Bernard Arnault dénonce les projets de hausse d'impôts visant les entreprises en France

Sud Radio

29/01/2025

Avec Maxime Lledo et Jean-François Achilli

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Il est 8h26, Benjamin Gleize, vous nous parlez de Bernard Arnault, Benjamin, l'homme le plus riche de France,

00:11qui a fait les louanges de l'Amérique de Donald Trump tout en menaçant à bas mot de délocaliser une partie de ses activités là-bas.

00:17Prise de parole très commentée depuis hier, il s'exprimait à l'occasion de la présentation des résultats annuels de son groupe LVMH,

00:23numéro 1 mondial du luxe. Bernard Arnault qui rentrait tout juste des Etats-Unis, vous l'avez peut-être vu,

00:28il avait assisté à la cérémonie d'investiture de Donald Trump, et il regretterait presque d'être rentré en France.

00:34Aux USA, on vous accueille à bras ouverts, les impôts vont descendre à 15%, les ateliers qu'on peut construire aux USA

00:43sont subventionnés dans toute une série d'États, et le président américain encourage ça.

00:48Le marché se développe très vite, donc quand on vient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter les impôts de 40%

00:57sur les entreprises qu'il fabrique en France, c'est quand même à peine croyable.

01:01A peine croyable, Bernard Arnault qui dénonce ici la surtaxe sur les plus grosses entreprises en France.

01:06Je vous laisse l'honneur de proposer ce surnom, en tout cas.

01:10Voilà, c'est une surtaxe qui était prévue, qui est prévue dans le budget en préparation.

01:14Le PDG d'LVMH qui ne veut pas en entendre parler, il brandit donc la menace de la délocalisation.

01:18On va taxer le Made in France. Pour refroidir les énergies, on fait difficilement mieux.

01:24Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal. Alors je ne sais pas si c'est vraiment l'objectif du gouvernement,

01:30mais en tout cas il va l'atteindre, s'il arrive au bout de ses plans.

01:35Rappelons qu'il y a quelques jours, aux formes de Davos, Donald Trump a averti les entreprises étrangères,

01:41soit vous produisez aux Etats-Unis, soit vous paierez des droits de douane supplémentaires.

01:44C'est peut-être la raison pour laquelle Bernard Arnault a dit ce qu'il a dit.

01:48Peut-être, ça peut, ça peut.

01:50Non ? Qu'est-ce que vous en pensez, messieurs ?

01:52Il y a un changement de cap manifeste de communication.

01:56Souvenez-vous, pendant les Jeux Olympiques, pendant toute la durée des JO,

02:00LVMH, la famille Arnault avait communiqué sur le Made in France.

02:04Il y avait eu des expositions de sacs, de parfums et autres,

02:08qui étaient fabriqués par le savoir-faire de nos artisans français.

02:12On avait la sensation que le groupe se repliait en termes d'images sur le territoire national.

02:17Et là, vraisemblablement, depuis les annonces Trump,

02:20il était, je rappelle, Bernard Arnault, invité d'honneur à l'investiture,

02:24et les annonces de barrières fiscales douanières par M. Trump,

02:29il y a un changement, vraisemblablement, de message, en tout cas de la part du PDG de LVMH.

02:34Je trouve ça un peu inquiétant, malgré tout.

02:36– Oui, un peu inquiétant.

02:38Il a peur qu'on augmente les impôts sur les entreprises qui font le plus de profits.

02:44Bon, on fabrique, mais il faut aussi savoir partager.

02:47Moi, je veux bien, je veux bien.

02:49– Il partage assez, Bernard Arnault.

02:51Déjà, j'adore ce pays, j'ai vraiment fascination de ce pays,

02:54j'adore vraiment ce pays, fascination totale, parce que, en réalité,

02:58la France, parce qu'on est les premiers...

03:00– Mais vous, vous êtes un amoureux de Trump ?

03:03– Non, pas d'idolâtrie, mais je constate quand même parfois ce qui marche, si vous voulez.

03:10Bernard Arnault, alors vraiment, c'est le premier à détester.

03:12Qu'est-ce qu'on n'a pas entendu ? L'homme le plus riche, mais quelle indécence, etc.

03:16Là, quand il s'agit de donner un pognon de dingue

03:18pour prendre une expression bien connue pour Notre-Dame, c'est un saint.

03:21Je pense même qu'il faut une statue de Bernard Arnault dans Notre-Dame,

03:24c'est-à-dire qu'on n'a pas assez d'éloges.

03:26Pour les Jeux Olympiques, c'était pareil, Léon Marchand,

03:28Antony LVMH, Léon Marchand sur la tour de Parnasse, quel succès !

03:32– Ça, c'était de la pub, Antony LVMH.

03:34– Peu importe, on était bien contents de s'appuyer sur LVMH

03:36quand il s'agissait de distribuer du pognon.

03:38On le déteste, et là, quand il critique Macron, on l'adore un peu, mais en interne...

03:42– Non, ce n'est pas Macron, c'est la France, le système français.

03:44– Oui, donc le budget, etc. Mais, pardon, il fait 45% de ses impôts

03:48sont payés en France, quand il fait seulement, dans notre pays, 10% de son chiffre d'affaires.

03:5310% de son chiffre d'affaires en France, 45% des impôts qu'il paye.

03:57Sur l'augmentation de la taxe sur les super-profits, etc.,

04:01LVMH allait payer en France 10% de cette taxe-là.

04:05Donc, si vous voulez, je veux bien qu'on critique Bernard Arnault,

04:07peut-être qu'il fait travailler quand même plus de 250 000 personnes en France.

04:11– Non, mais ce n'est pas difficile.

04:13– La tendance, si vous voulez, heureusement qu'on en a dans notre pays.

04:17– Ce que dit Bernard Arnault, en conclusion, en substance,

04:19au fond, c'est toujours la même histoire dans ce pays,

04:22c'est que, on va dire, l'invention, l'imagination fiscale sur le dos des entreprises

04:27est un frein à la compétitivité.

04:29Ça vaut pour la France, ça vaut pour les autres pays du monde.

04:32– Oui, enfin, je vais quand même, Bernard Arnault qui a pris la parole,

04:35je voudrais remarquer qu'il y a un groupe de luxe qui ne s'exprime jamais

04:39et qui est sans doute le plus, le premier fleuron en France, c'est Hermès.

04:43Jamais vous n'entendrez un mot de la part de la direction d'Hermès,

04:47qui fait tout fabriquer en France.

04:49Il est 8h30, merci d'être avec nous,

04:52Laurie Leclerc pour le rappel des titres de l'actualité.

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