Lucas, victime de harcèlement scolaire, symbole malgré lui.

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Il y a deux ans, Lucas, 13 ans, a mis fin à ses jours après avoir été victime de harcèlement homophobe.   Sa mère, Séverine Vermard, lui rend hommage dans son livre « Lucas, symbole malgré lui », aux éditions harpercollinsfrance  Elle a créé l’association lunah_asso pour lutter contre le harcèlement.   Journaliste : Sara Dubois

Transcript

00:00Je suis au travail, et là, mon ex-conjoint me dit

00:02« Réponds, urgent, Lucas a fait une TS »,

00:05donc une tentative de suicide.

00:07Et là, c'est le début de l'horreur pour moi.

00:13Je m'appelle Séverine Verma, je suis la maman de Lucas,

00:15qui s'est suicidé le 7 janvier 2023

00:18suite au harcèlement scolaire qu'il subissait dans son établissement.

00:21Lucas, c'était un petit garçon solaire,

00:23très attentionné, très attentif aux autres.

00:25Un petit garçon comme on rêve tous d'avoir dans nos vies.

00:29Aux moindres petits soucis, on se parlait.

00:32Il avait confiance en moi, j'avais confiance en lui.

00:35C'était mon meilleur ami, j'étais sa meilleure amie.

00:37L'un sans l'autre, on n'était rien.

00:38En classe de cinquième, Lucas est arrivé au collège à Golbaix.

00:42Il m'a parlé tout de suite du fait d'être harcelé.

00:45Lucas est victime de harcèlement homophobe,

00:48d'injures homophobes,

00:51d'insultes vis-à-vis de son niveau scolaire, de sa tenue,

00:55de sa classe sociale.

00:57C'est un crève-cœur de savoir que des personnes

00:59peuvent détester mon fils, peuvent le haïr.

01:01J'ai appris que le vendredi avant son suicide,

01:05il s'était encore fait insulter, donc c'était la goutte de trop.

01:10Le matin du 7 janvier, c'était un matin banal

01:15qui commençait avec le petit déjeuner.

01:19C'était des bisous maman, je t'aime, travaille bien ce soir.

01:23À mille lieux, mais jamais de la vie, j'aurais pensé

01:27de la suite de la journée.

01:28Je suis au travail et là, mon ex-conjoint me dit

01:31« Réponds, urgent, Lucas a fait une TS »,

01:34donc une tentative de suicide.

01:36Et là, c'est le début de l'horreur pour moi.

01:39Et c'est fini, mon cœur, il explose, il en miette, il en sent.

01:44C'est la pire journée de ma vie, la commissaire vient me voir

01:47en m'annonçant le décès de mon fils.

01:50Comme quoi, ils n'ont pas réussi à le réanimer.

01:55Et là, c'est fini, je deviens folle, je perds pied.

01:59C'est la fin de ma vie en fait, il est parti avec moi.

02:02Forcément, il y a des investigations qui sont effectuées.

02:04On me l'a enlevé pendant cinq jours.

02:05Je ne peux pas le serrer contre moi, je ne peux pas l'embrasser,

02:08je ne peux pas lui dire combien je suis désolée.

02:09Je n'ai pas le temps de faire le deuil de mon fils,

02:11je n'ai pas le temps de veiller mon fils, de lui dire au revoir.

02:14Ma vie, elle est publique, on reçoit des milliers et des milliers

02:19et on n'est pas préparé à tout ça.

02:21Il y a eu un procès en première instance

02:24où ils sont reconnus coupables de harcèlement.

02:26En appel, ils sont relaxés.

02:28L'homophobie est reconnue, mais le harcèlement non.

02:30Et l'enquête administrative a été faite.

02:34La conclusion est que Lucas était bien victime de harcèlement dans son collège.

02:38On n'a pas le nombre d'élèves concernés par ce harcèlement

02:42qui a été effectué sur Lucas, ni le nom des élèves.

02:45Ce qui reste de la disparition de Lucas,

02:48du symbole qu'il est devenu, c'est une prise de confiance.

02:51Je ne veux pas qu'il soit considéré comme une victime d'homophobie.

02:55Je veux qu'il soit considéré comme une victime de harcèlement.

02:58Mon combat, maintenant, je le mène en aidant,

03:02en venant en aide à d'autres personnes,

03:03en ayant créé mon association.

03:05On va intervenir dans les écoles, dans les collèges,

03:08dans les lycées, dans les entreprises.

03:11Ensemble, main dans la main, on arrivera à aller plus loin

03:13et à le combattre, ce harcèlement.

03:15Sous-titrage Société Radio-Canada

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