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Retraites : 15 milliards d'euros de déficit d'ici à 2035
Europe 1
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20/02/2025
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News
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00:00
Il faudrait être patient aussi pour les retraites, puisque c'est reparti pour trois mois de conciliabule avec les partenaires sociaux,
00:10
on croyait en avoir terminé, eh bien non !
00:12
Le Président de la Cour des Comptes a aujourd'hui rendu son rapport commandé il y a quelques semaines par matignon.
00:18
Sébastien Ligné, vous avez appris plein de choses pendant l'occasion de ce rapport ?
00:23
Trois éléments importants selon moi.
00:25
Un, la réforme Borne n'a servi absolument à rien, à part nous faire perdre encore du temps.
00:30
Et d'ailleurs, le temps c'est un petit peu la question centrale, puisque vous l'avez dit, on repart sur un cycle de négociations,
00:36
on parle encore de négociations, mais en attendant on ne fait rien.
00:42
On discute beaucoup mais on ne fait rien.
00:44
Deux, on nous a menti quand même, parce qu'on nous a expliqué pendant des années, notamment la gauche,
00:49
et le CORE, cette fameux Conseil d'Orientation des Retraites, qu'il n'y avait absolument pas de sujet avec notre système de retraite.
00:56
On avait évoqué 6,1 milliards de déficit.
00:58
On était à peine à l'équilibre, peut-être 1 ou 2 milliards maximum.
01:01
Là les prévisions sont catastrophiques, on parle de 15 milliards de déficit d'ici à 2035.
01:06
15 milliards.
01:07
Et troisièmement, parce que c'est quand même ça.
01:09
15 milliards à l'horizon 2030 et 30 milliards par la suite.
01:14
Ça prouve une nouvelle fois, et c'est quand même ça je pense le plus important,
01:17
qu'on ne pourra pas résolver notre déficit budgétaire sans un débat sérieux sur notre système de retraite.
01:25
Et le problème, Jean-Claude, c'est qu'on n'en parle jamais.
01:28
On a eu deux mois de débat budgétaire.
01:31
Deux mois.
01:32
On n'a pas parlé une seule fois des retraites.
01:34
Pas une seule fois, c'est-à-dire qu'on a...
01:37
Il faut quand même se rappeler que les dépenses de retraite, c'est 340 milliards d'euros par an.
01:41
Absolument.
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C'est 15% de notre PIB.
01:43
Et on a passé deux mois sur notre budget.
01:46
On n'a pas mentionné une seule fois la question des retraites.
01:49
Et c'est ça le plus dramatique.
01:51
Même la droite se couche.
01:52
Cher ami, dans le coût des retraites annuelles,
01:56
on a fait semblant de ne pas voir,
01:59
c'est l'habileté de M. Moscovici et de son organisation,
02:04
qu'en plus de ce déficit de quelques milliards
02:08
qui s'annoncent et qui vont faire des petits dans les années qui viennent,
02:11
il y a 45 ou 46 milliards par an
02:14
qu'il faut ajouter que le budget de l'État pèse,
02:17
c'est-à-dire notre argent,
02:18
pour les retraites des fonctionnaires.
02:20
14 000 euros par jour.
02:22
Et qui partent plus tôt que nous,
02:23
qui partent avec un salaire qui est encore plus gratifiant que nous,
02:27
85% du salaire,
02:28
j'en passe et des meilleurs.
02:30
Et ils ont aussi la Préfond,
02:31
qui est la retraite par capitalisation.
02:33
Ceux qui le souhaitent.
02:34
Ça fait beaucoup.
02:35
Donc, quand j'entends les syndicats dire
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« On ne touche pas à l'âge de la retraite »,
02:39
ça me fait de la peine.
02:40
Bien sûr qu'on a un problème grave,
02:42
parce qu'il y aura de plus en plus de retraités
02:46
et de moins en moins d'actifs.
02:47
Les syndicats peuvent dire ce qu'ils veulent,
02:50
ils racontent, pardonne-moi, mais n'importe quoi.
02:53
Il va falloir travailler,
02:54
travailler plus longtemps et travailler plus.
02:57
La classe politique dans son ensemble est aussi responsable.
03:01
De la gauche à la droite,
03:03
en passant la droite radicale,
03:04
le centre, on peut appeler ça ce qu'on veut.
03:05
Oui, parce qu'on n'en a pas parlé,
03:07
mais vous savez pourquoi on n'en a pas parlé.
03:09
Le RN et la gauche sont main dans la main,
03:11
ils peuvent faire tomber le gouvernement.
03:13
Surtout qu'il y a une crainte
03:16
qui est partagée dans l'ensemble de la classe politique,
03:18
c'est qu'il ne faut surtout pas se fâcher
03:20
avec l'électorat retraité.
03:21
Alors là, attention.
03:22
Parce que sans l'électorat retraité,
03:23
on ne peut pas gagner l'élection présidentielle.
03:25
Donc, on refuse le débat.
03:27
On refuse le débat.
03:28
Alors que tous les pays en Europe,
03:30
dans le monde, sont en train de repousser
03:32
progressivement l'âge à la retraite.
03:33
On parle de 67 ans en Allemagne.
03:36
Et nous, on est encore sur des débats préhistoriques.
03:39
60 ans, ce ne serait pas si mal.
03:40
La Côte des Contes propose des pistes.
03:42
Il y a 8,4 milliards d'économies
03:45
si on va jusqu'à 65 ans.
03:47
Il y a la piste des cotisations sociales.
03:49
Un point de plus, ça serait 7,6 milliards quand même.
03:52
Non-indexation inflation, 2,8 milliards.
03:55
La contrainte de Bérou,
03:56
qui me paraît être politiquement intelligente,
03:59
c'est de dire vous avez trois mois
04:00
pour me faire des propositions
04:01
et bâtir un système qui ne perde pas
04:04
en tout cas plus d'argent qu'aujourd'hui.
04:06
Ça me paraît assez mal parti
04:09
parce que les positions sont tellement éloignées
04:11
entre le patronat et les syndicats
04:13
que je ne sais pas, on verra bien.
04:15
Souhaitons que ça réussisse.
04:16
Mais franchement, tu as raison.
04:17
Quand on voit que tous les pays européens
04:20
ont compris qu'il fallait travailler davantage
04:22
et qu'en France, on peut raconter ce qu'on veut
04:24
mais on travaille plutôt moins qu'ailleurs,
04:26
c'est une évidence statistique indiscutable.
04:29
Bon ben voilà, on peut continuer
04:31
de se reposer tranquillement sur nos lauriers
04:33
qui n'existent plus depuis longtemps.
04:35
Continuer d'emprunter alors qu'on n'a plus un centime
04:37
pour rembourser...
04:38
Franchement, c'est pas sérieux.
04:39
Clémentine Autain et Eva
04:41
ont peut-être trouvé la parade rapidement, messieurs.
04:44
Aujourd'hui, un texte a été présenté
04:47
qui vise à instaurer un impôt planché de 2%
04:50
sur le patrimoine des ultra-riches.
04:52
C'est la fameuse taxe Zucman.
04:58
Donc vous en pensez quoi ?
05:00
C'est génial, parce que c'est le réflexe classique
05:03
d'un pays socialiste.
05:04
Et la France est un pays socialiste.
05:06
Socialiste ou communiste.
05:07
Même les Russes n'ont pas osé faire ça.
05:09
Vous parliez des pays européens.
05:11
L'ensemble des pays développés
05:13
sont en train de produire
05:15
et de baisser les charges,
05:17
de baisser les impôts,
05:18
de tenter de relancer la croissance
05:20
en faisant des politiques pro-business.
05:22
C'est le seul pays qui est encore à taxer les riches
05:25
parce qu'en France,
05:26
dès qu'on a un problème d'argent et de trésorerie,
05:28
on taxe les riches.
05:29
C'est la France.
05:30
Personne n'a compris
05:31
le message d'alerte de Bernard Arnault.
05:33
C'est quand même ça, la grande leçon.
05:34
Et on en est encore,
05:35
on l'a vu il n'y a même pas un mois
05:37
à l'Assemblée nationale.
05:38
Il a été comparé à un rat
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qui quitte le navire
05:40
par Marine Tondoli, il me semble.
05:41
Exactement.
05:42
Et au même moment,
05:43
à l'Assemblée nationale,
05:44
on a l'ensemble des députés
05:46
qui acceptent
05:47
une contribution exceptionnelle
05:48
aux grandes entreprises
05:49
de l'équivalent de 41%
05:51
de l'impôt sur les sociétés
05:53
pendant un an.
05:54
41% !
05:55
La France,
05:56
c'est le pays le plus taxé
05:57
de l'OCDE.
05:58
Deuxième dans le monde entier.
06:00
Et ça ne gêne personne.
06:02
Je n'aurais pas dit mieux.
06:03
Mais bon,
06:04
pour organiser
06:06
le départ
06:08
des quelques millionnaires
06:09
ou milliardaires
06:10
qui nous restent,
06:11
il n'y a pas mieux
06:12
que la taxe,
06:13
comment dites-vous ?
06:14
Zucman.
06:15
Bon, je ne sais pas d'où il sort,
06:16
ce garçon.
06:17
Si, si, c'est un économiste de gauche.
06:18
Ah ben si, c'est un économiste de gauche,
06:19
alors j'ai compris.
06:20
Qui a son petit succès,
06:21
manifestement.
06:22
Alors, il nous explique
06:23
que c'est entre 15 et 25 milliards
06:25
d'euros de recettes annuelles,
06:26
si on faisait ça.
06:27
Mais il ne parle pas
06:28
des conséquences économiques
06:30
sur la croissance,
06:31
sur la relance,
06:32
sur le pouvoir d'achat,
06:33
sur la possibilité
06:34
aux grandes chefs d'entreprise
06:35
et aux grandes fortunes
06:36
de remettre l'argent
06:37
et de reverser dans la société.
06:38
Ça, non.
06:39
Il n'y a qu'une seule vérité
06:41
qui va s'imposer,
06:42
je l'espère,
06:43
je suis naïf.
06:44
Il faut travailler davantage.
06:46
Il faut travailler plus.
06:47
Point.
06:48
Merci Jean-Claude Dassier.
06:49
Merci à Sébastien Ligné également.
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