01:09:09il n'y a pas de souci,
01:09:11mais au nom de quoi on le doit ?
01:09:13On ne doit rien aux musulmans.
01:09:15Je vais vous le dire, c'est une question qui est strictement
01:09:17juridique, donc je vais vous répondre en juriste.
01:09:19La loi sur la laïcité,
01:09:21elle dit qu'on doit aux gens
01:09:23qui veulent exercer leur religion,
01:09:25la possibilité de l'exercer.
01:09:27C'est pas ça.
01:09:29On le doit autant aux musulmans
01:09:31qu'aux chrétiens.
01:09:33On le doit autant que quand on crée une religion.
01:09:35On le doit autant.
01:09:37Je ne veux pas qu'on interprète mal mon propos.
01:09:39Ce que je veux dire par là, c'est que moi je trouve ça scandaleux
01:09:41M. Payan qui va faire son marché,
01:09:43si vous voulez, dans une élection.
01:09:45C'est bien ça, c'est en vue des élections.
01:09:47Il a peur de voir les insoumis débarquer.
01:09:49Il va sur l'Islam.
01:09:51Les insoumis vont passer devant sur les musulmans.
01:09:53Disons les choses, parce que la réalité c'est ça.
01:09:55La réalité c'est ça, c'est qu'il va acheter.
01:09:57Si vous ne prenez pas en compte le discours politique,
01:09:59vous ne comprenez pas le discours de M. Payan.
01:10:01C'est comme ce discours politique
01:10:03et cette motivation électorale
01:10:05de se protéger des les filles
01:10:07sur une population dont ils pensent
01:10:09en allant prêcher, effectivement.
01:10:11Prêcher, parce que là c'est un ton de prêche.
01:10:13Et vendre Marseille.
01:10:15Et vendre Marseille à des intérêts extérieurs.
01:10:17Parce que qui finance la mosquée ?
01:10:19Qui finance la mosquée ?
01:10:21Posez-vous la question.
01:10:23Et à qui appartient le terrain ?
01:10:25Au contribuable, aux Marseillais, aux Français.
01:10:27Et je le redis,
01:10:29la France qui a des racines chrétiennes,
01:10:31que ça vous plaise ou pas,
01:10:33c'est comme ça. Merci à tous d'avoir suivi.
01:10:35Bon week-end, on se retrouve lundi en direct
01:10:37à 10h35 dans un stand Thierry Cabane.
01:10:39Ce sera plus calme. Bye bye et à lundi.