Le ministre de la Justice a pour projet d'héberger dans un même établissement les principaux trafiquants de drogue emprisonnés en France. Le but étant d'empêcher qu'ils continuent à exercer leurs activités criminelles depuis leur cellule, notamment à l'aide de téléphones portables.
## Une prison dédiée pour les narcotrafiquants
Gérald Darmanin a indiqué, le 12 janvier, dans une interview diffusée sur LCI, qu'il aimait que cette initiative entre en vigueur durant l'été. Ce projet s'inscrit dans sa stratégie pour intensifier la lutte contre le narcotrafic et la criminalité organisée. "Il est crucial de transformer en profondeur les méthodes de combat contre le trafic de stupéfiants", a affirmé Gérald Darmanin. Dans le cadre de cette démarche, il souhaite prendre des mesures fermes pour combattre cette "menace à la sécurité intérieure".
## Détails sur l'isolement des narcotrafiquants
Lors de son intervention, le garde des Sceaux a également décrit comment il comptait mettre en œuvre cette mesure qu'il avait vue dès le 28 décembre. "Nous allons sélectionner une prison française, la débarrasser de ses détenus actuels et y transférer les 100 plus grands narcotrafiquants, en la rendant totalement sécurisée et isolée, avec des gardiens spécialement formés et anonymes". Il a précisé que ce choix vise à reproduire les succès obtenus dans la lutte contre le terrorisme, tout en dénonçant l'efficacité réduite du système actuel d'incarcération mixte qui regroupe desdétenus de différentes natures.
## Implantation de la prison : prochaine étape
Darmanin a évoqué l'idée de créer cette "prison de haute sécurité" au cours de l'été. Bien qu'il ait mentionné avoir "deux prisons en tête", il n'a pas divulgué leurs noms. Selon des sources, deux établissements, le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil et celui d'Alençon-Condé-sur-Sarthe, pourraient être adaptés à cette fonction. Il a souligné qu'aucune loi n'était nécessaire pour cela, mais qu'un certain investissement et une volonté politique étaient requis.
## Réactions mitigées à cette initiative
Emmanuel Baudin, secrétaire général de Force ouvrière Justice, a soutenu que des établissements spécifiquement conçus sont nécessaires pour l'isolement des narcotrafiquants, plutôt que de créer des quartiers spécifiques au sein des prisons. Cependant, d'autres voix, comme celle d'Éric Fievez de la CFDT Pénitentiaire, expriment des préoccupations concernant la sécurité : regrouper tous les détenus dangereux pourrait engendrer des problèmes.
## Des doutes sur la faisabilité du projet
Certains experts se montrent sceptiques quant à la mise en œuvre de cette mesure. Emmanuel Chambaud de Ufap-Unsa Justice a remis en question les critères permettant d'identifier les 100 principaux narcotrafiquants. D'autres intervenants, dont Frédéric Ploquin, soulignent les risques potentiels liés à une telle concentration de détenu