Passer au player
Passer au contenu principal
Passer au pied de page
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Commentaires
Favori
Partager
Ajouter à la playlist
Signaler
On n'arrête pas l'éco avec Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas
France Inter
Suivre
09/02/2025
On n'arrête pas l'éco reçoit ce samedi le directeur général délégué de BNP Paribas.
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Et le directeur général délégué de BNP Paris-Bas vient de s'asseoir dans le studio 521.
00:05
Bonjour et bienvenue Thierry Laborde.
00:07
Bonjour Alexandra Benzaïde.
00:08
Commençons avec l'intelligence artificielle, c'est un peu le sujet du moment.
00:11
Est-ce qu'elle est déjà arrivée dans vos agences, cette IA ?
00:15
Et surtout, qu'en attendez-vous ou que constatez-vous déjà ?
00:18
Alors elle est déjà là depuis longtemps, sur bon nombre d'activités, que ce soit sur les activités de marché,
00:23
sur les activités de banque commerciale, sur tout ce qui est modèle d'identification du risque,
00:28
de présélection du risque, tout ce qui est scoring pour faciliter par exemple l'octroi d'un crédit immédiat.
00:35
Aujourd'hui à un professionnel, à un particulier, on sait donner un accord de crédit
00:40
et amener les fonds sur le compte de ce client en quasi-temps réel.
00:43
Ça derrière, ce sont des modèles d'intelligence artificielle mais qui se basent beaucoup sur des données structurées.
00:49
La nouvelle révolution technologique, c'est de le faire sur des données non structurées.
00:54
C'est-à-dire ?
00:56
Vous prenez un compromis chez un notaire.
00:59
Il y a un compromis de vente d'un crédit immobilier pour un achat immobilier chez un notaire.
01:03
Ils sont tous différents.
01:04
Aujourd'hui, avec des grands modèles linguistiques, vous arrivez à aller chercher les bonnes données dans ce compromis
01:10
pour faire votre offre de crédit automatiquement.
01:13
Avant, il y avait des gens qui les faisaient. Maintenant, ces offres se font automatiquement.
01:17
Vous devancez ma question. Avant, il y avait des gens qui les faisaient.
01:19
Est-ce que chez BNP Paribas, ça veut dire de la productivité en plus ?
01:22
C'est à combien vous la chiffrez par exemple ?
01:24
S'il y a un chiffre global ?
01:25
Et est-ce que ça supprime des postes chez vous ?
01:27
Il n'y a pas de chiffre global.
01:28
C'est plutôt métier par métier.
01:29
Un exemple très concret, c'est sur le développement informatique.
01:32
Notre budget informatique, c'est 7 milliards.
01:34
C'est des milliers de développeurs informatiques.
01:37
Aujourd'hui, on sait améliorer la productivité de 15 à 20% sur ces tâches de développement.
01:43
Et bien sûr, c'est pour la réinvestir.
01:45
Pour aller plus vite.
01:46
Parce que ça a été dit tout à l'heure dans votre débat.
01:48
Ce qui compte, c'est la compétition.
01:49
C'est le time to market.
01:51
Vous allez me dire en français, time to market, allez-y tout seul.
01:54
Un euro dans le petit cochon.
01:56
C'est la capacité à être dans le bon tempo pour le marché.
01:59
Et là bien sûr, c'est l'idée de pouvoir réinvestir,
02:02
de pouvoir être plus rapide dans les automatisations,
02:05
dans les gains de développement qu'on peut aller chercher.
02:08
Mais est-ce que ça supprime des postes ?
02:09
Ça ne supprime pas des postes, ça les redéploie.
02:11
Vous voyez, ce sujet du crédit immobilier,
02:13
les collaborateurs qui étaient sur des tâches très répétitives,
02:16
objectivement à faible valeur ajoutée,
02:19
on va pouvoir les redéployer sur autre chose.
02:21
Donc c'est beaucoup d'enjeux de formation interne et de montée en compétence.
02:25
Ce qui a été dit aussi dans votre petit reportage sur le conseiller bancaire,
02:28
c'est le grand défi de la montée en compétence.
02:31
Ce qui est demandé par nos clients, c'est ça.
02:33
Le client est de mieux en mieux informé.
02:35
Il est au courant de beaucoup de choses.
02:36
Parfois plus informé que certains conseillers.
02:39
Donc le sujet, c'est vraiment cette montée en compétence.
02:41
Et la technologie aide, fait gagner du temps sur cette montée en compétence.
02:46
On a aussi entendu dans le reportage, 10 fois moins de visites en agence aujourd'hui qu'en 2007.
02:50
Vous, des agences, vous en avez environ 1500.
02:53
Il y a déjà eu un grand mouvement de réduction du nombre d'agences.
02:55
Vous êtes en train de préparer un nouveau plan de fermeture et de regroupement.
03:00
Est-ce que je peux vous demander combien vous comptez en garder ?
03:02
Qu'est-ce qui vous paraît raisonnable ? Combien vous comptez en garder ?
03:04
Je ne vous donnerai pas le chiffre, parce que ça ne se compte pas en nombre d'agences.
03:07
Ce qui est important, c'est de regarder.
03:09
Sur une zone géographique, vous pouvez avoir d'ailleurs des comportements
03:12
de fréquentation d'agences différents.
03:14
Ça s'adapte à ce que fait le client.
03:16
C'est le client qui dicte un peu sa loi.
03:18
Nous, on s'adapte aux besoins du client.
03:20
Il y en aura sans doute moins, mais il y en aura d'agences plus grosses, plus importantes,
03:24
avec des multi-compétences.
03:26
Ça a été dit aussi tout à l'heure, sur le rôle de chef d'orchestre.
03:28
Dans des agences plus massives.
03:30
Vous voyez, quand dans Paris, vous avez des agences à 300 mètres l'une de l'autre,
03:33
si au lieu d'en avoir deux, vous en avez une plus importante, avec plus de compétences,
03:37
plus de capacité à absorber l'absence.
03:40
Parce que dans une organisation, si elle est petite,
03:42
une absence pénalise l'organisation commerciale que vous mettez en avant.
03:46
Donc c'est beaucoup plus ça.
03:48
En revanche, vous ne l'aurez pas.
03:50
Il y a la discussion sociale qui a démarré fin mars.
03:54
Il faut respecter nos partenaires, toujours.
03:56
Et on voit aussi que certains de vos distributeurs verts
04:00
sont en train de passer sous une autre couleur.
04:02
Qu'est-ce qui est en train de se passer ?
04:03
Là, vous diminuez aussi le nombre de distributeurs de cash.
04:05
C'est très important.
04:06
Ça, c'est un projet qu'on a démarré il y a trois ans.
04:08
C'est plusieurs centaines de millions d'euros d'investissement
04:10
à trois groupes bancaires.
04:12
Stade Général, Crédit Mutuel, BNP Paribas.
04:14
L'idée, c'est de pouvoir garantir dans la durée
04:17
le maintien dans le coin le plus éloigné du distributeur.
04:23
Si on ne le fait pas de façon mutualisée,
04:25
chacun fait sa politique.
04:27
Et au final, vous avez une politique malthusienne.
04:29
Et vous fermez de l'accès aux espèces.
04:32
Et l'accès à l'espèce, c'est le champ de la liberté pour beaucoup de nos clients.
04:36
Mais tirer la borde, ça veut quand même dire qu'il y aura moins...
04:39
Il y aura tout autant de points de retrait, mais moins de distributeurs.
04:42
Aujourd'hui, un distributeur en moyenne, il est utilisé à 20% de ses capacités.
04:47
Donc voilà les grandes tendances dans les banques.
04:49
Maintenant, votre oeil sur les comptes des Français.
04:51
Du côté du crédit IMO que vous venez de citer plusieurs fois.
04:54
2024, ça a été la pire année depuis dix ans.
04:57
Est-ce qu'en 2025, vous pensez que les clients vont revenir
05:01
vous demander du crédit IMO en agence ?
05:03
Et surtout, est-ce que vous avez envie de leur prêter ?
05:04
Et à combien ?
05:05
Est-ce que ça peut aller sous les 3% ?
05:07
Sous les 3%, en fonction de l'évolution des taux, oui peut-être.
05:10
Au deuxième semestre.
05:11
On ne reviendra jamais au taux qu'on a connu.
05:13
Au taux très proche de zéro, voire autour de 1%.
05:16
Mais revenir sur un taux autour de 2, 2,5%, oui, ça viendra sans doute.
05:20
Deuxième semestre 2025, ça me paraît possible.
05:22
Peut-être fin d'année 2025.
05:24
Mais quand même, pour nuancer ce que vous disiez,
05:26
le marché est reparti, en tout cas la demande de crédit immobilier,
05:29
est repartie sur le deuxième semestre 2024.
05:32
Donc on a eu plus de demandes.
05:34
Bien sûr, on est là pour satisfaire aux besoins
05:36
et répondre aux besoins de nos clients, encore une fois.
05:39
Mais il faut que les prix aussi, les prix sont un peu ajustés.
05:42
Et ce qui est aussi dépendant de l'appétence des clients
05:45
à faire une opération immobilière, surtout à changer de logement,
05:48
c'est le niveau des taux, bien sûr, le niveau des prix,
05:51
et puis la confiance dans l'avenir.
05:53
Alors justement, l'événement de la semaine, c'est que la France a un budget.
05:57
La France a un gouvernement qui n'a pas été censuré.
06:00
Est-ce que ça, ça peut relancer la confiance
06:02
et donc la consommation qui est le principal moteur de notre économie ?
06:06
Alors, ça lève de l'incertitude, ça c'est une bonne nouvelle.
06:09
Après, il faut que les agents économiques digèrent
06:12
la façon dont les finances publiques, en tout cas ce déficit,
06:15
qui est quand même l'efficacité de nos finances publiques.
06:18
C'est quand même un sujet, un sujet majeur en France.
06:21
On voit les décisions qui ont été prises, on peut les comprendre.
06:24
Bon, après, on peut les regretter aussi.
06:27
Alors là, vous parlez de quoi ? La surtaxe, elle va coûter ?
06:29
Je parle sur la surtaxe pour les entreprises,
06:30
parce qu'on va quand même beaucoup taxer le Made in France.
06:33
Il faut que ça soit une fois.
06:34
Je crois que le gouvernement l'a dit, une fois, il faut que ça soit tenu.
06:38
Donc, ce qui est le plus important, c'est aujourd'hui, déjà,
06:41
travailler sur les projets qui vont faire que demain,
06:44
l'investissement public sera plus efficace.
06:47
Et le budget 2026, j'espère, je pense qu'il doit se préparer maintenant.
06:51
Il est en train de se préparer maintenant, c'est ça que vous dites.
06:53
C'est ce qu'il faut.
06:54
En fait, 2025, votre constat, c'est quoi ?
06:56
C'est en 2025, il y a un budget qui ne fait pas beaucoup d'économies ?
06:59
Qui ne fait pas beaucoup d'économies ?
07:01
Qui fiscalise, en tout cas, qui appuie un peu plus sur l'impôt, quand même.
07:07
Il faut vraiment que ça... On peut le comprendre sur une année.
07:10
Et derrière, il faut que les économies et la baisse des dépenses soient vraiment réelles.
07:14
La trajectoire, vous voyez, on est dans le wagon de queue de l'Europe.
07:16
On ne demande pas de venir dans le wagon de tête, à côté des Allemands ou des Néerlandais,
07:20
mais de rejoindre le milieu du peloton.
07:22
C'est ça le sujet.
07:23
Et en même temps, pour BNP Paris-Bas, qui vient d'annoncer quasiment 12 milliards de bénéfices,
07:28
qui vient d'annoncer ses résultats.
07:30
Pour vous, cette surtaxe, ça va être quoi ? Quelques dizaines de millions d'euros ?
07:34
C'est plusieurs dizaines de millions d'euros. Pourquoi ?
07:36
Parce que le résultat que l'on dégage en France, on a un groupe très diversifié.
07:39
Mondial, présent sur toutes les grandes zones économiques.
07:42
On paye 6,5 milliards d'impôts chaque année.
07:44
Mais on le paye là où on crée le revenu.
07:46
Et en France, on crée entre 5 et 7% de résultats.
07:50
Donc, ça sera à l'échelle du groupe.
07:52
C'est une contribution.
07:54
Et on accepte de faire cette contribution, vu l'état des finances publiques.
07:57
Mais encore une fois, il ne faut pas, surtout pour les entreprises qui, elles, sont plus présentes sur le marché français,
08:02
que ça dure trop longtemps. C'est ça le message.
08:04
Thierry Laborde, Donald Trump de retour à la maison blanche.
08:07
Est-ce que vous voyez les entreprises qui changent leur plan pour investir aux Etats-Unis ?
08:10
On le voyait avant.
08:12
Avant Trump, bien sûr.
08:14
Depuis longtemps. Pourquoi ? Parce que les différentiels de croissance sont tels
08:18
qu'une entreprise qui a des produits, des savoir-faire,
08:22
elle va investir et elle va se développer en Amérique du Nord.
08:25
Donc nous, on est très bien positionnés.
08:27
On a aujourd'hui la première banque de grande clientèle entreprise institutionnelle d'Europe
08:32
qui fait la compétition avec des Américains.
08:34
Voyez, j'étais cette semaine chez une grande licorne française que je suis personnellement.
08:38
Sur ces banques d'investissement, il y a BNP Paribas et il y a trois Américains.
08:42
C'est une licorne qui fait 500 millions de chiffre d'affaires seulement.
08:46
Les trois Américains sont déjà là en matière de banque d'investissement.
08:49
Mais quand même, je vous ai entendu, il n'y a pas d'effet Trump particulier.
08:52
Vous voyez déjà ? Il n'y a pas d'accélération.
08:54
Vous voyez déjà ? Et c'est lié à l'attractivité de la croissance sur le continent nord-américain.
08:58
En gros, 3%, 1% en Europe.
09:00
Il y a deux points de différentiel.
09:02
Quand vous avez des produits à capacité de développement mondial,
09:06
vous allez sur le continent nord-américain.
09:08
Et notre atout, je termine juste, c'est de pouvoir accompagner des entreprises européennes
09:12
pour aller aux Etats-Unis et des entreprises américaines qui souhaitent venir en Europe.
09:16
C'est ce travail sur le corridor Amérique-Europe.
09:19
Le président américain, il est contre les programmes de diversité.
09:22
Il veut favoriser les énergies fossiles.
09:24
Est-ce que ça, ça peut changer les politiques d'investissement, les choix ?
09:28
Non, en tout cas pour nous.
09:29
Et je ne pense pas que ça changera les politiques des entreprises.
09:32
Parce que les entreprises, y compris les entreprises nord-américaines,
09:36
leur plan de transition, ils sont là.
09:38
Ils sont là.
09:39
Et elles le feront.
09:40
Quand vous voyez des grands banquiers américains,
09:41
alors ils continuent à financer le fossile.
09:43
Nous, on finance de moins en moins le fossile.
09:45
Et on ne va pas changer notre politique.
09:47
Mais ils financent aussi beaucoup les énergies renouvelables.
09:50
Et ça, ça ne va pas changer.
09:52
Thierry Laborde, le directeur général délégué de BNP Paribas.
09:55
Merci d'avoir été sur France Inter.
09:57
Merci Alexandra.
Recommandations
9:23
|
À suivre
Thierry Laborde, invité éco du 6 juin 2025
franceinfo
06/06/2025
12:09
Jean Boivin, directeur général de l’Institut d’investissement de BlackRock, invité de "On n'arrête pas l'éco"
France Inter
13/04/2025
6:57
Thierry Laborde (BNP Paribas) : « On n’augmente pas nos tarifs »
franceinfo
12/02/2019
11:01
On n'arrête pas l'éco avec Stanislas de Gramont, directeur général du groupe SEB
France Inter
03/05/2025
9:21
On n'arrête pas l'éco, avec Laura Chaubard, directrice générale de l'Ecole Polytechnique
France Inter
31/03/2025
17:58
On n'arrête pas l'éco, avec Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI
France Inter
21/10/2023
1:00:37
SMART BOURSE - Emission du mercredi 26 mars
B SMART
26/03/2025
3:19
SOMMET DE LA MESURE D’IMPACT - Interview de Thierry Beaudet
B SMART
21/05/2025
15:51
Le journal RTL de 18h du 29 juillet 2025
rtl.fr
hier
52:35
L'INTÉGRALE - Les Auditeurs ont la parole du 29 juillet 2025
rtl.fr
hier
3:40
Le journal RTL de 14h du 29 juillet 2025
rtl.fr
hier
1:04
L'appareil indispensable dans toutes les cuisines
OhMyMag FR
13/01/2025
1:02
Mort de Jean-Marie Le Pen : le fondateur du Front National nous a quittés à 96 ans
OhMyMag FR
07/01/2025
26:03
Gaza : derrière les points de vue irréconciliables, la réalité de l'urgence humanitaire
France Inter
hier
23:40
Laurent Saint-Martin : l'accord entre l'UE et les États-Unis "n'est pas équilibré"
France Inter
avant-hier
11:10
Annick Cojean : "Gisèle Halimi a choisi le métier d'avocat pour changer le monde"
France Inter
avant-hier
22:30
Reconnaissance de la Palestine par la France : analyse avec Vincent Lemire, Gérard Araud et Emmanuel Duparcq
France Inter
il y a 5 jours
10:45
Budget 2026 : "Quand on coupe les crédits du sport comme ça, ça l'asphyxie", explique Amélie Oudéa-Castéra
France Inter
il y a 5 jours
21:56
Face à un budget 2026 qui "serait une catastrophe", le monde associatif s'apprête à se mobiliser à la rentrée
France Inter
il y a 6 jours
11:32
François Ruffin : "Avant une censure parlementaire, je souhaite qu'il y ait une censure populaire"
France Inter
23/07/2025
9:42
Constance Dewavrin, avocate : "On entend des choses lourdes et il faut un canal d'évacuation"
France Inter
21/07/2025
22:07
Place de la France en Afrique : "Il faut avoir des relations normales, sans être donneur de leçons"
France Inter
21/07/2025
20:14
Quel avenir pour les festivals en France ?
France Inter
20/07/2025
7:50
L'agriculture bio, "c'est 215 000 emplois en France, 12 milliards d'euros ; l'Agence bio, c'est 25 personnes"
France Inter
20/07/2025
19:37
"Les prix Nobel français actuels reflètent l'état de la recherche il y a 40 ans"
France Inter
19/07/2025