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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delatorre Dupas.
00:05Bonsoir Bruno Bonnel.
00:06Bonsoir.
00:07Merci d'être avec nous en studio, on avait cru que vous n'arriveriez jamais.
00:09Vous avez eu un petit accident.
00:10Malheureusement, l'intelligence artificielle du périphérique n'a pas marché et Waze...
00:15Non mais c'est pas vous votre accident ?
00:17Non, non, pas du tout.
00:18Ah non, c'était un accident sur le périph' ! J'avais mal compris, j'étais inquiète.
00:21Non, non, tout s'est bien passé.
00:22Vous êtes secrétaire général pour l'investissement en charge de France 2030.
00:25En gros, j'explique et je parle sous votre contrôle.
00:27C'est un organisme d'Etat qui est en charge d'un plan d'investissement de 54 milliards d'euros.
00:31Alors, chers auditeurs d'Europe 1, 54 milliards, ça peut vous paraître dingue, mais face
00:35aux 500 milliards de Donald Trump, ça paraît tout petit.
00:38Vous allez nous expliquer ça, Bruno Bonnel.
00:40Voilà, sur 5 ans, pour faire émerger des start-up et investir dans les technologies
00:44innovantes telles que l'IA.
00:46Donc Emmanuel Macron est en train de s'exprimer à la télévision, on parle beaucoup d'IA.
00:49Innouvant l'intelligence artificielle, voilà les prouesses médicales que ça va engendrer.
00:55Bref, tout ça, c'est très abstrait pour nous aujourd'hui.
00:59Est-ce qu'on est vraiment si en retard que ça, Bruno Bonnel ?
01:02D'abord, on n'est pas en retard parce que l'IA, ça ne fait que commencer.
01:06On n'a pas loupé le train ?
01:07Non, pas du tout.
01:08Il faut vous imaginer trois grandes étapes de l'humanité.
01:11La première, c'est l'outil.
01:12Le jour où on invente l'outil, on améliore la dextérité humaine, la capacité à faire des choses.
01:16Ensuite, il y a eu la machine qui a transformé et qui a amplifié nos forces,
01:20qui nous a permis de faire des trucs incroyables.
01:22Et aujourd'hui, il y a l'IA qui nous augmente nos capacités cognitives.
01:26Donc, c'est une vraie révolution.
01:27Elle commence, tout comme l'outil a pris des millénaires,
01:30tout comme la machine a pris des centaines d'années,
01:32il y aura de l'IA encore pendant très longtemps.
01:34Et ça ne doit pas faire peur aux gens, c'est simplement quelque chose qu'on va intégrer.
01:37D'ailleurs, vous utilisez de l'IA tous les jours.
01:39Waze, c'est typiquement de l'IA.
01:41On prend plein de données, puis il y a des ordinateurs très intelligents
01:44qui vous disent par où passer dans les rues.
01:46Quand vous utilisez Google, vous utilisez de l'IA quand vous allez faire une recherche.
01:50Donc, l'IA, ce n'est pas un mystère, une espèce de dieu électronique
01:54qui va venir sur la Terre et changer le monde.
01:56C'est simplement l'intelligence humaine qui trouve des manières
01:59d'aller plus vite, plus fort, avec des données de plus en plus complètes.
02:02Alors, Bruno Bonnel, c'est un très joli paysage que vous nous adressez là.
02:07Mais j'avais lu que Ferry, qui était dans ce studio, je ne sais plus, je crois,
02:10hier ou vendredi, que disait-il ?
02:12Qu'en fait, on était quand même très en retard
02:14et que surtout l'IA allait remplacer tout un tas d'emplois.
02:17Que va-t-on faire ?
02:19C'est vrai, mais vous savez, j'ai une mauvaise nouvelle pour vous.
02:21Parce que médecin, les parents disent, oui, tu vas faire médecine, 10 ans d'études,
02:24ça ne sert à rien !
02:25Aujourd'hui, franchement, Bruno Bonnel...
02:27L'automobile a remplacé des millions d'emplois dans le monde,
02:30ceux qui s'occupaient des chevaux à l'époque.
02:32Et demain, la manière de faire de la médecine sera différente,
02:35mais il y aura toujours, rassurez-vous, des médecins.
02:37Vous savez, j'ai commis un livre qui s'appelle Viva la Révolution,
02:40et je parlais justement de cette révolution de la robotique et de l'IA.
02:43Je disais, la dernière phrase, c'est
02:45la révolution ne donnera pas d'excuses
02:47pour ne pas faire attention à l'autre.
02:49Si on peut se débarrasser de plein de choses grâce à l'IA
02:52et rester humain face à l'humain,
02:54je pense que les médecins seraient contents.
02:56Et au lieu de passer des heures à simplement traiter du papier
02:59ou voir de la donnée,
03:00ils devraient évidemment pouvoir dialoguer.
03:01Ce sera l'IA qui le fera !
03:02Justement !
03:03Il n'y aura plus de papier,
03:04c'est des robots qui opéreront,
03:06et l'IA qui dressera des diagnostics.
03:08Si, je vous jure !
03:09Des robots qui opéreront ?
03:10Oui, sûrement.
03:11Oui, des robots, et ils opèrent déjà,
03:13mais c'est la vérité,
03:14parce qu'ils sont extrêmement précis,
03:15ils ne sont pas fatigués.
03:16Des gens qui font opérer des yeux, par exemple,
03:18sont souvent opérés avec des robots.
03:20N'empêche que la mise au point de ces robots,
03:22la technique, le diagnostic,
03:23la décision d'aller au robot,
03:25c'est quelque chose d'humain.
03:27Et là où vous avez raison,
03:28et Luc Ferry a raison,
03:29c'est que toute technologie a un côté sombre.
03:31On pourrait par exemple parler des armes.
03:33Aujourd'hui, il est interdit par des chartes internationales
03:36d'utiliser des armes
03:37qui prendraient une décision seule
03:39de tirer sur des humains.
03:41Mais c'est atroce, et si un fou s'en en parle ?
03:43On est en train de faire un film de science-fiction, pardon !
03:45Et c'est pour ça qu'il faut un sommet comme celui qu'il y a demain.
03:48C'est pour ça qu'il faut un sommet
03:49où il y a plus de 100 pays qui viennent,
03:51sous la présidence d'Emmanuel Macron,
03:52où ils disent,
03:53attention,
03:54il faut qu'on se mette d'accord sur les limites.
03:56Vous avez raison, Bruno Bonnel, de le préciser,
03:58sauf qu'on a un peu le sentiment, justement,
04:00qu'Emmanuel Macron va consacrer cette journée,
04:02ce sommet,
04:03à mettre des gardes fous.
04:04Mais en attendant, nous,
04:06on fait quoi ?
04:07Et que, bon, 54 milliards,
04:08vous vous rendez compte,
04:09mais c'est rien !
04:10Non, c'est pas rien.
04:11Il a mis 500 milliards de data,
04:13qu'il libère !
04:14Dans quoi ?
04:15500 milliards !
04:16Non, mais un, c'est les Etats-Unis,
04:17c'est-à-dire que c'est quand même 50 France,
04:19en termes de taille, c'est important.
04:21Deux, ils ont un problème.
04:23C'est l'Europe qui est en retard.
04:24Paradoxalement, c'est eux qui sont en retard sur les infrastructures.
04:26Les 500 milliards, c'est de l'infrastructure.
04:28C'est comme si vous disiez,
04:29il est en train de poser les chemins de fer de l'IA.
04:31Nous, les chemins de fer de l'IA,
04:32on les a.
04:33On les a, c'est-à-dire qu'on a.
04:34Mais oui, le pays est fibré.
04:36Il y a des grands data centers en France.
04:38Des annonces vont être faites, d'ailleurs,
04:39dans les deux jours qui viennent,
04:40où il va y en avoir encore plus,
04:42en dizaines de milliards.
04:43Un petit peu de suspense pour les 48 heures qui viennent.
04:45Mais au vrai, les annonces vont pleuvoir de ce côté-là.
04:48Donc, ces infrastructures, on les a.
04:49Mais, maintenant, il va falloir fabriquer les usages de l'IA.
04:52Et là, la France est, au contraire, en avance.
04:54On a plus de 600 startups qui travaillent là-dessus.
04:57C'est 14 000 emplois liés en France, c'est beaucoup.
05:00Donc non, il faut arrêter la borosité.
05:02On va passer à 100 000 ingénieurs, c'est ça ?
05:03On va passer à 100 000 ingénieurs.
05:05Donc, une des choses qu'a fait le Plan France 2030,
05:07que je pilote,
05:09c'est justement d'avoir ouvert une dizaine de centres
05:11qu'on appelle les IAClusters,
05:13où on fabrique des ingénieurs et des doctorants
05:15et des gens qualifiés pour l'IA.
05:17C'est une force de frappe incroyable.
05:18Arrêtez de faire médecine, si les parents nous écoutent.
05:20Surtout, envoyez vos enfants dans ces filiales pleines d'avenir.
05:23Bruno Bonnel recrute à tour de bras.
05:25Non, mais c'est vrai.
05:26Non, mais il faut faire médecin et IA.
05:28Médecin et IA ?
05:29Oui, aujourd'hui, on finance, par exemple,
05:32à la chirurgie qu'on appelle 4.0,
05:34on finance les formations de chirurgiens professionnels
05:37utilisant des robots.
05:39Donc, on va encore plus loin.
05:40C'est-à-dire qu'on essaye d'associer le meilleur de l'homme
05:42et le meilleur de la machine.
05:43C'est ça, l'IA.
05:44C'est rien d'autre.
05:45D'accord, il ne faudra plus engranger la connaissance,
05:47mais il faudra savoir pratiquer l'IA.
05:48C'est dingue, non ?
05:49Je ne sais pas, Philippe Gilbert, ça vous explique quoi ?
05:51Non, non, qu'il faille pratiquer l'IA,
05:53c'est une évidence.
05:54On n'a pas le choix.
05:55La ministre du Travail, Astrid Bouvet-Panossian,
05:57que vous connaissez sans doute,
05:59a fait une tribune dans le JDD aujourd'hui
06:02en disant qu'il faut que les salariés s'y mettent
06:04et que les entreprises s'y mettent.
06:06Elle regretterait que ce soit un peu lent,
06:08qu'il n'y ait que 10% de mémoire de salariés.
06:12Donc là, on est un peu en retard.
06:14Je peux vous donner ou pire ou mieux, je ne sais pas.
06:16Il y a 80% de vos petites têtes blondes
06:19qui, dès le collège,
06:2080% utilisent couramment
06:22ChatGPT et tout ce qu'on appelle l'IA générative.
06:25Il n'y a que 20% des profs qui l'utilisent.
06:27Vous voyez bien que là, il y a un problème.
06:29Il va falloir rattraper ces générations
06:32et justement ne pas rejeter l'IA
06:34comme étant le diable électronique,
06:36mais au contraire de dire
06:38que ça va faire partie de nos vies,
06:39ça devient quelque chose de naturel
06:41et n'ayons pas peur de l'IA.
06:42L'IA est plutôt là pour la qualité de la vie.
06:44Souvenez-vous le train ?
06:45Vous vous souvenez ?
06:46Je ne sais pas si vous avez entendu parler de cette histoire,
06:48mais les hommes avaient peur
06:49qu'on monte dans un train lancé à 100 km heure.
06:51Le corps humain ne résiste pas.
06:53C'est légitime.
06:54C'est légitime.
06:56C'est un peu une nouvelle révolution industrielle.
06:57Est-ce que vous voulez écouter des mots d'Emmanuel Macron
06:59qui rassurent justement sur l'avenir ?
07:01En ce moment, il rassure sur l'avenir
07:02et justement sur la perte des emplois potentiels
07:05que l'IA pourrait engendrer.
07:06Il faut le penser comme des assistants.
07:08Et donc l'intelligence artificielle,
07:10ça ne va jamais remplacer l'homme.
07:11Ce n'est pas vrai.
07:12Je ne crois pas du tout moi à ça.
07:14Je vous le dis, c'est une série de technologies.
07:16Ce qui nous trouble là,
07:17c'est qu'on a des modèles qu'on appelle génératifs
07:20et en particulier des modèles de langage.
07:22Mais ça fait des décennies
07:23qu'on fait déjà de l'intelligence artificielle.
07:25Simplement, on a des capacités de calcul,
07:27d'opérationnalisation qui vont beaucoup plus vite
07:29et qui passent à une échelle beaucoup plus importante.
07:31Mais de la même manière
07:32que quand on a créé ce Grand Palais,
07:34on ne travaillait pas pareil.
07:35Il y a eu de l'innovation technologique et du progrès.
07:37Mais on a su le faire pour le mieux.
07:39Voilà, donc il est extrêmement rassurant,
07:41Emmanuel Macron.
07:42Bruno Bonnel disait, ça complètera.
07:44Mais ça, c'est dans un premier temps, Bruno Bonnel.
07:46J'ai envie de vous dire, dans 50 ans...
07:49Mais de la même manière,
07:50je vous ai expliqué comment l'automobile
07:51a enlevé des emplois de cocher,
07:53de fabriquant,
07:54de gens qui s'occupaient des chevaux,
07:56de palfroyer, de maréchal Ferrand.
07:57Tous ces gens-là, sur 50 ans,
07:59et là où vous avez raison,
08:01c'est bien de parler d'un phénomène
08:02sur plusieurs générations.
08:04On n'est pas en train de parler
08:05que demain matin à 8h,
08:06l'IA remplace tous les secrétaires,
08:08tous les taxis,
08:09tous les ouvriers dans toutes les usines.
08:11Tout ça, c'est une chose qui se passe naturellement.
08:13Il y a deux questions derrière ça.
08:15C'est qu'est-ce qu'on va faire,
08:16un de tous ces gens,
08:17et de tous les gains de productivité
08:18que vont faire gagner l'IA.
08:20Les gains de productivité,
08:21c'est une vraie question.
08:22Est-ce qu'on veut que l'IA soit aux mains
08:23de quelques GAFAM internationaux
08:25qui s'enrichissent de plus en plus
08:27grâce aux bénéfices que va faire l'IA,
08:29ou est-ce qu'on va s'en servir
08:30pour la qualité de vie,
08:31et qu'on va revenir justement...
08:33Mais les ouvriers, Bruno Bonnel,
08:34on leur dit quoi ce soir ?
08:36On leur dit, mettez-vous à l'IA,
08:37comme ils se sont mis,
08:38et d'une façon experte...
08:39Mais il faut que Philippe Guyberg ait la raison !
08:41Ayons confiance,
08:42on ne va pas s'y mettre tout seul.
08:43Ça va être quand même violent,
08:44nécessairement,
08:45parce qu'il y a une reconfiguration nécessaire.
08:47Mais je ne dis pas qu'il ne faut pas y aller,
08:49mais simplement,
08:50il faut quand même avoir conscience
08:51qu'il y aura de la casse
08:54parce qu'il y aura de la reconfiguration
08:56et que tout le monde n'est pas apte
08:57à se reconfigurer.
08:58Moi, j'ai la chance dans mon métier
08:59de visiter, j'ai fait 54 départements,
09:01plus de 1000 entreprises.
09:02Je vois la qualité des ouvriers aujourd'hui
09:04près des machines qu'on appelle outils,
09:06qui sont des machines programmables
09:08aussi complexes que les plus complexes
09:09des ordinateurs que vous pouvez gérer aujourd'hui.
09:11Ils s'y sont mis,
09:12ça a pris du temps,
09:13les formations existent,
09:14on doit les accompagner.
09:15Il est évident qu'il faut
09:16accompagner tout ce monde.
09:17On ne peut pas dire
09:18du jour au lendemain
09:19c'est pas grave,
09:20on va remplacer les ouvriers
09:21par des robots
09:22et ça c'est de l'IA
09:23et vous allez voir,
09:24ça va marcher 24h24,
09:25ça va bien se passer.
09:26Ça, c'est un fantasme.
09:27La réalité,
09:28c'est qu'il faut accompagner
09:30cette transformation de société
09:31et que, effectivement,
09:32la curiosité des gens
09:34qui travaillent dans les usines,
09:36elle est aussi forte
09:37que la curiosité des gens
09:38qui travaillent dans les labos.
09:39Bruno Bonnel,
09:40est-ce que notre problème,
09:41nous en France,
09:42ce n'est pas l'Union Européenne
09:43qui est très en retard là-dessus,
09:45la France a pris la main
09:46via Emmanuel Macron,
09:48est-ce que l'Union Européenne
09:49ne va pas nous mettre
09:50des bâtons dans les roues ?
09:51Là, vous avez raison,
09:52c'est que l'Union Européenne,
09:53elle a d'abord commencé
09:54par réglementer,
09:55donner des règles très strictes
09:56sur l'IA.
09:57Mais c'est ça !
09:58Au lieu d'avancer,
09:59on commence à mettre des règles.
10:00Attendez, là-dessus,
10:01il faut de la nuance.
10:02Elle a peut-être été
10:03un petit peu loin dans un sens,
10:04mais il faut quand même
10:05du règlement.
10:06Parce que si vous faites
10:07comme aux Etats-Unis
10:08une dérégulation totale,
10:09vous allez aller vers une IA
10:10qui va vous faire très très peur.
10:11Une IA qui va travailler,
10:12je l'ai dit tout à l'heure,
10:13sur des armes autonomes,
10:14qui peut aussi travailler
10:15sur la manipulation génétique,
10:17qui peut quand même être une IA
10:18un peu Big Brother 1984
10:20et qui nous effraye tous.
10:21Vous voyez les films
10:22qu'on a vus dans notre enfance,
10:23mais les films de science-fiction,
10:24c'est incroyable !
10:25Oui, mais justement,
10:26c'est pour ça qu'il faut...
10:27Terminator !
10:28Mais c'est pour ça qu'il y a des Etats !
10:29C'est pour ça qu'il faut réguler !
10:30C'est pour ça qu'il y a des Etats
10:31pour essayer de dire
10:32attention, on ne fait pas n'importe quoi !
10:33Est-ce qu'il n'y a pas
10:34de souveraineté ?
10:35Et quand je vois qu'il y a
10:36les Émirats dans la boucle,
10:37est-ce qu'il y a vraiment
10:40la France toute seule ?
10:41Je m'inquiète sur la question
10:44de la souveraineté
10:45avec le partenariat des Emirats.
10:46Parce qu'on n'a pas d'argent,
10:47donc il faut chercher d'argent.
10:48Vous avez à la fois raison et tort,
10:50ça veut dire qu'il faut fixer
10:51les règles du jeu,
10:52mais on ne peut pas laisser l'IA
10:53être juste le duel
10:54entre la Chine et les Etats-Unis.
10:55Donc il faut amener des moyens
10:57pour qu'il y ait un bloc central,
10:58si je peux m'exprimer ainsi,
10:59c'est assez à la mode
11:00le bloc central en France.
11:01Il faut qu'il y ait un bloc central
11:02européen.
11:03Qui paie et qui dirige ?
11:04Non, pas forcément,
11:05parce que l'IA,
11:06ce n'est pas qu'une question
11:07de milliards,
11:08c'est aussi une question de talent
11:09et on en a beaucoup.
11:11Bruno Bonnel,
11:12vous restez avec nous,
11:13s'il vous plaît ?
11:14Oui, bien sûr,
11:15je suis à votre disposition.
11:16C'est formidable.
11:17On a plein de choses à vous montrer
11:18et je vais vous faire réagir
11:19aussi au deepfake
11:20d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
11:22Ça a fait parler tout le monde,
11:23quasiment 2,6 millions de vues
11:25sur Twitter,
11:262,9 millions sur Insta,
11:28enfin Twitter X,
11:29excusez-moi.
11:30Mais pour l'instant,
11:31sur Europe 1,
11:32il est 20h44.
11:41Bruno Bonnel
11:42est toujours avec nous
11:43dans ce studio,
11:44secrétaire général
11:45pour l'investissement en charge
11:46de France 2030.
11:48Vous avez 54 milliards,
11:49je résume,
11:50pour ceux qui nous rejoignent.
11:51Pour développer,
11:52c'est votre mission
11:53et investir
11:54dans des technologies innovantes
11:56telles que l'IA
11:57pour la France.
11:58À l'instant,
11:59Emmanuel Macron annonce
12:01109 millions en plus.
12:04Ah !
12:05Je découvre l'information
12:07en même temps que vous,
12:08chers auditeurs d'Europe 1.
12:10109 millions supplémentaires
12:12pour l'IA,
12:13ça ne me paraît pas beaucoup.
12:14Le milliard, vous croyez ?
12:15C'est million ou milliard,
12:16Thomas Lacroix ?
12:17Je pense que c'est milliard.
12:18Il vérifie.
12:19C'est milliard ?
12:20Oui, parce que c'est
12:21des fameux projets équivalents
12:22aux 500 milliards
12:23des Etats-Unis
12:24qui sont les installations
12:25de data centers.
12:26Les data centers,
12:27ça se compte en dizaines.
12:29Voilà, ça se compte
12:30en dizaines de milliards.
12:31Non, mais vous voyez,
12:32on parlait tout à l'heure.
12:33Vous vous rendez compte
12:34les chiffres ?
12:35On est dans le rouge, vif.
12:36Comment expliquer aux auditeurs
12:37d'Europe 1, pardon Bruno Bonnel,
12:38qu'on est dans le rouge, vif
12:39et qu'on parle de
12:40« Tiens, je vais sortir
12:41105 milliards ».
12:42Non, mais ça,
12:43ce n'est pas de l'argent public,
12:44c'est de l'argent privé.
12:45Ah, c'est très intéressant,
12:46il faut le préciser aux auditeurs.
12:47Comme aux Etats-Unis,
12:48les 500 milliards
12:49qu'annonce M. Trump
12:50n'est pas de l'argent public,
12:51donc ça ne touche pas la dette.
12:52Et au contraire,
12:54ça gage de confiance
12:55parce que mettre un datacenter,
12:56c'est pour plusieurs dizaines d'années.
12:58C'est pire qu'une centrale nucléaire
13:00en termes d'infrastructure,
13:01c'est très très complexe.
13:02Donc ça veut dire que
13:03s'ils se mettent en France,
13:04c'est qu'ils ont confiance
13:05sur le long terme
13:06en la France.
13:07Mais ce que je veux dire,
13:08encore une fois,
13:09je m'intéresse
13:10à ma souveraineté.
13:11Qui est le payeur ?
13:13Parce qu'on dit
13:14Emmanuel Macron
13:15met 100 milliards sur la table,
13:16ce n'est pas lui qui les met,
13:17nous sommes d'accord.
13:18Non, mais pas plus que
13:19Donald Trump.
13:20Non, mais nous sommes d'accord,
13:21j'avais bien compris cela aussi.
13:22Celui qui les met,
13:23celui qui les met,
13:24il sera un peu le maître
13:27de ses datacenters.
13:28Non, mais là,
13:29c'est comme quand quelqu'un
13:30qui construirait
13:31une opération immobilière.
13:33Oui, mais c'est pareil.
13:34Oui, mais les gens
13:35qui vont habiter
13:36à l'intérieur
13:37de ces datacenters,
13:38c'est-à-dire les logiciels
13:39qui vont tourner,
13:40ce sont des logiciels
13:41qui sont français
13:42ou qui sont européens,
13:43qui vont pouvoir
13:44être singularisés.
13:45Donc attention,
13:46il faut faire la distinction
13:47entre l'infrastructure,
13:49donc les datacenters
13:50qui sont en fait des...
13:51Je suis d'accord,
13:52mais c'est de la même façon
13:53que quand vous achetez
13:54des immeubles,
13:55quand le Qatar achète
13:56des immeubles en France,
13:57il met un pied en France,
13:58il est propriétaire
13:59d'un petit bout de France.
14:00Vous voyez,
14:01moi il me semble
14:02qu'il y a un agenda
14:03de souveraineté
14:04qui est quand même
14:05écarté un peu vite
14:06sur ces datacenters.
14:07C'est des fonds européens
14:08ou des fonds qui viennent
14:09de moyennes normales ?
14:10Alors, c'est des fonds
14:11divers et variés,
14:12il y a des fonds européens,
14:13il y a des fonds européens
14:14et il y a une annonce
14:15qui a été faite sur des fonds
14:16effectivement émirats.
14:18sur les données
14:19dans les datacenters.
14:20Ça c'est fondamental de l'être
14:21et il faut absolument l'être.
14:22Mais on va l'être ou pas ?
14:23Vous avez la garantie,
14:24Bruno Reynald,
14:25ou pas encore ?
14:26La réponse, c'est que
14:27c'est pour ça qu'il y a
14:28ce type de sommet
14:29et qu'il y a des décisions
14:30qui se passent au niveau
14:31de l'Europe
14:32et des assemblées nationales
14:33de chaque pays,
14:36notamment sur les données
14:37de santé par exemple,
14:38si je peux vous rassurer,
14:39elles sont excessivement
14:40encadrées et souveraines.
14:41On ne fait pas n'importe quoi
14:42avec les données de santé
14:43des Français.
14:44Mais la vérité,
14:45on n'aura plus
14:46la main là-dessus.
14:47Mais pourquoi on n'aura plus
14:48la main là-dessus ?
14:49Vous ne garantissez pas
14:50que les données seront sécurisées
14:51dans les datacenters.
14:52Je peux que vous dire
14:53que si on ne met pas
14:54les lois qui vont bien,
14:55et c'est ce qu'on fait,
14:56les lois et les règlements
14:57qui vont bien...
14:58C'est les Américains
14:59qui vont avoir la main dessus,
15:00je le sens comme ça,
15:01Bruno Bonnel.
15:02J'espère que vous ne le sentez
15:03pas très bien
15:04parce que ce n'est pas le cas
15:05et je pense que ça fait partie...
15:06On n'a pas de rapport de force
15:07mais c'est vrai,
15:08on n'a pas de...
15:09Mais si on a un rapport de force,
15:10nos propres données
15:12Le piratage informatique,
15:13ça existe,
15:14donc je peux vous garantir
15:15qu'il n'y a pas des attaques
15:16sur les données
15:17mais ça, c'est quelque chose
15:18qui est du domaine
15:19de la cyberdéfense,
15:20par exemple.
15:21La cyberdéfense,
15:22c'est des logiciels
15:23qui défendent nos données,
15:24justement.
15:25Et ça, c'est important.
15:26Mais dans la régulation,
15:27elles ne sont pas ouvertes
15:28à tout vent.
15:29J'écoutais les droits d'auteur,
15:30par exemple,
15:31les gens qui disent
15:32qu'on se fait pirater
15:33nos droits d'auteur
15:34et après on a des logiciels
15:35d'intelligence artificielle
15:36qui fabriquent des nouvelles musiques
15:37ou des nouveaux films
15:38ou des nouvelles images.
15:39Bon,
15:40ces données-là,
15:41elles sont protégées
15:42et elles doivent être protégées.
15:43On ne peut pas faire n'importe quoi
15:44avec les auteurs français.
15:45Donc les données,
15:46ce n'est pas encore garanti
15:47que nos données soient protégées
15:48pour l'instant.
15:49Mais je n'arrive pas à vous convaincre
15:50mais ce n'est pas grave.
15:51Je continuerai à insister
15:52que oui, ça peut être garanti
15:53à la fois par la réglementation
15:54et les qualités technologiques.
15:55Mais enfin,
15:56il faudra vraiment sécuriser tout ça.
15:57Non mais c'est vrai,
15:58c'est normal,
15:59c'est normal,
16:00Bruno Bonnel,
16:01qu'on s'inquiète de savoir
16:02que tout le monde
16:03va avoir accès
16:04à notre dossier médical
16:06C'est absolument normal
16:07et c'est là que la prise
16:08de conscience européenne
16:09est importante
16:10de se protéger.
16:11Donc c'est à la fois
16:12libérer ces données
16:13pour que les chercheurs européens
16:14puissent travailler
16:15et qu'on ait une IA de performance
16:16et nous protéger,
16:17effectivement,
16:18parce que les enjeux de l'IA
16:19sont aussi géopolitiques
16:20et avoir accès aux données
16:21d'un autre pays,
16:22c'est important.
16:23Mais on n'est pas mauvais en cyber.
16:24Non, c'est vrai.
16:25On est classé troisième
16:26à ce qu'on appelle
16:27le global ranking.
16:28Non mais c'est vrai
16:29qu'on n'est pas mauvais.
16:30Les startups et tout ça,
16:31la France a toujours brillé là-dessus.
16:32Mais on est plutôt très fort.
16:33On a de bons chercheurs.
16:34Mais bien sûr qu'on a
16:35de bons chercheurs.
16:3680 ans de recherche en IA.
16:37Il faut les faire revenir
16:38les chercheurs.
16:39On n'arrête pas.
16:40Rassurez-vous, on n'arrête pas.
16:41Faites-les revenir,
16:42ils sont partis aux Etats-Unis.
16:43Luc Ferry me le disait,
16:44les meilleurs chercheurs français
16:45en domaine de l'IA,
16:46ils sont partis aux Etats-Unis.
16:47Oui, mais vous savez,
16:48ils partent
16:49et puis finalement
16:50ils s'aperçoivent
16:51entre les propositions
16:52qu'on fait
16:53en termes de, à la fois,
16:54opportunité de travail
16:55et qualité de vie.
16:56On a les moyens
16:57de les payer ces gens-là.
16:58Mais on a les moyens
16:59de les payer.
17:03Les enjeux de l'IA,
17:04c'est aussi les enjeux
17:05de souveraineté
17:06que vous avez évoqués.
17:07Il faut faire bouger
17:08cette petite fibre
17:09qui est importante.
17:10Bon, allez, on dit un mot
17:11sur le deepfake
17:12d'Emmanuel Macron.
17:13Aujourd'hui, on va réécouter
17:14s'il vous plaît,
17:15chers auditeurs d'Europe 1
17:16si vous l'avez loupé.
17:17Je vous dis, c'est quasiment
17:185 millions de vues
17:19postées ce matin
17:20sur le compte Instagram
17:21d'Emmanuel Macron.
17:22Je fais cette petite vidéo
17:23pour essayer
17:24de vous remonter le moral.
17:25C'est quand même une dinguerie,
17:26tu vois.
17:27Mon Dieu.
17:28Prends ensuite
17:29tous les cheveux qui restent
17:30de côté droit.
17:31La techno est une culture
17:32à part entière.
17:33Et tu voudras
17:34qu'elle soit en haine
17:35ce soir.
17:36Toulouse, n'hésite pas
17:37à t'abonner
17:38pour plus de vidéos.
17:39Bisous, mes petits loups.
17:40Bien joué.
17:41C'est assez bien fait
17:42et ça m'a plutôt fait rire.
17:43Mais plus sérieusement,
17:44avec l'IA,
17:45on peut faire
17:46de très grandes choses.
17:47Changer la santé,
17:48l'énergie,
17:49la vie dans notre société.
17:50Et donc, la France et l'Europe
17:51doivent être au cœur
17:52de cette révolution
17:53pour saisir toutes leurs chances
17:54et pour pousser aussi
17:55les principes qui sont les nôtres,
17:56ceux en quoi nous croyons.
17:57C'est le but de ce sommet
17:58officiel.
17:59C'est dès demain à Paris.
18:00Alors, je compte sur vous.
18:01Voilà.
18:02Donc, c'est l'extrait
18:03de ce qui a été vu
18:04sur le compte Instagram
18:05d'Emmanuel Macron.
18:06Il a eu raison
18:07de le faire ça ?
18:08Mais bien sûr.
18:09Bien joué.
18:10Vous auriez été étonné.
18:11Attendez,
18:12donnez-moi la minute
18:13pour répondre pourquoi.
18:14Non, mais ce n'est pas ça.
18:15Il a eu raison.
18:16Pourquoi ?
18:17Parce que vous montrez
18:18que c'est une évolution
18:19de la caricature.
18:20C'est une évolution
18:21de l'ambiguïté,
18:22voire aujourd'hui.
18:23Avant, on disait,
18:24chez nous à Lyon,
18:25on disait,
18:26si c'est vrai,
18:27c'est vrai,
18:28et en plus,
18:29si elle est vraie
18:30ou elle n'est pas vraie.
18:31Dans les défis
18:32qu'a soutenu France 2030,
18:33il y a, en temps réel,
18:34une capacité de vous dire
18:35si l'image que vous voyez,
18:36le son que vous entendez,
18:37le texte que vous lisez...
18:38Il pouvait choisir
18:39d'autres images, pardon,
18:40mais il a ridiculisé
18:41la fonction présidentielle.
18:42Qu'est-ce qui vous a choqué ?
18:43Je n'en peux plus
18:44de ce caractère disruptif.
18:45Qu'est-ce qui vous a choqué ?
18:46Il commence par dire,
18:47et j'ai trouvé ça
18:48d'un infini cynisme,
18:49je vais vous remonter le moral.
18:50Vous savez pourquoi
18:51le pays n'a pas le moral ?
18:57Le pays est en train
18:58de s'effondrer,
18:59il dit,
19:00je vais vous remonter le moral.
19:01Et ensuite,
19:02il se grime,
19:03parce que c'est ça,
19:04en réalité,
19:05il l'a fait lui-même.
19:06Il ne fait rien,
19:07non, non, pas du tout.
19:08Il a osé,
19:09donc c'est comme s'il osait.
19:10Non, il n'a pas osé.
19:11Ce sont des caricatures
19:12du président de la République en ligne
19:13où les gens ont cru
19:14que c'était vrai.
19:15Non, mais il l'a validé,
19:16il l'a validé.
19:17Personne n'a dit
19:18que c'était vrai.
19:19Emmanuel Macron,
19:20il est le président
19:21de la République.
19:22Il ne faudra pas
19:23qu'il s'étonne
19:24de ce que disait
19:25le...
19:26Enfin bon...
19:27Pas tous en même temps,
19:28pas tous en même temps,
19:29il reste 40 secondes.
19:30Ma personne n'est rien,
19:31mon titre,
19:32mon principe et tout.
19:33Si vous voulez,
19:34il est le président de la République,
19:35c'est lui.
19:36Vous avez le droit
19:37d'avoir un peu d'humour quand même.
19:38Non, le côté disruptif,
19:39McFly et Caruso,
19:40tous ces machins-là.
19:41Ce n'est pas la même chose,
19:42justement.
19:43On a donné 20 fois,
19:44il faut arrêter.
19:45Être disruptif,
19:46aujourd'hui,
19:47c'est réhabiliter sa fonction.
19:48Je suis d'accord,
19:49il faut illustrer l'IA,
19:50mais avec mille images,
19:51pas celle-ci.
19:52Je trouve que le président
19:53de la République
19:54a un peu de taux d'érision,
19:55je trouve qu'il en a
19:56parfois manqué un peu
19:57et donc je trouve que,
19:58pour une fois,
19:59l'exercice est très réussi.
20:00Et moi, le contrepoint
20:01entre l'humour
20:02et le sérieux de l'IA
20:03est intéressant
20:04et montrer jusqu'où vont
20:05ces images
20:06et dire aux gens
20:07méfiez-vous,
20:08ce que vous voyez
20:09n'est peut-être pas...
20:10Il y a un message subliminal,
20:11on a peut-être dit
20:12beaucoup de choses aussi
20:13sur la fonction présidentielle,
20:14on l'a beaucoup caricaturé
20:15et probablement,
20:16de temps en temps,
20:17donner et distinguer
20:18la qualité du fait
20:19contre le vrai,
20:20c'est pas mal.
20:21Merci pour...
20:22Je répète,
20:23bien joué.
20:24Merci beaucoup Bruno Bonnel.
20:25Je ne suis pas d'accord.
20:26Oui, je sais,
20:27Gabrielle Grunel,
20:28il n'est pas d'accord,
20:29je comprends,
20:30mais je comprends
20:31effectivement le président
20:32qui est au plus bas
20:33dans les sondages.
20:34Justement,
20:35le taux d'érision...
20:36Celui qui va bien
20:37dans les sondages,
20:38c'est Bruno Retailleau
20:39qui reste à sa place.
20:40Voilà.
20:41Non mais un autre,
20:42je peux vous en citer
20:43un autre,
20:44mais si vous voulez,
20:45ce sont des gens
20:46qui n'abîment pas
20:47leur fonction,
20:48il ne faut jamais
20:49abîmer sa fonction.
20:50Mais moi,
20:51ça ne m'ennuie pas
20:52qu'Emmanuel Macron
20:53se monte sous tous les visages
20:54qu'il veut,
20:55mais qu'il monte
20:56le président de la République,
20:57ça, ça m'ennuie.
20:58Or, il est le président
20:59de la République.
21:00Merci beaucoup Bruno Bonnel
21:01d'être venu dans ce studio.
21:02C'était passionnant.
21:03Philippe Guybert,
21:04Gabrielle Cluzel,
21:05merci à vous.
21:06Il est 20h58.

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