Crues : L'Ille-et-Vilaine en alerte rouge depuis dimanche, la Croix-Rouge mobilisée

Sud Radio

30/01/2025

Avec Gaël Hamon, directeur adjoint des opérations à la Croix-Rouge

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##LA_VIE_EN_VRAI-2025-01-30##

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00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Aiglaise.

00:06La vie en vrai, Sud Radio, 6h40, Lille et Villene, donc toujours en vigilance rouge ce matin.

00:11Le département fait face à des crues records, le pic n'est pas encore atteint,

00:15la décrue n'est pas attendue avant la fin de la semaine.

00:18Sur place, les équipes de secours se relaient pour mettre à l'abri les sinistrés, leur venir en aide.

00:23Gaël Hamon, vous êtes avec nous, bonjour.

00:26Bonjour.

00:27Directeur adjoint des opérations à la Croix-Rouge, racontez-nous, Gaël Hamon,

00:31quelle est la situation sur place ce matin et comment s'est passée la nuit, tout simplement, de votre côté ?

00:37Alors, la situation sur place, c'est quasiment la même qu'hier.

00:41Nous avons de l'eau qui est très élevée autour de Redon notamment,

00:47mais pas seulement, également à Rennes où nous sommes toujours dans la phase de crues.

00:53Et la situation est calme ce matin.

00:55Plus de 1000 personnes évacuées, c'est ça, sur l'ensemble du département ?

01:02Alors, sur l'ensemble du département, je n'ai pas les chiffres,

01:04mais autour de Redon, on était plutôt autour de 600-700,

01:07donc avec les autres communes, il est possible en effet qu'on atteigne ces niveaux-là.

01:11Il y a toujours des évacuations en cours ou prévues dans la journée ou pas ?

01:16Alors, ça dépendra en fait de l'évolution de la montée des eaux.

01:22Pour l'instant, il n'y en a pas, mais c'est possible

01:25et nous sommes prêts à y faire face si nécessaire.

01:27Comment se sont déroulées les évacuations passées ?

01:30Vous le disiez, 600 à 700 personnes évacuées du côté de Redon.

01:35J'imagine que pour certains, ce n'est pas facile de laisser aussi sa maison derrière soi.

01:41Non, c'est toujours difficile parce qu'on est attaché à sa maison

01:45et puis on a parfois des biens particuliers

01:52qu'on ne peut pas emmener avec nous dans une situation d'urgence.

01:54C'est jamais agréable et puis on a toute notre vie, tous nos souvenirs,

01:58donc on s'en va, mais ce n'est jamais facile.

02:00Que vous disent d'ailleurs les sinistrés que vous aidez ?

02:04Est-ce qu'ils vous disent qu'ils avaient déjà vu une telle crue ?

02:07C'est du jamais vu ou pas pour eux ?

02:10Ça dépend des endroits.

02:12À Redon, il y a des crues régulièrement.

02:16La dernière grande crue était en 2014, donc il y a une dizaine d'années.

02:20La plupart des habitants l'ont vue.

02:23Là, c'est plus important que 2014,

02:25parce qu'on tend à se rapprocher de la crue centenale,

02:28mais les crues y sont habituées malgré tout.

02:33Avec tout de même des dégâts considérables, Gaël Hamon,

02:36des routes coupées, le trafic curvière qui a été interrompu,

02:40notamment entre Rennes et Nantes, et puis des foyers,

02:43j'imagine, très nombreux, privés d'électricité.

02:46Ce sont des dégâts particulièrement importants tout de même.

02:50Oui, bien sûr, l'inconfort est forcément important

02:54quand on reste chez soi, qu'on n'a plus de chauffage, qu'on n'a plus d'électricité.

02:57C'est aussi pour ça que les communes incitent les gens,

03:01si possible, à aller chez des proches.

03:05C'est quand même plus simple pour tout le monde

03:08d'aller chez un proche que d'aller dans un centre d'hébergement.

03:11Mais ce n'est pas des bonnes conditions.

03:14Ça fait quelques jours qu'on est sans électricité, sans chauffage,

03:17c'est toujours un peu difficile.

03:19Si on a une possibilité d'être hébergé par un proche,

03:23vous avez parlé de centres également,

03:25justement d'hébergement, d'hébergement d'alerte

03:27pour ceux qui sont sans solution.

03:29À Rodon, ça se passe comment ?

03:31Il y a un centre en particulier qui a pu ouvrir ses portes pour les accueillir ?

03:35Nous avons ouvert un centre il y a deux jours,

03:38un premier centre d'hébergement qui a abrité des gens assez rapidement.

03:43Et nous avons une capacité de monter en puissance

03:45avec un deuxième centre d'hébergement qui est prêt à accueillir

03:48des personnes qui viendraient, qui auraient besoin.

03:51Pas de morts, pas de blessés à déplorer.

03:54Est-ce que vous parlez de miracles ici ?

04:01Je pense que les communes ont également travaillé beaucoup

04:04en amont sur leur plan communal de sauvegarde

04:06et donc ont mis en place des process et des actions

04:10qui permettent d'éviter ces drames également.

04:13Il y a un travail qui est fait tout au long de l'année

04:17par les communes pour essayer au mieux de prévenir

04:20et d'agir en cas de situation exceptionnelle.

04:23Je le disais, le pic de crue n'a pas encore été atteint.

04:26Prévu pour la journée, la décrue va commencer par avant la fin de semaine.

04:31Ça va prendre du temps.

04:33J'imagine que la Croix-Rouge va rester sur place pour aider

04:36puisque tout ne se termine pas avec le début de la décrue ?

04:40Non, tout à fait.

04:42Notre philosophie c'est d'intervenir dans la durée.

04:45On a la phase d'urgence qui est la phase qu'on voit aujourd'hui

04:47mais il y a la phase de post-urgence, d'accompagnement des populations dans le temps.

04:52Comment vous allez les accompagner justement ces sinistrés dans le temps ?

04:57Dans l'après ?

04:59Tout de suite, en effet, quand il y a de l'eau dans la maison,

05:03on ne peut pas faire grand-chose.

05:04Il faut d'abord attendre que l'eau descende et ça, ça prend du temps.

05:07Ce n'est pas parce qu'il y a la décrue qui commence

05:09que tout de suite on peut commencer à ranger et à faire le point.

05:13Il faut attendre quelques jours pour que ça descende.

05:15Après, il y a toute une phase qui n'est pas facile de nettoyage,

05:20de débarrasser les meubles, les biens qui sont atteints, nettoyer.

05:25Il y a souvent de la boue.

05:27Même là, ce n'est pas une coulée de boue,

05:28mais pour autant il y a toujours des sédiments, des choses qui sont un peu partout.

05:31Ça s'infiltre partout.

05:32Donc ça, c'est une phase difficile.

05:33Et puis, il y a la phase aussi où les gens de reconstruction

05:36et autour des assurances, il y a plein de choses à faire.

05:41Et finalement, on se rend compte que c'est la partie la plus difficile pour les gens.

05:46Et c'est là où ils ont besoin particulièrement d'aide aussi dans l'après.

05:51Combien de bénévoles de la Croix-Rouge, Gaël Hamon, mobilisés aujourd'hui ?

05:55Techniquement, nous mobilisons entre 30 et 40 bénévoles sur le département.

06:00Que ce soit à Redon et Rennes, puisque nous avons des actions sur les deux villes,

06:03ils nous complexifient aussi la tâche.

06:05Rennes a été la première ville touchée.

06:07Maintenant, ça suit le cours d'eau.

06:10Il y a toutes les villes entre Rennes et Redon qui sont touchées.

06:14D'autres associations sont également sur ces communes.

06:17Et du coup, nous nous engageons 30 à 40 bénévoles par jour sur les deux sites.

06:23Avec de très nombreux pompiers également qui sont présents.

06:26Et puis, je voyais des renforts aussi de CRS qui interviennent également sur place.

06:31Gaël Hamon, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

06:34Bon courage à vous et à vos équipes pour la suite.

06:36Je rappelle, vous êtes directeur adjoint des opérations à la Croix-Rouge.

06:40Trois départements toujours en vigilance rouge au cru ce matin.

06:43L'Île-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique.

06:46Merci d'avoir été avec nous Gaël Hamon ce matin.

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