Elodie Arnould nous partage ses astuces pour remporter un débat féministe

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00:00Les féministes avant, par exemple, les suffragettes, posaient des bombes.

00:03Donc, franchement, nous, on est tranquille,

00:05on fait des stories sur Instagram et des collages.

00:08Bonjour, je m'appelle Elodie Arnoux, je suis humoriste et j'écris un livre,

00:11Comment gagner un débat féministe à tous les coups.

00:14Et aujourd'hui, avec Cosmo, on va voir comment répondre à des attaques sexistes.

00:19Je suis d'origine malgache et la société malgache est matriarcale.

00:22Donc moi, vraiment, j'ai découvert le sexisme sur le tard.

00:25J'ai découvert ça un peu pendant mes études à l'école.

00:28J'ai fait des études d'ingénieur mécanique.

00:30Donc, on était 10 filles pour 100 mecs, quoi.

00:32En travaillant, en côtoyant des gens qui ont 50 ans, 60 ans, mes collègues de travail,

00:36là, vraiment, je me suis pris le sexisme en pleine poire.

00:38Je me suis dit, ah, mais encore ça, on en est encore là.

00:41Les clichés, c'est les filles, les femmes sont plus douces,

00:44elles vont pouvoir apaiser les conflits.

00:47En fait, on met en avant des valeurs qui ne sont pas des valeurs de compétences professionnelles,

00:50mais c'est toujours des qualités qui nous ramènent au soin, au côté maternel.

00:55Comme si on voulait nous renvoyer à la maison et nous occuper de nos enfants.

00:57Sur la tenue, par exemple, on te disait si t'avais une jupe ou si t'étais maquillée,

01:01c'était toujours...

01:02Oula, t'es bien coquette ou quelque chose...

01:04Tu vas en boîte, t'inquiète pas, les neurones ne se dissolvent pas dans le gloss.

01:07Dans les situations de séduction aussi,

01:09il y a beaucoup, beaucoup de sexisme auquel on peut être confronté.

01:12Il y a, par exemple, les hommes qui disent, moi, je préfère les filles naturelles.

01:16C'est toujours pour dénigrer un peu les filles qui vont se maquiller,

01:19qui vont prendre le pouvoir sur leur corps.

01:21Puis souvent, les hommes ne connaissent pas.

01:23Si on vous dit, quand tu es naturelle comme Kendall Jenner...

01:26Moi, ce que j'aime bien faire, c'est répéter ce que le mec dit,

01:28en l'appropriant et en montrant l'absurdité.

01:30Par exemple, il y a un mec qui va te dire, tu es sexy quand tu t'énerves.

01:33Moi, j'aime bien lui répondre, toi, tu es sexy jusqu'à ce que tu parles.

01:37Les hommes qui t'arrêtent dans l'arion en disant,

01:39mademoiselle, souris.

01:41Déjà, énorme beauf.

01:43Énorme beauf, on va vous le dire.

01:45C'est ce qu'on pense. Vous pensez que c'est stylé ?

01:47On pense, waouh, OSS 117.

01:49Qui sont ces hommes qui pensent qu'ils sont des réalisateurs

01:52et qui doivent nous diriger comme des actrices ?

01:54On n'est pas là pour leur bon vouloir,

01:56on n'est pas là pour leur faire plaisir visuellement, esthétiquement.

01:59C'est toujours en fait cette volonté de vouloir contrôler la femme

02:03et même son humeur.

02:04Ceux qui disent que les féministes sont trop radicales,

02:06les féministes avant, par exemple, les suffragettes, posaient des bombes.

02:09Donc franchement, nous, on est tranquille,

02:11on fait des stories sur Instagram et des collages.

02:14Non, on n'est pas radicales, c'est juste que ça les embête.

02:16Ceux qui disent, par exemple, il y a des combats qui sont pires.

02:19On peut s'amuser à classer les oppressions si ça t'amuse,

02:22mais ce n'est pas le but du jeu.

02:23C'est vraiment une stratégie, ça, d'évitement du débat.

02:25En général, j'aime bien répondre pour montrer l'absurdité de dire il y a pire.

02:28C'est comme si tu dis à quelqu'un,

02:30voilà, typiquement qu'il s'est pris une balle dans le ventre,

02:32oui, mais Roger, lui, il a eu un accident de voiture, c'est pire, donc tais-toi.

02:36Le patriarcat tue des gens,

02:38les femmes meurent sous les coups de leurs conjoints,

02:40mais le féminisme n'a jamais tué personne

02:42et pourtant, ce n'est pas l'envie qui nous en manque.

02:46Les hommes ne vont dire pas tous les hommes,

02:47mais dès l'instant où un homme va avoir une fille ou une sœur

02:52qui va sortir tard,

02:54ils vont lui dire tu rentres bien le soir avec une copine,

02:56tu ne restes pas tout seul parce que tu sais les hommes dans la rue.

02:58Donc là, d'un coup, hop, ils basculent de l'autre côté

03:00parce qu'ils le savent.

03:01Ils savent qu'on doit se méfier des hommes,

03:04que ce n'est pas tous les hommes,

03:05mais quasiment toutes les agressions sont commises par des hommes.

03:08Je donne cet exemple à chaque fois, je dis,

03:10c'est comme si on te donnait un bol de cerises en disant,

03:13dedans, il y a 30% des cerises qui sont empoisonnées.

03:18Prends-en.

03:18Tu diras, ben non, les cerises, elles sont empoisonnées.

03:20Attention, pas toutes les cerises.

03:23Quand on entend une remarque misogyne,

03:24je pense que c'est important d'analyser en face de soi qui on a.

03:27S'il y en a quelqu'un qui a vraiment envie de connaître, de s'éduquer,

03:30qui pose vraiment la question, j'allais dire innocemment,

03:34on peut éduquer,

03:35peut-être qu'on va rallier quelqu'un à notre cause

03:37et qu'il va comprendre nos combats.

03:38Par contre, si c'est quelqu'un qui va nous troller,

03:40une grosse vanne,

03:41et puis on essaie au maximum de l'humilier.

03:44C'est vraiment ma stratégie.

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