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00:0011h-13h sur Europe 1, Brina Magdine et vous.
00:04Et on va s'intéresser aux fléaux des vols en France avec encore un exemple concret.
00:08Le chef étoilé du restaurant Le Georges à Paris, Simone Zanoni, a été violemment agressé devant son domicile ce mardi 12 août.
00:15Les malfaiteurs l'ont roué de coup et ont réussi à dérober sa montre estimée à 150 000 euros.
00:20Dimanche, sur le champ de mars à Paris, un touriste britannique s'est aussi fait dérober sa montre de luxe estimée à 190 000 euros.
00:25Et bien sûr, les exemples ne manquent pas, comme cette dame de 82 ans blessée après avoir résisté à un voleur qui tentait de lui dérober son sac à main.
00:33C'était ce dimanche à Mulhouse.
00:35Et face à la recrudescence des vols de montres de luxe avec violence, des CRS ont même été déployés pour sécuriser Saint-Tropez.
00:41Et pour en parler, j'accueille Reda Bellage, policier, porte-parole du syndicat de police unité Île-de-France.
00:46Bonjour Reda Bellage.
00:47Bonjour.
00:48Merci d'être avec nous sur Europe 1.
00:50Comment vous décririez l'évolution des vols violents en France ces dernières années ?
00:53Écoutez, moi je n'ai pas de chiffres à vous donner.
00:56Par contre, sur le terrain et en investigation, la remontée qu'on a, c'est qu'on constate que les individus sont de plus en plus violents.
01:03Et qu'il y a une nouvelle forme de délinquance qui s'est créée entre les opportunistes, les bandes organisées,
01:09et qui se spécialisent dans le vol de maroquinerie de luxe, de monde de luxe.
01:15Gérald Darman a dit qu'il n'y avait plus de zone safe en France. Vous le constatez aussi ?
01:18Oui. Je pense que les gens ont ouvert les yeux, même si c'était qu'un acte de violence.
01:26Avec Crépole, il s'est passé quelque chose.
01:28Les gens se sont rendus compte qu'au niveau de notre société, on était plus safe, je reprends les termes, nulle part en France.
01:35Donc oui, je vous confirme.
01:38Ça vient de Crépole pour vous ? Les causes de cette recrudescence, il y a aussi d'autres facteurs, j'imagine ?
01:44Non, pas du tout. Ça ne vient pas du tout de Crépole, mais en fait, on constate juste aujourd'hui
01:48qu'avant, vous aviez ce type de violence que sur des violences en général, ou des cambriolages violents,
01:54ou des home-jacking, que sur des quartiers de la région parisienne, des quartiers bordelais, lyonnais, marseillais.
02:01Mais au final, maintenant, on se rend compte que même en zone rurale, vous n'êtes pas à l'abri.
02:06Et quelles sont les sanctions actuelles pour un vol de monde de luxe avec violence ?
02:10Je ne sais pas si on a le droit au joker dans vos émissions.
02:15Un appel à un avis, peut-être ?
02:17Voilà, c'est ça. Déjà, le vol, c'est prévu. Il y a une peine quand même déjà assez conséquente,
02:23normalement, prévue pour le vol simple. Ensuite, vous avez les circonstances aggravantes,
02:28donc vol en réunion, circonstances aggravantes, vol avec violence, pardon.
02:33Donc oui, c'est prévu dans le code pénal, des peines quand même qui sont lourdes.
02:38Mais malheureusement, on constate que les individus sont déjà rarement condamnés à des peines fermes,
02:44très très très rarement. Et déjà, maintenant, en France, vous avez...
02:49Alors, si je ne vais pas appeler ça un protocole, c'est plus un constat, plus qu'un sentiment.
02:53Aujourd'hui, en France, vous prenez une peine de prison de moins de deux ans.
02:56Même quand vous êtes multirécidiviste, très souvent, vous vous retrouvez avec un bracelet
03:00et puis vous êtes, entre guillemets, libre, comme les policiers et les victimes ne souhaiteraient pas vous voir libre.
03:06Donc le sentiment d'impunité, c'est un facteur dans cette recrudescence ?
03:11Mais bien sûr, bien sûr. À partir du moment où...
03:13On n'a plus peur d'être condamné.
03:15Voilà. Non, ce n'est pas la condamnation.
03:18Parce que je me souviens qu'un ancien garde des Sceaux, encore il y a peu, disait que
03:23oui, il y a beaucoup de condamnations, mais à un moment, le sursis,
03:27oui, c'est une condamnation, mais est-ce que c'est une sanction ?
03:30Non. Le manque de réponse pénale et de sanction, pour nous, en tout cas,
03:34ce qu'on constate sur le terrain et en investigation, c'est qu'il n'est pas présent.
03:37Et je pense que les Français et les victimes, en général, s'en rendent de plus en plus compte.
03:41Restez avec nous, Reda Belladj. On va marquer une pause. On revient dans un instant.
03:44Il est midi et quart sur Europe.
03:47Et Trina, vous êtes toujours avec Reda Belladj, porte-parole du syndicat de police
03:53Unité Île-de-France, pour parler du fléau, la recrudescence des vols en France.
03:58Reda Belladj, est-ce que les attaques sont plus violentes qu'avant,
04:00d'après ce que vous constatez sur le terrain ?
04:03Oui, elles sont beaucoup, beaucoup plus violentes.
04:05On va prendre l'exemple des cambriolages. Avant, un cambrioleur,
04:08il avait un pied de biche ou un tournevis.
04:10Aujourd'hui, c'est des équipes. C'est plus un cambrioleur, mais c'est plusieurs cambrioleurs.
04:14Et très souvent, encore hier soir, des collègues ont fait une course-poursuite
04:19peu avant 3h du matin. On a eu un motard qui s'est retrouvé au sol.
04:23Lors de la course-poursuite, on a réussi à interpeller un des auteurs présumés.
04:28Et dans la voiture, qu'est-ce qu'on a retrouvé ?
04:30On a retrouvé des serflexes, des cagoules, des gants.
04:33Donc, on ne sait pas si c'était pour un gommement de compte,
04:35on ne sait pas si c'était pour un home-jacking.
04:37Mais tout ça pour dire que les cambrioleurs, en tout cas,
04:39ou les individus qui commettent des actes de violence comme la séquestration
04:42sont de plus en plus équipés et n'hésitent pas à être armés.
04:45Oui, ils sont très organisés. Et les victimes portent toujours plainte dans ces cas-là ?
04:49Oui, elles déposent plainte parce que
04:52la première chose qu'on fait, nous, les policiers,
04:56on aime attraper ces individus-là.
04:58On aime notre métier. C'est le cœur de notre métier, d'ailleurs.
05:01Et du coup, on ne les force pas,
05:04mais on les encourage fortement à déposer plainte.
05:06Donc, très généralement, les gens déposent plainte.
05:09Et puis, dans les cas que vous avez cités,
05:11c'est des préjudices qui sont assez importants dans le domaine du luxe.
05:14Donc, maintenant, on va dire que la société, au niveau des assurances,
05:18est un peu adaptée.
05:20Donc, les gens n'hésitent pas à déposer plainte
05:21pour justement pouvoir essayer de limiter les dégâts
05:24et puis se faire rembourser au moins une partie de leurs biens.
05:27Et en quelle proportion les enquêtes aboutissent à des arrestations, à peu près ?
05:31Alors, ça dépend.
05:32Mais en tout cas, au niveau des home-jacking,
05:33on n'est pas loin des 40%.
05:35Non, on est hyper efficace.
05:36D'accord.
05:36Parce qu'en général, à partir du moment où il y a l'utilisation d'une arme,
05:39le protocole veut, enfin, l'utilisation d'une arme
05:41ou que la victime est une personnalité,
05:44de manière systématique,
05:46ce sont des PJ qui sont saisis dans 90% des cas.
05:51Et du coup, ils excellent dans ce type d'enquête.
05:56Ils ont beaucoup plus de moyens.
05:57Ils sont expérimentés.
05:58Donc, du coup, on arrive à bien remonter les affaires aussi grâce...
06:01Parce qu'on a évolué au niveau de la police technique et scientifique.
06:03Nos collègues de la police technique et scientifique,
06:06ils nous ont changé un peu le système.
06:08On arrive toujours à coisser les individus,
06:10souvent en quelques semaines ou en quelques mois,
06:13grâce à notre amélioration au niveau technique.
06:17Alain souhaite réagir au standard d'Europe 1.
06:19Bonjour, Alain.
06:20Oui, bonjour.
06:21Bienvenue sur Europe 1.
06:22Vous nous appelez d'où, Alain ?
06:24Du Castelet.
06:25Alors, votre nièce a été victime d'un vol ?
06:27Oui, il y a deux jours.
06:29C'était un vol, c'était un couple.
06:31En fin de compte, c'était des collectionneurs de billets.
06:34Donc, ils sont rentrés avec casquette, évidemment.
06:38Et du coup, il s'est dit, lui, qu'il collectionnait les billets,
06:40qu'il aimerait voir les billets dans la caisse,
06:42voir qu'il y en a qui sont rares, machin, tout ça.
06:44Et donc, pendant que l'employé...
06:46Malheureusement, il n'a pas eu la présence d'esprit de...
06:49Ça n'a pas fait tilt.
06:49Donc, il a ouvert sa caisse.
06:50Et pendant que la jeune femme le distrayait,
06:53le gars s'est servi dans la caisse.
06:55Donc, il a volé 150 euros.
06:57Et donc, du coup, quand ma nièce a su ça a été furieuse,
07:01elle l'a envoyée tout de suite au commissariat porté plainte.
07:04Et donc, ils avaient une tenue assez bariolée.
07:07Ils ont envoyé tout de suite leur signalement à la BAC
07:09avec les photos qui ont été prises par le système de vidéosurveillance.
07:12Et du coup, une heure après, ils ont été chopés.
07:14Voilà.
07:15Avec l'argent qu'ils avaient volé.
07:16Et je pense qu'ils faisaient d'autres commerces aussi.
07:18Ils n'étaient pas que sur le nôtre.
07:20Donc, en tout cas, je tiens à féliciter...
07:22Efficacité de la police.
07:23... pour la qualité de vos émissions.
07:24Et la police, parce que franchement, la police fait le job,
07:26même si derrière, ça ne suit pas.
07:28Franchement, félicitations à la police.
07:29Vous avez Reda Bellage qui est ici, d'ailleurs.
07:31Oui, j'entends.
07:32Oui, franchement, je l'écoute avec attention.
07:34C'était il y a combien de temps, ce voile ?
07:36Hier, avant-hier, il y a deux jours.
07:38Ah oui, donc Reda Bellage, en effet, vous êtes très efficace.
07:41Oui, c'est ce que je vous disais.
07:43Ça n'a pas toujours aussi vite.
07:44On est très efficace.
07:45Mais vous savez, je remercie le monsieur pour ses dires par rapport à la police.
07:49Je pense qu'il a tout résumé.
07:50C'est que des fois, souvent, nous, en tout cas, on a le sentiment...
07:53Enfin, on constate, c'est plus un sentiment.
07:54Il y a quelques années, c'était un sentiment.
07:55Et on constate que ça ne suit pas trop derrière.
07:57Mais oui, oui, on arrive à interpeller les individus.
08:00Pourquoi aussi ?
08:01Parce qu'en fait, les gens ont pris conscience, madame.
08:03Avant, ils ne prenaient pas.
08:04C'était chacun pour soi.
08:05Surtout dans certains quartiers huppés, c'était chacun pour soi.
08:08On nous appelait pour des tapages, pour ceci, pour cela.
08:10Mais par contre, maintenant, on a l'impression que les gens sont de plus en plus vigilants.
08:13Et je pense qu'aujourd'hui, sans eux, on ne peut pas avancer.
08:17Et je pense que c'est bien qu'aujourd'hui, les gens, ils aient le réflexe d'appeler la police.
08:21Ils ont souvent aussi maintenant, on en parlera peut-être tout à l'heure,
08:24des caméras Wi-Fi ou des boîtes privées.
08:28Mais en tout cas, quasiment en direct, on arrive à avoir les images.
08:32Et puis, on arrive à interpeller rapidement.
08:34Non, mais le problème, je donnerai un autre exemple aussi.
08:36Mais le problème, c'est que derrière, vraiment, au niveau de la réponse pénale,
08:40c'est compliqué pour nous.
08:41Et puis, c'est compliqué aussi pour les victimes.
08:43Parce que quand vous êtes victime d'un homme viking ou d'un cambriolage,
08:46j'ai du respect pour les personnes, les victimes de viol.
08:48Mais c'est un peu comme un viol aussi.
08:50Parce que vous revenez sur le lieu pour dormir la nuit, vous êtes plus tranquille.
08:54Et puis, quand vous voyez une réponse pénale où les individus ressortent...
08:59Je vais vous donner un exemple, comme ça se sera fait.
09:01Il y a quelques jours, en banlieue parisienne, dans un quartier plus que correct de la région parisienne,
09:07un individu, il était en vacances avec sa famille.
09:11Il s'est fait cambrioler.
09:12Les collègues ont eu tout de suite les images en direct.
09:15Un ami à lui s'est déplacé tout de suite sur place.
09:17Et les individus ont été interpellés par là-bas.
09:19Et justement, ils volaient des produits de luxe, des marocains de luxe et tout.
09:24Et après, on s'est renseigné.
09:26Lui m'a fait le retour pour savoir à quoi étaient condamnés les individus.
09:29Certains d'entre eux étaient déjà connus pour les mêmes faits, voire avaient du sursis.
09:33Et au final, ils ont eu une pose de bracelet pendant deux ans.
09:36Donc, ça veut dire quoi ?
09:37Ok, c'est bien, il a une pose de bracelet, on l'a condamné.
09:40Voilà, on l'a condamné.
09:41Mais, excusez-moi, le problème, c'est que la famille, elle va rentrer chez elle.
09:46Elle n'est pas à l'abri que ces individus reviennent.
09:48Bien sûr.
09:48Et en fait, c'est difficile pour une victime de vivre un choc pareil et puis de voir que le gars, il ne va même pas passer un jour en prison.
09:58Et là, pour un vol de 150 euros, quelles sanctions risque l'individu dans le cadre de ce que nous raconte Alain ?
10:02Ouh là là, 150 euros, il ne sera pas en prison, ça c'est sûr qu'il n'a pas en prison.
10:11Vous savez, quand vous avez...
10:12Parce que aussi, je pense que la justice, on ne va pas se le cacher, elle manque de moyens aussi.
10:17Donc, c'est sûr que si vous n'avez pas plus de prison, si vous n'avez pas plus de parquetiers, de magistrats,
10:24c'est compliqué de pouvoir traiter toutes les affaires en temps et en heure.
10:28Donc, des fois, vous finissez avec des rappels à la loi, vous finissez avec des sursis.
10:32Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, en France, si vous êtes condamné au final à deux ans de prison, vous n'irez pas en prison.
10:38Donc, je ne sais pas, je ne sais pas ce qu'il faut faire.
10:41Mais moi, ce qui me dérange dans tout ça, c'est que vous vous retrouvez avec des gens qui ont X jours d'ITT, qui sont traumatisés.
10:47Et moi, c'est la sensation qu'on a, nous, dans la police, parce qu'on fait ça pour protéger les gens.
10:52Donc, ça crée chez nous aussi, pas autant que les victimes, mais ça crée chez nous une forme de frustration.
10:57Merci beaucoup Alain, en tout cas, pour votre témoignage.
11:00Et on va accueillir Henri, à présent. Bonjour, Henri.
11:03Bonjour, madame. Je suis très heureux de vous entendre.
11:08Et je voudrais féliciter aussi, monsieur, comment, de la police.
11:12Reda Bellage.
11:13Voilà, qui passe, des fois, sur BFM TV, j'écoute avec grand intérêt.
11:19Sur ces news aussi.
11:20Sur ces news, voilà ce qui m'est arrivé au mois de septembre 2024.
11:26Ma mère et moi sommes allés voir une amie à Massy-Palaiso, en Ehpad.
11:31Et en sortant, j'ai aidé ma maman, qui a 83 ans, à s'asseoir dans la voiture, mettre sa ceinture de sécurité.
11:37Moi, je tiens à vous dire que je suis en invalidité 2, avec une canne.
11:42Et là, il y a un jeune avec une capuche et des lunettes qui m'est tombé dessus,
11:45et qui m'a volé mon sac de grandes marques.
11:49Voilà.
11:50Et donc, que voulez-vous que je fasse ?
11:52Rien.
11:52Quand on est handicapé, on ne peut rien faire.
11:55J'ai crié, hurlé.
11:56Et là, la solidarité du peuple français a quand même marché.
12:00J'ai deux dames qui s'en arrêtent, voilà, et qui m'ont dit, monsieur, on sait où est votre sac.
12:06Mais chez moi, je ne suis pas de Massy-Palaiso, je ne connais pas.
12:09Et donc, j'étais en ligne avec le commissariat.
12:12Et là, un grand, grand merci à la BAC qui était dans le coin.
12:17Donc, ils ont réussi à attraper ce jeune qui s'était déjà changé.
12:24Mais malheureusement, bon, il m'a volé quelque chose qui m'était très cher à l'intérieur,
12:29ou jeté, peu importe, le portefeuille de mon papa qui est décédé.
12:33Et j'ai appris, vous voyez, que ce monsieur, je suis son troisième contrôle judiciaire.
12:38Donc, j'ai reçu, madame, tout le laïus du tribunal,
12:44où un homme comme moi diminué et contraint, enfin non, devrait toucher 45 000 euros d'amende,
12:51d'amende, enfin, ce monsieur devrait être d'intérêt, voilà, et blabla, et blabla.
12:58Ce monsieur bénéficie d'une éducatrice,
13:01et là, je dis chapeau parce que j'ai des rapports avec elle pour savoir ce qu'il en est,
13:05parce que je n'ai pas pris d'avocat avec une pension d'invalidité,
13:09je n'en ai pas les moyens.
13:11Donc, je me suis défendu tout seul.
13:13Et bien, ce monsieur a été condamné le 22 mai,
13:17et je n'ai toujours pas les informations écrites pour le moment,
13:20à 200 euros d'amende.
13:22200 euros pour compte judice moral, vous voyez, un petit peu.
13:26Alors, on en est arrivé, même des gens comme moi,
13:31qui sont en invalidité d'eux pour ne pas faire joli,
13:35ne sont pas reconnus.
13:36Et c'est triste.
13:38Mais bon, je comprends que les prisons sont pleines, enfin, etc.
13:44Voilà.
13:44Et où je suis, je vais continuer un petit peu,
13:47parce que pour essayer d'obtenir réparation,
13:50parce qu'on a mis en doute ma parole,
13:53j'ai fourni des factures de ce qu'on m'a volé,
13:57et je n'ai pas des fausses factures, bien sûr.
13:59Et bien, non, ce n'est pas vrai.
14:00Je mens.
14:01Alors, vous voyez, le dégoût complet, la peur,
14:07voilà.
14:08Et quand j'entendais ces témoignages,
14:10et moi, je ne suis pas un milliardaire,
14:12je ne suis pas un trompé,
14:14mais, et je ne jalouse pas du tout les gens qui ont les moyens,
14:18parce que beaucoup, ceux qui ont les moyens,
14:19ils ont bossé pour.
14:21Mais là, vous voyez, bon, bah, moi, j'ai eu un sac,
14:23j'ai eu ce sac-là,
14:25je l'ai récupéré, mais là, je ne le prends plus.
14:28Mais oui, on comprend.
14:29Merci en tout cas beaucoup, Henri, pour votre témoignage.
14:32Merci beaucoup d'avoir été avec nous sur Europe 1.
14:33Restez avec nous, Reda Bellage, on va marquer une pause.
14:36On revient dans un instant, il est midi 20.
14:38Europe 1.
14:38Trina Magdine et vous.
14:40Il est midi 33 sur Europe 1,
14:42et Trina, vous êtes toujours avec Reda Bellage,
14:44porte-parole du syndicat de police,
14:46Unité Île-de-France,
14:47pour parler du fléau,
14:49des vols à la tire et des cambriolages en France.
14:51Reda Bellage, beaucoup de gens nous appellent
14:53au standard Europe 1,
14:54beaucoup de victimes de vols.
14:55On va écouter Eleonore.
14:56Bonjour Eleonore.
14:58Bonjour.
14:59Voilà, tout d'abord,
15:00je voulais vous remercier de me permettre de témoigner.
15:02Merci à vous.
15:02Et je tiens également à remercier la police,
15:06en la personne de M. Bellage,
15:08pour le travail qu'ils font,
15:09qui est un travail remarquable.
15:11Vous avez été victime d'un cambriolage, vous ?
15:13Oui, j'ai été victime d'un cambriolage
15:15dans la maison de mes parents.
15:17Mes parents sont décédés depuis maintenant assez longtemps.
15:21J'ai voulu garder la maison.
15:22Bref, l'année dernière, en juillet 2024,
15:25la police m'appelle et me dit
15:26on a dû intervenir chez vous.
15:28Ce qui s'était passé, c'est que dans la nuit,
15:31vers une heure du matin,
15:33deux individus ont essayé
15:34de s'introduire dans la maison.
15:38Heureusement, une de mes voisines
15:39a entendu un bruit assez important
15:42parce qu'ils ont scié des barreaux en fer
15:44qui étaient devant une porte.
15:45Ils n'ont pas réussi à entrer dans la maison
15:47grâce à l'intervention rapide de la police.
15:49D'accord.
15:51Ils ont attrapé les deux individus
15:53et les deux individus ont été jugés.
15:55Tenez-vous bien,
15:56condamné chacun à 300 euros d'amende.
15:59Mais ces 300 euros, je ne les ai pas vus
16:01parce que l'assurance m'a dit
16:03après le jugement,
16:05écoutez, je n'arrive pas à les contacter.
16:07Les courriers reviennent
16:08et c'est à vous d'agir.
16:11Il faut contacter un huissier
16:12pour avoir votre but.
16:14Donc comme moi, je n'ai pas non plus
16:15les moyens colosho,
16:16je les ai laissés tomber.
16:18Reda Bellage,
16:19c'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure.
16:21La police agit rapidement,
16:23mais derrière le suivi judiciaire,
16:25c'est autre chose.
16:26Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?
16:28Reda Bellage ?
16:29Il faut revoir le logiciel,
16:30je pense.
16:31Il faut donner plus de moyens
16:32à la justice,
16:32surtout aussi beaucoup de moyens
16:34et plus de moyens
16:34à la police et aux gendarmes
16:36voire même aux policiers municipaux
16:37et continuer à développer
16:40la vidéoprotection,
16:42que les gens s'équipent aussi
16:43en termes de vidéoprotection,
16:45que ce soit personnel
16:46ou que ce soit par une boîte privée.
16:48Mais ce qui a été souligné
16:49par les deux personnes
16:50qui ont été victimes
16:51juste avant sur votre antenne,
16:53c'est quelque chose
16:54qui est très important.
16:55C'est, comme je disais tout à l'heure,
16:56la vigilance des victimes potentielles
17:00et surtout la vigilance des voisins,
17:02la solidarité.
17:03Aujourd'hui, c'est ça
17:04qui va changer les choses aussi,
17:05c'est que les gens
17:06vont avoir ce réflexe
17:07d'appeler la police
17:08dès qu'ils vont constater
17:09quelque chose d'anormal.
17:11On constatait il y a quelques années
17:12qu'il n'y avait pas ça,
17:14il n'y avait pas cette solidarité-là.
17:16C'est un peu le bon côté
17:18d'augmentation de ce type de faits,
17:20c'est qu'en fait, les gens ont compris
17:22que c'est ensemble
17:23qu'on va y arriver
17:23et pas tout seul.
17:25Quelles améliorations techniques
17:26pourraient aider aussi ?
17:27Vous parliez de caméras Wi-Fi
17:28tout à l'heure.
17:30Oui, alors c'est vrai
17:31que les caméras Wi-Fi
17:32maintenant sur le marché,
17:33vous en obtenez
17:34pour à peine 40, 20 euros,
17:36ça dépend des modèles,
17:37mais vous pouvez avoir
17:37une caméra Wi-Fi.
17:40Vous pouvez vous abonner
17:42si vous avez les moyens
17:42à un cloud tous les mois
17:43qui vous permet de garder
17:45l'enregistrement
17:46s'il y a détection.
17:48Et puis pour nous,
17:49soit en flag,
17:50d'interpeller grâce
17:51à votre caméra Wi-Fi
17:52en donnant la description
17:54des auteurs, présumés.
17:56Et si jamais vous avez
17:58la chance de pouvoir vous payer,
18:00je crois que c'est autour
18:00de 5, 7 euros,
18:01ça dépend des appliques,
18:03un cloud qui vous permet
18:04de garder un enregistrement
18:06plusieurs mois,
18:07ça c'est encore mieux
18:08parce que si jamais
18:09on n'arrive pas
18:09à les interpeller en flag,
18:12on peut les interpeller
18:13dans le cadre
18:13d'une enquête préliminaire
18:15ou d'une commission
18:15obligatoire
18:16s'il y a plusieurs faits
18:17ou des faits sont graves.
18:18Mais en tout cas,
18:18nous, ça nous permet
18:19de plus facilement
18:21rapprocher les affaires
18:22parce que souvent,
18:23on a l'impression,
18:25avant vous aviez
18:25un petit gars
18:26qui passe devant chez vous,
18:27ah, puis il se dit
18:27tiens, je vais faire
18:28un petit commandage,
18:29mais là, non,
18:29en fait,
18:30on a des individus
18:32qui sont organisés
18:33tout en étant opportunistes.
18:35Je ne sais pas
18:36si vous voyez
18:36ce que je veux dire.
18:37avant, vous aviez
18:37avant, vous aviez
18:37des vraies bandes organisées
18:39comme dans l'affaire Kardashian
18:41et là, maintenant,
18:41vous avez des individus
18:42qui ont quand même
18:43des moyens
18:44parce qu'aujourd'hui,
18:45via les réseaux sociaux,
18:46Télégramme,
18:47vous pouvez recruter des équipes
18:48et monter des équipes
18:49et vous spécialisez
18:50très rapidement
18:51dans ce domaine-là.
18:52Avant, vous aviez
18:52absolument besoin
18:53d'un recelleur
18:54pour, si je puis dire,
18:56le terme refourguer
18:57vos maroquineries
18:58ou vos mondes de luxe,
18:59mais aujourd'hui,
19:00il y a un marché parallèle
19:01qui existe,
19:02voilà,
19:02et c'est beaucoup plus facile.
19:04Avant, c'était que les gens
19:05qui avaient les moyens
19:06qui portaient du Louis Vuitton,
19:07du Dior ou d'autres
19:08et aujourd'hui,
19:10non,
19:10vous avez une génération aussi
19:12qui aime porter des choses
19:13qui sont très très chères,
19:14qui n'en ont pas les moyens
19:15et du coup,
19:15qui passent par un marché noir.
19:17Et Léonore,
19:17merci beaucoup
19:18pour votre témoignage.
19:19Merci d'avoir été avec nous.
19:20On va accueillir Sylvie.
19:21Bonjour Sylvie.
19:23Oui, bonjour.
19:25Vous nous appelez d'où Sylvie ?
19:26Oui, bonjour,
19:27excusez-moi.
19:28Vous nous appelez d'où Sylvie ?
19:30Je vous appelle de la Drôme.
19:31D'accord.
19:32Et plus spécialement,
19:35si vous voulez,
19:35sur Montélimar.
19:36Voilà,
19:36donc nous sommes dans une petite ville
19:39de 40 000 habitants.
19:40Et vous constatez de l'insécurité ?
19:42Ah, mais complètement.
19:44Vraiment,
19:44moi,
19:44je connais cet endroit
19:45depuis très longtemps
19:46puisque mon père s'y était installé
19:48il y a maintenant
19:48au début des années 80.
19:51Et moi,
19:51si vous voulez,
19:52justement,
19:53moi,
19:53j'ai déjà subi un cambriolage.
19:55J'étais en rez-de-chaussée surélevé.
19:57Et en fait,
19:58j'ai eu de la chance,
20:00effectivement,
20:00qu'un voisin
20:01se rende compte
20:02de ce qui se passait
20:03et a appelé la police.
20:04Et la police,
20:05donc,
20:05est venue,
20:05les a attrapés
20:06chez moi.
20:08Et donc,
20:09vous voyez,
20:11j'ai récupéré mes affaires.
20:12Donc ça,
20:12c'était vraiment très bien.
20:14Mais par contre,
20:15je trouvais vraiment dégoûtant
20:16par rapport à la police
20:17dans le sens
20:17qu'ils avaient fait un travail
20:18vraiment formidable.
20:19Ils avaient repéré
20:21d'où ils venaient
20:21parce qu'ils avaient écumé du sud
20:24et ils remontaient sur le nord.
20:25En fait,
20:25ils sont passés en jugement.
20:27On a considéré
20:27que c'était des pauvres enfants,
20:29soi-disant mineurs.
20:30Ils avaient trois identités différentes.
20:32Ils étaient soi-disant mineurs
20:33et ils venaient de l'Est.
20:34Eh bien,
20:34on les a remis dehors.
20:35Moi,
20:35franchement,
20:36j'ai dit aux brigadiers,
20:36mais je ne comprends pas
20:37que vous ne soyez pas dégoûtés
20:38de faire un métier
20:39qui est quand même un métier
20:41pour protéger.
20:42Ils font leur travail
20:43et la justice
20:44leur démonte
20:44à chaque fois leur travail.
20:46Ça,
20:46c'était un premier fait.
20:47Et vous voyez,
20:48l'année dernière,
20:48ma mère a subi
20:49un cambriolage
20:50qui est relativement
20:51pour les gens
20:52assez exceptionnel
20:53dans le sens
20:54que c'est quelqu'un
20:54qui a sonné chez elle
20:55se faisant passer
20:56pour une personne
20:57de la sorte.
20:58Soit-disant,
20:58il y avait une canalisation
20:59percée.
21:02Ensuite,
21:02est monté
21:03deux autres hommes
21:04qui se sont fait passer
21:04pour la police.
21:06Il y en a un
21:06qui a fouillé son appartement,
21:07qui a trouvé...
21:08Ma mère avait
21:08deux très jolies bagues.
21:11Je pense qu'ils ont dû se dire
21:12que cette personne
21:13a de l'argent.
21:14Nous,
21:14on suppose
21:14qu'elle a été surveillée
21:15parce qu'ils sont quand même
21:16montés dans son étage,
21:18quatrième étage,
21:19sans ascenseur.
21:20Ils n'ont pas fait de bruit.
21:21Aucun voisin n'a entendu
21:22comme ça.
21:23Et donc,
21:23les policiers lui ont fait croire
21:24parce qu'ils ont trouvé
21:25une clé de coffre
21:26que le banquier
21:27où elle avait un coffre
21:28parce qu'ils lui ont posé
21:28des questions
21:29vidait certains coffres
21:31et à la place,
21:32il enlevait ce qu'il y avait
21:33dedans et il mettait
21:34des faux bijoux.
21:35Donc,
21:35ma mère,
21:36qui est pourtant quelqu'un
21:36qui d'habitude
21:37se raisonne,
21:40est allée toute seule
21:41à la banque.
21:41Elle a vidé le coffre
21:43et elle a mis tout ça
21:45dans son sac
21:45et elle est repartie
21:46avec sa voiture
21:47et elle s'est arrêtée
21:48à un endroit
21:49où elle ne sait pas
21:49pourquoi d'ailleurs
21:50elle s'est arrêtée là
21:51et celui qui était
21:53soi-disant de l'assort
21:54a débarqué
21:54parce qu'ils l'ont suivi
21:55en voiture
21:56et il a ouvert sa porte
21:57et il lui a volé son sac
21:58où il y avait tout dedans.
21:59C'est très organisé,
22:00c'est très organisé,
22:01c'est ce que nous disait
22:02Reda Bellage tout à l'heure.
22:04On va devoir s'arrêter là
22:05mais je vous remercie beaucoup
22:06pour votre témoignage Sylvie.
22:08Merci d'avoir été avec nous.
22:09J'avoue que,
22:10vous voyez,
22:11les policiers,
22:12les gens les critiquent
22:13mais ils font un travail
22:14vraiment formidable
22:15et malheureusement
22:16ils ne sont pas reconnus
22:17et ça c'est honteux.
22:18Exactement
22:18et c'est ce qui ressort
22:20des témoignages
22:20de nos différents auditeurs.
22:22Merci beaucoup Sylvie
22:23et merci Reda Bellage
22:24d'avoir été avec nous
22:25sur Europe 1.
22:26Je rappelle que vous êtes
22:27policier porte-parole
22:28du syndicat de police unité
22:29Île-de-France.
22:30Il est 12h41
22:31sur Europe 1.
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