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Punchline - Comment les migrants réagissent à la politique de Donald Trump ?
Europe 1
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22/01/2025
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🗞
News
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00:00
18h02, c'est News et Europe 1. Gauthier Lebrecht nous a rejoint. Bonsoir.
00:03
Bonsoir Laurence.
00:03
Laetitia Guinan est là, journaliste politique à L'Aimant Bleu.
00:06
Bonsoir Laurence.
00:06
Jean-Sébastien Ferjus, directeur du site Atlantico.
00:09
Bonsoir Laurence.
00:09
Bonsoir Alexandre Maindel, correspondant aux Etats-Unis pour le JDD.
00:12
On va parler de la France, mais aussi beaucoup des Etats-Unis.
00:15
Jour 2 pour Donald Trump. Naïma M. Fadel est là. Bonsoir, je crois, le jeune.
00:19
Bonsoir Laurence.
00:19
On parlera des questions de fin de vie, des retraites, parce que je trouve que les deux sont intimement liées
00:23
et qu'on parle au fond des seniors, de ceux qui à la fois nous regardent et font vivre notre société.
00:29
Mais d'abord, peut-être un petit focus sur ce qui se passe aux Etats-Unis,
00:31
parce qu'on est au deuxième jour de la présidence Donald Trump.
00:36
Il y a ces décrets qu'il a pris sur l'immigration.
00:39
On va tout de suite rejoindre nos équipes, Thomas Bonnet et Fabrice Wilsner, qui se trouvent à Chicago.
00:43
Bonsoir à tous les deux.
00:44
Pendant la campagne, M. Trump avait promis d'expulser les millions d'immigrés illégaux des Etats-Unis.
00:50
Il devait commencer d'ailleurs à Chicago, où vous vous trouvez.
00:53
Thomas, quand est-ce que les opérations vont commencer ?
00:58
Bonsoir Laurence.
00:59
On ne sait pas vraiment quand ces opérations vont commencer,
01:01
mais c'est vrai que Chicago va être une ville ciblée,
01:03
parce que c'est une ville qui se revendique comme une ville sanctuaire pour l'immigration.
01:07
On est actuellement dans le quartier latino de Chicago,
01:11
où selon les estimations, il pourrait y avoir jusqu'à 400 000 personnes sans papier,
01:15
400 000 clandestins sans papier qui résident ici.
01:19
Et donc, vraisemblablement, c'est là aussi que les opérations pourraient avoir lieu.
01:23
Selon le gouverneur de l'état de l'Illinois, où se trouve Chicago,
01:26
2 000 personnes pourraient être ciblées dans les prochaines heures.
01:29
On parle de personnes qui ont un casier judiciaire aux Etats-Unis.
01:33
Alors, Donald Trump, vous le savez, veut aller vite en matière d'immigration,
01:36
et est en train de lever tous les verrous qui se placent sur son chemin pour ces opérations.
01:41
Par exemple, on a appris il y a quelques heures que le ministère de la Justice
01:45
a demandé aux procureurs fédéraux de lancer des poursuites
01:48
contre quiconque s'opposerait à la mise en place de ces opérations massives d'expulsion.
01:52
Pourquoi c'est important ?
01:53
Parce que les autorités de la ville de Chicago ont d'ores et déjà annoncé
01:56
qu'elles mettraient des bâtons dans les roues, justement, de l'administration de Donald Trump,
02:00
en invitant, par exemple, les agents municipaux à ne pas coopérer avec les services de l'immigration.
02:05
Alors, avec Fabrice Elsner, qui m'accompagne derrière la caméra,
02:08
on arpente ces quartiers latinos depuis plusieurs jours maintenant.
02:12
On peut ressentir cette inquiétude de la part de la communauté latino ici.
02:17
Beaucoup n'osent même plus sortir de chez eux par peur d'être arrêtés.
02:20
Mais dans le même temps, on a aussi rencontré des représentants du parti républicain.
02:24
Eux aussi sont issus, pour certains d'entre eux, de la communauté latino.
02:27
Mais eux, ils sont totalement alignés avec le discours de Donald Trump.
02:30
Ils estiment qu'il ne faut plus accueillir personne aux États-Unis.
02:33
Et surtout, ils font un lien très direct entre l'immigration clandestine
02:37
et le taux de délinquance dans la ville de Chicago.
02:39
Alors, on attend maintenant de voir si ces opérations vont bel et bien avoir lieu ici à Chicago.
02:44
Il y a deux choses qui les ont peut-être retardées.
02:46
D'abord, le fait qu'elles aient été ébruitées dans la presse.
02:49
Et puis la météo, particulièrement capricieuse à Chicago,
02:52
où la température ces dernières heures est descendue jusqu'au moins 25 degrés en température ressentie.
02:57
On imagine que ça complique l'organisation de telles opérations.
03:00
Merci beaucoup Thomas Bonnet et Fabrice Elsner.
03:02
Et je précise pour nos auditeurs que vous avez un bonnet qui neige à Chicago.
03:07
Alexandre Mandel, c'est l'une des explications.
03:09
La météo pour retarder les opérations d'expulsion de migrants qui sont sautés par un train...
03:13
L'explication la plus simple, c'est ce que dit Tom O'Reilly, le nouveau tsar des frontières.
03:18
C'est que ça a fuité dans la presse et que c'est retardé de deux semaines.
03:24
Ça a plus que fuité, il l'a dit.
03:26
Mais hier, on m'a dit que ça aurait lieu à Denver.
03:28
Et il ne s'agit pas, évidemment, pour le premier jour, d'expulser 400 000 personnes de Chicago.
03:36
Il s'agissait d'en expulser 300 qui étaient condamnés.
03:38
Mais il s'agit quand même, pour Trump, d'avoir des effets directs de ce qu'il dit.
03:42
Par ailleurs, s'il l'annonce avant ou s'il le fait fuiter,
03:46
vous imaginez bien que les migrants condamnés partent.
03:48
C'est ce qui se passe, d'ailleurs.
03:49
Les 400 000 ne seront pas, évidemment, ciblés.
03:53
Je pense que vous pouvez déjà dire à votre correspondant sur place...
03:56
D'aller à Denver, Colorado.
03:57
Ou à Aurora.
03:58
Parce qu'ils cherchent aussi à faire un gros coup avec les gangs vénézuéliens.
04:03
Quelques témoignages d'immigrants qui espèrent, malgré tout,
04:06
rejoindre les Etats-Unis.
04:07
Écoutez leurs réactions.
04:10
Maintenant, nous devons attendre 4 ans pour que ce vieux raciste s'en aille.
04:15
Nous avons parcouru tout ce périple et nous sommes arrivés jusqu'ici.
04:18
Il est donc très difficile de savoir que nous avions fondé beaucoup d'espoir
04:22
sur le rendez-vous pour l'asile et qu'il a été annulé.
04:25
Nous ne sommes pas de mauvaises personnes.
04:27
Dans mon cas, mon mari et moi voulons donner un avenir à mon fils
04:30
qui n'en a pas au Venezuela.
04:32
Nous voulons lui offrir une vie meilleure.
04:34
Nous voulons travailler pour lui offrir cette vie.
04:36
Tout cela est extrêmement incertain et c'est vraiment difficile.
04:39
J'ai envie de crier, de pleurer.
04:42
Gauthier Lebret, on a ces témoignages de clandestins
04:45
et on a les mêmes problématiques en Europe et en France, évidemment.
04:48
Bien sûr, on n'y apporte pas les mêmes réponses.
04:50
Parce que là, effectivement, ça déménage depuis 48 heures.
04:53
Il y avait ce migrant qui disait qu'on doit attendre 4 ans
04:57
pour que ce vieux raciste s'en aille.
04:59
Il faudra peut-être attendre 8 ou 12 ans
05:01
pour que le mouvement MAGA, Make America Great Again,
05:03
a pris le contrôle total du Parti républicain.
05:06
Et si Judy Vance est aujourd'hui le vice-président de Donald Trump
05:10
et qu'il est jeune, qu'il a été choisi notamment par le fils aîné de Donald Trump,
05:14
c'est pour, évidemment, continuer l'œuvre du père
05:17
une fois que Donald Trump aura fait ses 4 ans à la Maison Blanche.
05:20
En France, d'où on regarde, quand on fait le contraste avec Donald Trump,
05:24
effectivement, ça fait mal.
05:26
Sur l'immigration, on dit depuis des années
05:28
qu'il faut supprimer le droit du sol à Bayotte.
05:30
Donald Trump signe un décret.
05:32
Il supprime le droit du sol
05:34
quand les parents sont en situation irrégulière.
05:36
Évidemment, je ne parle même pas de l'exécution de nos OQTF.
05:40
On est aux alentours de 10 %
05:41
quand lui promet d'expulser des millions et des millions d'étrangers.
05:44
Mais là, il promet.
05:46
Il y en a depuis 48 heures.
05:48
Il va falloir qu'il ait des résultats.
05:50
En 2 heures, l'application qui permettait de faire une demande d'asile
05:54
était désactivée.
05:56
Il est là depuis 2 jours.
05:58
Excusez-moi, je vais faire une application.
06:00
Je vais déclencher des gens sur le territoire américain.
06:03
Il est là depuis 2 jours.
06:04
On prend un autre exemple.
06:05
Hier, il a annoncé 500 milliards de dollars
06:08
pour l'intelligence artificielle.
06:10
Quand nous, on a des gens moulés en carton
06:12
qui inventent au CNRS un contre-Twitter
06:14
et qui veulent quitter X.
06:16
Il est là depuis 2 jours.
06:18
Je veux bien qu'on dise que ça ne suffit pas.
06:20
Il est là depuis 48 heures.
06:21
Il va falloir des résultats.
06:22
C'est bien d'annoncer, c'est bien de faire.
06:24
Ce qui est intéressant, c'est qu'il crée un rapport de force
06:27
avec les pays d'origine de ces migrants.
06:30
Le Mexique, la présidente du Mexique,
06:33
a annoncé qu'elle allait organiser le retour des Mexicains.
06:37
C'est ça qu'il faut voir.
06:38
Non, non, non.
06:39
En tout cas, c'est ce que j'ai lu aujourd'hui.
06:42
Vous l'avez mal lu, si je comprends bien.
06:45
Terminez Naïmak, après on demandera à Alexandre.
06:47
C'est ce qui se dit, parce qu'il crée ce rapport de France
06:49
en donnant, donnant.
06:50
Ce que nous, on n'arrive pas à faire,
06:52
notamment avec les pays.
06:53
On n'arrive pas à exécuter des OQTF.
06:55
Et puis l'autre chose qu'il faut dire aussi,
06:57
qu'il faut rappeler,
06:58
c'est que là, ce qu'il pointe, ce qu'il cible,
07:00
c'est les personnes qui ont un casier judiciaire.
07:03
Et c'est pour ça que les migrants légaux...
07:05
Alors bien sûr, il arrête aussi l'immigration
07:07
parce qu'il faut réguler, et il a raison.
07:09
Mais en même temps, tout en arrêtant cette immigration,
07:11
il fait en sorte aussi de cibler ceux qui ont un casier judiciaire.
07:15
Et c'est pour ça que la réaction des Hispaniques
07:18
ou des Afro-Américains...
07:21
Ils ont voté pour lui.
07:23
Le problème, c'est que nous aussi,
07:25
on est impactés par cette immigration illégale.
07:28
Alexandre Magdal.
07:29
Je vais beaucoup nuancer ce que vous avez raconté.
07:31
Je vous en prie.
07:32
Les Mexicains...
07:33
D'abord, ceux qu'on voit là, en ce moment,
07:35
qui sont filmés à la frontière,
07:36
par pitié, demandez la prochaine fois d'où vous venez.
07:38
La plupart ne sont pas Mexicains.
07:40
Venezuelien, on a entendu une Vénézuelienne.
07:42
Donc ça embête aussi beaucoup les Mexicains.
07:44
J'ai fait beaucoup de reportages à la frontière,
07:47
que ce soit à El Paso ou du côté de Bronzeville.
07:50
Moi, je voyais surtout passer des gens d'Haïti,
07:53
y compris du Sénégal.
07:55
C'est-à-dire qu'ils viennent par une filière atterrir en Colombie,
07:58
puis ensuite remonter jusqu'au Panama, etc.
08:00
avec des passeurs.
08:01
Donc les Mexicains qui viennent illégalement aux Etats-Unis,
08:04
c'est une toute petite...
08:05
Mais bien sûr qu'on ne parle pas que des Mexicains.
08:07
Vous parlez déjà d'eux.
08:08
Ça veut dire que c'est la même chose qu'en Europe.
08:09
Vous disiez, elle veut les rapatrier.
08:11
Elle, à son ego, déclare.
08:13
Elle veut les virer de son pays.
08:15
Le Mexique est confronté au même problème que les Etats-Unis.
08:17
C'est deux côtés de la frontière.
08:18
Après, vous savez, c'est la question du rapport de France.
08:20
On avance ? Qui veut parler ?
08:21
Vous n'avez rien à me poser au Mexique ?
08:22
Sur cette question des migrants ?
08:23
Non, mais c'est moi qui décide et je vous donne la parole.
08:25
Je vais aller dans le sens de Gauthier Lebret tout à l'heure.
08:27
On a quand même le sentiment que Donald Trump a un peu plus de pouvoir
08:29
que nos dirigeants occidentaux.
08:30
C'est-à-dire que certains...
08:31
Déjà, il est ouvert par décret.
08:33
Aujourd'hui, c'est très compliqué.
08:34
Dans le contexte qu'on connaît, ça serait très mal perçu.
08:36
Ensuite, il n'a pas besoin d'aller trouver une majorité introuvable.
08:38
Lui, il peut se permettre de prendre des décisions.
08:40
Et enfin, on en parlait tout à l'heure avant la publicité,
08:43
il a tiré les leçons de l'opposition du Deep State
08:46
qui lui a été faite pendant son premier mandat,
08:48
qui l'avait rendu un peu impuissant sur certains sujets,
08:50
pour travailler différemment.
08:51
Le Deep State, c'est l'État profond qui a détricoté tout ça.
08:53
L'État profond qui s'opposait à ses décisions,
08:55
notamment sur le plan judiciaire ou même de l'administration.
08:57
Et aujourd'hui, d'ailleurs, ça avait été souligné par les observateurs,
09:01
une professionnalisation de son équipe de campagne
09:04
par rapport à son équipe de campagne de 2016,
09:06
une professionnalisation de son administration
09:08
par rapport à son administration de 2016,
09:10
qui laisse à penser qu'aujourd'hui, il recherche l'efficacité.
09:13
Moi, comme Gautier, j'attendrais qu'on soit à plus de deux jours
09:15
pour juger les résultats, mais en attendant...
09:17
Le droit du sol est déjà supprimé.
09:18
Il a supprimé le droit du sol en deux jours.
09:20
C'est un chiffre, c'est un chiffre.
09:21
Le droit du sol...
09:22
Pas tous en même temps, ça sert à rien.
09:23
Laetitia Guy, non.
09:24
C'est à Annie.
09:25
Non, mais pas du tout.
09:26
Il le décrit, il l'a signé, on verra ce qu'a dit la Cour suprême.
09:29
Il a des alliés à la Cour suprême.
09:31
Non, ça doit être le deux tiers des Etats.
09:32
Et ça ne sera jamais...
09:33
Ça ne passera jamais.
09:34
Donc le problème, effectivement...
09:35
Je n'en sais rien.
09:36
Ben si, je veux dire ça, c'est...
09:37
Vous avez tous les deux raison.
09:38
Mais...
09:39
Alors, l'arbitre...
09:40
Vous ne pouvez pas dire que jamais ça ne sera appliqué.
09:43
La question, c'est qu'en réalité, le président américain
09:46
a beaucoup moins de pouvoir que le président en France.
09:48
Et que le président en France...
09:49
Aujourd'hui, ça se discute.
09:51
Aujourd'hui, ça se discute.
09:52
La Cour constitutionnelle, effectivement, est cardinale.
09:55
Et qui, maître à la Cour constitutionnelle en France,
09:57
est un choix vraiment cardinal, déterminant,
09:59
notamment dans l'application ou pas des lois sur l'immigration.
10:01
Mais aux Etats-Unis, effectivement,
10:03
Donald Trump va faire beaucoup d'effets d'annonce.
10:05
Il va rassurer, expulser des gens qui sont déjà fichés,
10:08
qui sont déjà en prison.
10:09
C'est une chose.
10:10
Après, expulser tous les migrants, d'abord,
10:13
qui sont insérés dans l'économie,
10:14
parce qu'il y a beaucoup de sans-papiers.
10:16
Ok.
10:17
Laetitia, il va falloir qu'on fasse la pause.
10:18
J'arrête tout de suite.
10:19
Mais je veux dire, il faut vraiment voir ce qu'on pièce.
10:22
Mais c'est pour ça qu'on dit,
10:23
attendons les résultats.
10:25
On fait une petite pause.
10:26
On continuera juste d'évoquer un instant les Etats-Unis avec vous,
10:29
notamment sur les grâces présidentielles
10:31
que Donald Trump a accordées aux assaillants du Capitole,
10:34
il y a quatre ans.
10:35
On va voir qui l'a grâcée,
10:36
puis on verra qui aussi Joe Biden l'a grâcée avant de partir.
10:39
A tout de suite dans Punchline, c'est News Europe.
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